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Série : A Million Little Things
Création : 15.11.2021 à 23h27
Auteur : Emilie1905
Statut : Terminée
« Une matinée difficile pour Rome Howard qui peine à trouver la sortie de ses pensées négatives. » Emilie1905
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Avertissement : cette fanfiction évoque la dépression et peut être difficile à lire et heurter la sensibilité des lecteurs.
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Tout est noir autour de moi. Il fait froid, aussi. Même si je sens que mon corps, lui, est à sa température normale. Je me sens comme vide. Une coquille vide, c’est ce que je suis. Vide et triste pour être précis.
Quelques secondes encore dans cet état de demi-conscience et je me réveille. Regina risque de s’inquiéter, sinon. Depuis qu’elle a trouvé la lettre de ma tentative de suicide, depuis que ma dépression a été diagnostiquée, l'inquiétude fait partie de son quotidien. Je ne peux pas lui en vouloir, moi aussi, je suis inquiet de ma condition. Et moi aussi, je m’inquièterai, si j’étais à sa place. Je me sens si mal de lui imposer cette douleur.
Plus de cinq minutes plus tard, j’ouvre enfin les yeux. Sans bouger de mon lit, toujours enroulé dans la couette. Mais mes yeux sont ouverts, c’est un premier pas. Les pas sont difficiles à percevoir alors je n’en suis pas très sûr. Disons que c’est toujours mieux que s’ils étaient fermés. Mais bien que mes yeux soient ouverts, je n’arrive pas à distinguer les détails de ma chambre. Je vois une silhouette bouger au loin, silhouette que je devine comme étant celle de ma femme, Regina. Mais tout est flou autour de moi. Je suis là sans être là, comme pris dans un brouillard ambiant. Un brouillard très épais duquel il est difficile de s'échapper.
Les sons ne sont pas à leur niveau normal non plus. Ils sont comme étouffés, ils n’arrivent pas jusqu’à moi. Je sais que je devrais me lever, affronter la journée, mais mon corps et mon esprit ne suivent pas. Je n’ai pas envie de bouger, pas envie de sortir d’ici. Ce lit qui est si rassurant dans ces situations.
Regina s’approche de moi. Je le sais car sa silhouette est désormais à quelques centimètres de mon visage. Je crois qu’elle caresse mon crâne, je sens quelque chose sur ma tête, sans vraiment percevoir tous ses gestes, ni tous ses touchers.
- Rome, chéri, dit-elle doucement. Je dois aller travailler, ça va aller ?
- Hum hum, je réponds.
Cette simple réponse me demande un effort énorme. Même formuler quelques mots est difficile. Tout est difficile dans un jour de crise.
- Prends une douche, ça t’a fait du bien la dernière fois, me conseille-t-elle de manière bienveillante.
J’ai réussi à discerner ses paroles, mais je ne réponds pas. Ça me demanderait trop d’effort, et je ne peux pas les fournir pour le moment. Mes dernières forces seraient épuisées pour la journée, si je répondais maintenant. Je la vois s’éloigner de moi, je crois même qu’elle se retourne une dernière fois en ma direction avant de quitter notre appartement. Le silence à nouveau. Ce silence apaisant, mais tout aussi traître. Mes pensées sont dédoublées quand le silence s'installe, des pensées pas toujours glorieuses, comme aujourd'hui.
Encore une fois, je me fais emporter par cette tristesse et je ferme à nouveau les yeux, jusqu'au prochain pic d'énergie qui me permettra de les ouvrir à nouveau.
Je ne sais pas combien de temps a passé depuis que j'ai fermé les yeux. Ca ne va pas vraiment mieux, mais on dirait que mon corps a retrouvé un peu d'énergie. Finalement, j’arrive à me glisser jusqu’à la douche. Regina a raison : ça peut aider à laisser partir certaines pensées, certaines émotions. Enfin laisser partir, c'est une façon de parler. Ou de penser.
Je règle le thermostat à la température maximale que mon corps peut endurer, à la limite de la douleur, et je me mets sous l’eau. Pendant de très longues minutes, je reste planté là, sans bouger. Je regarde simplement les gouttes dégouliner sur mon corps. Je me surprends à imaginer toute cette détresse et tristesse couler sur moi comme cette eau. A les imaginer disparaître au fond du bac à douche. Si seulement ça marchait comme ça. Mais non, je dois faire face à mes pensées, tous les jours. Certains jours, elles sont plus bruyantes, moins supportables que d'autres jours. C'est comme ça, je ne peux rien y faire, à part l'accepter.
Soudain, j'entends une voix étouffée. Une voix que je ne pensais plus jamais entendre, est-ce que j'ai rêvé ? Est-ce que mon cerveau est réellement capable de me jouer de tels tours ?
- Rome, je sais que la situation paraît désespérée à ce moment présent. Tu es seul, triste, et tu portes le poids du monde sur tes épaules. Et je suis peut être le mieux placé pour te dire que ce n'est qu'une illusion, cette solitude. Tu es entouré, bien plus que la plupart des gens. Tu as ta femme, qui t'aime plus que tout au monde. Tu as tes amis, de plus en plus soudés depuis que je suis parti. Tu as ton thérapeute, à qui tu dois faire un peu plus confiance. Je te promets, c'est un type bien. Ecoute-moi Rome, relève la tête. Prends tout ton ressenti, et fais-en quelque chose de bien, ne le laisse pas te tirer vers le bas. Ca fera toujours partie de toi, c'est une partie de toi, même. Mais tu peux décider quoi faire avec ce morceau de ta personne, si tu l'acceptes pleinement.
A la fin du discours de Jon, je ferme le robinet et sors de la douche. Désolé pauvre planète, j'utilise tes ressources pour rien. Jon, cet ami qui m'a déjà sauvé une fois et viens certainement de rendre cette journée un peu plus agréable. Je ne sais pas expliquer la voix que j'ai entendue, mais elle a eu son effet. L'ouragan de pensées qui m'animait depuis hier n'est plus qu'une petite brise qui souffle plus calmement.
Je réponds au message que Regina m'a envoyé plus tôt en la rassurant avant de me préparer à affronter la journée qui m'attend. Elle ne sera pas joyeuse, mais je pense que je peux la rendre moins pénible que ce qu'elle aurait pu être sans l'intervention divine de Jonathan Dixon.
FIN