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Série : Torchwood
Création : 24.11.2021 à 20h04
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« Une musique. Des souvenirs. Une autre époque, une autre vie. Ianto découvre un pan inattendu du passé de Jack. » choup37
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Ianto se figea en entendant la musique.
♫ I stand at your gate and the song that I sing is of moonlight.
I stand and I wait for the touch of your hand in the June night.
The roses are sighing a moonlight serenade ♫
Que … Qui..
Avec lenteur, le Gallois remonta les marches menant à la pièce principale du Hub, veillant à ne faire aucun bruit sur son passage.
On n’était jamais trop prudent à Torchwood.
Des années passées à combattre toutes sortes de dangers avaient fait naitre en lui une prédisposition à la méfiance et au doute.
Une fois parvenu à l’embrasement de la porte, il s’immobilisa, vérifiant instinctivement la présence de son arme – dans son dos, à droite, derrière la poche du pantalon – avant de se pencher, retenant sa respiration.
Celle-ci disparut complètement lorsqu’il découvrit la scène se déroulant sous ses yeux.
Assis sur l’un des fauteuils de cuir situés derrière les ordinateurs, un verre de vin à la main, Jack écoutait de la musique.
Ses paupières étaient closes, son visage ordinairement si renfermé relaxé alors qu’il se plongeait à corps perdu dans les paroles, sa main libre tapotant instinctivement leur rythme sur le bras du fauteuil.
Ianto sentit quelque chose se tordre en lui.
Était-ce son cœur ?
Ainsi perdu dans son propre monde, sa tête penchée en arrière, Jack ressemblait à un ange tombé du ciel.
Et peut-être en était-il un, au fond.
Un ange maudit, meurtri, trahi.
Un ange aux traits d’ordinaire si fatigués, mais en cet instant, au corps totalement relaxé.
Le jeune homme le fixa, fasciné, alors que le capitaine s’enfonçait un peu plus dans son fauteuil, la main tenant son verre tressautant en rythme avec la musique.
♫ I stand at your gate and the song that I sing is of moonlight.
I stand and I wait for the touch of your hand in the June night.
The roses are sighing a moonlight serenade ♫
A qui pensait-il ?
De qui se souvenait-il ?
Quel amour perdu Jack se rappelait-il ?
Parmi les centaines de personnes qu’il avait connues après toutes ces décennies, vers laquelle l’immortel se tournait-il ce soir ?
Posé sur une petite table à côté du fauteuil, le tourne-disque en bois semblait rayonner, le disque posé en son sein résonnant avec animation.
Un tourne-disque. Jack pouvait être tellement vieux jeu parfois, songea avec amusement et tendresse Ianto. Pour un homme venu du futur, il semblait s’être immobilisé dans les années 1940, autant dans ses goûts vestimentaires que musicaux.
Glenn Miller.
Moonlight Serenade.
Pour qui, pourquoi ?
Pourquoi cette chanson ? Pourquoi ce soir ?
♫ The stars are aglow and tonight how their light sets me dreaming.
My love, do you know that your eyes are like stars brightly beaming?
I bring you and sing you a moonlight serenade ♫
Le mot fut murmuré doucement, du bout des lèvres, mais Ianto l’entendit sans difficulté.
Jack avait évoqué une Rose, peu de temps après son retour. Le prénom était tombé de ses lèvres alors qu’il partageait une anecdote, avant qu’il ne se fige, son visage se perdant un instant dans des souvenirs n’appartenant qu’à lui.
A quel point avait-elle été brillante ? A quel point avait-elle été extraordinaire, pour ainsi se rappeler au souvenir de l’immortel, des années plus tard ?
Qui qu’elle ait été, Rose avait suffisamment marqué le capitaine pour qu’il lui dédie une soirée.
Était-elle liée au Docteur ? Le fameux et mystérieux Docteur pour lequel Jack avait attendu tant d’années ? Celui pour lequel il s’était enfui sans un mot, sans se retourner ? Jack espérait-il alors également la retrouver ?
Allait-elle bien ?
Qui était-elle ?
A quoi ressemblait-elle ?
Etait-elle brune, blonde, humaine, même ? Quel âge avait Jack quand il l’avait rencontrée ? Etait-il déjà immortel, ou était-ce avant ?
Ianto se mordit la lèvre, le sentiment d’enfreindre un moment hautement intime augmentant de seconde en seconde.
Il n’était pas supposé voir cela. Il n’était même pas supposé être là. Il aurait dû rentrer chez lui depuis des heures à présent, mais il s’était perdu dans son travail, et il était si tard quand il avait levé le nez de son dossier..
Il n’était pas sensé voir cela.
Ce moment n’appartenait qu’à Jack, et son jardin secret.
Devait-il bouger ? Rester caché ? Attendre que la chanson se termine, et que Jack remonte dans son bunker ? Mais le capitaine était parfaitement capable de rester ici encore de nombreuses heures, et Ianto finirait par être repéré …
Dans tous les cas, la porte d’entrée en métal résonnerait, dès qu’il l’ouvrirait.
Jack saurait, qu’il avait été espionné.
Et pour rien au monde, Ianto ne voulait salir sa confiance.
Les choses étaient déjà si difficiles entre eux, il n’avait pas besoin de les empirer.
Mais comment oser signaler sa présence, alors que Jack était perdu si profondément dans ses pensées ?
Ianto avait la sensation de commettre un sacrilège.
Eveiller le capitaine de la bulle dans laquelle il s’était perdu, et le sortir de force de ses souvenirs heureux.
Ianto soupira, et pencha la tête, la laissant tomber contre le mur de béton.
Son dilemme fut soudainement résolu lorsque Jack se redressa brutalement, tournant les yeux vers l’origine du son.
Avec une rapidité témoignant de dizaines d’années d’expériences, le capitaine sauta sur ses pieds, sa main se posant instinctivement sur le pistolet accroché à sa taille.
En un instant, la douceur avait disparu, remplacée par la brutalité du soldat.
Ianto grimaça, et leva lentement les mains, en même temps qu’il se déplaçait juste sa gauche, se révélant à l’immortel qui se détendit en le reconnaissant.
Le jeune homme lança un regard au tourne-disque, toujours occupé à tourner. D’un geste brusque, Jack le coupa, tout son corps tendu à l’extrême en même temps qu’il se plaçait entre lui et l’instrument.
Ianto sentit son cœur se tordre une nouvelle fois, mais cette fois, la sensation était oppressante.
Jack se cachait.
Jack était effrayé.
Effrayé de se montrer, se révéler, tel qu’il était.
Tendu, chauffé à blanc. Quelques secondes de plus et il s’enfuirait, et Ianto ne pourrait plus rien faire pour s’expliquer.
Le faire partir, l’éloigner. Oh, Jack était si simple à lire, une fois qu’on comprenait son fonctionnement. Ianto ne put contenir son roulement de yeux, avant qu’il ne se dirige d’un pas vif vers l’autre homme, qui se tendit un peu plus. Il le surprit en le prenant dans son bras, ses lèvres douces lorsqu’il l’embrassa. Presque immédiatement, Jack ferma les yeux, posant ses mains sur la taille du Gallois qui souffla, sa voix douce :
Ianto haussa un sourcil, avant de jeter un regard au tourne-disque.
Et depuis quand pouvait-il dire non à ces yeux ? Ianto avait toujours été faible, et c’est sans surprise qu’il hocha la tête, se mordillant la lèvre lorsque l’immortel le libéra pour se tourner vers la machine. Avec gentillesse, il abaissa la petite tige de métal, relançant immédiatement la musique avant de se tourner vers lui, son expression intense.
Le Gallois sentit sa gorge s’assécher.
Même après tout ce temps, il n’était toujours pas habitué à être l’objet de tels regards.
D’un pas lent mais assuré, le capitaine se dirigea vers lui, s’immobilisant sans un mot en face de lui. Ianto haussa un sourcil lorsqu’il leva la main, le dévisageant silencieusement.
Le sourire immense du capitaine lui fit rouler davantage les yeux, avant qu’une rougeur soudaine n’envahisse ses joues lorsque l’autre homme porta sa main à ses lèvres, ses yeux bleus rivés dans les siens.
Ianto huma, et glissa ses bras autour de son cou, lui répondant gentiment. Il se laissa être porté par le son de la musique, fermant les yeux alors que Jack l’entrainait à ses côtés, ses pas doux et assurés.
Juste une danse, entre lui et Jack.
Rien d’extraordinaire, n’est-ce pas ?
Contre lui, Jack ferma les yeux, sa respiration profonde et contrôlée.
Derrière ses paupières, l’image de Ianto se mélangea à celle de Rose dans ses bras, l’horloge de Big Ben brillant de mille feux derrière eux. Presque immédiatement, une nouvelle image apparut, Jack disparaissant pour laisser place au Docteur, en train de danser avec Rose dans le hall d’entrée du Tardis.
« Je sais danser, Rose ! »
Oh, l’imbécile.
Oui, il savait danser.
Même après tout ce temps, Jack se souvenait.
Baissant la tête, il glissa son visage dans le cou de Ianto, inspirant désespérément son odeur.
Ianto le fixa un instant, avant de sourire à son tour, illuminant son visage. Avec ferveur, il saisit son cou, l’embrassant avec force avant de reculer, sa main fermement posée sur sa nuque.
Jack lui lança un clin d’œil, avant de sourire tendrement.
A sa grande surprise, Jack explosa de rire.
Ianto lâcha un reniflement sonore.
Ianto hocha la tête, reconnaissant la fin d’une confession quand il en voyait une.
Comme toutes celles de Jack, il la tiendrait prêt de son cœur, rangée dans cette partie secrète de son esprit qui ne contenait que ses souvenirs communs avec l’immortel.
♫ So don't let me wait, come to me tenderly in the June night.
I stand at your gate and I sing you a song in the moonlight,
A love song, my darling, a moonlight serenade ♫
Les bras du capitaine se refermèrent davantage autour de lui, en même temps qu’il posait ses lèvres sur ses cheveux, fermant les yeux.
Ianto pressa son visage contre le sien, ses lèvres à quelques millimètres des siennes.
Quelque part dans le Hub, une horloge sonna.