HypnoFanfics

Interdit aux moins de 18 ans

La vérité vient du passé

Série : Shiti Hanta
Création : 29.11.2021 à 01h15
Auteur : ShanInXYZ 
Statut : Terminée

« EV - Et si l'amour impossible entre Ryô et Kaori avait une cause qui remonte à très loin... » ShanInXYZ 

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Chapitre 10 : Retour vers le passé

 

Au Japon, notre ami Ryô commençait à se demander s’il n’était pas fou. Il avait fait un rêve si réel que pendant deux secondes, il avait cru que c’était réel, un rêve tellement prenant qu’il n’arrivait pas à l’oublier. Chaque détail lui revenait, et cette femme était encore là.  

 

Soudain, il eut un éclair de génie. En se remémorant la scène, il se souvint que la femme avait crié le prénom "Alex" et tout d’un coup, ce fut comme si les deux fils s’étaient mis en contact, et il fonça dans le salon pour récupérer le coffret en argent. Le prénom en question, il en était sûr était mentionné dans le fameux document. C’était celui d’une des victimes, donc tous ses rêves avaient bel et bien un rapport avec ce coffret, et il reprit son enquête de plus belle….  

 

Pendant ce temps-là à Londres.  

 

Julia entama l’hypnose, elle demanda à Kaori de se laisser aller et de se laisser tomber dans l’inconscient. Le voyage commença, pendant ce sommeil étrange, elle entendait la voix de Julia qui lui posait des questions.  

Tout commença par sa petite enfance, elle se souvint d’elle jouant avec Sayuri et puis de son père qui l’avait enlevée. Pour être sûre, Julia lui demanda ce qui avait suivi ces moments, et Kaori raconta l’accident dans lequel son père était mort et son adoption par Makimura père, elle se souvint aussi de sa première rencontre avec Ryô qui l’avait prise pour un garçon et elle se souvint de la perte d’Hideyuki.  

 

Julia avait établi la connexion avec le subconscient de Kaori, et découvert les points marquants de son existence. C’était le moment de tenter d’aller plus loin, donc elle continua de poser des questions, demandant à Kaori de chercher plus loin. Le voyage continua, elle traversa les époques et à chaque fois, les personnages qu’elle avait été semblaient avoir perdu quelque chose.  

 

Julia lui demanda à nouveau de chercher encore plus loin, d’essayer de se souvenir d’Alex et là, Kaori parla du jour où elle s’était retrouvée dans un camp rebelle. Elle s’était échappée suite à l’arrestation de son grand-père, mais comme on la cherchait également, elle s’était déguisée en homme. Les rebelles l’avaient trouvée, alors qu’elle venait de se battre avec des têtes rondes (NB : surnom donné aux partisans de Cromwell). Il y en avait deux au sol et un troisième au bout de son épée. L’un des rebelles sidéré l’avait ramenée à leur chef, "l’âme d’argent".  

 

- "Mais, qu’est-ce qu’elle raconte ?", intervint Alex comprenant qu’elle parlait de son ancêtre, mais Julia lui demanda de se taire et continua  

 

- "L’âme d’argent, qui était-ce ?", demanda Julia.  

- "Je connaissais son surnom. Tous les rebelles étaient considérés comme des bandits de grands chemins et on leur donnait des surnoms. Je savais que c’était en rapport avec son habileté à l’épée, mais je ne savais pas qui il était réellement. Je n’avais pas fait le rapprochement, mais quand son frère a rejoint le camp, j’ai su qui il était, et j’ai eu peur. Mon grand-père racontait les pires horreurs sur cette famille et j’avais déjà été trahie par Anthonia Stevens qui s’était avérée être la maîtresse de Mac Pherson. En tant que vieille amie de la famille, j’étais allée la voir pour qu’elle m’aide et elle avait appelé son amant. J’avais réussi à lui échapper de justesse et voilà que je me trouvais dans le camp d’un homme dont la famille haïssait la mienne depuis des générations."  

- "Que s’est-il passé ?"  

- "Il a fini par découvrir mon déguisement et mon identité. A son grand étonnement, il savait qu’on cherchait la petite fille du Comte de Darewood, mais il n’avait pas pensé que cela pouvait être moi."  

- "Pourquoi ?"  

 

- "Parce qu’elle était une Mac Arran.", précisa Alex. Julia lui fit encore signe de se taire  

 

- "Vous aviez quelque chose de spécial, pour qu’il soit si surpris ?"  

- "J’étais la fille de Stephen Mac Arran, un chef de clan écossais qui avait enlevé sa fille au Comte de Darewood, pour des questions de terres, mais il est tombé amoureux de son otage et deux enfants sont nés, moi et mon frère. Autant vous dire que je n’étais pas la jeune fille anglaise ordinaire. Mon père m’avait élevée comme mon frère, en futur chef de clan, car là-bas j’aurais pu le devenir si mon frère n’avait pas vécu. Je savais manier l’épée, les couteaux et les pistolets comme personne. Malgré cela, mon père accepta que j’aie une éducation de jeune fille anglaise et me confia à mon grand-père et c’est comme cela que je me suis retrouvée dans cette histoire."  

- "Et l’âme d’argent, qu’est-ce qu’il en disait ?"  

- "Alexander Harrington était un homme intelligent et il se fichait comme d’une guigne de cette querelle entre les Graysmark et les Darewood. Un jour, il m’a même fait promettre qu’au premier bal après la guerre, je danserais avec lui malgré nos familles. Je ne l’avais pas pris au sérieux, mais il l’a fait, mais c’était bien après. Au début, il voulait se débarrasser de moi et m’envoyer au loin en sécurité, mais je l’ai convaincu de mon utilité et je suis devenue son lieutenant. Un lien très fort s’est tissé entre nous, la confiance s’est installée, il était mon ombre et j’étais la sienne. Petit à petit, une chose en entraînant une autre, nous sommes devenus amants. C’était passionné, c’était sans espoir avec la mort à chaque recoin et si la guerre se terminait, nos familles nous auraient séparés. Mais, nous nous aimions et nous étions prêts à nous battre. La guerre s’est terminée. Nous avons retrouvé nos familles respectives, qui dans l’adversité s’étaient réconciliées et tous les espoirs étaient permis, et finalement grand-père a accepté la demande en mariage d’Alexander."  

- "C’est très bien, mais n’avez-vous pas d’autres souvenirs d’Alex ? Essayez de revenir un peu moins loin."  

 

Kaori chercha dans sa mémoire et parvint à ce jour où elle avait rencontré Alex, le jour où elle était dans son arbre et qu’elle lui était tombée dessus.  

- "Vous le connaissiez ?", demanda Julia.  

- "Je savais qui il était. Grand-père m’avait bien dit de ne pas m’approcher du manoir, mais c’était plus fort que moi, et puis après lui avoir parlé, je ne voyais pas ce qu’il avait de si dangereux. Nous sommes devenus amis, et nul ne se comprenait mieux que nous. Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai compris, quand je l’ai revu après mes études. Ce n’était plus un frère, je me suis rendu compte que je l’aimais, lui me prenait pour sa petite sœur, mais, moi, je l’aimais."  

- "Et cette fois-ci que s’est-il passé ?"  

- "Il est parti, je l’ai détesté pour ça, mais je l’ai retrouvé, par la force des choses. Il m’a aidé à sauver mon grand-père enlevé par des conspirateurs et une chose en entraînant une autre, j’ai découvert qu’il m’aimait, que s’il était parti, c’était parce qu’il avait peur que mes sentiments ne soient pas les mêmes. Nous étions toujours liés et nous nous sommes aimés passionnément. Mais, il y avait toujours cette histoire de famille. Pourtant, son père et mon grand-père avaient fini par l’accepter, mais pas Daniel, mon frère, qui m’avait promis à quelqu’un d’autre … Pour empêcher mon mariage avec Alex, il me fit droguer et enlever par des gredins pour me ramener en France."  

- "Et ensuite."  

- "Ensuite, je ne sais plus trop. Je crois que le bateau a coulé. Une tempête. Tout ce dont je me souviens, c’est d’un attroupement sur la plage, un groupe d’hommes. Je me suis approchée et je me suis vue allongée sur le sable, morte. C’est à ce moment que je l’ai vu. Alex s’est précipité vers moi, il m’a prise dans ses bras et serrée contre lui, il pleurait, je ne l’avais jamais vu pleurer."  

- "Vous êtes restée longtemps à observer ?"  

- "J’ai suivi Alex, je voulais le réconforter. La douleur le consumait, mais il ne m’entendait pas. J’aurais tant voulu le serrer dans mes bras, lui dire que je l’aimerai toujours. Il ne m’écoutait pas, sauf peut-être ce soir-là, mais ça n’a pas empêché le drame."  

- "Quel drame ?"  

- "Il était sur la falaise comme il le faisait souvent, et un homme s’est approché de lui. J’ai vu un poignard briller dans la nuit, j’ai hurlé pour qu’il fasse attention, et il s’est retourné pour saisir le poignet de l’agresseur. L’arme est tombée dans le vide, ils se sont battus et Alex est tombé de la falaise."  

- "Vous savez qui était l’agresseur ?"  

- "Je ne l’ai pas reconnu. Après, je ne me souviens plus, j’ai vu une lumière blanche et plus rien."  

- "Très bien, Kaori. Maintenant, vous allez vous réveiller comme après une bonne sieste, mais vous vous souviendrez de tout ce dont vous venez de parler."  

- "C’est elle, c’est Catherine.", dit Alex perplexe.  

- "Oui, c’est bien votre Catherine, et en même temps, elle est Kaori."  

- "Je ne comprends pas."  

- "Votre amour a traversé les siècles. Je pense que si nous remontions encore plus loin, nous trouverions encore des traces de cet amour… Seulement, à votre époque, un grain de sable est venu enrailler la machine et vous a séparé, mais votre amour était plus fort que la mort, et quand elle est revenue dans cette maison, elle ne se souvenait pas de ce qu’elle y avait vécu, mais elle vous a vu, car c’est votre âme sœur."  

- "Mon âme sœur...", répéta Alex.  

- "Oui, des âmes sœurs. Ce lien qui vous attache l’un à l’autre à jamais. Je vais vous laisser. Je pense que vous avez besoin de parler."  


ShanInXYZ  (14.01.2022 à 20:30)

Chapitre 11 : Mise au point

 

Julia sortit de la pièce laissant Alex complètement abasourdi par ce qu'elle venait de lui révéler. Au bout d'un instant, Kaori s'éveilla et vit Alex assis au bord du sofa, l'air soucieux. Machinalement, elle tendit la main vers lui pour le réconforter. Il se retourna et prit sa main dans les siennes comme si c'était naturel et se rendit compte qu'il pouvait la toucher. Alex s'approcha alors de Kaori et déposa un baiser sur ses lèvres. Kaori ressentit d'étranges sensations. Elle ressentait au plus profond d'elle-même les sentiments qui avaient uni Catherine et Alex, mais elle le repoussa vivement.  

 

- "Je suis désolé.", dit-il, "Je sais que ce n'est pas une excuse, mais cette histoire d'âme sœur m'a complètement retourné, et quand vous m'avez touché, j'ai eu l'impression d'être avec Catherine."  

- "Je ne vous en veux pas. J'ai ressenti, en moi, les sentiments qu'elle avait pour vous et c'est très bizarre. Mais, c'est quoi cette histoire d'âme sœur ?"  

- "Julia pense que vous avez été Catherine et que c'est pour cela que vous me voyez."  

- "Je serais sa réincarnation ?"  

 

Alex lui expliqua la théorie de Julia, selon laquelle ils seraient liés depuis des siècles et qu’à son époque, le lien entre eux aurait été cassé. Kaori fronçait les sourcils avec un air d’incompréhension. Il lui dit qu’apparemment si Julia avait continué sa régression, elle était à peu près sûre de les trouver encore dans d’autres vies. Kaori avait été Catherine de Barmont et avant cela Catherine Mac Arran et à chaque fois, elle était liée à lui.  

 

Kaori comprit alors le sens de cette histoire, le lien qui les unissait avait été rompu à l’époque d’Alex parce qu’ils avaient tous les deux perdu la vie.  

A ce moment là, elle regretta vivement de s’être embarquée dans cette histoire et s’affola. Pourquoi n’était-elle pas restée tranquillement au Japon ? Mais non, il avait fallu que cette andouille de Ryô l'énerve une fois de trop. Elle avait voulu jouer à la femme indépendante pour lui prouver je ne sais quoi et désormais elle se retrouvait avec « son âme sœur » sur les bras.... Elle redoutait un nouveau mal de crâne.  

 

Alex tenta de la rassurer  

- "Kaori, je vous en prie. Ne vous emportez pas. Je comprends parfaitement que vous soyez déboussolée. Moi aussi, je ne m'attendais pas à ce que vous soyez mon âme sœur, et de toute façon, je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans votre vie. Je suis mort, je ne vais pas vous imposer l'homme invisible qui vous suivra comme votre ombre. Julia a peut-être raison, mais pour moi, la femme de ma vie est morte. Vous êtes peut-être sa réincarnation, mais vous avez votre vie dans ce siècle et je n'ai pas l'intention d'y mettre mon grain de sel. Si je dois retrouver Catherine, ce sera dans l'autre monde."  

Kaori le remercia de sa compréhension et lui promit de tout faire pour l’aider à retrouver son assassin. Il la remercia et lui dit qu’il était honoré d’avoir rencontré une demoiselle comme elle. Pour sceller leur pacte, il lui prit la main et y déposa un baiser à la manière des gentlemen de son époque. Kaori était toute rouge, mais en même temps, ce contact lui était si familier.  

 

Elle pensait à tout ça, quand soudain, elle réalisa une chose qui l'interpella.  

Elle en fit part à Alex. En tant que réincarnation de Catherine, elle était déçue de ne pas avoir hérité de quelques-uns de ses dons. Devant l’incompréhension d’Alex, elle lui expliqua que Catherine savait se battre, elle maniait l’épée, le pistolet et bien d’autres choses, ce qui manquait énormément à Kaori dans son métier. Elle regrettait de ne pas en avoir hérité, car Ryô n’aurait eu plus rien à redire sur ses capacités.  

 

Alex, se voulant rassurant, lui indiqua qu’elle devait avoir de l’instinct, peut-être sans le savoir. Il réfléchit un instant et lui rappela qu’elle l’avait repéré facilement le jour de leur rencontre. Kaori avoua qu’elle l’avait vu dans le miroir.  

 

Il n’avait pas pensé à cette éventualité et fit une petite grimace. Pour sa défense, il faut dire qu’il ne s’était pas vu dans un miroir depuis des siècles. Et soudain, il eut un éclair de génie, qu’il s’empressa de révéler à Kaori, fier de sa trouvaille.  

- "Mais, vous avez cette chose, pour vous défendre. Je ne sais pas ce que c'est que cet engin, mais ça fait peur."  

- "Vous parlez de ma massue ? Ça, c'est pour Ryô."  

- "Pourquoi vous faut-il une arme pareille contre votre partenaire ?"  

- "C'est pour le calmer."  

- "Le calmer ?"  

- "Oui, calmer ses ardeurs. Il est un peu comme vous, un dragueur en moins distingué. Dès qu'un jupon passe, il faut qu'il saute dessus dans tous les sens du terme."  

 

A ce moment-là, Alex vit passer une libellule et un corbeau qui se poursuivaient.  

- "Vous avez vu ça ?", demanda-t-il à Kaori, interloqué par cette soudaine vision.  

- "Quoi donc ?", demanda Kaori.  

- "Non, rien.", fit-il en se demandant s'il ne devenait pas fou. Maintenant, c'est lui qui avait des visions et plus que bizarres, d'après ce qu'il pouvait en juger. (Il faut dire que lui, il n'a pas l'habitude de les voir passer ces deux bestioles)  

 

Il en était là de ses réflexions, quand Julia refit son apparition. Alex tenait toujours la main de Kaori dans la sienne, sans même s’en rendre compte.  

 

- "Désolée de rompre ce moment idyllique, mais il faut qu'on parle sérieusement." dit Julia qui avait remarqué la main de Kaori (ça doit faire bizarre, étant donné que seul Kaori peut voir Alex, Julia ne voit donc que la main de Kaori suspendue dans les airs !!!)  

- "Julia, je ne vois pas de quoi vous parlez.", répondit Alex étonné.  

- "Vraiment ?", dit-elle d’un ton sarcastique et elle lui exprima sa façon de voir les choses. Pour elle, c’était pourtant simple, Kaori était bel et bien vivante et lui n’était qu'un fantôme en sursis.  

Alex ne comprenait pas pourquoi Julia avait l’air si énervée. Devant son silence, elle s’énerva de plus belle et continua.  

Elle avoua que vivre avec un fantôme pouvait paraître assez original mais que maintenant que l’on savait qu’il avait été assassiné, l’injustice qui le retenait sur Terre pouvait s’arrêter et qu’il réintégrerait l’au-delà sous peu. Alex lui fit remarquer que cela ne pourrait se faire que si l'on trouvait l’auteur du crime. Julia s’énerva un peu plus, elle ne comprenait pas, il avait décidé de ne pas trouver son meurtrier et forçait ainsi Kaori à vivre avec l’homme invisible, ce n’était vraiment pas sérieux comme vie.  

Alex comprit alors que Julia s’était imaginé des choses assez surprenantes sur son compte et sur Kaori et cette fois-ci, c’est lui qui haussa le ton.  

- "Qu'est-ce que vous êtes allée imaginer ? J’ai peur d’avoir compris ! Et bien, sachez que ce n’est pas du tout ce que vous croyez, ma chère Julia.", fit-il ironique.  

- "Je croyais que vous deux, enfin... J'avais imaginé que ..."  

Julia était rouge de honte de s'être trompée à ce point sur les sentiments de ces deux personnes (Il faut dire que ça la fout mal pour une voyante)  

- "Eh bien, vous vous êtes trompée lourdement. Kaori a sa vie et je ne veux pas m'en mêler. Tout ce que nous voulons, et sur quoi nous sommes d'accord, c'est de retrouver mon assassin. C'est pourquoi je vous disais que je ne pourrais partir que quand nous saurions de qui il s'agit."  

- "Et le fait que vous êtes des âmes sœurs, ça ne vous tracasse pas ?", intervint Julia.  

- "Kaori est la réincarnation de Catherine, mais moi, je suis un fantôme. Quoi de plus à dire ?"  

 

Elle lui expliqua qu’ils étaient des âmes sœurs. Si on retrouvait son meurtrier, lui, en tant qu'Alexander Harrington irait rejoindre les limbes. Mais, il se pourrait très bien qu’il se réincarne aussi, après tout. Et, dans ce cas là, leurs âmes auront la possibilité de se retrouver et de rompre la malédiction qui plane sur eux. Kaori ne comprenait rien, comment cela pouvait être possible.  

Julia continua son explication, en indiquant à Kaori que son âme ne pouvait jusqu’à présent rencontrer celle d’Alex puisque ce dernier était toujours présent en tant que fantôme, mais une fois dans l’au-delà, l’âme de celui-ci pouvait très bien trouver une nouvelle enveloppe charnelle qui serait son âme sœur. Tout comme Kaori avait été Catherine autrefois.  

 

- "Ça voudrait dire que nos âmes sont inséparables ?", demanda Alex.  

- "Pas forcément, il faut seulement que vous vous trouviez, et puis peut-être que le lien qui vous unissait dans le passé est brisé à jamais."  

- "Mais, et si moi, je n'ai pas envie d'être amoureuse de lui ?", demanda Kaori.  

- "Rien ne vous en empêche, mais peut-être que la personne dont vous tomberez amoureuse, pourrait être Alex, car vous êtes attirés comme des aimants."  

- "Et si elle aimait déjà quelqu'un, (il n'aurait pas des doutes ?) Je ne vais tout de même pas débarquer et lui dire d'oublier son amour actuel afin que je prenne sa place."  

- "Il y a beaucoup de possibilités. Toutes logiques. Seul l'avenir nous dira quelle est la bonne."  

- "Et comment savoir ? Je ne saurai jamais si c'est mon âme sœur."  

- "Je pense que si. C'est juste une supposition, mais d'après les derniers événements, il est clair que des signes vous le diront."  

- "Comme le baiser que nous ....", s'interrompit Kaori, toute rouge.  

- "Quel baiser ?", demanda Julia, "Je croyais qu'il n'y avait rien entre vous."  

- "C'est le cas.", insista-t-il et il lui raconta cette impulsion soudaine qui l’avait rapproché de Kaori au moment où leurs mains s’étaient frôlées et ce baiser qui avait suivi.  

 

Julia leur indiqua qu’il s’agissait sans aucun doute des signes dont elle parlait, une sorte de moyen de communication qui leur permettrait de se reconnaître. Kaori s’indigna en indiquant qu’elle n’allait pas embrasser tous les hommes qui passaient pour leur faire passer un "contrôle d’âme sœur", tout en pensant qu’elle n’était pas Ryô et que lui, par contre, ça ne l’aurait sans doute pas gêné.  

 

Julia la rassura, tout ce qu’elle voulait dire c’est que des signes devaient leur apparaître quand ils se croiseraient de nouveaux, une attitude, des mots, quelque chose qui les mettrait sur la voie et qu’à ce moment là, un simple contact pourrait sans doute raviver les souvenirs de l’autre.  

 

Kaori était embêtée, elle n'osait pas mettre le sujet "Ryô" sur le tapis. Elle l'aimait, mais lui, ne montrait aucun sentiment à son égard. Comment dire, je suis amoureuse d'un homme, mais lui, ne m'aime pas. Je fais quoi ? Je continue de l'aimer sans rien en retour ou je laisse tomber pour chercher l'homme qui m'aimera vraiment. C'était plutôt compliqué, et là, Kaori était dans une impasse.  

 

- "Kaori, vous allez bien ?", demanda Julia, voyant la jeune femme avec un air soucieux.  

- "Excusez-moi, mais c'est un peu difficile à avaler comme pilule. Je me demande dans quoi je me suis embarquée."  

- "Ne vous tracassez pas pour l'instant. Ce qui compte, c'est de trouver l'assassin et après, on avisera au fur et à mesure."  

- "Et comment fait-on ?", demanda une Kaori un peu confuse, "Ça fait des semaines qu'on cherche et rien."  

- "Vous faisiez partie des services secrets de sa Majesté ?", demanda Julia à Alex, "Je suppose qu'il y a eu une enquête tout de même avant de conclure au suicide."  

- "Effectivement, je n'avais pas pensé à cela."  

- "Et vous pensez que c'est archivé quelque part après tout ce temps ?", fit Kaori, plus que douteuse.  

- "Les services secrets ne jettent jamais rien.", répondit Alex.  

- "Très bien. Je vais donc me rendre là-bas et leur demander si je peux consulter le dossier d'un homme mort, il y a 'je ne sais plus combien de siècles' et ils vont me dire 'Bien sûr, mademoiselle, je vous en prie'", fit Kaori.  

- "Je pense que le mieux est que j'aille fouiller leurs archives moi-même. Je me ferai moins remarquer, d'autant que maintenant je peux toucher les objets. Vous voulez bien m'y conduire ?", demanda-t-il à Julia.  

- "Vous conduire, vous ne pouvez pas vous télé-transporter ?"  

- "Il n'y a que dans les films qu'on voit ce genre de choses.", fit-il moqueur.  

- "Très bien, je vous conduirai."  

- "Très bien. Faites ce qui vous chante.", s'énerva Kaori en quittant la pièce.  

 

Elle ne savait plus où elle en était. Elle venait de retrouver son âme sœur et elle allait la perdre de nouveau. Et puis, Ryô dans tout ça, quel rôle jouait-il ? Elle l'avait aimé pendant huit longues années et elle découvrait Alex. Que faire ?  


ShanInXYZ  (24.01.2022 à 20:15)

Chapitre 12 : La vérité...

 

Au Japon, Ryô s’acharnait sur le coffret. Il avait décidé de rendre visite à Tamara. Elle lui avait parlé de phénomènes étranges, suite à l’acquisition du coffret, et il voulait en savoir plus.  

 

Tout ce qu’elle put lui dire, c’est que le coffret changeait de place : elle le posait à un endroit et le retrouvait ailleurs. Une autre fois, elle l’avait mis dans une vitrine et la vitre s'était brisée, et certains objets qui se trouvaient à côté tombaient ou se cassaient. Au début, elle croyait que c’était son imagination, mais quand elle l’avait mis dans le coffre-fort, et qu’elle l’avait retrouvé sur la petite table près de la porte d’entrée, elle avait commencé à se poser des questions et c’est pour cela qu’elle avait fait appel à lui.  

 

Il insista en lui demandant si elle avait assisté à des manifestations étranges, comme des visions ou des choses de ce genre, mais elle s’offusqua pensant qu’il se fichait de sa figure. Il s’empressa de la rassurer, et lui indiqua qu’il voulait simplement savoir si le coffret s’était manifesté autrement.  

 

Il ne voulait pas lui dire que chez lui, le coffret ne bougeait pas d’un cran, mais que par contre il était poursuivi sans cesse par cette femme aux cheveux noirs.  

 

Il lui demanda si elle connaissait le précédent propriétaire. Elle avoua qu’elle n’avait pas pensé à cela. D’après ce qu’elle en savait, c’était un homme d’affaires, amateur d’art. Il avait eu des soucis financiers et avait dû se séparer d’une partie de sa collection pour renflouer ses caisses. Elle donna son nom à Ryô qui décida d’aller le rencontrer.  

 

Cet homme vivait dans une grande demeure, de style assez ancien. "Sans doute une demeure familiale.", remarqua Ryô au premier regard. Par contre, le propriétaire avait peut-être quelque chose à cacher, vu le nombre de gardes autour de la maison. Ryô se demandait si ce type n’avait pas peur de devoir faire du service après-vente suite à la vente de ses biens.  

Malgré tout, cela n’empêcha pas Ryô de parvenir jusqu’au propriétaire. Comme à son habitude, après quelques coups de poing bien placés sur les récalcitrants qui n’avaient pas voulu le laisser rentrer, il parvint dans la maison.  

 

A l’intérieur, un homme l’attendait, l’arme au poing mais Ryô lui déconseilla de s’en servir et déposa le coffret sur le bureau. Son interlocuteur, un certain Kamura, posa son arme et accepta de lui parler du coffret.  

 

Ryô lui demanda comment il avait eu ce coffret et l’homme lui raconta que c’était son grand-père qui l’avait acheté quand il était jeune lors d’une vente aux enchères. L’homme sourit. Ryô lui en demanda la raison et ce dernier répondit qu’il se demandait comment il se faisait qu’il n’avait pas eu de nouvelles de ce coffret plus tôt.  

 

Ryô était stupéfait de cette constatation et l’homme lui expliqua que son grand-père avait toujours été persuadé que ce coffret était maudit.  

Là, Ryô montra un grand intérêt à ce que son hôte racontait. Le grand-père de ce dernier avait donc acheté le coffret lors d’une vente aux enchères au profit d’œuvres caritatives. La précédente propriétaire était une vieille femme sans famille et descendance, et elle avait légué toute sa fortune et ses œuvres d’art à des organismes de charité.  

 

Ryô demanda des précisions sur la femme. C’était une européenne passionnée par le Japon et son art, elle avait une magnifique collection. Elle était venue vivre au Japon assez jeune et y était demeurée jusqu’à sa mort. Ses biens avaient été vendus afin de reverser l’argent à diverses associations et orphelinats.  

C’est là que le grand-père de Monsieur Kamura offrit d’acheter tout le lot, car sa collection était vraiment impressionnante et magnifique. Seulement au milieu de toutes ses merveilles, se trouvait un coffret d’argent massif, ayant sans doute appartenu à la famille de la défunte. Monsieur Kamura expliqua que son grand-père avait toujours eu peur de ce coffret et qu’il lui avait interdit de le toucher. Il parlait sans cesse de malédiction. Quand il dut vendre le coffret, Monsieur Kamura l’avait ouvert et en découvrant le document qu’il contenait, avait soudain compris les frayeurs de son grand-père. Le pauvre homme avait sans eu doute peur que la malédiction de cette famille touche la sienne, car cette femme n’avait pas de descendance et en achetant le coffret, il avait craint d’y exposer sa propre famille.  

Monsieur Kamura sourit à nouveau, en indiquant à Ryô, qu’il n’en était rien, comme il pouvait le constater, que son père avait eu un fils et lui de même.  

 

Ryô lui demanda s’il connaissait le nom de la femme et l’homme lui répondit que c’était ça le plus intéressant. Elle s’appelait Joséphine Beaulieu. Ryô resta bouche bée, et l’homme comprit qu’il avait lu le document. C’était le dernier nom de la liste.  

 

Ryô le remercia et rentra chez lui. Cette femme était la dernière descendante de cette famille, puisqu’elle n’avait pas de descendance. Son nom clôturait la liste, mais aussi la recherche de descendant. Ryô ne savait plus que faire, sans descendant, que faire de ce coffret. Il était évident qu’il fallait en faire quelque chose, mais quoi. Il avait le nom d’un assassin, mais il n’avait personne à qui le divulguer.  

 

Après plusieurs déductions, il avait supposé que l’homme que la femme appelait dans ses rêves, était le fameux Alexander du document et il en avait déduit que la femme dont il rêvait était la femme qui était morte également, elle s’appelait Catherine.  

 

Cette Catherine le rendait fou, toutes les nuits, elle pointait le bout de son nez et il était crevé. Ryô était devenu une vraie âme en peine...  

 

De son côté, Julia avait emmené Alex à Londres, il s’était introduit dans le bâtiment et avait récupéré le dossier dans les archives sans aucun problème ou presque.  

 

En fait, il s’était beaucoup amusé. Jamais un espion n’avait mieux travaillé. Normal, personne ne pouvait le voir. Il avait fouillé le bâtiment et finit par trouver plusieurs boîtes à archives dans lesquelles avaient été classés les documents de cette époque. Il finit par trouver la boîte le concernant et après y avoir jeté un coup d’œil, il l’emporta avec lui. Un pauvre garde avait eu le malheur de le croiser et tout ce qu’il avait vu c’était une BAVNI (Boîte Archive Volante Non Identifiée). Le type était tombé dans les pommes et à son réveil, il avait mis sa bouteille de cognac dans la poubelle.  

 

Ils étaient rentrés au manoir où les attendait Kaori, mais Alexander sembla distinguer un changement dans son comportement. Kaori semblait sur les nerfs. Dès qu’elle se rendit compte de leur présence, elle interpella Alex.  

- Ça y est, tu as trouvé ?  

- Oui, mais je ne crois pas que cela te fasse plaisir, répondit-il machinalement.  

- Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire ?  

Quand il se rendit compte qu’elle le tutoyait, il eut un soupçon, il regarda vers Julia, qui sans le voir, avait compris aussi qu’il se passait quelque chose avec Kaori.  

Il continua comme si de rien n’était. Il ouvrit la boîte et en sortit un poignard qu’il donna à Kaori. Quand elle le prit dans ses mains, elle remarqua immédiatement les armoiries et elle ressentit comme une décharge électrique. Soudain, elle se rendit compte qu’elle était là, mais que depuis quelques instants, elle n’était plus seule, une autre personne était en elle. Alex continua l’explication  

- "C’est l’arme retrouvée sur les lieux du crime. A cause des armoiries, ils ont pensé que cela t’appartenait et que je l’avais gardée en souvenir."  

- "Mais, ce n’est pas à moi, c’est …", elle s’interrompit une larme coulant sur sa joue.  

- "Je sais, je suis désolé.', fit-il d’un ton rassurant.  

 

Il ne savait pas trop quoi penser. Est-ce que des souvenirs de Catherine intervenaient dans le comportement de Kaori ? Il en était là de ses réflexions quand elle s’énerva.  

- "Comment a-t-il pu faire une chose pareille ? Mon propre frère !", hurla-t-elle de colère.  

Afin de la calmer, il lui expliqua que ses souvenirs lui étaient revenus et il lui expliqua ce qui s’était passé.  

- "Il est venu me voir, il me reprochait ta mort, il disait que c’était de ma faute s’il avait dû t’éloigner de moi, que si je n’avais pas existé, tu serais toujours là. J’ai alors compris que c’était lui qui t’avait fait enlevée et je lui ai dit que ton assassin était facile à trouver, qu’il n’avait qu’à se regarder dans un miroir. Nous nous sommes disputés et il est reparti fou de rage. Le soir même, je me suis rendu sur la falaise et il a essayé de m’attaquer, mais j’ai entendu une voix qui m’a prévenu. A présent, je sais que c’était toi, mais cela n’a pas suffi. Bref, nous nous sommes battus, j’ai glissé sur le bord de la falaise et je suis tombé. Je pense qu’il a eu peur que je révèle la vérité sur ton enlèvement."  

- "Mon propre frère… il a gâché nos vies, par peur de je ne sais quoi, pourquoi ? "  

- "Nous ne le saurons jamais, nous n’avons plus qu’à refaire nos vies et à tout faire pour être heureux.", fit Alex.  

Kaori était envahie par un chagrin incompréhensible. Et Alex avait de plus en plus de doutes, quand soudain elle lui parla à nouveau.  

- "Tu crois vraiment qu’on se retrouvera, que tu reviendras.", demanda-t-elle entre deux sanglots.  

A ce moment là, Alex eut la confirmation de ce qu’il soupçonnait depuis un petit moment. Catherine lui parlait à travers Kaori. Il voulait rassurer son amour, mais sans trahir la promesse faite à Kaori.  

- "J’en suis sûr, notre amour est trop fort pour qu’on nous sépare. La preuve, c’est grâce à notre amour qui était enfoui au fond de toi que tu pouvais me voir. Nous nous retrouverons, ne t’inquiète pas. N’oublie jamais ça, tu es mon ombre et je suis la tienne, je serai toujours là pour toi et je t’aimerai toujours."  

- "Et si tu ne te souviens plus de moi ?"  

- "Tu n’auras qu’à m’embrasser, tes lèvres me ramèneront mes souvenirs."  

- "Tu pars bientôt ?", demanda Catherine/Kaori angoissée  

- "Je ne sais pas, mais je me sens bizarre depuis tout à l’heure, je pense que nous n’avons plus beaucoup de temps.", répondit Alex calmement.  

 

Catherine/Kaori se jeta dans ses bras et ils s’embrassèrent passionnément. Une brume vint les entourer et Alex regarda Kaori dans les yeux, elle venait de reprendre ses esprits, il lui caressa le visage en souriant et lui murmura un merci avant de disparaître.  

 

Kaori tomba évanouie sur le sofa. Les deux amants avaient pu se parler grâce à elle, mais elle, qu’allait-elle devenir à présent ?  

 

Au même instant au Japon, Ryô se réveilla en sursaut, il s’était assoupi un instant et à son réveil, une seule chose lui venait à l’esprit, il l’avait perdue …


ShanInXYZ  (25.01.2022 à 20:22)

Chapitre 13 : Où est l'âme soeur ? (1/2)

 

Quelques semaines plus tard, en France.  

 

Kaori avait rejoint Eriko à Paris et l’aidait pour la présentation de son dernier défilé en Europe. Elle n’avait pu se résoudre à rentrer au Japon, revoir Ryô, après toutes ces révélations, c’était trop dur. Elle l’aimait depuis des années et maintenant voilà qu’elle avait retrouvé son âme sœur, pour la perdre de nouveau. Non, vraiment elle ne pouvait pas repartir maintenant. C’était trop tôt, et puis elle ne savait vraiment pas quoi faire.  

 

Alex était parti, mais comme l’avait expliqué Julia, il était peut-être de retour dans une autre enveloppe charnelle et dans ce cas-là, que devait-elle faire ? Le retrouver ? De plus, Catherine avait laissé des traces en elle, ce qui la mettait devant un cruel dilemme. Elle était partagée entre deux sentiments contradictoires, ceux de Catherine et les siens.  

Elle aimait Ryô, mais elle avait toujours à l’idée la recherche de cet autre homme qui pourrait peut-être lui apporter le bonheur, alors que Ryô se refusait à le lui donner. C’était tellement compliqué.  

Elle en était là de ses pensées quand soudain, elle entendit un bruit et sursauta en sortant de sa rêverie. Ça lui arrivait souvent, ces derniers temps de se déconnecter du monde réel et de réfléchir à tout ce qui lui était arrivé. Le bruit venait de l’autre côté du salon où les mannequins se préparaient, elle s’approcha et découvrit Eriko. Cette dernière la regarda honteuse. Apparemment un sac d’accessoires de coiffure avait traversé la pièce sans explication. Kaori comprit que son amie était sur les nerfs à cause du défilé et tenta de la calmer. Le problème d’Eriko était que le mannequin qui devait porter la robe de mariée, la touche finale du défilé n’était pas encore arrivée et elle était désespérée. Kaori tenta de la rassurer en lui expliquant que cette dernière arriverait sûrement à temps, mais Eriko s’énerva encore plus car il ne restait plus de temps. La robe devait être sur le podium dans cinq minutes et sans personne pour la porter, ça donnerait évidemment beaucoup moins bien. Eriko s’échoua sur une chaise, la tête baissée en signe de résignation. Soudain, elle se redressa fixa attentivement Kaori.  

 

- "N’y pense même pas !", intervint Kaori, "C’est hors de question !", comprenant à quoi pensait son amie.  

- "S’il te plaît, elle est juste à ta taille. D’ailleurs quand je l’ai créée, j’ai pensé à toi, c’est ta robe. Fais-le pour moi, je t’en supplie."  

 

Kaori devint toute rouge. Comment Eriko avait pu lui faire une robe de mariée sans lui demander son avis ? Elle sourit, car après tout, c’était normal, Eriko était comme ça.  

- "D’accord, je le ferai. Inutile de te mettre à genoux.", dit-elle moqueuse.  

- "Et puis, ce sera une répétition pour ton vrai mariage.", ajouta Eriko.  

- "Arrête de dire des idioties !", dit Kaori d’un ton un peu énervé.  

- "Je ne sais pas ce que t’a fait Gillian, pendant son mariage, mais j’ai bien peur qu’elle t’ait dégoûtée de la vie conjugale. Elle a essayé de te caser avec un mec catastrophe, ou alors c’est encore cette andouille de Ryô qui te tracasse, c’est ça ?"  

- "Non, j’ai seulement retrouvé mon âme sœur, pour la perdre à nouveau.", fit Kaori songeuse.  

- "Ta quoi ?", demanda Eriko, tandis qu’un troupeau de corbeaux faisait le tour de sa tête.  

- "Laisse tomber. Tu ne me croirais pas.", répondit Kaori en prenant la robe dans les mains d’Eriko et se dirigeant derrière le paravent afin de la passer.  

 

Elle défila dans la robe d’Eriko, une robe ivoire, brodée de fleurs, avec un bustier agrémenté de manches en dentelles ajourées. Elle pensait à Alex. Où pouvait-il bien être ? Le retrouverait-elle un jour ? Et Ryô, quel avenir avait-elle avec lui ? Elle quitta le podium et erra dans les couloirs, songeuse. Quand elle percuta quelque chose ou plutôt quelqu’un, elle se retrouva par terre et en levant la tête, elle ne vit qu’une main qu’on lui tendait pour l’aider à se relever.  

- "Excusez-moi, je ne vous avais pas vue.", dit l’homme qui l’avait percutée sans trop faire attention à la personne qu’il venait de renverser.  

- "C’est de ma faute, je ne regardais pas où j’allais.", rétorqua Kaori qui ne regardait que l’état de la robe en pensant à la réaction d’Eriko.  

- "Kaori, c’est toi !!!", s’exclama soudain la personne qui l’avait percutée.  

Cette dernière sursauta en reconnaissant le son de cette voix, c’était impossible que ce soit lui.  

- "Ryô?", fit-elle éberluée, tandis qu’elle relevait la tête pour le regarder, "Mais qu’est que tu fiches ici?"  

- "Merci de ton accueil, ça fait chaud au cœur !", rétorqua-t-il ironique.  

- "Excuse-moi, mais tu es bien la dernière personne que je pensais croiser ici."  

- "Eh bien, je suis venu voir ce que tu fichais, ça fait des mois que tu es partie."  

- "Tu t’inquiétais ?", fit-elle avec espoir.  

- "Bien sûr, tu verrais dans quel état est l’appartement ! Y'a personne pour faire le ménage et la cuisine …"  

 

Avant même qu’il ait eu le temps de dire autre chose, une énorme massue s’abattit sur lui comme la foudre. Il se retrouva encastré dans les dalles du couloir et tout ce qu’il put apercevoir fut une masse de tissu s’enfuir au fond du couloir.  

 

Kaori retourna vers le salon d’habillage, elle s’apprêtait à enlever la robe quand Eriko surgit dans la pièce.  

- "Qu’est-ce que c’était que ce bruit ?"  

- "Rien de grave à part peut-être pour la robe, je suis tombée à cause d’un abruti et si ça se trouve elle est abîmée."  

- "Enlève-là.", dit Eriko en la poussant derrière un paravent, "Je vais voir ça. Elle n’a sûrement rien, à part une tâche. Elle ne craint rien. Elle est infroissable, on ne peut pas la déchirer et elle est à l’épreuve des balles."  

- "Tu rigoles ?", s’exclama Kaori sidérée.  

- "Non, c’est ta robe de mariée et comme j’ai toujours pensé que le marié serait Ryô, je me suis procuré du tissu spécial.", fit-elle d’un ton malicieux.  

 

Kaori tomba à la renverse et quelques corbeaux passèrent. Pendant qu’elle se trouvait à terre, Ryô pénétra dans le salon et interpella Eriko.  

 

- "T’aurais pas vu la furie qui me sert de partenaire ? Je fais des kilomètres pour la trouver et elle ne trouve rien de mieux que de me balancer une massue."  

- "Ah, c’était ça !", fit-elle en faisant un clin d’œil à Kaori, cachée derrière le paravent, "Je me disais aussi. Qu’est ce que tu as encore dit comme ânerie ?"  

- "Rien, la vérité ?"  

- "Ne me dis pas que tu lui as enfin avoué ton amour pour elle !", fit-elle d’un ton mi-enjoué, mi-moqueur.  

- "Ça va pas la tête ? Moi, avec cette planche à pain !"  

 

Kaori bouillonnait derrière le paravent, mais Eriko lui fit signe de ne rien faire.  

 

- "Ne me dis pas que tu as fait tous ces kilomètres pour « une planche à pain ». Allons, Ryô! Tu peux me le dire, il y a certainement autre chose."  

- "Peut-être, je ne sais pas, je te jure. Je ne sais même pas pourquoi je suis venu. C’était plus fort que moi et le pire, tu ne le croiras jamais, c’est que je n’ai même pas eu peur dans l’avion."  

Là, c’est Eriko qui tomba à la renverse et qui vit une libellule  

 

- "Comme quoi l’amour fait des miracles !", finit-elle par dire en se relevant.  

- "L’amour, mais ce n’est pas possible. Je ne peux pas, je n’ai pas le droit."  

- "Les cieux en ont décidé autrement apparemment.", rétorqua Eriko, "Tu viens ici pour la retrouver et en avion. Si ce n’est pas un miracle, dis-moi ce que c’est ?"  

- "Je n’en sais rien, moi, et puis il y a ce coffret. Depuis que je l’ai, je fais des rêves bizarres…"  

 

Soudain, une personne pénétra dans le salon, comme une furie, une rouquine habillée avec une robe faite de superposition et comportant toutes les couleurs de l’arc en ciel. Cette dernière demandait après Kaori, mais ni Ryô ni Eriko ne connaissait cette personne.  

 

- "Bonjour, j’ai vu le défilé, vraiment magnifique, et la robe de Kaori, une splendeur ! Au fait, où est-elle ?"  

- "Elle a dû s’absenter.", mentit Eriko, "Puis-je savoir qui vous êtes ?"  

- "Une amie de Londres, je m’appelle….."  

- "Julia !", s’exclama Ryô machinalement.  

- "C’est exact, comment le savez-vous ? Il ne me semble pas vous connaître, Monsieur ?"  

- "Saeba, Ryô Saeba, mais je ne vous connais pas, et pourtant j’en ai l’impression. Bon sang, mais qu’est-ce que j’ai ?", dit-il en se prenant la tête entre les mains, "Je deviens fou ou quoi ?"  

- "Calme-toi, Ryô !", intervint Eriko, "C’est une coïncidence."  

- "Ah oui, je viens là sans savoir pourquoi, je prends un avion, tu te rends compte ? Et maintenant, je connais le nom de cette personne sans jamais l’avoir rencontrée, parce qu’avec le look qu’elle a, je te jure que je m’en souviendrais."  

 

Julia ignora sa dernière remarque et s’approcha de lui. Cet homme avait quelque chose de familier, mais elle n’arrivait pas à déterminer quoi. Elle tenta de le questionner. Elle lui demanda s’il avait des soucis. Et il s’énerva en lui indiquant qu’il n’avait pas besoin d’une voyante. Elle resta calme et rétorqua qu’apparemment, c’était effectivement le cas, car lui-même devait avoir un don pour la connaître sans l’avoir jamais rencontrée.  

Ryô ne savait plus où il en était. Pour lui, c’était une histoire de dingue. Tout ce qu’il voulait, c'était retrouver Kaori et la ramener à la maison, et là il ne comprenait plus rien. Il se rendit compte qu’il avait dit ça à haute voix quand Julia lui demanda s’il était un ami de Kaori. Il rétorqua d’un ton sec, qu’il était son associé. Julia se mit à siffler en constatant que ça faisait du chemin pour venir du Japon. Ryô bouillait intérieurement. Cette fichue bonne femme commençait à l’énerver. Mais, cette dernière continua, elle fit l’inventaire de ce qu’il avait dit jusqu’à présent, qu’il était venu chercher Kaori, qu’il la connaissait sans jamais l’avoir rencontrée et qu’il avait pris l’avion, ce qui semblait être un fait extraordinaire dans cette histoire. Elle lui demanda donc ce qui l’avait poussé à venir ici, mais il ignora la question. Il n’avait pas l’intention de s’amuser avec cette voyante. Elle insista en lui indiquant qu’apparemment une force irrésistible l’avait forcé à rejoindre Kaori. Ryô explosa et voulant lui clouer le bec, il lui dit qu’il n’y avait pas de force, seulement des rêves. Eriko resta bouche bée en entendant cela. Devant la stupéfaction d’Eriko, Ryô tenta de nier, il faut dire qu’il s’en voulait d’avoir lâché cette info sous le coup de l’impulsion.  

Mais, Julia n’en resta pas là, et lui demanda de quoi parlaient ses rêves. Ryô finit par céder, après lui avoir précisé qu’elle était vraiment une enquiquineuse.  

- "Je sais, c’est ce qui fait mon charme. Alors, vous allez parler, oui ou non ?"  

- "J’ai vu une femme aux cheveux noirs, Catherine, enfin je crois."  

- "Mais, plus précisément ?"  

- "J’ai aussi rêvé de Kaori, un enlèvement."  

- "Qu’avez-vous vu d’autre ?"  

- "De l’eau, mais ce n’était pas très clair, et puis aussi…"  

- "Et puis …", insista Julia.  

- "Et puis, cette phrase qui revenait sans cesse, 'Je suis ton ombre et tu es la mienne'."  

 

Julia resta bouche bée. Cette phrase, elle la connaissait bien, et la personne qui surgit de derrière le paravent également. Ryô sursauta en découvrant Kaori.  

 

- "Y'a du monde dans le coin !", dit-il ironique en jetant un coup d’œil derrière le paravent.  

 

Kaori regarda Ryô, puis Julia. Elle ne savait pas quoi dire, elle entraîna Julia à l’écart pour parler.  

 

- "Julia, vous pensez ce que je pense ?", demanda-t-elle  

- "Je crois, mais comment en être sûr ? Vous le connaissez mieux que moi. Se pourrait-il qu’il soit qui vous savez ?", demanda-t-elle.  

- "Eh bien, on peut dire que c’est un amour impossible. De son propre fait, c’est une chose, mais c’est quand même étrangement similaire."  

- "Depuis combien de temps vous le connaissez ?"  

- "Huit ans."  

- "Et après tout ce temps, vous ne connaissez toujours pas ses sentiments à votre égard, comme s’il y avait un blocage."  

- "Non, il a fait une promesse à mon frère, et il s’est juré de ne pas la briser."  

- "Comme par hasard, c’est seulement une variante de l’histoire."  

- "Mais alors, depuis tout ce temps, ce qui empêcherait Ryô de …. c’est Alex !"  

 

Soudain, elles furent interrompues dans leur conversation par un Ryô passablement énervé.  

 

- "Eh, dites donc, si ça ne vous dérange pas d’arrêter de parler de moi comme si je n’étais pas là, et puis, c’est qui cet Alex ?", fit-il d’un ton jaloux (c’est qu’il a l’ouïe fine notre nettoyeur)  

- "Si on ne se trompe pas", répondit Julia, "c’est vous, enfin c’était vous, il y a quelques années."  

- "Qu’est-ce qu’elle raconte ?", fit-il en s’adressant à Kaori, "Elle croit avoir trouvé ma vraie identité ?"  

- "Non, ce n’est pas cela. Désolée, Ryô.", répondit Kaori un peu embêtée.  

- "Mais alors, de quoi parle-t-elle ?"  

- "Je crois qu’il vaut mieux que je t’explique seule à seul.", dit-elle en attrapant Ryô par le poignet et en l’entraînant dans une autre pièce.  

Ils pénétrèrent dans un salon et Kaori ferma la porte derrière eux.  

 

- "Je t’écoute", fit un Ryô, un peu excédé.  

- "C’est difficile à expliquer et je ne suis pas sûre que tu me croies."  

- "Essaie toujours."  

- "Je crois que j’ai un meilleur moyen et si ça marche normalement, tout devrait te revenir."  

- "Qu’est ce que tu…. "  


ShanInXYZ  (26.01.2022 à 20:55)

Chapitre 14 : Où est l'âme soeur (2/2)

 

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que sa partenaire l’embrassait passionnément, il en avait envie depuis si longtemps qu’il ne put que répondre à ce délicieux baiser.  

 

Soudain, son cerveau se mit en ébullition et sans rien comprendre, ce fut comme si on venait de connecter son disque dur à une base de données.  

 

Kaori rompit l'étreinte et recula en priant pour qu'elle ait eu raison. C’était si logique, Ryô et Alex étaient semblables, dans des époques différentes, certes, mais les mêmes barrières, l’amour impossible, ça ne pouvait pas être une coïncidence.  

 

Elle le regarda, ne sachant pas quelle réaction allait adopter Ryô, car elle l’avait quand même embrassé de son propre chef, ce que Kaori n’aurait jamais osé avant. Il faut dire que Catherine lui a finalement laissé un peu de son audace et Kaori n’est plus tout à fait la même.  

 

Elle attendait, anxieuse. Il avait les yeux fermés, elle ne savait pas quoi penser. Allait-il s’énerver ou bien…  

 

Il ouvrit les yeux, elle se mordit les lèvres en espérant qu’elle avait bien fait… Il la regarda attentivement, s’approcha d’elle, elle recula, prête à subir ses foudres, elle ne pouvait pas lui échapper, elle était bloquée, dos au mur. Elle le regarda dans les yeux. Son regard avait changé. Jamais il ne l’avait regardée ainsi. C’était du désir, qu’elle y lisait, mais alors…  

 

Il se pencha et l’embrassa à son tour, tout en la plaquant contre le mur. Elle émit un léger gémissement. Ryô l’embrassait, comme elle en avait toujours rêvé. Son rêve se réalisait enfin mais Alex y était-il pour quelque chose ?  

 

Elle se libéra de ses lèvres et posa ses mains sur son torse pour le regarder tout en reprenant son souffle.  

- "Ryô ?", fit-elle hésitante.  

- "Oui, Kaori ?", répondit-il d’un ton empreint de séduction.  

- "Ryô, tu es sûr que ça va ?"  

- "On ne peut mieux, à moins que tu ne penses à Alex, c’est ça ?"  

- "Tu te souviens ?"  

- "On peut le dire. Maintenant, je comprends tout, et comme je te l’ai promis, je suis là, et je t’aimerai toujours."  

- "Oh, Ryô, moi aussi, je t’aime", dit-elle en se jetant dans ses bras.  

- " Alex ou moi ?", fit-il taquin.  

- "Vous êtes la même personne, imbécile ! Comment ai-je fait pour ne pas comprendre de suite ? C’était si évident."  

- "Quand je pense que je me rends fou depuis huit ans, en me retenant de te sauter dessus, alors que ça fait des siècles qu’on a passé cette étape. Si j’avais su …", fit-il d’un ton désespéré tandis que Kaori voyait passer une libellule (eh oui, on ne va pas le changer comme ça notre Ryô. Même s’il a été Alex, ce n’est pas pour cela qu’il va subitement se transformer en gentleman !!!)  

- "Tu es impossible, tu ne penses qu’à ça ma parole."  

 

Il lui prit la main pour l’embrasser et lui avoua qu’il la faisait marcher.  

Après, il lui expliqua qu’il ne comprenait pas pourquoi il avait mis tellement de temps à l’avouer. Il reconnaissait qu’il avait fait une promesse à Makimura, mais qu’après tout, l’amour ne se commande pas.  

Et puis, il y avait également le fait qu’elle serait en danger si on apprenait ses sentiments pour elle, mais là aussi, certains de ses ennemis l’avaient apparemment compris bien avant lui, puisqu’elle était sans cesse en danger à cause de lui.  

Il ne voyait pas pourquoi il lui avait fallu autant de temps pour comprendre que rien ne pourrait l’empêcher de l’aimer.  

 

Kaori avait sa théorie. C’était assez simple. Tant qu’Alex était prisonnier du passé, Ryô ne pouvait pas être libéré. C’était une sorte de malédiction, et malgré lui, il s'imposait des barrières. Même si parfois il était parvenu à montrer un peu de ses sentiments, cette espèce de mauvais sort le poussait inévitablement à revenir en arrière.  

 

Après cette explication, Ryô sourit à Kaori. Ils étaient donc des amants maudits, et elle avait brisé la malédiction en le libérant du passé.  

Pour lui, le nettoyeur, ces explications paranormales étaient un peu difficiles à croire. Pourtant, il fallait bien avouer que désormais, il avait les souvenirs d’Alex en lui, et que malgré un bon mal de crâne, il ne voyait pas ce qui avait pu le faire monter dans un avion.  

 

Kaori sourit aux constatations de Ryô et ce dernier continua sur sa lancée en lui indiquant qu’elle n'était pas mal avec de longs cheveux noirs. Elle rétorqua qu’il n’était pas mal non plus en blond aux yeux bleus, en lui faisant un clin d’œil. Le cerveau de Ryô se mit en ébullition (enfin, c’est peut-être plutôt autre chose que son cerveau, si vous voyez ce que je veux dire) et il la serra un peu plus contre lui.  

 

- "Trêve de plaisanteries. Que caches-tu sous ce joli peignoir ?", fit-il en tirant sur l’encolure du vêtement que portait Kaori avec un regard lubrique.  

- "Ryô, t’es fou ! Et si on nous entendait !"  

- "Je m’en fous, je suis en manque, ça fait des siècles que je n’ai pas eu de câlins, moi !", fit-il boudeur.  

- "Tu attendras encore un peu. Tu as attendu des siècles, tu n'es pas à quelques minutes près. Je vais m’habiller, expliquer à Eriko que tout est arrangé et puis, on pourra aller se reposer à l’hôtel."  

- "Se reposer ?", fit-il d’un air narquois.  

- "Arrête de me regarder comme ça. Sinon, je te saute dessus tout de suite !", fit-elle avec un clin d’œil.  

- "Je ne ferai rien pour t’échapper.", fit-il en écartant les bras faisant mine d’offrir son corps.  

- "Idiot !", dit-elle, en riant.  

 

Kaori quitta la pièce, après un dernier baiser à son âme sœur et rejoignit Eriko et Julia.  

 

Elles attendaient anxieuses le résultat de leur intermède et Kaori s’empressa de leur expliquer que tout allait bien. Puis, entraînant Julia avec elle vers le paravent, elle lui expliqua qu’elles avaient eu raison et lui demanda si elles pourraient en discuter plus tard. Elles se donnèrent donc rendez-vous pour le lendemain. Kaori passa rapidement ses vêtements et les quitta. Elle rejoignit Ryô qui l’attendait dans le couloir et ils s’échappèrent vers l’hôtel.  

 

Arrivés dans la chambre, Ryô sortit un coffret de sa poche et le tendit à Kaori.  

- "Qu’est-ce que c’est ? Déjà une bague de fiançailles ?", fit-elle pour le taquiner.  

 

Il tomba à la renverse, ne s’attendant pas à cette réplique, puis il se redressa tant bien que mal et parvint à articuler une réponse.  

- "Désolé, Kaori, ce n’est pas ça.", fit-il hésitant.  

 

Voyant qu’elle rigolait, il comprit qu’elle se fichait de lui et il continua.  

- "C’était ma dernière enquête, la plus bizarre que j’ai jamais eue, incompréhensible au début, mais maintenant ce n’est plus le cas."  

- "Pourquoi ?"  

- "Regarde à l’intérieur."  

 

Kaori ouvrit le coffret et découvrit un document ancien, elle commença de le lire et la surprise envahit son visage.  

 

« A mes descendantes, transmettez-vous ce coffret afin que l’histoire des amants maudits ne se reproduise jamais. L’amour est plus fort que tout et nous nous devons de tout faire pour que l’histoire de Catherine et Alexander ne se répète jamais. Leur histoire doit être connue afin que le mal que mon mari leur a fait soit détruit à jamais. Je couche donc sur le papier leur histoire d’amour et j’espère que chacune de vous comprendra l’importance d’un tel testament. Les Barmont ont été marqués par le sceau de l’infamie à cause de mon époux et je me dois de réparer ses erreurs et c’est le seul moyen que j’ai trouvé. Claire de Barmont »  

 

- "C’est incroyable, tu cherchais quoi avec ce coffret ?"  

 

Il lui expliqua qu’on lui avait demandé de retrouver la descendante de cette femme, car apparemment une malédiction entourait ce testament. Il n’y avait plus jamais eu de descendant mâle dans la famille.  

 

Et puis, il expliqua ses rêves, Catherine qui venait le hanter. Au début, il ne savait pas que c’était Catherine. Et puis, ce dernier rêve où il embrassait Kaori, lui touchait la joue et elle disparaissait.  

Sur le coup, il n’avait pas compris, mais son esprit, lui apparemment oui, puisque comme en transe, il avait pris l’avion et était venu la rejoindre. En fait, maintenant, il comprenait qu’il voyait à travers les yeux d’Alex et que ce n’était pas Kaori qui avait disparu à ce moment là, mais Alex.  

 

Kaori observait toujours le document et cela lui paraissait tellement étrange. Elle se souvenait de Claire, elle était comme une sœur pour elle. Kaori était émue de voir que cette dernière avait tenu à réparer les erreurs de son frère. Une larme coula sur sa joue. Ryô la remarqua de suite et s’en inquiéta mais elle le rassura.  

 

- "C’est le testament de Claire de Barmont, la femme de mon frère.", lui expliqua-t-elle.  

- "De Makimura ?", fit Ryô étonné.  

- "Mais non, l’autre, celui de Catherine."  

- "Ah oui, ça se mélange un peu dans ma tête, il va me falloir un temps d’adaptation. Tu crois que ces souvenirs anciens vont rester en nous ?"  

- "Je ne sais pas, on en parlera à Julia, elle pourra peut-être nous expliquer. Je lui ai demandé de venir nous voir demain."  

- "Ah oui, Julia, comment l’oublier ? Maintenant, je me souviens d’elle. C’est là.", dit-il en se tapant le front avec son index.  

Kaori sourit et regarda à nouveau le coffret qu’elle avait dans les mains  

 

- "Ryô, dis-moi, comment es-tu tombé sur ce coffret ?"  

- "Je te l’ai dit, une nouvelle affaire, payée.", se hâta-t-il de préciser.  

- "Pas de Saeko dans l’histoire ?", fit-elle soupçonneuse.  

- "Si peu, par rapport à la femme aux cheveux noirs qui me hantait toutes les nuits."  

- "Pendant que moi, je me trimballais un fantôme."  

- "Séduisant, le fantôme à ce que tu m’as dit."  

- "Ouais, si on oublie le fait que c’était un vrai pot de colle, et qu’il faisait des visites nocturnes dans ma chambre."  

- "Quoi !!!!!! Comment ça des visites nocturnes ? Si je le…. "  

 

Il s’arrêta soudain en réfléchissant que s’il voulait le coincer, il fallait qu’il s’attrape lui-même (compliqué même pour lui).  

 

- "Eh oui, tout à fait, toi, sauf que lui, il me surveillait, parce que j’étais la seule à le voir."  

- "Tu parles, à d’autres. Je me connais."  

- "Lui, c’était un gentleman."  

- "Ah oui, si c’était vraiment le cas, il n’aurait pas fait ce que tu sais et que je sais qu’il a fait avec sa chère Catherine ! Il est même pire que moi, parce que moi, j’ai su résister.", fit-il en bombant le torse d’un ton orgueilleux.  

- "N’importe quoi !", fit Kaori en tombant à la renverse.  

 

Il la rattrapa au vol et la serra dans ses bras. Il le savait bien qu’il ne pourrait pas s’empêcher de sortir toujours des âneries mais, maintenant sa Kaori, il ne la lâcherait plus.  

 

Il en était là de ses réflexions quand il sentit Kaori bouger contre lui. Il baissa la tête vers son visage. Combien de fois avait-il rêvé de la tenir comme cela dans ses bras, mais à chaque fois, il s’y était refusé et maintenant, il ne voyait plus aucune raison de se retenir.  

Il fallait bien l’avouer, Kaori avait raison. Mick et Falcon avaient bien surmonté cet obstacle, eux. C’était bel et bien ce mauvais sort qui le stoppait jusqu’à présent.  

 

Il lui sourit en se disant que désormais plus rien de l’arrêterait. Il mit sa main sous le menton de Kaori, afin qu’elle le regarde. Elle était rouge comme une pivoine.  

Pour elle, cela devenait un peu gênant. Tout à l’heure, elle l’avait embrassé sous l’impulsion du moment, mais là, Ryô la tenait dans ses bras. Elle sentait son cœur battre aussi vite que le sien. Il se pencha et déposa un doux baiser sur ses lèvres.  

 

A ce moment là, ce fut comme une explosion et tout en savourant cet instant magique, ils virent des milliers d’images défiler dans leur tête. Ils n’étaient pas encore au bout du chemin. Le sentiment que d’autres choses allaient se révéler à eux les hantait, ils avaient encore des réponses à trouver….  


ShanInXYZ  (03.02.2022 à 20:09)

Chapitre 15 : Quand les âmes s'emmêlent !

 

Après quelques minutes, Ryô et Kaori interrompirent ce baiser enflammé et se regardèrent longuement. Leurs esprits étaient connectés, les sentiments, l’amour s’en trouvaient amplifiés. Ils se regardaient fiévreusement, l’un et l’autre n’avaient qu’une seule envie, mais ça leur faisait un peu peur. Aussi ils s’écartèrent l’un de l’autre afin de reprendre un peu leurs esprits.  

 

Chacun était manifestement bouleversé, par ce qui se produisait entre eux. Kaori n’osait pas parler. D’ailleurs, elle n’aurait pas su quoi dire, c’était tellement étrange comme situation, quand soudain elle vit Ryô prendre une chaise et monter dessus. Elle se demanda ce qui se passait dans la tête de son partenaire quand il regarda le plafond tout en mettant une main sur son cœur. Il resta un moment dans cette position puis attaqua une grande tirade.  

 

- "Salut, vieux frère, je ne sais pas si tu peux m’entendre de là-haut, mais personnellement, j’ai toujours pensé que tu gardais un œil sur moi, histoire de voir si je respectais bien ma promesse. Comme tu peux le voir, ce n’est pas le cas. Je n’ai jamais pu me résoudre à l’éloigner de moi, et maintenant, c’est fait, on s’aime. Alors, je t’en supplie, Maki, ne m’en veux pas et comprends moi. Je l’adore ta petite sœur et je veillerai toujours sur elle. Je sais, tu voulais qu’elle sorte de ce milieu, qu’elle ait une vie normale, mais comment veux-tu qu’elle se trouve quelqu’un avec son foutu caractère ? Sans elle, je ne suis rien et je ne pourrai plus jamais me passer d’elle. Je te le jure, elle sera heureuse et jamais je ne lui ferai de mal. D’ailleurs je n’ai pas intérêt, sinon elle me fracasse la tête. Enfin bref, je sais, c’est un peu décousu comme explication, mais tout ce que j’espère, c’est que tu comprennes et que tu sois heureux pour nous. Voilà c’est tout.", fit-il en faisant un clin d’œil au plafond.  

 

Kaori était morte de rire. Voir le numéro un du Japon en train de parler au plafond, ça valait le coup d’être vu. Elle l’interpella et lui dit qu’il pouvait sûrement descendre, mais bizarrement, il donnait l’impression de ne pas savoir ce qu’il fichait sur cette chaise. Quand il fut descendu de son piédestal improvisé, il s’approcha de la table et prit un papier et un crayon.  

 

- "Bon alors, Maki, c’est fait et il ne risque pas de le répéter. Les autres, on verra plus tard. Le plus urgent, c’est de trouver une église.", finit-il par dire. "Au fait, Kaori, tu ne saurais pas s’il y a une église ou une chapelle dans le coin, ce serait plus pratique."  

 

Kaori le regarda médusée, tandis qu’un corbeau passait devant son nez. La surprise passée, elle lui demanda à quoi il jouait. Il rétorqua que ce n’était absolument pas un jeu, que désormais elle était la femme du tueur numéro un du Japon, et que donc pas mal de choses allaient changer.  

 

Ce à quoi elle rétorqua qu’elle ne se souvenait pas de l’avoir épousé. Il répondit aussitôt que cela ne saurait tarder. Elle lui indiqua, légèrement énervée, que pour une demande en mariage, c’était plutôt léger.  

 

Il répondit qu’il n’avait pas le choix, il fallait réparer les dégâts avant qu’il ne soit trop tard. Kaori ne comprenait rien. Trop tard pour quoi ? C’est alors que Ryô la regarda d’un air sérieux et lui dit que c’était à cause de ce qu’ils avaient fait au manoir. Là, Kaori tomba des nues et s’énerva sur Ryô en lui disant qu’il était en plein délire, que l’histoire du manoir, ce n’était pas eux, qu’ils n’avaient encore rien fait.  

 

Avant qu’elle ait pu rajouter quelque chose, il confirma qu’elle avait effectivement raison et la prit dans ses bras en lui disant qu’il allait résoudre ce problème, qu’il attendait depuis trop longtemps.  

 

Kaori se débattait tandis qu’il la transportait vers le lit. Elle réussit à lui faire lâcher prise et elle tomba sur le lit. Elle se redressa furieuse. Elle était persuadée qu’il était devenu fou quand elle le vit s’agenouiller pour lui dire qu’il l’aimait plus que tout et qu’elle était la lumière de sa vie.  

 

Soudain, un éclair de lucidité parvint jusqu’à Kaori. Ryô n’était pas tout à fait Ryô. Elle tenta une expérience et l’interpella.  

- "Alex ?"  

- "Oui, mon amour ?", répondit Ryô machinalement.  

- "J’en étais sûre.", s’exclama-t-elle.  

- "De quoi tu parles ?"  

- "Je parle de Ryô et Alex qui s’amusent à me faire tourner en bourrique."  

- "Hein !"  

- "Oui, tu veux m’épouser et l’instant d’après tu me sautes dessus. Non mais, tu me prends pour qui Ryô Saeba !", hurla une Kaori super énervée.  

- "Oups", fit un Ryô qui venait de comprendre, "Je ne me suis rendu compte de rien, je t’assure."  

- "Je veux bien te croire, mais on va faire attention en attendant que vous soyez en phase tous les deux."  

 

Il était d’accord avec elle, mais ne voyait pas comment résoudre ce léger problème. Kaori évoqua les visions, elle était quasiment sûre d’avoir vu des visages. Peut-être que leur enquête n’était pas vraiment terminée et qu’on leur envoyait un signe.  

 

Il en doutait. Pour lui, c’était cet enquiquineur d’Alex, qui les provoquait rien que pour l’embêter car il avait déjà eu des visions lors de leur premier baiser. Kaori sourit à cette idée, mais la chassa rapidement. Elle était certaine qu’il y avait une autre explication.  

 

Ryô n’était pas convaincu. Kaori avait trouvé l’assassin, puis lui avait permis de vaincre la malédiction, afin qu’il puisse enfin avouer les sentiments qu’il cachait depuis toutes ces années. Franchement, il ne voyait pas ce qu’il pouvait y avoir d’autre.  

 

Kaori émit alors l’hypothèse que c’était peut-être une coïncidence et que s’ils s’embrassaient de nouveau, il n’y aurait peut-être plus de visions. Elle lui suggéra d’essayer tout en s’approchant de lui en tendant les bras dans sa direction.  

 

Ce dernier recula, bouche bée devant une demande pareille venant de Kaori. Surtout venant d’une Kaori qui venait de l’envoyer balader quelques instants auparavant. Il n’était pas habitué à la voir aussi entreprenante et il le lui fit remarquer. Il lui demanda où était passée la Kaori rougissante qu’il avait dans ses bras quelques instants plus tôt.  

 

Elle lui avoua que Catherine lui avait laissé quelques souvenirs, car depuis qu’elle avait fusionné avec elle, afin que cette dernière puisse parler à Alex, Kaori se sentait plus audacieuse et avait enfin le courage de montrer ses sentiments.  

 

Ryô demanda si les techniques de combat faisaient partie du lot. Il préférait être prévenu à l’avance étant donné la dextérité de Catherine dans le maniement des armes.  

Il n’avait pas envie qu’elle remplace sa massue par un pistolet, une épée ou un poignard, surtout si c’était lui qui était visé.  

 

A ce moment là, elle plongea la main sous la veste de Ryô et lui subtilisa son magnum. Elle le regarda attentivement, ouvrit le barillet avant de le faire tourner et de le remettre en place d’un mouvement de main. Ensuite, elle tendit le bras et vérifia la visée en faisant un tour sur elle-même. Puis, elle revint en face d’un Ryô effaré et remit l’arme à sa place comme si tout cela était parfaitement normal.  

Deux secondes après, Ryô avait l’impression qu’elle ne se souvenait même pas de ce qu’elle venait de faire et il en eut la confirmation quand il vit qu’elle continuait la conversation comme si rien ne s’était passé.  

 

Kaori lui expliqua qu’elle ne savait pas encore si elle saurait se battre comme Catherine, mais qu’à son avis, ils le sauraient dans le feu de l’action. Ryô se souvint alors, d’un film qu’il avait regardé récemment, « Le retour de la momie », où l’héroïne du film, en plein combat se mettait à se battre machinalement sans savoir d’où ça lui venait. Et bien, pendant deux secondes, il s’était cru dans le film, mais l’héroïne était Kaori.  

 

Décidément, les amants maudits leur avaient laissé des souvenirs plutôt surprenants. Il ne savait plus trop où il en était, et Kaori ne comprenait pas pourquoi.  

Il était franchement déçu. Dans ses sentiments, mais dans son orgueil également. Lui qui pensait finir la soirée en apothéose avec Kaori, il se trouvait confronté à des problèmes plutôt bizarres.  

 

Kaori sourit devant le regard inconsolable de Ryô. Il était accroupi par terre et faisait mine de dessiner sur le sol avec son doigt.  

- "Toujours pareil, je suis un incompris, malheureux et seul."  

- "Ryô, ce n’est pas vrai, je te comprends, je suis comme toi, j’aurais aimé que cette soirée soit…. Enfin tu vois, ce que je veux dire ! Mais on peut attendre, il vaut mieux, je ne veux pas que cet instant soit gâché."  

- "Ouais, tu as raison.", admit-il, "D’autant que tu n’es pas non plus très en phase, à ce que j’ai pu constater", fit-il en se relevant.  

- "Qu’est-ce que tu insinues ?"  

- "Tu fais des choses sans t’en rendre compte !"  

- "Mais, tu es en plein délire.", s’exclama Kaori.  

- "Vraiment, tu passes de la timide à l’entreprenante Kaori en un battement de cils et puis, tu ne te souviens même pas qu’il y a cinq minutes, tu jouais avec mon magnum comme si de rien n’était."  

- "Ce n’est pas possible !", répondit Kaori livide.  

- "Je t’assure que si, et j’espère que Julia pourra nous aider parce que je sens que je vais finir par péter un plomb. Moi, je suis peut-être partagé entre mon désir et une subite envie de t’épouser, mais tu n’es pas mal dans ton genre."  

- "Je ne m’en suis même pas rendue compte.", fit Kaori apeurée, "Et si ça recommence, qu’est-ce qui m’empêchera de faire des bêtises ?"  

- "Tu veux dire, si tu essayais de me violer, par exemple. Je ne crois pas que ça m’embêterait vraiment."  

- "Mais, tu es impossible !! Je suis sérieuse, on n’est pas dans notre état normal !", dit-elle en hurlant.  

- "Ce n’est pas la peine de réveiller les voisins. J’avais compris, je vais dormir dans le sofa, mais je tiens quand même à ce que tu saches que cela ne change rien à mes sentiments et que je ne ferai plus jamais marche arrière. Promis !", fit-il d’un ton solennel.  

- "C’est gentil Ryô.", fit-elle touchée par les paroles qu’il venait de prononcer, "Bonne nuit Ryô."  

- "Ouais, bonne nuit, Sugar Boy, fais de beaux rêves !"  


ShanInXYZ  (15.02.2022 à 17:58)
Message édité : 15.02.2022 à 18:11

Chapitre 16 : Les mystères du passé

 

Cette nuit là, les souvenirs de Catherine refirent surface dans les rêves de Kaori. Cette dernière vit un homme qui lui offrait un coffret en argent. Apparemment, c’était le père de Catherine et puis, elle se vit quelques années plus tard, en train de cacher quelque chose dans le fameux coffret.  

 

Kaori se réveilla en sursaut et fonça dans le petit salon adjacent à sa chambre. Elle se dirigea vers la table afin de prendre le coffret en argent.  

 

Ryô, qui ne dormait que d’un œil, la vit passer et la suivit aussitôt. Il se demandait ce qui se passait. Kaori remarqua de suite sa présence derrière elle et lui posa une question.  

- "Tu as trouvé la descendante de Claire de Barmont ?"  

- "Non, la dernière personne de la liste est morte, il y a des années, sans descendance."  

- "Tu es sûr ?"  

Il s’énerva. Non, mais pour qui le prenait-elle ? Il était le numéro un du Japon quand même. Bien sûr, qu’il en était sûr. Il lui expliqua que la personne en question n’avait jamais été mariée, pas d’enfants, pas de neveux ou de cousins, rien. La liste s’arrêtait avec elle.  

 

Kaori fit la moue déçue, elle pensait avoir trouvé la solution. Ryô ne comprenait pas et elle lui répondit qu’elle pensait que c’était l’explication à leurs visions.  

 

- "J’ai rêvé du coffret."  

- "Ah oui, et alors qu’est-ce que tu as vu ?", fit-il intéressé.  

- "C’était le mien, pas celui de Claire."  

- "Le tien ?"  

- "Celui de Catherine si tu préfères. C’était un cadeau de son père et Claire a dû le garder après sa mort."  

- "Et alors, je ne vois pas en quoi ça nous avance."  

- "Dans mon rêve, je me suis souvenue que j’y avais caché quelque chose."  

- "Quoi donc ?"  

- "Regarde", fit-elle tandis qu’elle actionnait un petit mécanisme qui faisait apparaître un tiroir.  

 

Ryô regarda à l’intérieur du tiroir secret et découvrit une chevalière ornée de trois initiales « AHG ». C’était la chevalière d’Alex, il l’avait offerte à Catherine comme bague de fiançailles. Il se souvint que pour cela, il l’avait fait modifier à la taille de sa bien-aimée et avait fait graver une phrase à l’intérieur.  

- "Je suis ton ombre et tu es la mienne. Jamais rien ne pourra nous séparer. De AH à CB ", dit Kaori à voix haute. "Je ne m’en souvenais pas avant le rêve de cette nuit."  

- "Moi, ça vient de me revenir en voyant la bague.", ajouta Ryô.  

- "Mais, attends !", fit soudain Kaori. "Regarde, sous la bague, il y a une photo."  

- "Etrange, quand on sait qu’à l’époque, il n’y avait pas d’appareil photo.", souligna-t-il.  

 

Kaori prit la photo. Elle représentait une femme, apparemment de type européen et une petite fille japonaise. Kaori tourna la photo, il y avait une inscription au dos. « Joséphine et sa filleule »  

- "Et voilà, l’invitée mystère.", dit Ryô, "Elle n’avait pas d’enfant, mais cette petite fille pourrait clôturer l’enquête, si c’était sa filleule. C’est un peu comme si elle était sa descendante, enfin dans un certain sens. En tout cas, encore une fille, pas de mâle à l’horizon. On peut dire que la malédiction perdure !"

- "Je suis d’accord, mais comment va-t-on la retrouver ? On n’a même pas son nom !"  

- "Je vais appeler Max et lui demander de fouiller un peu. Si elle était la marraine de cette enfant, il doit bien avoir une trace quelque part."  

- "Max ?"  

- "Je voulais dire Mick, mais c’est bizarre, ça m’est venu machinalement comme si … "  

- "Comme si Mick et Max étaient la même personne, c’est ça !"  

- "Oui, comment tu l’as su ?"  

- "Parce que j’ai eu la même impression et pas seulement concernant Mick. Ça vient sûrement de nos visions et je pense qu’on n’est pas loin de l’explication. J’appellerai Julia pour qu’elle vienne à la première heure nous aider à mettre tout ça en place.", fit-elle tout en continuant de réfléchir.  

 

Puis, elle reprit la direction de sa chambre après avoir déposé un baiser sur les lèvres d’un Ryô qui se laissa faire, médusé. Tout naturellement, elle l’avait embrassé pour lui dire bonne nuit et était retournée tranquillement dans son lit.  

 

Ryô ne savait plus quoi en dire. Il allait se recoucher quand il pensa à Mick. Vu le décalage horaire, il vaudrait peut-être mieux l’appeler maintenant. Ryô attrapa le téléphone et appela son ami.  

- "Moshi moshi !", répondit une voix de femme.  

- "Salut Kazue, c’est Ryô. Excuse-moi de te déranger, mais j’aurais besoin de parler à Mick. Serais-tu assez gentille pour me le passer, s’il te plaît ?"  

 

A l’autre bout du fil, Kazue avait du mal à croire qu’elle avait bien Ryô au téléphone. Elle se demandait si on ne lui faisait pas une blague. Il était tellement poli avec elle, contrairement à d’habitude. En général, il avait plutôt l’habitude de lui proposer de laisser tomber l’amerloque pour passer une folle nuit d’amour avec lui...  

 

Mick s’approcha pour voir qui appelait et découvrit une Kazue complètement abasourdie. Elle lui tendit le combiné en lui indiquant que c’était Ryô.  

 

- "Allo", fit l’américain, "Qu’est-ce qui me vaut l’honneur de ton appel ? On t’avait perdu de vue. Dans quel guêpier t'es-tu encore fourré ?"

- "Je suis en France avec Kaori, triple andouille, et ce n’est pas un guêpier, au contraire."  

- "En France ?! Comment t’as fait pour y aller, à la nage ?", se moqua l’autre.  

- "J’ai pris l’avion. Il faut vivre avec son temps, mon vieux !", dit-il tandis qu’une libellule tombait sur le crâne de son homologue américain.  

- "J’ai dû mal comprendre, tu as parlé d’avion ! Tu te fous de ma gueule, c’est ça !"  

- "Non, j’ai pris l’avion. Je dois reconnaître que je ne sais pas trop comment j’ai réussi cet exploit, mais le résultat est là. Bon, maintenant tu ne vas pas me tenir la jambe pendant des plombes à cause d’une histoire d’avion !"  

 

A l’autre bout du fil, Mick venait de se prendre un escadron de libellules sur le crâne. Il secoua la tête et continua la conversation.  

 

- "Alors, qu’est-ce que tu veux, tu ne m’appelles sûrement pas pour me dire que je te manque !"  

- "Non, je voudrais que tu mènes une petite enquête pour moi."  

- "Qu’est-ce que c’est que ce plan foireux ? Toi, tu te paies des vacances avec Kaori et moi, je devrais faire ton boulot pendant que tu prends du bon temps ?"  

- "Si ça pouvait être vrai !", ironisa Ryô, "Mais côté bon temps, comme tu le dis, ce n’est pas pour tout de suite, et peut-être que ton enquête pourrait m’aider."  

 

Un corbeau passa devant le nez de l’américain, qui se demandait s’il avait bien compris les propos de Ryô.  

- "Je ne comprends rien, mais dis toujours. Je verrai bien ce que je peux faire."  

- "Il faudrait que tu enquêtes sur une certaine Joséphine Beaulieu, européenne, décédée au Japon, il y a quelques années. Apparemment, elle aurait eu une filleule. Il me faudrait son nom et tout ce que tu peux trouver sur elle."  

- "Tu veux que je joue au gratte-papier. Pourquoi tu ne demandes pas à Saeko ?"  

- "T’es fou, tu veux que Kaori me mette une balle entre les deux yeux ?"  

 

Un autre corbeau passa devant Mick qui se demandait ce qui se passait dans la tête de Ryô. Depuis quand Kaori risquait de lui mettre une balle dans la tête, une massue encore mais une balle…  

 

- "Mais, qu’est-ce que vous pouvez bien foutre là-bas, tous les deux ?", dit-il d’un ton suspicieux.  

- "Rien qui te regarde pour l’instant. Quant à Saeko, c’est vrai qu’elle trouverait peut-être plus facilement ? Tu peux la contacter pour moi. Dis-lui que ça concerne l’affaire de sa copine, elle comprendra."  

- "Me voilà coursier, maintenant ! La prochaine fois tu m’appelleras pour faire tes courses ou quoi !", cria l’américain dans le combiné.  

Ryô ignora les cris de son ami et lui répondit calmement. Il lui indiqua où il pouvait le joindre, en lui demandant s’il s’en souviendrait.  

- "Tu me prends pour un demeuré ou quoi ?", s’énervait Mick.  

- "Merci de me rendre ce service, Mick.", continua Ryo. "Si tu trouves ce que je t’ai demandé, la prochaine fois que je t’appellerai, ce sera pour t’inviter à mon mariage.", fit-il avant de raccrocher.  

 

Mick était au milieu de son salon, incapable de bouger et des libellules et des corbeaux faisaient le tour de sa tête. Il n’avait pas rêvé. Ryô lui avait parlé de mariage. Alors là, il en avait entendu des trucs, mais ça, c’était le choc de l’année et il mit plusieurs minutes à s’en remettre.  

Peu après, il appelait Saeko pour transmettre la demande de Ryô, elle lui indiqua qu’elle le tiendrait au courant le plus rapidement possible et raccrocha.  

 

Mick s’installa dans son canapé et tout en contemplant le paysage à travers la baie vitrée, il ne cessait de répéter, « il va m’inviter à son mariage »… 


ShanInXYZ  (17.02.2022 à 20:13)

Chapitre 17 : De surprenantes révélations

 

Après une fin de nuit tranquille quoiqu’un peu courte aux vues des événements, Ryô fut réveillé en sursaut par des coups frappés à la porte de la chambre. Ryô émergea du sofa et alla ouvrir la porte près à étrangler l’imbécile qui les réveillait si tôt. A peine avait-il ouvert qu’il vit passer à toute vitesse un chariot de petit déjeuner, bientôt suivi par une furie rousse qu’il ne connaissait que trop bien.  

 

- "Salut Al…. euh Ryô, désolée, mais j’avais plus l’habitude de m’adresser à votre autre vous !", fit-elle avec un clin d’œil.  

- "Julia ! Mais qu’est-ce que vous fichez ici ? Kaori vous a déjà appelée ?", fit-il en la regardant étonné.

- "Absolument pas !", répondit une Kaori ensommeillée, qui sortait de la chambre.  

- "Je n’ai rien interrompu ?", fit Julia, en constatant que Ryô était en caleçon et Kaori en nuisette.  

- "Ça ne risque pas.", fit Ryô en se demandant si les personnes qui les connaissaient ne s’étaient pas donné le mot pour remuer le couteau dans la plaie.  

- "Donc, il y a bien un problème, je l’ai senti en me réveillant, c’est pourquoi je suis venue plus tôt."  

- "Comment elle fait ?", fit Ryô à Kaori d’un air ahuri.  

- "Elle est voyante.", fit-elle comme si c’était évident.  

- "Alors que se passe-t-il ?", intervint Julia qui avait hâte d’en savoir plus.  

- "Vous permettez qu’on s’habille ? Je n’ai aucune envie de discuter en caleçon et l’estomac vide", fit Ryô d’un ton bourru en se dirigeant vers le sofa afin de récupérer le reste de ses vêtements.  

- "C’est bien pourquoi je vous ai amené un petit déjeuner.", fit Julia en désignant le chariot en tendant les bras à la façon d’un magicien qui vient de terminer son tour.  

- "Merci, Julia.", fit Kaori qui résistait à son envie de rire devant l’attitude de son partenaire, "Je m’habille et je vous rejoins."  

 

Après s’être habillées, et avoir rempli leurs estomacs respectifs, nos deux âmes sœurs s’installèrent avec la voyante pour discuter.  

 

Ils lui racontèrent les faits étranges qui leur étaient arrivés, les visions, le coffret, la photo. Julia pensait que d’eux-mêmes, ils avaient trouvé la bonne voie, il manquait une pièce, voire plusieurs, à ce puzzle et le fait de les trouver résoudrait sûrement tous les petits désagréments qu’ils subissaient. Ceci rassura Kaori car elle avait peur de faire du mal à quelqu’un depuis que Ryô lui avait raconté l’épisode avec le magnum.  

 

Ce qui inquiétait plus Ryô, c’était de savoir s’ils auraient tout le temps les souvenirs de Catherine et Alex. Julia leur expliqua qu’à son humble avis (après tout, elle a beau être voyante, elle n'a pas la science infuse), ils n’étaient là que temporairement, jusqu’à ce qu’ils trouvent les dernières réponses. Après, ils auraient sûrement un vague souvenir de ce qui se serait passé, mais pourraient enfin vivre tranquillement.  

 

Kaori parla aussi du fait qu’elle avait l’impression que certaines personnes de leur entourage présent semblaient être des personnes connues dans le passé. Mick et Max, par exemple, Ryô avait machinalement parlé de Max tout en pensant à Mick, comme s’ils ne faisaient qu’un. Elle avait ressenti cela aussi pour Miki vis-à-vis de Claire de Barmont, c’était comme si elles avaient en elles quelque chose qui émanait d’identique.  

 

Julia confirma que cela pouvait être l’aura. Certaines personnes pensaient que quand on se réincarnait, on avait toujours le même entourage. Par exemple, dans une vie, vous aviez un frère, qui dans la suivante avait pu être un ami ou un père, mais toujours dans l’entourage proche.  

 

Kaori parla aussi de son frère Hideyuki, elle était sûre que c’était Daniel, le frère de Catherine, sauf qu’Hideyuki était moins égoïste. Julia lui indiqua que c’était un des principes prétendus de la réincarnation. Selon ces principes, on avait la vie que l’on méritait par rapport à la vie que l’on avait menée dans ses vies antérieures. Si l’on avait été bon, la vie suivante était meilleure et si par contre, on avait fait du mal, on se repentait dans la vie suivante. Parfois, cela pouvait prendre plusieurs vies afin de réparer ses fautes. Il se pouvait très bien que Daniel, après plusieurs vies de repentir, soit finalement devenu Hideyuki. Il n’était pas parvenu à redevenir son véritable frère, mais il n’en était pas loin. De plus, d’après ce que Kaori lui avait dit de Hideyuki, elle pouvait espérer que dans une prochaine vie, ils seraient de nouveau frères et sœurs.  

 

Elles étaient en plein milieu de leur conversation sur Hideyuki quand soudain le téléphone sonna et Ryô se leva pour aller répondre.  

- "Salut Ryô, comment ça va ?", fit une voix féminine qu’il aurait reconnue entre mille.  

- "Sa……lut Miiiick!", fit Ryô, en filant dans la chambre tout en faisant signe à Kaori de continuer de discuter avec Julia.  

- "Mick m’avait prévenu que tu étais bizarre, mais à ce point !", rétorqua Saeko à l’autre bout du fil.  

- "Justement, pourquoi tu m’appelles ? C’est Mick qui devait me contacter, tu ne te rends pas compte que je risque ma peau, si Kaori se rend compte que c’est toi qui appelles."  

- "Je sais, Mick devait te transmettre les résultats de mes recherches, mais à la vue de ce que j’ai découvert, je me suis dit qu’il valait mieux que je t’en parle directement."  

- "Pourquoi ça ?"  

- "C’est que je suis tombée sur quelque chose d’assez imprévu. Ce sont des informations personnelles, que seules quelques personnes connaissent, dont toi et moi."  

- "Vas-y, accouche !"  

- "J’ai retrouvé le testament de Joséphine Beaulieu. Apparemment, elle était amie avec un couple japonais, les Yuumura. C’étaient ses voisins, d’après ce que j’ai compris. Ces derniers ont eu une fille, Kirika, et ils ont demandé à leur amie d’en être la marraine. D’ailleurs, en cherchant dans le testament de Joséphine, j’ai découvert qu’elle voulait léguer son coffret à cette fille. Les exécuteurs testamentaires ont découvert qu’elle s’était mariée, mais qu’elle et son mari étaient décédés dans un accident. Ils n’ont pas cherché plus loin.  

- "Toi, si, par contre.", rétorqua Ryô qui connaissait l’entêtement de l’inspectrice.  

- "Exactement. Kirika s’est effectivement mariée avec un dénommé Hisaïshi, et ils ont eu un fils."  

 

Ryô s’assit sur le premier truc qu’il trouva, en l’occurrence le lit, puisqu’il était dans la chambre. En entendant ce nom, il avait eu peur de mal comprendre et il laissa Saeko continuer ses explications.  

- "Leur fils a mal tourné et est devenu un criminel. Ses parents l’ont renié et ont fait comme s’il n’avait jamais existé. Après la mort de ses parents, il a essayé de se ranger et de fonder une famille, mais c’était plus fort que lui et il a replongé dans ses péchés de jeunesse. Il est mort lors d’une course poursuite avec un policier du nom de Makimura, la suite, tu la connais…"  

- "Nom de dieu, c’est pas possible !", fit-il blanc comme un linge.  

- "Eh bien, apparemment ton enquête est terminée, Ryô. Tu as retrouvé la descendante de cette famille, pas par filiation certes, mais descendante tout de même. Tu vas pouvoir lui remettre le coffret qui lui revient."  

- "Elle savait déjà que c’était le sien.", répondit-il machinalement.  

- "Ryô ?", fit Saeko d’un ton interrogatif, "Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne comprends rien !"  

- "Je t’avouerai que moi non plus.", fit-il en se frottant la tête.  

- "Tu vas tout expliquer à Kaori ?", demanda Saeko.  

- "Je ne sais pas encore, il va me falloir le temps de le digérer !"  

 

Saeko raccrocha laissant Ryô seul avec ses pensées. La descendante, c’était Kaori. C’était vraiment trop bizarre.  

 

Pendant ce temps-là, Julia et Kaori parlaient toujours des personnes liées à leur vie à travers les vies. Julia demanda à Kaori si Ryô avait ressenti des choses vis-à-vis des membres de sa famille. En général, c’était plus flagrant. Kaori rougit, ça l’embêtait de parler du passé de Ryô.  

 

Elle finit par lui avouer qu’il ne connaissait pas sa famille et qu’il était orphelin. Julia lui dit que pourtant elle voyait un homme auprès de lui, mais que tout était sombre autour d’eux. Kaori lui parla de l’accident d’avion alors que Ryô était encore un enfant, qu’il était le seul survivant mais qu’il n’avait jamais su qui il était vraiment.  

Aussitôt, Julia proposa d’aider Ryô comme elle l’avait fait avec Kaori en lui faisant faire une régression. Et là, Kaori s’affola, légèrement. Si Ryô apprenait qu’elle avait parlé de ça avec Julia, il allait l’étrangler. Mais, Julia lui assurait qu’elle pouvait l’aider.  

 

C’est à ce moment là que Ryô refit son apparition. Kaori était mal à l’aise et elle le fut encore plus quand il demanda qui Julia voulait aider. Pour donner le change, elle lui demanda si c’était Mick au téléphone et s’il avait trouvé quelque chose.  

 

Ryô changea soudain d’expression, elle le regardait bizarrement, et ça l’embêtait de lui mentir, mais il préférait lui en parler plus tard.  

 

Il renouvela sa question concernant l’aide de Julia et cette dernière s’empressa de lui expliquer qu’elle voulait l’aider à retrouver son passé. Il regarda tour à tour, Julia et Kaori, et ne savait pas trop comment il devait le prendre. Julia insista, en indiquant qu’elle pourrait l’aider à voir des choses qui étaient dans son inconscient sans qu’il s’en souvienne.  

 

Il essaya d’argumenter en indiquant qu’il était trop jeune à l’époque de l’accident, mais Julia lui dit qu’il pourrait peut-être voir des indices qui le mettraient sur la voie.  

 

- "Elle se fiche de moi !", fit-il à l’attention de Kaori.  

- "Non, elle l’a fait avec moi, je me suis souvenue de mon enfance, de Sayuri…"  

 

Il la regarda tout en se souvenant par le biais de la mémoire d’Alex, qu’effectivement elle avait vu des moments de son enfance avec sa sœur et même l’accident avec son père. Ceci lui rappela ce qu’il venait d’apprendre et il se sentait de plus en plus mal à l’aise.  

- "Je ne sais pas, j’ai pas trop confiance en ces trucs-là, moi !", fit-il essayant de trouver une échappatoire.  

- "Tu peux essayer. Allez, Ryô, s’il te plaît !", lui demanda Kaori.  

 

A son grand étonnement, il accepta. Il ne se demanda pas longtemps pourquoi, il avait accepté, c’était encore Alex qui l’avait poussé à essayer.  

 

Julia commença la séance d’hypnose et parla avec Ryô. Il se souvenait de l’accident, des bruits, des cris et puis il s’était retrouvé seul en pleine jungle. C’était rapide comme souvenir, aussi, Julia lui demanda de prendre le temps d’observer et d’essayer de voir les instants qui avaient précédés l’accident. Redevenant ce petit garçon, il se mit à pleurer en disant qu’il voyait sa mère, elle le serrait contre elle, en murmurant son prénom pour qu’il n’ait pas peur puis il y avait eu un grand bruit. Julia lui fit décrire sa mère. Il répondit qu’il s’agissait d’une femme japonaise avec de longs cheveux noirs, elle était grande, les yeux noirs également, et elle le serrait contre elle en répétant son prénom. C’est tout ce qu’il voyait. Julia lui demanda s’il arrivait à entendre le prénom et il se réveilla en nage. C’était très éprouvant pour lui de se remémorer ce moment et Kaori le serra contre elle.  

- "Areku.", prononça-t-il.  

- "Comment ?", fit Kaori.  

- "C’est comme cela qu’elle m’appelait, mais je ne sais pas si c’est mon prénom."  

- "Peut-être un petit surnom ou un diminutif.", suggéra Kaori.  

- "Ouais, peut-être mais je l’ai vue, elle était belle, tu sais.", fit-il en souriant à Kaori. "Je ne saurai sûrement rien de plus sur elle, mais je connais son visage, c’est déjà ça. Merci, Julia.", fit-il en se tournant vers l’intéressée.  

 

Julia rétorqua qu’elle ne faisait qu’aider la mémoire, il avait fait le plus gros du travail. Et là, il comprit pourquoi Alex l’avait forcé à accepter. Ce dernier n’avait jamais connu sa mère et il avait fait en sorte que Ryô puisse au moins savoir à quoi ressemblait la sienne.  


ShanInXYZ  (25.02.2022 à 20:26)

Chapitre 18 : Le cousin

 

Ils se remettaient à peine de toutes ces émotions quand un grand bruit attira leur attention, au niveau la porte de la chambre. Tout d’un coup, cette dernière s’ouvrit en trombe sur une Eriko, légèrement affolée, qui atterrit sur un des poufs. Ils la regardèrent tous comme si un ovni venait de se poser dans le salon.  

 

- "Alerte rouge !", parvint-elle à dire dans un souffle. Elle n’arrivait même plus à reprendre sa respiration et suffoquait au milieu du salon en faisant de grands gestes.  

 

Ryô et Kaori se regardèrent mutuellement avant de reporter leur attention sur la nouvelle venue qui gesticulait sans pouvoir s’exprimer. Ryô ne put s’empêcher de signaler à sa partenaire, qu’il pensait que sa copine était un tantinet fêlée, mais qu’à ce point là, ça devenait grave. Kaori lui donna un coup de poing sur la tête pour lui apprendre les bonnes manières. C’est vrai ça, on ne dit pas du mal d’une personne qui est en train de s’asphyxier au milieu de son salon !  

 

Kaori essaya de calmer Eriko et tenta d’en savoir plus sur sa visite impromptue. C’est à ce moment là que Julia intervint. Elle leur indiqua qu’ils allaient avoir une autre visite. Ryô regarda Julia bizarrement, mais Eriko, qui avait enfin réussi à reprendre sa respiration, confirma l’affirmation de la voyante. Elle précisa même que Gillian rappliquait avec le cousin de Peter. Kaori la regarda médusée.  

- "Qui ça ?", fit Ryô qui ne comprenait rien.  

- "Oh la la !", fit Kaori sentant les problèmes arriver.  

- "Vous pouvez m’expliquer ?", demanda Ryô.  

 

Eriko expliqua à Ryô que Gillian avait entrepris de caser tout le monde depuis qu’elle a trouvé son Peter, et qu’elle était persuadée que le cousin de ce dernier était parfait pour Kaori.  

 

- "Ben, faudra peut-être lui dire qu’elle a loupé un épisode, que Kaori n’est plus libre."  

- "J’ai essayé, figure-toi, mais elle tient quand même à ce que Kaori puisse voir la différence entre un goujat comme toi et ce John."  

 

Pour la petite histoire, il fallait bien dire que Ryô n’avait pas fait une super impression à Gillian, quand elle était venue au Japon. C’est sûr, à l’époque, entendre Kaori se faire traiter de travesti par cet abruti qui sautait sur tout ce qui porte jupons, n’est pas du meilleur effet.  

 

- "Si je la coince, cette chipie, elle va passer un sale quart d’heure !", fit Ryô.  

- "Pas la peine de la chercher, elle arrive."  

 

Eriko leur expliqua que Gillian était venue la voir avec le fameux cousin. Apparemment, il avait demandé à la rencontrer. Mais dans la conversation, elles en étaient venues à parler de Kaori. Eriko avait dit qu’elle travaillait avec elle et vivait à Paris. Avant d’avoir le temps de dire « oups ! », elle avait vu Gillian entraîner son compagnon avec elle pour venir rendre visite à Kaori. Eriko avait de suite compris ce qui trottait dans la tête de son amie et elle avait couru aussi vite que possible pour prévenir Kaori. Elle avait réussi à les devancer mais sûrement de peu.  

 

Soudain, ils entendirent la voix de Gillian dans le couloir avant de la voir pénétrer dans la pièce sans s’annoncer. Elle était suivie par un grand jeune homme blond aux yeux bleus, qui avait l’air un peu gêné. On avait comme l’impression, qu’on l’avait traîné ici de force.  

 

- "Kaori, ma chérie ! Comment vas-tu ? Tu ne vois plus de fantômes ?"  

- "Très drôle, Gillian ! Tu vas me la faire à chaque fois qu’on se voit ?"  

- "Mais non, c’était pour plaisanter. Je passais dans le coin et…"  

- "Elle a vu de la lumière.", intervint Ryô moqueur.  

- "Ah, tiens, bonjour Ryô. Je ne t’avais pas vu…" (Ben voyons, comme si on pouvait louper un gars comme lui dans une pièce) En fait, je me promenais avec le cousin de Peter et quand j’ai su que tu étais dans le coin, je me suis dit qu’il fallait que je vienne t’embrasser. Au fait, tu ne connais pas le cousin de Peter, il devait venir au mariage, mais il a loupé son avion, cet idiot."

- "Merci, Gillian.", fit ce dernier, "Tu vas me le reprocher longtemps ? Excusez ma 'cousine', on ne voulait pas vous déranger. En fait, j’étais venu voir Gillian pour rencontrer votre amie, Eriko. Ma sœur va se marier et elle adore ce que fait votre amie, donc je comptais sur Gillian pour me la présenter, mais avant que j’aie eu le temps de dire 'ouf', elle m’embarquait dans une course poursuite dont je ne connais pas le but."  

- "Ce n’est rien, on a l’habitude avec Gillian.", fit Kaori.  

- "Peut-être, mais je crois qu’elle veut me faire payer le fait que je n’aie pas assisté à son mariage."  

- "Les problèmes d’avion, ça ne se commande pas.", fit Ryô (il est bien placé pour le savoir).  

- "Enfin, on ne va pas vous déranger plus longtemps. Heureux d’avoir fait votre connaissance. Quoique je suis un peu confus, je ne me suis même pas présenté."  

- "Ce n’est rien, nous aussi.", fit Kaori. "Je suis Kaori Makimura, voici Ryô Saeba, mon… fiancé.", fit-elle en souriant à Gillian, "et Julia, une amie."  

- "Enchanté, John Harrington.", fit-il en souriant.  

 

Kaori le regarda étonnée et s’assit sous le choc.  

- "Harrington, fit Julia, vous êtes un descendant de Mickael Harrington ?"  

- "La branche qui a gardé le nom.", fit Gillian comme si c’était quantité négligeable.  

- "C’est intéressant, n’est-ce pas, Kaori ?", fit Julia avec un clin d’œil.  

- "Absolument.", rétorqua cette dernière.  

- "Pourquoi cela ?", demanda John.  

 

Julia lui expliqua rapidement, que Kaori avait séjourné au manoir après le mariage de Gillian. Elle avait découvert la galerie des ancêtres de la famille, et elle s’était intéressée à Alexander Harrington. John semblait perplexe et Julia continua en parlant de la mort mystérieuse d’Alexander, de son grand amour perdu, que c’était une histoire fascinante et pleine de mystère. Du coup, elles avaient, ensemble, essayé de mener une petite enquête.  

 

Il indiqua que personnellement, il n’avait jamais cru au suicide, mais comment le prouver. Julia indiqua que Kaori et elle étaient parvenues à la même conclusion. Ce à quoi, il leur en demanda la raison.  

- "Le sens de l’honneur.", fit Ryô machinalement.  

- "Vous aussi, vous avez enquêté ?", demanda John.  

- "Si on veut…", fit-il d’un ton vague (Il n'allait pas lui dire : "Non, en fait, je suis la réincarnation d’Alex et je sais qui m’a assassiné.", il irait direct dans un asile.)  

- "Que diriez-vous d’en discuter autour d’un repas ? Mon père et ma mère organisent un dîner demain soir, il y aura mon frère aîné, sa femme et leurs enfants et ma sœur avec son futur mari."  

- "Pourquoi pas.", fit Julia avec un clin d’œil à Kaori.  

- "Bon, eh bien, à demain, les filles !", fit Gillian, qui devait s’avouer vaincue, en tout cas pour l’instant. Elle n’avait pas dit son dernier mot.  

 

Ils se donnèrent donc rendez-vous pour le lendemain. Tous les visiteurs prirent congé et Ryô et Kaori parvinrent enfin à se retrouver seuls.  

- "Alors comment va Saeko ?"  

- "Parfaitement bien.", fit-il machinalement avant de rendre compte qu’il s’était fait piéger. "OK, comment as-tu deviné ?"  

- "Tu croyais vraiment que j’allais croire à ton petit manège, j’étais sûre que c’était une femme. Après, c’était facile à deviner. Et je te préviens que je n’apprécie pas trop que tu joues à ce petit jeu avec moi."  

- "J’avais appelé Mick et c’est elle qui rappelle, j’ai eu peur que tu le prennes mal. Saeko et toi, ce n’est pas vraiment le grand amour."  

- "Bon, admettons, qu’est-ce qu’elle a trouvé ?"  

- "Assieds-toi, ça vaut mieux."  

- "Pourquoi, tu commences à me faire peur !"  

- "Ce n’est pas grand-chose, mais vaut mieux être assis, tu peux me croire. Ça m’a cloué sur place."  

- "Bon alors, t’accouches !", fit une Kaori énervée.  

Il lui raconta tout ce que Saeko avait découvert et quand il eut terminé, Kaori resta la bouche ouverte pendant au moins cinq minutes avant de parvenir à dire quelque chose.  

 

- "Alors c’est moi, la descendante."  

- "Si j’avais su que je l’avais juste sous mon nez, je me serais moins décarcassé !"  

- "Arrête de dire des âneries. La dernière descendante des Barmont était la marraine de ma grand-mère."  

- "Eh oui, ça fait un choc, n’est-ce pas ?"  

- "Pour sûr, mais qu’est-ce que ça veut dire ? Que je suis une Barmont ?"  

- "J’en sais fichtre rien, mais on demandera à Julia au dîner. Sur le coup, j’ai préféré t’en parler seul à seule, mais maintenant on peut lui dire. Elle aura sûrement une théorie !"  

- "Tu te rends compte, c’est quand même incroyable. On t’a engagé pour remettre ce coffret à la descendante de cette famille. Un coffret qui s’avère avoir été le mien dans une autre vie et il s’avère que la personne que tu cherchais, c’était moi. T’as raison, ça vaut le coup de s’asseoir !"  

 


ShanInXYZ  (02.03.2022 à 20:15)

Chapitre 19 : Une vraie famille

 

Le lendemain, Ryô, Kaori, Julia et Eriko se rendirent au repas qui s’avéra être une réception où il y avait beaucoup de monde. John les accueillit et fit les présentations. Il y avait son père John Senior. Le fils ressemblait beaucoup au père, mais ce dernier avait désormais les cheveux grisonnants. Sa femme Sophia, était une petite femme, elle était blonde et très sympathique. Le fils aîné, Mickael, était brun et assez costaud, sa femme Clara était svelte et brune et leurs deux petits garçons étaient de vrais petits diables.  

 

Puis, John leur présenta sa petite sœur, Susan et Andrew, son fiancé, le « marin-pêcheur ». Cette dernière manqua de s’étouffer et était prête à étrangler son frère qui adorait la taquiner, car son fiancé était officier dans la Marine Royale et qu’il adorait le surnommer le « marin-pêcheur », ce qui avait le don d’énerver sa chère sœur.  

 

Après les présentations, Kaori et Julia discutèrent longuement du mystère Alexander Harrington avec John. Il était persuadé qu’on l’avait assassiné, mais maintenant, comment faire pour le prouver ? Kaori aurait bien voulu lui confirmer qu’il avait raison, mais il aurait voulu des détails et elle ne pouvait malheureusement pas les lui donner.  

 

La soirée battait son plein, on mangeait, on discutait, c’était très agréable. Toutefois, Gillian n’avait de cesse de vanter les mérites de John auprès de Kaori. Cette dernière trouva un sujet pour la détourner de son objectif. Elle trouvait la mère de John, un peu jeune pour être celle de Mickaël qui avait presque 40 ans.  

 

Gillian, super contente qu’on fasse appel à ses connaissances, c'est-à-dire les potins et autres carnets roses, lui expliqua que c’était normal. Aucun des quatre enfants du Duc n’était de la même mère, à part les deux derniers, Susan et John.  

 

Kaori fut étonnée. Quatre enfants ? Elle n’en avait rencontré que trois et aucun n’avait parlé d’un autre membre de la famille.  

 

Ryô s’approcha d’elle après avoir discuté un moment avec le Duc. Il n’était pas tout jeune, mais il était très aimable. Il connaissait bien le Japon et il avait été heureux de rencontrer un Japonais pour discuter de ce beau pays, comme il le disait d’un air nostalgique et triste.  

 

Kaori, de son côté, avait dû mal à comprendre et Gillian énuméra les conquêtes du Duc. Sarah, sa première femme, la mère de Mickael, était morte en couche, et puis, il avait connu Ruï, la deuxième, une Japonaise morte dans un accident d’avion avec leur fils…  

 

Ryô stoppa net son avancée à travers les invités et s’approcha de Kaori. Elle le regarda et lui prit la main. Ils se dirigèrent vers John. Ils ne savaient pas trop comment aborder le sujet, mais ils finirent par demander si effectivement le Duc avait été marié à une Japonaise. Il répondit bien volontiers à leur interrogation. Son père avait effectivement épousé une Japonaise du nom de Ruï, et ils avaient eu un fils, Alex. Ils avaient malheureusement péri tous les deux dans l’accident.  

 

Le Duc, ayant écouté la conversation, s’approcha et il leur parla de sa deuxième femme. Il leur expliqua qu’elle était très belle avec ses longs cheveux noirs, qu’il l’avait aimée au premier regard. Leur enfant avait tout hérité d’elle. On aurait pu croire qu’il n’avait pas de sang anglais et elle l’appelait Areku. C’était la prononciation de son prénom en japonais.  

 

Ryô et Kaori se regardèrent effarés, avant de s’éloigner vers un balcon.  

- "Ryô, tu te rends compte ?"  

- "Je pense que oui.", dit-il d’un ton calme  

- "Toutes les personnes qui sont dans cette pièce sont ta famille. Cet homme est ton père."  

- "Oui, je comprends mais ..."  

- "Mais quoi ? Ryô, c’est formidable, tu sais enfin qui tu es."  

- "J’ai toujours su qui j’étais, je suis Ryô Saeba et rien ne le changera."  

- "Mais Ryô…", fit Kaori qui ne comprenait pas sa réaction  

- "Ecoute Kaori. Oui, ils sont ma vraie famille, mais pour eux, je suis mort depuis des années. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? Que je leur dise que je suis de retour et que je suis devenu le tueur numéro un du Japon ? Non seulement, ça les mettrait en danger, mais nous n’avons plus rien en commun. Ils font partie d’une autre vie que je n’ai jamais vécue et ce n’est pas plus mal."  

- "Mais, c’est ta famille.", fit Kaori déçue.  

- "Je sais, et je suis content de les avoir rencontrés, mais j’ai ma vraie famille, avec tous nos amis au Japon et puis il y a toi. Toi qui m’as empêché de sombrer dans le plus noir des abîmes. Tu es ma lumière au bout du tunnel. Tu es mon ange qui est venu me sauver des enfers et je t’aime Kaori. Cette famille qui m’a manqué, nous la construirons ensemble, et ce sera beaucoup mieux ainsi."  

- "Oh Ryô, je t’aime !", fit-elle en se jetant dans ses bras pour l’embrasser.  

 

Ils s’embrassaient passionnément sur le balcon, quand on vint les interrompre.  

- "Alors les amoureux, ça va ? J’en ai appris une belle, vous ne devinerez jamais.", fit Julia.  

- "On parie combien que si ?", fit Ryô.  

- "Ne me dites pas que vous avez découvert que vous étiez le frère du jeune John, disparu dans un tragique accident d’avion avec sa mère ?"  

- "Et si, on a une longueur d’avance !"  

- "C’est marrant comme le monde est petit. Si vous n’aviez pas eu l’accident enfant, peut-être que ce serait vous que Gillian aurait essayé de caser avec Kaori lors de son mariage."  

- "Comment ça ?", fit Kaori.  

- "Elle voulait vous présenter le cousin de Peter, et vous êtes dans les bras de qui actuellement ? Franchement, il faut bien l’avouer, Gillian a un certain flaire. Bon, elle s’est plantée de cousin, mais tout de même."  

- "Et quand on sait que Kaori est la petite-fille de la filleule de la dernière descendante des Barmont, c’est encore plus bluffant, en effet Julia.", fit Ryô avec un clin d’œil.  

- "Quoi ? Vous avez trouvé l’identité de la personne sur la photo, et c’est…", fit-elle en poussant des cris et en secouant ses bras dans tous les sens.  

- "Oui, Julia. Je ne sais pas comment définir tout ça mais c’est vraiment étrange.", fit Kaori.  

- "C’est pourtant simple, tout ce qu’on peut dire c’est que vous étiez faits pour vous rencontrer d’une manière ou d’une autre, c’était votre destin."  

 

Ryô et Kaori se regardèrent en souriant, effectivement le destin les avait réunis et plus rien ne pourrait jamais les séparer. Enfin, ils se sentaient libérés de toute contrainte. Sur cette conclusion, ils s’éclipsèrent discrètement de la réception et rejoignirent leur hôtel.  

 

Ils s’embrassèrent tout le long du chemin jusqu’à l’hôtel. Ils étaient presque déshabillés quand ils parvinrent dans la chambre et ils se glissèrent jusqu’au lit. Ryô acheva de dévêtir son amour de toujours, tandis qu’elle faisait de même avec lui. Ils se regardèrent avec envie en découvrant le corps de l’autre, mais aucune gêne ne venait troubler cet instant. En effet, pour eux, ce moment ressemblait plutôt à des retrouvailles qu’à une première fois.  

 

Kaori embrassa Ryô, qui répondit immédiatement à ce baiser avec toute la passion qu’il cachait en lui depuis si longtemps. Puis, ils s’allongèrent sur le lit tout en continuant de se contempler, n’osant pas croire à ce délicieux moment. Kaori caressa le torse de Ryô qui gémit et il se pencha pour l’embrasser dans le cou.  

 

Cette nuit-là ne fut que caresses et gémissements de plaisir. Ryô et Kaori se redécouvrirent totalement et emportés dans les tourbillons de la passion, ils s’unirent plusieurs fois avant d’être enfin rassasiés l’un de l’autre. Leur amour était si fort et cette nuit là, ils savaient que leur plus beau rêve se réalisait enfin et qu’il ne faisait que commencer…

…  

 

Quelques mois plus tard, de retour au Japon, ils se marièrent avec comme seuls invités, leur famille d’adoption, qui s’avérait être pour eux, leur vraie famille. En effet, Ryô avait tenu sa promesse, il avait appelé Mick pour qu’il soit son témoin. Sur le coup, ce dernier avait failli avoir une attaque, mais une fois remis du choc, il fut heureux que son ancien partenaire se soit enfin décidé.  

 

Ce fut une cérémonie très émouvante et quand Ryô passa la bague au doigt de Kaori, on pouvait constater qu’il s’agissait d’une chevalière avec des initiales gravées. Ils avaient tenu à faire un petit clin d’œil à Alex et Catherine. Désormais, ils n’avaient plus qu’à construire leur famille.  

 

Ils passèrent leur lune de miel tranquillement car leurs âmes antérieures avaient définitivement plié bagages, non sans leur laisser quelques souvenirs impérissables. En effet, le couple City Hunter faisait des étincelles, car Kaori n’avait pas perdu son talent avec les armes, et plus d’un ennemi de Ryô s’en aperçut à ses dépens.  

 

Quant à Ryô, fidèle à lui-même, il continuait de faire l’andouille, mais c’était juste pour s’amuser. Saeko ne pouvait même plus jouer la carte de la séduction afin de le faire travailler gratuitement. Il ne voyait plus qu’une seule femme, la sienne.  

 

D’autant qu’une histoire se racontait dans le milieu. Une cliente mal informée avait eu le culot de faire des avances à City Hunter, et sa partenaire l’aurait mise en joue en lui ordonnant d’enlever ses pattes de son homme. Une sorte d’avertissement à celles qui voudraient approcher l’étalon de Shinjuku d’un peu trop près, elles risquaient d’y perdre quelques plumes !  

 

FIN

 

NDA : Voilà c’est fini, j’espère que ça vous a plu, parce qu’il y a une suite, et oui j’ai pensé que Ryô avait un peu trop vite fait une croix sur sa vraie famille pensant qu’il n’avait rien en commun alors j’ai pensé qu’il pourrait constater le contraire. Donc bientôt la suite, une fic drôle avec un soupçon de d’intrigue sans oublier la nouvelle vie de nos jeunes mariés. Donc avis aux amateurs !  

 

J’oubliais, je voulais juste vous signaler un fait étrange qui m’est apparu lors de mes recherches pour terminer mon histoire. J’ai découvert que la traduction d’Alex ou Alexander dérivés d’Alexandre vient de alexein (repousser dans le sens de protéger) et d’andros (homme, viril, guerrier). Cette définition ne vous rappelle pas quelqu’un ! En tout cas, je l’ai pas fait exprès faut croire que c’est aussi un coup du destin ;)  

 

 


ShanInXYZ  (13.03.2022 à 17:47)

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