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On ne choisit pas sa famille

Série : Shiti Hanta
Création : 03.04.2022 à 17h40
Auteur : ShanInXYZ 
Statut : Terminée

« Ryô se trouve confronté à une affaire qui concerne sa famille biologique. Suite de la fic "La vérité vient du passé". » ShanInXYZ 

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Chapitre 10

 

Ils étaient en pleine conversation quand ils entendirent des pas rapides dans l’escalier et la porte s’ouvrit en trombe sur une Kaori essoufflée. Elle regarda Ryô et semblait vouloir dire quelque chose mais elle n’arrivait pas à reprendre sa respiration, faut dire qu’elle avait dévalé tous les escaliers de l’immeuble jusqu’au sous-sol en un temps record. Ryô s’approcha d’elle et la prit par les épaules tout en lui disant de se calmer et de prendre son temps. Elle respira plus doucement et fini par lâcher ce qu’elle avait à dire.

 

  • Pas le temps, chéri ! Ils ont appelé !
  • Comment ça ? Ils ont appelé ! demanda aussitôt le Duc.
  • Un coup de fil, bref, il faut aller à la gare récupérer quelque chose dans une consigne, on a 30 minutes.
  • Faut pas une clé pour ces trucs-là ? intervint Mick.
  • Non, un code. Ils ont dit qu’il serait inscrit sur le tableau à message.
  • Le quoi ? fit le Duc.
  • On n’a pas le temps, intervint Ryô. C’est quoi le numéro de la consigne ?
  • 1974
  • Merci mon cœur, Mick, on y va !
  • Eh, vous n’oubliez pas quelque chose ? demanda le Duc.
  • Vous restez ici, on ne sait jamais c’est peut-être une embuscade. Chérie, je te les confie, fit-il à l’attention de Kaori.

Puis tout en en lui déposant un baiser sur la joue, il lui souffla à l’oreille 

  • Surveille-les bien ! J’ai pas envie de les voir rappliquer, méfie-toi, ils sont rusés !
  • Pas de problème, fit Kaori après avoir déposé un baiser sur les lèvres de son mari.

 

Ryô et Mick quittèrent aussitôt l’appartement, malgré les protestations du Duc. Sur le chemin, Ryô chargea Mick de rester en arrière afin de surveiller ses arrières, aussi bien du point de vue de l’ennemi invisible que de l’entêtement des Harrington. Il n’était pas sûr que Kaori puisse parvenir à les contenir. Mick prit donc un chemin parallèle afin d’observer sans être vu. De son côté Ryô appela Falcon, pour lui demander de se rendre de suite à la gare. Du café, il pourrait y être avant l’heure indiquée afin de couvrir son arrivée et qui sait peut-être repérer les individus qui les intéressaient.

 

Pendant ce temps-là, Kaori et le Duc avaient rejoint l’appartement. John voulait absolument rejoindre Ryô et Mick, mais Kaori lui dit de rester tranquille. Leurs ennemis n’avaient pas besoin de savoir combien ils étaient. Moins ils en sauraient mieux ce serait pour eux. Ils pourraient ainsi prendre l’avantage. Le Duc calma son fils et tout en s’installant dans le canapé, il demanda à Kaori si elle pouvait leur faire du thé. Elle leur proposa une petite collation qu’ils acceptèrent volontiers.

 

Kaori se rendit dans la cuisine et souffla un instant. Quelle histoire et que de rebondissements depuis l’arrivée très matinale de Lord Harrington. Quand l’appel était arrivé, elle était en train de préparer à manger car jusque-là ils n’avaient pas eu un instant de répit, ils n’avaient bu que du café et midi était largement passé. Personne n’avait pensé à se nourrir tellement ils étaient absorbés par cette histoire. Kaori mis en suspend ses préparatifs de repas et prépara du thé accompagné de petits gâteaux, tant pis, cela suffirait pour l’instant. On verrait quand Ryô et Mick reviendraient de la gare.

 

Dans le salon, le Duc et son fils étaient en grande conversation. Le plus âgé parlait tout doucement au plus jeune. Ils hochèrent la tête avec un air de connivence et tout de suite après John fila de l’appartement en claquant la porte.

 

Alertée par le bruit, Kaori arriva dans le salon avec son plateau. Elle regarda le Duc, qui faisait l’innocent, tout en déposant son fardeau sur la table du salon. Elle lui ordonna de ne pas bouger et sortit à la suite de John.

 

Elle descendit un étage et sortit une télécommande et appuya sur un bouton rouge. A cet instant, John qui arrivait au rez-de-chaussée en courant percuta une porte métallique qu’il n’avait pas vue jusqu’à présent. Il était en train de réfléchir au moyen de la contourner quand Kaori arriva derrière lui, l’arme au poing.

 

  • A votre place, je n’essaierais même pas. Le seul qui soit jamais parvenu à passer ce piège c’est Ryô.
  • Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda John incrédule.
  • Un système de protection, il empêche les gens de sortir, il m’a bien servi à une certaine époque, fit-elle avec nostalgie.
  • Peut-être, mais je dois y aller, alors laissez-moi sortir !
  • Pour quoi faire ? Que vous a demandé votre père ? De filer Ryô et Mick ? Quelle famille, je vous jure ! Et lui, qu’est-ce qu’il a derrière la tête ?
  • Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! fit John d’un air innocent.
  • Ça suffit, j’en ai marre ! fit-elle tandis qu’elle ouvrait une sorte de cache dans le mur.

Elle en sortit une paire de menottes qui se trouvaient au bout d’une longue chaîne qui était solidement ancrée dans le mur. Elle les balança à John et lui ordonna de les mettre. Après avoir vérifié qu’il était bien attaché, elle remonta à l’appartement.

 

  • Maintenant, fini de rire, Monsieur le Duc ! Si vous croyez vous en sortir comme ça, c’est que vous m’avez sous-estimé et ça à tort, tant pis pour vous !

 

Arrivée dans le salon, elle put constater que comme elle s’en doutait le Duc ne s’y trouvait plus. Toutefois, elle sentait encore sa présence dans l’appartement, donc il ne lui avait pas faussé compagnie. Mais, dans ce cas, à quoi jouait-il ? Elle entendit du bruit, cela provenait de la chambre, leur chambre. C’était donc cela, il fouillait dans leurs affaires pendant que Kaori était censée courir derrière John dans les rues du quartier. Elle s’approcha doucement et poussa la porte. Il était le nez dans l’armoire et tenait quelque chose dans les mains. Sur le coup, un doute lui vint à l’esprit. Il n’était quand même pas en train de lui piquer des sous-vêtements !

 

  • Je peux vous aider peut-être ! fit Kaori d’un ton cassant.

 

Le Duc fit un bond en arrière et sortit son épée. Kaori recula vivement et d’un coup de pied, elle balança l’arme à l’autre bout de la chambre où elle se planta dans le mur. Elle n’était pas d’humeur et s’il continuait ainsi, elle allait lui faire voir qu’elle aussi savait se servir de ce type d’arme et il pourrait bien y laisser quelques plumes ! Après avoir repris son équilibre et surtout son calme, elle regarda ce qu’il tenait dans ses mains. Il s’agissait d’un coffret en argent qu’elle ne connaissait que trop bien. Bon sang, il avait bien fallu qu’il tombe dessus, qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire à présent.

 

  • Vous ne m’attendiez pas si tôt, je parie ! fit Kaori.
  • Ce n’est pas ce que vous croyez !
  • Ben, voyons ! Vous cherchiez peut-être des sachets de thé !
  • Non, bien sûr, mais je ne sais pas comment vous expliquer ça. Au fait, où est John ?
  • Ne vous inquiétez pas pour lui ! Lui, au moins, restera tranquille pendant un moment.
  • Qu’est-ce que vous lui avez fait ? demanda-t-il d’un ton moins sûr.
  • Il est solidement menotté dans les escaliers.

 

Il se mit à rire et lui dit que des menottes ne retiendraient pas son fils longtemps car il savait parfaitement crocheter les serrures. C’est là que Kaori lui mit sa télécommande sous le nez en lui indiquant que les menottes n’avaient pas de clés et qu’elles se fermaient électroniquement car la personne pour qui elles étaient prévues à l’origine était aussi un as du crochetage. Le Duc la regarda halluciné, il commençait à se demander où il était tombé. Mais Kaori ne lui laissa pas de répit.

 

  • Alors, j’attends toujours vos explications !
  • Dites-moi d’abord d’où vous tenez cet objet, fit-il en lui montrant le coffret.
  • Je ne sais pas si je peux vous faire confiance, fit-t-elle d’un ton ironique.
  • Je vous donne ma parole d’honneur !
  • La parole d’un type qui fouille dans vos affaires dès que vous avez le dos tourné ! Franchement, je suis déçue Lord Harrington. Je pensais que les gens de votre rang savaient se tenir !
  • Arrêtez de vous foutre de moi ! s’énerva-t-il. Les Harrington sont des hommes d’honneur et vous ne vous rendez pas compte de ce que dit ce document.
  • Je vois que vous l’avez lu.
  • Effectivement ! Et il confirme ce que j’ai toujours pensé. Mon ancêtre a été assassiné et grâce à ce document nous allons pouvoir réhabiliter sa mémoire. Il a été trop longtemps considéré comme le déshonneur de la famille.
  • Eh, minute ! Vous n’auriez pas zappé quelque chose de beaucoup plus important. On a enlevé votre fille, je vous signale. Et en ce moment même, Ryô et Mick risquent peut-être leurs vies pour la sauver. Vous ne pensez pas que l’honneur d’un mec mort, il y a des siècles ça peut attendre !
  • Certes, vous avez raison. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Quand j’ai lu ce document, j’ai perdu le sens des réalités. Mais s’il vous plaît, dites-moi au moins où vous l’avez trouvé, ça fait des années que je cherche une preuve de ce genre.
  • Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il s’agit d’un héritage. Mais pour l’instant, nous allons nous inquiéter des vivants, et si tout se termine bien, je vous en dirai peut-être plus.
  • Très bien, fit le Duc en lui tendant le coffret puis il alla extirper son épée du mur.

 

Pendant ce temps, Ryô était parvenu à la gare et avait trouvé le code sur le tableau. Il se rendit à la consigne et l’ouvrit. A l’intérieur, il trouva une petite boîte, il souleva le couvercle et après avoir aperçu ce qui se trouvait à l’intérieur, il le referma avec rage. Il rejoignit Mick quelques rues plus loin et ils se dirigèrent vers l’appartement. En chemin, ils s’arrêtèrent au Cat’s Eye, Falcon était derrière son comptoir comme si de rien n’était. Ce dernier leur indiqua qu’il n’avait vu personne déposer le colis. Il devait être là depuis plus longtemps. Toutefois, il avait remarqué qu’une femme observait Ryô avec un grand intérêt lorsqu’il s’était présenté devant la consigne. Ryô plaisanta en parlant de son charme légendaire mais Falcon lui cloua le bec en lui indiquant que l’aura de cette personne était plutôt remplie de mauvaises intentions que de pensées amoureuses. L’Américain éclata de rire et Ryô lui balança un coup de poing. Ensuite, il demanda à Falcon s’il avait pu la suivre. Ce dernier lui indiqua qu’elle l’aurait vite repéré mais que Miki l’avait prise en chasse.

 

  • Miki ! T’as mis Miki dans le coup ! Là, tu m’étonnes, c’est pas ton genre !
  • Faut dire que je n’ai pas eu trop le choix ! Elle revenait des courses quand elle m’a vu filer en direction de la gare. Résultat, elle m’a suivi, m’a rejoint et j’ai dû lui expliquer. Après quand la femme est partie, c’est Miki qui a décidé de la suivre.
  • Alors, elle t’a collé ses courses dans les bras et elle a suivi cette nana ! Pauvre vieux, on voit qui porte la culotte à la maison !
  • C’est ça, fous toi de moi ! C’est pas l’étalon de Shinjuku qui est sage comme une image depuis qu’il est marié ?
  • Ca suffit les deux mariés et fiers de l’être, fit Mick. Dis-nous plutôt ce qu’il y a dans le paquet ? demanda-t-il à Ryô.
  • Regarde par toi-même, fit Ryô d’un air dégoûté et en lui tendant le paquet.
  • Punaise ! Le dernier cri en téléphone portable, avec un truc comme celui-là tu peux être sûr que ton interlocuteur ne remontera pas jusqu’à toi. C’est un malin, le mec, il a pensé à tout. A moins que Miki ne nous ramène une info capitale on va avoir du mal à retrouver ta frangine !
  • La ferme, crétin ! fit aussitôt Ryô.
  • Ta frangine ? fit Falcon stupéfait. Cette fille est ta sœur !
  • Et voilà, t’es content de toi ? fit-il à Mick d’un ton pas très sympathique.
  • Ça va, c’est sorti tout seul. Et puis c’est Falcon, il ne dira rien, n’est-ce pas mon vieux.
  • Je fais confiance à Falcon, mais avec toi, je ferais aussi bien de passer une annonce dans le journal ça reviendrait au même.
  • Ah non, tu ne peux pas dire ça, je n’ai pas vendu la mèche aux Anglais.
  • Aux Anglais ? intervint Falcon.
  • Son père et son frère ! répondit Mick sous l’œil agacé de Ryô qui réfléchissait au plus sûr moyen de le faire taire.
  • Alors, comme ça tu serais anglais, fit Falcon étonnée. T’en as pas l’air.
  • Pour sûr, tu verrais son paternel et son frère, il ne leur ressemble pas du tout. Son frangin est un blondinet et sa frangine de même à ce qu’il paraît. Ils ne se sont pas plantés à la maternité ?
  • Mick, si tu la fermes pas, tu vas le regretter.
  • Ben quoi, c’est vrai que tu ne fais pas anglais du tout.
  • Je tiens de ma mère, t’es content ! Le Duc m’a dit que son fils n’avait quasiment rien hérité du côté de sa famille et qu’on aurait pu croire qu’il n’avait pas de sang anglais.
  • Le Duc ! Et pourquoi tu dis « il » en parlant de toi ? fit Falcon.
  • Parce que je n’ai pas l’impression d’être un membre de cette famille ! Voilà vous êtes contents ! On peut revenir à un sujet plus sérieux !
  • N’empêche que t’as bien hérité quelque chose de lui, fit Mick en chantonnant et ignorant totalement la dernière phrase de son ami.
  • Vraiment et quoi donc ?
  • Le don ! Le fameux don !
  • N’importe quoi, t’es en plein délire, mon pauvre vieux. Il faudrait que tu voies d’urgence ton infirmière préférée !
  • C’est pas une mauvaise idée mais n’empêche que tu nous a démontré tout à l’heure que l’héritier du don dans la famille c’est toi !
  • Nom de Dieu ! L’espèce de vieux salaud !
  • Qu’est ce qui te prend, fit Falcon. Et puis d’abord c’est quoi cette histoire de don ?
  • Eh bien, le paternel de ce zigoto, dit-il en indiquant Ryô, est un fameux escrimeur, un don génétique qui se transmet à chaque génération à ce qu’il a dit. D’ailleurs la seule arme qu’il ait sur lui est une épée cachée dans une canne ! Bref, il a voulu s’entraîner avec nous et Ryô s’est montré très surprenant pour un gars qui n’avait jamais pratiqué.
  • Justement, intervint Ryô. Tu ne trouves pas bizarre qu’il nous propose de faire un duel à l’épée soudainement ?
  • Merde, il nous a eus comme des bleus ! C’était un test ! Il voulait voir comment tu te débrouillais. Il a plus de flair qu’on le croyait l’espion en retraite ! On dirait qu’il se doute de quelque chose et il fait en sorte de le confirmer !
  • J’espère seulement qu’il s’agit d’un simple doute, fit Ryô.
  • Pourquoi, ça te gêne à ce point d’être son fils ? fit Falcon
  • Le fils de qui ? fit une voix féminine derrière eux.

 

Miki venait de pénétrer dans le café et ils étaient tellement absorbés par leur conversation qu’ils ne l’avaient même pas entendue arriver. Ryô regarda les autres d’un regard suppliant pour que son histoire reste entre eux et ils opinèrent de la tête pour confirmer. Apparemment, leur ami avait un peu de mal avec cette situation et puis ça ne regardait que lui. Falcon reporta donc son attention sur sa tendre épouse.

 

  • Alors, tu as quelque chose ?
  • Bien sûr, Umichou, répondit-elle tandis que le géant virait au rouge écrevisse.
  • C’est beau l’amour, ne put s’empêcher de plaisanter Mick devant la rougeur de Falcon.
  • Arrête, Mick ! fit Ryô. Dis-nous ce que tu as trouvé, Miki, s’il te plaît.
  • Tiens, tu es bien sérieux tout d’un coup, toi, t’es sûr que tu n’es pas malade ?
  • Non, ça va, merci, Miki chérie ! Je voudrais seulement avancer dans cette enquête si c’est possible !
  • Très bien ! J’ai donc suivi la femme de la gare, elle devait se douter qu’on la suivrait car elle a fait demi-tour une bonne quinzaine de fois mais finalement elle a fini par atterrir dans un hôtel d’où elle a passé un appel téléphonique et ensuite elle a pris une chambre.
  • Un appel ! Elle devait sûrement confirmer la livraison du paquet. Tu en as appris plus sur elle ?
  • Apparemment, elle a fait partie d’un gang, mais elle essaie de se ranger.
  • Comment tu sais çà ? Tu lui as parlé ?
  • Non, le patron de l’hôtel est un indic de Falcon et il ne s’est pas fait prier pour me vendre la mèche. Je pense qu’elle n’a rien à voir avec le commanditaire. Elle a juste été payée pour surveiller la livraison et en rendre compte.
  • Justement, il y a un moyen de connaître l’identité de la personne qu’elle a appelé ? fit Ryô impatient.
  • Effectivement, fit-elle en lui tendant un papier. C’est le numéro qu’elle a composé !
  • Merci Miki, si je n’étais pas marié je t’embrasserais volontiers.
  • T’emballe pas, je ne sais pas si ce numéro est vraiment important, c’est peut-être juste un contact. Alors attends avant de me jeter des fleurs, disons que j’ai fait ce que j’ai pu, fit Miki avec un clin d’œil.
  • C’est déjà ça, Miki, t’es géniale. Bon, Mick, on y va !
  • Tu nous appelles si tu as besoin, fit Falcon en les regardant s’éloigner.

 

Quelques minutes plus tard, Ryô et Mick arrivaient devant l’immeuble. Ils venaient à peine de pénétrer dans le hall, quand Ryô aperçut une porte métallique qui bloquait le passage menant aux escaliers. Il sourit car ça lui rappelait de vieux souvenirs mais également parce que ça voulait dire que les Anglais avaient dû vouloir faire tourner en bourrique sa chère et tendre épouse et que Kaori avait sorti la grosse artillerie pour les calmer.

 

  • C’est quoi ce truc ? Je l’ai jamais vu avant ! fit Mick interloqué.
  • Un petit système à la sauce Kaori ! A mon avis, ils ont voulu lui jouer un tour et manque de bol, ils ont dû avoir des surprises !
  • C’est bien beau tout ça, mais on fait comment pour rentrer ?
  • Je connais bien un chemin mais c’est un peu compliqué donc on va faire plus simple, fit-il en attrapant son téléphone.

 

Kaori et le Duc sortaient de la chambre quand le téléphone retentit. Elle décrocha et eut la surprise d’avoir son homme au bout du fil.

 

  • Salut mon amour, excuse-moi de te déranger, mais on a un petit souci pour rentrer ! Tu ne pourrais pas faire quelque chose ?
  • Tu vieillis, à une époque ça ne t’empêchait pas de sortir, mon chéri, fit-elle d’un ton de plaisanterie.
  • Si j’étais tout seul, il n’y aurait pas de soucis, mais Mick est un peu rouillé, le pauvre !
  • Rouillé, non mais, dis donc, pour qui tu me prends, espèce de….
  • Ça va les gars, je vous ouvre ! Au fait, vous pouvez me remonter le colis qui attend dans les escaliers en passant, dit-elle avant de raccrocher. Puis elle appuya sur sa télécommande.

 

La porte en acier disparut dans les murs et ils commencèrent à gravir les escaliers tout en se demandant de quel colis elle parlait. Ils eurent vite la réponse quand ils tombèrent sur un John enchaîné au mur et qui s’évertuait tant bien que mal à se libérer. Soudain, un déclic se fit entendre, les menottes s’ouvrirent et John, qui était en train de tirer dessus, se retrouva les quatre fers en l’air sous l’œil amusé des deux nettoyeurs. Ils l’attrapèrent chacun par un bras et l’emmenèrent avec eux jusqu’à l’appartement.

 


ShanInXYZ  (05.06.2022 à 17:11)
Message édité : 25.09.2022 à 01:58

Chapitre 11

 

Quand ils arrivèrent dans l’appartement, ils larguèrent le "colis" dans le canapé où venait juste de s’installer le Duc qui trépignait d’impatience. Il voulait savoir ce qu’ils avaient trouvé mais Ryô lui dit qu’il pourrait bien attendre. Il ignora les protestations du vieil homme et entraîna Kaori dans la cuisine après avoir demandé à Mick de les surveiller.

 

Il prit sa tendre épouse dans ses bras et l’embrassa passionnément avant de passer au compte rendu de leurs activités respectives.

 

  • Alors chérie, qu’est-ce qu’ils ont fait ?
  • Oh pas grand-chose, le fiston a essayé de jouer les filles de l’air, en espérant que je le poursuivrais mais il ignorait à qui il avait affaire.
  • Tu m’étonnes, fit-il en souriant. Et le paternel, il faisait quoi pendant ce temps ?
  • Eh bien, je l’ai coincé en train de fouiller dans l’armoire de notre chambre !
  • Tu rigoles ? Ah ! Tu vois, je te le disais que c’était incontrôlable cette manie ! C’est génétique !

 

Après avoir vu passer un corbeau, Kaori pouffa de rire devant la conclusion farfelue de son mari par rapport à sa fâcheuse manie de voler des dessous féminins. Manie, qu’il affirmait ne pas pouvoir contrôler.

 

  • Pourquoi tu ris ? Il était bien en train de piquer tes sous-vêtements ! Non ? fit-il avec un ton soudain moins sûr de lui.
  • Il est tombé sur le coffret pas sur mes petites culottes, espèce d’obsédé !
  • Et re merde ! fit-il tandis que de la fumée lui sortait par les oreilles. Il m’énerve, je sens que s’il continue, je vais le foutre par la fenêtre ! D’abord, le coup de l’escrime et maintenant, il fouille les placards ! Tu ne pourrais pas lui offrir une séance de balançoire enrobée dans un matelas, ça me ferait du bien !
  • Ryô ! Comment tu peux dire ça ? C’est ton père !
  • Justement, c’est un vieil espion, légèrement casse-bonbons et qui commence à me porter sur les nerfs. De plus, s’il continue comme ça, il va découvrir la vérité.
  • C’est quoi cette histoire d’escrime ? le coupa Kaori.
  • Il m’a piégé pour voir si j’avais le « don » des Harrington !
  • Donc, il a un gros doute ! Et le fait de tomber sur un document mentionnant la vérité sur son ancêtre ne va pas arranger nos affaires ! Il va désormais se demander comment ça se fait qu’on en sache autant sur sa famille !
  • Tu ne veux pas lui faire une démonstration de tes talents ! Tu lui mets une bonne raclée en escrime et il ne comprendra plus rien. Toi, tu as un vrai don ! Son doute s’orientera sur toi et il finira par se demander si son fils n’est pas devenu une femme ! Et vu le phénomène, je serais pas étonné qu’à la seule idée que sa progéniture soit devenue un transgenre il se sauvera en courant !

 

Une énorme massue se matérialisa dans les mains de Kaori et l’on entendit un énorme bruit dans la cuisine. Ryô s’extirpa du plancher en indiquant que son idée était pourtant bonne.

 

  • Ryô, arrête de dire des idioties ! Je pense que Susan est quand même sa principale priorité même s’il a quelques doutes à ton sujet.
  • Hum, ouais, je l’avais un peu oublié mais il met son nez partout, c’est chiant !
  • Ce qui t’embête le plus c’est qu’il se rapproche de plus en plus de toi et ça tu ne le veux pas. Pourtant, je crois que tu n’y peux rien et tu vas devoir finir par l’accepter. Dis-toi qu’on ne choisit pas sa famille, même s’ils sont « casse-bonbons ».
  • T’as raison, tu as toujours raison, mon cœur, fit-il en l’embrassant. Mais ma vraie famille, c’est toi !
  • Bien sûr, Ryô et je serai toujours là pour toi ! Je te protégerai du vilain espion à la retraite, fit-elle en riant à l’idée d’un Ryô effrayé par un vieillard et que sa Kaori protégerait à coups de massue.
  • C’est ça fous-toi de moi, fit-il, ayant deviné ses pensées.
  • Au fait, vous avez trouvé quoi ?
  • Le taré qui a enlevé Susan est quand même un malin, il nous a fourgué un téléphone avec lequel on ne pourra pas détecter d’où vient son appel. Mais Miki a pu trouver un numéro de téléphone, peut-être que ça débouchera sur une piste.
  • Miki ! Mais qu’est-ce qu’elle vient faire là-dedans ?
  • C’est une longue histoire, je te raconterai tout ce soir, dans les détails. Pour l’instant, je vais en informer la famille « casse-noisette ».
  • Très bien, je vais mettre la table et on en discutera en mangeant car je te signale qu’on est quand même en plein après-midi et qu’à part du café, on n’a pas avalé grand-chose aujourd’hui. Donc la réunion de travail se fera autour d’un bon repas. Ça m’étonne que ton estomac n’ait pas déjà crié famine !
  • Il devait être couvert par mon subconscient qui hurle « au secours » depuis que le Duc est arrivé ce matin. C’est dingue ça ! En même pas une journée, il a failli me rendre complètement barje !

 

Une demi-heure plus tard, ils étaient tous attablés autour d’un délicieux repas « made in Kaori ». Tout en mangeant, Ryô et Mick expliquaient ce qu’ils avaient trouvé et ce qui s’était passé. Avant de manger Ryô avait passé un coup de fil à Saeko pour lui demander si elle pouvait trouver quelque chose concernant le numéro de téléphone. En effet, il ne l’avait trouvé nulle part, il n’était pas dans l’annuaire, de plus quand il avait essayé de le composer il était tombé sur une messagerie vraiment très vague qui disait seulement de laisser un message. Peut-être que l’inspectrice aurait plus de chance. Elle lui rappela de se méfier en parlant à nouveau de l’agent secret britannique. Mais il la rassura en lui indiquant que ce dernier était chez lui, qu’il était un peu encombrant mais que c’était comme s’il faisait partie de la famille. Sur ce, il raccrocha en la remerciant de son aide et elle resta l’oreille collée à son combiné à regarder une nuée de libellules danser la gigue autour d’elle.

 

Ils étaient en plein « brainstorming »  quand le paquet de la gare se mit à sonner. Ryô attrapa l’appareil et répondit. Une voix avec un fort accent hispanique lui souhaita le bonjour. Il espérait que son petit jeu leur plaisait car lui s’amusait beaucoup. Ryô s’énerva et lui demanda à qui il avait honneur. L’homme éclata de rire en se disant vexé qu’il l’ait oublié. Ryô lui rétorqua qu’il avait rencontré tellement de tordus dans son genre qu’il ne pouvait pas se souvenir de tous. L’homme accepta donc de leur donner un indice, histoire de pimenter le jeu. Il leur dit qu’ils trouveraient un autre paquet au rez-de-chaussée et il raccrocha en ricanant.

 

Ryô avait une furieuse envie de balancer l’appareil contre le mur mais il le déposa sur la table avant de se diriger vers la porte de l’appartement en indiquant que le facteur était encore passé. Il descendit rapidement les étages, récupéra le paquet et remonta. Tout le monde l’attendait sans un mot. Certains avaient peur de ce qu’ils pourraient trouver dans cette boîte. Ryô la déposa sur la table et s’adressa aux autres personnes présentes.

 

  • Il était vexé que l’on n’ait pas encore deviné qui il était et il nous a envoyé un indice. Ca l’amuse beaucoup apparemment !
  • Le salaud ! ne put s’empêcher de lâcher le Duc.
  • Ouvre vite ce truc, fit Mick.

 

Ryô s’exécuta et découvrit avec stupeur, deux objets, un flacon de PCP et une montre. La montre ne lui disait rien mais le PCP, il savait malheureusement bien ce que c’était. Cela voulait-il dire que Ryô était devenu son ennemi à cause de cette drogue. Il réfléchissait à tout ça quand le Duc attrapa la montre.

  • Mais c’est ma montre !
  • Comment ça ? fit aussitôt Ryô.
  • Cette montre est à moi, je l’ai perdue au cours d’une mission.
  • Qui consistait en quoi, si ce n’est pas trop indiscret ? insista Ryô.
  • De la drogue, une nouvelle drogue, on ne savait pas trop ce que c’était. Il y avait un labo clandestin et je l’ai fait exploser.
  • Et c’est tout ? Votre montre, qu’est-ce qu’elle fout là ?
  • Si je me souviens bien, je m’étais introduit incognito auprès du type qui voulait commercialiser cette drogue ! Je me faisais passer pour un possible acheteur ! Il a voulu qu’on s’offre un objet pour sceller notre accord. J’étais censé diffuser cette saloperie dans le monde entier.
  • Et vous lui avez offert votre montre !
  • Je n’étais pas trop chaud, il y avait quelques gadgets à l’intérieur, mais il a insisté et si j’avais refusé, il m’aurait tué. De plus, comme elle avait un GPS, j’ai pu trouver le labo grâce à elle et c’est comme ça que j’ai tout détruit.
  • Et c’était quel genre de drogue ? demanda Mick.
  • A l’époque, on n’en était pas sûr ! Mais c’était censé avoir une incidence sur les guerres. Ils parlaient de supers guerriers….. Nom de Dieu ! Ce ne serait pas la drogue dont vous parliez ce matin ? fit-il en se tournant vers Ryô.
  • J’en ai bien peur, fit Ryô. Et en voici un échantillon, fit-il en lui tendant le flacon.
  • PCP ! Alors, elle n’a pas été détruite ! fit le Duc d’un air dégoûté.
  • A votre époque peut-être, mais votre gars n’a pas lâché l’affaire et quelques années plus tard, sans doute après avoir essayé de vous tuer, il a remis ça et cette fois-ci, ça a fait de sacrés dégâts !
  • Comment le savez-vous ?
  • J’étais aux premières loges ! Vous vous souvenez du nom du gars à qui vous aviez donné votre montre ?
  • Attendez, c’était un certain Guttierez ! Sergio Guttierez !
  • Je me souviens de lui ! C’était bien un allié de Kaïbara, comme je le pensais. C’est lui qui a amené l’idée de cette drogue et quand elle a été créée Kaïbara a voulu se débarrasser de lui pour en avoir le seul contrôle. C’est comme ça qu’est née la « poussière d’ange ».
  • Qui est ce Kaïbara ? demanda le Duc.
  • Un des plus redoutables guérilleros que j’ai connu ! Et c’était également mon père !
  • Votre père ! fit-il dans un souffle et avec un drôle de regard.
  • Oui et c’est moi qu’il avait chargé de tuer Guttierez ! Apparemment, je l’ai loupé ! Faut dire qu’à l’époque j’étais pas aussi consciencieux, je me suis contenté de faire sauter sa maison.
  • Et cette drogue ? fit le Duc
  • Kaïbara s’en est servi et ça a été un carnage ! A tel point que les hommes de son groupe l’ont chassé pour avoir osé de servir de cette drogue !
  • Et vous, que vous est-il arrivé ? J’ai comme l’impression que cette drogue est un mauvais souvenir pour vous !
  • J’ai servi de cobaye ! Il y a de quoi avoir quelques mauvais souvenirs comme vous dites !
  • Oh mon Dieu ! Mais quel homme peut être assez ignoble pour faire ça à son propre fils.
  • Il était fou, la drogue l’avait rendu fou et c’est ce qui l’a perdu.
  • Comment ça ? insista le Duc qui ne revenait pas de toutes les infos que Ryô venait de lâcher, ça lui faisait l’effet d’une bombe.
  • Eh bien, en bref, une fois remis des effets de cette saloperie, fit-il en indiquant le flacon, je l’ai quitté, il est devenu mon ennemi et cela l’a mené à la mort.
  • Vous l’avez tué ? d’un air de plus en plus pâle.
  • En fait, il a supplié Ryô de le faire, intervint Kaori. Il ne voulait plus de cette vie. Il avait créé une organisation criminelle monstrueuse et ne pouvait plus faire machine arrière.
  • Kaori dit vrai, fit Mick. Je suis bien placé pour le savoir car il m’a fait le même coup qu’à Ryô et j’aurais probablement tué n’importe qui pour lui.
  • Et donc, vous l’avez tué, vous avez tué votre père ?

 

A cet instant, Ryô regarda Kaori et se souvint de ses paroles. Elle le regarda et lui sourit, elle savait à quoi il pensait. Devait-il lui dire toute la vérité ou pas ? Kaori lui sourit et lui fit un clin d’œil. La balle était dans son camp et c’était à lui de décider et quoi qu’il fasse, elle était avec lui.

 

  • Non, j’ai libéré l’homme qui m’avait servi de père de quelque chose qu’il ne contrôlait plus.
  • Qui vous a servi de père ? Il n’était pas votre vrai père !
  • Non, il m’a adopté quand j’étais enfant. Il m’avait retrouvé errant dans la jungle et il m’a donné un nom.
  • Errant dans la jungle ? fit-il le Duc dans un souffle.
  • J’étais le seul rescapé d’un accident d’avion ! fit Ryô en le regardant droit dans les yeux.
  • Alors ce que je soupçonnais, ce n’est pas possible ! fit le Duc en reprenant des couleurs.
  • Désolé de vous décevoir, fit Ryô pendant que John junior les regardait l’un après l’autre sans comprendre.
  • Me décevoir ! Mais pourquoi ? finit par lâcher le Duc souriant.
  • Vous savez qui je suis maintenant et ce que je suis devenu ! Ca doit être dur d’apprendre ça ! Vous espériez sans doute mieux !
  • Tu plaisantes, tout ce qui compte c’est que tu sois vivant, mon fils ! fit le Duc en le serrant dans ses bras.

ShanInXYZ  (12.06.2022 à 16:52)
Message édité : 25.09.2022 à 02:02

Chapitre 12

 

Ryô fut surpris par la réaction du vieil homme. Pourtant c’était la réaction d’un père qui venait de retrouver son fils qu’il croyait mort depuis des années. Jamais il n’avait ressenti un tel sentiment. Il y avait bien ce qu’il ressentait pour Kaori mais c’était différent, elle était sa femme. Là, c’était son père, le vrai ! Il avait imaginé mille fois comment ces retrouvailles auraient pu se passer mais jamais il n’aurait pensé que cet homme l’accepte comme ça et il faut bien avouer que cette nouvelle donne lui faisait un peu peur.

 

De son côté, Lord Harrington était fou de joie et en même temps tellement triste. Il se sentait responsable de tout ce qu’avait dû subir son fils. Il avait vécu l’enfer à cause de lui. Il ne savait pas comment il pourrait se faire pardonner du mal qu’il lui avait fait. Cependant, il trouvait bizarre que ce soit Ryô qui ait honte d’être ce qu’il était. Il n’avait fait que survivre et cela de la seule façon dont il avait pu mais il semblait penser que sa « vraie » famille pourrait le lui reprocher.

 

Pendant ce temps, John junior les regardait, d’un air ahuri. Son père serrait ce Saeba dans ses bras et l’avait appelé « mon fils ».

 

  • Père ? Votre fils ? fit-il en indiquant Ryô à son père.
  • John ! fit le Duc en souriant. Après bien des années, je suis heureux de te présenter ton frère, fit Lord Harrington d’un ton fier avec une main sur l’épaule de Ryô.
  • Mon frère, mais…
  • Tu ne l’as jamais connu, quand il est né, il s’appelait Alex. Tu comprends mieux ?
  • L’accident d’avion ! Alors il n’est pas mort !
  • Non, j’en ai toujours eu la conviction mais sans jamais en être sûr. En fait, j’ai eu de sérieux doutes quand je l’ai vu au cimetière en fait !
  • Le cimetière ? fit Kaori.
  • Oui, votre époux s’est rendu sur la tombe de Rui. Il avait une attitude étrange, sur le coup, j’ai pensé qu’il cherchait quelque chose…
  • Mais c’était la première fois que je la voyais ! termina Ryô. Je ne savais pas que vous étiez là !
  • Tu ne l’as pas remarqué ? fit Mick étonné.
  • Il faut dire que j’étais un peu….
  • Je suis très doué pour cacher ma présence, n’oubliez pas que je suis un espion ! intervint le Duc pour éviter à son fils une explication un peu embarrassante pour lui, même si elle était touchante d’un autre côté. Il venait de comprendre que « son fils » avait été bouleversé par la rencontre avec sa mère et que c’est pour cette raison qu’il était à genoux devant la tombe.

 

Ryô remercia son père du regard. Il venait à peine de se retrouver que déjà le père protégeait son fils. Lord Harrington espérait déjà la naissance d’une complicité avec cet enfant enfin retrouvé et Ryô se demandait où tout cela allait le mener.

 

Pour l’instant, il essayait de ne pas trop y penser, il savait enfin qui était leur ennemi et il fallait sauver Susan. Mais après cela, que deviendrait sa vie avec ce père si heureux d’avoir retrouvé son fils ?

 

Sans compter la curiosité du Duc vis-à-vis de son ancêtre ! Fallait-il lui expliquer l’histoire de la réincarnation ? Beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête mais ce n’était pas le moment.

 

Un certain Guttierez retenait sa sœur, ça lui faisait bizarre de penser ça, sa sœur, mais maintenant qu’il avait tout dit, il se sentait libéré et il réalisait qu’il était un membre de cette famille. Bref, ce salaud avait Susan et ils allaient la lui reprendre….

 

Il en était là de ses réflexions quand le téléphone sonna. Ryô, perdu dans ses pensées, mit quelques instants à s’en rendre compte et c’est le Duc qui décrocha.

 

Saeko qui appelait Ryô pour l’informer des dernières infos qu’elle avait dénichées fut surprise d’entendre une autre voix que celle de notre nettoyeur au bout du fil. Elle demanda d’un ton méfiant où était Ryô et si elle pouvait savoir à qui elle avait affaire. Lord Harrington répondit machinalement, « Je suis son père ! Vous voulez que je vous le passe ? Fiston, je crois que c’est pour toi ! ». Tout le monde tomba à la renverse et Saeko vit un corbeau passer devant son nez.

 

Ryô récupéra le combiné et entendit les bredouillements de l’inspectrice.

  • Salut Saeko, comment ça va ? fit-il comme si de rien n’était.
  • Ryô ! Ce type, il a bien dit ce que j’ai entendu ! Il a dit que….
  • Il a dit quoi ? Je sais pas moi, qu’as-tu entendu ?
  • Ryô Saeba ! Arrête de te foutre de moi et dis-moi plutôt qui est cet homme ? fit Saeko passablement énervée devant le ton nonchalant du nettoyeur.
  • Secret défense ! Si je te le dis, je serais obligé de te tuer fit-il avec un ton de conspirateur.
  • Ryô ! Je n’apprécie nullement que tu te fiches de moi ! Qui est-ce ? hurla-t-elle dans le combiné.
  • Ça va, ne t’énerve pas, je rigolais ! C’est un vieux clochard que Kaori a recueilli dans la soirée. Il est vieux, un peu gâteux et l’alcool aidant, il raconte n’importe quoi !

 

 

Il ignora le regard offensé de son paternel qui malgré le fait qu’il avait compris qu’il avait fait une bourde n’appréciait pas trop qu’on le traite de vieux schnock et encore moins d’alcoolique. Ryô sourit et continua de parler avec Saeko.

 

  • Alors, tu voulais me parler ?
  • Hein ? Euh oui ! J’ai fait des recherches sur ce fameux numéro de téléphone. C’est une boîte vocale tout simplement et pas moyen d’avoir le vrai nom de l’abonné.
  • C’est tout ? Tu me déçois !
  • Attends, j’ai pas fini ! En lançant ma recherche, j’ai découvert un lien avec une enquête menée par le service des stupéfiants. En fait, ce numéro est celui que compose des dealers pour laisser un message à leur patron.
  • Donc ça se précise !
  • Effectivement, les stups sont sur la trace d’un certain Akkeshi et c’est vers lui que mènerait ton numéro de boîte vocale.
  • Donc ce type serait un trafiquant ! Tu ne saurais pas d’où vient sa marchandise par hasard ?
  • D’après l’enquête, il y a de forts soupçons du côté de l’Amérique Centrale.
  • Et il serait tout à fait possible que cet Akkeshi reçoive des visiteurs venant de là-bas ? conclut Ryô en réfléchissant tout haut
  • Probablement, mais ça je ne peux pas te le confirmer. En tout cas, depuis quelques mois, il a du monde chez lui effectivement.
  • Tu sais où il crèche ?
  • Dans une maison bourgeoise à l’Est de la ville. Officiellement, c’est un négociant en vins. L’équipe qui enquête a mis longtemps pour remonter jusqu’à lui mais ils ne savent pas encore qui sont les gars qui sont chez lui. Pour l’instant, ils attendent de voir ce qui se passe.
  • Merci, c’est tout ce dont j’avais besoin. Tes collègues risquent d’avoir des preuves plus tôt que prévu !
  • Qu’est-ce que tu vas faire ?
  • Voyons, tu sais bien que je ne peux pas te le dire !
  • Ah oui et pourquoi cela ?
  • A cause de l’agent britannique ! Je veux pas avoir ton licenciement sur la conscience, fit-il avant de raccrocher.

 

Saeko, quant à elle, avait de la fumée qui lui sortait par les oreilles. Pour qui, il se prenait ce nettoyeur de pacotille ?! C’était son rôle de le rouler dans la farine pas l’inverse.

 

Pendant qu’elle ruminait, Ryô venait d’expliquer ce qu’il venait d’apprendre à tous ses acolytes. Ils préparaient donc l’opération de sauvetage de la soeurette et accessoirement du marin-pêcheur.

 

  • Alors, tu penses que Susan serait retenue chez cet Akkeshi ? fit Kaori.
  • On va lui rendre une petite visite de courtoisie, on verra bien ! De toute façon, même si elle n’est pas là-bas, ce type sait sûrement où se trouve Guttierez !
  • On y va comme ça, sur un coup de tête, pas de plan ! fit le Duc.
  • Guttierez ne nous attend pas si tôt. Il faut profiter de l’effet de surprise. Bon, il faudrait éventuellement voir s’il y a des indices prouvant que quelqu’un est retenu là-bas, pour être sûrs avant de lancer l’assaut. Mick ! Dans tes gadgets, tu n’aurais pas un truc qui pourrait nous aider.
  • Attendez, moi, j’ai ce qu’il nous faut ! intervint John. En fait, c’est un scanner et je peux voir ce qui se passe à l’intérieur de la maison !
  • Impeccable, eh bien, il va nous servir finalement le matos de « James Bond » ! Mick appelle Falcon pour qu’il nous prête un de ses fourgons.
  • Pas de problème, je m’en occupe, fit l’Américain en se dirigeant vers le téléphone.

 

 

Aussitôt dit, aussitôt fait. Mick mit Falcon au courant des dernières nouvelles et ce dernier lui indiqua qu’il avait eu quelques échos sur cet Akkeshi et qu’effectivement, c’était fort possible qu’il travaille avec le gars que cherchait Ryô. Il confirma à Mick que Miki et lui seraient derrière l’immeuble de City Hunter dans une demi-heure avec le van. Mick précisa qu’il avait seulement demandé un véhicule mais le géant lui rétorqua qu’il était hors de question qu’il les laisse s’amuser sans lui.

 

Mick informa Ryô dès qu’il eut raccroché et ce dernier haussa les épaules. Quand Falcon avait quelque chose dans la tête, on ne pouvait pas lui faire changer d’avis.

 

Quand Falcon et Miki arrivèrent à l’appartement, Kaori fit de rapides présentations sans entrer dans les détails. Puis Ryô décida de répartir tout ce beau monde en deux équipes. Une qui resterait dans le fourgon en surveillance et qui pourrait servir de renfort à l’autre équipe, qui elle mènerait l’assaut.

 

  • Donc, John s’occupera de la surveillance avec ses jouets dans le camion. T’as sûrement des oreillettes dans tout ça, tu nous guideras ! Kaori, tu lui tiendras compagnie et tu veilleras à couvrir nos arrières avec Mick. Pendant ce temps, j’irai rendre une visite surprise à Akkeshi et Guttierez avec Falcon et Miki.
  • Et moi, je fais quoi ? demanda Lord Harrington.
  • Vous resterez dans le camion, quelle question !
  • Mais c’est ma fille et c’est aussi à moi qu’il en veut ce type !
  • Justement ! Autant ne pas lui amener ses deux ennemis sur un plateau au cas où ça tourne mal !
  • Tu as beau t’appeler Saeba, tu es mon fils et ce n’est pas mon fils qui va m’imposer ses choix !
  • Je crois que ce n’est pas le moment pour mettre l’arbre généalogique à jour, pour ça on verra plus tard ! fit Ryô d’un ton sec.
  • Son fils ! fit Miki surprise. Elle les regarda tour à tour et demanda à son mari. Tu étais au courant ?
  • Oui, mais même si je ne l’avais pas été, je l’aurais deviné. Ils ont la même aura et en plus, ils sont aussi têtus l’un que l’autre ! J’ai comme l’impression d’avoir deux Ryô dans la pièce, la version jeune et la version moins jeune ! On est mal barré !
  • Je ne vous permets pas de nous juger, qui êtes-vous d’abord ? demanda le Duc.
  • C’est un ami qui vient nous aider et …..
  • Mais ce type est aveugle ! Je rêve, une mission de sauvetage avec un gars qui ne voit rien. Tu te fiches de moi, Ryô Saeba !
  • C’est un des meilleurs dans le milieu et je lui fais confiance, tout comme à Kaori, Mick ou Miki.
  • Et moi, non ? Moi, je vais devoir rester dans ce foutu camion à attendre que vous reveniez, si vous revenez entier, bien sûr ! fit le Duc avec une moue plus que douteuse.
  • Pitié Ryô, intervint Mick, il est hors de question que je fasse du « papy-sitting », il va nous rendre la vie impossible pendant que vous vous amuserez !
  • D’accord ! Autant ne pas mettre les deux Harrington ensemble, on ne sait jamais ce qu’ils pourraient nous inventer. Vous en surveillerez un et moi l’autre. Mais vous avez intérêt à suivre mes instructions, fit-il au Duc.
  • Est-ce une façon de parler à son père, franchement ! rétorqua ce dernier. Et pour ton information, toi aussi, tu es un Harrington, que tu le veuilles ou non !
  • Peut-être, mais vous attendez pas à ce que je vous appelle « Papa » de suite et surtout à ce que je devienne un petit chien docile dans le genre de John ! J’ai vécu dans un monde différent du vôtre, j’ai des amis différents des vôtres et eux aussi sont ma famille ! Bon maintenant on a assez perdu de temps, on y va !

 

Ils quittèrent l’immeuble par l’arrière et montèrent tous dans le van de Falcon. Puis ils prirent le chemin de la propriété d’Akkeshi. Seulement, ils n’avaient pas remarqué qu’une voiture de sport rouge était au coin de la rue, que son occupante avait vu cette fine équipe partir sur le pied de guerre et qu’elle avait décidé de les suivre.

 

Après quelques kilomètres dans les rues de la ville, Falcon indiqua à Ryô qu’ils étaient suivis. Le Duc, qui était à l’arrière du véhicule, leva les yeux au ciel en secouant la tête. Il n’en revenait pas, il partait à l’assaut d’un repaire de trafiquants avec une équipe plus que douteuse. Leur chauffeur était aveugle et maintenant voilà qu’il leur indiquait un éventuel poursuivant. Décidemment, son fils avait de drôle de fréquentation et il doutait sur leur chance de réussite. De plus, ce dernier lui avait balancé en pleine figure que ces gens-là étaient « sa famille », il ne savait pas trop comment il devait le prendre.

 

Ryô regarda par la vitre arrière du van et détecta, loin derrière eux, un véhicule de couleur rouge. Il n’avait pas besoin d’en voir plus. Il se doutait de qui c’était et dit à Falcon de continuer, que la personne qui les suivait pourrait peut-être leur servir à un moment ou à un autre. Et ils continuèrent leur chemin.

 

Pendant ce temps-là dans le salon d’une grande maison, deux hommes étaient en train de discuter en buvant du Cognac devant le feu de cheminée. Non pas qu’il faisait excessivement froid, mais le propriétaire adorait mettre en valeur ses possessions.

 

  • Alors quand pourrons-nous mettre en place la prochaine livraison ? demanda Akkeshi à son invité.
  • Pas encore, j’ai une autre priorité pour l’instant !
  • Ah oui, c’est vrai ! Tuer ces deux types ! fit l’autre avec dédain. Mais à quoi cela nous avancera ?
  • Premièrement, j’ai une vengeance à accomplir et deuxièmement, il vaut mieux pour nous qu’ils soient morts afin que mon plan futur puisse se réaliser !
  • Quel plan futur ? Vous ne m’en avez toujours pas parlé !
  • Disons, que j’ai un produit encore mieux que celui avec lequel nous travaillons actuellement et que ça pourrait bien nous rapporter des millions.
  • Là, vous m’intéressez, fit Akkeshi.
  • Je le savais bien, mais si je veux mettre mon plan à exécution je dois me débarrasser de ces deux gêneurs car par le passé, ils ont déjà empêché que ce produit ne s’écoule sur le marché.
  • Je vois ! Et c’est pour ça que nous avons cette furie dans la cave, il vous sera plus facile de les prendre au piège grâce à elle.
  • Oui, c’est mon appât ! Ils ne pourront rien faire tant que je la tiens ! fit Guttierez en riant.
  • Et le type qui était avec elle, il est mort ?
  • Pas encore, un de mes hommes l’a examiné, il lui faudrait juste un bon médecin et il s’en sortirait mais quelle importance, c’est la fille qui compte !
  • Vous êtes vraiment tordu, mais du moment que nous arrivons à régler nos affaires dans les temps peu importe ! fit-il en levant son verre dans la direction de son invité et en riant à son tour.

 

Dans la cave, Susan avait perçu une partie de la conversation grâce au système qui alimentait la cheminée et à son aération. Ce pourri voulait tuer son père et un autre type qu’il prenait pour un de ses frères afin de pouvoir écouler de la drogue. Andrew était mal en point mais si elle pouvait le sortir à temps d’ici, il survivrait, il était un peu dans les choux mais il était encore en vie.

 

Elle entendit un bruit provenant de la porte et rejoignit sa place le long du mur à côté d’Andrew et remit les menottes qu’elle avait réussi à enlever depuis un bon moment avec une épingle à cheveux. Un homme passa la tête dans l’embrasure de la porte pour constater qu’elle était sagement assise au même endroit et repartit.

 

Susan se dégagea à nouveau de ses entraves et se mit à réfléchir au moyen de sortir d’ici. Il fallait absolument qu’elle se sauve le plus vite possible et qu’elle emmène Andrew avec elle, mais c’était apparemment « mission impossible ». Seule, elle pourrait peut-être y parvenir mais elle ne pouvait pas abandonner Andrew, ils le tueraient à coup sûr avant même qu’elle soit revenue avec de l’aide. Elle ne voyait pas d’issue, à moins qu’une aide providentielle de l’extérieur se présente.


ShanInXYZ  (19.06.2022 à 16:46)
Message édité : 25.09.2022 à 02:06

Chapitre 13

 

Le van se gara dans la rue avoisinant la propriété. John mit en marche son scanner et après un balayage électronique, ils constatèrent que comme ils s’en doutaient, un groupe d’hommes assez important se trouvait à l’intérieur. La grande majorité montait apparemment la garde à l’extérieur, d’autres dans le bâtiment. Deux personnes étaient dans une pièce du rez-de-chaussée près d’une source de chaleur. Notre fine équipe en déduisit que c’était probablement un salon et qu’il s’agissait sûrement des patrons de cette armada qui se croyaient tranquilles au coin du feu. Enfin, au sous-sol, ils purent observer deux personnes dans une pièce qui semblait surveillée par un garde. Une des personnes à l’intérieur marchait de long en large tandis que l’autre était immobile. Le Duc pointa son nez par-dessus l’épaule de son fils.

 

  • Ça, c’est Susan ! Elle cherche un moyen de sortir ! Je le parierais ! fit-il d’un ton fier. Ne t’inquiète pas, ma chérie, fit-il en touchant l’écran, Papa arrive !
  • Oui, Papounet arrive ! répéta Ryô en souriant. Mais heureusement pour lui, il sera pas tout seul !
  • Bon alors, comment fait-on pour passer tous ces gardes ? demanda Lord Harrington.
  • Eh bien, nous allons commencer par une entrée discrète, en essayant de ne pas nous faire remarquer. De votre côté, vous irez avec Miki jusqu’à Susan afin de la délivrer et vous attendrez le signal pour filer.
  • Quel signal ? demande le Duc.
  • Dès que nous serons en place, Falcon fera une entrée fracassante mais étant déjà dans la place nous pourrons profiter de l’effet de surprise pour agir. Vous sortirez Susan et Andrew de cette baraque. Moi, pendant ce temps-là, je m’occuperai personnellement des deux crétins qui se trouvent dans le salon et qui croyaient s’en sortir à si bon compte en s’en prenant à City Hunter !
  • Tu ne vas pas y aller tout seul ? firent en même temps Kaori et le Duc.
  • Je ne risque rien, tu guideras mes pas, mon amour, fit-il à Kaori en capturant ses lèvres.
  • Pas question ! John guidera nos pas, moi, je vais avec toi et t’as pas intérêt à dire non ou alors je t’étripe ! fit Kaori en colère.
  • Mais qui restera en renfort ?
  • John et Mick ! C’est bien suffisant ! Et puis, tu nous as bien dit tout à l’heure que quelqu’un d’autre allait se pointer à la rescousse. Si je ne me trompe pas c’est notre chère inspectrice donc le sujet est clos, partenaire ! fit-elle tout en se préparant pour l’attaque.
  • Mais Kaori….
  • Silence ! Tu es mon ombre et je suis la tienne, tu as oublié ?
  • Très bien, je vois que tu ne me laisses pas trop le choix, fit-il avec une moue.
  • Mais si tu as le choix, mon chéri, soit je t’étripe, soit je t’embroche ou alors je te file un coup de massue. Tu as plusieurs éventualités mais aucune je pense, ne te conviendra, donc il ne te reste plus que celle que je t’ai proposée ! fit-elle avec un sourire avant de lui déposer un baiser sur la joue.
  • Pfff ! On voit qui porte la culotte à la maison ! ajouta Mick en rigolant.
  • La ferme !!! firent en chœur Ryô et Kaori en lui balançant un coup de poing.
  • N’empêche que j’apprécie fortement ma nouvelle belle-fille, fit le duc d’un air enchanté. Peut-être qu’avec elle j’arriverai à me faire entendre ! fit-il en regardant Ryô du coin de l’œil.
  • Quand votre manie de fouiller dans mes armoires vous aura passé, on en reparlera « Joli Papa » ! fit Kaori d’un ton sec sous l’œil amusé de son mari.
  • Vous avez fouillé dans les armoires ? fit un Mick étonné. Mais alors c’est vraiment génétique cette manie !
  • Quelle manie ? fit le Duc qui ne comprenait rien.
  • Non, Mick, il est seulement un peu trop curieux ! Mais ce n’est pas une meilleure manie pour autant ! rétorqua Kaori.
  • Mais de quoi vous parlez à la fin ? s’énerva le Duc.
  • De rien ! fit Ryô sous l’œil amusé de ses comparses. De toute façon, on a autre chose à faire. Bon Miki, tu passeras par-là ! dit-il en indiquant le mur à sa droite. Vous pourrez grimper ? demanda-t-il au Duc qui menaça de lui fracasser le crâne avec sa canne s’il continuait à le prendre pour un vieux débris.

 

Ryô éclata de rire et expliqua son plan. Miki et le Duc escaladeraient le mur à cet endroit et se dirigeraient vers la partie de la maison où se trouvait Susan. Une fois là-bas, ils se débarrasseraient du garde et délivreraient les prisonniers. Pendant ce temps-là, Ryô et Kaori s’introduiraient à l’intérieur de la maison discrètement et attendraient l’entrée en scène de Falcon pour s’occuper des deux barjots qui se trouvaient dans le salon. Au moment où Falcon pénètrerait dans la propriété avec sa discrétion habituelle, Miki et le Duc évacueraient les otages pendant que Ryô et Kaori s’occuperaient des têtes pensantes de cette sale affaire. Ils étaient tous équipés d’oreillettes afin que John puisse les guider grâce à son scanner. Ensuite quand l’action débuterait, John et Mick pourraient toujours intervenir en cas de besoin. Ils savaient tous ce qu’ils avaient à faire et après quelques réglages techniques, ils prirent chacun la direction de leur objectif.

 

Ryô aida Kaori à monter sur le mur côté Sud et la suivit. Ils se faufilèrent dans le jardin en évitant les gardes grâce à John et rejoignirent la maison.

 

Pendant ce temps-là, le Duc et Miki progressaient bien également. Ils évitèrent la plupart des gardes du parc et rejoignirent la cave sans trop d’encombre. Arrivés près de la porte, Miki neutralisa le garde sous le regard effaré de Lord Harrington. Ils récupérèrent les clefs et pénétrèrent dans une salle plutôt sombre. Soudain le Duc sentit une présence derrière lui et il mit sa canne devant son cou. En une fraction de seconde il fit voler la chaîne qui aurait pu l’étrangler et se retourna pour faire face à son assaillant.

 

Miki sortit son arme et mit en joue le mystérieux attaquant mais le Duc lui fit baisser son arme. Elle constata alors qu’il s’agissait d’une jeune fille blonde qui se précipita dans les bras de Lord Harrington. Miki sourit en se disant qu’ils avaient de la ressource dans cette famille et que même cette frêle jeune fille pouvait réserver des surprises.

 

  • Tu as failli étrangler ton propre père, mon cœur !
  • Excuse-moi, Papa, mais je n’attendais plus d’aide, j’ai cru que c’était le garde et il fallait que je sorte.
  • Ce n’est rien, heureusement que j’ai toujours de bons réflexes. Etrangler le garde avec les menottes qui te retenaient prisonnière, bonne idée ! fit-il en souriant à sa fille. Mais au fait, où est Andrew ?
  • Il est là-bas, fit-elle en indiquant le coin de la pièce où ils avaient été menottés. Il faut le sortir de là rapidement, il a besoin de soins.
  • Ne t’inquiète pas, on va vous sortir de là !
  • Il s’en sortira, fit Miki qui venait d’examiner le blessé. Le Doc fera des merveilles, rassurez-vous, fit-elle en souriant à Susan.
  • Qui est ce ? demanda Susan à son père en indiquant Miki.
  • Une amie très précieuse de ton frère apparemment, fit-il en souriant à Miki.
  • John ou Mickael ? Il ne me semble pas vous connaître !
  • Non, ma chérie, ton autre frère, je t’expliquerai !
  • Mon autre frère ? Alors, ce type n’était pas complètement fou, j’ai vraiment un autre frère ?
  • Oui, c’est une longue histoire mais disons pour faire simple que ton demi-frère japonais n’est pas mort. Je te donnerai tous les détails dès qu’on sera sorti de là.
  • Oh, vous avez un peu de temps, il faut qu’on attende le signal, fit Miki.
  • Ah oui, c’est vrai, vous avez raison. Mais je suis plus curieux d’en savoir plus sur votre compte, Mlle Miki. Comment une belle jeune femme comme vous sait-elle se battre ainsi et surtout comment avez-vous rencontré mon fils et son équipe de bras cassés ?
  • Son équipe de bras cassés ! Je tiens à vous préciser que les hommes que vous désignez comme cela sont en fait les meilleurs professionnels du milieu !
  • Vous voulez dire que l’aveugle et le dragueur de pacotille sont des nettoyeurs également ! fit le Duc abasourdi.
  • Exactement ! Et je peux même vous préciser que malgré le fait qu’ils soient à la retraite ils sont toujours d’attaque pour filer un coup de main à Ryô. Je crois que ça les amuse beaucoup d’ailleurs.
  • Et vous ? ajouta-t-il n’osant pas s’imaginer la vérité.
  • Je suis une ancienne mercenaire tout comme mon époux et je les aide volontiers si besoin.
  • Une… ancienne… fit-il en s’étranglant avec sa salive.
  • C’est cela ! Maintenant, je suis à la retraite et je tiens un café avec Falcon mais ça n’empêche pas les petits extras.
  • Un café avec ce géant ! Mais il doit faire fuir tous les clients ! s’exclama Lord Harrington.
  • Décidemment, tel père, tel fils comme on dit.
  • Que voulez-vous dire ? fit le Duc
  • Rien, je me comprends, fit Miki en souriant.
  • Racontez-moi tout ce que vous savez, je veux comprendre cette équipe, je veux tout savoir, s’il vous plaît ! demanda le Duc.

 

Miki sourit et lui expliqua son histoire, la petite fille orpheline au milieu des combats que Falcon avait pris sous son aile en lui apprenant à se battre pour survivre. Elle lui raconta qu’il l’avait retrouvée des années plus tard alors qu’elle voulait l’épouser, non sans mal. Puis elle expliqua, ce qu’elle savait de Falcon avant leur rencontre, son passé lié à celui de Ryô mais pas dans le même camp, ce qui lui avait valu une mauvaise blessure qui quelques années plus tard avait déclenché sa cécité sans pour autant l’handicaper. Et d’ailleurs, même si Ryô devait s’en vouloir, elle savait que son mari ne lui en voulait pas. Elle parla de Mick qui avait été l’ancien partenaire de Ryô aux Etats-Unis mais qui s’était trouvé forcé de prendre sa retraite suite à une blessure dans un combat où Ryô jouait encore un rôle. Mick qui tout comme Ryô avait failli devenir fou à cause de l’absorption d’une drogue créée par l’Union Teope. Elle lui parla enfin d’Hideyuki Makimura, le frère de Kaori et ancien partenaire de Ryô. Elle lui expliqua le combat de cet ancien flic qui était passé du côté sombre afin de faire le bien dans cette ville par tous les moyens et surtout sans la barrière de son métier. Malheureusement, il fut tué par cette même Union Teope et c’est comme cela que le partenariat avec Kaori avait débuté.

 

Bref, elle lui raconta le peu qu’elle savait car même si c’était déjà beaucoup, elle savait bien que Ryô avait eu une vie plus que houleuse et mystérieuse et qu’elle ne savait pas tout.

 

Soudainement le Duc prit conscience de tout ce qui liait ces personnes, il comprenait enfin pourquoi Ryô les considérait comme sa famille car toutes ces personnes étaient liées à lui par la souffrance, la douleur, les combats mais plus important par la plus fidèle des amitiés.

 

Susan avait écouté sans trop comprendre, mais apparemment le point commun à tout ce petit monde de l’ombre, c’était ce Ryô. Et ce Ryô était le frère qu’elle n’avait jamais connu. Il avait survécu, il n’avait pas eu une vie des plus faciles, contrairement à eux et elle en était désolée. Elle n’avait qu’une hâte c’est de pouvoir enfin mettre un visage sur ce prénom. Un grand frère de plus, un grand frère qui était en train de risquer sa vie pour elle alors qu’il ne la connaissait même pas. Puis en y réfléchissant mieux, elle se souvint de Paris et de Gillian qui leur avait présenté des amis japonais, Ryô et Kaori. Elle l’avait vu ce frère et même si aucun lien ne s’était tissé entre eux lors de cette brève rencontre, son frère était venu à son secours et allait affronter le fou furieux qui l’avait enlevée. Elle ne le connaissait pas vraiment mais elle était déjà fière de l’avoir pour frère.

 

Ils attendaient depuis quelques minutes quand une grande explosion se fit entendre. Miki leur indiqua que son mari venait de faire son entrée et qu’il était temps pour eux de tenter une sortie. Cette dernière attrapa Andrew par le bras et le hissa sur ses épaules. Elle demanda au Duc de passer devant avec Susan et ils quittèrent le cachot tout en écoutant les diverses explosions qui éclataient un peu partout dans la propriété. Les voisins allaient avoir droit à un super spectacle son et lumière. Le petit groupe se dirigea vers l’extérieur et tandis que Miki portait le blessé, le Duc et sa fille faisaient place nette sur leur passage. Miki se fit à nouveau la réflexion que Ryô avait décidemment une famille plutôt surprenante.

 

Ils parvinrent jusqu’au mur, où un énorme trou leur permit de sortir sans faire de l’escalade. Ils sortirent de la propriété et rejoignirent le van en même temps qu’une voiture de sport rouge se garait juste à côté. Saeko les observa d’un air interrogatif mais Miki lui demanda s’ils pouvaient utiliser sa voiture pour conduire le blessé chez le Doc. Saeko voulait rester sur place mais elle jeta ses clés à la mercenaire. Cette dernière installa Andrew dans la voiture et partit avec Susan.

 

Pendant ce temps, le Duc, John et Mick regardaient la propriété, un peu anxieux. Apparemment, le combat faisait rage. Ryô et Kaori parviendraient-ils à coincer les chefs, pendant que Falcon s’amusait avec le menu frottin comme il s’amusait à le dire ? Tant de questions que se posaient leurs amis qui patientaient à l’extérieur. Ils n’attendaient qu’un signe pour aller les aider mais rien ne venait ; ils ne pouvaient qu’attendre.


ShanInXYZ  (26.06.2022 à 16:48)
Message édité : 25.09.2022 à 02:07

Chapitre 14

 

John voyait des points bouger sur son ordinateur, apparemment, Ryô et Kaori étaient parvenus à pénétrer dans la maison sans encombre et se rapprochaient de ce qui devait être le salon. Quand ils atteignirent la porte, une explosion retentit à l’extérieur et ils purent entendre les deux personnes présentes dans la pièce jurer en se demandant ce qui se passait. Il était temps d’intervenir et de rendre une petite visite à ces deux trafiquants.

 

Ryô poussa la porte, couvert par Kaori. Il pénétra dans la pièce et regarda dans tous les coins avant de faire signe à Kaori de rentrer. La pièce était vide. Pourtant, ils avaient bien entendu des voix. Ryô appuya sur son oreillette et contacta John.

  • John, tu m’entends ?
  • Oui, je suis là, ça va ?
  • Si on veut !
  • Pourquoi ? fit aussitôt le Duc.
  • On a perdu nos loustics, pourtant ils étaient là, on les a entendus. Il doit y avoir une porte dérobée. Tu les vois, John ?
  • Effectivement, je vois des déplacements ! Avance de quelques pas !
  • Pour quoi faire ?
  • Pour que je vois dans quelle direction tu es par rapport à eux ! Sur mon écran tu n’es qu’un point rouge !

 

Ryô avança de quelques pas et lui demanda si cela suffisait ou s’il fallait qu’il danse également. Ce à quoi John rétorqua que c’était inutile. Pendant ce temps-là, Kaori observait la pièce, elle s’attarda sur la cheminée et son regard fut attiré par un présentoir où reposait un sabre de samouraï. Soudain John hurla dans l’oreillette.

 

  • Sur ta droite ! Ils sont sur ta droite !
  • Il y a une bibliothèque ! indiqua Ryô. Tous ces bouquins, je me demande s’il les a tous lus ou si c’est juste pour la frime ?
  • C’est vrai que toi, tes bouquins, tu les dévores littéralement, intervint Mick en rigolant.
  • Très drôle, l’Amerloque ! A votre avis, c’est simplement une cachette pour planquer ses revues coquines ou c’est un passage pour se tirer ?
  • Maintenant, ils bougent en direction du Nord, ils s’échappent ! hurla John.
  • Arrête de crier ! Je ne suis pas sourd ! Compte sur moi pour les coincer ! Alors comment ça s’ouvre fit-il en s’approchant de l’imposante bibliothèque qui recouvrait tout un pan de mur. Le temps que je trouve le système ils auront pris trop d’avance.
  • Quelqu’un a besoin d’une porte ? demanda Falcon en pénétrant dans le salon.
  • Tiens, t’as déjà fini ! Eh bien comme tu le dis souvent quand il n’y a pas de porte, il n’y a qu’à en faire une ! A toi de jouer ! fit Ryô en indiquant le mur à Falcon et en s’écartant.

 

Un énorme bruit retentit dans la pièce, puis des miettes de livres s’envolèrent dans la pièce, accompagnées d’un grand nuage de poussière. Une fois les débris retombés, Ryô pu constater qu’il y avait effectivement un couloir derrière la bibliothèque, il en informa ses amis par radio et s’apprêtait à s’y engager quand Kaori le retint en lui posant une main sur l’épaule. Il se retourna pour découvrir son épouse avec un sabre à la main.

 

  • Tu comptes faire quoi avec ce cure-dents ?
  • Arrête de faire l’idiot et regarde plutôt le dessus de la cheminée ! Cet engin avait apparemment un jumeau et il n’est plus là, fit-elle en lui montrant le présentoir vide.
  • Tu veux dire que l’un de ces abrutis a pris un de ces engins pour se défendre !
  • Exactement, donc moi je prends l’autre, on sait jamais !
  • Ryô ! Kaori ! Faites attention ! hurla Saeko dans la radio.
  • Tiens mais c’est mon inspectrice préférée! fit Ryô en rigolant. Mais qu’est-ce que tu peux bien faire là ? fit-il d’un ton faussement étonné.
  • Arrête de plaisanter ! C’est important ! Akkeshi est un champion en arts martiaux, il a eu plusieurs médailles et sa spécialité c’est le sabre !
  • Tu ne crois pas qu’un magnum c’est plus efficace qu’un sabre ?
  • Sûrement, mais méfiez-vous tout de même ! fit Saeko.
  • T’inquiète pas ! Il ignore que j’ai la spécialiste du coupage en rondelles avec moi !
  • La quoi ? fit le Duc interloqué.
  • Disons que pour votre entraînement à l’épée, vous auriez mieux fait de demander à Kaori, fit Ryô avant de se rendre compte qu’il aurait mieux fait de la fermer.
  • Vraiment ? Mais comment ça ?
  • Mais on en sait rien, fit Mick. Personnellement, tout ce que je sais c’est qu’avant d’aller faire un tour en Europe, notre Kaori était une vraie catastrophe ambulante avec les armes et qu’à son retour elle était devenue une experte.
  • A son retour d’Europe ? Fiston ! Je crois que tu auras des trucs à m’expliquer un peu plus tard !
  • Ouais, on verra ça, répondit Ryô d’un ton évasif. Maintenant on y va, sinon les deux autres vont nous filer entre les doigts. John ! Tu les vois ?
  • Toujours en direction du Nord.
  • Ya quoi au Nord de la propriété ?
  • Attends je regarde ! Il y a un grand bâtiment, on dirait un hangar, je pencherais pour un garage, fit John.
  • Un garage de cette taille ? fit Mick.
  • La drogue ça rapporte, mon petit, intervint le Duc en lui tapotant l’épaule comme à un petit garçon. Et pour peu, que notre homme soit un amateur de belles cylindrées, il y a de fortes chances qu’il se dirige vers le seul endroit où il a tous les moyens de locomotion à sa disposition.
  • On n’a pas moyen de voir ce qui se passe dans ce garage, fit Ryô.
  • Oui, c’est vrai ça, dit Mick, il doit les surveiller ses bébés, le Akkeshi !
  • Peut-être qu’il y a une caméra de surveillance et que je peux la capter, fit John.
  • T’aurais pas pu y penser avant, si ça se trouve il y en a plein la baraque des caméras ! Bon, en attendant, nous on avance, fit Ryô.

 

Kaori et Falcon le suivirent dans le passage mal éclairé tout en restant sur leurs gardes. Pendant ce temps-là, John avait capté la surveillance du garage et Mick faisait l’inventaire des voitures en bavant d’envie.

 

  • Oh mon Dieu, c’est pas vrai !
  • Qu’est qui se passe, Mick ? demanda Ryô aussitôt sur ses gardes.
  • Tu verrais les bagnoles qu’il a !

 

A cet instant précis, Ryô vit passer une libellule conduisant une Ferrari poursuivie par un corbeau au volant d’une Porche.

 

  • Crétin !
  • Il a la dernière Ferrari, la Enzo et aussi une F40 sans compter la F50.
  • Sans blague ! fit le nettoyeur d’un ton vraiment passionné.
  • Nom d’un chien, une Venturi 400 GT, une Dodge Viper GTR, une Mercedes SLK… Fais pivoter la caméra, Junior ! fit Mick avec des étoiles dans les yeux. Tiens, une Clio V6, une RX7, une Jaguar XX8, une Austin Martin, une Corvette C6….
  • Arrête Mick, on dirait un gamin dans un magasin de jouets !
  • Oh une mustang GTR ! Une limousine, bof. La Lamborghini Gallardo !! Un Hummer et Une Porsche 911 Carrera S. Waouh !!!!
  • Il me semble que je ne t’ai pas demandé un inventaire !
  • Nom d’un chien, il a même la Mercedes Mac Laren GTR !
  • Tu m’en diras tant ! Au fait, on voit de la lumière, on doit être presque arrivé, vous ne voyez pas nos deux types ?
  • Ah si, les voilà ! Et en effet, ils ont bien un sabre, plus un fusil mitrailleur et des pistolets. Ils n’ont pas l’intention d’être pris à mon avis.
  • On fonce !!!! fit aussitôt Ryô en courant vers le bout de passage.
  • Ben, dépêche-toi car Akkeshi vient d’appuyer sur la télécommande pour ouvrir le garage, fit Mick. Maintenant reste à savoir quelle voiture il va choisir.
  • Je vois pas le rapport ? fit Ryô énervé par Mick et sa soudaine folie des voitures.
  • Suivant son choix, on saura quelle chance tu as de les rattraper ! Mince, ils prennent la Mercedes, là on est mal.

 

Ryô, Kaori et Falcon pénétrèrent dans le garage à l’instant où la voiture démarrait en trombe et filait dans la rue.

 

  • Bravo, ce n’est pas avec notre van qu’on va les rattraper, fit Mick avec une moue.
  • Tais-toi, donc ! Dis-moi l’expert, dans toutes ces belles carrosseries y en a une qui peut rivaliser avec la voiture de tes rêves qui vient de s’échapper ?
  • Peut-être, j’ai pas tout vu, voyons voir, fit-il en regardant l’écran pour y découvrir ses trois amis. Elles sont toutes rapides mais à ce point….. Attends ! Tu peux me lire ce qu’il y a marqué sur la voiture devant toi, celle qui est un peu planquée par le mur.
  • Veron et alors ?
  • Veron ! Bugatti Veron ? demanda Mick tout en sautant sur place.
  • Apparemment !
  • Bingo, il a dû oublier qu’il l’avait achetée, parce moi ce serait celle-là que j’aurais pris, fit Mick en souriant.
  • Compris, Mick, fit Ryô avec un sourire en coin. Allez en route. John, tu gardes le van, le Duc conduira.
  • Moi, je prends celui-là, fit Falcon en se dirigeant le 4x4 américain.
  • Ça marche, fit Ryô. Mick et Saeko, venez choisir vos nouveaux jouets, on a une course à faire !
  • Génial, hurla Mick tandis qu’il se ruait dans la propriété pour choisir son véhicule suivi par une Saeko qui se demandait quel âge il avait !

 

Ils n’avaient pas atteint le bâtiment que déjà, ils virent passer un véhicule à grande vitesse qui tourna dans la rue sur deux roues et qui filait déjà à la poursuite des fuyards. Le 4x4 ne tarda pas à prendre le même chemin.

 

Le Duc prit le volant de la camionnette et John lança un programme satellite pour repérer les voitures. La course poursuite était en marche.


ShanInXYZ  (03.07.2022 à 17:11)
Message édité : 25.09.2022 à 02:09

 

Chapitre 15

 

La Mercedes Mc Laren filait à toute allure à travers les rues, ils n’hésitaient pas à griller les feux rouges. Heureusement qu’on était en pleine nuit car cela limita les accidents. Derrière, Ryô était au volant de la Veron et commençait à les rattraper. Kaori s’accrochait à son siège.

 

Bientôt le van fut dépassé par une Porsche et une Ferrari qui se joignirent à la poursuite. Le Duc rageait légèrement car à côté des autres voitures, la camionnette donnait l’impression de ne pas avancer. 

 

Akkeshi maîtrisait bien la conduite de sa voiture et parvenait à maintenir Ryô et ses amis à bonne distance. Saeko avait sans doute oublié de préciser qu’il était sûrement champion automobile, si ça se trouvait. Bref, à un moment, il tourna brusquement dans une rue plus étroite et fila comme une fusée. Ryô qui n’avait pas l’habitude de la voiture essaya de faire de même mais la voiture s’écrasa contre le mur. C’est à ce moment-là qu’il se demanda s’il n’aurait pas dû prendre le char d’assaut qu’avait emprunté Falcon, là ce serait le 4x4 qui aurait gagné, pas le mur.

 

Enfin, l’avantage avec ces voitures de luxe c’est qu’elles ont aussi beaucoup d’airbags donc même si la voiture était en morceaux, nos héros étaient entiers, eux. D’ailleurs, Ryô fut obligé de tirer dedans afin de pouvoir s’extirper de la voiture. Une fois sorti du véhicule, il la regarda avec une grimace. Mick allait l’assassiner pour avoir massacré une si belle voiture mais il n’avait pas le temps. Il aperçut une voiture de sport garée non loin de là et décida de l’emprunter.

 

Quelques instants plus tard, Mick et Saeko qui venait de dépasser Falcon découvrirent ce qui était arrivé à la Veron et Mick se mit à pleurer devant un tel gâchis. Saeko, elle, s’intéressait plutôt à ce qu’il était advenu de Ryô et Kaori. Equipée d’une oreillette, elle demanda à John s’il était en contact avec Ryô.  Apparemment ce dernier avait emprunté une autre voiture et il avait continué la poursuite. Elle démarra en trombe et Mick la suivit malgré son gros chagrin. John eu vite fait de les mettre sur la piste des deux voitures. Ils reprirent donc la poursuite et finirent par apercevoir Ryô au volant d’une Golf Cabriolet.

 

La Mac Laren filait en direction du port suivie par une Golf moins puissante mais que Ryô maîtrisait mieux. A ce moment-là, Ryô demanda à John de lui confirmer qu’il y avait bien un héliport dans les parages.

 

  • Exact, tout de suite après le port, indiqua John
  • Ces salauds veulent se tirer par la voie des airs, fit Ryô passablement énervé. On fonce.
  • Ryô, ils sont plus rapides, ils y seront avant nous, fit Kaori.
  • Peut-être, mais ils vont pas décoller, ça je te le garantis !
  • Mais que veux-tu faire ?
  • Tu vas voir ! fit-il avec un clin d’œil.

 

Ils venaient de dépasser le port et voyaient l’héliport. La Mercedes venait de se garer et les deux hommes couraient vers l’hélicoptère.

 

  • Bon sang, comment ça s’enlève ce machin ? s’énerva Ryô en essayant de décapoter.
  • Chéri, tu crois que c’est une bonne idée de faire ça en roulant ? demanda Kaori.
  • T’inquiète pas c’est automatique, fit-il sûr de son coup.

 

Il parvint à débloquer la manette pour décapoter mais la bâche s’envola sous l’impulsion de la vitesse et manqua d’atterrir sur Mick qui l’évita de justesse d’un coup de volant.

 

  • On t’a jamais dit qu’il ne fallait pas décapoter en roulant ! cria l’Américain dans la radio. T’aurais pu me tuer, imbécile !
  • Tu gueules comme un putois, mais t’es toujours en vie, alors tais-toi ! rétorqua le Japonais. Chérie, tu peux prendre le volant ?
  • C’est à moi que tu parles ? fit Mick un peu étonné.
  • Mais bien sûr, j’attends que tu te télétransportes dans ma voiture, crétin ! Si tu permets, je parle à ma femme !
  • Oups, désolé, je croyais que tu m’avouais enfin tes sentiments ! fit Mick en rigolant.
  • La ferme, Mick ! crièrent deux voix dans l’oreillette.

 

Kaori se glissa sur le siège conducteur et Ryô se mit debout dans la voiture, appuyé contre l’arceau. Il se mit en position pour tirer alors qu’ils approchaient de l’héliport et que les fuyards étaient presque parvenus jusqu’à l’appareil. Il visa le rotor qui explosa et les deux nouveaux amis de City Hunter durent se replier.

 

La Golf se gara sur la piste d’envol face à Akkeshi et Guttierez. L’un brandit son sabre tandis que l’autre avait une mitraillette. Kaori et Ryô descendirent du véhicule. Elle, avec l’autre sabre et Ryô avec son Python. Le duel allait commencer.

 

Akkeshi se rua sur Kaori, persuadé qu’il n’avait rien à redouter d’une frêle jeune femme. Mais il fut étonné par sa promptitude à parer ses coups de sabre. De son côté, Guttierez déchargea son chargeur en essayant de toucher Ryô mais sans succès. Il finit par prendre son pistolet et tenta le tout pour le tout, il toucha Ryô à l’épaule mais ce dernier lui explosa le genou avec une de ses balles.

 

Entretemps, toute l’équipe était arrivée sur les lieux et le Duc regardait étonné, Kaori en pleine action. Elle avait une dextérité dans le maniement du sabre qui le laissait sans voix. Ryô était blessé à l’épaule mais son adversaire était désormais à terre, il allait sûrement se rendre c’était le mieux qu’il puisse faire. Mais non, Guttierez ne voulait pas que City Hunter gagne encore une fois, il voulait le tuer, lui faire le plus de mal possible. Alors, il sortit une seconde arme et visa Kaori, Ryô s’interposa et pris une autre balle mais cette fois dans la jambe. Guttierez se mit à rire et continua à tirer en direction de Kaori tandis que Ryô faisait un rempart de son corps tout en essayant tant bien que mal de détourner les balles de leur objectif. Guttierez insulta Ryô et jura à ce dernier qu’il le ferait souffrir en tuant sa femme, avant de tirer à nouveau en direction de Kaori. Ryô le regarda d’un air mauvais et lui tira une balle en plein cœur. On ne s’attaquait pas à la femme de City Hunter sans conséquences, il aurait dû le savoir.

 

Quant à Kaori, elle donnait un cours particulier à Akkeshi qui essaya de l’avoir avec un coup de son cru et qu’il croyait imparable. Son coup pouvait être fatal car le but final était de décapiter son adversaire. Malheureusement pour lui, Kaori fit une parade excellente et bloqua le sabre. Ensuite, elle lui fit un coup à sa sauce en lui faisant perdre son arme et il se retrouva face au sabre de son adversaire avant même de s’en rendre compte. Elle s’arrêta juste avant que le sabre ne s’enfonce dans le cœur et Akkeshi s’effondra sur le sol tellement il avait eu peur.

 

Remis de son émotion, il essaya bien de prendre son revolver mais une inspectrice de choc lui écrasa la main et lui mit les menottes.

 

Pendant ce temps-là, Kaori s’était précipitée vers Ryô, il était blessé et elle était inquiète mais il lui dit que ce n’était que quelques égratignures. Par contre, il lui indiqua qu’elle devrait conduire à sa place pendant quelque temps. Puis il lui sourit et ils s’embrassèrent passionnément sous le regard de toute cette fine équipe.


ShanInXYZ  (10.07.2022 à 17:28)
Message édité : 25.09.2022 à 02:42

Chapitre 16

 

Les bandits mis hors d’état de nuire, Ryô fit un bref séjour chez le Doc mais rejoignit vite son foyer. D’ailleurs, ils avaient des invités et un certain Duc, avait beaucoup de chose à lui demander et il ne savait pas ce qu’il allait lui raconter.

 

Kaori alla le chercher à la clinique et quand il arriva devant la porte de l’appartement il hésita entre l’ouvrir et se sauver en courant. Sa nouvelle famille l’attendait de pied ferme. Il prit son courage à deux mains et constata que non seulement ses amis l’attendaient mais que la maison était envahie par des Anglais ! Ils n’étaient que trois mais pour Ryô c’était trois de trop, un vrai débarquement !

 

Soudain, une jeune fille blonde se jeta dans ses bras et le serra contre elle.

 

  • Merci, grand frère, fit Susan avec son plus beau sourire.
  • Hum, grand frère ? Ah oui, il paraît.
  • Je suis contente de te connaître enfin et surtout je suis fière d’être ta sœur.
  • Vraiment ?
  • Tu m’as sauvée ! Et puis Andrew aussi d’ailleurs !
  • Andrew ? Ah, tu veux dire le mar….. euh, oui, Andrew, comment va-t-il ?
  • Ton ami, le docteur, l’a soigné très efficacement, il est presque sur pied. Papa a préféré le faire transférer dans une vraie clinique mais il sera bientôt là.
  • Tant mieux… Un de plus, c’est une invasion, fit-il tout bas à l’attention de Kaori qui lui fila un coup de coude.
  • Et toi comment te sens-tu ? demanda Susan.  Mieux j’espère ! En tout cas ne t’inquiète pas, je vais te chouchouter !

 

A ce moment-là, Ryô entendit Mick et Falcon, qui observaient la scène depuis son arrivée, éclater de rire et il leur jeta un regard noir.

 

Ça lui faisait tout drôle de voir cette sœur lui témoigner autant d’amour fraternel, alors qu’elle ne le connaissait même pas. Lui, l’homme qui avait survécu dans l’ombre, la souffrance et la douleur, il n’avait pas l’habitude qu’on le traite ainsi. Grâce à Kaori, il avait découvert l’amour et la tendresse mais ce n’était pas la même chose et ça lui faisait tout drôle. Il se laissa tout de même entraîner jusqu’au canapé par Susan qui l’installa confortablement en lui ajoutant des coussins dans le dos et un autre sous sa jambe blessée qu’il venait de poser sur la table du salon.

 

Elle partit ensuite dans la cuisine en disant qu’elle allait préparer du thé pour tout le monde. C’est le moment que choisirent Mick et Falcon pour charrier Ryô sous l’œil amusé de Miki et Kazue. Kaori leur fit un sermon, en leur indiquant que ce n’était pas bien de se moquer de Ryô et encore moins de Susan et de sa gentillesse. Ce à quoi le Duc et son fils ne purent s’empêcher d’éclater de rire.

 

Devant le regard interrogatif des époux Saeba, Lord Harrington leur expliqua qu’en effet sa fille ne manquait jamais de bonne volonté mais qu’en dehors de ses dons pour le combat c’était malheureusement une catastrophe ambulante dans tout ce qu’elle entreprenait. Il demanda d’ailleurs à John d’aller aider sa sœur afin d’éviter une explosion soudaine dans la cuisine. Puis il continua en expliquant que sa fille adorait aider, soigner mais qu’à la fin c’était plutôt les patients qui en pâtissaient ! La malheureuse personne victime de ses bons soins avait bien souvent de grandes chances d’avoir des accidents malencontreux. Il leur raconta le souvenir d’une fois où son fils Michaël s’était retrouvé à l’hôpital et qu’elle avait voulu arranger la position du lit avec la télécommande, résultat il s’était retrouvé coincé au milieu d’un lit dont les deux côtés s’étaient rejoints malencontreusement et avait failli l'étouffer !

 

Le Duc allait continuer ses anecdotes quand Susan arriva de la cuisine suivie de près par son frère. Elle portait un plateau avec une théière et des tasses ; elle posa le plateau sur la table basse et distribua une tasse à chaque personne présente. Elle fit ensuite le service en remplissant chacune des tasses. Quand fut arrivé le tour de Ryô, elle eut soudain un sursaut en se souvenant qu’elle avait promis à Andrew de l’appeler mais ce mouvement mal venu eut pour effet de lui faire louper la tasse de Ryô et le liquide bouillant se déversa sur une partie sensible de son anatomie. Il vira aussitôt au rouge écrevisse puis se mit à hurler tout en gesticulant. Susan mit sa main devant sa bouche et lui dit « désolée, je ne l’ai pas fait exprès ! ». Ryô regarda le Duc qui lui sourit d’un air qui semblait vouloir dire « je t’avais prévenu !»

 

Susan alla chercher de quoi nettoyer à la cuisine et Ryô en profita pour demander à Lord Harrington de bien vouloir prier sa charmante fille de s’occuper de son mari et pas de lui. Mais ce dernier eut un sourire énigmatique qui ne présageait rien de bon pour notre nettoyeur. Il se mit à soupçonner le Duc de se servir de sa fille pour se venger un petit peu de ses moqueries précédentes et peut-être bien afin d’obtenir ce qu’il voulait savoir. Il avait décidé de le torturer !

 

Heureusement Kaori vint à sa rescousse. Après avoir été discuter avec sa belle-sœur qu’elle avait suivi à la cuisine, elle lui fit comprendre qu’en tant qu’épouse de Ryô et sans vouloir la vexer, elle préférait s’occuper de lui elle-même et que Susan aurait donc tout le loisir de s’occuper de son mari à elle. Cette dernière fut enchantée et elle laissa la direction des opérations à Kaori. Puis elle alla faire une bise sur la joue de son grand frère, tout en lui disant qu’elle le laissait aux bons soins de sa charmante épouse et qu’elle filait s’occuper de son cher et tendre Andrew. Elle disparut après avoir convenu que dès qu’Andrew pourrait sortir de l’hôpital, ils viendraient les rejoindre et passeraient de bons moments en famille. Le Duc n’en revenait pas et Ryô remercia le ciel de son infinie bonté envers lui. Quel soulagement, enfin jusqu’à la guérison du marin pêcheur !

 

Susan croisa Saeko sur le palier et cette dernière pénétra dans l’appartement pour voir que toute la fine équipe était présente. Kaori, qui sortait de la cuisine toute souriante avec un plateau de gâteaux, l’invita à se joindre à eux. Tout le monde s’installa confortablement autour de la table et aussitôt la conversation partit sur les deux trafiquants. Saeko leur apprit que tout le réseau avait été démantelé et que ses confrères avaient fait une superbe prise de marchandises diverses et variées dans la maison de Akkeshi. Par contre, elle avait encore quelques détails à éclaircir pour son compte personnel. Devant le regard interrogatif de Ryô, elle montra John et son père du doigt.

 

  • Vas-tu enfin, m’expliquer, qui sont ces deux-là ?
  • Des amis, simplement des amis, répondit vivement Ryô.
  • Ne te fiche pas de moi, je sais parfaitement que ce type est le vieux fou que j’ai eu au téléphone, celui qui était soi-disant un clochard complètement saoul ! Or, d’après ce que j’ai pu apercevoir en arrivant chez Akkeshi, il était plutôt habile pour se débarrasser des gardes afin que Miki puisse ramener le blessé dehors sans problèmes. La jeune fille aussi, se débrouillait plutôt bien.
  • Je ne vois pas de qui tu veux parler, fit Ryô. Quelle jeune fille ? Tu divagues, je l’aurais remarqué !
  • Ah oui, je divague ! Et ce n’est peut-être pas elle que j’ai croisé devant ta porte ?
  • Mince, fit Mick en pouffant.
  • Eh bien, charmante demoiselle, je vais vous répondre, fit le Duc d’un ton mielleux. Cette jeune femme qui vous intéresse tant est ma fille et c’est aussi l’épouse du blessé que vous avez vu. D’ailleurs, je tiens à vous remercier pour votre collaboration fortuite au moment de son évacuation, c’était très gentil de votre part de nous prêter votre voiture.
  • Hein, de quoi ? fit une Saeko qui ne comprenait rien. C’est donc votre fille ! Et lui ? continua-t-elle en indiquant John, c’est votre fils, peut-être ! fit-elle en croyant que le Duc se fichait d’elle.
  • Parfaitement, comment vous avez deviné ? rétorqua Lord Harrington tandis que Saeko tombait à la renverse.
  • Très bien, donc c’est une histoire de famille, une famille pas ordinaire à ce que je vois ! Vous êtes quoi, des tueurs à gages, des nettoyeurs, des privés ?
  • Saeko, tais-toi, tu t’enfonces ! intervint Ryô.
  • De quel droit, tu m’ordonnes de me taire ?
  • Oh, ce n’est pas un ordre c’est juste un conseil, c’est pour t’éviter des ennuis.
  • Des ennuis, elle est bien bonne celle-là ! Que veux-tu qu’il m’arrive, tes amis voudraient me tuer peut-être ?
  • Ce n’est pas dans leur intention, mais ta hiérarchie n’apprécierait pas que tu te mêles de cette histoire.
  • Ma hiérarchie ! Mais qu’est-ce qu’elle vient faire là-dedans ?
  • Tu ne te souviens pas, on t’a dit de te mêler de tes affaires quand tu as cherché certaines infos. Certes, je t’avais demandé de le faire mais à ce moment-là, je ne savais pas dans quoi je mettais les pieds !
  • Quoi !!!!!! Ne me dis pas que cette famille a un rapport avec cet espion anglais ?
  • D’accord, je ne te le dirais pas !
  • Ryô ! Tu te trouves drôle sans doute ! hurla Saeko en le menaçant avec la théière.
  • D’accord, disons que, oui, ils ont un rapport avec cet espion mystérieux.
  • C’est l’un d’entre eux, fit-elle en parlant à l’oreille de Ryô.
  • Bon d’accord, je vais tout te dire mais tu dois me promettre de ne rien dévoiler à personne !

 

Saeko accepta et attendit les explications de Ryô.

 

  • Alors, lui c’est James Bond et lui c’est Austin Power, fit-il en indiquant John puis son père. Et la jeune fille, c’est Mata-Hari !

 

Tout le monde tomba à la renverse tandis qu’une théière s’écrasait sur la tête de Ryô, Saeko n’avait pas un grand sens de l’humour apparemment ou alors elle avait dépassé son quota concernant Ryô.

 

  • Tu vas finir par me dire la vérité, oui ou non ?
  • Ok, disons que c’est les trois, fit Ryô en rigolant.
  • QUOI !!!! fit-elle en cherchant un autre objet à lui balancer à la figure.
  • Vous voulez bien lui expliquer, Lord Harrington ? fit Ryô. Elle commence à m’énerver à force de me hurler dans les tympans à chaque phrase que je prononce !
  • Très bien, je vais vous expliquer, fit le Duc.
  • Vous êtes cet espion, l’âme d’argent ? demanda précipitamment Saeko.
  • Si on veut, disons plutôt que je l’ai été comme la plupart des membres de ma famille.
  • Comment ça ?
  • Ce surnom a été porté par tous les membres mâles de la famille qui ont fait partie des services secrets de sa Majesté.
  • Donc, vous l’avez été et maintenant ?
  • Je suis à la retraite et c’est mon fils qui a repris le flambeau tout comme son frère aîné l’avait déjà repris avant de lui laisser cette tâche quand il s’est marié.
  • Et votre fille, c’est une espionne ?
  • Non, mais elle sait se défendre, ça je vous le concède, avec trois espions dans la famille, il lui était facile d’apprendre. Ca fait au moins une chose qu’elle sait faire, fit-il plus bas en secouant la tête d’un air désespéré, sans se rendre compte qu’il l’avait dit tout de même assez fort pour que tout le monde entende.
  • Mais quel rapport avec Akkeshi ? fit Saeko curieuse.
  • Son comparse, Guttierez, avait enlevé ma fille et son mari. Il en avait après moi, il voulait se venger.
  • Et qu’est-ce que tu fous dans cette histoire, toi ? fit-elle à Ryô.
  • Il voulait se venger de moi également. On lui avait fait du tort par le passé, chacun de notre côté et il a voulu faire d’une pierre deux coups.
  • Mais quel rapport entre vous deux ?
  • Le PCP, fit Ryô.
  • La poussière d’ange ! Mais comment ? fit Saeko étonnée.
  • Notre espion, ici présent, l’avait empêché d’en faire commerce, il y a quelques années, mais notre homme était persévérant et il a proposé sa drogue à Kaïbara.
  • Donc vous le connaissiez tous les deux et ils voulaient seulement se venger ?
  • Oui ! fit Ryô d’un ton imposant car il n’avait aucune envie d’expliquer ses histoires de famille à Saeko.
  • Mais vous m’avez l’air bien complice pour des personnes qui ne se connaissaient pas avant cette affaire et puis je trouve qu’il y a une ressemblance entre ce vieil espion et toi.
  • Laquelle ? firent aussitôt les deux personnes incriminées.
  • Ne me dis pas que je ressemble à ce vieux machin ! fit Ryô d’un ton offensé.
  • Dis donc, Ryô Saeba, tu veux bien surveiller tes paroles, ce n’est pas une façon de parler à son…. Hum, à ses aînés ! rétorqua le Duc. Décidemment il faudra que tu apprennes les bonnes manières !

 

Saeko se mit à rire et les deux individus se tournèrent vers elle, étonnés. Ils ne comprenaient pas son attitude et lui en demandèrent aussitôt la raison. Elle expliqua qu’elle n’avait pas remarqué une ressemblance physique entre eux mais quelque chose dans leur comportement.

 

  • De quoi tu parles ? demanda Ryô.
  • Du fait que ce « Lord », comme vous l’appelez, ait les mains baladeuses, tout comme toi, lâcha-t-elle tandis que le reste de l’assemblée tombait à la renverse.
  • C’est pas possible, fit Kaori. Vous n’avez pas osé ? demanda-t-elle au Duc.
  • Oh que si, il a osé pendant que je vous parlais à la radio dans le van, fit-elle en regardant Lord Harrington de travers.

 

A ce moment-là, tout le monde se tourna vers le Duc qui vira au rouge puis se mit à tousser et manqua de s’étouffer.

 

  • Donc, c’est bien génétique, finit par dire Mick, mort de rire.
  • Génétique ? Qu’est-ce que tu veux dire ? fit Saeko en attrapant l’Américain par le col alors qu’il tentait une évasion.
  • Ben, c’est que…
  • Il veut dire que Ryô est mon fils, finit par dire le Duc qui était sorti de son silence.
  • QUOI !!! Mais je croyais que tu étais orphelin, que tes parents étaient morts dans l’accident !
  • C’est ce que je croyais aussi, mais c’est pas le cas. Je me retrouve avec un paternel plus collant que de la super glue, deux frères et une sœur, sans compter les pièces rapportées, le marin-pêcheur, la belle-sœur, les neveux et la belle-maman. T’imagine, moi qui croyais être tranquille !

 

Saeko se rassit tout doucement sous le choc et des libellules avec le drapeau anglais se mirent à tourner autour de sa tête, accompagnées par des corbeaux brandissant le drapeau japonais.

 

  • T’en rates pas une, toi, ça t’amuse, t’as qu’à mettre une annonce dans le journal tant qu’à faire ! hurla Ryô après Mick qui cherchait un endroit où se cacher.
  • C’est sorti tout seul ! Et puis c’est pas ma faute à moi si « Papy fait de la Résistance » a les mains baladeuses !
  • C’est vrai ça, fit Kaori. Qu’est-ce qui vous a pris, un gentleman comme vous ?
  • D’autant que les Anglais, ils sont plutôt réputés pour être coincés ! ajouta Mick.
  • Mais, il y a forcément une erreur ! s’insurgea le Duc. Cette jeune femme s’est méprise sur mes intentions. J’avais perdu quelque chose…
  • Et vous le cherchiez dans mon corsage ? fit soudainement Saeko qui venait de revenir à la réalité.
  • Mais enfin, pour qui me prenez vous, je ne suis pas comme ça, il y a forcément une erreur, c’est un malentendu.
  • Ben voyons, tel père, tel fils ! Vous êtes peut-être anglais mais vous m’avez l’air d’un sacré coureur, rappelez-moi combien vous avez eu de femmes ? intervint Mick d’un ton terminé.
  • Mais enfin, vous divaguez, effectivement, j’ai eu plusieurs épouses mais je ne vois pas le rapport. Quant à l’incident du van, je ne sais pas comment l’expliquer je me souviens avoir cherché une des oreillettes sur la table, il m’a semblé frôler quelque chose mais je ne pense pas que ce soit ce que vous pensez.
  • Ben voyons, on est tombé sur l’étalon de Londres et en plus il nie en bloc !
  • Tu m’as bien l’air pressé de l’accuser ? fit soudain Kaori.
  • Ben, les preuves sont là, non ?
  • Tu n’étais pas dans le camion, toi aussi ?
  • Kaori, comment ose-tu penser ça de moi, tu me fends le cœur, fit Mick indigné.
  • Ouais, en tout cas, je ne sais pas lequel des deux a fait le coup mais croyez bien qu’il aura droit à une punition digne de ce nom !
  • C'est-à-dire, demanda le Duc en avalant sa salive de travers.
  • De ce genre-là, fit-elle en sortant une énorme massue estampillée « Châtiment divin spécial pervers » avant de la poser lourdement sur la table du salon.

 

Aussitôt quatre hommes reculèrent précipitamment, maintenant il s’agissait de trouver le coupable. Kaori venait d’inventer un nouveau Cluedo à sa sauce, pas de chandelier ni de Colonel Moutarde, mais trois suspects dans un jeu de mains mal placées. Le quatrième homme, lui, était hors-jeu puisqu’il était avec elle au moment du crime mais il avait reculé tout de même, juste par réflexe. Ryô, les massues, il a l’habitude donc quand il en voit une, il recule par instinct de conservation !

 

Donc il ne restait que Mick, le Duc et John. Lequel avait fait le coup ? Mick avait de sérieux antécédents et s’était empressé d’enfoncer le Duc. Le Duc avait changé de couleur à l’annonce des faits mais ce n’était pas une preuve. Quant à John, ce n’était pas le genre, enfin, peut-être qu’il cachait bien son jeu. Une seule chose à faire, interroger la victime.


ShanInXYZ  (17.07.2022 à 17:51)
Message édité : 25.09.2022 à 02:43

Chapitre 17

 

Kaori se tourna vers Saeko qui était complètement hallucinée devant ce spectacle et l’entraîna vers la cuisine. Elle demanda à Kazue et Miki de venir avec elles pour l’aider à mettre quelques points au clair. Avant de refermer la porte de la cuisine, Kaori pria Falcon de bien vouloir surveiller les trois suspects.

 

Ryô se mit à rire et s’extirpa du canapé pour aller, en sautillant sur un pied, s’installer dans un fauteuil en face. Il dit à Umibôzu de faire de même et invita Mick, le Duc et John à s’asseoir dans le sofa afin d’attendre les conclusions de l’enquête.

 

  • Ryô, mon ami, tu me crois, tu sais que ce n’est pas moi ! Dis-leur, s’il te plaît ! implora Mick.
  • Oui, effectivement, je sais qui c’est et je plains le fautif, car quand elles auront fait les mêmes déductions que moi, il aura intérêt à numéroter ses abattis ! rétorqua Ryô en rigolant. T’es pas d’accord avec moi, Umi-Chou ?
  • Arrête de m’appeler comme ça ! grommela le géant. Mais effectivement, le coupable va le sentir passer !
  • Qu’est-ce que vous voulez dire ? demanda le Duc.
  • Eh bien, voyez-vous, dans la pièce là-bas, sont réunis la moitié de City Hunter, une inspectrice de police, une ancienne mercenaire, une infirmière et croyez-moi ça va faire à coup sûr un mélange détonnant pour non seulement percer à jour « Monsieur J’ai les Mains Baladeuses » mais de plus pour lui trouver le châtiment qui lui fera regretter son erreur !
  • Donc l’autre femme est une infirmière, fit John constatant ce fait sans avoir l’air de trop s’inquiéter.
  • Effectivement et elle est capable d’utiliser du sérum de vérité afin de vous faire avouer et j’aime autant vous dire que s’il s’agit de Mick, c’est un homme mort ! rigola Ryô.

 

Ils avalèrent tous les trois leur salive avec difficulté pendant que Ryô jubilait en attendant la sentence.

 

Pendant ce temps-là, dans la cuisine, la conversation était très animée.

 

  • Ecoute, Kaori, je t’arrête tout de suite, je suis sûre de mon fait, fit Saeko.
  • Tu es sûre que c’est lui ? tu n’as même pas un petit doute ? rétorqua Kaori.
  • Je te rappelle que je suis inspectrice de police, j’ai l’habitude d’observer ce qui se passe autour de moi, même si je dois avouer que je ne m’attendais pas à une attaque de ce genre dans un moment pareil. C’est sans doute pour ça que le fautif a réussi son coup.
  • Si c’est Mick, je l’étrangle, fit soudain Kazue qui commençait à ressembler à une cocotte-minute.
  • Ça c’est peu probable, fit Saeko. Avec Mick, j’ai l’habitude, je le sens venir à des kilomètres, si cela avait été lui, il se serait retrouvé avec un de mes talons entre les dents !
  • Et John ? fit Miki peu convaincue.
  • John ? Ah, c’est le fiston, fit Saeko. Non, il vous guidait grâce à l’ordinateur et d’après ce que j’ai pu voir il est plutôt consciencieux, sérieux et à moins d’avoir un troisième bras je vois pas comment il aurait fait !
  • Donc, c’est bien ce qu’on pensait, c’est lui, c’est le Duc ! fit Kaori qui commençait à avoir de la fumée qui lui sortait par les oreilles.
  • Parce que c’est un Duc ? Bonjour la bonne éducation, je comprends mieux pourquoi je l’ai pas vu venir !
  • L’expression, tel père tel fils est de rigueur ! plaisanta Miki.
  • J’aurais bien aimé que ce ne soit pas le cas, je te jure, fit Kaori. Mais maintenant il va falloir lui faire comprendre que chez nous, on n’agit pas comme il l’a fait sans conséquence.
  • Tu as raison, fit Miki. T’as une idée ?

 

Les filles se regroupèrent et la fin de la conversation se termina en messe basse. Toutefois, les hommes qui attendaient dans le salon virent soudain arriver, à grande vitesse, deux objets volants parfaitement identifiés. L’un prit la direction de Mick tandis que l’autre bifurqua en direction de John. Les deux hommes eurent le même réflexe de se baisser au passage des massues qui s’encastrèrent dans le mur.

 

  • Mais elles sont folles ! hurla Mick. Puisque je me tue à vous dire que c’est pas moi, et pourquoi, il y a pas eu droit, lui ? fit-il en indiquant le Duc qui se trouvait entre John et lui.
  • Regarde ce qui est inscrit dessus, avant de crier au scandale, lui répondit Ryô.

 

L’Américain se retourna alors vers l’objet qui avait failli l’assommer et constata qu’il y avait en effet une inscription : « Non coupable, tu peux souffler pour cette fois !! » Sur celle destinée à John, il était inscrit : « Non coupable, désolé d’avoir douté !! ».

 

  • Donc, si je comprends bien nous avons un gagnant ! fit Mick en rigolant tout en regardant le Duc.
  • Mais je ne vous permets d’insinuer de telles choses, fit Lord Harrington d’un ton outré. Junior, dis quelque chose !
  • Ah non, cette fois-ci, tu t’es fait coincer, débrouille-toi, quand je pense qu’elles m’ont soupçonné aussi ! répondit John énervé.
  • Dis donc, frangin ? fit aussitôt Ryô. Si je comprends bien, c’est pas la première fois.
  • Disons qu’en général, personne ne se rend compte que c’est lui et sa position lui permet d’en profiter car ça ne viendrait jamais à l’idée de qui que ce soit qu’il puisse avoir un tel comportement.
  • Ah ah ! Pris la main dans le sac, fit un Mick triomphant. Enfin plutôt dans le corsage, mais bon…
  • Junior, arrête de dire des inepties, tu sais très bien que tout cela est faux !
  • Vraiment, Père, vous voulez que je demande son avis à Maman ?
  • Non, surtout pas ça, tu veux ma mort ou quoi ?!

 

Soudain, une sonnerie se mit à retentir, c’était l’air de « Toréador ». John palpa ses poches mais fit une grimace.

 

  • Que se passe-t-il ? demanda aussitôt le Duc. Réponds tout de suite sinon on est cuit !
  • Je n’ai pas mon portable, j’ai dû le laisser dans la cuisine quand je suis allé aider Susan tout à l’heure.
  • Ne me dis pas que ton téléphone est en ce moment même dans la pièce où on est en train de réfléchir à mon châtiment ? fit le Duc décomposé.
  • Pourquoi, il y a un problème ? demanda Ryô.
  • S’il y a un problème, bien sûr, qu’il y a un problème, c’est ma femme ! hurla-t-il.
  • Et si elle appelle c’est qu’elle s’est rendue compte de son absence, que Michael a été démasqué et qu’elle veut que je lui dise où se trouve son cher mari pour lui passer un savon ! ajouta John.

 

En effet, l’air de cette chanson, dont les paroles disaient très clairement « prends garde à toi », résonnait dans la cuisine au grand dam d’un certain Lord anglais.

 

Les trois nettoyeurs explosèrent de rire, oui, même Falcon, qui après avoir tenté de se retenir, explosa lui aussi. John, quant à lui, souriait simplement pendant que son père passait par toutes les couleurs, vert, jaune, gris, blanc….

 

Dans la cuisine, les filles furent surprises par cette soudaine interruption. Kazue trouva le portable posé sur les livres de cuisine et le tendit à Kaori. Elle décrocha et eut la surprise d’entendre une voix féminine qui parlait anglais mais à un tel débit que Kaori ne comprit rien à ce qu’elle avait dit. Elle lui demanda de parler moins vite et finit par comprendre qu’elle avait en ligne la Duchesse de Graysmark.

 

  • Bonjour, Mademoiselle, il ne me semble pas avoir l’honneur de vous connaître, vous êtes une amie de mon fils ?
  • Oui, c’est effectivement le cas, répondit Kaori.
  • Très bien, dans ce cas, pouvez-vous me le passer, s’il vous plaît.
  • C'est-à-dire qu’il est occupé pour l’instant mais si vous voulez je peux lui laisser un message, proposa Kaori qui ne savait pas trop quoi dire.
  • Vous pouvez faire mieux que ça, dites-moi plutôt si son paternel est avec lui et si oui où vous êtes exactement ?
  • Effectivement, le Duc est bien ici et nous sommes au Japon.
  • Au Japon ! Mais que diable font-ils là-bas, encore un coup de ce vieil obsédé, il a pas trouvé plus loin pour échapper à ma colère. Quand je pense qu’il s’est pris des vacances et qu’il m’a collé son fils aîné dans les pattes pour donner le change, si je le coince, je le tue ! En plus je parie qu’il en profite pour conter fleurette à tout ce qui porte jupon, cette fois, il est allé trop loin, je vais l’étrangler !
  • Hum, en fait s’il est venu ici, c’est pour votre fille, répondit Kaori qui ne pouvait s’empêcher de défendre un tout petit peu son « joli papa ».
  • Comment ça ma fille ? Elle est en voyage de noces, c’est ridicule.
  • En fait, elle a été enlevée et votre mari est venu ici accompagné de John pour la trouver mais je vous rassure tout de suite, tout va bien. Mon mari et ses amis les ont aidés et Susan va très bien.
  • Donc vous pouvez me jurer qu’il n’a rien fait de répréhensible ?
  • Eh bien, pour être franche, quand vous avez appelé, nous étions en train de réfléchir à une punition le concernant car il a eu un geste déplacé.
  • Je le crois pas, notre fille est en danger et il faut quand même qu’il fasse l’imbécile ! Alors, qu’avez-vous décidé ?
  • Eh bien, on hésite encore, mais peut-être auriez-vous une idée puisque visiblement, il n’en est pas à son coup d’essai ?
  • Effectivement, j’ai une idée et je vous jure qu’il va se tenir tranquille, alors écoutez-moi bien…

 

Les filles écoutèrent attentivement les instructions de la Duchesse et après avoir bien préparé leur sentence, elles rejoignirent le salon. Elles s’alignèrent en rang face au Duc comme des jurés à un procès. Une massue apparut dans les mains de Kaori qui la lança en direction du Duc et qui s’encastra dans le mur derrière lui. Ce dernier pu lire le verdict : « Le jury vous a reconnu COUPABLE ». Ryô commençait à se dire c’est tout quand Kaori toussota pour avoir l’attention de tous.

 

  • Après délibération, vous avez été reconnu coupable des faits qui vous ont été reprochés. Nous avons longuement délibéré pour savoir quel serait votre châtiment mais nous avons décidé qu’une seule personne était en mesure de le faire. Cette personne va prendre le premier avion en partance de Londres et j’ai le plaisir de vous annoncer que c’est votre épouse qui se chargera elle-même de la sentence !

 

A ce moment, Lord Harrington eut comme un malaise et s’effondra sur le canapé. On aurait dit que le ciel lui était tombé sur la tête. Soudain, on entendit quelqu’un rire. Tout le monde se tourna vers John et ce dernier rétorqua qu’elles n’auraient pas pu trouver pire punition et il continua à rigoler.

 

  • Je ne la connais pas encore mais apparemment, le simple fait que Madame la Duchesse se pointe lui fait quasiment le même effet que si tu m’avais balancé une massue monumentale sur la tête, fit Ryô à l’attention de son épouse. Il est tellement sonné qu’on dirait qu’il s’est pris Big Ben sur le crâne !
  • Oui, apparemment, ça fait son petit effet, rétorqua Kaori avec un ton malicieux mais tout doucement afin que seul Ryô puisse l’entendre.

 

Son mari lui jeta un regard étrange et après que le groupe d’amis eut fait de nombreuses suppositions sur ce que réservait Lady Harrington à son mari, chacun décida de rentrer chez soi. Kazue traîna son cher Mick jusqu’à la maison, Miki et Falcon prirent congé de façon plus conventionnelle et Saeko dit au revoir comme à regret à un John avec qui elle avait discuté un bon moment.

 

Leurs amis partis, John informa son frère qu’il était épuisé et qu’il allait se coucher. Le Duc quant à lui était toujours en état de choc sur le canapé et notre couple de nettoyeurs décida de le laisser là avec un air amusé.

 

Ils rejoignirent leur chambre où ils pourraient enfin profiter d’un peu d’intimité après toutes ces histoires. Mais avant tout, Ryô était curieux concernant la punition du Duc, il avait bien senti que Kaori ne lui avait pas tout dit. Il décida donc de lui extorquer les informations par le moyen le plus délicieux qui soit. Il l’attrapa par la taille afin de plaquer son dos contre son torse et il l’embrassa dans le cou. Tout en faisant cela, il lui demanda si elle lui avait bien tout raconté, car même si la tête de son père valait le détour, il n’était pas sûr de vouloir une Anglaise de plus à la maison, même s’il était curieux de voir à quoi pouvait ressembler le châtiment anglais.

 

Kaori sourit et se retourna pour embrasser passionnément son époux. Puis elle le regarda dans les yeux en lui indiquant qu’il n’avait aucun souci à se faire, que la punition avait déjà fait effet à son grand étonnement. Devant le regard d’incompréhension de Ryô, elle lui expliqua que la Duchesse n’avait jamais eu l’intention de venir et qu’elle attendrait bien sagement que son énergumène de mari rejoigne son foyer. Toutefois, pour marquer le coup, elle leur avait dit que le simple fait que son mari le croit était le plus sûr moyen pour le punir mais aussi pour le calmer.

 

Ryô éclata de rire, en se disant, que finalement, il arriverait peut-être à s’entendre avec certains membres de sa famille. Kaori lui dit qu’elle n’en doutait pas mais que pour l’instant tout ce qui l’intéressait c’était l’entente plus que cordiale qu’il pouvait y avoir entre eux à cet instant précis. Elle le regardait avec un regard langoureux et elle l’embrassa à nouveau avant de pousser son blessé préféré, qui tenait en équilibre sur une jambe, sur le lit. Ryô se laissa faire bien volontiers et captura les lèvres de Kaori quand elle le rejoignit. Ensuite, les caresses et les gémissements se succédèrent et nos deux tourtereaux profitèrent pleinement de cette nuit de tranquillité, rien que pour eux.

 

Ils ignoraient que quelqu’un avait encore des questions auxquelles il souhaitait des réponses et que malgré le fait que sa dernière heure serait bientôt venue, il ne lâcherait pas l’affaire comme ça…


ShanInXYZ  (24.07.2022 à 17:23)
Message édité : 25.09.2022 à 02:18

Chapitre 18

 

 

La nuit de notre couple de nettoyeurs fut des plus torrides et ils ne s’endormirent rassasiés l’un de l’autre que tard dans la nuit (ou plutôt tôt le matin lol). Quelques heures plus tard, Ryô se réveilla et se leva afin de sautiller jusqu’aux toilettes pour soulager l’appel de la nature. Il remarqua toutefois que son paternel avait disparu du canapé et se dit qu’il avait dû finir par aller se coucher quand il entendit des détonations au sous-sol. Sur le coup, il se demanda, si son père se préparait à tenir un siège contre sa femme qui devait venir lui tirer les oreilles. Il en rigolait encore en retournant vers sa chambre. Il allait ouvrir la porte quand elle s’ouvrit violemment et qu’il fut attiré à l’intérieur avant d’atterrir sur le lit.

 

  • Tu m’avais promis que tu ne recommencerais pas ! Et puis, franchement à quoi ça rime, maintenant qu’on est ensemble t’as vraiment plus besoin de fouiller dans mes sous-vêtements, t’es vraiment irrécupérable ! fit une Kaori rouge de colère qui s’apprêtait à lui abattre une massue sur le crâne.
  • De quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? fit un Ryô interloqué.

 

Kaori stoppa sa massue un instant devant l’air étonné de Ryô, puis décida de la faire disparaître pour l’instant.

 

  • Ne fais pas l’innocent ? Je me réveille, tu n’es plus là et comme par hasard, l’armoire est ouverte et on a fouillé dans mes affaires.
  • Désolé, mon cœur, tu te plantes de coupable !
  • Où est-ce que tu étais passé ? Tu n’étais pas en train de contempler ta collection de petites culottes ?
  • Franchement, mon amour, maintenant que j’ai la plus belle femme du monde dans mon lit et qu’elle me montre sa lingerie tous les soirs, je n’ai vraiment aucune raison de continuer ma collection. De toute façon, elle était bien fade à côté du spectacle que tu me réserves chaque nuit ! Au fait, tu sais que j’adore quand tu prends cette couleur rouge, t’es vraiment trop craquante, fit-il moqueur en voyant le visage gêné de sa tendre Kaori.
  • Ne te moque pas de moi ! Donc, ce n’est pas toi, mais dans ce cas, c’est qui ?
  • T’es sûre que c’est dans tes dessous qu’on a fouillé ? fit-il soudain avec un regard soupçonneux.
  • Il n’aurait pas osé ?
  • Maintenant, je m’attends à tout avec lui !

 

Aussitôt, Kaori fouilla l’armoire mais ne trouva pas ce qui aurait dû s’y trouver. Le coffret en argent avait bel et bien disparu.

 

  • Si je le coince, je lui fracasse la tête, fit Kaori. Oh mon Dieu ! fit-elle en mettant une main devant sa bouche après avoir pensé au moment du cambriolage.
  • Quoi ? Il a volé autre chose ? s’inquiéta Ryô devant le cri de sa femme.
  • Non, mais à ton avis, il a fait ça quand ? fit-elle avec une grimace. Tu crois qu’il est entré pendant qu’on faisait… enfin tu vois.
  • S’il a fait ça je le massacre ! fit un Ryô super énervé car il venait de comprendre à quoi faisait allusion Kaori.

 

Il enfila un pantalon et sortit de la chambre en indiquant à Kaori qu’il pensait savoir où le coincer. Elle attrapa une des longues chemises de Ryô et le suivit. Ils descendirent les escaliers quatre à quatre et se retrouvèrent devant la porte de la salle de tir. On entendait distinctement des détonations. Ryô ouvrit la porte mais avant qu’il n’ait eu le temps de constater qui était à l’intérieur, une massue « espèce de dépravé !!! » le dépassa et fonça dans le mur opposé. La personne qui se trouvait là, l’évita de justesse et regarda les deux arrivants avec un regard étonné.

 

  • John ! C’est toi qui tires depuis tout à l’heure ? fit Ryô.
  • Effectivement, j’arrivais plus à dormir et il fallait que je m’occupe l’esprit.
  • Pourquoi ?
  • Je ne crois pas que cela te regarde ! fit le petit frère.
  • Ah ah ! Il y aurait pas une femme là-dessous ? fit Ryô avec un clin d’œil.
  • Non mais, tu vas te mêler de tes oignons ! rétorqua John d’une voix embarrassée.
  • Mais qui cela peut-il bien être, tu n’as pas eu beaucoup le temps de rencontrer des filles ces jours-ci !

 

Soudain, il remarqua que son petit frère lorgnait sur les belles gambettes de sa chère et tendre Kaori qui ne portait qu’une chemise.

 

  • Alors là, je dis non, si t’as flashé sur ma femme, je te jure que ça va barder, elle est à moi et à personne d’autre, pigé !
  • T’inquiète pas ! fit Kaori, amusée par la jalousie de son mari. Je pense savoir qui est la dame de ses pensées et rassure-toi, ce n’est pas moi !
  • Vraiment ? Et tu peux me dire pourquoi il te reluque comme ça ?
  • Sans doute parce que je m’attendais pas à la voir dans cette tenue ! rétorqua John. Au fait, qu’est-ce que vous faites ici ? Ne me dites pas que je vous ai réveillé ?
  • Hum…. Non, en fait on cherchait le Duc et quand j’ai entendu les coups de feu, j’ai cru que c’était lui étant donné qu’il n’est plus dans le canapé.
  • Père ? Il a dû filer pendant la nuit, je me suis levé, il y a deux heures, il était déjà plus là !
  • Donc, il est bien venu pendant qu’on ….. fit Kaori qui avait de la fumée qui lui sortait par les oreilles.
  • Pendant que vous quoi ? fit John curieux.
  • Il a fouillé dans nos affaires pendant qu’on dormait ! insista Ryô.
  • Vous inquiétez pas, il reviendra bien, là il s’est mis au vert le temps que Maman se pointe ! Quand il verra qu’elle est repartie, il réapparaîtra ! Il vous a piqué quelque chose ?
  • Effectivement ! Tu dis qu’il reviendra quand elle sera partie, ce qui veut dire qu’il est dans le coin, à surveiller !
  • Exactement, il fait toujours ça ! Quand Maman arrive, c’est le genre « tous aux abris ».
  • Donc je vais te le déloger vite fait, moi, tu vas voir ! Il y a pas cinquante endroits d’où il peut surveiller l’appartement !

 

Sur ce, il remonta rapidement à l’appartement pour finir de s’habiller et quitta l’appartement bien décidé à rapatrier son paternel par la peau du cou et en utilisant tous les moyens possibles pour le faire obéir.

 

Pendant ce temps-là, Kaori avait proposé un café à John et après s’être habillée de façon plus décente, elle engagea la conversation sur ce qui tracassait son jeune beau-frère.

 

  • Alors qui est la dame de tes pensées, tu penses que c’est le grand amour ? attaqua directement Kaori.
  • En fait, je dirais plutôt que je suis troublé, ça me tracasse depuis hier.
  • Et pourquoi cela ? C’est bien d’être amoureux !
  • C’est pas ça ! C’est que j’ai déjà quelqu’un dans ma vie, quelqu’un de très important, je la connais depuis l’enfance mais en grandissant mes sentiments ont changé. Je l’aime, même si je ne sais pas si c’est le cas de son côté, d’autant plus que j’ose pas lui dire de peur de tout casser entre nous.
  • Je ne te dirais qu’une chose, t’es bien comme ton frère !
  • Pourquoi ?
  • Parce qu’il a mis huit ans avant d’admettre ses sentiments pour moi, cet idiot ! Il avait peur de me mettre en danger, quelle andouille !
  • De te mettre en danger, pourtant, d’après ce que j’ai pu constater, tu te débrouilles plutôt bien côté défense !
  • Oh ça, fit-elle en rougissant. C’est une sorte de don mais ce n’est pas le sujet de notre conversation. Qu’est ce qui te tracasse ? C’est la fille que tu aimes, c’est ça ? Fonce, tu verras bien et puis un gentil garçon comme toi a toutes les chances pour que ce soit réciproque !
  • Tu as sans doute raison, mais il y a cette autre femme.
  • Quelle autre femme ? demanda Kaori en ayant un mauvais pressentiment.
  • Votre amie, l’inspectrice, hier, on a un peu discuté et depuis je ne sais plus trop où j’en suis, elle est tellement charmante que je me suis mis à douter.
  • Charmante ! C’est bien ce que je craignais ! Ah non, tu vas pas te laisser avoir par Saeko, toi aussi. Faire du charme, c’est comme si c’était son fonds de commerce, c’est la reine de la manipulation et tous les mecs se font avoir. Je t’en prie ne vas pas me dire que soudainement tu vas oublier ton amour pour l’autre fille… Comment elle s’appelle, au fait ?
  • Elle s’appelle Catherine.

 

En entendant ce prénom, Kaori faillit recracher la gorgée de café qu’elle venait d’avaler. Puis elle se reprit pour mettre John en garde contre Saeko.

 

  • Tu as donc des sentiments pour cette Catherine ! Tu me dis que tu l’aimes depuis des années et maintenant tu viens me mettre Saeko au milieu. Réfléchis, bon sang ! Saeko, tu la connais à peine, certes, elle est très séduisante mais ta Catherine, tu la connais mieux et je suis sûre qu’elle est très jolie aussi, non ?
  • C’est la plus belle femme que je connaisse, fit-il d’un air songeur.
  • Bon, eh bien c’est réglé ! Tu oublies la tourneuse de tête et tu réfléchis à comment te déclarer à ta dulcinée.
  • C’est vrai, tu as raison. Le fait de t’en parler m’a fait complètement oublier le trouble que j’avais eu avec cette femme et maintenant je ne pense qu’à Cathy, fit-il en souriant. Merci Kaori, fit-il en se levant pour lui déposer un baiser sur la joue.
  • Pas de soucis, petit beau-frère, on est de la même famille à présent, je peux bien te conseiller. Et puis la Saeko a assez fait de dégâts comme ça !
  • Vraiment ? fit John étonné.
  • Oh, tu peux me croire sur parole, mais c’est pas important, parle-moi plutôt de ta chérie, conclut-elle avec un clin d’œil.

 

Pendant ce temps, Ryô était parti à la recherche du Duc. Son premier arrêt avait été l’appartement de Mick, car ce dernier surveillait souvent ce qui se passait de l’autre côté de la rue, ce qui pouvait être pratique dans certains cas mais malheureusement cette fois-ci, il n’avait rien vu parce qu’il était trop occupé avec sa moitié tout comme l’avait été Ryô cette nuit-là. Sauf que lui, son père ne s’était pas introduit dans sa chambre pour piquer quelque chose dans l’armoire pendant les ébats amoureux de son fils ! Ryô évita de parler de ce détail et continua son enquête tout en ruminant sa vengeance.

 

Ryô se balada dans tout le quartier à la pêche aux infos auprès de ses indics mais aucun homme correspondant de près ou de loin au Duc n’avait décidé d’élire soudainement domicile dans les immeubles avoisinant. C’était bizarre, comment il allait faire pour surveiller la venue de sa tendre épouse. Décidemment, son père était un drôle de loustic.

 

Il eut soudain une idée, si Lord Harrington avait filé avec le coffret c’était peut-être qu’il avait l’intention d’en savoir plus à son sujet donc il suffisait d’aller voir dans les endroits pouvant le renseigner sur la propriétaire de ce coffret. Et Ryô savait parfaitement où ses investigations allaient le mener, jusqu’à Joséphine Beaulieu et à son histoire plutôt étrange. Il ne lui restait donc qu’à aller fouiner du côté de la maison de cette dame afin de voir si on aurait aperçu son paternel et après il irait voir aux services de l’état civil, si quelqu’un avait demandé des renseignements sur cette femme.

 

Près de l’ancienne résidence de Madame Beaulieu, il ne trouva personne qui avait aperçu son père, il se dirigea donc vers les services de l’état civil où une employée lui indiqua qu’un homme avait effectivement demandé des informations sur cette femme et qu’il avait l’air un peu déçu par le peu de choses qu’elle avait pu lui dire. Toutefois, il s’était rendu auprès de son collègue qui gérait la gestion de l’enregistrement des testaments et apparemment il y était toujours car elle ne l’avait pas vu repasser par l’accueil. Ryô s’y dirigea aussitôt, après avoir remercié la demoiselle pour son aide.

 

Arrivé près du bureau en question, il vit sortir un vieil homme avec des cheveux longs et grisonnants. Cet homme avait un attaché-case et ressemblait à un homme de loi mais un détail significatif attira l’attention de Ryô. Une canne avec un pommeau en argent qui ne lui était pas inconnue. L’homme le regarda dans les yeux et malgré les lentilles de contact de couleur verte, Ryô reconnut le Duc. Ce dernier essaya de filer dans la direction opposée mais Ryô l’attrapa par le col de sa veste et le traîna à l’extérieur en prétextant que son pauvre vieux père sénile s’était encore échappé de la maison de retraite !

 

  • Comment oses-tu me traiter de la sorte ? Tu es mon fils, tu me dois le respect ! s’insurgea le Duc, une fois à l’extérieur du bâtiment.
  • Le respect ? Vous rigolez, j’espère ! Qui s’est permis de s’introduire dans ma chambre en douce pour voler quelque chose qui ne lui appartient pas ? Si ça, c’est pas un manque de respect et surtout d’intimité ! Vous mériteriez que je vous casse la figure !
  • Je n’ai rien fait de mal. C’est parce que tu étais occupé à me faire un futur héritier que tu t’énerves ? fit le Duc d’une toute petite voix sentant la colère de son fils.
  • Tout juste ! Alors, ne revenez plus me parler de respect ou ça va barder !
  • Donc, tu ne m’en veux pas trop ? fit Lord Harrington avec un sourire triomphant.
  • Oh que si, mais je laisserai Kaori s’occuper de votre compte, répondit-il avec un sourire sadique. Et quand elle en aura fini avec vous, plus rien à craindre de la part de votre épouse puisqu’elle ne pourra même plus vous reconnaître !

 

Le Duc avala difficilement sa salive. Sa situation était plus que désespérée, non seulement sa femme allait venir le massacrer mais sa belle-fille en avait aussi après sa peau.

 

Il essaya de s’excuser vainement, tandis que Ryô le tirait dans la rue pour rejoindre l’appartement. Puis, il expliqua son comportement.

 

  • Je te jure que je ne pensais pas que vous étiez en train de faire, hum… enfin tu vois ce que je veux dire, je ne suis pas un voyeur. Je pensais que vous dormiez tranquillement et je voulais en profiter pour récupérer ce coffret afin de faire mes recherches car malgré la promesse de Kaori, je doutais qu’elle veuille me dire quoi que ce soit après votre découverte sur mon compte.
  • Vous auriez pu ressortir dans ce cas !
  • Peut-être mais vous étiez occupés, c’était l’occasion idéale pour effectuer mon larcin, je me doutais bien qu’autrement tu m’aurais repéré de suite ! Mais je te jure, je n’ai rien vu, j’ai même fermé les yeux.
  • Et vous croyez que vos explications vaseuses vont calmer la furie que j’ai épousée?
  • Non, j’espère seulement que tu me comprendras.
  • Comprendre quoi ? Que vous êtes un obsédé, un voyeur et en plus un voleur ?
  • Si mes informations sont bonnes, ce portrait te ressemble un peu, non ?
  • C’est pas ça qui vous sauvera !
  • Je le sais, mais il fallait que je sache pourquoi ce coffret qui révèle la vérité sur mon ancêtre avait atterri justement entre les mains de la femme de mon fils que je croyais perdu. Tu avoueras que c’est quand même une grande coïncidence !
  • Ce n’est pas une coïncidence, c’est le destin !
  • Qu’est-ce que tu veux dire ?
  • Je vous expliquerai peut-être un jour, mais je ne suis pas sûr que vous me croiriez, fit-il d’un ton énigmatique avant de le pousser dans les escaliers qui le menaient à son appartement. Et puis d’abord, il faudrait que vous surviviez au châtiment que vous réservera Kaori !

 

Le Duc commença à monter les escaliers comme un condamné qui allait à l’échafaud, tout en se demandant si sa belle-fille allait le couper en rondelles. C’est à ce moment-là qu’une scène à laquelle il avait assisté lui revint en mémoire. Il se retourna brusquement et s’adressa à son fils.

 

  • Tu peux au moins me dire une chose ?
  • Laquelle ?
  • Comment se fait-il que ton épouse connaisse des parades d’escrime connues uniquement en secret par notre famille et plus particulièrement une qui vient d’une autre famille liée aux Harrington, la famille de Barmont ?

 

Ryô sourit tout en pensant que finalement si un jour il devait expliquer toute l’histoire à son père, ce dernier le croirait peut-être. Il avait tout de même le chic pour mettre le doigt sur les détails importants.

 

  • Réponds-moi, bon sang ! insista le Duc devant le silence de son fils.
  • Nous verrons cela plus tard ! A moins que vous ne demandiez à Kaori dès que nous arriverons, mais je pense que ça risque de l’énerver un tout petit peu plus !

 

Sur cette réplique, Lord Harrington constata qu’ils se trouvaient devant la porte de l’appartement. Ryô mit son père bien en face de l’entrée et ouvrit tout en se mettant sur le côté. Puis il cria :

 

  • Chérie ! Je suis rentré. Devine qui je t’ai ramené ?

 


ShanInXYZ  (31.07.2022 à 15:54)
Message édité : 25.09.2022 à 02:44

Chapitre 19

 

Le Duc fixait le salon depuis le couloir, n’osant pas bouger d’un iota et se demandant à quelle sauce il allait être mangé. Il avala péniblement sa salive mais rien ne venait. Il commençait à se demander si Kaori était dans l’appartement car si ce n’était pas le cas, il aurait droit à un peu de répit. Malheureusement pour lui, la porte de la cuisine commença à s’ouvrir et un tir groupé de mini-massues partit dans sa direction.

 

Les yeux exorbités, il voyait les projectiles se diriger vers lui avec appréhension mais en faisant des mouvements plus ou moins gracieux (genre une nouvelle version de danse hip-hop), il parvint, non sans mal à les éviter. Quand la dernière massue se figea dans le mur, on pouvait voir un Duc, plaqué contre le mur, un peu comme la cible d’un lanceur de couteaux. Il avait les bras et les jambes écartés et des massues plantées tout autour de lui avec en particulier la dernière dangereusement proche d’une partie plutôt précieuse de son anatomie.

 

Il souffla en se dégageant du mur mais c’est alors que posant le pied sur le sol, il aperçut Kaori en face de lui avec un regard mauvais. Son deuxième pied venait à peine de toucher le sol que ce dernier s’ouvrit subitement sous lui, et que s’il n’avait pas gardé un peu de sa souplesse, Lord Harrington se serait bel et bien retrouvé au fond de ce trou sans fin. Il hallucinait, elle avait quand même installé une sorte d’oubliette juste devant sa porte ; il se demandait ce que ça devait donner quand son fils rentrait éméché, avait-il droit à un séjour dans une cave ?

 

Quoiqu’il en soit, il avait évité cette deuxième attaque et se retrouvait à faire le grand écart dans le couloir devant l’entrée, pas peu fier de montrer qu’on ne l’aurait pas comme ça. Il était même tellement content de son coup qu’il fit un magnifique sourire à sa belle-fille qui le regardait elle aussi mais avec un sourire énigmatique. C’est alors qu’il aperçut une sorte de cordon qui pendait juste à côté de Kaori et un mauvais pressentiment lui vint quand elle tira dessus avec un sourire presque jubilatoire.

 

Sur l’instant, rien ne se passa et puis, soudainement, une trappe s’ouvrit dans le plafond, et une chose énorme, qu’il ne pouvait pas bien définir, vu qu’il était en dessous, vint s’écraser sur lui. Au début, il résista au choc mais finalement l’impact lui fit perdre l’équilibre et il glissa dans l’oubliette. On l’entendit crier tout au long de sa descente et puis un gros « BOUM » retentit à l’atterrissage. En bas, il commençait de se relever quand il s’aperçut que l’objet l’avait suivi et on entendit un deuxième gros « BOUM » quand il se le prit sur la tête.

 

Ryô pénétra en riant dans l’appartement et demanda à sa dulcinée où elle avait pris le temps de récupérer la réplique géante de « Big Ben » que son paternel venait de se prendre sur la tronche. C’est alors qu’apparut un John, mort de rire, qui lui expliqua que c’était un paquet envoyé en express par sa mère pour le cas où son mari referait des siennes. Il tendit à son frère un drapeau anglais, qui avait dû se trouver sur la réplique du monument, où il était écrit « Prends ça, espèce de vieux pervers dégoûtant ! Kiss, ta Pretty Darling !!! ».

 

  • Elle a aussi des arguments la belle-maman, fit Ryô en rigolant. Dis donc, mon cœur, demanda-t-il à Kaori. Je ne savais pas qu’il y avait une oubliette ici ?
  • Tu ne sais pas tout mon amour, donc prends garde à ne pas dévier du droit chemin ! fit Kaori avec un clin d’œil.
  • D’aaaaccord ! Ce qui veut dire plus clairement, tiens-toi à carreau, tu ne sais pas ce qui peux t’attendre, j’ai pigé mon cœur, répondit-il en déposant un rapide baiser sur ses lèvres. Mais tu sais bien que désormais tu es la seule et unique.
  • On ne sait jamais, t’as vu le comportement de ton paternel ?
  • C’est un obsédé, il aime les femmes, c’est plus fort que lui mais je ne crois pas qu’il trompe sa femme… Il y peut rien, c’est génétique !!! fit-il d’un ton sérieux alors que Kaori et John tombaient à la renverse.
  • Ils sont irrécupérables, parvint à articuler John sous le regard approbateur de Kaori.
  • En effet, fit cette dernière. Et là, je suis sûre que c’est génétique !
  • Très drôle, fit Ryô. Dites donc, je trouve que vous vous entendez plutôt bien tous les deux, c’est peut-être moi qui devrais me méfier ! Qu’est-ce que vous avez fait, pendant que moi je sillonnais la ville à la recherche du pervers n° 007 ?
  • Arrête de dire des idioties, on a parlé. Comme parleraient des frères et sœurs, puisque, après tout, c’est le cas. John est mon frère par alliance, non ?
  • Et de quoi, vous avez parlé ? De femmes ? fit-il avec un regard libidineux quand soudain une massue apparut juste au-dessus de sa tête et l’enfonça dans le plancher.
  • Tu viens, John, on va finir notre thé pendant que cet imbécile se remet les idées en place !
  • D’accord, fit John. Et mon père, tu vas le faire mijoter combien de temps ?
  • Je ne sais pas encore, ça dépendra de mon humeur et du temps qu’il me faudra pour oublier ce qu’il a fait.
  • Il a fait quoi au fait, tu ne me l’as toujours pas dit ?
  • Hum, fit Kaori qui virait au rouge écrevisse.
  • Il a commis un grand sacrilège, fit Ryô qui venait de pénétrer dans la cuisine tout en secouant sa veste qui était pleine de morceaux de bois.
  • Un sacrilège !! C’est à ce point, je n’imagine pas ce qu’il a pu faire de si spécial en rentrant dans votre chambre en pleine nuit !

 

Soudain, John vira à son tour au rouge, c’était un peu comme s’il avait mis les fils en contact et soudain la lumière fut.

 

  • Bon sang ! Mais c’est pas possible, mais il les fera toutes, si Mère apprend ça, c’est pas l’oubliette qu’il va se coltiner, c’est six mois sous une cuve sans boire ni manger ! Ou même pire, elle va l’assassiner !
  • Il prétend qu’il n’a pas regardé, qu’il était pas venu pour ça, mais tout de même…
  • Parce qu’en plus, il a eu le culot d’essayer de se justifier, hurla Kaori. Elle se leva furieuse et attrapa sa télécommande afin d’appuyer sur un bouton et se rassit silencieusement.

 

Pendant ce temps-là, dans l’oubliette, le Duc venait juste de réussir à s’extraire de dessous « Big Ben » tout en se disant « Tiens, mais c’est Big Ben » qu’il entendit soudain un bruit qui venait du conduit qui l’avait amené jusqu’ici. Il se prit une cargaison de massues et d’objets divers sur le crâne, une fois de plus. A l’étage, les autres entendirent vaguement quelqu’un qui criait : « Ah, non, pas encore ! » et puis un gros « BADABOUM ».

 

  • Au fait, c’est quoi son explication vaseuse, osa demander John non sans un regard inquiet en direction de Kaori.
  • Il cherchait ceci, fit Ryô en posant le coffret en argent sur la table.
  • Et c’est quoi ça ? fit un John étonné.
  • C’est un héritage de ma famille, répondit Kaori.
  • Et pourquoi, ça l’intéresse à ce point ?
  • Parce que cet objet contient un secret caché depuis des générations à propos de la famille Harrington.
  • Comment ça ?
  • Il s’agit de la vérité sur la mort de votre ancêtre, Alexander Harrington.
  • QUOI !!!! fit John en manquant de tomber de sa chaise. Tu m’étonnes qu’il voulait savoir, cette histoire l’obsède. Mais ça ne justifie aucunement son comportement, se hâta-il d’ajouter à l’intention de Kaori.
  • Je comprends parfaitement ses interrogations mais effectivement, il n’avait pas à venir fouiller dans mes affaires personnelles, d’autant que c’est pas la première fois, fit Kaori.
  • Ah bon ? fit John étonné.
  • Tu ne te souviens pas de ton bref séjour dans les escaliers, il en avait profité pour fouiller.
  • Et moi, qui croyait qu’il cherchait des réponses sur l’enlèvement de Susan, fit-il offensé.
  • En fait, je crois que c’était effectivement le cas, mais il est tombé là-dessus, fit elle en indiquant l’objet sur la table. Et quand je l’ai coincé, il était comme en transe.
  • Tu m’étonnes, c’est comme s’il avait trouvé le Saint Graal, il s’évertue à redorer la mémoire de son ancêtre depuis des années. Alors si tu me dis que la vérité est dans ce coffret, il devait être dans un état.
  • En effet, il avait quasiment zappé l’enlèvement de Susan et j’ai dû lui remettre les pendules à l’heure !
  • Mais il ne pouvait pas en rester là et il a fallu qu’il fasse l’andouille. Comme s’il pouvait pas te demander de lui prêter le coffret et d’en parler avec lui. Ce sont les conséquences de trop d’années dans les services secrets !
  • Peut-être, mais ça n’excuse rien, finit par dire Ryô.
  • Tu as raison ! Et alors c’est quoi cette fameuse vérité ?
  • C’est pas vrai ! Mais vous êtes pas de la même famille pour rien, bon sang ! fit Kaori.
  • Ça va, tout doux, t’énerve pas, j’ai pas envie de me retrouver encastré dans le mur, je suis pas sûr d’être aussi souple que lui, répondit John en indiquant Ryô. Je disais ça comme ça, par curiosité mais si tu veux rien me dire c’est ton droit, même si je vais me demander longtemps comment ce secret a atterri entre les mains de l’épouse japonaise de mon frère que je n’ai jamais connu. C’est quand même une grande coïncidence, non ?
  • Oui, on peut le dire, fit Kaori plus calmement. En fait, pour faire simple, j’ai hérité ce coffret d’une femme qui descendait de la lignée des Barmont.
  • Trop fort ! Et tu te maries avec un héritier des Harrington ! Vous vous rendez compte que c’est comme si les amants maudits s’étaient retrouvés !

 

Ryô et Kaori se regardèrent perplexes. Le petit frère avait vraiment une imagination débordante et qui l’amenait directement à la vérité sans le savoir…

 

Faudrait-il qu’ils racontent toute l’histoire à John et à son père ou la version de la coïncidence leur conviendrait-elle ?

 

Ils aviseraient en temps voulu, quand le Duc aura bien mûri sa mauvaise éducation au fond des oubliettes, par exemple. Et encore, tout dépendra de son comportement…


ShanInXYZ  (07.08.2022 à 16:44)
Message édité : 25.09.2022 à 02:23

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choup37, 15.04.2024 à 10:15

Il manque 3 votes pour valider la nouvelle bannière Kaamelott... Clic clic clic

chrismaz66, 15.04.2024 à 11:46

Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, Hier à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, Hier à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

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