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Série : Shiti Hanta
Création : 03.04.2022 à 17h40
Auteur : ShanInXYZ
Statut : Terminée
« Ryô se trouve confronté à une affaire qui concerne sa famille biologique. Suite de la fic "La vérité vient du passé". » ShanInXYZ
Cette fanfic compte déjà 37 paragraphes
Chapitre 10
Ils étaient en pleine conversation quand ils entendirent des pas rapides dans l’escalier et la porte s’ouvrit en trombe sur une Kaori essoufflée. Elle regarda Ryô et semblait vouloir dire quelque chose mais elle n’arrivait pas à reprendre sa respiration, faut dire qu’elle avait dévalé tous les escaliers de l’immeuble jusqu’au sous-sol en un temps record. Ryô s’approcha d’elle et la prit par les épaules tout en lui disant de se calmer et de prendre son temps. Elle respira plus doucement et fini par lâcher ce qu’elle avait à dire.
Puis tout en en lui déposant un baiser sur la joue, il lui souffla à l’oreille
Ryô et Mick quittèrent aussitôt l’appartement, malgré les protestations du Duc. Sur le chemin, Ryô chargea Mick de rester en arrière afin de surveiller ses arrières, aussi bien du point de vue de l’ennemi invisible que de l’entêtement des Harrington. Il n’était pas sûr que Kaori puisse parvenir à les contenir. Mick prit donc un chemin parallèle afin d’observer sans être vu. De son côté Ryô appela Falcon, pour lui demander de se rendre de suite à la gare. Du café, il pourrait y être avant l’heure indiquée afin de couvrir son arrivée et qui sait peut-être repérer les individus qui les intéressaient.
Pendant ce temps-là, Kaori et le Duc avaient rejoint l’appartement. John voulait absolument rejoindre Ryô et Mick, mais Kaori lui dit de rester tranquille. Leurs ennemis n’avaient pas besoin de savoir combien ils étaient. Moins ils en sauraient mieux ce serait pour eux. Ils pourraient ainsi prendre l’avantage. Le Duc calma son fils et tout en s’installant dans le canapé, il demanda à Kaori si elle pouvait leur faire du thé. Elle leur proposa une petite collation qu’ils acceptèrent volontiers.
Kaori se rendit dans la cuisine et souffla un instant. Quelle histoire et que de rebondissements depuis l’arrivée très matinale de Lord Harrington. Quand l’appel était arrivé, elle était en train de préparer à manger car jusque-là ils n’avaient pas eu un instant de répit, ils n’avaient bu que du café et midi était largement passé. Personne n’avait pensé à se nourrir tellement ils étaient absorbés par cette histoire. Kaori mis en suspend ses préparatifs de repas et prépara du thé accompagné de petits gâteaux, tant pis, cela suffirait pour l’instant. On verrait quand Ryô et Mick reviendraient de la gare.
Dans le salon, le Duc et son fils étaient en grande conversation. Le plus âgé parlait tout doucement au plus jeune. Ils hochèrent la tête avec un air de connivence et tout de suite après John fila de l’appartement en claquant la porte.
Alertée par le bruit, Kaori arriva dans le salon avec son plateau. Elle regarda le Duc, qui faisait l’innocent, tout en déposant son fardeau sur la table du salon. Elle lui ordonna de ne pas bouger et sortit à la suite de John.
Elle descendit un étage et sortit une télécommande et appuya sur un bouton rouge. A cet instant, John qui arrivait au rez-de-chaussée en courant percuta une porte métallique qu’il n’avait pas vue jusqu’à présent. Il était en train de réfléchir au moyen de la contourner quand Kaori arriva derrière lui, l’arme au poing.
Elle en sortit une paire de menottes qui se trouvaient au bout d’une longue chaîne qui était solidement ancrée dans le mur. Elle les balança à John et lui ordonna de les mettre. Après avoir vérifié qu’il était bien attaché, elle remonta à l’appartement.
Arrivée dans le salon, elle put constater que comme elle s’en doutait le Duc ne s’y trouvait plus. Toutefois, elle sentait encore sa présence dans l’appartement, donc il ne lui avait pas faussé compagnie. Mais, dans ce cas, à quoi jouait-il ? Elle entendit du bruit, cela provenait de la chambre, leur chambre. C’était donc cela, il fouillait dans leurs affaires pendant que Kaori était censée courir derrière John dans les rues du quartier. Elle s’approcha doucement et poussa la porte. Il était le nez dans l’armoire et tenait quelque chose dans les mains. Sur le coup, un doute lui vint à l’esprit. Il n’était quand même pas en train de lui piquer des sous-vêtements !
Le Duc fit un bond en arrière et sortit son épée. Kaori recula vivement et d’un coup de pied, elle balança l’arme à l’autre bout de la chambre où elle se planta dans le mur. Elle n’était pas d’humeur et s’il continuait ainsi, elle allait lui faire voir qu’elle aussi savait se servir de ce type d’arme et il pourrait bien y laisser quelques plumes ! Après avoir repris son équilibre et surtout son calme, elle regarda ce qu’il tenait dans ses mains. Il s’agissait d’un coffret en argent qu’elle ne connaissait que trop bien. Bon sang, il avait bien fallu qu’il tombe dessus, qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire à présent.
Il se mit à rire et lui dit que des menottes ne retiendraient pas son fils longtemps car il savait parfaitement crocheter les serrures. C’est là que Kaori lui mit sa télécommande sous le nez en lui indiquant que les menottes n’avaient pas de clés et qu’elles se fermaient électroniquement car la personne pour qui elles étaient prévues à l’origine était aussi un as du crochetage. Le Duc la regarda halluciné, il commençait à se demander où il était tombé. Mais Kaori ne lui laissa pas de répit.
Pendant ce temps, Ryô était parvenu à la gare et avait trouvé le code sur le tableau. Il se rendit à la consigne et l’ouvrit. A l’intérieur, il trouva une petite boîte, il souleva le couvercle et après avoir aperçu ce qui se trouvait à l’intérieur, il le referma avec rage. Il rejoignit Mick quelques rues plus loin et ils se dirigèrent vers l’appartement. En chemin, ils s’arrêtèrent au Cat’s Eye, Falcon était derrière son comptoir comme si de rien n’était. Ce dernier leur indiqua qu’il n’avait vu personne déposer le colis. Il devait être là depuis plus longtemps. Toutefois, il avait remarqué qu’une femme observait Ryô avec un grand intérêt lorsqu’il s’était présenté devant la consigne. Ryô plaisanta en parlant de son charme légendaire mais Falcon lui cloua le bec en lui indiquant que l’aura de cette personne était plutôt remplie de mauvaises intentions que de pensées amoureuses. L’Américain éclata de rire et Ryô lui balança un coup de poing. Ensuite, il demanda à Falcon s’il avait pu la suivre. Ce dernier lui indiqua qu’elle l’aurait vite repéré mais que Miki l’avait prise en chasse.
Miki venait de pénétrer dans le café et ils étaient tellement absorbés par leur conversation qu’ils ne l’avaient même pas entendue arriver. Ryô regarda les autres d’un regard suppliant pour que son histoire reste entre eux et ils opinèrent de la tête pour confirmer. Apparemment, leur ami avait un peu de mal avec cette situation et puis ça ne regardait que lui. Falcon reporta donc son attention sur sa tendre épouse.
Quelques minutes plus tard, Ryô et Mick arrivaient devant l’immeuble. Ils venaient à peine de pénétrer dans le hall, quand Ryô aperçut une porte métallique qui bloquait le passage menant aux escaliers. Il sourit car ça lui rappelait de vieux souvenirs mais également parce que ça voulait dire que les Anglais avaient dû vouloir faire tourner en bourrique sa chère et tendre épouse et que Kaori avait sorti la grosse artillerie pour les calmer.
Kaori et le Duc sortaient de la chambre quand le téléphone retentit. Elle décrocha et eut la surprise d’avoir son homme au bout du fil.
La porte en acier disparut dans les murs et ils commencèrent à gravir les escaliers tout en se demandant de quel colis elle parlait. Ils eurent vite la réponse quand ils tombèrent sur un John enchaîné au mur et qui s’évertuait tant bien que mal à se libérer. Soudain, un déclic se fit entendre, les menottes s’ouvrirent et John, qui était en train de tirer dessus, se retrouva les quatre fers en l’air sous l’œil amusé des deux nettoyeurs. Ils l’attrapèrent chacun par un bras et l’emmenèrent avec eux jusqu’à l’appartement.
Chapitre 11
Quand ils arrivèrent dans l’appartement, ils larguèrent le "colis" dans le canapé où venait juste de s’installer le Duc qui trépignait d’impatience. Il voulait savoir ce qu’ils avaient trouvé mais Ryô lui dit qu’il pourrait bien attendre. Il ignora les protestations du vieil homme et entraîna Kaori dans la cuisine après avoir demandé à Mick de les surveiller.
Il prit sa tendre épouse dans ses bras et l’embrassa passionnément avant de passer au compte rendu de leurs activités respectives.
Après avoir vu passer un corbeau, Kaori pouffa de rire devant la conclusion farfelue de son mari par rapport à sa fâcheuse manie de voler des dessous féminins. Manie, qu’il affirmait ne pas pouvoir contrôler.
Une énorme massue se matérialisa dans les mains de Kaori et l’on entendit un énorme bruit dans la cuisine. Ryô s’extirpa du plancher en indiquant que son idée était pourtant bonne.
Une demi-heure plus tard, ils étaient tous attablés autour d’un délicieux repas « made in Kaori ». Tout en mangeant, Ryô et Mick expliquaient ce qu’ils avaient trouvé et ce qui s’était passé. Avant de manger Ryô avait passé un coup de fil à Saeko pour lui demander si elle pouvait trouver quelque chose concernant le numéro de téléphone. En effet, il ne l’avait trouvé nulle part, il n’était pas dans l’annuaire, de plus quand il avait essayé de le composer il était tombé sur une messagerie vraiment très vague qui disait seulement de laisser un message. Peut-être que l’inspectrice aurait plus de chance. Elle lui rappela de se méfier en parlant à nouveau de l’agent secret britannique. Mais il la rassura en lui indiquant que ce dernier était chez lui, qu’il était un peu encombrant mais que c’était comme s’il faisait partie de la famille. Sur ce, il raccrocha en la remerciant de son aide et elle resta l’oreille collée à son combiné à regarder une nuée de libellules danser la gigue autour d’elle.
Ils étaient en plein « brainstorming » quand le paquet de la gare se mit à sonner. Ryô attrapa l’appareil et répondit. Une voix avec un fort accent hispanique lui souhaita le bonjour. Il espérait que son petit jeu leur plaisait car lui s’amusait beaucoup. Ryô s’énerva et lui demanda à qui il avait honneur. L’homme éclata de rire en se disant vexé qu’il l’ait oublié. Ryô lui rétorqua qu’il avait rencontré tellement de tordus dans son genre qu’il ne pouvait pas se souvenir de tous. L’homme accepta donc de leur donner un indice, histoire de pimenter le jeu. Il leur dit qu’ils trouveraient un autre paquet au rez-de-chaussée et il raccrocha en ricanant.
Ryô avait une furieuse envie de balancer l’appareil contre le mur mais il le déposa sur la table avant de se diriger vers la porte de l’appartement en indiquant que le facteur était encore passé. Il descendit rapidement les étages, récupéra le paquet et remonta. Tout le monde l’attendait sans un mot. Certains avaient peur de ce qu’ils pourraient trouver dans cette boîte. Ryô la déposa sur la table et s’adressa aux autres personnes présentes.
Ryô s’exécuta et découvrit avec stupeur, deux objets, un flacon de PCP et une montre. La montre ne lui disait rien mais le PCP, il savait malheureusement bien ce que c’était. Cela voulait-il dire que Ryô était devenu son ennemi à cause de cette drogue. Il réfléchissait à tout ça quand le Duc attrapa la montre.
A cet instant, Ryô regarda Kaori et se souvint de ses paroles. Elle le regarda et lui sourit, elle savait à quoi il pensait. Devait-il lui dire toute la vérité ou pas ? Kaori lui sourit et lui fit un clin d’œil. La balle était dans son camp et c’était à lui de décider et quoi qu’il fasse, elle était avec lui.
Chapitre 12
Ryô fut surpris par la réaction du vieil homme. Pourtant c’était la réaction d’un père qui venait de retrouver son fils qu’il croyait mort depuis des années. Jamais il n’avait ressenti un tel sentiment. Il y avait bien ce qu’il ressentait pour Kaori mais c’était différent, elle était sa femme. Là, c’était son père, le vrai ! Il avait imaginé mille fois comment ces retrouvailles auraient pu se passer mais jamais il n’aurait pensé que cet homme l’accepte comme ça et il faut bien avouer que cette nouvelle donne lui faisait un peu peur.
De son côté, Lord Harrington était fou de joie et en même temps tellement triste. Il se sentait responsable de tout ce qu’avait dû subir son fils. Il avait vécu l’enfer à cause de lui. Il ne savait pas comment il pourrait se faire pardonner du mal qu’il lui avait fait. Cependant, il trouvait bizarre que ce soit Ryô qui ait honte d’être ce qu’il était. Il n’avait fait que survivre et cela de la seule façon dont il avait pu mais il semblait penser que sa « vraie » famille pourrait le lui reprocher.
Pendant ce temps, John junior les regardait, d’un air ahuri. Son père serrait ce Saeba dans ses bras et l’avait appelé « mon fils ».
Ryô remercia son père du regard. Il venait à peine de se retrouver que déjà le père protégeait son fils. Lord Harrington espérait déjà la naissance d’une complicité avec cet enfant enfin retrouvé et Ryô se demandait où tout cela allait le mener.
Pour l’instant, il essayait de ne pas trop y penser, il savait enfin qui était leur ennemi et il fallait sauver Susan. Mais après cela, que deviendrait sa vie avec ce père si heureux d’avoir retrouvé son fils ?
Sans compter la curiosité du Duc vis-à-vis de son ancêtre ! Fallait-il lui expliquer l’histoire de la réincarnation ? Beaucoup de choses se bousculaient dans sa tête mais ce n’était pas le moment.
Un certain Guttierez retenait sa sœur, ça lui faisait bizarre de penser ça, sa sœur, mais maintenant qu’il avait tout dit, il se sentait libéré et il réalisait qu’il était un membre de cette famille. Bref, ce salaud avait Susan et ils allaient la lui reprendre….
Il en était là de ses réflexions quand le téléphone sonna. Ryô, perdu dans ses pensées, mit quelques instants à s’en rendre compte et c’est le Duc qui décrocha.
Saeko qui appelait Ryô pour l’informer des dernières infos qu’elle avait dénichées fut surprise d’entendre une autre voix que celle de notre nettoyeur au bout du fil. Elle demanda d’un ton méfiant où était Ryô et si elle pouvait savoir à qui elle avait affaire. Lord Harrington répondit machinalement, « Je suis son père ! Vous voulez que je vous le passe ? Fiston, je crois que c’est pour toi ! ». Tout le monde tomba à la renverse et Saeko vit un corbeau passer devant son nez.
Ryô récupéra le combiné et entendit les bredouillements de l’inspectrice.
Il ignora le regard offensé de son paternel qui malgré le fait qu’il avait compris qu’il avait fait une bourde n’appréciait pas trop qu’on le traite de vieux schnock et encore moins d’alcoolique. Ryô sourit et continua de parler avec Saeko.
Saeko, quant à elle, avait de la fumée qui lui sortait par les oreilles. Pour qui, il se prenait ce nettoyeur de pacotille ?! C’était son rôle de le rouler dans la farine pas l’inverse.
Pendant qu’elle ruminait, Ryô venait d’expliquer ce qu’il venait d’apprendre à tous ses acolytes. Ils préparaient donc l’opération de sauvetage de la soeurette et accessoirement du marin-pêcheur.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Mick mit Falcon au courant des dernières nouvelles et ce dernier lui indiqua qu’il avait eu quelques échos sur cet Akkeshi et qu’effectivement, c’était fort possible qu’il travaille avec le gars que cherchait Ryô. Il confirma à Mick que Miki et lui seraient derrière l’immeuble de City Hunter dans une demi-heure avec le van. Mick précisa qu’il avait seulement demandé un véhicule mais le géant lui rétorqua qu’il était hors de question qu’il les laisse s’amuser sans lui.
Mick informa Ryô dès qu’il eut raccroché et ce dernier haussa les épaules. Quand Falcon avait quelque chose dans la tête, on ne pouvait pas lui faire changer d’avis.
Quand Falcon et Miki arrivèrent à l’appartement, Kaori fit de rapides présentations sans entrer dans les détails. Puis Ryô décida de répartir tout ce beau monde en deux équipes. Une qui resterait dans le fourgon en surveillance et qui pourrait servir de renfort à l’autre équipe, qui elle mènerait l’assaut.
Ils quittèrent l’immeuble par l’arrière et montèrent tous dans le van de Falcon. Puis ils prirent le chemin de la propriété d’Akkeshi. Seulement, ils n’avaient pas remarqué qu’une voiture de sport rouge était au coin de la rue, que son occupante avait vu cette fine équipe partir sur le pied de guerre et qu’elle avait décidé de les suivre.
Après quelques kilomètres dans les rues de la ville, Falcon indiqua à Ryô qu’ils étaient suivis. Le Duc, qui était à l’arrière du véhicule, leva les yeux au ciel en secouant la tête. Il n’en revenait pas, il partait à l’assaut d’un repaire de trafiquants avec une équipe plus que douteuse. Leur chauffeur était aveugle et maintenant voilà qu’il leur indiquait un éventuel poursuivant. Décidemment, son fils avait de drôle de fréquentation et il doutait sur leur chance de réussite. De plus, ce dernier lui avait balancé en pleine figure que ces gens-là étaient « sa famille », il ne savait pas trop comment il devait le prendre.
Ryô regarda par la vitre arrière du van et détecta, loin derrière eux, un véhicule de couleur rouge. Il n’avait pas besoin d’en voir plus. Il se doutait de qui c’était et dit à Falcon de continuer, que la personne qui les suivait pourrait peut-être leur servir à un moment ou à un autre. Et ils continuèrent leur chemin.
Pendant ce temps-là dans le salon d’une grande maison, deux hommes étaient en train de discuter en buvant du Cognac devant le feu de cheminée. Non pas qu’il faisait excessivement froid, mais le propriétaire adorait mettre en valeur ses possessions.
Dans la cave, Susan avait perçu une partie de la conversation grâce au système qui alimentait la cheminée et à son aération. Ce pourri voulait tuer son père et un autre type qu’il prenait pour un de ses frères afin de pouvoir écouler de la drogue. Andrew était mal en point mais si elle pouvait le sortir à temps d’ici, il survivrait, il était un peu dans les choux mais il était encore en vie.
Elle entendit un bruit provenant de la porte et rejoignit sa place le long du mur à côté d’Andrew et remit les menottes qu’elle avait réussi à enlever depuis un bon moment avec une épingle à cheveux. Un homme passa la tête dans l’embrasure de la porte pour constater qu’elle était sagement assise au même endroit et repartit.
Susan se dégagea à nouveau de ses entraves et se mit à réfléchir au moyen de sortir d’ici. Il fallait absolument qu’elle se sauve le plus vite possible et qu’elle emmène Andrew avec elle, mais c’était apparemment « mission impossible ». Seule, elle pourrait peut-être y parvenir mais elle ne pouvait pas abandonner Andrew, ils le tueraient à coup sûr avant même qu’elle soit revenue avec de l’aide. Elle ne voyait pas d’issue, à moins qu’une aide providentielle de l’extérieur se présente.
Chapitre 13
Le van se gara dans la rue avoisinant la propriété. John mit en marche son scanner et après un balayage électronique, ils constatèrent que comme ils s’en doutaient, un groupe d’hommes assez important se trouvait à l’intérieur. La grande majorité montait apparemment la garde à l’extérieur, d’autres dans le bâtiment. Deux personnes étaient dans une pièce du rez-de-chaussée près d’une source de chaleur. Notre fine équipe en déduisit que c’était probablement un salon et qu’il s’agissait sûrement des patrons de cette armada qui se croyaient tranquilles au coin du feu. Enfin, au sous-sol, ils purent observer deux personnes dans une pièce qui semblait surveillée par un garde. Une des personnes à l’intérieur marchait de long en large tandis que l’autre était immobile. Le Duc pointa son nez par-dessus l’épaule de son fils.
Ryô éclata de rire et expliqua son plan. Miki et le Duc escaladeraient le mur à cet endroit et se dirigeraient vers la partie de la maison où se trouvait Susan. Une fois là-bas, ils se débarrasseraient du garde et délivreraient les prisonniers. Pendant ce temps-là, Ryô et Kaori s’introduiraient à l’intérieur de la maison discrètement et attendraient l’entrée en scène de Falcon pour s’occuper des deux barjots qui se trouvaient dans le salon. Au moment où Falcon pénètrerait dans la propriété avec sa discrétion habituelle, Miki et le Duc évacueraient les otages pendant que Ryô et Kaori s’occuperaient des têtes pensantes de cette sale affaire. Ils étaient tous équipés d’oreillettes afin que John puisse les guider grâce à son scanner. Ensuite quand l’action débuterait, John et Mick pourraient toujours intervenir en cas de besoin. Ils savaient tous ce qu’ils avaient à faire et après quelques réglages techniques, ils prirent chacun la direction de leur objectif.
Ryô aida Kaori à monter sur le mur côté Sud et la suivit. Ils se faufilèrent dans le jardin en évitant les gardes grâce à John et rejoignirent la maison.
Pendant ce temps-là, le Duc et Miki progressaient bien également. Ils évitèrent la plupart des gardes du parc et rejoignirent la cave sans trop d’encombre. Arrivés près de la porte, Miki neutralisa le garde sous le regard effaré de Lord Harrington. Ils récupérèrent les clefs et pénétrèrent dans une salle plutôt sombre. Soudain le Duc sentit une présence derrière lui et il mit sa canne devant son cou. En une fraction de seconde il fit voler la chaîne qui aurait pu l’étrangler et se retourna pour faire face à son assaillant.
Miki sortit son arme et mit en joue le mystérieux attaquant mais le Duc lui fit baisser son arme. Elle constata alors qu’il s’agissait d’une jeune fille blonde qui se précipita dans les bras de Lord Harrington. Miki sourit en se disant qu’ils avaient de la ressource dans cette famille et que même cette frêle jeune fille pouvait réserver des surprises.
Miki sourit et lui expliqua son histoire, la petite fille orpheline au milieu des combats que Falcon avait pris sous son aile en lui apprenant à se battre pour survivre. Elle lui raconta qu’il l’avait retrouvée des années plus tard alors qu’elle voulait l’épouser, non sans mal. Puis elle expliqua, ce qu’elle savait de Falcon avant leur rencontre, son passé lié à celui de Ryô mais pas dans le même camp, ce qui lui avait valu une mauvaise blessure qui quelques années plus tard avait déclenché sa cécité sans pour autant l’handicaper. Et d’ailleurs, même si Ryô devait s’en vouloir, elle savait que son mari ne lui en voulait pas. Elle parla de Mick qui avait été l’ancien partenaire de Ryô aux Etats-Unis mais qui s’était trouvé forcé de prendre sa retraite suite à une blessure dans un combat où Ryô jouait encore un rôle. Mick qui tout comme Ryô avait failli devenir fou à cause de l’absorption d’une drogue créée par l’Union Teope. Elle lui parla enfin d’Hideyuki Makimura, le frère de Kaori et ancien partenaire de Ryô. Elle lui expliqua le combat de cet ancien flic qui était passé du côté sombre afin de faire le bien dans cette ville par tous les moyens et surtout sans la barrière de son métier. Malheureusement, il fut tué par cette même Union Teope et c’est comme cela que le partenariat avec Kaori avait débuté.
Bref, elle lui raconta le peu qu’elle savait car même si c’était déjà beaucoup, elle savait bien que Ryô avait eu une vie plus que houleuse et mystérieuse et qu’elle ne savait pas tout.
Soudainement le Duc prit conscience de tout ce qui liait ces personnes, il comprenait enfin pourquoi Ryô les considérait comme sa famille car toutes ces personnes étaient liées à lui par la souffrance, la douleur, les combats mais plus important par la plus fidèle des amitiés.
Susan avait écouté sans trop comprendre, mais apparemment le point commun à tout ce petit monde de l’ombre, c’était ce Ryô. Et ce Ryô était le frère qu’elle n’avait jamais connu. Il avait survécu, il n’avait pas eu une vie des plus faciles, contrairement à eux et elle en était désolée. Elle n’avait qu’une hâte c’est de pouvoir enfin mettre un visage sur ce prénom. Un grand frère de plus, un grand frère qui était en train de risquer sa vie pour elle alors qu’il ne la connaissait même pas. Puis en y réfléchissant mieux, elle se souvint de Paris et de Gillian qui leur avait présenté des amis japonais, Ryô et Kaori. Elle l’avait vu ce frère et même si aucun lien ne s’était tissé entre eux lors de cette brève rencontre, son frère était venu à son secours et allait affronter le fou furieux qui l’avait enlevée. Elle ne le connaissait pas vraiment mais elle était déjà fière de l’avoir pour frère.
Ils attendaient depuis quelques minutes quand une grande explosion se fit entendre. Miki leur indiqua que son mari venait de faire son entrée et qu’il était temps pour eux de tenter une sortie. Cette dernière attrapa Andrew par le bras et le hissa sur ses épaules. Elle demanda au Duc de passer devant avec Susan et ils quittèrent le cachot tout en écoutant les diverses explosions qui éclataient un peu partout dans la propriété. Les voisins allaient avoir droit à un super spectacle son et lumière. Le petit groupe se dirigea vers l’extérieur et tandis que Miki portait le blessé, le Duc et sa fille faisaient place nette sur leur passage. Miki se fit à nouveau la réflexion que Ryô avait décidemment une famille plutôt surprenante.
Ils parvinrent jusqu’au mur, où un énorme trou leur permit de sortir sans faire de l’escalade. Ils sortirent de la propriété et rejoignirent le van en même temps qu’une voiture de sport rouge se garait juste à côté. Saeko les observa d’un air interrogatif mais Miki lui demanda s’ils pouvaient utiliser sa voiture pour conduire le blessé chez le Doc. Saeko voulait rester sur place mais elle jeta ses clés à la mercenaire. Cette dernière installa Andrew dans la voiture et partit avec Susan.
Pendant ce temps, le Duc, John et Mick regardaient la propriété, un peu anxieux. Apparemment, le combat faisait rage. Ryô et Kaori parviendraient-ils à coincer les chefs, pendant que Falcon s’amusait avec le menu frottin comme il s’amusait à le dire ? Tant de questions que se posaient leurs amis qui patientaient à l’extérieur. Ils n’attendaient qu’un signe pour aller les aider mais rien ne venait ; ils ne pouvaient qu’attendre.
Chapitre 14
John voyait des points bouger sur son ordinateur, apparemment, Ryô et Kaori étaient parvenus à pénétrer dans la maison sans encombre et se rapprochaient de ce qui devait être le salon. Quand ils atteignirent la porte, une explosion retentit à l’extérieur et ils purent entendre les deux personnes présentes dans la pièce jurer en se demandant ce qui se passait. Il était temps d’intervenir et de rendre une petite visite à ces deux trafiquants.
Ryô poussa la porte, couvert par Kaori. Il pénétra dans la pièce et regarda dans tous les coins avant de faire signe à Kaori de rentrer. La pièce était vide. Pourtant, ils avaient bien entendu des voix. Ryô appuya sur son oreillette et contacta John.
Ryô avança de quelques pas et lui demanda si cela suffisait ou s’il fallait qu’il danse également. Ce à quoi John rétorqua que c’était inutile. Pendant ce temps-là, Kaori observait la pièce, elle s’attarda sur la cheminée et son regard fut attiré par un présentoir où reposait un sabre de samouraï. Soudain John hurla dans l’oreillette.
Un énorme bruit retentit dans la pièce, puis des miettes de livres s’envolèrent dans la pièce, accompagnées d’un grand nuage de poussière. Une fois les débris retombés, Ryô pu constater qu’il y avait effectivement un couloir derrière la bibliothèque, il en informa ses amis par radio et s’apprêtait à s’y engager quand Kaori le retint en lui posant une main sur l’épaule. Il se retourna pour découvrir son épouse avec un sabre à la main.
Kaori et Falcon le suivirent dans le passage mal éclairé tout en restant sur leurs gardes. Pendant ce temps-là, John avait capté la surveillance du garage et Mick faisait l’inventaire des voitures en bavant d’envie.
A cet instant précis, Ryô vit passer une libellule conduisant une Ferrari poursuivie par un corbeau au volant d’une Porche.
Ryô, Kaori et Falcon pénétrèrent dans le garage à l’instant où la voiture démarrait en trombe et filait dans la rue.
Ils n’avaient pas atteint le bâtiment que déjà, ils virent passer un véhicule à grande vitesse qui tourna dans la rue sur deux roues et qui filait déjà à la poursuite des fuyards. Le 4x4 ne tarda pas à prendre le même chemin.
Le Duc prit le volant de la camionnette et John lança un programme satellite pour repérer les voitures. La course poursuite était en marche.
Chapitre 15
La Mercedes Mc Laren filait à toute allure à travers les rues, ils n’hésitaient pas à griller les feux rouges. Heureusement qu’on était en pleine nuit car cela limita les accidents. Derrière, Ryô était au volant de la Veron et commençait à les rattraper. Kaori s’accrochait à son siège.
Bientôt le van fut dépassé par une Porsche et une Ferrari qui se joignirent à la poursuite. Le Duc rageait légèrement car à côté des autres voitures, la camionnette donnait l’impression de ne pas avancer.
Akkeshi maîtrisait bien la conduite de sa voiture et parvenait à maintenir Ryô et ses amis à bonne distance. Saeko avait sans doute oublié de préciser qu’il était sûrement champion automobile, si ça se trouvait. Bref, à un moment, il tourna brusquement dans une rue plus étroite et fila comme une fusée. Ryô qui n’avait pas l’habitude de la voiture essaya de faire de même mais la voiture s’écrasa contre le mur. C’est à ce moment-là qu’il se demanda s’il n’aurait pas dû prendre le char d’assaut qu’avait emprunté Falcon, là ce serait le 4x4 qui aurait gagné, pas le mur.
Enfin, l’avantage avec ces voitures de luxe c’est qu’elles ont aussi beaucoup d’airbags donc même si la voiture était en morceaux, nos héros étaient entiers, eux. D’ailleurs, Ryô fut obligé de tirer dedans afin de pouvoir s’extirper de la voiture. Une fois sorti du véhicule, il la regarda avec une grimace. Mick allait l’assassiner pour avoir massacré une si belle voiture mais il n’avait pas le temps. Il aperçut une voiture de sport garée non loin de là et décida de l’emprunter.
Quelques instants plus tard, Mick et Saeko qui venait de dépasser Falcon découvrirent ce qui était arrivé à la Veron et Mick se mit à pleurer devant un tel gâchis. Saeko, elle, s’intéressait plutôt à ce qu’il était advenu de Ryô et Kaori. Equipée d’une oreillette, elle demanda à John s’il était en contact avec Ryô. Apparemment ce dernier avait emprunté une autre voiture et il avait continué la poursuite. Elle démarra en trombe et Mick la suivit malgré son gros chagrin. John eu vite fait de les mettre sur la piste des deux voitures. Ils reprirent donc la poursuite et finirent par apercevoir Ryô au volant d’une Golf Cabriolet.
La Mac Laren filait en direction du port suivie par une Golf moins puissante mais que Ryô maîtrisait mieux. A ce moment-là, Ryô demanda à John de lui confirmer qu’il y avait bien un héliport dans les parages.
Ils venaient de dépasser le port et voyaient l’héliport. La Mercedes venait de se garer et les deux hommes couraient vers l’hélicoptère.
Il parvint à débloquer la manette pour décapoter mais la bâche s’envola sous l’impulsion de la vitesse et manqua d’atterrir sur Mick qui l’évita de justesse d’un coup de volant.
Kaori se glissa sur le siège conducteur et Ryô se mit debout dans la voiture, appuyé contre l’arceau. Il se mit en position pour tirer alors qu’ils approchaient de l’héliport et que les fuyards étaient presque parvenus jusqu’à l’appareil. Il visa le rotor qui explosa et les deux nouveaux amis de City Hunter durent se replier.
La Golf se gara sur la piste d’envol face à Akkeshi et Guttierez. L’un brandit son sabre tandis que l’autre avait une mitraillette. Kaori et Ryô descendirent du véhicule. Elle, avec l’autre sabre et Ryô avec son Python. Le duel allait commencer.
Akkeshi se rua sur Kaori, persuadé qu’il n’avait rien à redouter d’une frêle jeune femme. Mais il fut étonné par sa promptitude à parer ses coups de sabre. De son côté, Guttierez déchargea son chargeur en essayant de toucher Ryô mais sans succès. Il finit par prendre son pistolet et tenta le tout pour le tout, il toucha Ryô à l’épaule mais ce dernier lui explosa le genou avec une de ses balles.
Entretemps, toute l’équipe était arrivée sur les lieux et le Duc regardait étonné, Kaori en pleine action. Elle avait une dextérité dans le maniement du sabre qui le laissait sans voix. Ryô était blessé à l’épaule mais son adversaire était désormais à terre, il allait sûrement se rendre c’était le mieux qu’il puisse faire. Mais non, Guttierez ne voulait pas que City Hunter gagne encore une fois, il voulait le tuer, lui faire le plus de mal possible. Alors, il sortit une seconde arme et visa Kaori, Ryô s’interposa et pris une autre balle mais cette fois dans la jambe. Guttierez se mit à rire et continua à tirer en direction de Kaori tandis que Ryô faisait un rempart de son corps tout en essayant tant bien que mal de détourner les balles de leur objectif. Guttierez insulta Ryô et jura à ce dernier qu’il le ferait souffrir en tuant sa femme, avant de tirer à nouveau en direction de Kaori. Ryô le regarda d’un air mauvais et lui tira une balle en plein cœur. On ne s’attaquait pas à la femme de City Hunter sans conséquences, il aurait dû le savoir.
Quant à Kaori, elle donnait un cours particulier à Akkeshi qui essaya de l’avoir avec un coup de son cru et qu’il croyait imparable. Son coup pouvait être fatal car le but final était de décapiter son adversaire. Malheureusement pour lui, Kaori fit une parade excellente et bloqua le sabre. Ensuite, elle lui fit un coup à sa sauce en lui faisant perdre son arme et il se retrouva face au sabre de son adversaire avant même de s’en rendre compte. Elle s’arrêta juste avant que le sabre ne s’enfonce dans le cœur et Akkeshi s’effondra sur le sol tellement il avait eu peur.
Remis de son émotion, il essaya bien de prendre son revolver mais une inspectrice de choc lui écrasa la main et lui mit les menottes.
Pendant ce temps-là, Kaori s’était précipitée vers Ryô, il était blessé et elle était inquiète mais il lui dit que ce n’était que quelques égratignures. Par contre, il lui indiqua qu’elle devrait conduire à sa place pendant quelque temps. Puis il lui sourit et ils s’embrassèrent passionnément sous le regard de toute cette fine équipe.
Chapitre 16
Les bandits mis hors d’état de nuire, Ryô fit un bref séjour chez le Doc mais rejoignit vite son foyer. D’ailleurs, ils avaient des invités et un certain Duc, avait beaucoup de chose à lui demander et il ne savait pas ce qu’il allait lui raconter.
Kaori alla le chercher à la clinique et quand il arriva devant la porte de l’appartement il hésita entre l’ouvrir et se sauver en courant. Sa nouvelle famille l’attendait de pied ferme. Il prit son courage à deux mains et constata que non seulement ses amis l’attendaient mais que la maison était envahie par des Anglais ! Ils n’étaient que trois mais pour Ryô c’était trois de trop, un vrai débarquement !
Soudain, une jeune fille blonde se jeta dans ses bras et le serra contre elle.
A ce moment-là, Ryô entendit Mick et Falcon, qui observaient la scène depuis son arrivée, éclater de rire et il leur jeta un regard noir.
Ça lui faisait tout drôle de voir cette sœur lui témoigner autant d’amour fraternel, alors qu’elle ne le connaissait même pas. Lui, l’homme qui avait survécu dans l’ombre, la souffrance et la douleur, il n’avait pas l’habitude qu’on le traite ainsi. Grâce à Kaori, il avait découvert l’amour et la tendresse mais ce n’était pas la même chose et ça lui faisait tout drôle. Il se laissa tout de même entraîner jusqu’au canapé par Susan qui l’installa confortablement en lui ajoutant des coussins dans le dos et un autre sous sa jambe blessée qu’il venait de poser sur la table du salon.
Elle partit ensuite dans la cuisine en disant qu’elle allait préparer du thé pour tout le monde. C’est le moment que choisirent Mick et Falcon pour charrier Ryô sous l’œil amusé de Miki et Kazue. Kaori leur fit un sermon, en leur indiquant que ce n’était pas bien de se moquer de Ryô et encore moins de Susan et de sa gentillesse. Ce à quoi le Duc et son fils ne purent s’empêcher d’éclater de rire.
Devant le regard interrogatif des époux Saeba, Lord Harrington leur expliqua qu’en effet sa fille ne manquait jamais de bonne volonté mais qu’en dehors de ses dons pour le combat c’était malheureusement une catastrophe ambulante dans tout ce qu’elle entreprenait. Il demanda d’ailleurs à John d’aller aider sa sœur afin d’éviter une explosion soudaine dans la cuisine. Puis il continua en expliquant que sa fille adorait aider, soigner mais qu’à la fin c’était plutôt les patients qui en pâtissaient ! La malheureuse personne victime de ses bons soins avait bien souvent de grandes chances d’avoir des accidents malencontreux. Il leur raconta le souvenir d’une fois où son fils Michaël s’était retrouvé à l’hôpital et qu’elle avait voulu arranger la position du lit avec la télécommande, résultat il s’était retrouvé coincé au milieu d’un lit dont les deux côtés s’étaient rejoints malencontreusement et avait failli l'étouffer !
Le Duc allait continuer ses anecdotes quand Susan arriva de la cuisine suivie de près par son frère. Elle portait un plateau avec une théière et des tasses ; elle posa le plateau sur la table basse et distribua une tasse à chaque personne présente. Elle fit ensuite le service en remplissant chacune des tasses. Quand fut arrivé le tour de Ryô, elle eut soudain un sursaut en se souvenant qu’elle avait promis à Andrew de l’appeler mais ce mouvement mal venu eut pour effet de lui faire louper la tasse de Ryô et le liquide bouillant se déversa sur une partie sensible de son anatomie. Il vira aussitôt au rouge écrevisse puis se mit à hurler tout en gesticulant. Susan mit sa main devant sa bouche et lui dit « désolée, je ne l’ai pas fait exprès ! ». Ryô regarda le Duc qui lui sourit d’un air qui semblait vouloir dire « je t’avais prévenu !»
Susan alla chercher de quoi nettoyer à la cuisine et Ryô en profita pour demander à Lord Harrington de bien vouloir prier sa charmante fille de s’occuper de son mari et pas de lui. Mais ce dernier eut un sourire énigmatique qui ne présageait rien de bon pour notre nettoyeur. Il se mit à soupçonner le Duc de se servir de sa fille pour se venger un petit peu de ses moqueries précédentes et peut-être bien afin d’obtenir ce qu’il voulait savoir. Il avait décidé de le torturer !
Heureusement Kaori vint à sa rescousse. Après avoir été discuter avec sa belle-sœur qu’elle avait suivi à la cuisine, elle lui fit comprendre qu’en tant qu’épouse de Ryô et sans vouloir la vexer, elle préférait s’occuper de lui elle-même et que Susan aurait donc tout le loisir de s’occuper de son mari à elle. Cette dernière fut enchantée et elle laissa la direction des opérations à Kaori. Puis elle alla faire une bise sur la joue de son grand frère, tout en lui disant qu’elle le laissait aux bons soins de sa charmante épouse et qu’elle filait s’occuper de son cher et tendre Andrew. Elle disparut après avoir convenu que dès qu’Andrew pourrait sortir de l’hôpital, ils viendraient les rejoindre et passeraient de bons moments en famille. Le Duc n’en revenait pas et Ryô remercia le ciel de son infinie bonté envers lui. Quel soulagement, enfin jusqu’à la guérison du marin pêcheur !
Susan croisa Saeko sur le palier et cette dernière pénétra dans l’appartement pour voir que toute la fine équipe était présente. Kaori, qui sortait de la cuisine toute souriante avec un plateau de gâteaux, l’invita à se joindre à eux. Tout le monde s’installa confortablement autour de la table et aussitôt la conversation partit sur les deux trafiquants. Saeko leur apprit que tout le réseau avait été démantelé et que ses confrères avaient fait une superbe prise de marchandises diverses et variées dans la maison de Akkeshi. Par contre, elle avait encore quelques détails à éclaircir pour son compte personnel. Devant le regard interrogatif de Ryô, elle montra John et son père du doigt.
Saeko accepta et attendit les explications de Ryô.
Tout le monde tomba à la renverse tandis qu’une théière s’écrasait sur la tête de Ryô, Saeko n’avait pas un grand sens de l’humour apparemment ou alors elle avait dépassé son quota concernant Ryô.
Saeko se mit à rire et les deux individus se tournèrent vers elle, étonnés. Ils ne comprenaient pas son attitude et lui en demandèrent aussitôt la raison. Elle expliqua qu’elle n’avait pas remarqué une ressemblance physique entre eux mais quelque chose dans leur comportement.
A ce moment-là, tout le monde se tourna vers le Duc qui vira au rouge puis se mit à tousser et manqua de s’étouffer.
Saeko se rassit tout doucement sous le choc et des libellules avec le drapeau anglais se mirent à tourner autour de sa tête, accompagnées par des corbeaux brandissant le drapeau japonais.
Aussitôt quatre hommes reculèrent précipitamment, maintenant il s’agissait de trouver le coupable. Kaori venait d’inventer un nouveau Cluedo à sa sauce, pas de chandelier ni de Colonel Moutarde, mais trois suspects dans un jeu de mains mal placées. Le quatrième homme, lui, était hors-jeu puisqu’il était avec elle au moment du crime mais il avait reculé tout de même, juste par réflexe. Ryô, les massues, il a l’habitude donc quand il en voit une, il recule par instinct de conservation !
Donc il ne restait que Mick, le Duc et John. Lequel avait fait le coup ? Mick avait de sérieux antécédents et s’était empressé d’enfoncer le Duc. Le Duc avait changé de couleur à l’annonce des faits mais ce n’était pas une preuve. Quant à John, ce n’était pas le genre, enfin, peut-être qu’il cachait bien son jeu. Une seule chose à faire, interroger la victime.
Chapitre 17
Kaori se tourna vers Saeko qui était complètement hallucinée devant ce spectacle et l’entraîna vers la cuisine. Elle demanda à Kazue et Miki de venir avec elles pour l’aider à mettre quelques points au clair. Avant de refermer la porte de la cuisine, Kaori pria Falcon de bien vouloir surveiller les trois suspects.
Ryô se mit à rire et s’extirpa du canapé pour aller, en sautillant sur un pied, s’installer dans un fauteuil en face. Il dit à Umibôzu de faire de même et invita Mick, le Duc et John à s’asseoir dans le sofa afin d’attendre les conclusions de l’enquête.
Ils avalèrent tous les trois leur salive avec difficulté pendant que Ryô jubilait en attendant la sentence.
Pendant ce temps-là, dans la cuisine, la conversation était très animée.
Les filles se regroupèrent et la fin de la conversation se termina en messe basse. Toutefois, les hommes qui attendaient dans le salon virent soudain arriver, à grande vitesse, deux objets volants parfaitement identifiés. L’un prit la direction de Mick tandis que l’autre bifurqua en direction de John. Les deux hommes eurent le même réflexe de se baisser au passage des massues qui s’encastrèrent dans le mur.
L’Américain se retourna alors vers l’objet qui avait failli l’assommer et constata qu’il y avait en effet une inscription : « Non coupable, tu peux souffler pour cette fois !! » Sur celle destinée à John, il était inscrit : « Non coupable, désolé d’avoir douté !! ».
Soudain, une sonnerie se mit à retentir, c’était l’air de « Toréador ». John palpa ses poches mais fit une grimace.
En effet, l’air de cette chanson, dont les paroles disaient très clairement « prends garde à toi », résonnait dans la cuisine au grand dam d’un certain Lord anglais.
Les trois nettoyeurs explosèrent de rire, oui, même Falcon, qui après avoir tenté de se retenir, explosa lui aussi. John, quant à lui, souriait simplement pendant que son père passait par toutes les couleurs, vert, jaune, gris, blanc….
Dans la cuisine, les filles furent surprises par cette soudaine interruption. Kazue trouva le portable posé sur les livres de cuisine et le tendit à Kaori. Elle décrocha et eut la surprise d’entendre une voix féminine qui parlait anglais mais à un tel débit que Kaori ne comprit rien à ce qu’elle avait dit. Elle lui demanda de parler moins vite et finit par comprendre qu’elle avait en ligne la Duchesse de Graysmark.
Les filles écoutèrent attentivement les instructions de la Duchesse et après avoir bien préparé leur sentence, elles rejoignirent le salon. Elles s’alignèrent en rang face au Duc comme des jurés à un procès. Une massue apparut dans les mains de Kaori qui la lança en direction du Duc et qui s’encastra dans le mur derrière lui. Ce dernier pu lire le verdict : « Le jury vous a reconnu COUPABLE ». Ryô commençait à se dire c’est tout quand Kaori toussota pour avoir l’attention de tous.
A ce moment, Lord Harrington eut comme un malaise et s’effondra sur le canapé. On aurait dit que le ciel lui était tombé sur la tête. Soudain, on entendit quelqu’un rire. Tout le monde se tourna vers John et ce dernier rétorqua qu’elles n’auraient pas pu trouver pire punition et il continua à rigoler.
Son mari lui jeta un regard étrange et après que le groupe d’amis eut fait de nombreuses suppositions sur ce que réservait Lady Harrington à son mari, chacun décida de rentrer chez soi. Kazue traîna son cher Mick jusqu’à la maison, Miki et Falcon prirent congé de façon plus conventionnelle et Saeko dit au revoir comme à regret à un John avec qui elle avait discuté un bon moment.
Leurs amis partis, John informa son frère qu’il était épuisé et qu’il allait se coucher. Le Duc quant à lui était toujours en état de choc sur le canapé et notre couple de nettoyeurs décida de le laisser là avec un air amusé.
Ils rejoignirent leur chambre où ils pourraient enfin profiter d’un peu d’intimité après toutes ces histoires. Mais avant tout, Ryô était curieux concernant la punition du Duc, il avait bien senti que Kaori ne lui avait pas tout dit. Il décida donc de lui extorquer les informations par le moyen le plus délicieux qui soit. Il l’attrapa par la taille afin de plaquer son dos contre son torse et il l’embrassa dans le cou. Tout en faisant cela, il lui demanda si elle lui avait bien tout raconté, car même si la tête de son père valait le détour, il n’était pas sûr de vouloir une Anglaise de plus à la maison, même s’il était curieux de voir à quoi pouvait ressembler le châtiment anglais.
Kaori sourit et se retourna pour embrasser passionnément son époux. Puis elle le regarda dans les yeux en lui indiquant qu’il n’avait aucun souci à se faire, que la punition avait déjà fait effet à son grand étonnement. Devant le regard d’incompréhension de Ryô, elle lui expliqua que la Duchesse n’avait jamais eu l’intention de venir et qu’elle attendrait bien sagement que son énergumène de mari rejoigne son foyer. Toutefois, pour marquer le coup, elle leur avait dit que le simple fait que son mari le croit était le plus sûr moyen pour le punir mais aussi pour le calmer.
Ryô éclata de rire, en se disant, que finalement, il arriverait peut-être à s’entendre avec certains membres de sa famille. Kaori lui dit qu’elle n’en doutait pas mais que pour l’instant tout ce qui l’intéressait c’était l’entente plus que cordiale qu’il pouvait y avoir entre eux à cet instant précis. Elle le regardait avec un regard langoureux et elle l’embrassa à nouveau avant de pousser son blessé préféré, qui tenait en équilibre sur une jambe, sur le lit. Ryô se laissa faire bien volontiers et captura les lèvres de Kaori quand elle le rejoignit. Ensuite, les caresses et les gémissements se succédèrent et nos deux tourtereaux profitèrent pleinement de cette nuit de tranquillité, rien que pour eux.
Ils ignoraient que quelqu’un avait encore des questions auxquelles il souhaitait des réponses et que malgré le fait que sa dernière heure serait bientôt venue, il ne lâcherait pas l’affaire comme ça…
Chapitre 18
La nuit de notre couple de nettoyeurs fut des plus torrides et ils ne s’endormirent rassasiés l’un de l’autre que tard dans la nuit (ou plutôt tôt le matin lol). Quelques heures plus tard, Ryô se réveilla et se leva afin de sautiller jusqu’aux toilettes pour soulager l’appel de la nature. Il remarqua toutefois que son paternel avait disparu du canapé et se dit qu’il avait dû finir par aller se coucher quand il entendit des détonations au sous-sol. Sur le coup, il se demanda, si son père se préparait à tenir un siège contre sa femme qui devait venir lui tirer les oreilles. Il en rigolait encore en retournant vers sa chambre. Il allait ouvrir la porte quand elle s’ouvrit violemment et qu’il fut attiré à l’intérieur avant d’atterrir sur le lit.
Kaori stoppa sa massue un instant devant l’air étonné de Ryô, puis décida de la faire disparaître pour l’instant.
Aussitôt, Kaori fouilla l’armoire mais ne trouva pas ce qui aurait dû s’y trouver. Le coffret en argent avait bel et bien disparu.
Il enfila un pantalon et sortit de la chambre en indiquant à Kaori qu’il pensait savoir où le coincer. Elle attrapa une des longues chemises de Ryô et le suivit. Ils descendirent les escaliers quatre à quatre et se retrouvèrent devant la porte de la salle de tir. On entendait distinctement des détonations. Ryô ouvrit la porte mais avant qu’il n’ait eu le temps de constater qui était à l’intérieur, une massue « espèce de dépravé !!! » le dépassa et fonça dans le mur opposé. La personne qui se trouvait là, l’évita de justesse et regarda les deux arrivants avec un regard étonné.
Soudain, il remarqua que son petit frère lorgnait sur les belles gambettes de sa chère et tendre Kaori qui ne portait qu’une chemise.
Sur ce, il remonta rapidement à l’appartement pour finir de s’habiller et quitta l’appartement bien décidé à rapatrier son paternel par la peau du cou et en utilisant tous les moyens possibles pour le faire obéir.
Pendant ce temps-là, Kaori avait proposé un café à John et après s’être habillée de façon plus décente, elle engagea la conversation sur ce qui tracassait son jeune beau-frère.
En entendant ce prénom, Kaori faillit recracher la gorgée de café qu’elle venait d’avaler. Puis elle se reprit pour mettre John en garde contre Saeko.
Pendant ce temps, Ryô était parti à la recherche du Duc. Son premier arrêt avait été l’appartement de Mick, car ce dernier surveillait souvent ce qui se passait de l’autre côté de la rue, ce qui pouvait être pratique dans certains cas mais malheureusement cette fois-ci, il n’avait rien vu parce qu’il était trop occupé avec sa moitié tout comme l’avait été Ryô cette nuit-là. Sauf que lui, son père ne s’était pas introduit dans sa chambre pour piquer quelque chose dans l’armoire pendant les ébats amoureux de son fils ! Ryô évita de parler de ce détail et continua son enquête tout en ruminant sa vengeance.
Ryô se balada dans tout le quartier à la pêche aux infos auprès de ses indics mais aucun homme correspondant de près ou de loin au Duc n’avait décidé d’élire soudainement domicile dans les immeubles avoisinant. C’était bizarre, comment il allait faire pour surveiller la venue de sa tendre épouse. Décidemment, son père était un drôle de loustic.
Il eut soudain une idée, si Lord Harrington avait filé avec le coffret c’était peut-être qu’il avait l’intention d’en savoir plus à son sujet donc il suffisait d’aller voir dans les endroits pouvant le renseigner sur la propriétaire de ce coffret. Et Ryô savait parfaitement où ses investigations allaient le mener, jusqu’à Joséphine Beaulieu et à son histoire plutôt étrange. Il ne lui restait donc qu’à aller fouiner du côté de la maison de cette dame afin de voir si on aurait aperçu son paternel et après il irait voir aux services de l’état civil, si quelqu’un avait demandé des renseignements sur cette femme.
Près de l’ancienne résidence de Madame Beaulieu, il ne trouva personne qui avait aperçu son père, il se dirigea donc vers les services de l’état civil où une employée lui indiqua qu’un homme avait effectivement demandé des informations sur cette femme et qu’il avait l’air un peu déçu par le peu de choses qu’elle avait pu lui dire. Toutefois, il s’était rendu auprès de son collègue qui gérait la gestion de l’enregistrement des testaments et apparemment il y était toujours car elle ne l’avait pas vu repasser par l’accueil. Ryô s’y dirigea aussitôt, après avoir remercié la demoiselle pour son aide.
Arrivé près du bureau en question, il vit sortir un vieil homme avec des cheveux longs et grisonnants. Cet homme avait un attaché-case et ressemblait à un homme de loi mais un détail significatif attira l’attention de Ryô. Une canne avec un pommeau en argent qui ne lui était pas inconnue. L’homme le regarda dans les yeux et malgré les lentilles de contact de couleur verte, Ryô reconnut le Duc. Ce dernier essaya de filer dans la direction opposée mais Ryô l’attrapa par le col de sa veste et le traîna à l’extérieur en prétextant que son pauvre vieux père sénile s’était encore échappé de la maison de retraite !
Le Duc avala difficilement sa salive. Sa situation était plus que désespérée, non seulement sa femme allait venir le massacrer mais sa belle-fille en avait aussi après sa peau.
Il essaya de s’excuser vainement, tandis que Ryô le tirait dans la rue pour rejoindre l’appartement. Puis, il expliqua son comportement.
Le Duc commença à monter les escaliers comme un condamné qui allait à l’échafaud, tout en se demandant si sa belle-fille allait le couper en rondelles. C’est à ce moment-là qu’une scène à laquelle il avait assisté lui revint en mémoire. Il se retourna brusquement et s’adressa à son fils.
Ryô sourit tout en pensant que finalement si un jour il devait expliquer toute l’histoire à son père, ce dernier le croirait peut-être. Il avait tout de même le chic pour mettre le doigt sur les détails importants.
Sur cette réplique, Lord Harrington constata qu’ils se trouvaient devant la porte de l’appartement. Ryô mit son père bien en face de l’entrée et ouvrit tout en se mettant sur le côté. Puis il cria :
Chapitre 19
Le Duc fixait le salon depuis le couloir, n’osant pas bouger d’un iota et se demandant à quelle sauce il allait être mangé. Il avala péniblement sa salive mais rien ne venait. Il commençait à se demander si Kaori était dans l’appartement car si ce n’était pas le cas, il aurait droit à un peu de répit. Malheureusement pour lui, la porte de la cuisine commença à s’ouvrir et un tir groupé de mini-massues partit dans sa direction.
Les yeux exorbités, il voyait les projectiles se diriger vers lui avec appréhension mais en faisant des mouvements plus ou moins gracieux (genre une nouvelle version de danse hip-hop), il parvint, non sans mal à les éviter. Quand la dernière massue se figea dans le mur, on pouvait voir un Duc, plaqué contre le mur, un peu comme la cible d’un lanceur de couteaux. Il avait les bras et les jambes écartés et des massues plantées tout autour de lui avec en particulier la dernière dangereusement proche d’une partie plutôt précieuse de son anatomie.
Il souffla en se dégageant du mur mais c’est alors que posant le pied sur le sol, il aperçut Kaori en face de lui avec un regard mauvais. Son deuxième pied venait à peine de toucher le sol que ce dernier s’ouvrit subitement sous lui, et que s’il n’avait pas gardé un peu de sa souplesse, Lord Harrington se serait bel et bien retrouvé au fond de ce trou sans fin. Il hallucinait, elle avait quand même installé une sorte d’oubliette juste devant sa porte ; il se demandait ce que ça devait donner quand son fils rentrait éméché, avait-il droit à un séjour dans une cave ?
Quoiqu’il en soit, il avait évité cette deuxième attaque et se retrouvait à faire le grand écart dans le couloir devant l’entrée, pas peu fier de montrer qu’on ne l’aurait pas comme ça. Il était même tellement content de son coup qu’il fit un magnifique sourire à sa belle-fille qui le regardait elle aussi mais avec un sourire énigmatique. C’est alors qu’il aperçut une sorte de cordon qui pendait juste à côté de Kaori et un mauvais pressentiment lui vint quand elle tira dessus avec un sourire presque jubilatoire.
Sur l’instant, rien ne se passa et puis, soudainement, une trappe s’ouvrit dans le plafond, et une chose énorme, qu’il ne pouvait pas bien définir, vu qu’il était en dessous, vint s’écraser sur lui. Au début, il résista au choc mais finalement l’impact lui fit perdre l’équilibre et il glissa dans l’oubliette. On l’entendit crier tout au long de sa descente et puis un gros « BOUM » retentit à l’atterrissage. En bas, il commençait de se relever quand il s’aperçut que l’objet l’avait suivi et on entendit un deuxième gros « BOUM » quand il se le prit sur la tête.
Ryô pénétra en riant dans l’appartement et demanda à sa dulcinée où elle avait pris le temps de récupérer la réplique géante de « Big Ben » que son paternel venait de se prendre sur la tronche. C’est alors qu’apparut un John, mort de rire, qui lui expliqua que c’était un paquet envoyé en express par sa mère pour le cas où son mari referait des siennes. Il tendit à son frère un drapeau anglais, qui avait dû se trouver sur la réplique du monument, où il était écrit « Prends ça, espèce de vieux pervers dégoûtant ! Kiss, ta Pretty Darling !!! ».
Soudain, John vira à son tour au rouge, c’était un peu comme s’il avait mis les fils en contact et soudain la lumière fut.
Pendant ce temps-là, dans l’oubliette, le Duc venait juste de réussir à s’extraire de dessous « Big Ben » tout en se disant « Tiens, mais c’est Big Ben » qu’il entendit soudain un bruit qui venait du conduit qui l’avait amené jusqu’ici. Il se prit une cargaison de massues et d’objets divers sur le crâne, une fois de plus. A l’étage, les autres entendirent vaguement quelqu’un qui criait : « Ah, non, pas encore ! » et puis un gros « BADABOUM ».
Ryô et Kaori se regardèrent perplexes. Le petit frère avait vraiment une imagination débordante et qui l’amenait directement à la vérité sans le savoir…
Faudrait-il qu’ils racontent toute l’histoire à John et à son père ou la version de la coïncidence leur conviendrait-elle ?
Ils aviseraient en temps voulu, quand le Duc aura bien mûri sa mauvaise éducation au fond des oubliettes, par exemple. Et encore, tout dépendra de son comportement…