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Série : Shiti Hanta
Création : 03.04.2022 à 17h40
Auteur : ShanInXYZ
Statut : Terminée
« Ryô se trouve confronté à une affaire qui concerne sa famille biologique. Suite de la fic "La vérité vient du passé". » ShanInXYZ
Cette fanfic compte déjà 37 paragraphes
Chapitre 20
Pendant que Ryô, Kaori et John discutaient tranquillement dans la cuisine, le Duc réfléchissait plus que sérieusement au moyen de sortir de cette oubliette.
La première idée qui lui vint fut d’empiler toutes les massues qu’il s’était pris sur la tête afin de faire une colonne qui grimperait jusqu’au sommet, il avait vu ça dans Fort Boyard, un gars devait empiler des livres pour parvenir jusqu’à la clé.
Bien sûr, ses tentatives furent toutes malheureuses et finissaient toujours par un vol plané de notre Duc qui atterrissait la tête la première à son point de départ, c'est-à-dire le sol.
Il faut dire qu’essayer de faire tenir en équilibre une colonne de massues géantes et de diverses tailles, c’était plutôt mal barré, même s’il essayait de consolider la base avec « Big Ben » et les autres projectiles qu’il avait pu recevoir sur le crâne…
Il fit donc une pause tout en se demandant par quel étrange hasard, son fils et lui avaient épousé des femmes qui balançaient ce genre d’engins. C’est là qu’il commença à se remémorer toute sa vie d’homme marié.
Sa première épouse était douce, mais il faut dire aussi, qu’à l’époque, lui, était sage. C’était son premier amour et il n’avait pas encore cette fâcheuse manie qui le mettait toujours dans des situations embarrassantes comme celle où il se trouvait actuellement, par exemple.
Non, cette manie, lui était venue que bien après.
Quand il avait perdu la mère de Michael, il était inconsolable, mais il avait gardé la tête sur ses épaules pour le bien-être de son enfant qui n’aurait jamais la chance de connaître sa mère.
Ensuite, il avait rencontré, Rui, la belle japonaise au tempérament de feu.
Au début, il pensait qu’elle serait seulement une amie mais il avait découvert que l’amour, le vrai, pouvait se manifester plus d’une fois dans une vie.
Il était facilement tombé amoureux de cette beauté asiatique avec qui, il avait dû collaborer lors d’une mission. La belle avait succombé à son charme légendaire (selon les dires du Duc).
Bref, ils étaient tombés amoureux l’un de l’autre et après une liaison torride et orageuse, il avait fini par l’épouser. Ce qui n’avait pas manqué de faire grincer certaines dents dans son milieu social, car personne n’était contre le fait qu’il se remarie mais il aurait pu choisir une Anglaise…
Mais comme jamais il ne s’était laissé dicter sa conduite, il avait épousé la belle Ruï et avait eu le bonheur qu’elle lui donne un second fils.
Ils avaient vécu heureux jusqu’au jour maudit de l’accident d’avion et c’est à partir de ce jour-là qu’il changea de comportement.
Il s’était renfermé sur lui-même, on disait de lui que c’était un excentrique mais il se fichait bien du qu’en dira-t-on et surtout de ce qu’on pouvait dire de lui. La seule chose qui lui importait c’était que les personnes qu’il aimait, finissaient toujours par disparaître.
Il ne s’occupa donc plus que de son fils aîné tout en continuant à chercher l’autre, car il était persuadé qu’il vivait toujours.
Les gens disaient de lui qu’il était fou et c’est cette rumeur de folie qui provoqua en lui ce changement de comportement.
A partir de ce moment-là, quand il était obligé de se rendre dans des mondanités qui le rasaient au plus haut point, il prit l’habitude de faire ce qui au début était des farces mais qui devint rapidement une manie incontrôlable et irrécupérable.
Quelque temps après, il rencontrait son épouse actuelle. Elle avait un cousin espion qui avait disparu et le gouvernement ne voulait rien faire pour lui. Elle avait entendu parler des activités du Duc et lui avait demandé son aide.
C’est au cours de cette mission que Monsieur le Duc avait trouvé son maître, enfin plutôt sa maîtresse. Lui qui s’était bien juré de ne plus jamais aimer quitte à passer pour un vieux pervers dégénéré, s’était fait mâter par cette femme au tempérament de tigresse et qui ne s’en laissait pas compter.
Résultat, quelques mois après avoir, accessoirement, sauvé le cousin, il était marié pour la troisième fois.
Depuis, il faisait encore des siennes mais sa chère et tendre épouse, mère de ses deux derniers enfants, était là pour veiller au grain et éventuellement lui balancer ce qu’elle avait sous la main en cas de dérapage.
C’était tout de même marrant, il n’avait trouvé une sorte d’équilibre au milieu de ses malheurs qu’en faisant l’andouille et en trouvant la perle rare qui pourrait le calmer dans ses délires.
Et le plus drôle, c’est qu’apparemment son fils perdu avait suivi le même chemin que lui sans le savoir. Ce qui indiquait bien que de ses trois fils, celui qui lui ressemblait le plus était Ryô, sans l’ombre d’un doute, la génétique avait parlé.
Après sa petite pause, il décida de tenter l’escalade de la paroi, il démancha toutes les massues et s’en servit comme pieux qu’il enfonçait dans le mur.
Après des heures d’effort et d’entêtement, il parvint à sortir de son trou, mais il était sur les rotules. Il était tellement fatigué qu’il pénétra dans l’appartement en rampant.
Le soleil s’était couché et apparemment tous les occupants de la demeure en avaient fait autant. Il décida donc de se rendre dans sa chambre mais était tellement crevé qu’il grimpa les escaliers à quatre pattes.
En passant devant la chambre de son fils et donc de sa belle-fille, il essaya de ne pas se faire remarquer mais soudain la porte s’ouvrit brusquement et il leva difficilement la tête pour apercevoir une furie avec une massue à la main.
Il lui dit que tout ce qu’il voulait c’était dormir et implora son pardon pour toutes les bêtises qu’il avait pu dire ou faire.
Kaori le regarda longuement et finit par lui dire qu’il pourrait dormir.
Quelques instants plus tard, il était enroulé dans un matelas qui pendait au bout d’une corde par la fenêtre de la chambre.
Apparemment, sa belle-fille avait la rancune tenace…
Chapitre 21
Le lendemain matin, alors que sa chère et tendre épouse dormait d’un profond sommeil réparateur, Ryô se leva discrètement et se faufila vers la chambre de son petit frère.
Il ressortit quelques instants plus tard suivi de ce dernier avec un air de conspirateur. Ils se dirigèrent silencieusement vers l’autre chambre d’ami. Cette dernière était vide, le lit n’était pas défait mais au niveau de la fenêtre, on pouvait voir le bout d’une corde. Ils se penchèrent tous les deux par l’ouverture afin de contempler le spectacle qui s’offrait à eux.
Le Duc dormait pendu au bout de la corde, enroulé dans un matelas façon « nem ». Ryô fit un signe de tête à John qui sortit son appareil photo numérique pour immortaliser cette scène. Ensuite il se dirigea vers une table, téléchargea la photo sur son ordinateur et l’envoya par mail à sa mère et son frère aîné. Puis il retourna auprès de Ryô pour continuer de regarder son père en train de ronfler copieusement.
Apparemment, il était tellement épuisé que même pendu dans le vide, il dormait et profitait du peu de sommeil qui lui avait été accordé par sa belle-fille.
Les deux hommes, accoudés à la fenêtre, étaient morts de rire quand soudain une sorte de reflet vint les éblouir. Ryô porta aussitôt son attention sur la fenêtre d’en face et découvrit avec amusement son jumeau américain qui lui faisait des grands signes tout en s’esclaffant car lui aussi venait de découvrir ce qui pendait le long de la façade de l’immeuble.
Mick lui montra un talkie-walkie et Ryô sortit un instant de la chambre. John l’observa par l’ouverture de la porte et constata qu’il se dirigeait vers un meuble du salon où était dissimulé le même appareil. Une libellule passa devant un John abasourdi par ce qu’il voyait, les deux nettoyeurs avaient apparemment trouvé un moyen de communication entre les deux appartements, autre que le téléphone.
Ryô n’osait même pas se retourner, il sentait une aura furieuse juste derrière lui et il s’attendait au pire des châtiments.
Ryô se pencha par la fenêtre et put constater que son paternel était réveillé et qu’il rigolait à s’en décrocher la mâchoire.
Notre nettoyeur s’imaginait déjà dans les oubliettes de l’immeuble ou se balançant au bout d’une corde à côté de son père quand il se rendit compte que Kaori tardait un peu à revenir.
Il se dirigea prudemment vers la salle de bains, on peut même dire qu’il y alla sur la pointe des pieds tellement il avait la trouille. Il poussa la porte et la trouva évanouie sur le sol. Son sang ne fit qu’un tour et après avoir réveillé John en fanfare afin qu’il veille sur Kaori le temps qu’il s’habille, il emmena sa femme, enveloppée dans une couverture et fila avec la mini en direction du cabinet du Doc.
Pendant le trajet, Kaori reprit conscience et lui demanda ce qu’il fichait.
Il se prit une massue de 2000 tonnes estampillée « arrête la voiture, crétin ! »
Le reste du trajet se fit en silence. Il se gara devant le cabinet du Doc en faisant crisser les pneus. Kaori voulut descendre seule, mais elle fut prise de vertiges et Ryô la rattrapa juste avant qu’elle ne tombe à nouveau dans les pommes.
Il pénétra dans la salle d’attente et le Doc vint aussitôt à leur rencontre.
John et Mick étaient accoudé, chacun à une fenêtre des immeubles qui se faisaient face et ils discutaient du départ précipité de Ryô et Kaori grâce au talkie-walkie.
John se pencha vers son père et comprit de suite ce que ce dernier voulait. Il voulait que son fils le libère.
Le Duc atterrit dans un grand fracas en bas de l’immeuble et le temps qu’il arrive à se dépatouiller de son paquetage, son escorte personnelle lui passait une paire de menottes avec une espèce de laisse et le poussait dans la voiture de Mick, malgré ses protestations offensées. Le trajet promettait d’être long pour ce convoi exceptionnel….
Chapitre 22
La voiture de l’ancien nettoyeur américain filait à travers les rues de la ville en direction du cabinet du Doc, pendant qu’à l’arrière du véhicule, un Anglais plutôt en colère vociférait toute son indignation d’être traité de la sorte.
La voiture fila à travers la ville et arriva finalement devant la clinique. Mick se gara à côté de la clinique et John tira son père en dehors de la voiture. Ils venaient de pénétrer dans le bâtiment quand ils tombèrent sur un Ryô qui faisait les cent pas dans le couloir.
A ce moment-là, le Doc sortit de la salle de consultation, avec un grand sourire. Kaori le suivait de peu.
De plus, il avait autour de lui, des hommes qui le regardaient bizarrement et avec un drôle de sourire, là ça devenait de plus en plus inquiétant !
A ce moment-là, tous, éclatèrent de rire devant la mine stupéfaite du célèbre Ryô Saeba.
Ryô et Kaori préférèrent ignorer la dernière remarque de leur ami pour savourer ce petit instant de bonheur, rien qu’à eux. Puis, quelques minutes plus tard, ils décidèrent de retourner à l’appartement, Kaori avait hâte de téléphoner à Miki pour lui apprendre la bonne nouvelle. Son humeur était excellente et du coup, elle avait même décidé de ne plus en vouloir au Duc et avait demandé à Mick et John de le libérer.
Tout ce beau monde rejoignit donc l’immeuble de Ryô et Kaori dans la plus totale des sérénités, enfin presque car le Duc voulait absolument parler à son fils d’un sujet délicat. Il essaya d’aborder le sujet dans les escaliers qui rejoignaient l’appartement.
Il fut interrompu par Ryô, qui, arrivé devant la porte de l’appart, s’arrêta aux aguets. Il sentait une présence à l’intérieur. Ce n’était pas une menace mais il y avait une forte aura de colère et Ryô hésita franchement avant d’ouvrir la porte. Il se demandait bien à quoi, il devait s’attendre.
Il se décida tout de même à ouvrir et pénétra seul, dans le salon et découvrit une silhouette de dos. Il s’agissait d’une femme avec de longs cheveux noirs. En l’entendant entrer, elle se retourna et il resta bouche bée en découvrant le visage de sa visiteuse.
Au bout d’un moment, Kaori pénétra à son tour dans la pièce et découvrit son mari qui semblait comme hypnotisé. Elle vit cette femme, beaucoup plus âgée qu’elle, mais tout de même bien conservée pour son âge ; on pouvait même dire qu’elle était très séduisante et pendant quelques secondes, Kaori se demanda si c’était la raison du mutisme de Ryô.
Elle ne se posa pas la question bien longtemps, puisque la femme se décida à parler.
Ryô secoua la tête et reprit ses esprits.
A ces mots, la femme le lâcha et le regarda comme tétanisée. Toute la bande était étonnée par cette réaction et Ryô s’empressa de poser des questions.
Ce dernier était tout retourné… la sœur jumelle de sa mère. Il ne s’y attendait pas du tout. Et puis cela faisait tellement bizarre, elle était dans ses bras et c’était soudainement comme si sa mère avait repris vie juste pour lui, pour le voir. Décidemment, il n’était pas au bout de ses surprises avec cette famille.
Chapitre 23
Au bout d’un instant, Izumi s’écarta de Ryô et le détailla de la tête aux pieds. A la fin de son inspection, elle semblait plutôt contente et observait son neveu avec un grand sourire.
A ce moment-là, une massue gigantesque estampillée « on ne parle pas méchamment de mon bébé » l’encastra dans le mur. Izumi observa la scène complètement ahurie tandis qu’une nuée de libellules faisait le tour de sa tête.
Soudain, trois silhouettes noires pénétrèrent dans la pièce et aussitôt les nettoyeurs les mirent en joue.
C’était à se demander, ce qu’il avait encore en tête et Kaori avait bien l’impression qu’il avait envie de croire à cette histoire de réincarnation et c’était bien ce qui l’embêtait.
Chapitre 24
Kaori s’installa aux côtés de Ryô et servit une tasse de thé à chacun tout en leur priant de se servir à leur convenance dans le plat de gâteaux. Elle ajouta aussi que s’ils voulaient au moins en goûter un, ils feraient mieux de se servir avant que le goinfre qui lui servait de mari ait tout englouti. Ensuite, elle les pria d’entamer la conversation.
Ils se mirent tous deux à fouiller dans leur poche et tendirent en même temps leurs portefeuilles respectifs à Ryô.
Dans celui d’Izumi, il put voir deux jeunes filles, très jolies et totalement identiques, si ce n’est leur tenue. Ce devait être à l’occasion d’un jour de fête car elles portaient toutes les deux un kimono, l’un rouge, l’autre bleu. Elles avaient l’air de bien s’amuser, un petit air complice dans le regard, on ne pouvait douter de l’entente qui unissait les deux sœurs. On aurait pu dire que rien ne les séparerait.
Dans celui du Duc, il y avait ce visage que Ryô avait vu en rêves puis au cimetière. C’était la seule image qui lui restait d’elle en mémoire. Elle était belle, souriante, le regard pétillant, elle respirait la joie de vivre. A côté, il y avait une autre photo, toujours Rui, mais cette fois avec un bébé dans les bras, elle était encore plus resplendissante lorsqu’elle regardait le petit être qui reposait dans ses bras. Tout l’amour qu’elle lui portait se voyait dans cette image et Kaori fut très émue quand elle vit une larme couler sur la joue de son mari.
Ce dernier fit comme si de rien n’était et leur demanda de lui parler d’elle. Izumi s’empressa de dire que c’était à elle de commencer en prétextant que le début c’était elle. Le Duc leva les yeux au ciel tout en lui balançant que ses petites histoires de gamines ne valaient sûrement pas l’histoire d’amour qui l’avait liée à la mère de Ryô.
C’est à ce moment-là, qu’un objet volant parfaitement identifié, en l’occurrence une tasse à café, vint atterrir en plein milieu de son front.
Ryô commença donc à discuter avec sa tante tandis que Kaori amenait le Duc jusqu’à l’armurerie. Il se demandait bien ce qui l’attendait ; elle lui indiqua une chaise et prit une arme qu’elle chargea avant de la vider d’une traite dans une des cibles suspendues. Le Duc remarqua qu’elle était également une fine gâchette. Mais il se souvint de ce que lui avait dit Mick au sujet de la maladresse passée de Kaori. Comment avait-elle fait pour devenir aussi douée en si peu de temps, même avec un bon professeur comme Ryô ? C’était quand même rapide comme changement. Et puis il y avait cette histoire d’escrime qui le taraudait. Il regarda autour de lui et constata que son étui à fleurets était toujours là ; il avait dû l’oublier là quand les kidnappeurs avaient donné de leurs nouvelles. Il s’en approcha, tout en sachant que Kaori, bien que concentrée sur ses tirs, elle le surveillait du coin de l’œil. Quand il se retourna pour lui proposer une joute, elle tendait déjà la main avec un sourire.
Kaori préféra sauter par-dessus et les fers se croisèrent aussitôt.
Pendant ce temps-là, dans l’appartement, Ryô discutait avec Izumi de sa mère Rui.
Cette dernière, lui avait parlé de leur naissance dans un petit village reculé à la campagne, du fait qu’elles n’étaient pas des hommes, ce qui avait grandement déçu leur père car il attendait un héritier mâle pour lui succéder. Cependant, il avait bien dû faire avec puisque la mère des jumelles était morte en couches.
Pendant un moment il avait pensé à se remarier pour avoir cet héritier mais ses filles avaient tout de même été élevées en héritières, à la dure comme des garçons et dans le respect des traditions de leurs ancêtres. Mais jamais, au grand jamais, elles ne s’étaient laissé transformer en homme, elles étaient toutes deux très complices et leur père avait fort à faire face à ces deux sacrés caractères.
Finalement, il oublia son héritier mâle et se consacra à ses filles qui étaient dignes de toute la famille ; elles avaient su montrer leur bravoure et il en était fier.
Elles avaient donc eu une vie plutôt banale entre une éducation de jeunes filles de bonne famille et l’apprentissage des techniques de combat de leurs ancêtres.
Leur vie avait été heureuse, un père aimant, une famille très traditionnelle, un peu trop à cheval sur les principes mais comme ils étaient bons, les filles les avaient acceptés. Elles étaient les héritières de toute une manière de vivre et elles avaient le devoir de protéger cet héritage.
Puis devenues adultes, elles apprirent pourquoi on comptait sur leur courage. En effet, la famille servait son pays depuis des générations et était souvent demandée pour aider les services officiels dans des affaires officieuses.
C’est comme ça que les jumelles étaient devenues des espionnes et leur équipe était très douée car en général, elles se faisaient passer pour une seule et même personne ; on ne les voyait jamais ensemble donc pendant que l’une donnait le change l’autre pouvait agir sans problèmes et personne ne pouvait se douter de quoi que ce soit.
Ça avait duré des années jusqu’à ce que l’on demande à l’une des jumelles de collaborer avec un espion anglais et c’est là que la catastrophe avait eu lieu. Elle en était tombée amoureuse, avait quitté son pays, sa sœur, sa famille et avait tout laissé tomber pour cet Anglais de pacotille.
Elle avait eu un enfant, c’était la seule chose de positive dans cette triste histoire, mais malheureusement elle n’avait pas pu le connaître longtemps puisque la mort les avait emportés tous les deux dans un terrible accident, enfin du moins c’est ce qu’elle avait cru à l’époque.
Izumi avait les larmes aux yeux. Ryô comprenait qu’elle s’était sentie exclue de l’amour de sa sœur et qu’en plus le fait de la perdre l’avait rendue encore plus amère. Pas étonnant qu’elle déteste le Duc à ce point. Elle sécha ses larmes vivement comme pour éviter que son neveu ne les voie et lui demanda s’il avait des questions, s’il voulait plus de détails sur certaines choses.
Elle lui expliqua aussi, qu’il faudrait qu’il vienne visiter la demeure ancestrale, qu’elle pourrait lui montrer beaucoup de photos ou d’objets ayant appartenu à sa mère. Elle lui ferait voir son héritage et lui présenterait sa cousine.
Ryô lui sourit en disant qu’il serait heureux de voir tout ça et vit tout de suite la joie que son accord provoquait chez sa tante. Peut-être d’une certaine façon renouait-elle avec sa sœur perdue et Ryô se voyait mal lui refuser ce plaisir.
Ils discutèrent longuement sur tout un tas de petits détails de l’enfance des jumelles, comme des tours qu’elles jouaient à leurs professeurs et bien d’autres choses encore. Ryô était heureux de pouvoir avoir un aperçu de la personnalité de sa mère : apparemment, une petite fille malicieuse et très intelligente. Ecouter Izumi parler d’elle et de leurs souvenirs, le faisait sourire et il voyait que le visage d’Izumi s’ouvrait et devenait lumineux en parlant de tout ça. Elle était heureuse également de pouvoir parler de sa sœur à quelqu’un, c’était évident.
Dans l’armurerie un combat acharné se déroulait… Le Duc avait parié avec Kaori que s’il arrivait à la battre elle lui raconterait tout, le coffret et son don merveilleux pour l’escrime. Autant dire qu’aucun des deux n’avait l’intention de laisser l’autre gagner…
Chapitre 25
Le Duc essayait toutes les passes qu’il connaissait mais Kaori avait toujours la parade, il puisait au fond de sa mémoire pour se souvenir de toutes les feintes plutôt ingénieuses inventées par ses ancêtres mais là encore, elle arrivait à le parer.
Il enrageait : comment faisait-elle pour le contrer avec autant de brio et en plus tout en empruntant des attaques connues d’une des plus vieilles familles françaises, elle aussi, très connue pour ses grands escrimeurs ?
C’était à se demander si Kaori ne descendait pas de la famille De Barmont, pourtant elle était Japonaise… Il réfléchit un instant en se disant que sa remarque était totalement stupide, une descendante de cette famille avait très bien pu se marier avec un Japonais.
Pourtant c’était impossible, quand il avait piqué le coffret, il avait cherché des informations sur la dernière femme de la liste, la dernière héritière des Barmont, et on lui avait dit qu’elle ne s’était jamais mariée.
Toutes ses réflexions débouchaient sur une impasse…
Soudain une lame passa à deux centimètres de sa tête.
Ça le rendait dingue, il avait beau chercher au fond de sa mémoire, on aurait dit que tous les meilleurs coups de ses ancêtres étaient un secret de polichinelle pour sa belle-fille. Il réfléchit un instant et se demanda s’il employait la bonne tactique ; en effet, il s’évertuait à utiliser des passes d’un autre temps tout en pensant que personne ne les connaissait, mais là il était tombé sur un os. Il réfléchit un instant et se demanda s’il ne devrait pas plutôt tenter de nouvelles techniques. Michael, son fils aîné, avait passé des années à mettre au point des passes acrobatiques imparables ; Kaori saurait-elle les parer aussi facilement ?
Il se mit en place et quand Kaori essaya de le toucher il fit un salto arrière.
Kaori n’imaginant pas que son beau-père puisse à nouveau fait un tel bond, fut surprise et se retrouva dos au mur avec l’épée du Duc qui avait traversé le col de son chemisier.
Elle remonta dans l’appartement, en proie à une colère indescriptible. Ryô et Izumi sentirent son aura meurtrière avant même qu’elle n’ait franchi la porte.
Kaori passa devant eux comme une furie, ils voyaient presque de la fumée sortir de ses oreilles. Elle se précipita dans la chambre et Ryô s’empressa de la rejoindre.
Quand il ouvrit la porte, il la découvrit avec ce qui avait été à une époque une réplique de lui version mannequin en mousse et auquel elle avait mis les traits de Lord Harrington. Elle le balançait contre tous les murs de la pièce en proie à une rage folle et lui tordait le cou en ruminant de sombres pensées.
Ryô ne savait pas ce que son père lui avait fait, mais il n’aimerait pas être à sa place pour tout l’or du monde. Il était évident que le vieux machin avait été trop loin et que Kaori pétait carrément un câble.
Il s’approcha doucement de sa femme et la prit dans ses bras. Elle se retourna et contrairement à ce qu’il aurait pensé, elle se serra fort contre lui. Il ne comprenait pas très bien, deux secondes auparavant elle était prête au meurtre et maintenant elle était presque au bord des larmes. Il l’entoura de ses bras et déposa un doux baiser dans ses cheveux. Elle le regarda, elle avait besoin de sa force, un ras-le bol l’envahissait et elle avait besoin du réconfort de son homme. Alors elle l’embrassa et lui ne se fit pas prier pour lui rendre son baiser et même plus vu leurs affinités.
Tandis que nos deux amants se laissaient tomber tous les deux sur le lit puis se glissaient sous les draps afin de se montrer leur amour mutuel, le Duc fit son apparition à la porte de l’appartement et se prit une théière dans la figure à peine avait-il passé le seuil.
A ce moment-là, un énorme « BOUM » retentit dans tout l’appartement. Si quelqu’un avait jeté ne serait-ce qu’un œil dans le salon, il aurait pu constater que Izumi avait attrapé machinalement ce qui lui tombait sous la main, en l’occurrence la table du salon, et avait encastré son beau-frère dans le mur. Il se demandait pourquoi il produisait un tel effet sur les femmes de la famille…
Dans la chambre, Ryô sortit la tête de sous le drap, surpris par le bruit. En général, la personne qui provoquait de tels bruits chez lui était celle qui était cachée sous le drap avec lui donc c’était un peu étonnant. Mais il comprit vite que son paternel avait dû continuer son cirque et que sa « tatie préférée » avait décidé de prendre la relève pour qu’il leur fiche la paix. Il retourna donc sous le drap où l’on put entendre une sorte de petit rire qui prouvait qu’il s’occupait parfaitement de sa compagne.
La fin de journée se passa donc tranquillement entre nos tourtereaux qui profitaient l’un de l’autre quelque fois interrompus par des bruits bizarres qui provenaient du salon. Ryô et Kaori finirent par sortir la tête des draps, se demandant dans quel état ils allaient retrouver leur salon. Mais Ryô ne s’en inquiéta pas longtemps, il préférait s’occuper de sa petite femme dont la tête reposait sur son épaule ; elle avait un air songeur et il ne put s’empêcher de lui demander ce que son abruti de paternel lui avait fait. Elle détourna la tête mais il lui attrapa le menton pour déposer un baiser sur ses tendres lèvres.
Kaori rougit devant la remarque de Ryô et constata avec étonnement qu’il quittait le lit, il se retourna pour déposer un baiser sur son front et enfila ses vêtements.
Quand Kaori rejoignit le salon, elle trouva une Izumi complètement exténuée au milieu d’un carnage indescriptible, tout était sens dessus dessous. D’ailleurs, cette dernière était affalée sur ce qui était le canapé sauf qu’il n’était plus du tout dans le bon sens et encore moins au même endroit où il se trouvait à l’origine. Kaori s’approcha d’elle et s’aperçut qu’elle dormait ; la bagarre avait dû être rude, mais le Duc n’était plus là, Ryô avait dû l’embarquer elle ne savait où quand elle remarqua que la porte qui menait au toit était mal fermée. C’était donc là-haut qu’il l’avait emmené.
Kaori laissa donc Izumi se reposer et après avoir remis quelques meubles en place, elle rejoignit la cuisine pour y déposer les vestiges de son service à thé ; heureusement qu’elle avait pas sorti la porcelaine, se dit-elle pour elle-même en souriant.
Sur le toit, le Duc vociférait après son fils, une fois de plus, car ce dernier l’avait traîné de force jusqu’ici et ce n’était pas le comportement qu’il attendait de son héritier. Ryô manqua de s’étouffer de rire, son héritier et puis quoi encore ? Il délirait complètement le vieux schnoque !
Sur ce, Ryô redescendit dans l’appartement et le Duc sentit le sol se dérober sous ses pieds, il venait de perdre un fils à peine retrouvé et pourquoi, il n’était même pas sûr de le savoir. Soudain la voix d’Izumi lui revint en mémoire : il ne pensait qu’à lui, il ne regardait pas le mal qu’il faisait et son fils le détestait pour ça. Il descendit à son tour dans l’appartement, bien conscient de ses erreurs. Il aperçut Izumi endormie ; il alla dans sa chambre, attrapa sa valise et quitta l’appartement.
Chapitre 26
Après avoir dit ses quatre vérités à son paternel, Ryô était redescendu à l’appartement pour rejoindre sa chère et tendre épouse. Il avait constaté les dégâts dans le salon et il ne faisait nul doute que Kaori était déjà en train de nettoyer tout ça. Il arriva dans le salon mais elle n’était pas là, Izumi dormait toujours sur ce qui restait du sofa et il n’avait aucune envie de la réveiller ; elle avait bien mérité un peu de repos après avoir essayé de faire rentrer un peu de jugeote dans la tête du Duc, même si ça avait été vain.
A ce moment-là, il entendit chantonner dans la cuisine et il se dirigea aussitôt vers la pièce d’où provenait la mélodie enchanteresse chantée par sa sirène personnelle, il ne pouvait résister à cet appel. Il poussa la porte tout doucement et se faufila derrière cette tentatrice qui le charmait en dansant la pelle à la main tout en vidant des débris dans la poubelle.
Il l’attrapa par la taille et l’attira contre son torse avant de déposer un tendre baiser dans son délicieux cou. Elle sursauta sous l’assaut mais se laissa bien vite faire par son assaillant. Elle ne pouvait pas résister à ses baisers. Elle se retourna pour être face à lui et l’embrassa passionnément tout en passant ses bras autour de son cou. Il la souleva et la déposa sur le plan de travail tandis qu’elle nouait ses jambes autour de lui. Ils s’embrassaient passionnément quand ils entendirent un claquement de porte. Kaori stoppa son activité pour regarder son mari avec interrogation, mais plutôt que de lui répondre, ce dernier revint à l’assaut de son corps et elle s’abandonna rapidement aux caresses expertes de son époux.
Ils étaient donc assez occupés quand on vint toquer à la porte. En effet la personne qui frappait avait entendu des gémissements en approchant de la cuisine et s’était dit qu’il valait peut-être mieux s’annoncer avant d’entrer, sinon elle craignait de trouver un certain couple en pleine action. C’était peu de le dire et Ryô regarda la porte avec un regard meurtrier, il lâcha Kaori qui après avoir remis de l’ordre dans sa tenue, sauta au sol avant de dire à la personne de rentrer.
C’était Izumi, elle se doutait bien qu’elle interrompait quelque chose de plutôt chaud mais elle voulait savoir certaines choses. Et puis de toute façon, ils avaient passé la journée au lit, remettre ça dans la cuisine, il ne fallait pas exagérer non plus ! Elle pénétra donc dans la cuisine et vu la tête de son neveu et de sa nièce, elle vit de suite qu’elle ne s’était pas trompée. D’ailleurs, Ryô n’avait pas l’air d’apprécier l’interruption, mais tant pis, il aurait le temps de batifoler avec sa Kaori plus tard. Il fallait qu’elle sache ce qui s’était passé. A son réveil, le Duc n’était plus là et apparemment il avait plié bagages à son plus grand étonnement.
A ce moment-là, la porte s’ouvrit et Ryô jeta vite un œil, même s’il doutait que ce soit déjà le retour de son père. Il s’agissait de Mick et John qui revenaient de leur petite balade et apparemment, ils s’étaient bien amusés si l’on en jugeait leur état ; ils étaient sur le palier et n’arrivaient pas à pénétrer dans l’appartement sans se cogner à la porte qu’ils venaient d’ouvrir.
La discussion prit fin sur ce sujet et toute l’assemblée se jeta dans la remise en place de l’appartement. Après avoir ingurgité quelques cafés, Mick rentra auprès de sa tendre Kazue et l’informa que dès le lendemain, Kaori avait une chose très importante à lui demander. Elle eut beau le torturer toute la nuit -ce qui ne fut pas pour lui déplaire- il ne pipa mot, il avait promis de ne rien dire.
Quelle ne fut pas la joie de Kazue en apprenant que son amie attendait un heureux événement et qu’elle souhaitait qu’elle l’accompagne jusqu’au bout de sa grossesse, ce qu’elle accepta avec un plaisir non dissimulé.
Ils organisèrent un repas pour informer le reste de la bande et c’est à cette occasion que la tante de Ryô put constater qu’effectivement, il avait une bande plutôt hors du commun autour de lui. Entre Falcon le géant et sa femme Miki, tenanciers d’un café et anciens mercenaires ; Saeko et Reika, les sœurs Nogami, respectivement flic et privé ; cet obsédé de Doc, comme ils l’appelaient tous, à croire qu’il n’avait pas de nom et puis ceux qu’elle connaissait déjà. Effectivement, il avait raison, en disant qu’il avait déjà son clan.
Tout le monde accueillit la nouvelle d’un futur bébé Saeba avec joie et tous jurèrent que jamais rien n’arriverait à ce bout de chou tant qu’ils seraient de ce monde. Kaori fut émue par cette déclaration et Ryô la serra contre lui tout en lui déposant un baiser sur le front. Il était heureux, enfin il allait être père, il ne savait pas s’il serait à la hauteur mais il ferait tout pour l’être.
Chapitre 27
Quelques semaines après cette soirée, les préparatifs du séjour de Kaori loin de Shinjuku se mirent en place ; officiellement, elle allait voir sa sœur aux Etats-Unis.
Ce qui lui fit penser qu’il faudrait qu’elle pense à la prévenir de la nouvelle mais pour l’instant, il ne valait mieux rien dire, elle lui dirait quand le bébé serait là, c’était plus prudent même si sa sœur risquait de se vexer quand elle apprendrait son nouveau statut de « tata ».
Izumi était repartie dans sa contrée et elle préparait l’arrivée de sa nièce avec l’aide de sa fille. Cette dernière était heureuse de voir arriver quelqu’un de différent chez elle et elle espérait qu’elles s’entendraient bien.
A la nuit tombée, Yoriko se rendit, comme à son habitude, dans le jardin qui longeait la rivière. Elle aimait se retrouver seule à méditer sur ce vaste monde qu’elle connaissait à peine sauf par les livres qu’elle dévorait littéralement.
Son rêve était d’explorer l’univers et d’en découvrir les merveilles, même si sa mère n’avait qu’une idée en tête, lui mettre un sabre entre les mains pour défendre les valeurs de ses ancêtres alors qu’elle détestait la violence. Se souvenir des valeurs et de l’honneur, elle était d’accord sur ces points mais pourquoi par le combat ?
Enfin, elle était une rêveuse, c’est ce que ne cessait de répéter celle qui l’avait mise au monde.
Parfois, elle rêvait à ce qu’aurait pu être sa vie, si son père était encore de ce monde et quelle famille ils auraient formée à trois, mais malheureusement, il était mort sans même connaître son existence et même si les hommes ne manquaient pas dans le clan, ça ne remplaçait pas le manque paternel qu’elle ressentait.
La nouvelle de l’existence d’un cousin et de toute une autre famille l’avait réjouie au plus haut point et elle espérait que cela changerait sa morne existence, tout en comblant d’une certaine façon le manque qu’elle avait de son père.
Elle rêvassait donc en contemplant les étoiles quand soudain elle sentit comme un courant d’air derrière elle. Elle se retourna et vit comme un flash.
En un instant, le temps s’arrêta, tout ce qui l’entourait était figé et pendant deux secondes elle se demanda si elle n’était pas encore dans un de ces rêves fantastiques qu’elle s’inventait pour se distraire.
Mais cette fois ce ne fut pas le cas et elle vit quelqu’un apparaître devant elle. Un homme avec un sabre à la main. Elle faillit crier mais il lui fit signe de se taire avant de pester contre lui-même en se disant que ça ne servait à rien puisqu’il avait arrêté le temps.
Il tendit la main pour reprendre le sabre, il l’accrocha dans son dos, puis il la serra très fort contre lui avec un grand sourire. Puis il toussa et plissa les yeux.
Soudain, il les rouvrit vivement afin de lui dire dans un rire qu’elle était vraiment jolie avec ses cheveux longs, qu’il la préférait comme ça et il recommença ses mimiques pour disparaître pour de bon sous le regard ahuri de Yoriko.
Après avoir regardé dans toutes les directions et constaté que son visiteur avait bel et bien disparu, elle décida de rentrer.
Une fois dans sa chambre, elle resta de longues heures à réfléchir à ce qui s’était passé. Ce Hiro était-il réel ? Si c’était le cas elle devait protéger Kaori et son enfant.
Quant au grand père, elle ne voyait pas qui ça pouvait être, elle avait bien envie de demander à sa mère, mais lui raconter une histoire pareille ne ferait que la confronter dans son idée que sa fille était un tantinet dans les nuages plutôt que les pieds sur terre.
Et pourtant, elle n’avait pas rêvé, son meilleur ami du futur comme il l’avait dit, était bien venu la prévenir d’un danger.
Elle décida de garder cela pour elle et de faire en sorte de remplir sa mission sans que jamais personne ne se doute que quelqu’un avait voulu filer un coup de pouce au destin. Puis elle s’endormit comme une souche.
Le lendemain, Yoriko se réveilla en se demandant si elle n’avait pas rêvé toute cette histoire abracadabrante, elle rejoignit sa mère pour le petit déjeuner.
Cette dernière l’attendait car il fallait finir les préparatifs pour l’installation de Kaori et sa protection mais elle lui dit qu’avant toute chose, elle avait quelque chose à lui donner.
Yoriko s’empressa de sortir le sabre de son coffret puis de son fourreau et put lire une phrase gravée sur la lame. « Tu m’as fait l’offrande de ton cœur et je le garderai comme un trésor tout comme tu seras la gardienne du mien. Puisse notre amour être éternel… »
La mère et la fille tombèrent dans les bras l’une de l’autre et pour la première fois, Yoriko put voir une larme couler sur la joue de sa mère, la fière Izumi du clan Tanaka. Elle prit le sabre dans ses mains et le tendant à sa mère, elle lui dit qu’elle ferait tout pour être digne de sa mère et de son père.
Izumi sourit en lui indiquant qu’elle n’était pas obligée d’apprendre à se battre parce qu’elle lui avait offert ce sabre, mais Yoriko lui dit qu’elle ressentait le besoin de pouvoir remplir la mission de défendre l’amour ainsi que la famille et que le plus grand honneur fut que sa mère ait la patience d’enseigner son savoir à sa pauvre fille vraiment pas douée pour ces choses-là.
Izumi éclata de rire et serra de nouveau sa fille dans ses bras. Elle avait enfin réussi à tisser un lien avec sa fille et cela elle le devait à Ryô Saeba, un neveu perdu, qui n’avait pas eu une existence facile mais qui savait très bien ce qu’il voulait dans la vie. Il s’était créé une famille bien à lui, puis il avait retrouvé sa « vraie » famille mais son père était tellement pris par ses ancêtres qu’il avait fini par le mettre tellement en colère qu’il l’avait éloigné de lui. Elle avait compris à ce moment-là, que sans s’en rendre compte elle faisait pareil avec sa fille et qu’elle ne voulait pas qu’un jour sa fille sorte de sa vie. Alors elle avait fait ce qu’elle aurait dû faire depuis bien longtemps : ouvrir son cœur à son enfant.
Yoriko s’écarta de sa mère et lui dit qu’elles avaient encore beaucoup de choses à préparer avant l’arrivée de leur cousine. Izumi sourit et elles sortirent de la maison en riant pour aller terminer l’installation de Kaori. A la fin de la journée, elles étaient exténuées mais heureuses.
Jamais la mère et la fille n’avaient été si proches, même si Yoriko hésitait à se confier à propos de son secret à sa mère. Elle préférait attendre de voir l’avancée des événements mais maintenant elle savait que quoiqu’il arrive sa mère serait derrière elle.
Le lendemain, sa mission commencerait, car Kaori arriverait chez les Tanaka dans la matinée avec une amie. Yoriko n’avait plus de doutes, elle ferait ce qu’elle avait à faire et elle, vivante, rien n’arriverait à l’enfant de Ryô et Kaori.
C’est sur ces pensées qu’elle s’endormit tout en pensant également à l’amour de ses parents.
Note de l'auteur : le personnage d'Hiro Nakamura appartient aux créateurs de la série Heroes, il me fallait un message et quand j'ai écrit cette histoire cette série et ce personnage m'avait tapé dans l'oeil, donc j'ai pas pu m'empêcher d'y faire une clin d'oeil ;)
Chapitre 28
Le départ n’avait pas été une mince affaire car il ne fallait absolument pas que qui que ce soit en ville se rende compte de ce qui se passait. Miki s’était donc déguisée en Kaori, accompagnée d’une Saeko déguisée en Kazue, et les deux femmes s’étaient rendues à l’aéroport pour prendre l’avion en partance pour New York. Elles n’avaient pas lésiné sur les détails car elles étaient même montées dans l’appareil pour rendre la chose encore plus crédible. Elles s’étaient changées discrètement à l’intérieur, en étaient sorties par des ouvertures autres que les portes autorisées, pour ensuite venir faire semblant de dire au revoir à leurs amies censées être dans l’appareil.
Pendant ce temps-là, Kaori grimée d’une perruque rousse qui avait fait fantasmer son mari toute la nuit, avait rejoint la gare déguisée en employée qui se rendait à son travail, accompagnée d’une collègue. Qui aurait pu deviner que cette rouquine et cette blonde en tailleur avec seulement un sac à main se rendaient en fait à la campagne ? Le reste de leurs bagages était parti il y a quelques jours par voiture via un livreur un peu spécial : Mick. Il était convenu qu’il resterait un moment avec les deux femmes, le temps de voir si personne ne s’était rendu compte de la supercherie.
Ryô, quant à lui, avait eu beaucoup de mal à laisser partir son amour, mais s’il avait quitté la ville, trop de questions se seraient posées, donc il jouait son rôle en restant sur place. Il ferait des visites éclaires à sa dulcinée quand il le pourrait et dès que son homologue américain pourrait le remplacer, car qui mieux que lui pouvait l’imiter à la perfection ?
Kaori admirait le paysage quand on annonça le prochain arrêt, c’était là qu’elles descendaient et que Mick devait les attendre pour finir d’arriver chez Izumi. Cette dernière avait proposé de venir les chercher mais Kaori lui avait assuré que ce serait plus discret s’ils passaient pour des touristes en balade. D’ailleurs, le fait qu’Izumi pense à venir avec sa garde rapprochée l’avait confortée dans sa décision : la discrétion était leur meilleur atout, même dans ce coin reculé.
Le train s’arrêta et les deux jeunes femmes sautèrent sur le quai. Elles s’empressèrent de filer en direction des toilettes où un sac avec des vêtements de rechange les attendait. Une fois vêtues d’une tenue plus décontractée, elles rejoignirent leur chauffeur qui les attendait au volant de la voiture, prêt à partir. Une fois loin de la gare, elles s’autorisèrent enfin à répondre à Mick qui leur demandait si elles avaient fait un bon voyage.
Elles profitaient de ce merveilleux paysage de campagne quand Kaori, qui se trouvait à l’arrière du véhicule, aperçut brièvement une silhouette qui disparut aussitôt ; elle regarda Mick au volant qui lui fit un clin d’œil dans le rétroviseur ; lui aussi avait aperçu cet individu et vu sa tenue, c’était probablement un membre du clan d’Izumi. D’ailleurs, c’était probablement l’un de ceux qu’elle avait déjà vus dans son salon lors de la première visite de la tante de Ryô. Cela devait signifier qu’ils n’étaient sans doute plus loin et que la chef de clan avait envoyé un éclaireur pour prévenir de leur arrivée, elle était incorrigible !
Ils roulèrent encore quelques kilomètres avant d’apercevoir un grand domaine bordé d’arbres, sans nul doute centenaires. Ils s’engagèrent sur un grand chemin qui devait mener aux bâtiments de la propriété et purent apercevoir des prés immenses, des champs, des chevaux, une rivière, c’était vraiment magnifique.
Ils arrivèrent à portée de vue de ce qui devait être le bâtiment principal et en restèrent bouche bée : c’était gigantesque, un vrai château et juste devant la porte, toute une armée de domestiques attendaient dans l’allée tandis qu’Izumi, toute fière de les accueillir, se tenait en haut d’un grand escalier avec une jeune fille à ses côtés.
La voiture s’arrêta, les nouveaux arrivants en descendirent et avant qu’ils n’aient eu le temps de dire ouf, tous leurs bagages avaient été emportés dans la maison.
Elles faillirent tomber à la renverse en découvrant la scène qui se jouait sous leurs yeux. Mick avait piqué le plat au milieu de la table et était poursuivi par une Kazue armée d’une massue, une Izumi avec un sabre et la cuisinière avec sa louche ! Elles éclatèrent de rire et les protagonistes s’arrêtèrent net dans leur élan. Aussitôt, un carambolage culinaire eut lieu au milieu de la pièce. Mick fut percuté par Kazue et se prit une massue qui lui mit la tête dans la gamelle puis Izumi glissa à ton tour, se retrouva sur Mick et Kazue tandis que son sabre se plantait à 2 centimètres de la tête du nettoyeur ; le tableau se compléta par l’atterrissage de la cuisinière, louche à la main qui se retrouva à trôner sur cette pyramide humaine. Yoriko et Kaori ne surent pas quoi faire d’autre que rire, même si pendant quelques instants, Kaori eut une grande envie de demander à sa cousine si elle n’avait pas un appareil photo pour immortaliser cette scène.
Enfin, c’était fait, ils étaient arrivés et si le séjour commençait comme ça, la suite risquait de ne pas être triste ! Yoriko, de son côté, réfléchissait déjà au moyen de contacter le fameux grand-père qui pourrait peut-être l’aider dans sa mission.
Chapitre 29
Après un copieux repas bien qu'assez mouvementé, Kaori et ses amis furent introduits par leur hôtesse dans l'aile de la demeure qu'elle avait réservée spécialement pour eux. Les appartements étaient vraiment très beaux et on pouvait voir qu'Izumi et sa famille avaient mis un point d'honneur à préserver tout ce qui était dans cette demeure depuis plusieurs générations. On se serait cru dans un musée sauf que c'était très fonctionnel, le mariage de l'ancien et des améliorations modernes était très réussi.
Cette dernière ouvrit le paquet, intriguée et découvrit un téléphone à l'intérieur ; Izumi était toute contente de lui dire que comme ça elle pourrait garder le contact avec Ryô et que la séparation serait ainsi moins dure pour eux mais elle s'arrêta devant le regard inquiet de Kaori. Elle ne comprenait pas sa réaction et Mick s'empressa de dire que ça ne servait à rien de se planquer à la cambrousse si c'était pour se faire repérer avec un simple coup de fil et que c'est sûrement ce qui troublait Kaori. Après avoir jeté un œil à l'appareil, il constata fort heureusement que ce téléphone était crypté, donc indétectable et s’empressa de complimenter la maîtresse des lieux.
Elle comprit alors qu'elle n'avait pas affaire qu'à un simple débile obsédé : il avait une face cachée bien différente de ce qu'il laissait entrevoir et il ne permettrait à personne de faire du mal à Kaori.
Elle se demandait bien ce que son cher époux pouvait bien faire à cet instant, est-ce qu'elle lui manquait ou en profitait-il pour sauter sur tout ce qui portait jupons ?
Elle savait bien que Ryô n'était plus comme ça, mais pour se faire remarquer et éviter que l'on remarque quoi que ce soit la concernant, il était sûrement prêt à se mettre à poil en pleine rue argumentant que sa partenaire était absente et qu'il avait le champ libre ! Elle imaginait parfaitement une scène dans ce genre-là ! Et le reste de la bande, qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire ? Miki lui balancerait une massue et Falcon lui tirerait dessus avec son bazooka sous le prétexte qu'il allait faire fuir les clients.
Elle pouffa de rire et devant le regard interrogateur de son amie ; elle lui raconta ses pensées et elles se mirent à rire de plus belle, tranquillement installées sur leurs lits.
Pendant ce temps-là, Yoriko avait vérifié que sa mère était occupée avec l'Américain afin d'avoir le champ libre pour fouiller dans la chambre de cette dernière. Il lui fallait absolument des informations sur le grand-père du futur bébé et elle n'avait pas de temps à perdre. Plus elle en saurait, plus il lui serait facile de le contacter afin qu'il l'aide dans sa mission.
Elle s'enferma dans la chambre de sa mère et commença à fouiller, elle trouva plusieurs photos de Izumi et Rui. Elle avait entendu parler de la sœur jumelle de sa mère mais ça lui faisait bizarre de les voir ensemble, même en photo. Elle imaginait la tête de son cousin quand il avait vu sa tante, la ressemblance avec sa propre mère avait dû lui faire un coup ; elle-même aurait eu un choc si cela avait été l'inverse.
Mais là n'était pas la question, il fallait trouver quelque chose, elle continua à fouiller et tomba sur un gros dossier rouge ; elle l'ouvrit et découvrit des photos d'une famille qu'elle ne connaissait pas, mis à part certaines têtes sur les photos. En effet, sur certains clichés, il y avait un homme en commun et cet homme se trouvait avec Rui. C’était sûrement lui, cet Anglais et sur les autres photos, c'étaient sûrement les autres membres de sa famille. Sur les photos les plus récentes, il avait drôlement vieilli, et apparemment il était au Japon. Il y avait plusieurs dates, certaines de quelques mois et d'autres plus récentes. Par conséquent, sa mère savait où il était, à croire que dès qu'il débarquait dans le coin, elle envoyait quelqu'un le surveiller ! A moins qu'elle ait décidé de le tenir à l'œil après la dispute avec le fiston ? Toujours est-il que sa mère savait où il était une semaine auparavant et c'était tout ce qui l'intéressait ; restait maintenant à lui mettre la main dessus avant qu'il ne vienne semer la zizanie comme il l'avait fait chez son fils ! Elle espérait qu'en lui expliquant la situation, il l'aiderait tout en restant dans l'ombre.
Soudain, elle entendit des éclats de rire qui étaient plutôt proches et à son grand étonnement, elle découvrit qu’ils provenaient de sa mère ; c'était bien la première fois qu'elle l'entendait rire comme ça. Apparemment, elle était toujours dans le jardin avec l'ami de Kaori. Yoriko avait eu peur sur le coup, elle aurait pu être surprise en pleine fouille mais au premier abord, cet homme avait toute l'attention de sa mère, donc elle en profita pour remettre en place tout ce qu'elle avait touché avant de se faufiler discrètement jusqu'à sa propre chambre.
Finalement, elle avait les renseignements dont elle avait besoin, mais elle se demandait bien ce qui pouvait faire rire sa mère à ce point dans les propos de ce beau parleur. Il était américain : sa mère retrouvait-elle en lui le souvenir de son amour de jadis ? Yoriko espérait que non, après tout, à sa connaissance, son père, même si on ne lui en avait pas beaucoup parlé, n'était pas un obsédé qui était prêt à sauter sur tout ce qui bouge !
Elle sortit dans le jardin discrètement et essaya d'écouter leur conversation, mais elle ne parvint qu'à entendre quelques bribes ; apparemment ils parlaient de Kaori et de coupages de rondelles mais elle ne comprenait pas, car sa mère était en train de pleurer de rire. L'histoire devait être amusante mais elle se rendit compte que ce n'est pas de cette façon qu'elle en saurait plus. Elle décida de rentrer, non sans avoir remarqué qu'Izumi s'appuyait contre cet homme tout en rigolant.
Yoriko était troublée par le comportement de sa mère mais elle était résolue à accomplir sa mission jusqu’au bout. Elle se faufila jusqu'au bureau afin de passer un coup de fil à l'hôtel où on avait vu le Duc pour la dernière fois.
Elle était pleine d'espoir mais on lui indiqua que ce dernier était parti il y a deux jours sans laisser d'informations sur l'endroit où on pourrait le joindre. C'était loupé pour cette fois, mais elle le trouverait ; Hiro avait bien dit que le grand-père pouvait l'aider, elle ne savait toujours pas quel pouvait être le danger qui guettait Kaori et son enfant, mais elle empêcherait qu'on leur fasse du mal.
Trop tracassée par sa mission, les nouveaux arrivants et le comportement soudain de sa mère, elle décida d'aller prendre un peu l'air. Ses pas la menèrent vers les écuries et elle décida qu'une balade à cheval lui ferait le plus grand bien.
Elle s'éloigna donc sur les terres du domaine en essayant de trouver mentalement une solution à ses troubles quand soudain elle arrêta son destrier pour regarder vers la maison. Ce n'était peut-être pas prudent de laisser Kaori sans surveillance, elle devrait plutôt ne pas la lâcher d'une semelle, comme ça elle serait sûre qu'il ne lui arrive rien. Elle fit demi-tour et repartit en direction de la demeure quand elle aperçut un homme sur le chemin.
Il était âgé, avec une canne et marmonnait en regardant un plan. Elle laissa son cheval à distance et s'approcha prudemment afin de lui demander s'il était perdu. Arrivée près de lui, elle l'entendit parler et elle pensa qu'elle était tombée sur un fou avant de voir qu'il avait un téléphone portable à la main et s'égosillait contre son correspondant.
Yoriko faillit tomber à la renverse quand elle reconnut le visage de cet étranger. Devant elle, se tenait le Duc de Graysmark, l'Anglais comme l'appelait sa mère, l'homme qu'elle cherchait. Mais qu'est-ce qu'il fichait par ici ? Elle l'avait clairement entendu parler d'un danger. Se pourrait-il qu'il soit au courant ? Dans quelle histoire se trouvait-elle impliquée ?