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On ne choisit pas sa famille

Série : Shiti Hanta
Création : 03.04.2022 à 17h40
Auteur : ShanInXYZ 
Statut : Terminée

« Ryô se trouve confronté à une affaire qui concerne sa famille biologique. Suite de la fic "La vérité vient du passé". » ShanInXYZ 

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Chapitre 20

 

Pendant que Ryô, Kaori et John discutaient tranquillement dans la cuisine, le Duc réfléchissait plus que sérieusement au moyen de sortir de cette oubliette.

 

La première idée qui lui vint fut d’empiler toutes les massues qu’il s’était pris sur la tête afin de faire une colonne qui grimperait jusqu’au sommet, il avait vu ça dans Fort Boyard, un gars devait empiler des livres pour parvenir jusqu’à la clé.

 

Bien sûr, ses tentatives furent toutes malheureuses et finissaient toujours par un vol plané de notre Duc qui atterrissait la tête la première à son point de départ, c'est-à-dire le sol.

 

Il faut dire qu’essayer de faire tenir en équilibre une colonne de massues géantes et de diverses tailles, c’était plutôt mal barré, même s’il essayait de consolider la base avec « Big Ben » et les autres projectiles qu’il avait pu recevoir sur le crâne…

 

Il fit donc une pause tout en se demandant par quel étrange hasard, son fils et lui avaient épousé des femmes qui balançaient ce genre d’engins. C’est là qu’il commença à se remémorer toute sa vie d’homme marié.

 

Sa première épouse était douce, mais il faut dire aussi, qu’à l’époque, lui, était sage. C’était son premier amour et il n’avait pas encore cette fâcheuse manie qui le mettait toujours dans des situations embarrassantes comme celle où il se trouvait actuellement, par exemple.

 

Non, cette manie, lui était venue que bien après.

 

Quand il avait perdu la mère de Michael, il était inconsolable, mais il avait gardé la tête sur ses épaules pour le bien-être de son enfant qui n’aurait jamais la chance de connaître sa mère.

 

Ensuite, il avait rencontré, Rui, la belle japonaise au tempérament de feu.

 

Au début, il pensait qu’elle serait seulement une amie mais il avait découvert que l’amour, le vrai, pouvait se manifester plus d’une fois dans une vie.

 

Il était facilement tombé amoureux de cette beauté asiatique avec qui, il avait dû collaborer lors d’une mission. La belle avait succombé à son charme légendaire (selon les dires du Duc).

 

Bref, ils étaient tombés amoureux l’un de l’autre et après une liaison torride et orageuse, il avait fini par l’épouser. Ce qui n’avait pas manqué de faire grincer certaines dents dans son milieu social, car personne n’était contre le fait qu’il se remarie mais il aurait pu choisir une Anglaise…

 

Mais comme jamais il ne s’était laissé dicter sa conduite, il avait épousé la belle Ruï et avait eu le bonheur qu’elle lui donne un second fils.

 

Ils avaient vécu heureux jusqu’au jour maudit de l’accident d’avion et c’est à partir de ce jour-là qu’il changea de comportement.

 

Il s’était renfermé sur lui-même, on disait de lui que c’était un excentrique mais il se fichait bien du qu’en dira-t-on et surtout de ce qu’on pouvait dire de lui. La seule chose qui lui importait c’était que les personnes qu’il aimait, finissaient toujours par disparaître.

 

Il ne s’occupa donc plus que de son fils aîné tout en continuant à chercher l’autre, car il était persuadé qu’il vivait toujours.

 

Les gens disaient de lui qu’il était fou et c’est cette rumeur de folie qui provoqua en lui ce changement de comportement.

 

A partir de ce moment-là, quand il était obligé de se rendre dans des mondanités qui le rasaient au plus haut point, il prit l’habitude de faire ce qui au début était des farces mais qui devint rapidement une manie incontrôlable et irrécupérable.

 

Quelque temps après, il rencontrait son épouse actuelle. Elle avait un cousin espion qui avait disparu et le gouvernement ne voulait rien faire pour lui. Elle avait entendu parler des activités du Duc et lui avait demandé son aide.

 

C’est au cours de cette mission que Monsieur le Duc avait trouvé son maître, enfin plutôt sa maîtresse. Lui qui s’était bien juré de ne plus jamais aimer quitte à passer pour un vieux pervers dégénéré, s’était fait mâter par cette femme au tempérament de tigresse et qui ne s’en laissait pas compter.

 

Résultat, quelques mois après avoir, accessoirement, sauvé le cousin, il était marié pour la troisième fois.

 

Depuis, il faisait encore des siennes mais sa chère et tendre épouse, mère de ses deux derniers enfants, était là pour veiller au grain et éventuellement lui balancer ce qu’elle avait sous la main en cas de dérapage.

 

C’était tout de même marrant, il n’avait trouvé une sorte d’équilibre au milieu de ses malheurs qu’en faisant l’andouille et en trouvant la perle rare qui pourrait le calmer dans ses délires.

 

Et le plus drôle, c’est qu’apparemment son fils perdu avait suivi le même chemin que lui sans le savoir. Ce qui indiquait bien que de ses trois fils, celui qui lui ressemblait le plus était Ryô, sans l’ombre d’un doute, la génétique avait parlé.

 

Après sa petite pause, il décida de tenter l’escalade de la paroi, il démancha toutes les massues et s’en servit comme pieux qu’il enfonçait dans le mur.

 

Après des heures d’effort et d’entêtement, il parvint à sortir de son trou, mais il était sur les rotules. Il était tellement fatigué qu’il pénétra dans l’appartement en rampant.

 

Le soleil s’était couché et apparemment tous les occupants de la demeure en avaient fait autant. Il décida donc de se rendre dans sa chambre mais était tellement crevé qu’il grimpa les escaliers à quatre pattes.

 

En passant devant la chambre de son fils et donc de sa belle-fille, il essaya de ne pas se faire remarquer mais soudain la porte s’ouvrit brusquement et il leva difficilement la tête pour apercevoir une furie avec une massue à la main.

 

Il lui dit que tout ce qu’il voulait c’était dormir et implora son pardon pour toutes les bêtises qu’il avait pu dire ou faire.

 

Kaori le regarda longuement et finit par lui dire qu’il pourrait dormir.

 

Quelques instants plus tard, il était enroulé dans un matelas qui pendait au bout d’une corde par la fenêtre de la chambre.

 

Apparemment, sa belle-fille avait la rancune tenace…


ShanInXYZ  (14.08.2022 à 18:15)
Message édité : 25.09.2022 à 02:25

Chapitre 21

 

 

Le lendemain matin, alors que sa chère et tendre épouse dormait d’un profond sommeil réparateur, Ryô se leva discrètement et se faufila vers la chambre de son petit frère.

 

Il ressortit quelques instants plus tard suivi de ce dernier avec un air de conspirateur. Ils se dirigèrent silencieusement vers l’autre chambre d’ami. Cette dernière était vide, le lit n’était pas défait mais au niveau de la fenêtre, on pouvait voir le bout d’une corde. Ils se penchèrent tous les deux par l’ouverture afin de contempler le spectacle qui s’offrait à eux.

 

Le Duc dormait pendu au bout de la corde, enroulé dans un matelas façon « nem ». Ryô fit un signe de tête à John qui sortit son appareil photo numérique pour immortaliser cette scène. Ensuite il se dirigea vers une table, téléchargea la photo sur son ordinateur et l’envoya par mail à sa mère et son frère aîné. Puis il retourna auprès de Ryô pour continuer de regarder son père en train de ronfler copieusement.

 

Apparemment, il était tellement épuisé que même pendu dans le vide, il dormait et profitait du peu  de sommeil qui lui avait été accordé par sa belle-fille.

 

Les deux hommes, accoudés à la fenêtre, étaient morts de rire quand soudain une sorte de reflet vint les éblouir. Ryô porta aussitôt son attention sur la fenêtre d’en face et découvrit avec amusement son jumeau américain qui lui faisait des grands signes tout en s’esclaffant car lui aussi venait de découvrir ce qui pendait le long de la façade de l’immeuble.

 

Mick lui montra un talkie-walkie et Ryô sortit un instant de la chambre. John l’observa par l’ouverture de la porte et constata qu’il se dirigeait vers un meuble du salon où était dissimulé le même appareil. Une libellule passa devant un John abasourdi par ce qu’il voyait, les deux nettoyeurs avaient apparemment trouvé un moyen de communication entre les deux appartements, autre que le téléphone.

 

  • T’as fini par mettre la main dessus, cria Mick par l’intermédiaire du talkie.
  • Cries pas si fort, tu vas le réveiller, pour une fois qu’il nous fout la paix !!!
  • Ok, alors tu l’as trouvé où ?
  • Comme on le pensait, il cherchait des infos sur la personne dont je t’ai parlé, fit-il de manière à ce que John ne pige pas toute la conversation.
  • Et c’est toi qui l’as pendu par la fenêtre ? Ça ressemble plutôt à Kaori !
  • Disons, qu’elle est plutôt remontée contre lui et que je lui ai laissé tout le plaisir de s’occuper de son cas.
  • Et il a juste eu droit à ça !
  • Détrompe-toi mon pote, t’imagine même pas ce qui peut se planquer comme pièges dans ma baraque, j’ai intérêt à me tenir à carreau car j’ai fait des découvertes et il paraît que j’ai pas tout vu ! Quand je pense que je suis chez moi et que je ne sais même pas tout ce qu’elle y a planqué !
  • Dis-le un petit peu plus fort et je crois que tu vas en découvrir de suite, fit Mick en rigolant.
  • Ça va pas, je la laisse dormir, elle est crevée et en plus je crois qu’elle est malade, c’est d’ailleurs en se levant cette nuit qu’elle est tombée sur notre zigoto qui essayait de regagner son lit, tu penses bien qu’elle lui a pas accordé ce plaisir !
  • Tu m’étonnes, mais au fait, tu m’as pas dit pourquoi elle était aussi furax contre lui ! Il a essayé de la tripoter comme avec Saeko ?
  • Ça va pas la tête !!!! Il manquerait plus que ça !!!!
  • Ben quoi, alors ? Si elle a sorti la grosse artillerie, c’est qu’elle a une bonne raison.
  • Bon ok, je te le dis mais tu me jures que tu lui dis pas que je te l’ai dit !
  • Promis, juré, craché, fit-il tout en s’exécutant et en se rendant compte qu’il venait de cracher sur un passant.
  • Eh bien, l’autre nuit, on a fait la même chose que Kazue et toi, comme tu as si bien su t’en vanter hier.
  • Et alors, il a voulu participer ? rétorqua Mick pendant que John et Ryô tombaient à la renverse.
  • Non, mais t’es pas possible toi, j’ai un père obsédé, d’accord, mais pas complètement détraqué !!!!!!!
  • Ben alors, quoi ? Moi, je vois pas ce qu’il a pu faire ?
  • Il nous a piqué un truc dans la chambre pendant qu’on était en pleine action, là, t’as compris ? cria Ryô dans l’appareil.
  • T’as qu’à mettre un haut-parleur sur le toit, je crois qu’il y en a qui n’ont pas entendu à l’autre bout de la ville, fit soudain une voix plus que familière derrière lui.
  • Oups ! fit Mick de l’autre côté de la rue. Bon ben, je te laisse, à bientôt mon pote, bonne chance, fit-il en raccrochant sans même dire « un, deux, trois ».

 

Ryô n’osait même pas se retourner, il sentait une aura furieuse juste derrière lui et il s’attendait au pire des châtiments.

 

  • Mon cœur, mon amour, t’es déjà réveillée ?
  • Et comment que je suis réveillée, tu peux me dire à quoi tu joues de si bon matin avec ton comparse de l’autre côté de la rue ?
  • On contemplait ton œuvre, fit-il tout penaud en se retournant avec l’air d’un enfant pris en faute.
  • Et t’avais besoin, d’étaler notre vie privée sur les ondes ?
  • Ben, tu connais Mick, il aurait fini par le savoir, quand il veut savoir quelque chose….
  • Tu vas…. Excuse-moi, je reviens, fit Kaori en mettant une main devant sa bouche avant de foncer vers la salle de bains.
  • Bon, si on filait en douce, proposa Ryô à son frère.
  • Moi, je vais me recoucher, j’ai rien à me reprocher, ce qui n’est pas ton cas.
  • Lâcheur, t’es sûr qu’on est de la même famille ? fit Ryô d’un ton boudeur.
  • Oh que oui, t’es une version plus jeune du mec pendu par la fenêtre, ça je peux te l’assurer ! fit John en rigolant et en se dirigeant vers sa chambre.
  • Tous des lâcheurs, fit Ryô pour lui-même.
  • Je t’aurais bien aidé, mais là, je vais avoir un peu de mal, fit une voix qui semblait venir d’outre-tombe.

 

Ryô se pencha par la fenêtre et put constater que son paternel était réveillé et qu’il rigolait à s’en décrocher la mâchoire.

 

  • A votre place, je la ramènerais moins, c’est pas moi qui suis attaché au bout d’une corde !
  • Peut-être, mais c’est toi qui viens de t’attirer les foudres de ta tendre épouse, tu veux qu’on échange ?
  • Très drôle, de toute façon, elle ne peut pas m’en vouloir autant qu’à vous.
  • Après ce que tu viens de faire, je crois qu’on est à égalité !

 

Notre nettoyeur s’imaginait déjà dans les oubliettes de l’immeuble ou se balançant au bout d’une corde à côté de son père quand il se rendit compte que Kaori tardait un peu à revenir.

 

Il se dirigea prudemment vers la salle de bains, on peut même dire qu’il y alla sur la pointe des pieds tellement il avait la trouille. Il poussa la porte et la trouva évanouie sur le sol. Son sang ne fit qu’un tour et après avoir réveillé John en fanfare afin qu’il veille sur Kaori le temps qu’il s’habille, il emmena sa femme, enveloppée dans une couverture et fila avec la mini en direction du cabinet du Doc.

 

Pendant le trajet, Kaori reprit conscience et lui demanda ce qu’il fichait.

 

  • Ecoute, mon cœur, je t’ai trouvée dans les vapes dans la salle de bains et sans vouloir t’affoler, je crains que ce je prenais pour une gastro ne soit plus grave, donc je préfère t’emmener chez le Doc.
  • Dis plutôt que tu as trouvé une échappatoire à ta punition, fit-elle, en lui balançant une massue sur le crâne, ce qui fit faire une embardée à la voiture.
  • Mon amour, s’il te plaît, je suis en train de conduire, alors si ça ne te dérange pas trop, tu me règleras mon compte plus tard.
  • Si tu crois que…. Ryô, je vais vomir.
  • Pas dans la voiture, mon cœur, je viens de changer les housses …

 

Il se prit une massue de 2000 tonnes estampillée « arrête la voiture, crétin ! »

 

  • Ok, mon amour, ça va aller ?
  • Je suis malade comme un chien et il me demande si ça va aller !! Tu te fous de moi, c’est ça !!!!!
  • Non, mon cœur, je m’inquiète, c’est tout. C’est bon, on peut finir d’arriver chez le Doc ?
  • Ouais, fit-elle de fort mauvaise humeur. Roule et dépêche-toi avant que ça recommence !
  • Pas de problèmes, on y sera dans une minute.

 

Le reste du trajet se fit en silence. Il se gara devant le cabinet du Doc en faisant crisser les pneus. Kaori voulut descendre seule, mais elle fut prise de vertiges et Ryô la rattrapa juste avant qu’elle ne tombe à nouveau dans les pommes.

 

Il pénétra dans la salle d’attente et le Doc vint aussitôt à leur rencontre.

 

  • Elle est blessée ? demanda-t-il aussitôt par habitude.
  • Mais non, je croyais qu’elle avait une gastro mais elle s’est évanouie.
  • Une gastro, tu dis ! Et pourquoi ? Quel est ton diagnostic, Monsieur Je Sais Tout ?
  • Ça va, Doc ! Prends pas la mouche !
  • Explique les symptômes que tu as remarqués, Docteur Saeba !
  • Elle se levait toutes les nuits pour aller aux toilettes alors j’en ai conclu que, enfin, tu sais bien…
  • Et ensuite…
  • Eh bien, ce matin, elle a foncé dans la salle de bains et je l’ai retrouvée par terre.
  • Mais encore…
  • Je te l’ai amenée, mais elle a vomi en route et elle s’est évanouie en arrivant !
  • Bon, je vais l’ausculter, attends-moi ici, je pense qu’après quelques examens, je pourrais t’en dire plus.
  • Tu penses que c’est grave ?
  • Non, je ne pense pas, enfin ça dépend de quel côté on se place !
  • De quoi ? fit Ryô éberlué mais le Doc l’avait planté dans le couloir et avait fermé la salle d’examens.

 

 

John et Mick étaient accoudé, chacun à une fenêtre des immeubles qui se faisaient face et ils discutaient du départ précipité de Ryô et Kaori grâce au talkie-walkie.

 

  • Tu sais ce qu’il lui arrive ? demanda Mick.
  • Il l’a trouvée évanouie dans la salle de bains, mais j’en sais pas plus, je suis pas médecin.
  • Je devrais peut-être réveiller Kazue et l’emmener chez le Doc, peut-être qu’ils peuvent avoir besoin d’elle ?
  • Si c’est le cas, je pense qu’ils l’appelleront, pas la peine de la réveiller et de l’affoler pour rien.
  • T’as raison l’Anglais. Tu sais que t’es pas bête, c’est pas comme ton frangin ! fit-il en pouffant de rire.
  • Pfff…. Vous ne vous lassez jamais de vos petits jeux de gamins ? demanda John qui était quand même légèrement plus jeune qu’eux et apparemment plus mature.
  • Non, pourquoi ? A quoi sert la vie, s’il faut toujours être sérieux, faut bien s’amuser, sinon autant se mettre un balai dans le…
  • STOP ! Ça va, j’ai compris, laissez tomber, s’empressa de dire John embarrassé.
  • Eh, mon pote ! cria Mick
  • Quoi, encore ?
  • Je crois que ton papounet essaie de te dire quelque chose, il arrête pas de gesticuler. C’est marrant, on dirait un asticot au bout d’une ligne ! s’esclaffa Mick.

 

John se pencha vers son père et comprit de suite ce que ce dernier voulait. Il voulait que son fils le libère.

 

  • Pas question, j’ai pas envie de me retrouver en rouleau de printemps, moi aussi, si Kaori découvre que je vous ai décroché de là !
  • Mais c’est important !
  • Ben voyons, oui, il est important que vous fichiez le camp avant que Kaori ne revienne finir le travail, c’est ça ?
  • Mais non, elle est malade et moi je sais pourquoi !!
  • Eh ! L’Anglais ! Qu’est-ce qu’il raconte ton paternel ? cria Mick dans l’appareil.
  • Il sait, soi-disant, ce qui arrive à Kaori !
  • Ah, parce qu’en plus d’être un espion à la retraite, il est aussi médecin ?
  • Dis à cet amerloque de se mêler de ses oignons et délivre-moi de suite, il faut que je rejoigne ton frère avant qu’il ne sache…
  • Mais qu’il ne sache quoi, à la fin ?
  • C’est pas à moi de te le dire, mais, je veux être présent !
  • Eh bien, si vous ne me dites rien de suite, vous resterez pendu à la fenêtre !
  • Ton frère commence à déteindre sur toi et je n’aime pas du tout ça, tu sais, John ! hurlait le Duc en gesticulant au bout de sa ficelle.
  • Mais bon sang, cria Mick. Qu’est-ce qu’il a cet asticot à s’énerver comme ça.
  • Il soutient qu’il sait ce qui se passe et qu’il doit aller impérativement chez le Doc !
  • Eh ben, coupe la corde ! Et nous, on l’escorte jusque là-bas, comme ça on saura aussi, fit Mick avec un clin d’œil.
  • Couper la corde !!! Mais il est barjot, cet Américain à la noix !!! cria le Duc avant que son fils ne s’exécute avec un petit regard sadique en coin.

 

Le Duc atterrit dans un grand fracas en bas de l’immeuble et le temps qu’il arrive à se dépatouiller de son paquetage, son escorte personnelle lui passait une paire de menottes avec une espèce de laisse et le poussait dans la voiture de Mick, malgré ses protestations offensées. Le trajet promettait d’être long pour ce convoi exceptionnel….


ShanInXYZ  (21.08.2022 à 17:16)
Message édité : 25.09.2022 à 02:28

Chapitre 22

 

La voiture de l’ancien nettoyeur américain filait à travers les rues de la ville en direction du cabinet du Doc, pendant qu’à l’arrière du véhicule, un Anglais plutôt en colère vociférait toute son indignation d’être traité de la sorte.

 

  • Eh l’amerloque, vous rendez-vous compte de ce que vous faites, je ne suis pas n’importe qui, moi !!
  • Oh, ça non, vous êtes un vieux pervers sadique, répliqua Mick pendant que John essayait de garder son sérieux.
  • Peut-être mais je suis avant tout un lord anglais, un pair du Royaume comme on le dit et j’ai une réputation à soutenir.
  • Ça, il aurait peut-être fallu y penser avant de faire vos conneries, vous ne croyez pas ? Quand je pense qu’on a failli se faire castrer par la bande de furies à cause de vous ! fit-il tout en jetant un œil à John qui approuvait totalement.
  • Bon, je l’admets, vous n’avez pas tout à fait tort mais vous avez vraiment besoin de m’escorter avec tout cet attirail ? fit-il en montrant les menottes. Vous n’êtes pas en train de faire un transfert de prisonnier, quand même !!!!
  • Ben, dans un sens, si ! Vous êtes le prisonnier de Kaori et j’ai pas envie de subir ses foudres quand elle vous verra rappliquer.
  • Son prisonnier ! Je suis avant tout son beau-père et bientôt le… enfin on parlera de ça plus tard.
  • Bientôt quoi ? fit Mick soupçonneux.
  • OK, je garde les menottes, mais vous m’enlevez cette laisse ridicule et je vous mets dans la confidence, fit le Duc avec un clin d’œil.
  • Vraiment, vous êtes vraiment prêt à tout pour vous tirer, si ça se trouve, vous ne voulez même pas aller à la clinique, vous cherchez seulement un moyen de vous échapper pendant que Kaori est occupée ailleurs !
  • C’est faux, je veux absolument être là, quand il va apprendre la nouvelle, imbécile d’Américain !!!
  • Quelle nouvelle ?
  • Mais vous êtes vraiment crétin ou quoi ?
  • Vous voulez que je vous rajoute une camisole, ça vous calmera d’ici l’arrivée ! fit Mick devant l’insulte.
  • Que cet Américain ne comprenne pas mais toi John, tu n’as pas compris non plus ?
  • Non, père et je pense que le plus simple c’est que vous finissiez par le dire, on gagnera du temps, fit John exaspéré.
  • D’accord, vous savez tous les deux que Kaori est malade !
  • Oui et alors ? firent en chœur les deux hommes.
  • Ryô a bien dit qu’elle se levait tous les matins…
  • Je ne comprends toujours pas, fit Mick.
  • Faut vous faire un dessin ou quoi ? Moi j’ai pas mis deux plombes à comprendre, j’ai été marié 3 fois et je commence à avoir l’habitude.
  • Quel rapport ? fit John.
  • Voyons, pourquoi une femme serait malade tous les matins si on écarte un problème de santé.
  • Nom de Dieu !!!!! manqua de s’étouffer Mick quand son cerveau finit par piger ce que le vieux sadique voulait leur faire comprendre.
  • Père, vous croyez vraiment que c’est ça ? ajouta John.
  • Oh que oui et je veux absolument être présent quand il va l’apprendre, je ne louperais ça pour rien au monde, fit le Duc avec un sourire de dix mètres de long.
  • Et moi non plus, ajouta Mick en appuyant un peu plus sur l’accélérateur.

 

La voiture fila à travers la ville et arriva finalement devant la clinique. Mick se gara à côté de la clinique et John tira son père en dehors de la voiture. Ils venaient de pénétrer dans le bâtiment quand ils tombèrent sur un Ryô qui faisait les cent pas dans le couloir.

 

  • Qu’est-ce que vous foutez ici ?! fit-il aussitôt en voyant cette arrivée massive.
  • On est venu prendre des nouvelles, fit Mick d’un air innocent.
  • Vraiment ? Et vous aviez besoin d’amener le paternel ?
  • Eh bien, on ne pouvait pas le laisser seul, répondit John, qui sait ce qu’il aurait inventé ?
  • T’as pas tort, mais je suis pas sûr que Kaori soit contente de le voir dans les parages, déjà qu’on sait pas ce qui lui arrive.
  • Le Doc n’a pas une idée ? demanda Mick.
  • Il a dit qu’il devait vérifier, que c’était pas grave… Mais il a dit que ça dépendait de….

 

A ce moment-là, le Doc sortit de la salle de consultation, avec un grand sourire. Kaori le suivait de peu.

 

  • Je vois qu’il y a du monde, t’avais peur d’attendre tout seul, Daddy Face ?
  • Hein, mais non ! fit-il en ignorant les derniers mots du Doc. Alors mon cœur, comment tu vas ?
  • Je vais bien, tout est normal, faudra que je passe d’autres examens mais sinon tout va très bien, répondit Kaori qui avait l’air nettement moins en colère, ce qui intriguait au plus haut point notre nettoyeur.

 

De plus, il avait autour de lui, des hommes qui le regardaient bizarrement et avec un drôle de sourire, là ça devenait de plus en plus inquiétant !

 

  • Des examens, mais je croyais que tu allais bien ? finit-il par dire.
  • C’est exact, ne t’inquiète pas pour moi, je vais on ne peut mieux, maintenant reste à savoir s’il en est de même pour toi ?
  • Pour moi ? Pourquoi c’est un truc contagieux que t’as chopé ?

 

A ce moment-là, tous, éclatèrent de rire devant la mine stupéfaite du célèbre Ryô Saeba.

 

  • Je vois que vos collègues ont mis moins longtemps à comprendre que vous, Docteur Saeba, fit le Doc en riant et il retourna dans son cabinet en souriant à Kaori.
  • A comprendre quoi, bon sang de bois ?
  • Ryô, fit Kaori.
  • Oui, mon cœur.
  • J’ai une nouvelle à t’apprendre et j’espère de tout mon cœur que tu vas bien le prendre.
  • Mais parle bon sang, je suis en train de devenir fou, moi !!!
  • D’accord, allez je me lance ! Ryô, tu vas être PAPA !!!
  • PAPA !!!! fit Ryô silencieux, puis l’information se fit plus claire dans son cerveau…. Moi, Papa, punaise, j’ai eu une de ces trouilles, t’as failli me faire avoir une attaque, moi je croyais que t’avais un truc grave, un peu plus et je tombais dans les pommes !!!
  • Dommage, ça m’aurait plu de voir ça, fit le Duc.
  • Oh vous, la ferme ! fit Ryô. En plus, vous saviez tous et vous m’avez laissé me tracasser !
  • C’était trop drôle ! fit Mick
  • Ah bon, c’était drôle et bien j’ai le regret de t’annoncer que tu seras pas le parrain de mon enfant, ça te fera les pieds !!
  • Si vous arrêtiez votre cirque !!! intervint Kaori.
  • Excuse-moi, mon amour, tu sais que je t’aime, fit Ryô en la prenant dans ses bras pour l’embrasser.
  • Je suppose que ça veut dire que tu le prends bien.
  • Et comment, je vais être papa, t’imagines, un petit bébé de toi et moi, génial !
  • Ouh là, fit Mick, je crois que ça lui a grillé quelques neurones tout de même, il a viré gâteux !

 

Ryô et Kaori préférèrent ignorer la dernière remarque de leur ami pour savourer ce petit instant de bonheur, rien qu’à eux. Puis, quelques minutes plus tard, ils décidèrent de retourner à l’appartement, Kaori avait hâte de téléphoner à Miki pour lui apprendre la bonne nouvelle. Son humeur était excellente et du coup, elle avait même décidé de ne plus en vouloir au Duc et avait demandé à Mick et John de le libérer.

 

Tout ce beau monde rejoignit donc l’immeuble de Ryô et Kaori dans la plus totale des sérénités, enfin presque car le Duc voulait absolument parler à son fils d’un sujet délicat. Il essaya d’aborder le sujet dans les escaliers qui rejoignaient l’appartement.

 

  • Qu’est-ce que vous avez encore fait, c’est pas possible, on vous a pourtant pas lâché depuis tout à l’heure ! fit Ryô.
  • Mais tu ne comprends rien de rien, il faut que je vous parle à tous les deux d’une chose très importante, c’est en rapport avec la grossesse de Kaori.
  • Je ne vois pas en quoi ça vous regarde, vous n’avez rien à faire dans cette histoire ! Vous allez être grand-père, vous devriez être content, fit Kaori.
  • C’est pas une chose que je veux faire, c’est une chose dont vous devez être au courant, une possibilité…

 

Il fut interrompu par Ryô, qui, arrivé devant la porte de l’appart, s’arrêta aux aguets. Il sentait une présence à l’intérieur. Ce n’était pas une menace mais il y avait une forte aura de colère et Ryô hésita franchement avant d’ouvrir la porte. Il se demandait bien à quoi, il devait s’attendre.

 

Il se décida tout de même à ouvrir et pénétra seul, dans le salon et découvrit une silhouette de dos. Il s’agissait d’une femme avec de longs cheveux noirs. En l’entendant entrer, elle se retourna et il resta bouche bée en découvrant le visage de sa visiteuse.

 

Au bout d’un moment, Kaori pénétra à son tour dans la pièce et découvrit son mari qui semblait comme hypnotisé. Elle vit cette femme, beaucoup plus âgée qu’elle, mais tout de même bien conservée pour son âge ; on pouvait même dire qu’elle était très séduisante et pendant quelques secondes, Kaori se demanda si c’était la raison du mutisme de Ryô.

 

Elle ne se posa pas la question bien longtemps, puisque la femme se décida à parler.

 

  • C’est lui, City Hunter ? fit la femme d’un ton étonné. Il est pas bavard !
  • C’est nous, plus exactement, répondit Kaori. Quant à son silence, je suis aussi étonnée que vous, c’est pas vraiment son genre.
  • On dirait qu’il a vu un fantôme, fit la femme en souriant.

 

Ryô secoua la tête et reprit ses esprits.

 

  • En fait, c’est un peu l’impression que j’ai eu, fit-il franchement.
  • Ah bon, c’est intéressant, peut-être nous connaissions-nous déjà après tout, mais ce n’est pas pour ça que je suis là.
  • En quoi pouvons-nous vous aider ? fit Kaori.
  • Je cherche un homme.
  • Nous ne sommes pas une agence matrimoniale, rétorqua Ryô moqueur.
  • Non, je cherche un homme que je ne connais que trop bien et qui devrait se trouver ici, enfin, si mes sources sont bonnes.
  • Vraiment ! Et vous pouvez nous le décrire ?
  • Bien sûr, un Anglais, la soixantaine, qui a tendance à foutre le bordel partout où il passe.
  • Mick ! John ! cria Ryô. Vous voulez bien amener le phénomène qui est certainement en train d’essayer de se carapater ?
  • Pas de problèmes, on le tient ! firent les deux hommes en cœur en poussant le Duc à l’intérieur.
  • Donc, mes indics ne m’avaient pas menti, tu es bien de retour au pays, vieille carne ! fit la femme avec un grand sourire.
  • Bonjour Izumi, comment vas-tu ? fit le Duc avec un pâle sourire
  • Comment je vais ? Tu te fous de moi ? fit-elle en l’attrapant par le col. Tu es au Japon depuis des semaines, t’es même pas venu me voir et tu oses me demander comment je vais ? hurla-t-elle.
  • Eh bien, c'est-à-dire que c’est assez compliqué, en fait… commença le Duc.
  • Je ne veux pas le savoir, tu n’as aucune excuse !
  • En fait, si, intervint Kaori, sa fille avait été enlevée, donc il n’avait pas vraiment le temps d’aller voir une de ses amies, enfin, je suppose.
  • Susan ! Enlevée ! Tu pouvais pas me prévenir, espèce de crétin, je t’aurais aidé, on est quand même de la même famille !
  • Disons, que je ne voulais pas t’embêter, fit le Duc d’un air penaud. Et puis j’avais déjà beaucoup d’aide comme tu peux le constater.
  • Tu parles, tu préfères faire appel à un nettoyeur plutôt qu’à moi, tu mérites vraiment des claques.
  • En fait, l’histoire concernait aussi Ruï et je ne savais pas comment te le dire, lâcha-t-il brièvement.

 

A ces mots, la femme le lâcha et le regarda comme tétanisée. Toute la bande était étonnée par cette réaction et Ryô s’empressa de poser des questions.

 

  • Quel rapport avec Ruï, fit-il au Duc en montrant la femme du doigt. Qu’est-ce que vous m’avez encore caché ?
  • Ruï était ma sœur, répondit la femme à la place du Duc, ma sœur jumelle.
  • Je comprends mieux le coup du fantôme de tout à l’heure, fit alors Kaori.
  • Comment ça ? demanda Izumi. Vous connaissiez ma sœur, aussi ?
  • Je n’ai pas eu ce plaisir, malheureusement, répondit Ryô avec une drôle de voix, mais je me souviens de son visage, c’est pourquoi j’ai été troublé en vous voyant tout à l’heure.
  • Harrington, explique-moi, je ne comprends rien ? s’énerva Izumi en s’adressant au Duc.
  • Izumi, fit-il d’une voix douce. Cet homme, que tu as devant toi, c’est Alex, enfin, c’est Areu, si tu préfères.
  • Tu veux dire qu’il est vivant, que tu avais raison depuis toutes ces années ? fit-elle avec des larmes dans les yeux.
  • Effectivement et comme tu peux le constater, il a bien grandi et il s’en est plutôt bien sorti dans la vie. Bon, c’est sûr il n’est pas médecin, mais il avait de qui tenir. Après tout, ses parents n’étaient pas des enfants de chœur, n’est-ce pas, Izumi ? fit-il en souriant tandis qu’il la regardait qui fixait Ryô avec un regard embué de larmes.
  • City Hunter ! Dire que j’entends parler de toi depuis des années, que nous vivons dans le même pays ! Et tu es mon neveu, elle est bien bonne celle-là ! On était si proche sans le savoir, fit-elle en s’approchant de Ryô et en le serrant dans ses bras.

 

Ce dernier était tout retourné… la sœur jumelle de sa mère. Il ne s’y attendait pas du tout. Et puis cela faisait tellement bizarre, elle était dans ses bras et c’était soudainement comme si sa mère avait repris vie juste pour lui, pour le voir. Décidemment, il n’était pas au bout de ses surprises avec cette famille.

 


ShanInXYZ  (04.09.2022 à 17:49)
Message édité : 25.09.2022 à 02:30

Chapitre 23

Au bout d’un instant, Izumi s’écarta de Ryô et le détailla de la tête aux pieds. A la fin de son inspection, elle semblait plutôt contente et observait son neveu avec un grand sourire.

 

  • Eh bien, je ne vais pas te faire le coup de toutes les tantes gâteuses et te dire que tu as drôlement grandi car ça serait ridicule étant donné que la dernière fois que je t’ai vu, tu devais avoir dans les 3 ans environ. Maintenant tu es un adulte et tu as l’air d’un solide gaillard fit-elle elle lui balançant un coup de poing dans l’épaule.
  • Aïeuh ! fit ce dernier en grimaçant tandis que Kaori pouffait de rire se souvenant qu'il avait été blessé à l'épaule.
  • Et en plus, chose qui ne gâche rien et qui est une chance pour toi, tu n’as aucune ressemblance avec le vieux débris, tu as tout hérité de chez moi !
  • Izumi ! fit le Duc d’un ton outré. T’es pas gênée de balancer ça, franchement ! De plus, je te signale que tu n’es pas sa mère !
  • Oh, le prends pas mal, vieux machin, je voulais dire, mon côté de la famille ou celui de Rui, si tu préfères ! Et puis reconnais-le, tu as fait de beaux enfants mais ils ont tous hérité de leurs mères respectives. Heureusement pour eux, d’ailleurs !
  • Izumi, arrête, sinon je sens que ça va mal se terminer !
  • Ah bon ! Et tu crois que c’est toi qui vas me faire peur ! Quand je pense que ma sœur était folle amoureuse de toi, je me demande bien ce qu’elle a pu te trouver !
  • C’est normal, Rui et toi, c’était le jour et la nuit !
  • N’importe quoi, on se ressemblait comme deux gouttes d’eau !
  • Physiquement, peut-être, mais elle était douce et gentille, tandis que toi, tu n’es qu’une sale vipère !
  • Répète, un peu ça, vieux bouc ! N’empêche que je suis persuadée que l’histoire aurait tourné autrement si c’était moi qu’on avait envoyé en mission avec toi. Il est clair que ma sœur a succombé à un syndrome du genre promiscuité en milieu dangereux, sinon elle ne serait jamais tombée amoureuse d’un crétin dans ton genre !
  • IZUMI !!!! cria le Duc.
  • STOP ! intervint Kaori en criant plus fort. Je ne crois pas que ce soit le moment de vous amuser à ce genre d’imbécillité. Ryô a retrouvé un père et une tante et c’est tout ce qui compte, alors maintenant vous vous calmez, compris !
  • Ryô ? C’est qui Ryô ?
  • C’est moi, répondit l’intéressé.
  • Dis, l’ancêtre, il s’appelait pas Alex à l’origine ?
  • Effectivement, mais sans rentrer dans les détails de mon histoire, quand on m’a récupéré tout gamin errant dans la jungle, je ne me souvenais pas de mon nom et il a bien fallu m’en trouver un ! Je porte donc le nom que l’on m’a donné quand on m’a retrouvé et c’est Ryô, Ryô Saeba.
  • Très bien, alors Ryô, qui est cette charmante personne à tes côtés, qui ne manque pas de caractère ?
  • Je vous présente Kaori, ma femme et partenaire.
  • Ta femme ? Alors me voilà avec une nièce par alliance, mais c’est fantastique, il manquerait plus qu’un bébé se pointe à l’horizon et ce serait complet !
  • C’est justement le cas, intervint le Duc en rigolant. D’ailleurs, je voulais leur parler de ça avant que tu ne fasses ton entrée.
  • Leur parler de quoi ?
  • Eh bien, de toi, du fait que Rui avait une sœur jumelle.
  • Et qu’est-ce que ça change, à part que vous m’aviez caché d’autres membres de la famille ? fit Ryô d’un ton sec.
  • Je crois comprendre, intervint Izumi. Il voulait vous prévenir qu’il y avait de grandes chances pour que vous ayez des jumeaux. C’est assez courant qu’avec des cas comme ceux-là dans une famille, ça se répète sur les générations suivantes.
  • Des jumeaux ! Ben, si je m’attendais à celle-là, intervint Mick. Déjà que c’est quelque chose d’apprendre qu’il va se reproduire mais si en plus c’est en double exemplaire !!

 

A ce moment-là, une massue gigantesque estampillée « on ne parle pas méchamment de mon bébé » l’encastra dans le mur. Izumi observa la scène complètement ahurie tandis qu’une nuée de libellules faisait le tour de sa tête.

 

  • En voilà un qui réfléchira à deux fois avant de dire une autre ânerie dans le genre, finit-elle par conclure. D’ailleurs, c’est qui cet hurluberlu ?
  • Miiige Angeleuh ! Pur jous séviiiir, bafouilla l’Américain qui s’était extirpé tant bien que mal du mur et qui essayait de jouer de son charme malgré les dégâts causés par la massue (en gros, il était à quatre pattes par terre, une main en l’air pour essayer d’attraper celle d’Izumi dans une tentative désespérée de séduction…)
  • De quoi ?
  • Il voulait dire, Mick Angel, rigola Kaori. En fait, c’est l’ancien partenaire de Ryô.
  • Ah bon ! Et ça a l’air d’être un cas, votre ami !
  • Et encore vous n’êtes pas au bout de vos surprises et surtout vous n’avez pas encore fait connaissance avec tout le monde, rétorqua Kaori qui imaginait déjà la rencontre avec Falcon.
  • Si vous voulez parler de John, ça va je le connais bien !
  • Vraiment ? fit ce dernier. Première nouvelle.
  • J’ai toujours un œil sur les membres de la famille, même si c’est par alliance, fit-elle avec un clin d’œil de connivence.
  • Et c’est pour cela que tu ignorais tout de l’enlèvement de Susan, rigola le Duc.
  • Oh, ça va, aux dernières nouvelles, elle était en voyage de noces, j’étais loin de m’imaginer qu’il pourrait se passer quelque chose ! Et au fait, où est-elle ?
  • Sauvée, grâce à son nouveau grand frère et à l’hôpital pour s’occuper de son mari !
  • Le pauvre, fit-elle avec une grimace. Il n’a pas choisi la meilleure infirmière !
  • On est au courant et plus particulièrement, moi, fit Ryô.
  • Ne me dis pas que tu as profité de ses bons soins ? Je te plains ! Mais quelle idée ?
  • Une conspiration de mon crétin de père !
  • Faire ça à ton propre fils, père indigne !

 

Soudain, trois silhouettes noires pénétrèrent dans la pièce et aussitôt les nettoyeurs les mirent en joue.

 

  • Calmez-vous, ils sont avec moi, fit Izumi avec un sourire embarrassé.
  • Madame Izumi, le secteur est tranquille, fit une des silhouettes en s’inclinant devant la tante de Ryô.
  • Izumi ! Ne me dis pas que tu as amené tout un bataillon, juste pour moi !
  • Eh bien, en fait, je ne savais pas qui était ce City Hunter, j’ai préféré couvrir mes arrières et puis de toute façon, tu sais très bien que ce sont les méthodes de la famille.
  • Et si vous nous parliez de ce côté-là de ma famille, je sens que je suis pas au bout de mes surprises, fit Ryô d’un air très sérieux.
  • D’accord ! Eh, vous trois, déguerpissez, tout va bien, je suis avec des amis alors attendez-moi dehors.
  • Bien, Madame Izumi, firent les trois hommes avant de se retirer aussi rapidement qu’ils étaient apparus.
  • Des ninjas ? demanda Ryô.
  • Des samouraïs, rétorqua Izumi d’un air faussement offensé.
  • Rien que ça ! Très bien, je vous écoute !
  • Ma famille, enfin je devrais plutôt dire, ta famille, descend d’une très grand lignée de samouraïs, moi-même, j’en suis une et je suis d’ailleurs le chef de clan depuis la mort de nos parents, j’aurais dû partager cette responsabilité avec ta mère mais elle a tout laissé tomber pour se marier avec cet Anglais à la noix !
  • Mais les clans de samouraïs, ça n’existe plus, quelles sont vos activités réelles ? demanda Ryô.
  • Ca dépend, la plupart du temps, nous offrons nos services au gouvernement, mais on peut travailler pour des particuliers.
  • Vous vous vendez au plus offrant, vous savez que ça porte un nom, ça ?
  • Je t’en prie, tu es mon neveu et je t’interdis de porter offense à notre famille, notre honneur est plus fort que tout !
  • Vous l’auriez pas zappé avec les années, votre honneur ?
  • Comment oses-tu ? Jamais mes ancêtres n’auront à rougir de moi !
  • Mais vous monnayez vos actions !
  • Il faut bien vivre et tu dois être bien placé pour le savoir !
  • Allez Tatie Izumi, faites pas la tronche, on fait juste le même métier, fit-il avec un sourire moqueur.
  • Alors là, je dois avouer, que je ne m’attendais pas à celle-là, fit soudain le Duc qui riait à gorge déployée. Enfin, quelqu’un qui arrive à clouer le bec à Izumi Tanaka et en plus c’est son neveu, j’aurais payé pour voir un tel moment !
  • Tanaka ? C’est en effet une très vieille famille respectée dans le milieu, mais j’ai jamais entendu dire qu’ils descendaient de samouraïs !
  • Et pan ! Il en remet une couche, rigola le Duc.
  • D’accord, personne ne le sait, mais c’est pourtant la vérité et notre famille n’a jamais rien fait de répréhensible !
  • Mais je n’ai rien dit de tel !
  • J’espère bien car tu ne pourrais plus être mon neveu préféré, fit-elle d’un ton sec avant que tout le monde tombe à la renverse.
  • C’est ton seul neveu, Izumi, rétorqua le Duc. Et en plus, tu le connais à peine !
  • Oh, ça va, toi ! Fous-moi la paix ! répondit-elle avant de piquer un fard.
  • Bon, vous avez fini votre cirque ? intervint Kaori. Asseyez-vous plutôt tranquillement, je vais vous faire du thé et on discutera calmement !
  • Discuter de quoi ? firent aussitôt le Duc et Izumi.
  • Je ne sais pas moi, vous pourriez peut-être nous parler de la mère de Ryô. Personnellement, j’aimerais bien en savoir un peu plus sur elle.
  • Oui, elle a raison, il serait grand temps qu’on me parle de ma mère, fit Ryô en s’asseyant dans un des fauteuils.
  • Bon, ben je vais vous laisser en famille, fit Mick qui ne voulait pas s’incruster dans une histoire qui ne le regardait pas.
  • Je peux venir avec vous, demanda John. Ça ne me concerne pas vraiment, fit-il avec un ton un peu embêté.
  • Pas de problèmes, mon pote, fit Mick en l’attrapant par le coude. Mais commence par me tutoyer et après je t’emmène voir les coins les plus intéressants du quartier, ajouta-t-il avec un clin d’œil.
  • D’accord, fit John d’un air peu convaincu tout en suivant l’Américain.
  • Il va quand même pas l’emmener dans des cabarets en pleine journée ! demanda Kaori à Ryô.
  • Va savoir, avec lui, on peut s’attendre à tout, mais ça m’étonnerait qu’ils en trouvent d’ouverts à cette heure-ci !
  • C’est vrai que t’es un spécialiste sur le sujet, fit Kaori d’un ton railleur.
  • Un spécialiste en cabarets ! fit Izumi étonnée. Vous entendez quoi, par là ?
  • Rien, asseyez-vous confortablement, je reviens avec le thé, répondit Kaori avant de filer vers la cuisine.
  • Une vraie perle, ton épouse, mon cher neveu et puis très efficace. C’est quoi cet engin qu’elle a balancé dans la gueule de ton copain tout à l’heure ?
  • Une de ses armes secrètes, fit Ryô en souriant.
  • Mais, une question, elle la sort d’où ? fit Izumi d’une voix de conspiratrice.
  • Alors là, Dieu seul le sait, rétorqua-t-il en rigolant.
  • Et puis si c’était que ça, ajouta le Duc.
  • T’y as eu droit aussi ! Bien fait ! Dommage que j’aie loupé ça ! fit Izumi aux anges.
  • Oui, et c’est pas drôle du tout ! Par contre, elle cache bien d’autres petits secrets que j’aimerais bien percer à jour !
  • Comme quoi, fit Izumi, soudain très intéressée.
  • Une fine lame comme j’en ai rarement vu et qui sait utiliser des parades et des attaques qui appartiennent à ma famille avec beaucoup de brio.
  • Ryô devait les connaître d’instinct et il les lui aura appris, sombre idiot.
  • Erreur, cet énergumène a bien quelques notions mais c’est des broutilles comparées à son niveau à elle. En plus, elle connaît même des passes de la famille de Barmont, et ça c’est encore plus bizarre !
  • Barmont ! C’est pas la famille de la fille pour lequel ton ancêtre s’est suicidé ?
  • Il ne s’est pas suicidé !
  • Oh, arrête, c’est toujours la même rengaine avec toi !
  • Peut-être, mais figure-toi que ma chère belle-fille détient la preuve qu’il a été assassiné !
  • Une preuve ! Qui apparaît des siècles après ! Arrête de fumer la moquette ! rétorqua Izumi devant un Ryô qui ne savait plus comment se retenir de rire.
  • Non, c’est un document authentique où la femme de l’assassin parle du crime commis par son époux. Elle lègue ce triste testament à ses descendantes pour que la vérité éclate un jour et apparemment, il a atterri, ici, dans les mains de la femme de mon fils ! Tu trouves pas ça bizarre ?
  • Kaori est peut-être la réincarnation de la nana, comment elle s’appelait déjà ?
  • Tu penses à Catherine de Barmont ? Tu crois vraiment que…
  • T’es vraiment prêt à croire n’importe quoi, vieux fou, fit Izumi en lui balançant un coup de poing sur la tête.
  • Croire quoi ? fit Kaori qui arrivait de la cuisine avec un plateau où se trouvaient une théière, des tasses et quelques gâteaux secs.
  • Que tu es la réincarnation de Catherine de Barmont, lâcha Ryô machinalement.
  • De quoi ! fit Kaori en lâchant son plateau que Ryô rattrapa in-extremis en se rendant compte de sa bourde.
  • Ils sont complètement dingues ces deux-là ! fit Ryô en se redressant pour poser le plateau sur la table, après l’avoir fait tanguer dangereusement vers le Duc qui sauta de son fauteuil pour éviter que la théière ne lui tombe dessus. Et un en particulier, ajouta-t-il en faisant un signe de tête en direction de son père et en faisant des petits signes avec les doigts voulant dire qu’il avait un petit boulon qui tourne pas rond. Puis il avala d’une traite un des gâteaux sans même prendre la peine de mâcher.
  • Je croyais qu’on devait parler de la mère de Ryô ? finit par dire Kaori.
  • On ne voulait pas commencer sans vous, fit Izumi avec un grand sourire aussitôt imité par le Duc qui lui n’avait pas du tout un sourire franc.

 

C’était à se demander, ce qu’il avait encore en tête et Kaori avait bien l’impression qu’il avait envie de croire à cette histoire de réincarnation et c’était bien ce qui l’embêtait.


ShanInXYZ  (11.09.2022 à 16:26)
Message édité : 25.09.2022 à 02:33

Chapitre 24

 

Kaori s’installa aux côtés de Ryô et servit une tasse de thé à chacun tout en leur priant de se servir à leur convenance dans le plat de gâteaux. Elle ajouta aussi que s’ils voulaient au moins en goûter un, ils feraient mieux de se servir avant que le goinfre qui lui servait de mari ait tout englouti. Ensuite, elle les pria d’entamer la conversation.

 

  • A quel sujet ? fit le Duc étonné.
  • La mère de Ryô, imbécile, fit Izumi en lui balançant un gâteau dans la figure.
  • Ah, oui, c’est vrai ! rigola-t-il.

 

Ils se mirent tous deux à fouiller dans leur poche et tendirent en même temps leurs portefeuilles respectifs à Ryô.

 

Dans celui d’Izumi, il put voir deux jeunes filles, très jolies et totalement identiques, si ce n’est leur tenue. Ce devait être à l’occasion d’un jour de fête car elles portaient toutes les deux un kimono, l’un rouge, l’autre bleu. Elles avaient l’air de bien s’amuser, un petit air complice dans le regard, on ne pouvait douter de l’entente qui unissait les deux sœurs. On aurait pu dire que rien ne les séparerait.

 

Dans celui du Duc, il y avait ce visage que Ryô avait vu en rêves puis au cimetière. C’était la seule image qui lui restait d’elle en mémoire. Elle était belle, souriante, le regard pétillant, elle respirait la joie de vivre. A côté, il y avait une autre photo, toujours Rui, mais cette fois avec un bébé dans les bras, elle était encore plus resplendissante lorsqu’elle regardait le petit être qui reposait dans ses bras. Tout l’amour qu’elle lui portait se voyait dans cette image et Kaori fut très émue quand elle vit une larme couler sur la joue de son mari.

 

Ce dernier fit comme si de rien n’était et leur demanda de lui parler d’elle. Izumi s’empressa de dire que c’était à elle de commencer en prétextant que le début c’était elle. Le Duc leva les yeux au ciel tout en lui balançant que ses petites histoires de gamines ne valaient sûrement pas l’histoire d’amour qui l’avait liée à la mère de Ryô.

 

C’est à ce moment-là, qu’un objet volant parfaitement identifié, en l’occurrence une tasse à café, vint atterrir en plein milieu de son front.

 

  • Pour qui est-ce que tu te prends, espèce de vieux machin ? Ryô a parfaitement le droit de connaître l’histoire de sa famille et de ses ancêtres, c’est un patrimoine culturel qu’il aura le devoir de protéger quand je ne serais plus là ! Et il devra à son tour…
  • Bla, bla, bla, bla, bla, bla fit le Duc en lui balançant le contenu de sa tasse à la figure. Tu crois vraiment que tes histoires d’ancêtres morts depuis des siècles et de patrimoine l’intéressent ? C’est que de la poussière après tout !
  • Parce que ton histoire d’amour n’est pas partie en poussière peut-être ?
  • Tu es jalouse, c’est simplement ça !
  • Pourquoi je serais jalouse ? Parce que ma sœur a épousé un crétin dans ton genre ?
  • Peut-être tu aurais voulu être à sa place ?
  • Tu rigoles ? Je t’aurais étranglé, moi, au lieu de t’épouser !
  • Ah bon ? Alors peux-tu me dire si tu t’es mariée ?
  • Je ne vois pas en quoi ça te regarde ?
  • Si vous permettez, deux secondes, moi j’aimerais bien savoir, fit Ryô.
  • Et pourquoi donc ? fit Izumi d’un drôle d’air.
  • Afin de savoir si je risque de voir rappliquer d’autres membres de « Ma Famille ». C’est pas que ça me ferait pas plaisir, mais pour l’instant j’ai l’impression qu’il m’en sort de tous les coins, donc si je pouvais avoir un topo complet, voire un arbre généalogique comme ça je m’y retrouverai, ça m’éviterait des surprises !
  • Ce qu’il faut pas entendre, fit le Duc.
  • Quoi, ma maison a été envahie de gens de ma famille que je ne connaissais même pas !!!
  • Très bien, pour ce qui est de mon côté, sache que tu as une cousine, Yoriko.
  • J’ai donc un tonton
  • Non, il n’est malheureusement plus de ce monde et d’ailleurs, même ta cousine ne l’a jamais connu. Il est mort avant qu’elle naisse, il ne savait même pas qu’elle existait.
  • Je suis désolée, fit aussitôt Kaori, voulant la réconforter.
  • Mais ce n’est pas un mal parce que c’était un crétin d’Américain ! cria Izumi avant que tout le monde tombe à la renverse.
  • Et encore, si c’est vrai qu’il est mort, t’es bien capable de lui avoir fait un enfant dans le dos à ce pauvre gars ! intervint le Duc.
  • Retire ça de suite ou je te jure que ça va chauffer !!!!
  • Et tu crois que tu me fais peur espèce de furie dégénérée !!!
  • Hum, Ryô, fit Kaori doucement à l’oreille de son époux. On ne devait pas parler de ta mère ?
  • Ben si, mais ça m’a l’air mal barré vu qu’avec ces deux-là dans la même pièce c’est la guerre civile.
  • Qu’est-ce qu’on fait alors ?
  • On profite du spectacle ! fit-il en rigolant avant de se prendre une tape sur la tête.
  • EH OH, fit soudain Kaori, ce qui eut pour effet de suspendre les deux convives dans leurs activités, à savoir Izumi tenant le Duc par le cou pour l’étrangler tout en le secouant comme un prunier.
  • QUOI ! firent-ils en chœur juste après avoir repris une pose parfaite.
  • Je ne voudrais pas vous déranger mais vous ne vous seriez pas un peu écarté du sujet de notre conversation ?
  • Quelle conversation ?
  • Il est vrai que vous étiez plus enclin à vous mettre des tasses dans la figure que de songer à ce dont nous devions parler !!!
  • On parlait de quoi déjà ? fit le Duc.
  • Tu vois, on ne va jamais y arriver, fit Ryô, ils peuvent pas rester dans la même pièce sans s’étrangler.
  • Très bien, dans ce cas, on va les séparer, fit Kaori avec un sourire machiavélique. Vous, vous venez avec moi, fit-elle en attrapant le Duc par le col.
  • Moi ? Mais pourquoi moi ? s’offusqua aussitôt le Duc.
  • Parce que pendant que nous serons absents, Ryô et Izumi pourront discuter tranquillement.
  • Et pourquoi, elle, d’abord, j’ai des choses à raconter, moi aussi !
  • Chacun votre tour, ça évitera les bagarres !
  • Mais pourquoi elle passe en premier, je ne vois pas pourquoi ? s’indigna le Duc.
  • Parce que ça fait un moment que vous m’énervez et que j’ai bien envie de me défouler sur vous !
  • Vous défoulez ? fit-il en avalant difficilement sa salive.
  • A bientôt, vieux machin ! fit Izumi en lui faisant un signe de la main tandis que Kaori le traînait pratiquement à l’extérieur de l’appartement.

 

Ryô commença donc à discuter avec sa tante tandis que Kaori amenait le Duc jusqu’à l’armurerie. Il se demandait bien ce qui l’attendait ; elle lui indiqua une chaise et prit une arme qu’elle chargea avant de la vider d’une traite dans une des cibles suspendues. Le Duc remarqua qu’elle était également une fine gâchette. Mais il se souvint de ce que lui avait dit Mick au sujet de la maladresse passée de Kaori. Comment avait-elle fait pour devenir aussi douée en si peu de temps, même avec un bon professeur comme Ryô ? C’était quand même rapide comme changement. Et puis il y avait cette histoire d’escrime qui le taraudait. Il regarda autour de lui et constata que son étui à fleurets était toujours là ; il avait dû l’oublier là quand les kidnappeurs avaient donné de leurs nouvelles. Il s’en approcha, tout en sachant que Kaori, bien que concentrée sur ses tirs, elle le surveillait du coin de l’œil. Quand il se retourna pour lui proposer une joute, elle tendait déjà la main avec un sourire.

 

  • Ça vous démange, hein ? Vous rêvez depuis un petit moment de me défier, histoire de voir de quoi je suis capable ! fit Kaori avec un petit sourire.
  • Effectivement, je dois dire que vous m’intriguez, mais n’avez-vous pas peur ? Je fais tout de même partie d’une famille qui manie l’épée depuis son plus jeune âge. Mon ancêtre avait même un surnom car c’était une des plus fines lames d’Angleterre.
  • L’âme d’argent, je sais, mais je crois que vous ne savez pas vraiment, vous non plus à qui vous vous attaquez, rétorqua-t-elle avec un clin d’œil.
  • Très bien, dans ce cas, voyons voir qui sera le meilleur ! fit-il tandis qu’il passait de l’autre côté du comptoir en empruntant la petite porte prévue.

 

Kaori préféra sauter par-dessus et les fers se croisèrent aussitôt.

 

 

Pendant ce temps-là, dans l’appartement, Ryô discutait avec Izumi de sa mère Rui.

 

Cette dernière, lui avait parlé de leur naissance dans un petit village reculé à la campagne, du fait qu’elles n’étaient pas des hommes, ce qui avait grandement déçu leur père car il attendait un héritier mâle pour lui succéder. Cependant, il avait bien dû faire avec puisque la mère des jumelles était morte en couches.

 

Pendant un moment il avait pensé à se remarier pour avoir cet héritier mais ses filles avaient tout de même été élevées en héritières, à la dure comme des garçons et dans le respect des traditions de leurs ancêtres. Mais jamais, au grand jamais, elles ne s’étaient laissé transformer en homme, elles étaient toutes deux très complices et leur père avait fort à faire face à ces deux sacrés caractères.

 

Finalement, il oublia son héritier mâle et se consacra à ses filles qui étaient dignes de toute la famille ; elles avaient su montrer leur bravoure et il en était fier.

 

Elles avaient donc eu une vie plutôt banale entre une éducation de jeunes filles de bonne famille et l’apprentissage des techniques de combat de leurs ancêtres.

 

Leur vie avait été heureuse, un père aimant, une famille très traditionnelle, un peu trop à cheval sur les principes mais comme ils étaient bons, les filles les avaient acceptés. Elles étaient les héritières de toute une manière de vivre et elles avaient le devoir de protéger cet héritage.

 

Puis devenues adultes, elles apprirent pourquoi on comptait sur leur courage. En effet, la famille servait son pays depuis des générations et était souvent demandée pour aider les services officiels dans des affaires officieuses.

 

C’est comme ça que les jumelles étaient devenues des espionnes et leur équipe était très douée car en général, elles se faisaient passer pour une seule et même personne ; on ne les voyait jamais ensemble donc pendant que l’une donnait le change l’autre pouvait agir sans problèmes et personne ne pouvait se douter de quoi que ce soit.

 

Ça avait duré des années jusqu’à ce que l’on demande à l’une des jumelles de collaborer avec un espion anglais et c’est là que la catastrophe avait eu lieu. Elle en était tombée amoureuse, avait quitté son pays, sa sœur, sa famille et avait tout laissé tomber pour cet Anglais de pacotille.

 

Elle avait eu un enfant, c’était la seule chose de positive dans cette triste histoire, mais malheureusement elle n’avait pas pu le connaître longtemps puisque la mort les avait emportés tous les deux dans un terrible accident, enfin du moins c’est ce qu’elle avait cru à l’époque.

 

Izumi avait les larmes aux yeux. Ryô comprenait qu’elle s’était sentie exclue de l’amour de sa sœur et qu’en plus le fait de la perdre l’avait rendue encore plus amère. Pas étonnant qu’elle déteste le Duc à ce point. Elle sécha ses larmes vivement comme pour éviter que son neveu ne les voie et lui demanda s’il avait des questions, s’il voulait plus de détails sur certaines choses.

 

Elle lui expliqua aussi, qu’il faudrait qu’il vienne visiter la demeure ancestrale, qu’elle pourrait lui montrer beaucoup de photos ou d’objets ayant appartenu à sa mère. Elle lui ferait voir son héritage et lui présenterait sa cousine.

 

Ryô lui sourit en disant qu’il serait heureux de voir tout ça et vit tout de suite la joie que son accord provoquait chez sa tante. Peut-être d’une certaine façon renouait-elle avec sa sœur perdue et Ryô se voyait mal lui refuser ce plaisir.

 

Ils discutèrent longuement sur tout un tas de petits détails de l’enfance des jumelles, comme des tours qu’elles jouaient à leurs professeurs et bien d’autres choses encore. Ryô était heureux de pouvoir avoir un aperçu de la personnalité de sa mère : apparemment, une petite fille malicieuse et très intelligente. Ecouter Izumi parler d’elle et de leurs souvenirs, le faisait sourire et il voyait que le visage d’Izumi s’ouvrait et devenait lumineux en parlant de tout ça. Elle était heureuse également de pouvoir parler de sa sœur à quelqu’un, c’était évident.

 

Dans l’armurerie un combat acharné se déroulait… Le Duc avait parié avec Kaori que s’il arrivait à la battre elle lui raconterait tout, le coffret et son don merveilleux pour l’escrime. Autant dire qu’aucun des deux n’avait l’intention de laisser l’autre gagner…

 

 


ShanInXYZ  (18.09.2022 à 17:49)
Message édité : 25.09.2022 à 02:36

Chapitre 25

 

 

Le Duc essayait toutes les passes qu’il connaissait mais Kaori avait toujours la parade, il puisait au fond de sa mémoire pour se souvenir de toutes les feintes plutôt ingénieuses inventées par ses ancêtres mais là encore, elle arrivait à le parer.

 

Il enrageait : comment faisait-elle pour le contrer avec autant de brio et en plus tout en empruntant des attaques connues d’une des plus vieilles familles françaises, elle aussi, très connue pour ses grands escrimeurs ?

 

C’était à se demander si Kaori ne descendait pas de la famille De Barmont, pourtant elle était Japonaise… Il réfléchit un instant en se disant que sa remarque était totalement stupide, une descendante de cette famille avait très bien pu se marier avec un Japonais.

 

Pourtant c’était impossible, quand il avait piqué le coffret, il avait cherché des informations sur la dernière femme de la liste, la dernière héritière des Barmont, et on lui avait dit qu’elle ne s’était jamais mariée.

 

Toutes ses réflexions débouchaient sur une impasse…

 

Soudain une lame passa à deux centimètres de sa tête.

 

  • Alors, Monsieur le Duc, on rêve ? fit Kaori en souriant.
  • Hein ?
  • A moins que vous n’abandonniez la partie ?
  • Jamais ! fit-il en parant son attaque.
  • Alors faudrait peut-être vous remuer sinon je vais finir par vous embrocher ! fit-elle en rigolant.
  • Mon esprit était ailleurs.
  • C’est pas bon pendant un combat, rétorqua-t-elle.
  • Je ne comprends pas comment ce coffret a pu atterrir entre vos mains.
  • Et vous ne croyez tout de même pas que je vais vous répondre aussi facilement !
  • Certes non, je commence à vous connaître, fit-il en tentant une nouvelle attaque sans plus de succès.

 

Ça le rendait dingue, il avait beau chercher au fond de sa mémoire, on aurait dit que tous les meilleurs coups de ses ancêtres étaient un secret de polichinelle pour sa belle-fille. Il réfléchit un instant et se demanda s’il employait la bonne tactique ; en effet, il s’évertuait à utiliser des passes d’un autre temps tout en pensant que personne ne les connaissait, mais là il était tombé sur un os. Il réfléchit un instant et se demanda s’il ne devrait pas plutôt tenter de nouvelles techniques. Michael, son fils aîné, avait passé des années à mettre au point des passes acrobatiques imparables ; Kaori saurait-elle les parer aussi facilement ?

 

Il se mit en place et quand Kaori essaya de le toucher il fit un salto arrière.

 

  • Vous vous croyez dans Matrix ? lui fit-elle pour le taquiner alors qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce coup-là.
  • Avouez que vous n’aviez pas prévu ça ? répondit-il fier de son coup.
  • C’est sûr, mais faites attention, à votre âge et avec des acrobaties de ce genre, vous pourriez vous casser quelque chose !
  • On verra bien qui aura le dernier mot ! fit le Duc, sûr de lui avant d’attaquer Kaori dans un autre saut tout aussi spectaculaire.

 

Kaori n’imaginant pas que son beau-père puisse à nouveau fait un tel bond, fut surprise et se retrouva dos au mur avec l’épée du Duc qui avait traversé le col de son chemisier.

 

  • J’espère que vous paierez les dégâts, fit-elle d’un ton déterminé.
  • Excusez-moi, je ne vous ai pas blessée ? fit-il en voyant une trace de sang couler sur le vêtement.
  • Oh, ça, juste une égratignure, fit-elle. J’avais même pas remarqué. Alors, on continue ? fit-elle en faisant tourner sa lame autour de celle du Duc afin de le désarmer.
  • Vous croyez m’avoir aussi facilement ? rétorqua ce dernier en faisant une parade à cette technique plutôt audacieuse, sauf que Kaori avait plus d’un tour dans son sac et avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, elle prit appui sur les épaules du Duc et se propulsa au-dessus de lui, tout en donnant un coup de talon à son épée au passage. Celle-ci tourbillonna jusqu’au plafond avant de retomber aux pieds de Kaori tandis qu’elle atterrissait au sol.
  • Bon sang, mais comment… fit le Duc interloqué.
  • Je m’adapte très vite et si vous voulez faire des acrobaties, libre à vous mais ne m’en veuillez pas d’en faire autant ! fit-elle avec un clin d’œil.
  • Bon sang mais aucune technique ne vous est étrangère, comment faites-vous ?
  • Je vous l’ai dit, j’ai un don, alors on continue ? fit-elle en soulevant l’épée du Duc avec son pied pour lui restituer son arme.
  • Pourquoi ? J’ai perdu mon arme, vous m’avez vaincu ! fit-il en colère.
  • Oh non, le but de votre jeu est de toucher l’adversaire 3 fois, vous m’avez eu 1 fois et moi aucune, on n’a pas fini !
  • Très bien, mais j’ai l’avantage dans ce cas, rétorqua-t-il pas peu fier de lui.
  • Pas pour longtemps, fit-elle en souriant. Allez en garde !
  • Attendez !!
  • Quoi, vous refusez le combat ?
  • Non, apparemment vous avez perdu quelque chose, fit le Duc en se penchant vers un objet brillant qui se trouvait sur le sol.
  • De quoi ? fit Kaori en regardant médusée ce que Lord Harrington ramassait.
  • J’ai dû casser la chaîne de votre médaillon tout à l’heure, mais je la ferai réparer, n’ayez crainte, fit-il tandis qu’il laissait la chaîne se balancer entre ses mains.
  • Pas la peine, fit Kaori en essayant de reprendre son bien.
  • Mais j’insiste, fit le Duc en approchant de ses yeux ce qu’il prenait pour un pendentif.
  • Et mince, marmonna Kaori, tandis qu’elle voyait s’écarquiller les yeux du Duc en découvrant une chevalière qui lui était plus que familière.
  • Mais qu’est-ce que c’est que ….
  • Une bague, fit Kaori innocemment.
  • Une bague, non ma chère, c’est une chevalière et pas n’importe laquelle.
  • Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler.
  • Et moi je suis sûr du contraire, que me cachez-vous depuis le début de cette histoire ?
  • Ce que vous n’allez pas inventer pour éviter de vous battre !!!
  • Je ne joue plus, je veux des explications !!!
  • Cet objet m’appartient et vous allez me le rendre ! fit Kaori d’un ton catégorique.
  • Oh que non, cette chevalière appartient à ma famille, ce n’est pas la même chose, il est hors de question que je vous la rende !
  • Ne faisons-nous pas partie de la même famille ? fit-elle en colère.
  • Si bien sûr, mais cet objet appartient à mon ancêtre !
  • Certainement pas, c’est à moi et vous allez me le rendre immédiatement ! fit Kaori en s’avançant vers lui. Elle lui écrasa le pied et enroula la chaîne autour de son épée avant de se tourner vers la sortie.
  • D’abord, ce coffret et maintenant cette bague qui semble vous tenir à cœur sinon vous ne la garderiez pas si bien cachée, fit-il en la rattrapant et en lui prenant l’épaule. Elle l’envoya valdinguer par terre ; il se releva mais elle lui donna un coup de pied retourné qui l’encastra dans le mur avant de le menacer d’une massue s’il ne lui fichait pas la paix.

 

Elle remonta dans l’appartement, en proie à une colère indescriptible. Ryô et Izumi sentirent son aura meurtrière avant même qu’elle n’ait franchi la porte.

 

Kaori passa devant eux comme une furie, ils voyaient presque de la fumée sortir de ses oreilles. Elle se précipita dans la chambre et Ryô s’empressa de la rejoindre.

 

Quand il ouvrit la porte, il la découvrit avec ce qui avait été à une époque une réplique de lui version mannequin en mousse et auquel elle avait mis les traits de Lord Harrington. Elle le balançait contre tous les murs de la pièce en proie à une rage folle et lui tordait le cou en ruminant de sombres pensées.

 

Ryô ne savait pas ce que son père lui avait fait, mais il n’aimerait pas être à sa place pour tout l’or du monde. Il était évident que le vieux machin avait été trop loin et que Kaori pétait carrément un câble.

 

Il s’approcha doucement de sa femme et la prit dans ses bras. Elle se retourna et contrairement à ce qu’il aurait pensé, elle se serra fort contre lui. Il ne comprenait pas très bien, deux secondes auparavant elle était prête au meurtre et maintenant elle était presque au bord des larmes. Il l’entoura de ses bras et déposa un doux baiser dans ses cheveux. Elle le regarda, elle avait besoin de sa force, un ras-le bol l’envahissait et elle avait besoin du réconfort de son homme. Alors elle l’embrassa et lui ne se fit pas prier pour lui rendre son baiser et même plus vu leurs affinités.

 

Tandis que nos deux amants se laissaient tomber tous les deux sur le lit puis se glissaient sous les draps afin de se montrer leur amour mutuel, le Duc fit son apparition à la porte de l’appartement et se prit une théière dans la figure à peine avait-il passé le seuil.

 

  • Qu’est ce qui te prend, vieille folle ?
  • Tu devrais plutôt me dire ce que tu as fait à ma nièce parce que je te jure que ça ne va pas se passer comme ça !!
  • A ta nièce ?
  • Kaori, crétin, c’est ma nièce par alliance et tu lui as fait quelque chose, ne dis pas le contraire, elle était furax en remontant ici.
  • Elle a quelque chose qui m’appartient et elle refuse de me le rendre et en plus je n’ai pas eu les explications que j’espérais.
  • Toi, toi, toi, il n’y a toujours que toi qui comptes et si tu arrêtais de te regarder le nombril, il y a des gens qui existent autour de toi !
  • Et alors ?
  • Non, mais tu es vraiment crétin ou tu le fais exprès ? Même moi j’ai senti sans même le savoir ce qui s’est passé et visiblement tu as fait du mal à Kaori, ouvre les yeux de temps en temps !
  • Mais j’ai le droit de savoir !
  • Ferme-la ou je finis le boulot qu’elle a commencé !
  • Je fais ce que je veux, où est-elle ?
  • Alors là, pas question, tu les laisses tranquille ou je te jure que tu vas le sentir passer !
  • Parce que tu crois que tu me fais peur ? fit-il en la poussant pour prendre la direction de la chambre de Ryô et Kaori.

 

A ce moment-là, un énorme « BOUM » retentit dans tout l’appartement. Si quelqu’un avait jeté ne serait-ce qu’un œil dans le salon, il aurait pu constater que Izumi avait attrapé machinalement ce qui lui tombait sous la main, en l’occurrence la table du salon, et avait encastré son beau-frère dans le mur. Il se demandait pourquoi il produisait un tel effet sur les femmes de la famille…

 

Dans la chambre, Ryô sortit la tête de sous le drap, surpris par le bruit. En général, la personne qui provoquait de tels bruits chez lui était celle qui était cachée sous le drap avec lui donc c’était un peu étonnant. Mais il comprit vite que son paternel avait dû continuer son cirque et que sa « tatie préférée » avait décidé de prendre la relève pour qu’il leur fiche la paix. Il retourna donc sous le drap où l’on put entendre une sorte de petit rire qui prouvait qu’il s’occupait parfaitement de sa compagne. 

 

La fin de journée se passa donc tranquillement entre nos tourtereaux qui profitaient l’un de l’autre quelque fois interrompus par des bruits bizarres qui provenaient du salon. Ryô et Kaori finirent par sortir la tête des draps, se demandant dans quel état ils allaient retrouver leur salon. Mais Ryô ne s’en inquiéta pas longtemps, il préférait s’occuper de sa petite femme dont la tête reposait sur son épaule ; elle avait un air songeur et il ne put s’empêcher de lui demander ce que son abruti de paternel lui avait fait. Elle détourna la tête mais il lui attrapa le menton pour déposer un baiser sur ses tendres lèvres.

 

  • Ce n’est rien, Ryô, je t’assure, finit-elle par dire.
  • Rien ? Je ne t’ai jamais vue dans une telle colère !
  • Sûrement les hormones, je suis une femme enceinte, fit-elle en souriant. Et dans ces cas-là, on a tendance à amplifier les choses pour un rien.
  • Peut-être, mais qu’est-ce qu’il a fait pour t’énerver, il t’a blessée ?
  • Mais non, ce n’est pas ça.
  • Alors c’est quoi le filet de sang sur ton chemisier ?
  • On peut rien te cacher à toi ! fit-elle en souriant. Effectivement, il a réussi à me toucher mais par surprise et ce n’est qu’une égratignure.
  • Alors quoi, tu étais en colère et après tu étais presque en larmes.
  • Je te l’ai dit, les sautes d’humeur d’une femme enceinte.
  • Je sens qu’il n’y a pas que ça. Dis-le-moi, fit-il suppliant.
  • C’est à cause de mon alliance, fit-elle en sortant sa main de dessous les draps.
  • Comment ça, ton alliance ?
  • Je l’avais cachée, je l’avais mise sur une chaîne pour qu’il ne la voit pas.
  • Mais pour quelle raison ?
  • Parce que j’avais remarqué qu’il avait la même et que je voulais éviter ses questions.
  • Et…
  • Et je l’ai perdue pendant le combat et quand il a découvert qu’il s’agissait de la chevalière d’Alexander, il a refusé de me la rendre. Il a dit que ça ne m’appartenait pas, que c’était à sa famille et je l’ai mal pris.
  • Ben, il y a de quoi, c’est ton alliance et personne, pas même lui n’a le droit de te dire des trucs pareils. Je vais lui casser la figure !
  • Je te dis que ce n’est rien, et puis Izumi semble s’en être chargée.
  • Peut-être, mais je ne supporte pas qu’on te fasse du mal.
  • Il ne m’a pas fait de mal, mais je me suis sentie soudain comme une étrangère, le poids de notre secret m’a paru si lourd, il était tellement arrogant en revendiquant la propriété de ma bague que j’ai eu une furieuse envie de tout lui balancer à la figure pour lui clouer le bec, mais je ne pouvais pas alors…
  • Tu l’as planté en bas et tu es venue te défouler sur ce mannequin. Je ne savais pas que tu lui avais donné un nouveau visage, fit-il en souriant.

 

Kaori rougit devant la remarque de Ryô et constata avec étonnement qu’il quittait le lit, il se retourna pour déposer un baiser sur son front et enfila ses vêtements.

 

  • Où vas-tu ? fit-elle.
  • Mettre les choses au clair, une bonne fois pour toutes, moi aussi j’en ai marre des non-dits. Il veut savoir, et bien je vais tout lui dire !
  • Ryô, tu ne peux pas.
  • Je vais me gêner et même s’il me prend pour un fou, au moins il débarrassera peut-être le plancher !
  • Ryô, tu es sûr de ce que tu fais ? fit Kaori avec un regard d’angoisse.
  • Oui, j’en ai marre de cacher la vérité et en plus c’est le seul moyen pour qu’il te foute enfin la paix. Donc ma décision est prise.
  • Surtout ne le fais pas pour moi, dit-elle.
  • Je le fais aussi pour moi, ça nous fera un poids en moins, ça fait des semaines qu’on joue au chat et à la souris avec lui et ça commence à m’énerver. On a le droit de vivre normalement sans être harcelé par un barjot obsédé par ses ancêtres.
  • Très bien, dans ce cas, je vais avec toi, fit-elle en sautant du lit.
  • Non, je préfère parler seul à seul avec lui, c’est mon père et il a dépassé les limites, j’ai d’autres choses à lui dire et je préfère que tu ne sois pas là pour les entendre.
  • Mais…
  • Ne t’inquiète pas fit-il en l’embrassant, je ne vais pas le tuer.
  • Alors quoi ?
  • Ne t’inquiète pas pour ça, va plutôt remercier Izumi pour son aide providentielle contre cet enquiquineur.
  • Très bien, mais tu me diras tout après, je suis ta femme et pas de secret entre nous, compris !!
  • Oui, mon ange, répondit Ryô en sortant de la chambre.

 

Quand Kaori rejoignit le salon, elle trouva une Izumi complètement exténuée au milieu d’un carnage indescriptible, tout était sens dessus dessous. D’ailleurs, cette dernière était affalée sur ce qui était le canapé sauf qu’il n’était plus du tout dans le bon sens et encore moins au même endroit où il se trouvait à l’origine. Kaori s’approcha d’elle et s’aperçut qu’elle dormait ; la bagarre avait dû être rude, mais le Duc n’était plus là, Ryô avait dû l’embarquer elle ne savait où quand elle remarqua que la porte qui menait au toit était mal fermée. C’était donc là-haut qu’il l’avait emmené.

 

Kaori laissa donc Izumi se reposer et après avoir remis quelques meubles en place, elle rejoignit la cuisine pour y déposer les vestiges de son service à thé ; heureusement qu’elle avait pas sorti la porcelaine, se dit-elle pour elle-même en souriant.

 

Sur le toit, le Duc vociférait après son fils, une fois de plus, car ce dernier l’avait traîné de force jusqu’ici et ce n’était pas le comportement qu’il attendait de son héritier. Ryô manqua de s’étouffer de rire, son héritier et puis quoi encore ? Il délirait complètement le vieux schnoque !

 

  • Peux-tu me dire pourquoi tu m’as amené ici ? J’attends des explications ! fit le Duc de son ton autoritaire.
  • Je sais que vous voulez des explications et vous allez les avoir.
  • Vrai…ment, fit le Duc interloqué par cette réponse sèche. Et pourquoi maintenant ?
  • Vous voulez savoir ou non ? fit un Ryô passablement énervé.
  • Oui, oui, je t’écoute.
  • C’est ça fermez-la et ouvrez bien les oreilles !
  • Alors ?
  • Qu’est-ce que je viens de dire !!!!! fit Ryô d’un ton sec.
  • Je me tais, fit le Duc en s’adossant à la rambarde.
  • Très bien, donc comme vous le savez maintenant votre ancêtre a été assassiné…
  • Oui, c’était marqué sur le document qui était dans le…. Il se tut aussitôt devant le regard meurtrier de son fils.
  • Donc votre ancêtre est mort, assassiné par le frère de Catherine de Barmont et cela a déclenché une malédiction. Non seulement sur la famille de l’assassin qui n’a jamais eu d’héritier mâle mais aussi sur Alexander et Catherine.
  • Ah bon, ne put s’empêcher de dire le Duc avant de faire des signes d’excuses.
  • Donc l’assassin a eu une fille, qui a eu une fille et ainsi de suite, jusqu’à arriver à Joséphine Beaulieu, dernière héritière de la famille. Cette dernière ne s’est jamais mariée mais on m’a pourtant chargé de retrouver l’héritière de cette femme et j’ai eu la surprise de découvrir qu’il s’agissait en fait de sa filleule. Elle était donc la marraine de la fille d’un couple d’amis et cette petite fille était en réalité la grand-mère de Kaori, c’est pourquoi le coffret a atterri entre ses mains. Voilà qui répond déjà à l’une de vos grandes questions n’est-ce pas ?
  • Certes, certes, fit le Duc tout doucement.
  • Mais ce n’est pas tout car ce coffret appartient désormais à Kaori par héritage, mais il lui a toujours appartenu, car c’était celui de Catherine de Barmont, lâcha-t-il en lui montrant l’objet en question. Il possède d’ailleurs un mécanisme dont Kaori s’est souvenu quand je le lui ai remis et c’est là qu’elle a retrouvé la chevalière que je lui avais offerte à l’époque. C’est devenu son alliance par la suite alors vous pouvez toujours faire une croix dessus. Je lui ai offerte il y a des siècles alors pas question que vous lui piquiez mes cadeaux, compris !!
  • Euh, oui, enfin, je crois !!!
  • Je vais être plus clair, je vous ai parlé de deux malédictions, celle des héritiers mâles pour la famille De Barmont, mais là je vous parle de celle qui touchait Alexander et Catherine. Parce que depuis sa mort, votre cher ancêtre dont vous nous rabattez les oreilles était coincé sur Terre, il hantait le manoir où le cousin Peter s’est marié avec l’enquiquineuse de Gillian. Et c’est comme ça que la malédiction a été vaincue.
  • De quoi ?
  • Kaori l’a aidé à retrouver son assassin sans le coffret, je ne lui avais pas encore remis à ce moment-là. Et au cours de l’enquête, elle a découvert quelque chose qui changeait pas mal de choses aux données. Elle est la réincarnation de Catherine et une fois libéré, Alexander est allé rejoindre les limbes et s’est réincarné lui aussi.
  • Mais en qui ?
  • En moi, bien sûr, qui d’autre ? Nous sommes des amants que des siècles ont séparés et nous nous sommes enfin retrouvés alors c’est pas un enquiquineur comme vous que j’ai vu courir en culottes courtes dans le manoir des Harrington qui va venir m’emmerder ou dire à ma femme que son alliance n’est pas à elle ! Hé oui, fit Ryô devant le regard interloqué de son paternel, l’avantage dans toute cette histoire, c’est que j’ai récupéré quelques souvenirs d’Alexander qui pendant son long séjour au manoir a pu en voir de belles sur votre compte alors si vous ne voulez pas que je l’ouvre, vous la fermerez aussi et vous nous foutrez la paix !
  • Tu menaces ton propre père ?
  • Mon père et mon descendant, on va dire !!!
  • C’est quand même un monde, tu es prêt à raconter n’importe quoi pour te débarrasser de moi !
  • Très bien, vous ne me croyez pas. Si je vous disais que vous êtes un sacré coco et que déjà adolescent vous attiriez les jolies petites soubrettes dans votre chambre sous des prétextes quelconques pour jouer au docteur et qu’un jour, il y en a une qui n’avait pas envie de jouer et qu’elle vous a vidé le pot de chambre sur la tête, résultat, la gouvernante a compris votre petit jeu et vous êtes partis en pension après qu’elle en a eu fait le rapport à votre père.
  • Comment sais-tu ça ? fit le Duc furibond.
  • Je vous l’ai dit, j’étais là, pas commode le Duc de l’époque, n’est-ce pas !
  • Alors tu sais tout de moi ? Tu es donc vraiment qui tu dis être et ta femme également ?
  • Oui, je vois que vous avez tout compris, donc maintenant vous avez toutes vos réponses.
  • Et… Parce que je sens que tu n’en as pas fini avec moi.
  • Et vous allez dégager de chez moi !!!
  • Mais je suis ton père !
  • Peut-être, mais je ne veux pas d’un père comme vous.
  • Comment peux-tu dire ça, nous sommes ta famille !
  • Je n’ai parlé que de vous, John peut venir quand il veut. Susan, pareil. Mon frère aîné, s’il a envie de me connaître, sera le bienvenu. Même votre femme peut venir, si ça la chante. Mais vous, plus jamais ! Je ne veux plus vous voir, retournez dans votre Angleterre chérie avec vos mystères familiaux à résoudre, emportez avec vous le secret de la mort d’Alexander mais ne nous approchez plus de ma famille !
  • Mais…
  • On dit qu’on ne choisit pas sa famille et bien moi, j’ai décidé du contraire, ils sont tous les bienvenus sauf vous ! Donc maintenant vous descendez, vous faites votre valise et vous partez !!!

 

Sur ce, Ryô redescendit dans l’appartement et le Duc sentit le sol se dérober sous ses pieds, il venait de perdre un fils à peine retrouvé et pourquoi, il n’était même pas sûr de le savoir. Soudain la voix d’Izumi lui revint en mémoire : il ne pensait qu’à lui, il ne regardait pas le mal qu’il faisait et son fils le détestait pour ça. Il descendit à son tour dans l’appartement, bien conscient de ses erreurs. Il aperçut Izumi endormie ; il alla dans sa chambre, attrapa sa valise et quitta l’appartement.


ShanInXYZ  (25.09.2022 à 17:11)
Message édité : 25.09.2022 à 17:17

Chapitre 26

 

Après avoir dit ses quatre vérités à son paternel, Ryô était redescendu à l’appartement pour rejoindre sa chère et tendre épouse. Il avait constaté les dégâts dans le salon et il ne faisait nul doute que Kaori était déjà en train de nettoyer tout ça. Il arriva dans le salon mais elle n’était pas là, Izumi dormait toujours sur ce qui restait du sofa et il n’avait aucune envie de la réveiller ; elle avait bien mérité un peu de repos après avoir essayé de faire rentrer un peu de jugeote dans la tête du Duc, même si ça avait été vain.

 

A ce moment-là, il entendit chantonner dans la cuisine et il se dirigea aussitôt vers la pièce d’où provenait la mélodie enchanteresse chantée par sa sirène personnelle, il ne pouvait résister à cet appel. Il poussa la porte tout doucement et se faufila derrière cette tentatrice qui le charmait en dansant la pelle à la main tout en vidant des débris dans la poubelle.

 

Il l’attrapa par la taille et l’attira contre son torse avant de déposer un tendre baiser dans son délicieux cou. Elle sursauta sous l’assaut mais se laissa bien vite faire par son assaillant. Elle ne pouvait pas résister à ses baisers. Elle se retourna pour être face à lui et l’embrassa passionnément tout en passant ses bras autour de son cou. Il la souleva et la déposa sur le plan de travail tandis qu’elle nouait ses jambes autour de lui. Ils s’embrassaient passionnément quand ils entendirent un claquement de porte. Kaori stoppa son activité pour regarder son mari avec interrogation, mais plutôt que de lui répondre, ce dernier revint à l’assaut de son corps et elle s’abandonna rapidement aux caresses expertes de son époux.

 

Ils étaient donc assez occupés quand on vint toquer à la porte. En effet la personne qui frappait avait entendu des gémissements en approchant de la cuisine et s’était dit qu’il valait peut-être mieux s’annoncer avant d’entrer, sinon elle craignait de trouver un certain couple en pleine action. C’était peu de le dire et Ryô regarda la porte avec un regard meurtrier, il lâcha Kaori qui après avoir remis de l’ordre dans sa tenue, sauta au sol avant de dire à la personne de rentrer.

 

C’était Izumi, elle se doutait bien qu’elle interrompait quelque chose de plutôt chaud mais elle voulait savoir certaines choses. Et puis de toute façon, ils avaient passé la journée au lit, remettre ça dans la cuisine, il ne fallait pas exagérer non plus ! Elle pénétra donc dans la cuisine et vu la tête de son neveu et de sa nièce, elle vit de suite qu’elle ne s’était pas trompée. D’ailleurs, Ryô n’avait pas l’air d’apprécier l’interruption, mais tant pis, il aurait le temps de batifoler avec sa Kaori plus tard. Il fallait qu’elle sache ce qui s’était passé. A son réveil, le Duc n’était plus là et apparemment il avait plié bagages à son plus grand étonnement.

 

  • J’aimerais bien savoir où est passé ce vieux grigou, qu’est-ce qu’il mijote encore ?
  • Je l’ai simplement foutu à la porte, lui répondit Ryô.
  • Il est parti, fit Kaori.
  • Je lui ai dit de débarrasser le plancher et il a compris que c’est ce qu’il avait de mieux à faire.
  • Que tu croies, intervint Izumi, c’est le genre de mecs à sortir par la porte et à revenir par la fenêtre !
  • Cette fois-ci, je ne crois pas, j’ai répondu à toutes ses questions et je lui ai dit d’aller jouer avec ses ancêtres ailleurs.
  • Toutes ses questions ? fit Izumi.
  • Oui, il sait tout et même plus et il n’a pas intérêt à pointer de nouveau le bout de son nez, je lui ai dit clairement que j’avais choisi ma famille et qu’il n’en faisait pas partie.
  • Tu as renié la famille Harrington, rétorqua Izumi, effarée.
  • Non, pas toute la famille, seulement lui, les autres sont les bienvenus.
  • Il n’a pas dû apprécier, fit Izumi en souriant.
  • C’est pas mon problème, il n’avait qu’à réfléchir avant à ce qu’il faisait, il a été trop loin et c’est impardonnable, il n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même.
  • Pourtant je l’avais prévenu tout à l’heure
  • A croire qu’il pensait qu’il n’y avait que son point de vue qui comptait mais là il s’est trompé.
  • Alors tu l’as mis dehors, fit Izumi.
  • Non, je lui ai dit de dégager de chez moi !
  • Ça c’est du tact ou je m’y connais pas, fit Izumi en souriant.
  • Tu es sûr de ta décision ? fit Kaori avec une moue douteuse.
  • Oh, ne vous inquiétez pas, ma chère Kaori, Ryô s’est peut-être montré un peu radical mais je connais assez le phénomène pour savoir que ça va le faire réfléchir mais qu’il reviendra à la charge, vous pouvez y compter.
  • Vous le pensez ? dit Kaori plus que sceptique.
  • Oh que oui, il va méditer tout ce qu’il a fait comme conneries et puis il reviendra pour lui, fit-elle en pointant son doigt vers le ventre de Kaori.
  • Le bébé ?
  • Vous connaissez sa passion pour tout ce qui est famille, vous portez sa descendance, ne croyez pas en être débarrassé, il reviendra.

 

A ce moment-là, la porte s’ouvrit et Ryô jeta vite un œil, même s’il doutait que ce soit déjà le retour de son père. Il s’agissait de Mick et John qui revenaient de leur petite balade et apparemment, ils s’étaient bien amusés si l’on en jugeait leur état ; ils étaient sur le palier et n’arrivaient pas à pénétrer dans l’appartement sans se cogner à la porte qu’ils venaient d’ouvrir.

 

  • Tiens, voilà des bras pour nous aider à ranger le salon, fit Ryô en rigolant, ils tombent bien ces deux-là ! fit-il en les rejoignant pour s’amuser à leurs dépens.
  • Y a eu un ouragan dans ton salon ou quoi ? fit l’Américain. 
  • Non, une petite dispute entre mon paternel et ma tante.
  • C’est eux qui ont fait ça ? fit John étonné.
  • Oui, et vous arrivez pile pour nous aider à ranger !
  • Hum, ça aurait été avec plaisir mais il se fait tard et Kazue doit m’attendre.
  • Arrête de dire n’importe quoi, je doute que tu oses mettre les pieds chez toi avant quelques heures vu l’état dans lequel tu t’es mis. T’es bien trop malin pour te pointer comme ça devant ta chérie !
  • Et alors ? Pourquoi ce serait à moi de réparer les conneries de ton papounet, il a qu’à le faire, lui !
  • Ah non, désolé, c’est pas possible.
  • Et pourquoi ça, non ? Sa seigneurie est trop fatiguée peut-être ?
  • Non, il n’est plus là.
  • Comment ça il n’est plus là ? fit aussitôt John.
  • Je l’ai foutu dehors, il m’a énervé une fois de trop.
  • Alors tu t’es battu avec lui et c’est toi qui as mis ton appart dans cet état et tu veux qu’on range à ta place !
  • Mais non…
  • Tu parles, ça te démangeait depuis un moment et les meubles ont volé !
  • Il dit la vérité, intervint Izumi, c’est mon œuvre.
  • Vous, mais vous êtes si frêle !
  • Tu veux que je te montre à quel point je suis frêle, mon petit gars ? Je pourrais bien t’étonner !
  • Mon honneur de gentleman m’interdit de me battre avec une dame mais je veux bien vous croire sur parole.
  • Ben voyons, on recule vite devant l’adversité, t’as de ces amis, mon petit Ryô, je me demande bien où tu as pu les pêcher ?
  • Si vous saviez ma chère Tatie, fit-il en souriant.
  • Et c’est tous des énergumènes dans son genre, à blablater pour ne rien dire et à draguer tout ce qui porte une jupe ?
  • Non celui-là est unique et heureusement, sinon je m’en sortirais pas en plus de la version japonaise, intervint Kaori, même si désormais, il a Kazue pour le surveiller.
  • Non, mais franchement pour qui je passe, je suis quand même pas le pire de la bande et niveau obsédé, vous en avez oublié un, qui je pense va essayer d’en profiter pour mater en se proposant de suivre la grossesse de ta chérie.
  • Quoi, non mais ça va pas la tête ! Tu crois tout de même pas que je vais laisser ce vieux machin toucher ma femme ! ?
  • Ben, t’as un autre docteur dans ton entourage qui te demandera pas ton numéro de sécu ? Parce que je te rappelle que tu n’existes pas, mon pote ! Alors, à l’hosto ça risque d’être marrant quand ils vont te demander tes papiers !
  • En plus, je ne peux pas me présenter dans un hôpital en prétendant être mère célibataire, mon nom est connu dans le milieu comme celui de ta compagne alors ça se saura vite.
  • Oui, mais on a Kazue, justement, fit Ryô en regardant son homologue américain avec un grand sourire. Elle sera bien trop contente de s’occuper de Kaori.
  • Sans aucun doute mais Kaori ne pourra pas rester dans le coin pendant toute sa grossesse c’est trop dangereux, quelqu’un s’en rendra compte et elle sera en danger.
  • On va pas l’enfermer pendant toute la grossesse !
  • Ça c’est sûr, j’aime autant vous dire de suite, qu’il n’en est pas question ! fit Kaori en haussant le ton.
  • C’est évident mon cœur, mais il est vrai qu’il faudra faire attention et je ne vois pas bien comment faire pour cacher à tout le monde ton état.
  • Moi, j’aurais bien une idée mais je ne sais pas si vous seriez d’accord, fit Izumi.
  • Dites toujours.
  • Si elle venait chez moi, dans ta famille ? Ma maison est très loin de la ville et puis elle ne risquera rien, même si je ne doute pas sur ses capacités à se défendre. Tout le clan sera là pour la protéger, d’autant plus qu’elle porte la descendance de la famille.
  • Ah non, vous allez pas vous y mettre aussi ! fit Kaori qui s’énervait.
  • Que vous le vouliez ou non, vous êtes importante et votre enfant aussi. On croyait tous et moi la première que le clan Tanaka s’éteindrait après ma mort mais Ryô est vivant et il va être père, ça change tout pour pas mal de monde dans mon entourage.
  • Eh ! Minute ! Vous n’avez pas une fille, Tatie Izumi ?
  • Certes, c’est effectivement le cas, mais ce n’est pas un homme et il serait bien d’en avoir enfin un à la tête de notre clan.
  • Eh ben ça aurait été avec plaisir, mais…….. NON ! Que je sache ma mère et vous étiez bien des femmes, non ? Et ça n’a semble-t-il pas posé de problèmes alors la cousine, elle n’a qu’à reprendre le flambeau !
  • Vu sous cet angle tu n’as pas tort, mais Yoriko….
  • …en a rien à foutre de vos histoires à la con ! termina Ryô en rigolant.
  • Je ne te permets de parler comme ça de ta famille, fit Izumi en lui balançant une claque derrière la tête. Non, elle est différente, c’est une intellectuelle, des idées plein la tête, souvent dans les nuages mais côté combat c’est une catastrophe ambulante et c’est pas faute d’avoir essayé.
  • Et vous pensez que je vais la remplacer ? Loupé ! Je ne serais ni un Harrington, ni un Tanaka, je me suis fait tout seul, je suis un Saeba et mon enfant, en sera un aussi ! Et au fait, pourquoi ma mère s’appelait Kensaki et pas Tanaka ?
  • C’est notre nom de jeune fille, il n’y a pas toujours eu de mâles dans notre famille pour perpétrer le nom. Notre père était bien l’héritier des Tanaka mais par sa mère, nous avons donc hérité d’un nom de naissance venant de son père, mais nous sommes des Tanaka et rien ne changera ça !
  • C’est très bien tout ça, mais je ne changerai pas d’avis, pas de clan pour moi et puis j’en ai déjà un autour de moi.
  • Je ne vais pas te forcer, mais ma proposition pour protéger Kaori tient quand même, vous faites partie de la famille et même si tu ne veux pas en être le chef, ta femme sera en sécurité chez moi et puis qui sait, elle arrivera peut-être à inculquer quelques trucs à ma fille chérie, on ne sait jamais, un miracle est toujours possible !
  • Donc on cacherait Kaori dans votre clan et personne ne saurait qui elle est ?
  • Pour les membres de mon clan elle sera l’épouse de mon neveu, le fils de Ruï et personne ne fera le rapport avec City Hunter.
  • Mais si vous permettez, moi, j’ai quelques questions, fit Kaori.
  • Bien sûr, ma chère, rétorqua Izumi.
  • Je ne veux pas accoucher à l’ancienne sans docteur et tout le tralala.
  • Kazue peut t’accompagner, intervint Mick.
  • Et si ça se passe mal, moi je veux être près d’un hôpital ! Je ne veux pas accoucher en pleine cambrousse !
  • Mais il y a un hôpital, certes moins important que ceux de Tokyo, mais on n’est pas perdu à ce point !
  • Bon eh bien, je crois que le problème est réglé. Je vais faire un séjour à la campagne et toi, t’as intérêt à venir me voir souvent, sinon je t’étripe !
  • Mais mon cœur, je ne vais pas te laisser seule. Seulement, il faudra qu’on me voie de temps en temps dans le quartier pour que personne ne se doute de quoi que ce soit.
  • Très bien, alors venez dès que vous le voulez, organisez votre départ, prévenez-moi et vous verrez ma chère que vous ne pourrez trouver mieux pour passer votre grossesse tranquillement.
  • D’accord, on fait comme ça, c’est entendu, fit Kaori. J’ai hâte de connaître ce côté-là de la famille de Ryô. Après l’autre côté, je ne sais pas à quoi m’attendre !
  • Ne vous inquiétez pas, je ne vous harcèlerai pas avec la descendance de la famille même si je compte en prendre soin, mais ça, vous comprendrez que je ne peux faire autrement, fit-elle avec un clin d’œil.

 

La discussion prit fin sur ce sujet et toute l’assemblée se jeta dans la remise en place de l’appartement. Après avoir ingurgité quelques cafés, Mick rentra auprès de sa tendre Kazue et l’informa que dès le lendemain, Kaori avait une chose très importante à lui demander. Elle eut beau le torturer toute la nuit -ce qui ne fut pas pour lui déplaire- il ne pipa mot, il avait promis de ne rien dire.

 

Quelle ne fut pas la joie de Kazue en apprenant que son amie attendait un heureux événement et qu’elle souhaitait qu’elle l’accompagne jusqu’au bout de sa grossesse, ce qu’elle accepta avec un plaisir non dissimulé.

 

Ils organisèrent un repas pour informer le reste de la bande et c’est à cette occasion que la tante de Ryô put constater qu’effectivement, il avait une bande plutôt hors du commun autour de lui. Entre Falcon le géant et sa femme Miki, tenanciers d’un café et anciens mercenaires ; Saeko et Reika, les sœurs Nogami, respectivement flic et privé ; cet obsédé de Doc, comme ils l’appelaient tous, à croire qu’il n’avait pas de nom et puis ceux qu’elle connaissait déjà. Effectivement, il avait raison, en disant qu’il avait déjà son clan.

 

Tout le monde accueillit la nouvelle d’un futur bébé Saeba avec joie et tous jurèrent que jamais rien n’arriverait à ce bout de chou tant qu’ils seraient de ce monde. Kaori fut émue par cette déclaration et Ryô la serra contre lui tout en lui déposant un baiser sur le front. Il était heureux, enfin il allait être père, il ne savait pas s’il serait à la hauteur mais il ferait tout pour l’être.

 


ShanInXYZ  (02.10.2022 à 17:35)

Chapitre 27

 

Quelques semaines après cette soirée, les préparatifs du séjour de Kaori loin de Shinjuku se mirent en place ; officiellement, elle allait voir sa sœur aux Etats-Unis.

 

Ce qui lui fit penser qu’il faudrait qu’elle pense à la prévenir de la nouvelle mais pour l’instant, il ne valait mieux rien dire, elle lui dirait quand le bébé serait là, c’était plus prudent même si sa sœur risquait de se vexer quand elle apprendrait son nouveau statut de « tata ».

 

Izumi était repartie dans sa contrée et elle préparait l’arrivée de sa nièce avec l’aide de sa fille. Cette dernière était heureuse de voir arriver quelqu’un de différent chez elle et elle espérait qu’elles s’entendraient bien.

 

A la nuit tombée, Yoriko se rendit, comme à son habitude, dans le jardin qui longeait la rivière. Elle aimait se retrouver seule à méditer sur ce vaste monde qu’elle connaissait à peine sauf par les livres qu’elle dévorait littéralement.

 

Son rêve était d’explorer l’univers et d’en découvrir les merveilles, même si sa mère n’avait qu’une idée en tête, lui mettre un sabre entre les mains pour défendre les valeurs de ses ancêtres alors qu’elle détestait la violence. Se souvenir des valeurs et de l’honneur, elle était d’accord sur ces points mais pourquoi par le combat ?

 

Enfin, elle était une rêveuse, c’est ce que ne cessait de répéter celle qui l’avait mise au monde.

 

Parfois, elle rêvait à ce qu’aurait pu être sa vie, si son père était encore de ce monde et quelle famille ils auraient formée à trois, mais malheureusement, il était mort sans même connaître son existence et même si les hommes ne manquaient pas dans le clan, ça ne remplaçait pas le manque paternel qu’elle ressentait.

 

La nouvelle de l’existence d’un cousin et de toute une autre famille l’avait réjouie au plus haut point et elle espérait que cela changerait sa morne existence, tout en comblant d’une certaine façon le manque qu’elle avait de son père.

 

Elle rêvassait donc en contemplant les étoiles quand soudain elle sentit comme un courant d’air derrière elle. Elle se retourna et vit comme un flash.

 

En un instant, le temps s’arrêta, tout ce qui l’entourait était figé et pendant deux secondes elle se demanda si elle n’était pas encore dans un de ces rêves fantastiques qu’elle s’inventait pour se distraire.

 

Mais cette fois ce ne fut pas le cas et elle vit quelqu’un apparaître devant elle. Un homme avec un sabre à la main. Elle faillit crier mais il lui fit signe de se taire avant de pester contre lui-même en se disant que ça ne servait à rien puisqu’il avait arrêté le temps.

 

  • Co…..Comment ? fit Yoriko étonnée devant une telle intervention.
  • Salut Yoriko, tu vas bien ?
  • On se connaît ?
  • Ah mince, c’est vrai que tu me connais pas encore.
  • Qui vous êtes ?
  • Moi ? Je suis Hiro Nakamura, ton meilleur ami.
  • Qui ça ?
  • Peu importe, je n’ai pas beaucoup de temps, j’ai un message pour toi.
  • Un message ? Lequel ? Et puis comment on se connaît ?
  • Disons que dans le futur tu vas découvrir certaines possibilités et que pendant tes expériences on va se croiser. Toi par la science et moi par mon don, mais on fait la même chose.
  • Quelles expériences ?
  • Je ne peux pas tout te dire, je ne veux pas trop changer le futur.
  • Le futur, tu viens du…
  • Oui, c’est exactement cela et dans le futur tu es très importante mais quelqu’un l’est encore plus et tu dois le protéger.
  • Qui ça ?
  • L’enfant de ton cousin, il est très important pour l’avenir mais si tu ne fais rien il ne pourra jamais vivre assez longtemps pour réaliser sa destinée.
  • C’est vraiment n’importe quoi, vous me faites une blague, c’est ça ?
  • Mais non, tiens prends ça, fit-il en lui tendant le sabre. Tu m’avais prévenu que tu serais sceptique mais tu m’as confié ceci pour prouver que tout est vrai.
  • Mais c’est l’emblème de notre famille ! fit-elle en regardant le sabre rouge et noir qu’il lui avait confié.
  • Oui, c’est ton sabre.
  • Mais je n’ai pas de sabre !
  • Pour l’instant, mais bientôt tu en auras un et si c’est celui-là, à ce moment-là, tu croiras peut-être ce que je te raconte.
  • Bon admettons, et qu’est-ce que je suis censée faire ? Couper en morceaux les personnes qui voudront faire du mal au bébé de mon cousin ?
  • Je ne sais pas vraiment, tout ce que tu m’as dit c’est que tu dois surveiller la grossesse et que tu saurais quoi faire quand il le faudra.
  • Kaori pourrait perdre son bébé ? fit-elle horrifiée même si elle ne la connaissait encore que de nom.
  • C’est un risque important mais tu veilleras sur elle, je le sais car tu es forte.
  • Forte, moi, tu es sûr de ne pas t’être trompé de personne ?
  • J’éviterais de te raconter le nombre de fois où tu m’es tombé dessus pour me corriger car j’avais fait des bêtises avec mes balades dans le temps. D’ailleurs, il faut que j’y retourne j’en ai fait une belle et il faut que je la corrige rapidement car ça risque de changer tout ton présent, quand tu vas me voir dans le futur tu vas encore me frapper.
  • Vraiment ?
  • Ne t’inquiète pas de ça, je me charge du passé, toi protèges le futur, d’accord ? Ah j’oubliais, le grand père est aussi très important mais là non plus tu m’as rien précisé, peut-être qu’il pourra t’aider, fit-il avec une moue.

 

Il tendit la main pour reprendre le sabre, il l’accrocha dans son dos, puis il la serra très fort contre lui avec un grand sourire. Puis il toussa et plissa les yeux.

 

Soudain, il les rouvrit vivement afin de lui dire dans un rire qu’elle était vraiment jolie avec ses cheveux longs, qu’il la préférait comme ça et il recommença ses mimiques pour disparaître pour de bon sous le regard ahuri de Yoriko.

 

Après avoir regardé dans toutes les directions et constaté que son visiteur avait bel et bien disparu, elle décida de rentrer.

 

Une fois dans sa chambre, elle resta de longues heures à réfléchir à ce qui s’était passé. Ce Hiro était-il réel ? Si c’était le cas elle devait protéger Kaori et son enfant.

 

Quant au grand père, elle ne voyait pas qui ça pouvait être, elle avait bien envie de demander à sa mère, mais lui raconter une histoire pareille ne ferait que la confronter dans son idée que sa fille était un tantinet dans les nuages plutôt que les pieds sur terre.

 

Et pourtant, elle n’avait pas rêvé, son meilleur ami du futur comme il l’avait dit, était bien venu la prévenir d’un danger.

 

Elle décida de garder cela pour elle et de faire en sorte de remplir sa mission sans que jamais personne ne se doute que quelqu’un avait voulu filer un coup de pouce au destin. Puis elle s’endormit comme une souche.

 

Le lendemain, Yoriko se réveilla en se demandant si elle n’avait pas rêvé toute cette histoire abracadabrante, elle rejoignit sa mère pour le petit déjeuner.

 

Cette dernière l’attendait car il fallait finir les préparatifs pour l’installation de Kaori et sa protection mais elle lui dit qu’avant toute chose, elle avait quelque chose à lui donner.

 

  • Bon anniversaire ma fille, fit Izumi en tendant un long paquet à sa fille.
  • Bon anniversaire ? fit Yoriko étonnée.
  • Eh bien, oui, tu as oublié qu’aujourd’hui c’est ton jour de naissance ? Je sais que je t’ai un peu monopolisé pour l’arrivée de Kaori mais quand même, je n’allais pas oublier le jour où tu es née !
  • Je n’avais même pas fait attention à la date, merci Mère, dit-elle en prenant le paquet.
  • Dépêche-toi de l’ouvrir, ce n’est pas tous les jours que l’on a 20 ans et en plus ce n’est pas seulement un cadeau de moi.
  • Comment ça ? fit-elle en enlevant le papier tout doucement pour découvrir un grand coffret en bois de rose gravé. Mais qu’est-ce que c’est que ça ?
  • Eh bien, ouvre, je te dis ! Mais avant il faut que tu saches que j’ai gardé cet objet caché bien longtemps car c’était un cadeau d’une personne très importante.
  • Vraiment et qui, un de nos chers ancêtres ? fit Yoriko qui avait l’habitude du comportement de sa mère et de son devoir vis-à-vis de ses ancêtres.
  • Non, Yoriko, je sais que j’ai pu être, comment dire un peu soûlante avec mes histoires mais récemment, un nouveau membre de la famille m’a fait comprendre que le passé n’était pas tout et que le présent comptait aussi énormément et j’espère que cela nous permettra de mieux nous comprendre toutes les deux.
  • Tu parlerais pas de mon fameux cousin ? On dirait qu’il t’a fait grande impression, j’ai hâte de le rencontrer, dit la jeune femme en ouvrant le coffret pour y découvrir un sabre qu’elle était censée voir pour la première fois mais qu’en fait elle avait vu pas plus tard qu’hier soir.
  • Alors, comment tu le trouves ?
  • C’est un sabre, Mère. Vous savez bien que je ne serais jamais capable de m’en servir.
  • Ca, l’avenir nous le dira, fit Izumi sans se rendre compte qu’aux oreilles de sa fille, sa phrase avait quelque chose de révélateur. De plus, je ne te l’offre pas pour que tu acceptes que je t’enseigne le combat, c’est seulement que c’est un souvenir précieux pour moi et pour toi, car la personne qui me l’a offert était ton père, ma chérie.
  • Papa ? Il t’a offert un sabre ?
  • Oui et ne le répète à personne car c’est mon plus grand secret, j’ai toujours aimé ton père même si je n’en parle pas souvent mais c’est parce que j’étais trop triste de n’avoir pas pu te partager avec lui.
  • Oh, Mère, je ne savais pas, fit Yoriko avec un air triste.
  • Non, ma chérie j’ai toujours fait semblant d’être forte mais tu es ma fille et tu as le droit de savoir à quel point il m’a manqué et combien sa disparition m’a rendue malheureuse. Tous les soirs, après avoir fait bonne figure devant tout le clan je m’enfermais dans ma chambre et j’ouvrais ce coffret et je pouvais lire ce que ton père avait fait graver sur la lame.

 

Yoriko s’empressa de sortir le sabre de son coffret puis de son fourreau et put lire une phrase gravée sur la lame. « Tu m’as fait l’offrande de ton cœur et je le garderai comme un trésor tout comme tu seras la gardienne du mien. Puisse notre amour être éternel… »

 

  • Maman, je suis désolée, je ne pensais pas que vous vous aimiez à ce point.
  • Forcément, je l’ai toujours caché, mais je ne te cacherai plus rien. L’amour de ton père est à nous deux et un jour je te raconterai toute notre histoire, à toi, la seule chose précieuse qui reste de notre amour.

 

La mère et la fille tombèrent dans les bras l’une de l’autre et pour la première fois, Yoriko put voir une larme couler sur la joue de sa mère, la fière Izumi du clan Tanaka. Elle prit le sabre dans ses mains et le tendant à sa mère, elle lui dit qu’elle ferait tout pour être digne de sa mère et de son père.

 

Izumi sourit en lui indiquant qu’elle n’était pas obligée d’apprendre à se battre parce qu’elle lui avait offert ce sabre, mais Yoriko lui dit qu’elle ressentait le besoin de pouvoir remplir la mission de défendre l’amour ainsi que la famille et que le plus grand honneur fut que sa mère ait la patience d’enseigner son savoir à sa pauvre fille vraiment pas douée pour ces choses-là.

 

Izumi éclata de rire et serra de nouveau sa fille dans ses bras. Elle avait enfin réussi à tisser un lien avec sa fille et cela elle le devait à Ryô Saeba, un neveu perdu, qui n’avait pas eu une existence facile mais qui savait très bien ce qu’il voulait dans la vie. Il s’était créé une famille bien à lui, puis il avait retrouvé sa « vraie » famille mais son père était tellement pris par ses ancêtres qu’il avait fini par le mettre tellement en colère qu’il l’avait éloigné de lui. Elle avait compris à ce moment-là, que sans s’en rendre compte elle faisait pareil avec sa fille et qu’elle ne voulait pas qu’un jour sa fille sorte de sa vie. Alors elle avait fait ce qu’elle aurait dû faire depuis bien longtemps : ouvrir son cœur à son enfant.

 

Yoriko s’écarta de sa mère et lui dit qu’elles avaient encore beaucoup de choses à préparer avant l’arrivée de leur cousine. Izumi sourit et elles sortirent de la maison en riant pour aller terminer l’installation de Kaori. A la fin de la journée, elles étaient exténuées mais heureuses.

 

Jamais la mère et la fille n’avaient été si proches, même si Yoriko hésitait à se confier à propos de son secret à sa mère. Elle préférait attendre de voir l’avancée des événements mais maintenant elle savait que quoiqu’il arrive sa mère serait derrière elle.

 

Le lendemain, sa mission commencerait, car Kaori arriverait chez les Tanaka dans la matinée avec une amie. Yoriko n’avait plus de doutes, elle ferait ce qu’elle avait à faire et elle, vivante, rien n’arriverait à l’enfant de Ryô et Kaori.

 

C’est sur ces pensées qu’elle s’endormit tout en pensant également à l’amour de ses parents.

 

Note de l'auteur : le personnage d'Hiro Nakamura appartient aux créateurs de la série Heroes, il me fallait un message  et quand j'ai écrit cette histoire cette série et ce personnage m'avait tapé dans l'oeil, donc j'ai pas pu m'empêcher d'y faire une clin d'oeil ;)


ShanInXYZ  (09.10.2022 à 17:30)
Message édité : 09.10.2022 à 17:34

Chapitre 28

 

Le départ n’avait pas été une mince affaire car il ne fallait absolument pas que qui que ce soit en ville se rende compte de ce qui se passait. Miki s’était donc déguisée en Kaori, accompagnée d’une Saeko déguisée en Kazue, et les deux femmes s’étaient rendues à l’aéroport pour prendre l’avion en partance pour New York. Elles n’avaient pas lésiné sur les détails car elles étaient même montées dans l’appareil pour rendre la chose encore plus crédible. Elles s’étaient changées discrètement à l’intérieur, en étaient sorties par des ouvertures autres que les portes autorisées, pour ensuite venir faire semblant de dire au revoir à leurs amies censées être dans l’appareil.

 

Pendant ce temps-là, Kaori grimée d’une perruque rousse qui avait fait fantasmer son mari toute la nuit, avait rejoint la gare déguisée en employée qui se rendait à son travail, accompagnée d’une collègue. Qui aurait pu deviner que cette rouquine et cette blonde en tailleur avec seulement un sac à main se rendaient en fait à la campagne ? Le reste de leurs bagages était parti il y a quelques jours par voiture via un livreur un peu spécial : Mick. Il était convenu qu’il resterait un moment avec les deux femmes, le temps de voir si personne ne s’était rendu compte de la supercherie.

 

Ryô, quant à lui, avait eu beaucoup de mal à laisser partir son amour, mais s’il avait quitté la ville, trop de questions se seraient posées, donc il jouait son rôle en restant sur place. Il ferait des visites éclaires à sa dulcinée quand il le pourrait et dès que son homologue américain pourrait le remplacer, car qui mieux que lui pouvait l’imiter à la perfection ?

 

Kaori admirait le paysage quand on annonça le prochain arrêt, c’était là qu’elles descendaient et que Mick devait les attendre pour finir d’arriver chez Izumi. Cette dernière avait proposé de venir les chercher mais Kaori lui avait assuré que ce serait plus discret s’ils passaient pour des touristes en balade. D’ailleurs, le fait qu’Izumi pense à venir avec sa garde rapprochée l’avait confortée dans sa décision : la discrétion était leur meilleur atout, même dans ce coin reculé.

 

Le train s’arrêta et les deux jeunes femmes sautèrent sur le quai. Elles s’empressèrent de filer en direction des toilettes où un sac avec des vêtements de rechange les attendait. Une fois vêtues d’une tenue plus décontractée, elles rejoignirent leur chauffeur qui les attendait au volant de la voiture, prêt à partir. Une fois loin de la gare, elles s’autorisèrent enfin à répondre à Mick qui leur demandait si elles avaient fait un bon voyage.

 

Elles profitaient de ce merveilleux paysage de campagne quand Kaori, qui se trouvait à l’arrière du véhicule, aperçut brièvement une silhouette qui disparut aussitôt ; elle regarda Mick au volant qui lui fit un clin d’œil dans le rétroviseur ; lui aussi avait aperçu cet individu et vu sa tenue, c’était probablement un membre du clan d’Izumi. D’ailleurs, c’était probablement l’un de ceux qu’elle avait déjà vus dans son salon lors de la première visite de la tante de Ryô. Cela devait signifier qu’ils n’étaient sans doute plus loin et que la chef de clan avait envoyé un éclaireur pour prévenir de leur arrivée, elle était incorrigible !

 

Ils roulèrent encore quelques kilomètres avant d’apercevoir un grand domaine bordé d’arbres, sans nul doute centenaires. Ils s’engagèrent sur un grand chemin qui devait mener aux bâtiments de la propriété et purent apercevoir des prés immenses, des champs, des chevaux, une rivière, c’était vraiment magnifique.

 

Ils arrivèrent à portée de vue de ce qui devait être le bâtiment principal et en restèrent bouche bée : c’était gigantesque, un vrai château et juste devant la porte, toute une armée de domestiques attendaient dans l’allée tandis qu’Izumi, toute fière de les accueillir, se tenait en haut d’un grand escalier avec une jeune fille à ses côtés.

 

La voiture s’arrêta, les nouveaux arrivants en descendirent et avant qu’ils n’aient eu le temps de dire ouf, tous leurs bagages avaient été emportés dans la maison.

 

  • Eh bien, le service de l’hôtel m’a l’air très compétent, ne put s’empêcher de lâcher Mick en rigolant, tandis qu’Izumi descendait les escaliers pour les accueillir.
  • Mick, on n’est pas à l’hôtel, surveille tes paroles ! fit aussitôt Kazue.
  • Bienvenue dans mon humble demeure, fit Izumi arrivée à leur hauteur, j’espère que vous avez fait un excellent voyage.
  • Tout à fait, répondit Kaori, cette région est vraiment magnifique et nous vous remercions de nous accueillir chez vous.
  • Je me demande même si je ne vais pas envisager d’y vivre fit Kazue, c’est tellement beau !
  • Ah non ! hurla Mick. Perdus en pleine cambrousse, ça va pas la tête ? On s’ennuierait comme des rats morts !
  • Dis plutôt que tu ne trouverais pas de bars ou de cabarets pour aller traîner, fit sa compagne avec un sourire.
  • Mais non, c’est pas ça, c’est….euh….. Bon oui, d’accord, t’as raison ! lâcha-t-il en faisant la grimace.
  • C’est ça votre garde du corps ? Ryô aurait pu mieux choisir ! fit Izumi. Celui-là, il n’est bon qu’à conter fleurette à toutes les femmes qu’il croise et je sais de quoi je parle !
  • Quoi ?! s’écria aussitôt Kazue. Tu n’as quand même pas osé draguer la tante de Ryô ? fit-elle en lui balançant une massue sans lui donner le temps de répondre.
  • Et une crêpe à l’américaine, une ! fit Kaori en souriant.
  • Bonjour, vous devez être Kaori, je suis Yoriko, fit la jeune fille qui accompagnait Izumi.
  • Enchantée Yoriko, effectivement je suis Kaori et donc nous sommes en quelque sorte cousines, vu que mon époux est votre cousin.
  • Oui et je suis ravie de vous rencontrer enfin, Mère n’arrête pas de me parler de vous depuis son retour et franchement je n’avais qu’une hâte c’est de vous voir enfin. Vous pensez que je verrais mon cousin aussi ?
  • Oh ça, y a de grandes chances ! fit Mick tandis qu’il s’étirait après le coup qu’il venait de se prendre sur le visage. Il va vivre un enfer sans sa chérie, qui va lui faire à bouffer ? Je ne lui donne pas une semaine avant de rappliquer !
  • Arrête de dire des bêtises, fit Kazue avant de lui mettre une tape derrière la tête, tu sais très bien que malgré le fait qu’elle lui manque, il fera tout pour qu’on ne lui fasse pas de mal et c’est bien pour cela que nous sommes là. Il ne fera rien qui puisse amener ses ennemis jusqu’à elle. Je me demande bien si tu serais prêt à un tel sacrifice, toi ?
  • Je t’interdis de plaisanter avec ça, bien sûr que je ferais n’importe quoi pour toi et tu le sais bien !
  • Bon les tourtereaux, quand vous aurez fini vos gamineries, vous me laisserez peut-être vous inviter dans ma demeure pour visiter et vous montrer vos chambres ? fit Izumi d’une voix autoritaire. Qu’est-ce qui m’a fichu une escorte pareille ? fit-elle plus bas tout en attrapant le bras de Kaori pour gravir les escaliers.
  • Izumi, ne leur en veuillez pas, Mick n’en a pas l’air comme ça mais c’est un professionnel très sérieux, enfin il ne sait pas se montrer à sa juste valeur, ajouta Kaori devant la mine perplexe de la tante de Ryô. Croyez-moi, s’il n’était pas compétent, Ryô ne l’aurait jamais envoyé ici.
  • Si tu le dis, mais tu sais, je peux assurer ta protection, tu ne risques rien ici.
  • Je m’en doute, j’ai vu votre éclaireur en arrivant, Mick aussi d’ailleurs, je sais que je serai en sécurité, mais Ryô y tenait, vous comprenez, il connaît Mick depuis des années.
  • Alors qu’il ne sait pas qui sont mes hommes, oui je comprends, dit-elle en faisant un clin d’œil.
  • Quand est-ce qu’on mange ? fit une fusée humaine en les dépassant.
  • Mais c’est pas vrai, on t’a jamais appris les bonnes manières ? fit Kazue en le poursuivant avec une massue sous le rire de Yoriko. Il faut dire qu’elle avait rarement eu l’occasion de voir des gens en dehors du domaine et ces personnes-là n’étaient vraiment pas ordinaires.
  • Je suis désolée, Izumi, fit Kaori en rougissant, mais je dois avouer que mon idiot de mari serait bien capable de faire la même chose s’il était là, c’est un estomac sur pattes !
  • Ne t’inquiète pas, un voyage pareil, ça creuse, et de toute façon j’avais prévu une collation pour votre arrivée. Yoriko, tu veux bien aller demander à ce que l’on serve plus tôt que prévu pour notre ami l’affamé ?
  • Oui, Mère, j’y vais tout de suite, fit-elle en souriant avant de s’éloigner dans le couloir.
  • Elle est vraiment très jolie et très gentille, fit Kaori à Izumi.
  • Oui, c’est un ange, un peu timide mais j’ai eu quelques surprises ces derniers temps, mais ça c’est grâce à vous.
  • A nous ?
  • Oui, mon cher neveu m’a un peu ouvert les yeux, je ne dis pas que je suis comme le vieux croûton, mais en restant trop sur ma réserve avec mon honneur familiale, j’éloignais ma fille de moi, alors…
  • Vous lui avez ouvert votre cœur et ça a tout changé, ça se voit, même sur vous, fit Kaori en souriant.
  • Comment ça ?
  • Eh bien, vous êtes toujours une femme de tête, un chef de clan, mais on voit quand vous la regardez que vous êtes avant tout une mère.
  • Ce que tu seras bientôt, fit Izumi en souriant à son tour tandis que Kaori posait la main sur son ventre.
  • J’espère que je m’en sortirais aussi bien que vous.
  • Tu n’auras aucun mal à faire mieux que moi.
  • Mais…
  • Tu sais, j’ai fait beaucoup d’erreurs, je les répare seulement maintenant.
  • Il n’est jamais trop tard, fit Kaori en lui serrant la main.
  • C’est vrai, espérons que l’idiot de grand-père suive la même logique, ce serait tout de même mieux, tu ne crois pas ?
  • Je le pense également, mais pour l’instant Ryô ne veut plus entendre parler de lui, peut-être avec le temps…
  • Le repas est prêt à être servi, fit Yoriko les interrompant dans leur discussion.
  • Merci ma chérie, nous arrivons, dès que nous aurons retrouvé le reste de la troupe, fit-elle en regardant à droite puis à gauche dans l’espoir d’apercevoir l’estomac sur pattes et sa dulcinée.
  • Si vous cherchez l’homme affamé, Mère, il a trouvé la cuisine tout seul ; quand j’ai rejoint la cuisinière, il goûtait déjà à ses petits plats et il n’a même pas eu peur quand elle l’a menacé avec sa louche, fit-elle en rigolant.
  • Quel phénomène celui-là ! Allons donc les rejoindre dans ce cas, fit Izumi en levant les yeux au ciel.
  • Mick est vraiment infernal, fit Kaori, pour elle-même avant de se rendre compte que Yoriko l’attendait pour la guider. Merci de me servir de guide.
  • C’est normal, entre cousines, fit-elle en souriant.
  • Tu es gentille, Yoriko.
  • Au fait, c’est quoi cette histoire de grand-père ? Je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter en arrivant.
  • C’est le père de Ryô, le mari de la sœur de ta mère, tu sais qu’elle avait une jumelle ?
  • Oui, j’ai vu des photos, donc vous parlez de l’Anglais qui lui a piqué sa sœur.
  • Je vois que tu as eu droit à l’histoire. Eh bien oui, c’est lui, quand la sœur de ta maman est morte dans l’accident tout le monde a cru que Ryô l’était aussi.
  • Mais ce n’était pas le cas.
  • Non, effectivement, et dernièrement, l’Anglais comme dit Izumi l’a découvert sauf qu’il était tellement envahissant avec « sa » famille, « son » héritage, « ses » ancêtres, que Ryô l’a foutu à la porte en lui disant qu’il ne voulait plus le voir !
  • Il a renié sa famille ?
  • Non, il a 2 demi-frères et une demi-sœur. Il leur a dit que s’ils voulaient le voir, il n’y avait pas de problème, même la nouvelle femme de son père, il est prêt à la rencontrer si elle le veut mais son père, il ne veut plus en entendre parler, je trouve ça dommage, mais il lui pardonnera peut-être.
  • Je l’espère, le grand-père comprendra peut-être ce qui est le plus important.
  • Qui sait ? Nous ne pouvons que l’espérer, mais comme tu vois les histoires de famille sont un peu compliquées avec nous.
  • Eh bien, moi je suis heureuse d’avoir un cousin, je me sentais un peu seule avec Maman.
  • Je suis persuadée que nous allons très bien nous entendre.
  • Oui et ne t’inquiète pas, je veillerais bien sur toi.
  • Je n’en doute pas, fit Kaori en entrant à sa suite dans la salle à manger.

 

Elles faillirent tomber à la renverse en découvrant la scène qui se jouait sous leurs yeux. Mick avait piqué le plat au milieu de la table et était poursuivi par une Kazue armée d’une massue, une Izumi avec un sabre et la cuisinière avec sa louche ! Elles éclatèrent de rire et les protagonistes s’arrêtèrent net dans leur élan. Aussitôt, un carambolage culinaire eut lieu au milieu de la pièce. Mick fut percuté par Kazue et se prit une massue qui lui mit la tête dans la gamelle puis Izumi glissa à ton tour, se retrouva sur Mick et Kazue tandis que son sabre se plantait à 2 centimètres de la tête du nettoyeur ; le tableau se compléta par l’atterrissage de la cuisinière, louche à la main qui se retrouva à trôner sur cette pyramide humaine. Yoriko et Kaori ne surent pas quoi faire d’autre que rire, même si pendant quelques instants, Kaori eut une grande envie de demander à sa cousine si elle n’avait pas un appareil photo pour immortaliser cette scène.

 

Enfin, c’était fait, ils étaient arrivés et si le séjour commençait comme ça, la suite risquait de ne pas être triste ! Yoriko, de son côté, réfléchissait déjà au moyen de contacter le fameux grand-père qui pourrait peut-être l’aider dans sa mission.


ShanInXYZ  (16.10.2022 à 17:27)

Chapitre 29

 

Après un copieux repas bien qu'assez mouvementé, Kaori et ses amis furent introduits par leur hôtesse dans l'aile de la demeure qu'elle avait réservée spécialement pour eux. Les appartements étaient vraiment très beaux et on pouvait voir qu'Izumi et sa famille avaient mis un point d'honneur à préserver tout ce qui était dans cette demeure depuis plusieurs générations. On se serait cru dans un musée sauf que c'était très fonctionnel, le mariage de l'ancien et des améliorations modernes était très réussi.

 

  • Moi qui croyais qu'on allait se retrouver dans un trou avec les toilettes au fond du jardin, fit Mick avant de se prendre deux massues sur la tête.
  • Non, mais t'es pas bien d'insulter ainsi notre hôtesse ! fit Kazue morte de honte.
  • Mais quoi euh ! fit le nettoyeur comme s'il ne voyait pas où était le mal, devant le regard amusé d’Izumi.
  • Laissez ma chère, forcément, il pensait se retrouver dans un trou perdu coupé de la civilisation mais au contraire, ma famille est bien équipée, il faut vivre avec son temps ! Justement, en parlant de civilisation, tenez ma chère Kaori, voici un cadeau qui vous fera sans doute plaisir.

 

Cette dernière ouvrit le paquet, intriguée et découvrit un téléphone à l'intérieur ; Izumi était toute contente de lui dire que comme ça elle pourrait garder le contact avec Ryô et que la séparation serait ainsi moins dure pour eux mais elle s'arrêta devant le regard inquiet de Kaori. Elle ne comprenait pas sa réaction et Mick s'empressa de dire que ça ne servait à rien de se planquer à la cambrousse si c'était pour se faire repérer avec un simple coup de fil et que c'est sûrement ce qui troublait Kaori. Après avoir jeté un œil à l'appareil, il constata fort heureusement que ce téléphone était crypté, donc indétectable et s’empressa de complimenter la maîtresse des lieux.

 

  • Bien sûr, qu'il est indétectable, vous me prenez pour une idiote ou quoi ?
  • Non, non, pas du tout, fit Mick. Par contre, je me demande si vous avez dans vos connaissances un certain Guttierez ou un Akkeshi ?
  • Je ne les connais pas, pourquoi cette question ?
  • Rien, c'est pas courant des téléphones comme ceux-là et on en a eu un entre les mains récemment, c'est peut-être aussi pour ça que notre Kaori est inquiète, ça lui rappelle sans doute de mauvais souvenirs.
  • Expliquez-vous, je ne comprends rien !
  • Les ravisseurs de Susan nous avaient envoyé un téléphone comme celui-là, finit par dire Kaori.
  • Ah, c'est donc cela, il est vrai que ce modèle n'est pas courant, j'ai malheureusement peut-être le même fournisseur que ces gars-là mais je ne pense pas qu'ils fassent le rapprochement entre City Hunter et moi. A mon avis, le fournisseur n’a jamais su à qui était destiné son matériel, en général, ce genre de type ne pose pas de questions.
  • Vous avez sans doute raison mais bon faudra quand même qu'on se méfie de cette personne, si vous avez ses coordonnées, on le surveillera.
  • Pas de problème, je mets tout de suite quelques-uns de mes hommes sur le coup.
  • Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit, fit Mick en faisant un clin d'œil à Izumi.

 

 Elle comprit alors qu'elle n'avait pas affaire qu'à un simple débile obsédé : il avait une face cachée bien différente de ce qu'il laissait entrevoir et il ne permettrait à personne de faire du mal à Kaori. 

 

  • Et les ravisseurs de Susan, que sont-ils devenus ? Car je suppose que vous les avez trouvés ?
  • Effectivement, ils n’étaient pas aussi malins qu'ils le croyaient, venez, je vais vous expliquer pendant que Kazue et Kaori s'installent.
  • Vous avez raison, quand je me mets à parler « boulot », j'oublie tous mes devoirs ! fit-elle en virant au rouge.
  • Ce n'est rien, Izumi, merci beaucoup pour votre accueil, je sens que nous allons être très bien ici, fit Kaori tout sourire, en lui prenant la main.
  • Dans ce cas, je vous laisse prendre vos aises et vous détendre après ce long voyage. Pendant ce temps, je vais écouter les belles histoires de ce grand gaillard qui m'a l'air plus malin que je ne le pensais au départ, observa-t-elle tandis qu’une libellule s’écrasa sur le visage de Mick. 
  • Merci du compliment mais je ne sais pas comment je dois le prendre !
  • Vous avouerez que le cirque que vous avez fait depuis votre arrivée pouvait me laisser dubitative quant à vos compétences ?
  • Touché ! fit-il en éclatant de rire et en prenant la main d’Izumi sous son bras pour l'emmener dans le couloir qui menait au jardin.
  • Il va quand même pas la draguer ?! fit Kazue d'un ton passablement énervé.
  • Ne t'inquiète pas, c'est un charmeur, tu le connais, il sait y faire pour mettre n'importe quelle femme dans sa poche, et j'ai bien l'impression qu'il est parvenu à charmer la terrible Izumi ! fit Kaori en rigolant.
  • Eh bien, qu'il fasse très attention sinon il aura intérêt à numéroter ses abattis ! conclut Kazue avant de se rendre compte que la jeune Yoriko écoutait tout cela en souriant.
  • Ne vous inquiétez pas, je ne raconterai pas à mère que vous êtes jalouse d'elle, fit-elle amusée. Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas à demander, tout le monde est à votre service.
  • Tout le monde ? s’étonna Kaori.
  • Oui, vous n'avez qu'à appeler ou à claquer des mains comme ceci et quelqu'un viendra tout de suite. Elle fit la démonstration aussitôt et une horde de domestiques s'aligna devant la porte.
  • Je n'en demande pas tant ! fit Kaori.
  • Mais nous voulons prendre soin de vous, vous nous êtes très précieuse, non seulement vous êtes la femme de mon cousin mais en plus vous êtes enceinte.
  • Oui, enceinte mais pas en sucre ! J'espère qu'ils vont pas rappliquer à chaque fois que j'éternue ! s’exclama-t-elle en faisant un clin d'œil à Kazue qui pouffa de rire.
  • Ils feront comme vous le voudrez, dit Yoriko. Maintenant je vous laisse à mon tour et surtout n'hésitez pas, nous sommes là pour répondre au moindre de vos désirs, fit-elle en quittant la pièce et en refermant les portes derrière elle. (NDB : waow, elle est gâtée notre Kaori !)
  • Tu crois que si je leur demande de m'amener Ryô, tout nu, sur un plateau, ils le feront ? demanda Kaori à Kazue qui s'écroula de rire sur son lit. 
  • Je pense qu'ils en seraient capables, mais est-ce que lui sera d'accord pour se laisser faire, c'est une autre chose !
  • Tu as raison, ils ne connaissent pas le phénomène ! fit Kaori avec un sourire qui en disait long.

 

Elle se demandait bien ce que son cher époux pouvait bien faire à cet instant, est-ce qu'elle lui manquait ou en profitait-il pour sauter sur tout ce qui portait jupons ?

 

Elle savait bien que Ryô n'était plus comme ça, mais pour se faire remarquer et éviter que l'on remarque quoi que ce soit la concernant, il était sûrement prêt à se mettre à poil en pleine rue argumentant que sa partenaire était absente et qu'il avait le champ libre ! Elle imaginait parfaitement une scène dans ce genre-là ! Et le reste de la bande, qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire ? Miki lui balancerait une massue et Falcon lui tirerait dessus avec son bazooka sous le prétexte qu'il allait faire fuir les clients.

 

Elle pouffa de rire et devant le regard interrogateur de son amie ; elle lui raconta ses pensées et elles se mirent à rire de plus belle, tranquillement installées sur leurs lits.

 

Pendant ce temps-là, Yoriko avait vérifié que sa mère était occupée avec l'Américain afin d'avoir le champ libre pour fouiller dans la chambre de cette dernière. Il lui fallait absolument des informations sur le grand-père du futur bébé et elle n'avait pas de temps à perdre. Plus elle en saurait, plus il lui serait facile de le contacter afin qu'il l'aide dans sa mission.

 

Elle s'enferma dans la chambre de sa mère et commença à fouiller, elle trouva plusieurs photos de Izumi et Rui. Elle avait entendu parler de la sœur jumelle de sa mère mais ça lui faisait bizarre de les voir ensemble, même en photo. Elle imaginait la tête de son cousin quand il avait vu sa tante, la ressemblance avec sa propre mère avait dû lui faire un coup ; elle-même aurait eu un choc si cela avait été l'inverse.

 

Mais là n'était pas la question, il fallait trouver quelque chose, elle continua à fouiller et tomba sur un gros dossier rouge ; elle l'ouvrit et découvrit des photos d'une famille qu'elle ne connaissait pas, mis à part certaines têtes sur les photos. En effet, sur certains clichés, il y avait un homme en commun et cet homme se trouvait avec Rui. C’était sûrement lui, cet Anglais et sur les autres photos, c'étaient sûrement les autres membres de sa famille. Sur les photos les plus récentes, il avait drôlement vieilli, et apparemment il était au Japon. Il y avait plusieurs dates, certaines de quelques mois et d'autres plus récentes. Par conséquent, sa mère savait où il était, à croire que dès qu'il débarquait dans le coin, elle envoyait quelqu'un le surveiller !  A moins qu'elle ait décidé de le tenir à l'œil après la dispute avec le fiston ? Toujours est-il que sa mère savait où il était une semaine auparavant et c'était tout ce qui l'intéressait ; restait maintenant à lui mettre la main dessus avant qu'il ne vienne semer la zizanie comme il l'avait fait chez son fils ! Elle espérait qu'en lui expliquant la situation, il l'aiderait tout en restant dans l'ombre. 

 

Soudain, elle entendit des éclats de rire qui étaient plutôt proches et à son grand étonnement, elle découvrit qu’ils provenaient de sa mère ; c'était bien la première fois qu'elle l'entendait rire comme ça. Apparemment, elle était toujours dans le jardin avec l'ami de Kaori. Yoriko avait eu peur sur le coup, elle aurait pu être surprise en pleine fouille mais au premier abord, cet homme avait toute l'attention de sa mère, donc elle en profita pour remettre en place tout ce qu'elle avait touché avant de se faufiler discrètement jusqu'à sa propre chambre.

 

Finalement, elle avait les renseignements dont elle avait besoin, mais elle se demandait bien ce qui pouvait faire rire sa mère à ce point dans les propos de ce beau parleur. Il était américain : sa mère retrouvait-elle en lui le souvenir de son amour de jadis ? Yoriko espérait que non, après tout, à sa connaissance, son père, même si on ne lui en avait pas beaucoup parlé, n'était pas un obsédé qui était prêt à sauter sur tout ce qui bouge ! 

 

Elle sortit dans le jardin discrètement et essaya d'écouter leur conversation, mais elle ne parvint qu'à entendre quelques bribes ; apparemment ils parlaient de Kaori et de coupages de rondelles mais elle ne comprenait pas, car sa mère était en train de pleurer de rire. L'histoire devait être amusante mais elle se rendit compte que ce n'est pas de cette façon qu'elle en saurait plus. Elle décida de rentrer, non sans avoir remarqué qu'Izumi s'appuyait contre cet homme tout en rigolant. 

 

Yoriko était troublée par le comportement de sa mère mais elle était résolue à accomplir sa mission jusqu’au bout. Elle se faufila jusqu'au bureau afin de passer un coup de fil à l'hôtel où on avait vu le Duc pour la dernière fois.

 

Elle était pleine d'espoir mais on lui indiqua que ce dernier était parti il y a deux jours sans laisser d'informations sur l'endroit où on pourrait le joindre. C'était loupé pour cette fois, mais elle le trouverait ; Hiro avait bien dit que le grand-père pouvait l'aider, elle ne savait toujours pas quel pouvait être le danger qui guettait Kaori et son enfant, mais elle empêcherait qu'on leur fasse du mal.

 

Trop tracassée par sa mission, les nouveaux arrivants et le comportement soudain de sa mère, elle décida d'aller prendre un peu l'air. Ses pas la menèrent vers les écuries et elle décida qu'une balade à cheval lui ferait le plus grand bien.

 

Elle s'éloigna donc sur les terres du domaine en essayant de trouver mentalement une solution à ses troubles quand soudain elle arrêta son destrier pour regarder vers la maison. Ce n'était peut-être pas prudent de laisser Kaori sans surveillance, elle devrait plutôt ne pas la lâcher d'une semelle, comme ça elle serait sûre qu'il ne lui arrive rien. Elle fit demi-tour et repartit en direction de la demeure quand elle aperçut un homme sur le chemin.

 

Il était âgé, avec une canne et marmonnait en regardant un plan. Elle laissa son cheval à distance et s'approcha prudemment afin de lui demander s'il était perdu. Arrivée près de lui, elle l'entendit parler et elle pensa qu'elle était tombée sur un fou avant de voir qu'il avait un téléphone portable à la main et s'égosillait contre son correspondant.

 

  • Bon sang, Junior, ça marche pas ton machin, pas moyen de trouver la bicoque de la vieille ! Comment ça c'est parce que je sais pas m'en servir ? Tu as de la chance d'être rentré à la maison sinon je t'apprendrais à te moquer de ton père ! Il me semble que tu as pris le mauvais exemple de ton frère concernant le respect envers ses parents ! Mais non, pas Mickael, tu sais très bien de qui je parle, arrête de te ficher de moi et non je ne prononcerai pas son nom ! Oui, je me fiche totalement de lui et de ce qu'il peut lui arriver ! Mais non ce n'est pas à cause de lui, que je suis paumé en pleine campagne comme tu dis ! Je me balade ! Ben quoi, je peux bien passer dire bonjour à une vieille connaissance ! Oui, je sais c'est ma belle-sœur, tu vas arrêter de rigoler ? Admettons que je sois là par rapport à tu sais qui, je connais une information capitale concernant son enfant et je ne peux pas rester sans rien faire, c'est ma descendance tout de même ! Non, je ne te dirais pas quoi, tu irais lui raconter aussitôt ! Dis-moi plutôt comment trouver la bicoque d'Izumi ? Bien sûr que je suis déjà venu mais c'était il y a longtemps et je ne me souviens plus où c'est exactement ! Non, ce n'est pas l'Alzheimer qui me guette, je te jure, il va falloir que tu revoies tes manières, je n'aurais dû permettre que tu rencontres ton frère, tu as pris de mauvaises habitudes avec lui ! Certes, je ne pouvais pas savoir que c'était ton frère quand je t'ai envoyé chez lui mais quand même ! Bon je fais comment pour la trouver cette baraque ! Comment ça j'ai qu'à demander mon chemin, tu plaisantes ? Il n'y a personne par ici ! Arrête de rigoler !
  • Hum, je peux vous aider, vous êtes perdu ? demanda Yoriko.
  • Je te laisse fiston, la providence vient de m'envoyer quelqu'un de plus coopératif que toi ! fit-il en raccrochant. C'est gentil à vous, charmante demoiselle, en fait oui. Je suis déjà venu, mais je ne retrouve plus le chemin, fit-il toujours le nez sur sa carte.
  • Vous cherchez quoi exactement ?
  • Le Domaine de la famille Tanaka, fit-il la regardant.

 

Yoriko faillit tomber à la renverse quand elle reconnut le visage de cet étranger. Devant elle, se tenait le Duc de Graysmark, l'Anglais comme l'appelait sa mère, l'homme qu'elle cherchait. Mais qu'est-ce qu'il fichait par ici ? Elle l'avait clairement entendu parler d'un danger. Se pourrait-il qu'il soit au courant ? Dans quelle histoire se trouvait-elle impliquée ?


ShanInXYZ  (23.10.2022 à 17:27)
Message édité : 23.10.2022 à 17:29

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Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

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chrismaz66, Aujourd'hui à 11:04

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