HypnoFanfics

On ne choisit pas sa famille

Série : Shiti Hanta
Création : 03.04.2022 à 17h40
Auteur : ShanInXYZ 
Statut : Terminée

« Ryô se trouve confronté à une affaire qui concerne sa famille biologique. Suite de la fic "La vérité vient du passé". » ShanInXYZ 

COMMENTER CETTE FANFIC

Cette fanfic compte déjà 37 paragraphes

Afficher la fanfic

Chapitre 30

 

Le Duc rangea tranquillement son téléphone portable dans l’une des poches de son manteau et plia la carte qu’il retournait dans tous les sens depuis un bon moment. Il se disait que c’était la providence qui lui envoyait cette aimable jeune fille car ce n’est manifestement pas avec l’aide de son fils qu’il parviendrait chez Izumi.

 

  • Alors, charmante demoiselle, vous connaissez sûrement la demeure des Tanaka et je serais enchanté de vous avoir pour guide.
  • Vous êtes sûr que c’est vraiment le lieu où vous devriez vous trouver actuellement ?
  • Pourquoi cette question ? Vous pensez que je ne serai pas le bienvenu ? Je connais la maîtresse des lieux, nous sommes de vieilles connaissances.
  • Justement, c’est bien ça qui m’inquiète !
  • Comment cela ? Vous semblez bien en savoir sur mon compte pour évoquer de telles réticences.
  • En effet, je sais exactement qui vous êtes et surtout qu’en ce moment vous n’êtes pas vraiment en odeur de sainteté au domaine.
  • Mais qui êtes-vous donc ?
  • Je ne sais pas si je dois vous le dire… Déjà, rien que le fait que vous soyez ici, en ces lieux, je me demande comment je vais me débrouiller pour vous faire disparaître discrètement avant que les gardes ne se rendent compte de votre présence et je n’ai vraiment pas besoin de m’attirer les foudres de la maîtresse de maison juste parce que j’aurais eu le malheur de tomber sur vous.
  • Votre visage me semble familier (continua le Duc sans prêter attention à ce qu’elle racontait), je connais vos parents ?
  • Vous connaissez ma mère, fit Yoriko tout en réfléchissant le plus vite possible au moyen de gérer la situation.
  • Votre mère !! Bon sang, j’ai passé pas mal de temps dans le coin à une époque, se pourrait-il que vous et moi ayons un lien de parenté ?
  • Oui, effectivement.
  • Pourtant je n’ai pas souvenir d’avoir eu de relation soutenue avec une autre personne que ma défunte épouse dans le coin. Qui a bien pu vous dire que je serais votre géniteur ?
  • QUOI !!!! Mon géniteur, mais vous êtes fou, je n’ai rien dit de tel !!!
  • Vous avez dit que nous avons un lien de parenté, je ne suis pas fou.
  • Je ne suis pas votre fille, je suis votre nièce, c’est aussi un lien de parenté, non ?
  • Ma nièce, mais je n’ai pas de nièce japonaise !!!
  • Peut-être que votre arbre généalogique vous a trop obnubilé au point d’avoir oublié certaines ramifications de la famille.
  • Je me trompe ou vous avez dernièrement croisé un type venant de Shinjuku et qui dit que je ne pense qu’à ma descendance, mes ancêtres et mon héritage familial.
  • Je n’ai pas encore eu cet honneur mais en effet, j’ai eu quelques échos le concernant.
  • Vous le connaissez donc…
  • Pas personnellement, mais j’ai beaucoup entendu parler de lui ces temps-ci.
  • Et qui aurait pu vous parler de lui, si ce n’est trop vous demander ?
  • Ma mère et son épouse également.
  • Votre mère, mais qui est votre mère, bon sang !!!
  • La tante de mon cousin, votre fils en l’occurrence, vous voyez de qui je vous parle ?
  • Non, lâcha-t-il pendant que Yoriko voyait passer une bordée de libellules.
  • Vous plaisantez, vous vous croyez où ici ?
  • Perdu en pleine cambrousse à la recherche du domaine des Tanaka.
  • Et vous êtes en plein dedans.
  • Ah, donc je ne suis pas perdu, vous ne pouviez pas le dire plus tôt !!
  • Je crois que ma mère a raison, vous êtes un phénomène très spécial.
  • Votre mère, votre mère, elle ne manque pas de toupet de parler de moi ainsi alors que je ne la connais même pas.
  • C’est pourtant votre belle-sœur !!!
  • Ma quoi…. Oh, bon sang de bois, vous êtes la fille de la vi…. Hum de cette chère Izumi, fit-il avec un grand sourire.
  • Arrêtez, ce n’est pas la peine, j’ai entendu la façon dont vous parliez d’elle, mais je vous rassure, elle en a autant à votre encontre !
  • Ça me soulage, en effet…
  • Bon, très bien, maintenant que les choses sont claires, vous allez me suivre et sans discussion.
  • Mais pourquoi ? Si je suis arrivé, autant m’annoncer à ma… hum… belle-sœur.
  • Vous plaisantez, il ne faut absolument pas qu’elle soit au courant de votre présence. Une mission doit être accomplie, a priori vous pouvez m’y aider mais il est hors de question que l’on sache que vous êtes ici !
  • Une mission ?!
  • Nous en reparlerons plus tard, suivez-moi, je pense que je sais où je vais vous installer, vous serez assez proche pour m’aider sans vous faire remarquer.
  • Si je n’ai pas le choix, allons-y…

 

Elle se dirigea vers son cheval, attrapa les rennes puis fit signe au Duc de la suivre en direction du petit bois.

 

En chemin, il lui expliqua comment il avait fini par atterrir à pied au milieu de ce chemin. Il avait pris un chemin de traverse à plusieurs kilomètres mais il avait embourbé la voiture, faute de pouvoir continuer en roulant il avait continué à pied. Il s’était perdu et puis heureusement il était tombé sur elle.

 

Comment il avait atterri ici importait peu à Yoriko, mais elle le laissa faire ; apparemment cet homme aimait beaucoup s’entendre parler et du moment qu’il ne la gênait pas dans la mise au point de son plan, il pouvait bien lui réciter l’annuaire téléphonique, elle s’en fichait puisqu’elle ne l’écoutait pas.

 

Ils arrivèrent bientôt près d’une maison recouverte de lierre, l’entretien laissait à désirer comme s’empressa de l’indiquer le Duc mais Yoriko l’ignora ; elle ouvrit la porte,  lui colla un balai dans les mains et lui dit de s’installer, qu’il pouvait faire comme chez lui. Puis elle le planta là en lui expliquant qu’elle reviendrait plus tard avec des provisions et que surtout il ne fallait pas qu’il mette le nez dehors sous peine de se faire remarquer.

 

Quand il évoqua la mission dont elle avait parlé, elle lui dit qu’ils en parleraient quand elle reviendrait, qu’elle savait des choses et que manifestement lui aussi et qu’en les mettant en commun ils pourraient s’organiser au mieux.

 

Elle remonta sur son cheval et repartit en direction de la maison tandis que le Duc regardait le balai qu’elle lui avait mis dans les mains avec incrédulité. En pénétrant un peu plus dans ce qui serait désormais son repère, il comprit de suite que cette jeune fille ne lui avait pas seulement collé un balai dans les mains pour lui clouer le bec après sa réflexion sur l’entretien du bâtiment, mais il avait effectivement du ménage à faire et si sa famille l’avait vu en train de faire le ménage, ils seraient tous tombés à la renverse !

 

Yoriko laissa sa monture aux écuries et rejoignit la maison, elle croisa l’Américain dans le couloir ; apparemment il avait fini de draguer sa mère et il se dirigeait à nouveau vers la cuisine. C’était à se demander s’il pensait à autre chose que les femmes et la nourriture. Mais il faudrait tout de même qu’elle sauve quelques denrées pour pouvoir nourrir l’invité surprise qu’elle avait planqué dans l’ancienne maison des gardes-chasse.

 

Elle verrait cela plus tard, pour l’instant, il fallait qu’elle traine du côté du bureau de sa mère afin de voir si les gardes avaient repéré l’intrus ou non. Elle avait fait vite mais avec eux on ne savait jamais, de véritables ombres qu’on voyait à peine et qui filaient directement faire leur rapport à la patronne. Si le Duc était repéré, il serait inutile qu’elle se fatigue à le cacher donc autant savoir de suite ce qu’il en était.

 

Elle s’approcha discrètement mais apparemment sa mère était seule, elle n’avait pas l’air en colère, ce qui aurait été le cas à coup sûr en apprenant la présence de l’Anglais sur ses terres. Yoriko se décida à pénétrer dans le bureau afin de prendre la température. Sa mère l’accueillit avec un grand sourire, ce qui visiblement n’était pas le signe qu’elle savait pour l’Anglais mais c’était tout de même bizarre connaissant sa mère.

 

Izumi accueillit sa fille avec un grand sourire et lui demanda si tout se passait bien avec les invités. Yoriko s’empressa de dire qu’elle n’avait pas eu de mauvais échos de leur part depuis leur arrivée mais qu’elle avait tout de même croisé l’Américain près de la cuisine. Izumi éclata de rire en disant que s’il restait longtemps, cet estomac sur pattes viderait leur réserve de nourriture en quelques jours !

 

Rassurée par le fait, qu’a priori sa mère n’avait aucun soupçon sur la présence du Duc, elle prit congé en prétextant une visite à sa nouvelle cousine pour voir si tout allait bien.

 

Elle se dirigea vers l’aile des invités et y trouva Kaori et Kazue en pleine conversation sur leurs hommes, d’ailleurs son visage vira au rouge à l’écoute de certains détails plus qu’intimes que les deux femmes se livraient sans se douter de la présence de leur hôte. Quand elle pénétra rouge comme une pivoine dans la chambre, les deux femmes comprirent de suite à la tête que faisait Yoriko qu’elle avait entendu une partie de leur conversation et que ses chastes oreilles n’étaient pas au fait de certains détails de la vie conjugale.

 

Elles essayèrent de la mettre à l’aise en demandant si, par hasard, elle n’aurait pas vu Mick depuis qu’il était parti avec la maîtresse de maison.

 

  • Je l’ai croisé dans le couloir qui mène à la cuisine.
  • Encore, mais il va me faire honte pendant tout le séjour ou quoi ? s’énerva Kazue.
  • Calme-toi, il est peut-être seulement tombé sous le charme de la cuisinière ! fit Kaori, hilare.
  • Tu trouves ça drôle ? fit Kazue en lui balançant un oreiller.
  • Très, mais ne t’inquiète pas, quand ce sera mon énergumène de mari qui trainera dans les parages ce sera à mon tour de m’énerver et au tien de t’amuser à mes dépends.
  • J’ai hâte que les rôles soient inversés, fit Kazue d’un air malicieux.
  • Je me doute, mais j’aurais tout de même un petit service à te demander quand cette période viendra.
  • Tout ce que tu veux.
  • Tu pourras lui filer les coups de massues à ma place, parce qu’avec le bébé, je ne pourrais pas.
  • Avec plaisir ! fit l’infirmière en explosant de rire.
  • Et la pauvre Yoriko doit se demander qui sont ces deux folles, fit Kaori en riant encore plus.
  • Oh non, je vois que vous êtes des femmes de poigne et que vous menez vos hommes à la baguette. Si j’osais je vous demanderais bien mais…
  • Quoi donc, Yoriko, n’aies pas peur, fit Kaori, nous sommes cousines.
  • Votre massue…. Euh… J’aimerais bien en avoir une, vous croyez que….
  • Sers-toi là-bas, je les ai mis dans l’armoire, prends ce que tu veux, indiqua Kaori en lui faisant un clin d’œil.
  • C’est vrai, je peux ??
  • Bien sûr, je me demande seulement qui tu peux avoir l’intention d’assommer avec…
  • Ben, peut-être Monsieur Angel, si vous n’êtes pas dans le coin pour le contrôler… En fait, j’ai trop envie d’essayer mais ne dites rien à ma mère, elle pense plutôt que je devrais apprendre le maniement du sabre.
  • La massue c’est un bon début, rétorqua Kaori. Et le sabre, je pense que je peux t’aider aussi mais on verra plus tard, défoule-toi avec la massue pour commencer, c’est assez difficile à manier et après tu passeras à l’étape suivante.
  • Merci, Kaori, vraiment je ne sais pas quoi dire, tu es vraiment trop gentille.
  • Mais ce n’est vraiment rien, je t’assure.
  • Vous devez me prendre pour une arriérée à ne rien connaître de la vie normale mais…
  • Ne dis pas une bêtise de plus, tu es très intelligente, ça se voit et en plus ta mère ne cesse de faire tes éloges.
  • Vraiment !?
  • Mais oui, cela t’étonne à ce point ?
  • Un petit peu…
  • Elle t’adore, tu es sa fille, elle est un petit peu bourrue mais c’est qu’elle est une cheffe de clan, elle doit se montrer ferme, pas le choix, une femme doit savoir se faire respecter, mais n’oublie pas que c’est ta mère et qu’elle t’aime plus que tout, ça c’est évident et flagrant, je peux te l’assurer.
  • Si tu le dis, cousine, fit Yoriko en souriant et en serrant fièrement la massue que Kaori venait de lui donner contre elle.
  • Kaori a toujours raison, fit Kazue.
  • Je veux bien le croire. Au fait, vous êtes bien installées, vous n’avez besoin de rien, c’était pour cela que j’étais venue au départ et du coup j’ai complètement oublié.
  • Tout va très bien, ne t’inquiète pas. Je pense que Kazue va aller voir ce que fait son cher et tendre dans la cuisine et moi je vais me reposer un peu avant le repas du soir. Après cela on se fera un bon gros dodo bien mérité pour terminer cette journée.
  • Quelque chose de particulier, une envie pour le repas ?
  • Ne te tracasse pas, je n’ai pas besoin d’un régime de faveur et je ne suis pas en sucre non plus !
  • Très bien Kaori, donc je vais vous laisser toutes les deux tranquille et je vous préviendrai quand ce sera l’heure du repas.
  • Mais tu ne nous déranges pas, tu peux discuter avec nous.
  • J’aimerais bien mais j’ai beaucoup de choses à régler.
  • Dans ce cas, à plus tard, cousine.
  • Oui, à plus tard.

 

Yoriko quitta la chambre puis se dirigea discrètement vers la réserve de nourriture afin d’y prendre de quoi rassasier l’autre invité. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’un estomac sur pattes avait trouvé la réserve et que caché derrière une étagère, il observa son étrange manège pour mettre de la nourriture dans un sac. Il se demanda pourquoi la fille de la maison avait besoin de piquer dans la réserve. C’est pourquoi, quand il se rendit compte qu’elle ne prenait pas la direction de sa chambre, il entreprit de la suivre pour voir où elle comptait cacher tout ça.

 

Arrivé dans le petit bois, il la vit pénétrer dans une petite maison qui semblait à l’abandon et il se demanda s’il serait possible que la gentille et sage petite Yoriko ait un amant caché. Piqué au vif par la curiosité, il s’approcha discrètement du bâtiment et plus particulièrement d’une des fenêtres afin d’apercevoir ce que Yoriko pouvait bien faire à l’intérieur.

 

Il jeta un rapide coup d’œil et il failli tomber à la renverse. Yoriko ne rejoignait visiblement pas un amant vu l’âge de la personne qu’il avait aperçu, mais il se demandait bien ce qu’il fichait là. Quand Ryô apprendrait ça, il allait rappliquer illico presto et il n’allait pas faire dans la dentelle.

 

Le plus surprenant c’était que la cousine de Ryô le cache, il ne comprenait pas, il réfléchissait à tout cela quand il sentit la pointe d’une lame dans son dos.

 

  • Vous n’êtes pas très efficace pour un professionnel, Monsieur Angel.
  • Il faut dire que je ne m’attendais pas à tomber sur vous en ces lieux, Monsieur le Duc.
  • Je vous trouble au point de relâcher votre attention.
  • Ne racontez pas de conneries, je me demandais seulement en combien de morceaux Ryô allait vous découper quand il apprendrait votre présence ici et c’était tellement amusant que j’avoue que ça m’a déconcentré.
  • Ah non, pas question qu’il l’apprenne, intervint Yoriko.
  • Vous êtes de quel côté au juste, Mademoiselle ? demanda Mick.
  • Du côté de la protection de Kaori et de son enfant !
  • Comment ça ? fit l’Américain.
  • Eh bien, j’ai eu une information sur un danger qui le menacerait et cela s’est confirmé quand je suis tombé sur ce monsieur, paumé en pleine cambrousse, qui s’égosillait contre son fils dans son téléphone tout en parlant d’informations concernant la sécurité de son descendant. Cela n’a fait que me conforter dans mes doutes et j’ai donc décidé de le planquer ici en attendant d’en savoir plus.
  • Mais pourquoi ne rien dire à votre mère et aux autres ?
  • Vous plaisantez, ils s’entendent comme chien et chat et en plus je ne suis pas sûre qu’elle le croirait, elle penserait que c’est une ruse pour approcher Kaori.
  • Pas faux. Alors vous comptez faire quoi ?
  • Comme je viens de vous le dire, il reste planqué ici, on ne dit rien, on voit ce qu’on peut savoir de plus sur ce danger et on agit en fonction. Vous êtes avec nous, Monsieur Angel ?
  • Je crois que je n’ai pas trop le choix mais si mon pote apprend que je fais équipe avec son paternel, alors là, je sens qu’il va me passer à la moulinette !
  • On avisera en temps voulu, le plus important est l’avenir du bébé. Si nous le sauvons, Ryô ne pourra en vouloir à personne, pas même à son père.
  • Vous êtes très maline, Mademoiselle Yoriko, fit Mick avec un clin d’œil. Bon je vous laisse installer le vieux croûton, je fais comme si j’avais rien vu et on se retrouve plus tard pour faire le point, ok ?
  • Pas de problème, fit Yoriko.
  • D’accord, mais le vieux croûton, préférerait que vous lui trouviez un autre nom de code, fit le Duc d’un ton vexé.

 

Mick les laissa tout en rigolant. Il rejoignit la demeure où l’attendait de pied ferme sa douce moitié pour savoir où est-ce qu’il avait bien pu aller traîner ses guêtres. Il prétexta qu’il avait fait une reconnaissance du domaine mais elle ne le crut pas une seconde et lui balança une massue en lui disant qu’elle se doutait bien qu’il était allé repérer où se trouvaient toutes les jolies filles du domaine.

 

Yoriko arriva quelques instants plus tard et elle le trouva la tête dans le sol comme une autruche et s’en voulu un petit peu du fait qu’il se soit fait cogner pour une fois qu’il n’avait rien fait de mal. Elle rentra dans la maison avec une grimace pendant que le nettoyeur essayait tant bien que mal de s’extirper du trou dans lequel sa compagne l’avait encastré.


ShanInXYZ  (30.10.2022 à 17:13)

Chapitre 31

 

Le lendemain, aux aurores, Yoriko rejoignit la vieille baraque du garde-chasse, elle trouva le Duc en train de préparer le café, elle lui dit de se méfier, que l’odeur pouvait attirer les gardes. Il se plaignit en demandant s’il allait devoir tout boire froid et manger cru pour lui faire plaisir.

 

Elle allait lui dire que son comportement était enfantin et qu’il était une vraie plaie, quand une deuxième plaie se pointa dans la cachette.

 

  • Alors, sa seigneurie nous fait un caprice ?
  • Je lui explique qu’il ne faut pas se faire repérer et il prépare du café, vu l’odeur, tous les gardes de ma mère vont le trouver !
  • C’est son problème, nous on fera comme si on était pas au courant et à lui de se démerder avec Izumi, la terrible !
  • Mais avant cela, je voudrais savoir ce qu’il sait sur le danger qui guette Kaori.
  • Dans ce cas, asseyez-vous et prenez un café, fit le Duc en faisant une grimace.

 

Mick et Yoriko s’installèrent tout en remarquant que sa seigneurie s’était fait un gentil petit nid bien douillet. Chacun dans un fauteuil, ils prirent une tasse et s’installèrent, prêts à écouter l’histoire de Lord Harrington.

 

  • Et là, vous trouvez rien à redire à mon café ? Je vous jure, ces jeunes !
  • Oh ça va, bon vous racontez votre histoire ou on change de crèmerie ? s’énerva Mick.
  • Très bien, pas la peine de s’énerver ! Comme vous le savez sans doute, je me suis un peu disputé avec mon fils.
  • Un peu, le mot est faible !
  • D’accord, je l’ai cherché, mais bon là n’est pas la question. J’étais donc décidé à regagner l’Angleterre et je suis donc allé à l’aéroport. Là-bas, en attendant mon vol, je me suis installé dans le salon VIP pour prendre un verre et je suis tombé sur une vieille connaissance, l’ancien patron de la CIA.
  • Rien que ça ! s’exclama l’Américain.
  • Eh oui, c’est un ami, il est à la retraite comme moi mais quelques fois il fait des extras.
  • Comme vous, finit Mick.
  • En effet, il est souvent consultant sur certaines affaires.
  • Et il vous a tranquillement raconté des secrets d’état ? s’étonna Yoriko.
  • Non, on parlait du bon vieux temps quand il a reçu un appel ; vu sa tête quand il a raccroché, je n’ai pas pu m’empêcher de lui poser des questions et à titre officieux il m’a expliqué de quoi il retournait. Quelle ne fut pas ma surprise quand il se mit à me parler d’une organisation mafieuse connue sous le nom de l’Union Teope. Un homme à lui s’était infiltré dans l’organisation et vraisemblablement était tombé sur une unité de mercenaires chargés d’éliminer le pire ennemi de cette organisation. Comme ils avaient échoué jusqu’à présent, leur cible était désormais la compagne de cet ennemi, cachée à la campagne pour une raison qu’ils ne connaissaient pas. Apparemment, son homme s’était fait démasquer et il avait été retrouvé mort.
  • Leur pire ennemi c’est Ryô, fit Mick, donc leur cible…
  • C’est Kaori, termina Yoriko.
  • C’est bien pour ça qu’au lieu de sauter dans mon avion, j’ai aussitôt loué une voiture et j’ai foncé ici.
  • Pourquoi ne pas en avoir parlé à Ryô ?
  • Il ne m’aurait même pas laissé ouvrir la bouche, il m’aurait viré de chez lui sans m’écouter ! 
  • Donc, maintenant c’est à nous de jouer, fit Yoriko, on a intérêt à se tenir prêt, si des mercenaires veulent attaquer le domaine, ça risque d’être très dangereux, quand je pense que maman croyait la mettre à l’abri.
  • Bonne idée, elle l’a planquée en pleine cambrousse, là où on aura difficilement des secours, ironisa le Duc.
  • J’ai intérêt à augmenter les entraînements, fit Yoriko, sinon la prophétie s’accomplira.
  • Quelle prophétie ? demandèrent en chœur Mick et le Duc.
  • Oui, ma chère nièce, comment étiez-vous au courant ? rajouta le Duc.
  • Je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais un « ami » m’a informé d’un possible danger, il ne savait pas quoi mais maintenant je sais à quoi m’attendre.
  • C’est qui cet ami ? insista Mick.
  • Vous ne le connaissez pas ! Disons qu’il voit des choses, je n’étais pas sûre qu’il avait vu juste.
  • C’est une sorte de voyant ? demanda le Duc.
  • En quelque sorte, préféra mentir Yoriko. Elle ne voulait surtout pas parler de son visiteur du futur, elle aurait perdu toute crédibilité.
  • Et il vous a dit que je pourrais aider ? C’est ce que vous m’avez dit ?
  • Oui, il m’a dit que le grand-père pourrait m’aider et en effet, c’est vrai puisque vous savez qui en veut à Ryô.
  • Même s’ils sont un peu débiles, ajouta Mick, ils croient affaiblir Ryô en s’en prenant à Kaori, alors qu’au contraire s’il lui arrivait quelque chose, le tueur implacable qui dort en lui se réveillerait, c’est Kaori qui le rend humain.
  • Vous avez sûrement raison, mais il ne faut pas demander de réfléchir à du gibier pareil.
  • Bon alors qu’est-ce qu’on fait ? On prévient Izumi et Ryô ? proposa Mick.
  • Si on attendait un peu ? On élabore un plan et après on les prévient, j’ai pas envie de me faire dégommer par l’un comme par l’autre avant la bataille !
  • Je resterai près de Kaori, dit Yoriko.
  • Moi, j’ai bien envie de passer un appel discret à Falcon pour savoir s’il a entendu quelque chose, fit Mick.
  • D’accord, donc on obtient plus d’infos et on se tient au courant puis on fait un point tous les matins ici, d’accord ? suggéra le Duc.

 

Les complices se mirent d’accord et à compter de ce jour, chacun vaquait à sa mission.

 

Mick avait emprunté discrètement le téléphone qu’Izumi avait mis à la disposition de Kaori et avait contacté Umibozu ; ce dernier se renseigna et confirma que plusieurs hommes étaient arrivés de l’étranger pour un contrat mais il n’avait pu en obtenir plus. Il demanda s’il fallait en informer Ryô, Mick dit qu’il s’en chargerait en temps voulu ; il ne voulait pas l’affoler pour rien et puis surtout, qui disait que ces hommes savaient vraiment où était Kaori ? Si ça se trouve, ils n’attendaient que de voir le nettoyeur se précipiter ici pour le suivre et accomplir leur forfait. Umibozu était d’accord mais n’aimait pas trop le fait de cacher quelque chose à Ryô. Mick comprenait mais Kaori était en danger et il savait bien que leur ami ne réfléchissait pas trop quand ça concernait sa femme, il fonçait dans le tas et en l’occurrence, il risquait de mettre tout le monde en danger.

 

De son côté, Yoriko était chargée de veiller sur Kaori, elle avait garanti à ses deux complices qu’elle était en sécurité car elle ne la lâchait pas d’une semelle.

 

Tous les jours, Mick et Yoriko rejoignaient le Duc aux aurores afin de faire part de l’avancée des choses, pour l’instant rien ne prouvait une attaque imminente, mais ils veillaient au grain.

 

Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que quelqu’un d’autre veillait sur leurs balades matinales et s’était fait des idées bien autres que ce qui se passait réellement. Elle avait tourné et retourné toutes les idées qui lui étaient passées en tête et elle avait bien peur d’avoir compris. Après le repas de midi, au moment de la sieste, sa rage éclata en retournant dans sa chambre et Kaori sursauta devant la colère de Kazue en général si calme.

 

  • Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda-t-elle à son amie.
  • Rien, rien…
  • Ne te moque pas de moi, je vois bien que tu es furieuse.
  • Mais non, ce n’est rien
  • Qu’est-ce que Mick a encore fait ?
  • Comment ça, Mick ?
  • Pour que tu te mettes en colère comme ça, ça ne peut être que lui.
  • Rien je te dis, je me fais sûrement des idées.
  • Il drague la cuisinière ?
  • Non, il vise plus jeune mais ça m’étonne quand même.
  • Comment ça plus jeune ? C’est qui ?
  • Une personne à qui je n’aurais jamais pensé si je ne les avais pas vus.
  • Et tu as vu quoi au juste ?
  • Tous les matins, ils se retrouvent dans une vieille baraque au fond de la propriété ; au début j’ai cru que c’était une coïncidence mais ils le font tous les jours.
  • Mais de quoi tu parles, il retrouve qui ?
  • Yoriko !
  • Ce n’est peut-être pas ce que tu crois, je ne pense pas que Yoriko soit du genre à…
  • A quoi ? A flirter avec mon fiancé ? hurla Kazue.
  • Calme-toi, c’est sûrement un malentendu !
  • Je ne sais pas, je ne sais plus quoi penser.
  • Je te comprends mais on va tirer ça au clair, ne t’inquiète pas, compte sur moi.
  • Merci Kaori.
  • Si on allait prendre un peu l’air avant la sieste ? Ça nous aidera à réfléchir et ça nous calmera.
  • Tu as raison, c’est une bonne idée.

 

Elles rejoignirent le jardin tandis qu’une personne qui n’avait rien loupé de la conversation, avait bien l’intention de mettre les poings sur les i avec cet Américain s’il avait eu le malheur de poser la main sur sa fille ; elle quitta l’aile de la maison où se trouvait ses invités aussi discrètement qu’elle y était venue. Elle s’était doutée d’un souci en voyant la mine peu réjouie de l’amie de Kaori mais ne se serait jamais doutée que sa fille était mêlée à une histoire pareille.

 

Elle avait l’intention de convoquer sa fille immédiatement dans son bureau quand elle aperçut l’Américain en question se dirigeant vers la fameuse maison ; si cette histoire était vraie autant en avoir le cœur net. Elle le suivit discrètement et attendit un instant afin de le prendre la main dans le sac en train de faire des avances à sa fille.

 

  • Alors comme ça, on ose s’en prendre à de frêles jeunes filles innocentes, je vais vous faire regretter d’être arrivé sur cette terre, espèce d’obsédé !!! hurla-t-elle en entrant dans la maison.
  • Izumi, fit une voix, qu’elle ne connaissait que trop, quelle bonne surprise, ravi de ta visite !
  • Quoi ? Mais qu’est-ce que tu fous chez moi, espèce de vieux… 
  • Eh oh, on se calme, c’est pas le moment ! fit Mick.
  • Vous, on vous a rien demandé, je m’expliquerai avec vous plus tard sur votre comportement inacceptable vis-à-vis de ma fille !
  • Votre fille ?
  • Oui, vil séducteur, je sais très bien que vous l’amenez ici pour je ne sais quoi !
  • Euh, franchement, je vois pas très bien à quoi vous pensez, même si j’en ai une petite idée, mais vous croyez que si j’avais des intentions comme celles que vous me prêtez, je viendrais le faire ici avec sa seigneurie dans les parages ?
  • Parce que vous saviez qu’il était là ?
  • Effectivement.
  • Et depuis combien de temps ?
  • Depuis que je l’ai surpris avec votre fille.
  • De quoi ? Avec ma Yoriko ? hurla-t-elle. 
  • Oups, je me suis mal exprimé, je voulais dire pas dire ce que vous avez compris, ils discutaient ici tous les deux.
  • Oui, Izumi, ne vas pas t’imaginer des idioties, c’est ma nièce !
  • Ça ne me dit toujours pas ce que tu fous ici.
  • J’attends qu’on ait besoin de moi et ta fille a été assez gentille pour m’offrir l’hospitalité.
  • Gentille, je vais lui passer un savon, oui ! Qu’est-ce qui lui est passé par la tête pour te laisser entrer chez moi et dans mon dos en plus !
  • Elle avait une bonne raison.
  • Vraiment et laquelle ?
  • De toute façon, on aurait fini par t’en parler mais on voulait affoler personne.
  • Me parler de quoi ?
  • Une menace pèse sur Kaori.
  • C’est tout ce que tu as trouvé pour ramener tes guêtres ici ?
  • Elle avait raison, tu nous aurais pas cru, t’es une tête de mule !
  • Et ton fils alors, il est au courant ?
  • Il est comme toi, on a préféré faire à notre façon !
  • C’est bien ce que je vois, quand je pense que cette pauvre Kazue croyait que ma pauvre Yoriko s’était laissée charmer par cette andouille américaine, alors qu’en fait il passait son temps avec…
  • Avec vous, c’est ça ! hurla soudain une Kazue hystérique derrière eux.
  • Kazue chérie, mais qu’est-ce que tu fais là ?
  • Je venais de raccompagner Kaori à sa chambre quand j’ai vu cette chère Izumi se faufiler dans ta cachette secrète, je l’ai suivie, j’ai cru que tu en avais après la fille mais en fait c’est la mère !
  • Mais qu’est-ce que tu vas t’imaginer, mon cœur.
  • Arrête, je viens de vous surprendre tous les deux !
  • Erreur, Honey, on est trois ici ! Et c’est pas ce que tu crois !
  • Vraiment, et qui est ta deuxième conquête ? fit-elle en le fusillant du regard.
  • Moi, je crois, décréta le Duc, même si je n’accepte pas du tout le fait que vous me preniez pour la conquête de cet hurluberlu ! 
  • Lord Harrington ! Mais qu’est-ce que vous fichez ici ?
  • Je suis là pour sauver Kaori, Yoriko m’a aidé à me cacher de sa mère parce qu’on savait bien qu’on nous croirait pas et Mick nous a repérés et il a décidé de nous aider, voilà, je crois que c’est clair et net.
  • Kaori en danger ? fit Kazue incrédule.
  • Oui, c’est stupide, elle est parfaitement en sécurité ici, j’ai mes gardes, personne ne sait où elle est, elle ne risque rien, c’est ce que je me tue à dire à cet abruti ! aboya Izumi.
  • Bien sûr, tu crois toujours avoir raison, mais si tu te trompais, dit le Duc.
  • Impossible, on est chez moi et rien ne peut arriver !
  • Et bien mieux vaut prévenir que guérir, vieille chouette entêtée ! 
  • Tais-toi vieux débris !

 

Ils étaient en train de s’insulter copieusement quand ils furent interrompus par un énorme bruit. Ils se retournèrent et aperçurent de la fumée venant de la maison. Tous se précipitèrent pour découvrir avec horreur que l’aile occupée par Kaori venait d’être littéralement soufflée par une explosion. Ils étaient tous horrifiés par cette vision cauchemardesque.

 

  • Kazue, dis-moi que Kaori n’était pas là-dedans ! s’inquiéta Mick.
  • Quand je l’ai laissée, elle allait faire sa sieste quotidienne, oh mon Dieu, c’est affreux !
  • On était tous là et on a rien fait, fit Izumi. Mon orgueil a tué la pauvre Kaori.
  • Elle m’en voulait mais je l’aimais bien, moi, ajouta le Duc
  • Ryô, me l’avait confiée et j’ai échoué dans ma mission, fit Mick la larme à l’œil.
  • On peut savoir sur quoi vous pleurnichez tous ? fit soudain une voix dans leur dos.
  • Laisse-nous, on vient de perdre une amie très chère, tu peux pas comprendre, Kaori… Kaori ?!
  • Oui, qui d’autre ? Alors vous avez perdu qui ?
  • Mais toi, t’étais pas dans ta chambre ? fit Kazue en la prenant dans ses bras.
  • Euh, en fait non, j’en ai eu marre de la sieste, j’ai l’impression d’être en sucre dans cette maison alors, avec la complicité de Yoriko, tous les jours, je fais semblant d’aller dormir mais en fait, on est dans la salle d’entraînement et je l’aide à maîtriser le sabre.
  • Tu entraînes Yoriko ? fit Izumi. Oh, merci mon Dieu !
  • Tu crois en Dieu, toi, maintenant ? ironisa le Duc.
  • Te fous pas de moi, toi aussi, tu as cru qu’elle était…
  • Vous m’avez crue morte, je suis désolée, je sais pas ce qui s’est passé mais j’ai eu du bol.
  • Plus que tu ne crois, si tu savais, mais à mon avis c’est pas fini, conclut Mick.
  • Explique-toi, qu’est-ce qui se passe et pourquoi le Duc est là ?
  • Quelqu’un veut te tuer ! Et lui, il en a entendu parler alors il a rappliqué pour te sauver.
  • Si j’avais été dans ma chambre on peut dire que sa mission était loupée !
  • Je sais Kaori, désolé, mais maintenant, on vous lâche plus, décida le Duc.
  • Et je peux savoir qui veut me tuer ?
  • L’Union Teope.
  • Quoi ? Et comment ils ont su que j’étais là ?
  • A mon avis, quelqu’un leur a dit.
  • Un traître parmi mes hommes, pourtant j’ai leur loyauté, fit Izumi perplexe.
  • Tiens, j’aurais juré que t’allais dire que c’était moi, fit le Duc.
  • Tu ne trahirais pas ta chair, je le sais.
  • Bon, moi je vais appeler du renfort, parce que là, on est dans la mouise, perdus en pleine cambrousse, avec sûrement un traître parmi nous et une bande de mercenaires qui veut nous zigouiller, décréta Mick.
  • Je sens que Ryô va adorer apprendre ça, fit Kaori. Passe-moi le téléphone, ça passera mieux si c’est moi qui lui dis.
  • Le téléphone ! Tu parles de celui qui était dans ta chambre ? Ah mon avis, il en reste pas grand-chose.
  • Dites-moi, que vous avez autre chose pour communiquer ? demanda Kaori en se tournant vers Izumi.
  • J’en ai un autre dans mon bureau, rassurez-vous.
  • Je voudrais pas gâcher votre joie, mais ce serait pas ton bureau que je vois fumer là-bas ?
  • Bon sang, grimaça Izumi en voyant son bureau en feu, ils ont pensé à tout, j’ai bien peur qu’on ait plus de moyen pour communiquer avec l’extérieur.
  • Y a pas à dire, ce sont des pros, reconnut Mick tout en remettant la puce dans son portable personnel. Et bien sûr, dans ce trou perdu, ça passe pas, bon ben y a plus qu’à attendre…
  • Attendre quoi ? demanda Kaori, qu’ils nous attaquent ?
  • Plutôt qu’Umibozu et Ryô rappliquent.
  • Et pourquoi ils feraient ça ? Tu peux communiquer par la pensée avec ton jumeau japonais peut-être ? 
  • Mais non, Kaori chérie, j’appelle Falcon tous les jours à 17 heures pour lui dire si tout va bien depuis qu’on a eu vent d’une attaque ; quand il verra que je ne donne pas signe de vie, il va aller prévenir Ryô et ils vont venir avec la cavalerie.
  • J’espère que tu as raison, en attendant, préparons-nous, on se sait pas si on pourra attendre leur arrivée, conclut Kaori.

ShanInXYZ  (06.11.2022 à 17:18)
Message édité : 06.11.2022 à 17:37

Chapitre 32

 

Cela faisait maintenant quelques minutes que Miki voyait son mari devenir peu à peu soucieux, il lui avait demandé plusieurs fois l’heure alors qu’il ne le faisait jamais et n’arrêtait pas de se tourner vers le téléphone. Peut-être avait-il un souci, sans doute dû aux appels qu’il recevait tous les jours à la même heure et pour lesquels à chaque fois il lui disait que c’était un faux numéro ? Elle allait lui demander ce qu’il se passait quand il lui demanda à nouveau l’heure.

 

  • Depuis quand as-tu besoin de moi pour connaître l’heure ? La pendule n’est pas en panne, il est dix-sept heures bien passées, il est même presque la demie et je ne comprends pas pourquoi tu agis de la sorte !
  • Je dois sortir, je reviens.
  • Tu vas où ?
  • Je t’expliquerai...

 

Pendant ce temps-là, Ryô se dirigeait vers la porte afin de voir qui venait le déranger pendant qu’il feuilletait un magazine très culturel. Il marqua un temps de surprise en découvrant qui se trouvait sur le pas de la porte.

 

  • J’ai comme une impression de déjà-vu, pas toi ?
  • Sauf que cette fois je n’ai pas vu passer de massue ! sourit John.
  • Ce n’est pas que je ne sois pas content de te voir mais que me vaut cette visite ?
  • Eh bien comme tu le sais, après vos préparatifs pour Kaori, j’ai décidé de rentrer à Londres, je me suis dit qu’un Anglais au milieu de votre bande ça attirerait trop l’attention.
  • T’as pas tort, mais tu seras toujours le bienvenu, frangin, à condition que l’autre soit pas dans les parages !
  • C’est pourtant pour ça que je suis là.
  • Ne me dis pas qu’il est revenu ?!
  • Je crois qu’il n’est jamais parti.
  • Quoi ?!
  • Je pensais le trouver à la maison en rentrant, à se lamenter sur le fait qu’il s’était fait jeter par son fils et il n’était pas là. Et j’aimerais autant te dire que Mickael en a franchement marre de jouer son rôle.
  • Et aucun de vous n’a une idée d’où il se trouve ?
  • Il y a quelques jours, je t’aurais dit non, mais depuis je suis sûr qu’il est resté ici.
  • Et pourquoi ?
  • Parce qu’il m’a appelé pour rouspéter que mon GPS ne marchait pas.
  • Ton GPS ?!
  • Oui, il adore me piquer mes gadgets si ça peut lui être utile et il m’appelle souvent car il ne sait pas les faire marcher.
  • Je vois…
  • Bref, il m’a appelé en me disant qu’il cherchait la baraque d’Izumi.
  • Ne me dis pas qu’il est parti là-bas ?!
  • Je ne te le dirai pas, mais j’ai préféré venir te prévenir…
  • Il m’énerve, je le fous dehors et il continue ses conneries !
  • Ce n’est pas que je veuille le défendre mais il m’a vaguement parlé d’un danger.
  • Tu parles, un prétexte…
  • Entre nous, je le connais assez et je ne pense pas qu’il risquerait sa peau en se pointant chez sa belle-sœur qui le déteste s’il n’avait pas une bonne raison.
  • Et il en a une, ajouta le nouvel arrivant.
  • Tiens, tête de poulpe, qu’est ce qui t’amène ?
  • La même chose que lui, fit Umibozu en indiquant John de la tête.
  • Tu peux être plus clair ?
  • Ton père s’est pointé au domaine et il s’est allié à ta cousine pour protéger Kaori.
  • D’où tu sors ça ?
  • De Mick, il les a chopés alors il a décidé de les surveiller et il m’a appelé pour vérifier les infos de ton père.
  • Et il s’agit de quoi ?
  • Des mercenaires à la solde de l’Union Teope avec un contrat sur la tête de la compagne de leur pire ennemi.
  • Kaori, mais pourquoi vous m’avez rien dit ?!!!
  • J’ai bien eu des infos sur l’arrivée d’un groupe mais aucune confirmation que tu étais visé ; Mick a eu peur que ce soit un piège et que tu les mènes à la planque alors il m’a dit de me taire.
  • Il n’avait pas tort mais qui nous dit qu’ils n’ont pas attaqué ?
  • Pas jusqu’à aujourd’hui…
  • Comment tu le sais ?
  • Mick m’appelle tous les jours et…
  • Il a pas appelé, merde ! Et on fait comment pour savoir ce qui se passe ?
  • J’ai une idée fit John en sortant son ordinateur portable, j’ai accès à un satellite qui peut nous montrer ce qui se passe à l’endroit que l’on veut pour peu qu’on ait un moyen de détecter quelqu’un sur place.
  • Kaori a toujours un système de repérage sur ses vêtements.
  • Et j’en ai mis un dans le téléphone de mon père, enfin notre père.
  • Donc tu peux les localiser et voir ce qui se passe là-bas ?
  • Oui, quelques réglages et nous aurons les images en direct.

 

Au bout de quelques instants et après quelques manipulations, une image apparut sur l’écran, on voyait un grand domaine et une maison assez imposante. Ryô se concentra sur l’écran et expliqua que ça ressemblait à la description de Kaori puis il fronça les sourcils avant de demander à John de zoomer car il venait d’apercevoir quelque chose qui ne lui plaisait pas trop.

 

John s’exécuta et ne put s’empêcher de sortir un « Oh my God » en voyant l’image. Falcon s’approcha en demandant ce qu’il se passait devant le silence des deux autres et Ryô répondit que ce qu’il craignait était arrivé. L’une des ailes de la bâtisse était partie en fumée, pour eux il était évident qu’il s’agissait d’une explosion et que c’était récent.

 

  • Ils ont déjà attaqué, qu’est-ce qu’on fait ? fit John.
  • On y va, quelle question !
  • Ce n’est pas à côté, dit Umibozu, on va mettre des heures.
  • Je peux vous trouver un avion rapide, fit soudain une voix provenant de la porte.
  • Saeko, qu’est-ce que tu fiches ici ?
  • C’est moi qui l’ai appelée, fit Miki qui apparut à son tour, je me doutais qu’il se passait quelque chose.
  • T’es d’une discrétion à toute épreuve, toi, fit Ryô à Falcon.
  • Ryô, ce n’est pas le moment, fit Saeko, alors cet avion ?
  • Tu peux me dire où tu vas nous dégotter ça ?
  • Ça sert d’être la fille du préfet, j’ai des contacts au ministère de la Défense.
  • Quelqu’un n’aurait-il pas oublié un truc ? fit soudain Umibozu.
  • Quoi ? firent-ils tous en chœur.
  • Ce crétin-là a peur des avions, dit-il en montrant Ryô.
  • T’inquiète, j’en fais mon affaire, prépare le matériel, j’arrive, annonça-t-il en se dirigeant vers la salle de bains.

 

Il regarda fixement le miroir et se concentra de toutes ses forces ; si quelqu’un pouvait l’aider sur ce coup-là, il était au plus profond de lui et il fallait qu’il arrive à le réveiller.

 

  • Alex, fit-il en s’adressant au miroir, je sais que tu es là au fond de moi, j’ai besoin de toi, Kaori et Catherine sont en danger, aide-moi.
  • Ryô, l’appela Miki quelques secondes plus tard, tout va bien ?
  • Parfaitement bien, répondit-il en sortant de la pièce.
  • Tu es sûr ? Je t’ai entendu parler.
  • Sans importance, allez on y va !
  • Très bien, se résigna-t-elle en le suivant jusqu’au salon.
  • Je pense avoir pris tout ce qu’il fallait mais si tu veux jeter un dernier coup d’oeil, lui proposa Umibozu tandis qu’ils descendaient tous au sous-sol.
  • Voyons voir, fit Ryô en pénétrant dans l’armurerie.

 

Il prit plus de balles pour son arme puis jeta un regard circulaire à la pièce, voulant être sûr qu’il n’oubliait rien. Il s’arrêta net sur un coffret en bois qu’une certaine personne de sa famille avait sans doute oublié quand il l’avait mis à la porte. Il l’ouvrit, sortit un des fleurets, fit quelques mouvements de passe d’arme avant de tout ranger et de prendre le coffret avec lui. Ses amis le regardaient curieusement.

 

  • Je croyais que tu ne savais pas t’en servir de ces machins ? s’étonna Falcon.
  • Moi non plus, faut croire que j’apprends vite, rétorqua Ryô avec un sourire étrange.
  • L’avion nous attend, les interrompit Saeko, tu es sûr que ça ira ?
  • Pourquoi il y aurait un problème ? fit-il d’un ton sûr.
  • Tu as l’air étrange, c’est peut-être ta phobie ? insista l’inspectrice.
  • De quoi tu parles ? Allez, on a assez perdu de temps ! Puis jetant un œil dans l’escalier à la recherche de son frère. John ? Tu peux venir avec nous ? Tes gadgets nous serons peut-être utiles comme la dernière fois.
  • Pas de problème, j’attrape mon matériel et on peut y aller.
  • Alors allons-y, je crois que ces dames attendent la cavalerie, annonça-t-il.

 

Ils quittèrent tous l’appartement et se dirigèrent vers un petit aéroport où les attendait un avion assez rapide pour les amener à bon port dans les plus brefs délais.

 

Arrivés à l’avion, Saeko, Miki et Falcon appréhendaient le moment où Ryô se retrouverait face à sa phobie ; ils étaient sûrs que pour l’instant il faisait le fanfaron et qu’il allait craquer d’un instant à l’autre. Quelle ne fût pas leur surprise quand ils le virent grimper dans l’appareil par l’échelle d’accès sans sourciller. Falcon attrapa Miki par le bras pour lui parler.

 

  • Qu’est-ce qu’il fichait dans la salle de bains ? Tu as vu ce qu’il faisait ? Il a avalé quelque chose ?
  • Je n’ai rien vu, mais je l’ai entendu parler, apparemment il parlait tout seul, je me suis même demandé s’il n’avait pas tenté de s’hypnotiser car il avait un drôle de lueur dans le regard mais c’est plutôt mon rayon ce genre de choses, il m’aurait demandé, tu ne penses pas ?
  • Effectivement, mais il est bizarre, on ne me l’ôtera pas de la tête, restons sur nos gardes.

 

Ils rejoignirent le reste de la troupe d’assaut « made in Shinjuku » dans l’avion et l’appareil décolla avec John aux commandes ; au départ, un pilote les attendait mais Ryô avait insisté pour que personne d’autre que des membres de leur groupe ne soit présent, il y avait sûrement des traîtres quelque part, donc ce n’est pas la peine d’offrir des possibilités à leurs ennemis. Une chance pour eux, le petit frère savait piloter.

 

Après une heure de vol, Saeko alla voir John pour voir comment ça se présentait. Il lui indiqua que d’après ce qu’il en savait, la propriété d’Izumi était assez vaste pour un atterrissage mais ils ne savaient pas si côté discrétion, la cavalerie serait ou non vite repérée. Elle alla en parler aux autres et Ryô dit proposa de sauter en parachute.

 

Falcon et Miki faillirent en tomber à la renverse. Qu’est-ce qui lui arrivait ?

 

  • Ne faites pas cette tête, c’est la solution la plus facile, on atterrit en douceur et on rejoint le domaine en toute discrétion, pendant ce temps, John atterrit plus loin et nous guide avec son matériel. Vous ne pensez pas que s’ils voient un avion se pointer, ils sont capables de nous descendre ?
  • Sur le principe je suis d’accord, mais tu vas faire comment ? intervint Umibozu, déjà c’est limite que tu sois dans cet appareil, d’ailleurs je me demande comment tu tiens. Tu peux m’expliquer comment tu vas sauter, car j’imagine que c’est une première pour toi vu ta phobie des avions ?
  • Ah ça ! J’ai vu des reportages à la télé ça devrait pas être bien compliqué. J’ai toujours été admiratif de cette invention.
  • Tu te fiches de moi c’est ça ?
  • Non, pourquoi je ferais ça ?
  • Parce que depuis qu’on est parti, je n’ai pas eu droit à une seule de tes blagues à la con et que ton comportement est bizarre !
  • Des blagues ? Je ne trouve pas le moment opportun.
  • Et je ne parle pas de ta façon de parler, il y a des loupés quand tu nous sors un langage châtié. Tu as pris quelque chose, c’est ça ?
  • Absolument rien !
  • Alors explique-toi, on te reconnait pas, intervint Miki.
  • D’accord, alors seulement pour vous rassurer, mais ne vous inquiétez pas, il n’y a pas d’effets secondaires. Je me suis juste souvenu que quand Kaori est partie en Europe, je suis allé la chercher en avion et sans aucun problème ; sur le coup je ne savais pas comment j’avais réussi ce miracle mais quand je l’ai retrouvée, Kaori m’a tout expliqué.
  • La force de l’amour, répondit Miki en souriant.
  • On peut le dire comme ça, un amour très fort qui nous lie depuis très longtemps et semble-t-il même à travers les âges, donc j’ai fait appel à toutes mes vies antérieures qui apparemment n’ont pas peur de voler et voilà le tour est joué.
  • Il est fou ! lâcha Umibozu.
  • Mais non, je ne suis pas fou, je ne peux pas vraiment t’expliquer, d’ailleurs je ne suis pas sûr que tu me croirais, disons que j’ai fait appel à un vieil ami qui lui n’a pas mes peurs.
  • Ton ami ne s’appellerait pas PCP ?
  • Tout de suite, tu vois le pire, non c’est plutôt spirituel.
  • Ou spiritueux, genre une bonne bouteille de whisky !
  • Très bien, tu ne veux pas comprendre, eh bien laisse tomber, le principal c’est que je sois opérationnel et que j’aille sauver Catherine.
  • Qui ça ?
  • Euh Kaori. Je me suis trompé, s’excusa-t-il avec un grand sourire.
  • Et après il veut nous faire croire qu’il a rien pris et qu’il est opérationnel !
  • Très bien, je vous le dis, là, tel que vous le voyez, Ryô est à moitié conscient car il m’a cédé la place pour aller sauver sa femme.
  • Cédé sa place ? Et vous êtes qui sans indiscrétion ? demanda Miki.
  • Lord Alexander Harrington, pour vous servir.
  • C’est son vrai nom ça, vous voulez dire qu’il a une double personnalité ? demanda Falcon.
  • Mais non, pas l’Alexander de maintenant, je suis son ancêtre, l’homme qui s’est fait assassiner il y a des siècles.
  • Le gars qui obsédait le Duc ? fit Miki.
  • Ah, il y en a au moins une qui suit !
  • Miki, je t’en prie ne rentre pas dans son jeu, il se fout carrément de nous !
  • Laisse-moi faire Umichou. Je vais lui parler tranquillement ; venez par ici, dit-elle en le prenant à part.
  • Oui, écoute un peu ta femme, conseilla Ryô en la suivant.
  • Que faisait Ryô dans la salle de bains tout à l’heure ?
  • Il m’a appelé, il savait que c’était grâce à moi qu’il avait atterri à Paris donc il a tenté la connexion et me voilà, mais il est toujours là, quand j’aurai rempli ma mission, je m’en irai. L’important est de sauver Kaori et c’est ce que nous voulons tous les deux, c’est pour cela que je l’aide.
  • Vous avez parlé de Catherine tout à l’heure ?
  • C’est Kaori, enfin à mon époque.
  • Et elle était quoi pour vous ?
  • La femme que j’aimais.
  • Je comprends mieux, vous êtes des âmes sœurs, Kaori et Ryô, Alex et Catherine, et cela à des générations différentes.
  • Enfin, j’ai bien cru que vous ne comprendriez jamais. Quoiqu’avec votre mari, ce n’est pas gagné. Il croit que je suis bourré ou drogué !
  • Je vais lui expliquer, mais reconnaissez que c’est dur à croire.
  • Certes, merci de votre compréhension, chère madame, dit-il en lui faisant le baisemain.

 

Miki était amusée par cette situation mais en même temps elle ne savait pas si elle devait essayer d’expliquer à son époux qu’ils avaient pour compagnon un homme décédé il y a des siècles. Elle fut vite interrompue dans sa réflexion quand John lança dans le haut-parleur qu’ils approchaient des terres des Tanaka et que c’était tellement grand qu’il pouvait aisément se poser à l’autre bout du domaine sans que la demeure principale se rende compte qu’il était autre chose qu’un vol commercial. Le plan de sauter en parachute était tout à fait réalisable également afin que notre équipe de secours puisse rejoindre leurs amis dans les plus brefs délais.

 

Tout le monde se prépara, ils étaient prêts à l’attaque mais qu’allaient-ils trouver en arrivant ? Sans plus se poser d’autres questions, chacun enfila un parachute. John ouvrit la porte de largage et ils sautèrent, Ryô en tête. La cavalerie arrivait par la voie des airs et plus d’un risquait d’avoir une surprise à cette arrivée.


ShanInXYZ  (13.11.2022 à 16:53)

Chapitre 33

 

Pendant ce temps au domaine, c’était l’état de siège. Izumi savait que la pomme était pourrie de l’intérieur mais elle avait d’autres priorités. Mick et le Duc la secondaient dans cette situation difficile, pourtant, elle devait reconnaître qu’ils étaient aussi insupportables l’un que l’autre mais en cas de danger, elle pouvait compter sur eux. Leur mission était la protection de Kaori et de coincer la taupe parmi eux. Elle se chargea de ses hommes tandis que les deux autres mettaient en place un plan de défense. Kaori n’était pas en reste et après avoir appris l’art du sabre à sa cousine, elle lui apprenait l’art de poser des pièges. Kazue s’occupait de prévoir de quoi soigner les blessés ; ce qui ne manquerait pas d’arriver malheureusement.

 

Izumi se fraya un chemin jusqu’aux restes de son bureau, elle ne pouvait certes pas téléphoner mais cela ne l’inquiétait pas puisque Mick lui avait certifié que la cavalerie débarquerait sous peu quand il ne donnerait pas de nouvelles. Puisqu’elle faisait confiance à son neveu pour arriver le plus vite possible, elle lui restait une chose importante à faire : découvrir qui avait trahi la famille. Elle parvint jusqu’à un pan de mur où était habilement dissimulé un coffre-fort. Ce dernier contenait une sorte de système de vidéo surveillance indépendant qui enregistrait tout ce qui se passait sur la propriété ; de cette manière, elle ne pourrait que découvrir qui avait tenté de tuer Kaori. Le traître avait pensé à faire brûler son bureau mais comme personne n’était au courant de cette surveillance vidéo, cette erreur allait lui coûter cher. 

 

Elle récupéra le disque dur et le dissimula dans ses vêtements. Quand elle rejoignit les autres, le Duc et Mick avaient presque transformé la maison en camp retranché. Si la menace venait de l’extérieur, ils pourraient les attendre de pied ferme. Par contre, s’il y avait une menace à l’intérieur, cela ne servirait à rien. Elle attira le Duc, Mick, Kaori, Kazue et Yoriko à l’écart.

 

  • On va maintenant savoir qui nous a planté un couteau dans le dos et s’en débarrasser.
  • Qu’est-ce que tu racontes Izumi ?
  • J’ai le moyen d’identifier notre traître, il me suffit d’un ordinateur pour pouvoir visionner le système de surveillance.
  • Un système de surveillance ? demanda Yoriko, étonnée.
  • Eh oui, ma fille, ils pensaient que faire sauter mon bureau suffirait à nous mettre dans l’embarras mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire ! Et celui qui nous a trahis va le regretter amèrement !
  • Je suis d’accord avec toi Izumi, approuva le Duc. Qui a un ordinateur de libre ?
  • Il y a celui de Yoriko, je pense que l’on pourra s’en servir, répondit Izumi. Donc pendant que je mène mon enquête vous gérez les hommes comme si de rien n’était, il ne faut pas que le traitre se doute qu’on a un moyen de l’identifier.
  • Ils vont se demander pourquoi tu ne prends pas les commandes, remarqua le Duc, c’est ton clan.
  • J’y ai pensé donc notre chère Kaori va nous simuler un malaise par rapport au bébé, ce qui nous permettra de l’accompagner dans la chambre de Yoriko.
  • Simuler un malaise ? Franchement je suis en pleine forme, ils viennent tous de me voir poser des pièges, objecta Kaori.
  • Justement, tu as présumé de tes forces et tu tombes dans les pommes, ajouta Kazue, pas le choix.
  • Très bien, mais je vous préviens je suis une piètre comédienne, rétorqua Kaori.
  • T’inquiète, tu hurles, ça tu sais le faire, tu te tiens le ventre et tu te mets à genoux, je m’occupe du reste, ils vont tout gober ! fit Kazue avec un sourire malicieux. 
  • Elle a de l’idée notre infirmière ! acquiesça Izumi en souriant.

 

Un hurlement retentissant perça soudain le calme du domaine ; le Duc raconta après, qu’il avait même cru qu’un des hommes d’Izumi faisait une crise cardiaque. Tous découvrirent que l’invitée de la patronne se trouvait mal et elle fut amenée dans une chambre afin de se reposer.

 

Une fois dans la chambre, Kaori s’installa dans un coin et se mit à affuter son sabre, prête à fendre en deux le premier qui essaierait de venir voir ce qui se passait dans cette pièce. Yoriko récupéra son ordinateur portable et Izumi y brancha le disque dur qu’elle avait récupéré. Elle visionna toutes les vidéos qui concernaient l’aile du bâtiment qui avait explosé ; elle vit Kaori sortir en douce avec Yoriko, elle vit l’explosion mais personne qui s’approchait du bâtiment.

 

  • Vous êtes sûre que l’explosion venait de l’intérieur ? demanda soudain Kaori.
  • C’est ce qu’on a supposé mais je me pose des questions maintenant. C’est bizarre, on dirait qu’il y a eu un impact comme s’ils avaient balancé un missile ou un truc du genre mais comment auraient-ils pu savoir où vous étiez dans le bâtiment ?
  • Le téléphone ! fit Kaori.
  • Comment ça ?
  • Le téléphone satellite que vous m’avez prêté, vous vous souvenez, il nous rappelait quelque chose. A mon avis votre fournisseur a un moyen de décoder les communications et il les a vendues.
  • Comment aurait-il su que vous étiez là ?
  • Ce petit malin doit-être un fichu curieux, il doit enregistrer toutes les conversations de ses clients et quand il a compris que ce que cherchait l’un de ses clients était sur une des lignes qu’il écoutait, il a donc vu un moyen de se faire un paquet d’argent.
  • Tu crois vraiment que c’est ça ? la questionna Kazue.
  • Je ne mettrais pas ma main au feu, mais demande son avis à Mick et on verra ; il est mieux placé que moi côté technologie, mais mon instinct me dit que j’ai raison.
  • Et ton instinct ne t’a jamais trompé ma belle, fit Mick qui venait de pénétrer dans la pièce. Je venais voir où vous en étiez de vos investigations et j’ai eu le plaisir de voir que notre chère Kaori fait attention à ce que je raconte quand je parle technique, ça fait plaisir, y en a au moins une qui suit et qui réfléchit !
  • Mon bureau est donc parti en fumée pour la même raison, parce qu’il y avait l’autre téléphone dedans.
  • Fort heureusement il n’était pas dans votre poche sinon vous ne seriez plus là ! Ensuite ils ont dû s’en prendre aux relais téléphoniques les plus proches et nous voilà coupés du monde.
  • Il n’y a donc pas de traître ? demanda Izumi.
  • Si, dans le réseau téléphonique mais on l’attrapera plus tard ; pour l’instant je pense qu’on est tranquille, enfin du point de vue interne de notre situation. Je ne peux pas deviner ce que prépare nos nouveaux amis à l’extérieur ; espérons que la cavalerie ne tardera pas trop, mais on est quand même bien prêt à faire face, on a de quoi tenir en attendant.
  • J’espère qu’ils ne vont pas trop tarder quand même, ça fait presqu’une journée qu’on a perdu un morceau de ma maison sans compter mon bureau !
  • T’inquiète pas Izumi, mon fils est une tête de mule mais on peut compter sur lui et j’ai dans l’idée que son petit frère sera de la partie.
  • Ah, tu es là aussi vieille carne, qu’est-ce que tu racontes encore comme âneries ? 
  • Arrête Izumi, tu ne crois pas qu’on pourrait faire une trêve juste pour l’instant ?
  • Si tu le dis, continue tes blablas !
  • Je pense qu’il y a des chances pour que John soit allé prévenir son frère bien avant que nous soyons attaqués…
  • Et pourquoi il aurait fait ça ?
  • Parce qu’il savait que je venais là et qu’il l’a sûrement prévenu !
  • T’avais qu’à passer le tambour tant que tu y étais !
  • Mais non, je l’ai appelé car j’étais perdu et...
  • C’est vrai Mère, intervint Yoriko, quand je l’ai trouvé, il était en train de se faire envoyer sur les roses au téléphone. Et il a dit à son interlocuteur, un truc du genre que son frère déteignait sur lui.
  • Vous savez vous faire des amis, vous ! fit Mick en éclatant de rire. Et encore, là, il s’agit de votre famille, je n’ose même pas imaginer avec de parfaits étrangers !
  • Si cela vous permet de vous détendre un peu, allez-y, mais je vous rappelle qu’on est en plein siège.
  • Vous rigolez, c’est rien, j’ai vu pire et les autres dehors je n’aimerais pas être à leur place quand vont débarquer Ryô, Falcon et toute la clique, j’aime autant vous dire qu’on va le savoir de suite et ça va pas faire un pli !
  • Si vous le dites, répondit Izumi. Bon maintenant on fait quoi, on attend en se tournant les pouces ?
  • C’est vrai que ce n’est pas très intéressant, rajouta Kaori.
  • Toi, tu ne bouges pas, c’est après toi qu’ils en ont, fit Izumi.
  • Eh, vous n’allez pas me laisser enfermée sous prétexte qu’il y a trois crétins dehors qui veulent me tuer, je sais me défendre !
  • Malheureuse, la grossesse vous a rendu folle ou quoi ?! s’exclama le Duc.
  • Retenez-moi ou je le coupe en rondelles ! grogna l’intéressée en se levant, l’épée prête à découper le duc façon émincé.
  • Kaori, calme-toi fit Kazue, pense au bébé.
  • Il va très bien le bébé, mais je te jure que ce zigoto va regretter de m’avoir traitée de folle !
  • Je m’excuse, mais vous êtes enceinte et vous entendre parler de vous battre m’a paru un peu déconsidéré. J’avoue que visiblement vous êtes en état de me pourfendre d’un coup de sabre sans problème, donc vos ennemis potentiels n’ont plus qu’à faire leur prière, je les plaindrais presque !
  • Excuses acceptées, fit Kaori en rengainant son arme, mais méfiez-vous avec les hormones je suis encore plus de mauvaise humeur !
  • Je m’en rends compte, je m’en rends compte dit-il tout en quittant la pièce sous le prétexte d’aller encore vérifier quelque chose que personne ne comprit, vu la vitesse avec laquelle il quitta le bâtiment.
  • J’adore ça, fit Izumi avec un grand sourire, tu es la seule à lui ficher une trouille pareille !
  • Il a déjà testé ma patience, mal lui en a pris, donc il se méfie.
  • Il s’inquiète, ajouta Yoriko, il semble sincère, enfin je crois.
  • Oh, il l’est ma chérie, mais il n’a pas l’art et la manière de l’exprimer correctement.
  • Si tu le dis Mère, fit Yoriko qui était tout de même embêtée car on lui avait dit que Kaori était en danger et même si elle voyait bien qu’elle était capable de se défendre, on lui avait confié une mission, la sauver et le grand père devait être son allié. Elle se trouvait bien embêtée par la situation car réunir les deux au même endroit semblait impossible car ils s’entendaient comme chien et chat.
  • Va le surveiller si cela t’inquiète, qui sait ce qu’il pourrait inventer, conseilla Izumi à sa fille. Après tout, tu t’étais alliée avec lui pour protéger Kaori, peut-être vaut-il mieux que tu le gardes à l’œil.
  • Oui mère, je crois que c’est préférable, acquiesça Yoriko en filant aussitôt à la recherche du Duc.

 

Elle ne se le fit pas dire deux fois et partit à la poursuite du Duc. Le problème fut de le trouver. Elle venait de faire le tour de la maison et des jardins au moins cinq ou six fois quand elle le repéra ; il était juché sur un arbre et gesticulait dans tous les sens. Quand elle l’interpella pour lui demander ce qu’il faisait, il fut tellement surpris qu’il tomba en arrière. Elle ferma les yeux craignant d’avoir provoqué un terrible accident pour celui qui était censé l’aider ; elle se voyait déjà en train d’expliquer à sa mère qu’il était mort parce qu’elle lui avait fait peur alors qu’il était sur un arbre. Elle en était là de ses réflexions quand elle entendit un « plouf » ; elle ouvrit les yeux et découvrit qu’il était heureusement tombé dans la petite mare qui se trouvait près de l’arbre. Il sortit de là avec un nénuphar pour couvre-chef, en pestant contre un canard qui le prenait pour un perchoir et qui refusait de quitter son épaule !

 

Devant l’allure du Duc, Yoriko ne put s’empêcher d’éclater de rire, ce qui attira vite l’attention des autres membres du clan qui se mirent à rire également en voyant cet individu bizarre en train d’insulter un canard. Izumi jeta un œil par la fenêtre se demandant ce qui pouvait se passer pour que tout le monde se mette à rire en plein situation de crise et quand elle en comprit la cause, elle ferma la fenêtre en souriant ; elle aurait dû se douter qu’il n’y avait que ce fichu Anglais pour se mettre dans une situation pareille et elle ne voulait même pas chercher à savoir le pourquoi du comment de la situation.

 

  • Au lieu de rire, vous feriez mieux de m’aider ! fit le Duc, à l’attention de Yoriko.
  • Excusez-moi, mais quelle idée de grimper dans un arbre au risque de tomber, ce qui vous est d’ailleurs arrivé.
  • Ce n’était pas pour m’amuser figurez-vous et encore moins pour amuser la galerie !
  • Que faisiez-vous donc dans ce cas ?
  • J’ai l’ouïe fine, mademoiselle la moqueuse !
  • Et alors ? fit Yoriko qui ne comprenait rien.
  • Je voulais vérifier si je pouvais voir ce qu’il me semblait avoir entendu.
  • Du haut de cet arbre et sans jumelles ?
  • J’ai un œil de lynx, dit-il en bombant le torse.
  • Et alors quel est votre verdict, Monsieur Œil de lynx à l’ouïe fine ?
  • Je pense que nos attaquants ne vont pas tarder à se réveiller car j’ai pu entendre plusieurs bruits d’armes qu’on préparait ; ils sont assez éloignés donc nous avons du temps et heureusement en observant tout cela j’ai remarqué un avion au loin, il virait comme s’il voulait éviter de se faire remarquer, ce qui me fait espérer que c’est la cavalerie tant attendue.
  • Et vous avez vu tout ça depuis le haut d’un arbre ? Vous vous fichez de moi ?
  • Absolument pas, j’ai de l’entraînement, j’ai appris à percevoir des choses qu’un humain normal ne pourrait pas détecter, c’est une technique d’anciens Indiens d’Amérique, j’y ai été initié lors d’une mission par un vieux chamane qui possédait ce don particulier.
  • Si vous le dites, alors on fait quoi, on annonce la bonne nouvelle et on vous laisse vous ridiculiser ou on attend de voir ?
  • Jeune ignorante, moquez-vous, mais on verra bien qui avait raison ! dit-il d’un ton théâtral avant de s’éloigner tout en essayant de se débarrasser de ce canard qui ne voulait pas le lâcher.

 

Mick rigolait dans un coin en observant la scène. Il avait des doutes quant aux racontars un peu farfelus du vieil espion, il se demandait d’où il tirait une imagination pareille pour débiter autant d’âneries. Mais lui aussi avait perçu quelque chose et il croisait les doigts pour que ce vieux fou dise un peu vrai car effectivement des auras menaçantes étaient en approche du domaine donc si la cavalerie était en approche ça le rassurerait aussi.


ShanInXYZ  (20.11.2022 à 16:30)
Message édité : 20.11.2022 à 16:31

Chapitre 34

 

La journée s’était achevée et toujours pas de signe des attaquants, ou des secours. Mick commençait à trouver le temps long et cela l’inquiétait. Voyant la nuit arriver, il avait un mauvais pressentiment et il n’avait pas tort.

 

Soudain, toutes les lumières du domaine s’éteignirent, ce fut le black-out total. Après les liaisons de communication, ce fut l’électricité.

 

Tout le monde comprit que l’attaque était imminente. L’ennemi voulait profiter de l’obscurité.

 

Izumi envoya quelques hommes pour allumer toutes les torches prévues à cet effet, afin que la lumière soit leur alliée de nouveau ; il y avait des risques car cela provoquait une dispersion des troupes mais elle n’avait pas le choix.

 

  • Maintenant, nous n’avons plus qu’à attendre de voir ce qu’ils ont décidé de faire, fit Mick.

 

A peine avait-il dit cela qu’un mur explosa. Ce fut le commencement, ils étaient tous sur le pied de guerre.

 

  • Ils débarquent, tout le monde à son poste ! cria Izumi, faites de votre mieux et surtout ne les laissez pas s’approcher de Kaori !
  • Je peux me défendre ! protesta l’intéressée. 
  • C’est vrai mais on ne sait jamais, tu es leur cible, lui répondit Mick, donc la priorité c’est de te protéger.

 

Les assaillants s’introduisaient par petits groupes. Certains furent neutralisés, d’autres continuaient d’avancer. A cause des explosions et des gaz fumigènes, il était difficile de voir grand-chose.

 

A un moment, Kaori entendit Mick l’appeler : un mur venait de s’écrouler entre eux. Elle lui cria de continuer, qu’elle n’était pas seule et qu’ils se retrouveraient plus tard.

 

Elle était la cible, mais Kaori les attendait de pied ferme, accompagnée du Duc et de Yoriko. Séparés des autres par les combats ils restaient tous les trois.

 

  • S’ils croient que je vais me laisser avoir comme ça ils se mettent le doigt dans l’œil !

 

Pendant ce temps, Ryô et les autres qui étaient bel et bien arrivés, marchaient droit sur la propriété et avaient assisté au son et lumière provoqué par le combat. Ils pressèrent le pas pour aller prêter main forte à leurs amis.

 

En chemin, ils tombèrent sur des factions restées en arrière, prêtes à attaquer en deuxième salve ; ils n’eurent même pas le temps de voir ce qui leur tombait dessus et furent neutralisés en deux temps trois mouvements.

 

Falcon faisait place nette sur son chemin sans faire dans la dentelle à l’aide de son bazooka. Ryô, Saeko et Miki n’étaient pas en reste pour la castagne. Ils avaient l’avantage d’avoir un guide qui leur indiquait où se trouvaient les groupes en attente car John détectait les zones de chaleur grâce à son ordinateur.

 

Autant dire que l’ennemi n’avait vraiment pas de chance d’avoir affaire à des combattants hors du commun, ils n’avaient même pas le temps de se défendre qu’ils étaient neutralisés. En plus, ils avaient commis la grosse erreur de vouloir s’en prendre à la moitié de City Hunter et en le faisant, ils avaient signé leur arrêt de mort.

 

Dans la maison, un groupe d’hommes parvint jusqu’à Kaori. Elle se défendait comme une lionne aidée de ses deux acolytes. Ils arrivèrent à se débarrasser de leurs attaquants mais le combat déclencha les contractions.

 

  • Oh non, pas maintenant ! gémit Kaori en se pliant en deux.

 

Le Duc attrapa Kaori en lui demandant de lui faire confiance. Elle n’avait pas trop le choix, elle souffrait le martyre. Le bébé arrivait et il avait mal choisi son moment.

 

Il fallait éloigner Kaori de la maison et rapidement ; il regarda Yoriko et lui dit qu’ils allaient tenter de rejoindre la cachette qu’elle lui avait trouvée quand il était arrivé. Yoriko comprit ce qu’il voulait dire et prit la tête pour parer toute attaque pendant que le Duc aidait Kaori à se déplacer.

 

  • Saeba Junior arrive et il est hors de question qu’il lui arrive le moindre mal, fit le Duc.

 

Entre-temps, Ryô et les autres avaient rejoint Mick et Izumi. A partir de ce moment, les assaillants eurent fort à faire, ils se trouvaient face à une équipe de choc, beaucoup périrent et les rares survivants ne tardèrent pas à battre en retraite mais ils cherchaient toujours Kaori.

 

C’est à ce moment-là que Mick fit mention de la disparition de Kaori. Personne ne l’avait revue depuis qu’ils avaient été séparés. Où pouvait-elle être ? Ryô commença à s’inquiéter et à se demander si elle n’avait pas été enlevée. Il était loin de se douter de ce qui se passait en réalité.

 

Le trio avait réussi à rejoindre la vieille maison du garde-chasse ; Kaori souffrait mais restait courageuse, elle savait qu’elle devait taire sa douleur pour sauver sa vie et celle de son enfant. Le Duc la rassura, il savait quoi faire, il l’avait déjà fait et personne ne ferait de mal à son futur héritier.

 

  • Vous avez de la chance que je ne sois pas en état sinon je vous en donnerais moi des histoires d’héritier à la noix !
  • C’est bien ma jolie, garde ce caractère, ça t’aidera dans ce qui va suivre, lui conseilla le Duc.
  • Vous m’énervez exprès ?!
  • Bien sûr, tu vas affronter le plus dur combat de ta vie, je te veux d’attaque !
  • J’hésite entre vous tuer et vous embrasser, maugréa Kaori en se retenant de rire face à cet énergumène qui faisait tout pour la sauver, elle et son enfant. 

 

Yoriko se tourna en souriant devant cette scène incongrue puis retourna à sa garde, sabre en mains devant la porte, prête à défendre sa cousine.

 

Ennemis et amis les cherchaient. Qui les trouverait en premier ?

 

L’accouchement s’avéra difficile, Kaori était épuisée mais elle tenait bon, elle n’avait pas le choix.

 

Heureusement, le Duc se débrouillait comme un professionnel, il gérait complètement la situation. Au dernier moment, il lui confia son arme pour s’occuper du bébé qui arrivait. Elle attrapa l’arme machinalement et poussa de toutes ses forces.

 

A cet instant, un des mercenaires sauta dans la maison par la fenêtre sans que Yoriko ne l’ait vu. Il avait découvert leur cachette et quand il vit l’enfant, il pointa son arme dans leur direction, s’apprêtant à tirer.

 

Une détonation retentit, un long silence s’ensuivit puis le cri d’un bébé. L’homme tomba à terre, une balle dans la tête.

 

  • Désolée, mon gars, mais on ne touche pas à mon bébé, compris ?! Avis aux amateurs, suivants !!!
  • Bien visé, je n’aurais pas fait mieux, la félicita le Duc. En tout cas ne t’inquiète pas, le bébé va bien.

 

Alertée par le coup de feu, toute la compagnie se précipita vers la cachette, Mick avait compris d’où cela venait en entendant la détonation.

 

Ryô défonça la porte pour entrer et se retrouva face à une Yoriko prête à le couper en deux.

 

  • Yoriko, tu peux le laisser passer, c’est le papa, on fera les présentations plus tard, l’arrêta le Duc.

 

Elle souffla et baissa son arme pendant que Ryô se précipitait vers sa femme.

 

  • Minute, mon grand, occupe-toi de cette adorable petite fille dont tu es le géniteur, le travail n’est pas fini pour moi, ni pour ta femme, continua le Duc.
  • De quoi ?! fit Ryô avant d’être interrompu par un cri.

 

En effet, Kaori venait de hurler, un deuxième enfant débarquait à son tour. Elle n’en revenait pas et que dire de la tête du papa qui avait un bébé dans les bras tandis qu’un autre pointait le bout de son nez ? Kazue poussa tout le monde pour aller aider le Duc dans sa tâche. 

 

Quelques instants plus tard, elle mettait un deuxième bébé dans les bras de Ryô. Il ne savait pas quoi dire mais il était soulagé de voir sa femme et ses enfants en vie et en bonne santé. Il se tourna vers Izumi et Mick et leur confia ses filles pour aller voir sa femme, elle était épuisée mais elle souriait, il l’embrassa fougueusement.

 

  • Ça va ma chérie ? J’ai eu une de ces trouilles !
  • Je parie que c’est l’arrivée du deuxième bébé qui t’as le plus foutu les jetons, intervint Mick.
  • MICK !!!! hurlèrent ensemble les deux nouveaux parents, avant de s’embrasser.
  • Oh, ça va, si on peut plus rigoler ! fit l’Américain d’un air vexé.

 

Yoriko de son côté, compris que sa mission était accomplie. Sans sa présence et celle du Duc, Kaori se serait retrouvée seule face à la situation et qui sait quel malheur aurait pu arriver.

 

Même sans prophétie, Ryô, de son côté, comprit la chance d’avoir son paternel dans le coin, il aurait pu perdre sa famille. Il serra Kaori dans ses bras tout en se promettant de se réconcilier avec ce vieux fou.

 

Izumi proposa de rentrer dans la demeure principale où l’on pourrait mieux s’occuper de ces petits anges et de leur maman ainsi que de soigner les blessés.

 

Puis elle confia la petite qu’elle tenait à Kazue pour aller donner des ordres à ses hommes afin de ratisser les alentours pour bien finir le ménage.

 

Saeko alerta John grâce à l’une des oreillettes qui les maintenait en contact avec lui.

 

  • Si vous voyez encore du monde alentour, merci de nous indiquer où, John, cela facilitera la tâche aux hommes d’Izumi.
  • Ils se sauvent, ils ont presque quitté le domaine, je crois que je ne vais pas tarder à les voir passer, sauf que j’avais prévu cette éventualité et ils n’iront pas bien loin, je me suis occupé pendant que vous vous amusiez.
  • Je comprends, on t’envoie des renforts au cas où et après tu pourras nous rejoindre, proposa Mick qui avait piqué une des oreillettes. Au fait, bonne nouvelle, tu es tonton !
  • Quoi ? Oh, d’accord, à plus tard. J’ai hâte de voir ça.

 

Quelques minutes passèrent avant que tout le monde n’entende plusieurs détonations au loin. Les derniers combattants qui s’enfuyaient ventre à terre étaient tombés sur les pièges qu’avait disposés John.

 

Les hommes d’Izumi qui les pourchassaient ne purent que constater le massacre. Plus un seul ne tenait debout, on aurait dit qu’ils étaient passés sur un champ de mines.

 

Soudain, ils virent sortir un jeune homme des bois avec un sac à dos leur demandant si c’était la bonne direction pour la résidence d’Izumi. Les hommes le regardaient se demandant s’il était un ennemi qui avait échappé aux pièges mais si c’était le cas il devait être fou pour vouloir retourner à l’attaque après une bataille pareille.

 

Devant leur silence, l’homme insista pour qu’ils lui répondent.

 

  • Messieurs, serait-ce trop vous demander de m’accompagner jusqu’à la propriété, il paraît que je suis tonton et je voudrais bien voir mon neveu ou ma nièce, cet Américain ne me l’a pas dit, quel idiot !
  • Vous êtes de la famille ? osa l’un des hommes d’Izumi.
  • En effet mon brave, je suis le frère du nouveau papa et ne vous inquiétez pas, je pense que le problème ennemi est réglé. Vous leur avez tellement foutu la frousse, qu’ils se sont même pas méfiés en se sauvant, du coup, ils ont mis en marche mon petit feu d’artifice. J’espère que cela fera plaisir aux nouveaux parents ainsi qu’au bébé.

 

Les hommes d’Izumi éclatèrent de rire et repartirent en direction de la demeure d’Izumi accompagnés de John. Certains restèrent sur place pour bien vérifier que personne n’était passé à travers les mailles du filet mais c’était peu probable, décidemment les amis de Madame Izumi étaient particuliers !

 

Pendant ce temps, Ryô souleva Kaori dans ses bras et prit la direction de la maison. Mick et Kazue le devançaient avec un précieux chargement, deux jolies petites filles ; d’ailleurs, Mick demanda à Ryô, s’il pouvait en garder une. Il se prit une mini massue sur la tête car la propriétaire ne voulait pas qu’il lâche sa fille à cause du choc.

 

Tout le monde se dirigeait vers la maison. Le Duc regarda ce spectacle, tout remué, et Izumi l’attrapa par le coude, en lui disant :

 

  • Tu ne vas pas pleurer quand même, allez viens que je te paie un verre, tu l’as bien mérité, vieille canaille ! 
  • Tu as raison, en plus, faut bien fêter ça, non ? Je suis grand père et toi grande tata, ça change de vieille bique !!!

ShanInXYZ  (27.11.2022 à 17:49)
Message édité : 27.11.2022 à 17:51

Chapitre 35

 

La maison d’Izumi était dans un sale état mais il restait quand même une partie du bâtiment qui tenait debout. On y trouva une chambre pour la nouvelle maman et ses petites filles. Après avoir examiné les bébés et Kaori pour s’assurer que tout allait bien, Kazue la laissa tranquille pour aller aider à soigner les blessés.

 

Kaori était en train de penser à leur arrivée sur place et au visage réjoui de Miki en découvrant qu’elle était saine et sauve et qu’il n’y avait pas un mais deux bébés. Son amie était vraiment heureuse pour elle et lui avait dit qu’elle attendait avec impatience d’être présentée officiellement à ces deux petits anges.

 

C’est à cet instant que le nouveau papa rejoignit sa chère et tendre. Il s’approcha du lit et l’embrassa fougueusement, puis jeta un coup d’œil admiratif à sa progéniture. Elle ne put s’empêcher de lui demander par quel miracle il avait réussi à venir jusqu’ici aussi vite.

 

Il lui répondit que l’amour lui avait donné des ailes. Quand elle comprit qu’il parlait d’un avion et connaissant sa phobie, elle le regarda médusée ; il lui expliqua qu’un coup de main providentiel l’avait aidé.

 

Elle éclata de rire quand il lui expliqua pour Alexander puis qu’Umibozu avait cru qu’il avait pris du PCP ou avait picolé et qu’il avait dû tout expliquer à Miki pour qu’il lui fiche la paix.

 

Ensuite, il avait eu une sacrée trouille en débarquant ici et en découvrant qu’elle avait disparu mais il était trop heureux de la retrouver ainsi que leurs filles.

 

Elle lui sourit avant de l’embrasser à son tour. Elle aussi était soulagée de le savoir ici. Mais il remarqua son regard préoccupé.

 

  • Tu vas bien, ma chérie ? Tu es fatiguée ? Un souci ?
  • Je vais bien, ne t’inquiète pas, juste un détail qui me tracasse.
  • Laisse-moi deviner, les prénoms, c’est ça ?
  • En fait, oui, avoua-t-elle rougissante, tout le monde me les demande mais…
  • Tu n’avais pas prévu qu’elles seraient deux, dit-il en souriant. Tu sais, moi non plus, je ne m’y attendais pas, pourtant on nous avait prévenu de cette possibilité.
  • En plus, on voulait avoir la surprise, donc on n’a pas voulu savoir le sexe et…
  • Surprise, ce sont deux filles ! Je te comprends, j’avais pensé à des prénoms pour chaque possibilité, je suppose que toi aussi.
  • Oui, mais j’avais trouvé qu’un prénom de fille, je pensais que ce serait bien que notre fille s’appelle…
  • Rui, murmura Ryô avec un sourire.
  • Toi aussi ? s’étonna Kaori.
  • Un hommage à ma mère que je n’ai pas connue, oui c’est évident que j’y pensais et je vois que je n’étais pas le seul. Les grands esprits se rencontrent comme on dit !
  • Oui mais…
  • Mais quoi, on a déjà un prénom, on va bien en trouver un autre, ou alors on les appelle Rui n°1 et n°2 !
  • Idiot !
  • Ou alors on en refile une à Mick et il se démerde avec le prénom !
  • Tu veux un coup de massue, espèce d’imbécile ?!
  • Je plaisante, je ne vais pas donner une de mes filles à ce type, il serait capable de la draguer !
  • Ryô ! Tu veux bien être sérieux un instant ?
  • Excuse-moi, mais après tout ce bazar et toutes ces émotions, je crois qu’il faut que je me défoule en déconnant, mais j’arrête je te promets, fit-il en déposant un doux baiser sur les lèvres de Kaori.
  • On ne peut pas dire à nos amis qu’on n’a qu’un seul prénom pour nos filles.
  • Attends, laisse-moi réfléchir, j’aurai bien une petite idée mais il faut que tu sois d’accord.
  • Laquelle ?
  • C’est en rapport avec mon père. Sans lui, qui sait ce qui te serait arrivé et aux filles aussi. Je sais bien que c’est un casse pied et qu’il t’en a fait voir mais je pense que ce serait une bonne chose de se réconcilier avec lui et on marquerait le coup avec un prénom qui lui rendrait hommage.
  • C’est une excellente idée, Ryô, j’espérais que tu te réconcilies avec lui et c’est vraiment une bonne idée que tu as eue.
  • Cela aurait été plus facile si nous avions eu un garçon et une fille, on aurait fait John et Rui mais là, ça coince un peu, on ne va pas appeler une de nos filles, John Junior 3ème du nom ! grimaça-t-il.
  • Ryô, tu m’avais promis d’arrêter !
  • Ça va, c’est une plaisanterie et je pense que j’ai trouvé, il me faut juste quelqu’un qui connaisse l’arbre généalogique pour être sûr de mon coup, expliqua-t-il à une Kaori qui ne comprenait rien.

 

A ce moment-là, on frappa à la porte, c’était Mick. Il criait à ses amis qu’il y avait un tonton qui venait d’arriver et qui avait hâte de voir son neveu ou sa nièce. Ryô et Kaori se regardèrent car cette andouille de Mick n’avait toujours rien dit à John Junior et apparemment cela l’amusait beaucoup. Ryô ouvrit la porte, attrapa son frère par le col et l’attira à l’intérieur avant de refermer la porte au nez de l’Américain qui partit en grognant qu’ils n’avaient aucun humour.

 

  • Je ne voulais pas vous déranger, fit aussitôt John, j’ai juste demandé si tout allait bien et ce fou furieux m’a traîné jusqu’ici !
  • Ne t’inquiète pas, lui répondit Kaori, tu peux venir voir tes nièces quand tu veux.
  • Mes nièces ? Il y a deux bébés, deux filles ? s’exclama John abasourdi.
  • Oui, c’est pour cela que ça amusait beaucoup l’autre crétin ! conclut Ryô.
  • Approche-toi, viens les voir, fit Kaori en lui montrant le berceau.
  • Elles sont magnifiques, je n’en reviens pas, vous le saviez ?
  • Non, ça a été la surprise pour nous aussi, avoua Ryô.
  • Elles vont bien, tout s’est bien passé ? demanda John.
  • Notre paternel s’y est pris comme un chef, il ne te l’a pas dit ? fit Ryô.
  • Papa, c’est lui qui a fait l’accouchement ? Non, je ne lui ai pas parlé, il aide Izumi avec les blessés.
  • Ça m’étonne qu’il n’ait pas passé le tambour pour avertir de son exploit, murmura Ryô.
  • Tu vas arrêter d’être mauvaise langue, Ryô Saeba ?! dit Kaori d’un ton sévère. Reconnais qu’il n’est pas tout à fait comme tu le croyais !
  • Il le racontera peut-être dans le journal de demain, rétorqua Ryô.
  • C’est possible, admit John en rigolant. Mais je pense qu’il est trop content pour l’instant pour y avoir pensé.
  • John, fit Ryô, si cela ne te dérange pas, j’aurais besoin de tes lumières.
  • Bien sûr, en quoi puis-je t’aider ?
  • Tu pourrais me dire comment s’appelait notre grand-mère ?
  • La mère de notre père ?
  • Oui, c’est d’elle que je veux parler. Il s’entendait bien avec elle ?
  • Il ne l’a pas beaucoup connue, elle est morte quand il était très jeune. Son père, le précédent Duc, l’a élevé à la dure. Je pense qu’elle lui a toujours manqué, il garde une photo d’elle en permanence dans son portefeuille et il y a un magnifique portrait dans son bureau.
  • C’est bien ce que je pensais, fit Ryô songeant à la souffrance de l’enfant qu’avait pu être son père. De plus, il avait remarqué la photo d’une femme qu’il ne connaissait pas dans le portefeuille de son père quand ce dernier leur avait fait voir celle de Rui.
  • Elle s’appelait Mary, c’est cela que tu voulais savoir ? lui demanda John
  • Oui, je pense que c’est un très beau prénom, qu’est-ce que tu en penses, ma chérie ? suggéra-t-il en se tournant vers Kaori.
  • Je le pense aussi, il sera parfait, répondit-elle avec un sourire.
  • Content d’avoir pu vous aider, même si je comprends pas trop comment, fit John avant de réaliser qu’il était dans une chambre avec deux petites filles qui venaient de naître et là il comprit qu’une de ces petites filles s’appellerait sûrement comme sa grand-mère et il fut touché par le geste que faisait son frère pour leur père.
  • Je te remercie pour ton aide, John, fit Ryô avec un clin d’œil.

 

On toqua de nouveau à la porte, Ryô grommela que c’était pire qu’un hall de gare tout en ouvrant la porte ; il se retrouva nez à nez avec toute la famille, celle de sang et celle de cœur. Ils avaient tous l’air impatient de souhaiter la bienvenue aux deux nouvelles venues de ce clan un peu particulier.

 

Ryô se tourna vers Kaori en souriant, cette dernière sourit également avant de leur dire d’entrer. Miki se précipita vers son amie et la serra dans ses bras. Puis suivie d’Umi, elle alla contempler les deux petites princesses qui dormaient paisiblement. Elle ne put s’empêcher de demander discrètement à son mari s’il lui ferait un cadeau comme celui-là un jour. Umi vira au rouge écrevisse et son crâne se mit à fumer quand Ryô l’interpella en lui disant qu’il lui indiquerait où s’adresser car on lui avait fait un prix : deux pour le prix d’une. Il se prit une mini massue sur la tête deux secondes après avoir sorti cette idiotie.

 

Kazue et Mick entrèrent à leur tour dans la chambre. Ce dernier donna une tape sur l’épaule de son ami pour le féliciter. Izumi et le Duc entrèrent en même temps, ils avaient l’air très émus et pour la première fois de leur vie, ils ne s’insultaient pas ! Saeko félicita les nouveaux parents, elle était très heureuse pour eux. Yoriko était toute contente et les embrassa chaleureusement.

 

Au bout d’un moment, la question du jour revint sur toutes les lèvres. Les parents allaient-ils enfin leur présenter leurs filles ? Ryô alla chercher une des petites pour la mettre dans les bras de Kaori et prit l’autre dans ses bras. Puis il s’assit auprès de sa femme et toussa un peu avant de prendra la parole.

 

  • Eh bien, je ne suis pas doué pour les discours mais je suis heureux et je pense que Kaori l’est tout autant que moi, de vous avoir tous ici. Vous êtes tous notre famille et votre présence lors de ce moment important pour nous est presque comme on l’aurait souhaité. On aurait préféré être chez nous, sans le raffut qui a précédé, mais comme tout s’est bien passé, ici ou ailleurs du moment que tout le monde aille bien c’est le principal ! On vous remercie tous pour tout ce que vous avez fait et particulièrement, mon père, je dois avouer que sans lui, on ne serait peut-être pas en train de célébrer cet instant ; heureusement qu’il était là pour sauver ma femme et mes filles. Bref, je vais m’arrêter là et Kaori et moi sommes heureux de vous présenter, Rui et Mary Saeba.
  • Rui et Mary, comme c’est joli ! déclara Miki, vous avez choisi ces prénoms par hasard ou il y a une raison ?
  • Rui était la mère de Ryô intervint Izumi, les larmes aux yeux…
  • Et Mary était ma mère fit le Duc, qui essayait de se retenir de pleurer. Merci, fit-il avant de s’éclipser.

 

Ryô confia Mary à Miki et partit à la suite de son père. Il le trouva assis près de l’étang. Il regardait les canards.

 

  • Tu ne vas pas pleurer, parce que je vais être emmerdé pour te parler. Comment te dire que tu seras toujours un membre important de ma famille et pas seulement parce que tu es mon père mais aussi parce que je l’ai choisi. Tu es un type bien, un peu chiant, mais t’es pas le seul parmi mes amis et je fais bien avec donc je ferais de même avec toi. Ces deux petites auront besoin d’un exemple de famille à peu près potable, donc un papy résistant, sur qui elles pourront compter, c’est ce qu’il leur faut.
  • Tu veux vraiment que je fasse partie de votre vie après toutes mes…. Bêtises ?!
  • Oublions les conneries, demain tu passeras dans le journal comme le grand-père modèle qui a sauvé sa famille.
  • Dans le journal ?!
  • Ah bon, t’avais pas prévu d’exposer tes exploits à la une ?
  • Sûrement pas, c’est un moment rien que pour moi et je le garde !
  • Merci d’avoir été là. Si j’ai toujours une famille c’est grâce à toi, fit Ryô en mettant une main sur son épaule.
  • Tu deviens gentil avec moi ?!
  • N’en profite pas trop, ça durera pas, je te connais, t’es insupportable ! Mais entre nous, je trouve ça plus marrant, la vie serait moins drôle sans nos prises de tête, surtout avec un phénomène dans ton genre !
  • On ne se refait pas et je suis sûr que mes petites filles m’adoreront comme baby-sitter.
  • Ça s’est sûr, elles ne risquent pas de s’ennuyer !
  • Merci, fit le Duc d’une voix émue.
  • Allez, viens, on va fêter ça avec les autres, en famille. Et ne me fous pas la honte en te mettant à chialer !

 

Tout le monde s’amusa, en oubliant presque que la moitié de la maison d’Izumi était en ruine. Le champagne coulait à flot, pour célébrer aussi bien le fait d’être tous en vie que la victoire et surtout la naissance des deux petites. Le Duc fit remarquer à Izumi qu’elle avait eu de la chance que sa cave n’ait pas subie de dégâts dans la bataille, ce qui aurait été dommage vu les grands crus qu’elle y cachait. La fête dura de longues heures et quand elle fut terminée, ils se promirent de se retrouver pour une fête en famille où tout le monde serait convié.

 

Quand Kaori fut en état de voyager, chacun repartit de son côté laissant Izumi avec ses hommes au beau milieu d’un chantier en rénovation.

 

Plusieurs mois plus tard, Kaori et Ryô qui avaient retrouvé leur chez soi, avaient organisé une fête pour la naissance de leurs filles.

Tous leurs amis étaient là. Mick et Kazue avaient juste à traverser la rue. Umichou et Miki se hâtèrent de fermer le café pour les rejoindre.

 

Izumi avait abandonné pour quelques jours ses travaux, elle était venue avec Yoriko, toute contente de découvrir la ville et de revoir ses cousins.

 

Le Duc avait fini par regagner son foyer, au grand soulagement de son fils aîné qui n’avait plus à le remplacer ; il était revenu avec toute sa famille, tout fier de présenter officiellement son fils retrouvé, sa belle-fille et ses petites filles aux autres membres de la famille. Son épouse était enchantée et son fils aîné Michael était heureux de revoir ce petit frère qu’il avait connu enfant et qu’il croyait perdu. Il s’excusa de n’avoir pas cru leur père qui était sûr qu’il était vivant mais Ryô le rassura en lui disant que leur père était tellement fou qu’il était normal qu’on ne le croie pas tout le temps ! Michael avoua que c’était un peu vrai et le Duc se mit à bougonner en voyant ses fils se moquer de lui. La Duchesse intervint en ordonnant à son époux de lui présenter son beau-fils au lieu de faire le gamin, et tout le monde éclata de rire.

 

La sœur de Kaori, Sayuri, était également présente. Elle était totalement en adoration devant ses nièces. Elle s’était remise de l’énorme surprise d’apprendre leur naissance et d’être devenu tata du jour au lendemain. Kaori s’était excusée de ne pas l’avoir prévenue car elle voulait protéger son futur bébé, mais elle lui avoua que du coup le destin lui avait fait une sacrée surprise pour la naissance.

 

Saeko arriva légèrement en retard. Quand Ryô lui fit remarquer que ce n’était pas dans ses habitudes, elle expliqua que ses supérieurs l’avaient convoquée en urgence pour lui dire que plusieurs hauts dignitaires étrangers étaient sur le territoire japonais et qu’elle devait être prête à toute éventualité. Il se mit à rire. Quand elle vit la famille Harrington au grand complet, elle cessa de se poser des questions. Ryô lui avait dit qu’ils n’étaient pas n’importe qui ; sur le coup elle avait cru qu’il se moquait d’elle mais visiblement il ne plaisantait pas car cette famille terrorisait même les plus hautes huiles du pays.

 

Saeko se mit à sourire en pensant aux deux petites filles qui venaient d’agrandir cette famille. Elle s’était toujours dit, que si un jour Ryô et Kaori avaient des enfants, quiconque s’en prendrait à eux aurait affaire à City Hunter et à ses amis. Elle n’aurait jamais pensé qu’il faudrait aussi compter sur une famille un peu particulière dont elle ne savait pas grand-chose mais qui effrayait les autorités internationales. C’est sûr, ces petites ne craignaient rien, elles seraient toujours à l’abri.

 


ShanInXYZ  (04.12.2022 à 16:58)
Message édité : 04.12.2022 à 17:00

Chapitre 36

 

20 ans plus tard…

 

C’est l’anniversaire des jumelles. Le Duc et Izumi ont réussi à se mettre d’accord pour fêter cet évènement là où elles ont vu le jour.

 

Beaucoup de choses se sont passées depuis ce jour mémorable et la vie a continué pour tout le monde. Les filles ont bien grandi. Leurs parents ont été très attentifs. Leur père est devenu un papa hors pair même s’il applique des méthodes un peu particulières dans l’éducation de ses enfants, notamment des cours d’auto-défense en plus des cours normaux.

 

En ce grand jour, Ryô et Kaori arrivent les premiers, accompagnés des invitées d’honneur, Rui et Mary. Izumi les accueille chaleureusement.

 

  • Bonjour les enfants, contente de vous voir, le voyage s’est bien passé ? Regardez-moi ces beautés, un exquis mélange de votre grand-mère et de votre maman !
  • Tu cherches les compliments tante Izumi, lui glisse Ryô avec un clin d’œil, pourtant tu sais bien que tu es toujours aussi belle, toi aussi.
  • Toi tu n’es qu’un vilain flatteur, répond Izumi en le prenant dans ses bras. Puis se tournant vers Kaori pour l’embrasser. Et votre fils, où est-il ?

 

En effet, quatre ans après la naissance des jumelles, un petit frère est venu agrandir la famille, ses parents ont décidé de l’appeler Hideyuki. Ils ont demandé à Saeko d’être sa marraine et cette dernière en a été très touchée.

 

  • Il vient avec John, il fait un séjour en Angleterre et j’ai hâte de le revoir, je ne veux pas jouer les mères poules, mais il me manque beaucoup, explique Kaori à Izumi en confidence.
  • Je te comprends, je te comprends… Et vos amis, ils ne sont pas avec vous ?
  • Ils sont partis pratiquement en même temps que nous, ils ne devraient pas tarder, répond Ryô en scrutant l’horizon depuis la terrasse.
  • Papa, Maman, les voilà ! crient les filles qui vont les accueillir.

 

Elles vont aussitôt au-devant de Miki et Falcon qui viennent d’arriver avec leurs fils, Toshio. Eh oui, Umibozu a dû trouver la boutique dont Ryô lui avait parlé pour le plus grand bonheur de Miki qui rêvait d’être mère.

 

  • Bienvenue à vous, contente de vous voir, leur fait Izumi avant de serrer Miki contre elle et de saluer Umibozu. Mais dites donc, il est de plus en plus beau ce jeune homme, il va faire des ravages si ça continue ! constate-t-elle en s’attardant sur leur fils qui vire au rouge devant le compliment.
  • Et alors Izumi, vous me faites des infidélités ? retentit une voix derrière elle.
  • Ah te voilà, sacré Américain qui adore me faire tourner en bourrique ! J’espère que tu n’as pas oublié ta famille, tu es tellement tête en l’air !
  • Nous sommes tous là, intervient Kazue accompagnée de ses enfants Hitomi et Ethan ; j’ai veillé au grain, on ne sait jamais avec lui, il était tellement pressé de venir vous voir ! fit-elle avec un petit sourire avant de prendre Izumi dans ses bras.
  • Vos enfants aussi sont magnifiques, la petite va faire tourner des têtes et le garçon risque fort d’être le portrait de son père, un charmeur incorrigible, même marié et père de famille ! Autant dire que le fiston ne sait pas s’il doit prendre ça pour un compliment et fait une drôle de tête pendant que sa mère et sa soeur éclatent de rire. Soudain, Izumi s’interroge : « Et notre préfet de Police, elle ne vient pas ? »
  • Tu la connais, tante Izumi, intervient Ryô, elle a toujours des choses à régler au dernier moment mais elle finit toujours par apparaître.

 

Saeko est devenue Commissaire puis préfet de Police, elle n’a jamais trouvé l’homme de sa vie et encore moins fondé de famille car elle s’est consacrée à son travail, mais son filleul, aidé de ses sœurs, compte bien remédier à cela.

 

En attendant l’arrivée des autres invités, ils décident de faire un tour de la maison. Les travaux ont été longs mais Izumi a réussi à reconstruire la demeure familiale où tous lui rendent visite régulièrement. Elle continue de régner sur son clan d’une main de fer malgré son âge et est très heureuse quand elle voit arriver toute la progéniture de son neveu et de ses amis car ils sont eux aussi devenus sa famille et un peu de jeunesse autour d’elle lui fait le plus grand bien. Quand ils sont là, elle est sûre de ne pas s’ennuyer entre les parents et les enfants, ils mettent l’ambiance ! Elle est donc ravie que cette fête se passe chez elle.

 

  • Tu sais que Yoriko revient à la maison pour l’occasion ? indique-t-elle à Kaori. Je ne la vois pas souvent depuis qu’elle est devenue une grande scientifique. Elle n’en a que pour ses recherches sur le temps et l’espace. Elle m’a parlé de plusieurs de ses connaissances dont un certain Hiro Nakamura ; c’est son meilleur ami et il l’aurait grandement aidé à avancer. Elle a de nombreux amis mais ce n’est pas celui-ci qui m’intéresse, il y en a un autre beaucoup plus intéressant, elle ne m’a pas dit son nom mais j’ai comme l’impression qu’il pourrait bien devenir mon gendre, je commence à trouver le temps long et si ça continue, je vais devoir m’en mêler !
  • Et ça risque de ne pas être triste, conclut Kaori.
  • Tu crois ?
  • Méfiez-vous, peut-être vaut-il mieux laisser les choses se faire tranquillement.
  • Peut-être, sans doute, je verrai.
  • Tatie, Maman, voilà grand-père ! crient les filles en partant à sa rencontre.

 

Le Duc arrivait avec toute la famille anglaise. Il est toujours là, encore d’attaque pour enquiquiner tout le monde et veillant sur sa famille adorée. Lui qui ne pensait qu’à ses héritiers, n’a pas été déçu, puisqu’il a dix petits-enfants ! 

 

  • Ah voilà, le débarquement anglais, on dirait une invasion quand tu débarques avec toute ta clique ! s’exclame Izumi en allant serrer la main du Duc. T’as loué un autobus ?
  • Très drôle, mais tu sais que je pourrais presque. John, viens donc présenter tes respects à ta tante.
  • Tu as de ces expressions ! Bonjour Izumi fit-il en l’embrassant, vous vous souvenez de Kate, ma femme et voilà notre fils, Alex, qui ne cesse de me réclamer son parrain à corps et à cris.
  • Vraiment ? répondit Ryô qui vient de rejoindre tout ce beau monde. Et que me veut mon filleul ?
  • Oncle Ryô, tu veux bien m’apprendre à faire un one shot hole ?
  • D’accord, qui a eu la bonne idée de lui parler de ça ? fit Ryô avec une grimace.
  • Devine ? Avoir ton fils à la maison est très agréable mais s’il pouvait éviter de nous narrer les exploits de son père devant son jeune cousin impressionnable !
  • Oh ça va, oncle John ! conclut Hideyuki avant d’aller embrasser ses parents.

 

Mickael arriva en rigolant des chamailleries qui occupaient déjà ses deux frères ; lui était loin de tout ça, il avait pris sa retraite de l’espionnage pour profiter de sa famille.

 

  • Clara, ma chérie, es-tu sûre que nos enfants doivent fréquenter ces énergumènes ? James et David qui sont si bien élevés pourraient prendre de mauvaises habitudes et je ne parle pas de notre petite Caroline !
  • Oh toi, l’espion en fausse retraite qui aide toujours son frère ainsi que tes fils dans leurs missions, tu ferais mieux de te taire ! rétorqua sa femme.
  • Mais euh…
  • Là je crois qu’elle t’a cloué le bec, fit Ryô en rigolant.
  • Oh ça va, la ramène pas, dans deux secondes, la tornade va se pointer et tu vas moins rigoler !
  • Oh mince….

 

C’est à ce moment-là qu’il voit Susan débouler avec sa smala. Comme d’habitude, quand elle se déplace on dirait qu’un ouragan arrive dans le coin. Elle a une tonne de bagages car elle a toujours peur d’avoir oublié quelque chose pour s’occuper de sa progéniture. De ce côté-là, elle a fait très fort. Pendant des années, elle a essayé d’avoir des enfants avec Andrew, son marin-pêcheur de mari, finalement elle a opté pour la fécondation in-vitro et a eu des triplés. Le Duc a failli en faire une attaque mais il est très content que la famille se soit agrandie avec Sharon, Andrea et Bryan.

 

Kaori a également invité sa sœur, Sayuri. Cette dernière a décidé de présenter l’homme de sa vie à sa sœur, elle s’est dit que c’était l’occasion. Ça fait plusieurs fois qu’elle repousse les présentations car elle a peur qu’en découvrant la famille de sa sœur, son fiancé n’ait peur et prenne ses jambes à son cou. D’ailleurs, ils ne sont pas déçus du voyage quand ils arrivent sur les lieux car ils découvrent une troupe plutôt impressionnante. Ce que ne sait pas le nouveau, c’est que pour l’instant ils sont calmes et qu’il ne voit que la face cachée d’une famille hors du commun. 

 

Pour en revenir à cette fameuse famille, au fil des années, Ryô et Kaori ont pris de la distance avec City Hunter, mais ils ne se font pas de soucis pour la relève car leurs enfants sont prêts à reprendre le flambeau.

 

Du moins en ce qui concerne les filles, car leur fils a fait plusieurs stages en Angleterre auprès de ses oncles et qui sait s’il ne va pas se laisser tenter par les services secrets et devenir espion comme ses cousins. « L’âme d’argent » est un espion incroyable car il peut se trouver à plusieurs endroits en même temps, on se demande comment...

 

Mary et Ruï, quant à elles, font chavirer plus d’un cœur, même si Ruï est plus réservée que sa sœur. Elles ressemblent beaucoup à la mère de Ryô et à sa sœur au même âge. C’est ce que lui a confirmé Izumi, enfin excepté un détail dont se serait passé notre nettoyeur.

 

En effet, Mary n’a de cesse de conquérir la gent masculine et par bien des côtés cela rappelle beaucoup de chose à sa mère qui n’imaginait pas qu’une de ses filles deviendrait une sorte de Ryô au féminin. 

 

Par-dessus le marché, sa jumelle doit sans cesse calmer ses ardeurs pour éviter que son père ne commette un meurtre à chaque fois qu’un homme succombe au charme de la demoiselle. Kaori envisage de ressortir ses massues du grenier pour les prêter à Ruï, mais franchement elle ne sait pas sur qui devra taper sa fille, sur sa sœur ou sur ses nombreux prétendants pour les calmer une fois que le feu sera allumé !

 

Et le pire, c’est que Mary leur a annoncé récemment, qu’elle voulait devenir City Hunter mais qu’elle ne travaillerait que pour des hommes. Une armée de libellules et de corbeaux ont circulé pendant un moment dans la maison après cette annonce.

 

Parfois, Ryô et Kaori retrouvent tous leurs amis au café « Cat’s eye », histoire de se remémorer les vieux souvenirs. Depuis tout petits, leurs enfants baignent dans ce milieu et n’ont rien à envier à leurs parents ; ils s’entendent plus que bien et sont tous dignes de leur héritage familial. Ils sont tous prêts à suivre les traces de leurs aînés. Et quand les cousins et cousines de la famille Saeba s’en mêlent, les parents s’arrachent presque les cheveux !

 

Eh oui, les six enfants de la bande de nettoyeurs plus les cousins Harrington au nombre de sept, autant dire que ça fait du grabuge ! Quand ils décident de se mêler d’une affaire et quand les parents s’en rendent compte, s’ils ne s’en mêlent pas eux aussi histoire de montrer qu’ils ne sont pas bon pour la maison de retraite, ça fait beaucoup de dégâts ! Heureusement qu’ils connaissent le préfet de Police actuel qui se trouve obligé de couvrir leurs frasques en n’avouant surtout pas qu’ils l’arrangent en faisant ce qu’elle ne pourrait pas faire officiellement.

 

Autant dire qu’aujourd’hui, ils seront tous réunis et ça risque d’être bien mouvementé. Normalement il n’y a pas de raison qu’il y ait du grabuge mais sait-on jamais !

 

Les aventures de cette famille pas comme les autres, sont loin d’être terminées.

 

On ne choisit pas sa famille, on vit avec, on peut ajouter des membres avec les personnes qui vous tiennent à cœur et l’on peut dire que dans cette histoire, pour Ryô et Kaori, c’est une belle réussite.

 

FIN

 

Note de l'auteur : J'ai terminé cette fanfic en 2012, Mary était un hommage à ma grand-mère décédée cette année là, je pensais qu'il y aurait peut-être une suite, je n'en ai pas écrit pour l'instant, mais un jour, qui sait ;)


ShanInXYZ  (11.12.2022 à 17:03)
Message édité : 11.12.2022 à 17:09

Ne manque pas...

Rejoins l'équipe HypnoCheck pour vérifier les informations des épisodes de la citadelle.
L'équipe HypnoCheck recrute ! | En savoir plus

L'équipe HypnoDiff, chargée de la saisie des synopsis et des news diffusions, recrute.
L'équipe HypnoDiff recrute ! | Plus d'infos

Le nouveau numéro d'HypnoMag est disponible !
HypnoMag | Lire le nouveau numéro !

Alternative Awards : À vos nominés
Alternative Awards | On compte sur vous !

Activité récente

Fiches séries
Aujourd'hui à 15:49

Audiences
Aujourd'hui à 13:50

Planning des diffusions
Aujourd'hui à 12:17

Terminal
Avant-hier

Extraordinary
Avant-hier

Bellefleur
Avant-hier

Face à Face S02E10
Aujourd'hui à 15:56

Hudson & Rex S05E16
Aujourd'hui à 15:53

Hudson & Rex S05E15
Aujourd'hui à 15:52

Au programme de ce mardi
Aujourd'hui à 11:35

Au programme de ce jeudi
Aujourd'hui à 11:14

Dernières audiences
Logo de la chaîne TF1

Doc - Nelle tue mani, S03E12
Mercredi 24 avril à 22:10
1.61m / 10.8% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Doc - Nelle tue mani, S03E11
Mercredi 24 avril à 21:10
1.88m / 9.5% (Part)

Logo de la chaîne France 2

Un si grand Soleil, S06E158
Mercredi 24 avril à 20:45
3.44m / 17.4% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Demain nous appartient, S07E172
Mercredi 24 avril à 19:15
2.52m / 15.3% (Part)

Logo de la chaîne France 3

Face à Face, S02E08
Mardi 23 avril à 22:00
3.33m / 15.2% (Part)

Logo de la chaîne CBS

FBI : Most Wanted, S05E10
Mardi 23 avril à 22:00
5.11m / 0.4% (18-49)

Logo de la chaîne France 3

Face à Face, S02E07
Mardi 23 avril à 21:10
3.41m / 16.7% (Part)

Logo de la chaîne CBS

FBI : International, S03E10
Mardi 23 avril à 21:00
5.74m / 0.4% (18-49)

Toutes les audiences

Actualités
Au programme de ce jeudi

Au programme de ce jeudi
Ce jeudi 25 avril, vous trouverez à l'horaire de la nouveauté et des départs. La série fantastique...

Liar : La série en intégralité sur 6play

Liar : La série en intégralité sur 6play
Pour celles et ceux qui auraient suivi la diffusion de la saison 1 de Liar sur TF1 en 2017 et qui...

La newsletter vous attend !

La newsletter vous attend !
La newsletter du mois d'avril vient d'être envoyée aux inscrits ! Elle est aussi toujours disponible...

Au programme de ce mercredi

Au programme de ce mercredi
Ce mercredi 24 Avril s'annonce plus que mouvementé, de l'autre côté de l'Atlantique, et oui nos amis...

Audiences US - Bilan du 13 au 19 avril

Audiences US - Bilan du 13 au 19 avril
Dimanche, profitant des bons scores de 60 Minutes qui la précède, Tracker rassemble plus de 8...

HypnoRooms

choup37, 18.04.2024 à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, 18.04.2024 à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

CastleBeck, Aujourd'hui à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

Viens chatter !

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

Sondage