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Série : The Fall
Création : 14.06.2022 à 20h23
Auteur : sanct08
Statut : Terminée
« Stella Gibson vit une dure soirée mais une lettre venue de son passé pourrait bien lui redonner un peu de la confiance dont elle manque à cet instant. » sanct08
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Cet OS a été écrit dans le cadre du défi HypnoFanfics 3
Stella était fatiguée et désemparée. Elle avait été rejetée par Reed puis avait découvert que Paul Spector était parvenu à se glisser dans sa chambre d’hôtel et, comble de l’horreur, avait pris connaissance de ce qu’elle avait confié à son journal des rêves. Elle savait pourtant que consigner ses intuitions et ses rêves dans un carnet qu’elle gardait à proximité était une terrible idée. Une dangereuse idée. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander jusqu’à quel point Spector la connaissait désormais. Elle jeta un œil au cahier toujours posé sur sa table de chevet. Après tout, ses empreintes figuraient déjà partout… Que risquait-elle à vérifier si ses craintes étaient ou non fondées en attendant l’arrivée de l’équipe de police qu’elle avait appelée ? Soigneuse d’éviter malgré tout de contaminer d’éventuelles preuves ADN, elle prit le temps d’enfiler une paire de gants avant de saisir l’ouvrage. Spector lui avait laissé un message dans lequel il ne parlait que de son père et de l’absence cruelle de ce dernier dans sa vie. Peut-être n’avait-il pas eu le temps, ou n’avait-il pas pris la peine, de tout lire… Un mince espoir qu’elle se devait d’entretenir. L’idée de savoir qu’un serial killer connaisse tout de sa vie la tourmentait et elle se demanda si elle ne devrait pas arracher quelques pages de son journal avant que celui-ci ne soit étudié par les experts scientifiques. A son grand soulagement, elle ne trouva aucun autre message et elle parvint, non sans peine, à se convaincre qu’il ne savait pas tout d’elle. Rassurée, elle laissa son esprit vagabonder un instant et la ramener à son dîner avorté avec Reed Smith. Il y avait longtemps que quelqu’un, homme ou femme, ne l’avait pas éconduite. Elle avait pourtant sincèrement pensé que l’experte en pathologie partageait son envie de passer une nuit avec elle… Soudain, alors qu’elle s’apprêtait à reposer le journal sur la table de chevet et à se servir un verre de vin pour chasser ses sombres pensées, un bruit la fit sursauter. Alarmée, elle laissa tomber le carnet et se saisit de son arme. Elle inspecta la chambre avec minutie avant de se rendre compte que le bruit était l’œuvre d’un corbeau qui venait de se poser sur le rebord de sa fenêtre et qui tapotait la vitre avec son bec. Après avoir fait fuir l’animal, elle se pencha pour ramasser le carnet et constata qu’un billet plié en quatre s’était échappé du rabat. Elle le récupéra et le déplia. Il s’agissait d’une vieille page de journal intime qui datait de l’époque où elle était adolescente.
Stella,
Je sais qu’il est pompeux de s’adresser à soi lorsque l’on rédige son journal intime mais vois plutôt ce texte comme un message destiné à te rappeler qui tu es quand tu seras meurtrie. Car oui, meurtrie tu le seras. Ça commence aujourd’hui et ça ne s’arrêtera sans doute pas de si tôt. Alors sois forte, continue à aller de l’avant, à te battre pour ceux et celles que tu aimes car c’est ta vie et personne ne peut en décider à ta place. Douter est propre à l’être humain mais la vie est plus belle lorsqu’on a appris à surmonter ses craintes. Tu t’en rendras compte, du moins je l’espère sincèrement, en vieillissant. Il y aura, bien sûr, des moments où tu te questionneras et où tu remettras peut-être en question tes décisions. Ces moments ne devront pas t’effrayer. Le rejet est inhérent à la nature humaine et le monde n’est pas encore prêt à faire la part belle à toute sa diversité. Pendant longtemps, tu n’as plus été capable de distinguer qui tu étais réellement de celle que tu prétendais être mais ce temps est désormais révolu ! Grâce à Samantha. Elle t’a ouvert les yeux et t’a donné l’élan nécessaire pour reprendre ta vie en mains. A toi de faire bon usage de ce présent.
Tu as passé des années entières à penser que tu étais un monstre, à t’infliger des punitions physiques comme morales après le décès de Papa et la découverte de ta bisexualité mais tu avais tort. Aimer les hommes comme aimer les femmes n’est pas une malédiction. Pas une tare. Pas une déviance génétique ou morale. C’est tout simplement un cadeau. Ta plus grande fierté. Une fierté que Papa partagerait sans nul doute car il t’a toujours aimée telle que tu étais et rien n’aurait pu le rendre plus heureux que de savoir que tu étais heureuse et en paix désormais. Papa est mort il y a exactement 10 ans et ne pourra donc pas voir la femme accomplie que tu es devenue. C’est un triste anniversaire que tu fêtes aujourd’hui cependant ce mois de mai restera aussi comme l’un des plus beaux de ton existence. Chéri-le précieusement et fais-en ton étendard. N’hésite jamais à voler au secours d’une personne qui se cherche ou qui est rejetée à cause de la personne qu’elle aime. Il y a des civilisations entières, disparues comme encore existantes, où l’homosexualité est la norme. Alors oui, les gens te regarderont souvent de travers et se demanderont ce qui ne va pas chez toi mais toi, tu leur répondras avec aplomb que tu es celle que tu as toujours aspiré à devenir. Tu seras rejetée, moquée ou incomprise mais jamais tu ne devras lâcher les rênes de ta vie ! Jamais ! Tu seras peut-être tentée, un jour ou l’autre, de choisir le chemin le plus simple : te cacher et mentir aux autres et à toi-même mais ce ne serait pas rendre hommage à Samantha ou à toutes les autres personnes qui, comme toi, vivent cette révélation et ne savent pas comment l’intégrer à leur quotidien. Ne te laisse pas marcher sur les pieds et affirme-toi !
Imagine la vie que tu souhaites mener ou la soirée de rêve que tu aimerais vivre aux côtés de l’être cher, qu’il soit homme ou femme, et fonce ! Un bon dîner, un verre de vin et les langues se délient. Peut-être que tu arriveras à tes fins, peut-être pas. En tous les cas, ne te laisse pas décourager et ne blâme pas ton invité.e. Toi seule sera responsable de l’échec ou de la réussite de tes entreprises. Ne force jamais quelqu’un à reconnaître qu’il est gay, lesbienne ou bisexuel.le mais laisse-lui la possibilité de choisir ce qu’il ou elle veut accepter à son propos. Tu as toi-même fait l’expérience des difficultés et bouleversements que cette révélation engendre. Aiguille-les, avec douceur, vers cette part d’eux-mêmes qu’on leur a sans doute appris à dissimuler et à haïr mais ne fait pas tomber leurs barrières s’ils ne sont pas prêts.
Aime-toi comme tu es et n’oublie jamais que l’amour n’a âge, ni visage ni race !
Les larmes lui montèrent aux yeux pour la deuxième fois de la soirée. Des errances, elle en avait connu. Des erreurs, elle en avait commis. Elle avait néanmoins toujours mis un point d’honneur à ne pas briser ce serment. A s’aimer comme Dieu l’avait voulue. Si tant est qu’elle ait cru, un jour, en Lui. Elle pouvait parfois se montrer distante et dure avec ses pairs, sa famille ou même ses aventures mais elle faisait cela pour se protéger. Elle avait dû apprendre à accepter le regard des autres sur ce que beaucoup appelaient son « excentricité » : cumuler les histoires d’un soir, coucher avec une personne mariée, embrasser un homme et être vue le lendemain au bras d’une femme, embrasser une femme mais repousser les avances d’un homme (comme elle avait dû le faire ce soir-là avec Jim), refuser de se marier et d’avoir des enfants. Les milieux professionnels étaient encore très conservateurs et sa différence ne laissait pas de marbre. Tout le monde prenait un malin plaisir à la commenter et à la critiquer pour ses décisions. Eastwood le lui avait d’ailleurs rappelé, peu de temps auparavant, en lui demandant comment elle avait fini dans le lit de James Olson qu’elle venait jtout uste de rencontrer. Elle s’était montrée un peu dure avec lui en renversant la situation à son avantage mais elle ne le regrettait pas. Elle était libre de ses mouvements et ne forçait jamais quiconque à la suivre. Si on la voulait, il fallait jouer selon ses règles et si elle disait « non », c’était « non ». Personne ne pouvait la faire changer d’avis et elle n’hésitait pas à recourir à la violence si elle se sentait en danger. Reed l’avait éconduite et Stella devait admettre qu’elle avait sans doute été un peu vite en besogne et avait réveillé une peur enfouie depuis longtemps chez le médecin. Elle avait hésité à la suivre pour la convaincre de l’accompagner à sa chambre mais elle ne l’avait pas fait. Sans trop bien savoir pourquoi par ailleurs. La mère de famille lui plaisait vraiment. Elle soupira de dépit et de fatigue : elle devait pardonner à Reed et se reconcentrer sur sa mission actuelle, arrêter un serial killer.