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Série : Batwoman
Création : 24.06.2022 à 21h47
Auteur : sanct08
Statut : Terminée
« Comment Alice perçoit-elle son existence alors que celle-ci bascule constamment et comment est-elle perçue par les autres? » sanct08
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Cet OS a été écrit dans le cadre du défi HypnoFanfics 3
Il était une fois une fillette qui vivait dans un grand manoir, entourée de toutes les personnes qu’elle aimait le plus au monde. Cette toute jeune fille était vive, curieuse, gaie et partageait chacun des précieux moments que la vie lui offrait avec sa sœur jumelle Kate. Le jour de ses 13 ans, sa vie bascula… Ainsi pourrait commencer la triste histoire de Beth Kane plus connue sous le pseudonyme d’Alice. Depuis le jour où le Joker avait provoqué l’accident de bus qui avait coûté la vie de sa mère mais aussi sa tragédie personnelle, Beth avait cessé d’exister. Enfermée dans un sous-sol pendant 11 ans avec pour seule compagnie un garçon défiguré, elle avait fini par perdre le sens commun et, pour survivre, avait développé une seconde personnalité. Une personnalité macabre, déséquilibrée et meurtrière. Une personnalité qui avait fini par devenir la seule façade qu’elle offrait au monde afin de ne plus souffrir et reléguer loin dans sa mémoire les joies de son ancienne vie. Cette facette n’était en fait qu’un leurre car, au fond d’elle-même, elle n’était que désespoir et tourments. Alice n’était plus capable d’aimer qui que ce soit, mis à part Jonathan Cartwright alias « Mouse », et estimait que l’amour était une faiblesse. Elle avait appris cette leçon à ses dépens et elle s’était privée, plus ou moins volontairement, du droit primordial d’aimer un autre être que soi. Elle s’était jurée que plus personne, jamais, ne pourrait user de ce sentiment contre elle. Or la carapace qu’elle avait si patiemment et habillement construite était en train de se fissurer…
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Alice était désemparée. Elle venait tout juste de perdre Mouse et voilà qu’on lui apprenait que la seule autre personne qui tenait réellement à elle, peu importe qu’elle soit Beth ou Alice, était morte. Kate était morte. Elle se refusait à le croire. Sa sœur, sa jumelle, la seule personne liée à son passé qui se souciait encore un tant soit peu d’elle, et dont elle se souciait encore, ne pouvait pas être morte. Elle ne pouvait pas l’avoir abandonnée. Encore. Elle ne le supporterait pas. Au fond d’elle-même, elle était convaincue qu’elle saurait si elle était morte. Elle persistait à croire que leur lien gémellaire serait définitivement rompu si Kate n’était plus de ce monde. Or, elle ne ressentait rien de tel. En fait, elle se sentait comme d’habitude… Amère. Furieuse contre le monde entier. Motivée par la vengeance. Triste. Apeurée aussi mais, bizarrement, pas aussi seule qu’elle aurait pu le croire. Prenait-elle ses désirs pour la réalité ? Était-il envisageable que, malgré tout ce qu’elle avait enduré, ce lien ait perduré même après qu’elle a compris qu’elle ne pourrait compter que sur elle-même pour survivre et se construire un avenir ? Oh, comme Mouse lui manquait en cet instant ! Elle avait, jusqu’à récemment, toujours pu compter sur lui pour l’aiguiller et l’épauler, pour oublier son passé et assouvir sa vengeance. Vengeance dont il avait fini par devenir le jouet. Lui aussi, finalement, l’avait abandonnée. Était-ce là son destin ? Avait-elle été mise au monde seulement pour souffrir et voir partir, un à un, les gens auxquels elle tenait le plus ? Elle refusait d’y croire mais sa vie toute entière tendait à lui prouver le contraire. Sa mère, Mouse et maintenant Kate. Alice ne le supporterait pas. Elle le savait. Elle ne supporterait pas de vivre sans sa sœur. Elle avait beau affirmer à qui voulait l’entendre qu’elle voulait que Kate vive uniquement pour qu’elle puisse se venger, elle mentait. Et elle se mentait à elle-même. Elle avait sa fierté et refusait d’admettre qu’il restait encore en elle une part d’humanité, de bonté et d’amour. L’accepter revenait à tuer Alice pour que seule Beth reste aux commandes. C’était impensable et impossible bien qu’au fond, Alice ne soit rien de plus qu’une enfant apeurée qui priait le soir pour quelqu’un vienne la délivrer et la ramener auprès des siens. Or, elle avait passé tellement d’années à se convaincre qu’elle haïssait sa famille pour l’avoir abandonnée, oubliée puis remplacée qu’elle avait fini par croire en ses mensonges. Jusqu’au jour où, plus d’un an auparavant, elle avait recroisé le chemin de sa jumelle. Elle avait alors su qu’elle n’avait jamais arrêté d’aimer Kate. Qu’elle n'arrêterait jamais. Qu’elle pourrait bien en mourir si sa sœur venait à définitivement la quitter. La seule idée de revoir, potentiellement, sa chère jumelle avait suffi à la faire tenir pendant près d’un an après son kidnapping avant qu’elle ne soit brisée et qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Et pourtant, après leurs retrouvailles, Kate avait estimé qu’il restait encore un peu de Beth en Alice et qu’en dépit de toutes les horreurs qu’elle avait commises, il était peut-être encore envisageable de ressusciter cette partie d’elle-même. Pour offrir à Alice et à Beth une chance de vivre à nouveau dans la lumière et les pousser à avoir foi en l’Humanité et en l’avenir. Non… c’était certain. Vivre sans Kate était au-dessus des moyens d’Alice. Les dernières semaines l’avaient prouvé. Elle avait nié la mort de sa sœur et avait tout mis en œuvre pour la retrouver. Elle avait souvent eu l’impression de traquer un fantôme, d’essayer d’attraper de la fumée avec ses mains et pourtant, pas une fois, elle n’avait baissé les bras. Découvrir que Kate n’était pas à Coryana et être confrontée à l’idée de sa mort l’avait rendue folle de rage et de douleur. Si Kate n’était pas là alors où se trouvait-elle ? Était-elle seulement encore en vie ? Et si oui, quelles horreurs devait-elle être en train de vivre ? Dans quel sombre endroit était-elle détenue prisonnière ? Deviendrait-elle comme elle ? Cette simple idée faisait frémir de peur et de fureur la leader du Wonderland gang. Elle ne permettrait pas, JAMAIS, que Kate soit meurtrie comme elle-même l’avait été. Elle était prête à parcourir le monde, à suivre la moindre piste, à tuer toute personne dissimulant des indices pouvant la conduire à elle pour la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Morte ou anéantie, cela revenait au même pour elle : elle perdrait sa sœur.
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Pour rien au monde Ryan ne l’aurait avoué mais Alice lui faisait pitié. Alice était l’image même du désespoir. Penchée sur sa sœur inconsciente, elle semblait dévastée et perdue. Elle n’était plus Alice mais Beth Kane, cette adolescente de 13 ans martyrisée et qui avait arrêté de croire en l’espoir bien trop tôt. Pour la première fois depuis qu’Alice avait tué sa mère, Ryan voyait en elle un être humain. Une personne douée de sentiments. Elle comprenait maintenant pourquoi Kate s’était battue pour elle et pourquoi Alice lui avait rendu la pareille au cours des derniers mois. La psychopathe avait pris conscience, quand et comment elle l’ignorait, des efforts déployés par sa frangine pour la sauver d’elle-même. Et aujourd’hui tout ce qu’Alice avait bâti pendant l’absence de Kate était sur le point de s’effondrer. Définitivement. Si Kate mourait, Alice basculerait irrémédiablement du côté obscur. Ryan avait conscience que cela aurait des conséquences dramatiques pour Gotham. Elle hésita une milliseconde sur la conduite à tenir avant de se rappeler que, ce soir-là, Alice lui avait sauvé la vie. Qu’elle avait contribué à sauver la ville en participant à la défaite de Black Mask. Alice avait spontanément décidé de faire passer quelqu’un d’autre qu’elle-même au premier plan et lui avait fait confiance pour sauver sa soeur et avoir une seconde chance. Une chance de lui rendre sa mémoire, ses souvenirs, sa personnalité, sa vie. Pulvériser elle-même la « snakebite » à Kate avait prouvé à Ryan à quel point Alice tenait à elle. En les voyant basculer ensemble par-dessus la rambarde et chuter dans le cours d’eau qui serpentait sous le pont où elles se trouvaient, elle avait bien cru perdre les deux sœurs Kane. Puis elle avait vu Alice émerger en serrant Kate contre elle et la traîner sur la rive. Elle s’était alors précipitée sur place et avait trouvé la psychopathe en train de supplier sa jumelle de se réveiller. Ryan avait vite compris que Kate avait souffert de son séjour, même bref, dans l’eau. Que les poumons de celle qui lui avait sauvé la vie étaient remplis d’eau et qu’elle ne respirait plus. En un éclair, elle fut au chevet de la noyée pour lui prodiguer les premiers soins. Elle constata alors que les larmes coulaient sans discontinuer sur les joues de son ennemie jurée, vit la panique dans son regard à l’idée de perdre celle qui comptait le plus au monde pour elle et entendit la détresse percer dans sa voix en constatant que Kate ne respirait toujours pas. Soudain, l’air atteint les poumons de l’ancienne Batwoman et les deux sœurs Kane revinrent à la vie à l’unisson. Ryan pouvait être fière d’elle : ce soir elle avait sauvé deux vies. La gratitude qu’elle lut dans le regard d’Alice la troubla mais elle ne lui pardonnait toujours pas tout le mal qu’elle avait fait. Néanmoins, elle avait remporté une bataille : Alice lui était redevable et Ryan saurait le lui rappeler au besoin.