HypnoFanfics

Cet OS a été écrit dans le cadre du défi HypnoFanfics 3

A partir du moment où les yeux de Brian croisèrent le regard de Justin sur Liberty Avenue, il sut qu’il lui faudrait lutter, et cette pensée lui glaça le sang, lui paralysa les membres un court instant.

Etait-ce possible, ou n’était ce qu’un impensable mirage ?

S’approcher près, si près, sentir son souffle, lui parler, le caresser avec les yeux, l’enrober comme un serpent. Si ce n’était qu’un rêve, que Dieu fasse qu’il dure, le temps d’une nuit et pour l’atterrissage, on verrait plus tard.

Il me regarde, je vois sa bouche trembler légèrement, il a peur. Je sais qu’il ne reculera pas. Je suis là. Viens, viens dans mes bras.

Brian s’était persuadé qu’une nuit aurait suffi à chasser ses démons, une nuit à se noyer dans ce petit corps blond qui se donnait avec confiance, une nuit à ne plus penser à rien d’autre qu’au plaisir et tout oublier.

Tout allait bien se passer, tout était en ordre, encore profiter un petit peu sous la douche… encore jouer… et puis très vite, tenter de passer à autre chose. Déjà les signes avant-coureurs d’une perte de contrôle s’étaient manifestés. Brian connaissait très bien ses propres règles : le plaisir rien que le plaisir et jamais deux fois avec la même personne. Pas de nom, pas de numéro de téléphone.

Voilà, c’était fini, vite, se replonger dans le travail, se défoncer au spécial K, à l’alcool, au sexe fast food de la back-room …Et chasser ce qui faisait mal.

Aux grands maux, les grands remèdes… Et Brian avait viré Justin, une fois, 2 fois… 3 fois même, avec de plus en plus de douleur dans la poitrine et de larmes qui brûlaient comme de l’acide. C’était bien comme cela qu’il fallait faire, comme cela qu’il pourrait aller au bout de ses projets. Pourvu qu’il ne croise pas trop souvent Justin, pourvu qu’il ne frôle plus sa peau de trop près. Tout ira bien.

Cependant, avec obstination, Justin s’imposait, forçait le passage jusqu’à son esprit, s’y installait… et y restait.

Cela avait commencé de manière incongrue. C’était une de ces soirées chaudes au Babylon. Juste après la marche des Fiertés. Alors qu’il avait déjà sélectionné ses futures "Proies", "IL" était arrivé. Sa beauté insolente, son sourire déjà coupable, et tous ces hommes qui venaient se frotter à lui, en attendant une faveur. Ces mains qui tentaient de l’accaparer étaient autant de coups de poignard dans le cœur de Brian. NON !!! Il n’allait pas laisser faire. Il s’était senti si faible, si pathétiquement possessif. Tant pis…

Justin, jeune roi du Babylon le défiait du regard, "Ne me regarde pas comme cela, tu n'as pas le droit", puis le poussait contre le mur, lui roulait une pelle d’enfer et le laissait exsangue, abattu, terrassé et sans défense…

Fuir, il n’y avait plus qu’à fuir au plus vite, pour retrouver le calme de son esprit et de son corps.

Si ce job à New York pouvait marcher dès le mois prochain, c’en serait fini de Pittsburg. Bien sûr il avait fallu affronter les yeux baignés de larmes, le petit corps tremblant qui sanglotait au creux de ses bras. Il était si réel ce corps, si doux, si chaud, si vivant.

"Aller, adieu petit ange".

Cette fois-ci il part, c’est du sérieux, il a mis son loft en vente. Mais Pittsburg n’avait pas l’intention de briser les chaines de Brian, il était écrit que quoi qu’il fasse, tout le ramènerait ici. Il le savait bien sûr. Sa place n’avait pas eu le temps de refroidir pendant ces quelques jours à New York… Le snack, le loft, le Babylon… Justin Taylor !!!

30 ans !!!

Brian n’avait pas promis, ni fait de serment, il avait simplement pensé qu’à 30 ans, le gouffre s’ouvrirait sous ses pieds, parce que ça semblait dans l’ordre des choses. L’arrivée de Justin quelques mois auparavant cette date fatidique, c’était bien un signe non ? Une sorte de messager qui venait le rappeler à l’ordre, alors ce foulard de soie autour de son cou puis la chaise pour monter jusqu’à la poutre du loft était une évidence… Un dernier joint dans la bouche et puis plus rien… Comment s’est-il retrouvé allongé sur le tapis ? La tempête était passée cette fois et Brian sombra dans ses songes auxquels personne n’avait accès, sa respiration se fit lente, et ses bras se mirent à étreindre un corps invisible.

Brian venait d’avoir 30 ans et il était toujours en vie. Pour que tout soit parfaitement en ordre, il faudrait se débarrasser de ce petit blond… trop blond, trop beau, trop... dangereux. C’était une question d’équilibre.

FIN