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Joyeux anniversaire

Série : The Pretender
Création : 05.08.2022 à 14h18
Auteur : adibou82 
Statut : Terminée

« Cette histoire se déroule à la suite des deux téléfilms » adibou82 

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Dès qu'elle eût fermé la porte, Mlle Parker sentit la solitude lui étreindre le cœur. Elle s'était pourtant jurée de ne pas céder à cette faiblesse. "Aujourd'hui est un jour comme les autres" s'était-elle répétée toute la journée comme un mantra. Un mantra bien inefficace. Malgré ses consignes appuyées, Broots l'avait appelée du Dakota où il faisait du camping avec sa fille, Lyle était venu se pavaner dans son bureau et Sydney lui avait même proposé de reporter son départ au congrès national de psychiatrie. "Je ne suis plus une enfant Sydney. Je n'ai pas besoin qu'on me tienne la main le soir de mon anniversaire", lui avait-elle répondu sèchement, comme à chaque fois où elle se sentait mise à nue. Il n'avait pas insisté, connaissant son penchant à l'isolement dans les moments difficiles.
Mais il avait raison sur un point. Cet anniversaire ne serait pas comme les autres puisqu'il serait son premier depuis la disparition de son père... non de son oncle... bref de Mr Parker. Et malgré ses nombreuses promesses non tenues et son manque d'engagement envers elle, ce jour là, elle avait toujours droit à un bouquet de fleurs et un diner en tête à tête. Et elle se sentait vraiment comme sa fille.
"Aujourd'hui est un jour comme les autres", se dit-elle encore une fois. "Je vais passer des vêtements confortables, manger un peu et commencer un nouveau livre."
La jeune femme entra dans sa chambre pour accomplir la première étape de son plan et découvrit sur son lit un objet qui n'avait rien à faire là. "Pas la peine de se demander de qui cela vient: il n'y a qu'une seule personne assez tordue pour entrer par effraction chez moi et déposer un cadeau plutôt que de le laisser devant la porte." Elle prit la carte posée sur la boîte. "Eblouis-moi. Jarod" Comme à son habitude, le message était sibyllin. Elle soupira et commença à défaire les rubans. Elle préférait savoir rapidement ce que Jarod lui voulait afin de pouvoir tranquillement reprendre le cours de sa soirée déprimante. Soulevant le couvercle recouvert de papier rouge, elle découvrit une robe de soirée dans les tons gris. En connaisseuse, elle prit la robe et tâta le luxueux tissu. Entre ses doigts l'étoffe reflétait la lumière comme une rivière d'argent. Elle la prit, et la posant sur son corps, s'observa dans le miroir. La coupe était élégante et les mesures semblaient parfaitement adaptées à sa silhouette. Elle n'en attendait pas moins du petit génie qui était capable de se distinguer dans tous les domaines. "Sa nouvelle mission peut-être". Il faudrait qu'elle en parle demain à son dégénéré de frère.
Face au miroir, elle s'imaginait porter cette robe quand la sonnette de la porte d'entrée la fît sortir de sa rêverie. Devinant qui pouvait bien venir la déranger pendant cette soirée qu'elle voulait passer seule, elle alla ouvrir la porte.
Evidemment, c'était bien le caméléon qu'elle traquait qui se trouvait tranquillement devant sa porte, sûr qu'elle n'aurait pas le cœur ni le courage de le ramener au Centre ce soir. Mais ce qui la surprit, c'est qu'il portait un smoking et lui tendit un bouquet de fleurs, ce qui n'augurait rien de bon. Qu'avait-il encore derrière la tête ?
- Bonsoir, Mademoiselle Parker, dit Jarod en souriant.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Bien que l'amabilité ne soit pas la plus grande de tes qualités, je m'attendais sinon à un bonsoir, au moins à un accueil plus chaleureux.
- Si dans deux minutes, tu n'as pas déguerpi, j'appelle mon charmant frère. L'accueil, j'en suis sûre, sera plus à la hauteur de tes espérances.
- Tes menaces ne me font pas peur, Parker. Il avança tout contre elle, ce qui l'obligea à reculer et donc à le laisser rentrer. "Toi-même tu n'y crois pas" lui souffla-t-il en passant.
Elle soupira, referma la porte et attendit qu'il lui explique la raison de sa visite.

- Tout d'abord laisse-moi te souhaiter un bon anniversaire, lui dit-il en lui tendant les fleurs.
- Jarod, ça suffit, jouons franc jeu. Ok, je ne vais pas appeler Lyle. Mais j'ai prévu de passer la soirée tranquille, et seule. Alors dis moi ce que tu voulais me dire, lance-moi une énième fois dans un jeu de piste stupide et laisse-moi en compagnie de ma cheminée et de ma bouteille de bourbon.
- As-tu trouvé mon cadeau ?
- Oui, bravo, tu t'es trouvé un nouveau hobby ?, répondit-elle exaspérée.
- Je pensais que la couture serait un jeu d'enfant après avoir recousu des artères, mais j'étais bien loin d'imaginer qu'il me faudrait en apprendre autant pour monter une robe. J'espère qu'elle te plaît car je voudrais que tu la portes ce soir.
- Pardon ?
- Mademoiselle Parker, j'aimerais que tu acceptes de sortir avec moi, lui dit-il en lui prenant la main.
Elle recula vivement. Elle n'aimait pas qu'il la touche. A chaque fois, elle se sentait comme paralysée. Cette perte de contrôle la rendait folle. Ne lui laissant pas le temps de répondre, il poursuivit :
- Je te propose de m'accompagner à un gala de charité avec plein de beau monde, de petits fours et de boissons. Et en prime, une belle ordure à démasquer.
Elle trouva là le moyen de reprendre un peu de contrôle en se moquant de lui.
- Tu ne prends jamais de vacances, toi ?
- Mais l'injustice non plus, chère amie. En effet, notre charmant hôte est président d'une association qui rénove et crée des orphelinats au Venezuela. La soirée de ce soir a d'ailleurs pour but de vendre certains objets d'art aux enchères afin de trouver de nouveaux fonds. Fonds qui, comme je l'ai découvert, serviront finalement à agrandir la villa de notre cher président en Floride, pendant que les orphelins dorment à dix dans des chambres insalubres de quelques mètres carrés.
- Et tu comptes le dénoncer publiquement ? demanda-t-elle narquoisement.
- Une autre fois peut-être. Ce soir, je profiterai juste de la vente aux enchères pour visiter son bureau et récupérer quelques preuves de ses montages financiers frauduleux.
- Et quel est le rapport avec moi ?
- Je ne peux décemment pas venir à cette soirée sans une cavalière, dit-il en souriant. Reprenant son sérieux, il poursuivit : "Parker, tu n'as pas à passer cette soirée seule. Viens avec moi ! Avec l'argent qu'il a volé, notre hôte nous promet du caviar à volonté et le meilleur champagne que tu boiras de l'année. Ça te changera de ton bourbon." Il fit une pause. "Et pense à ces enfants..."
Le coup des enfants. Bien joué. Elle voyait bien qu'il cherchait à l'attendrir. L'accompagner à cette soirée, c'était du délire. Elle signait son arrêt de mort si quelqu'un l'apprenait. Mais maintenant qu'il était là, elle ne sentait plus le courage d'affronter cette nuit seule, à attendre que les aiguilles tournent avant de repartir à ce travail qui la bouffait de l'intérieur. Alors pourquoi ne pas attendre que le temps passe avec une bonne coupe à la main et un peu de compagnie ?
- Tu me ramèneras à l'instant où je te l'ordonnerai, exigea-t-elle en guise de réponse.
- Dès que j'aurai récupéré ces documents, tu n'auras qu'un mot à dire.
- Bon, laisse moi me préparer.
- Parfait. Pendant ce temps je vais mettre ces fleurs à l'abri.
Elle allait lui indiquer où se trouvaient ses vases quand elle le vit ouvrir le bon placard. Elle s'enferma dans la salle de bain en maugréant. Elle ne supportait pas le fait qu'il soit venu de nombreuses fois chez elle, sans son accord évidemment. Ce garçon n'avait-il aucune notion de l'intimité ? Mais comment lui en vouloir après avoir passé sa vie sous les caméras du Centre ? C'était une sorte de revanche qu'il lui fallait accepter.
Elle se prépara rapidement mais efficacement. Elle ne voulait pas se laisser le temps de réfléchir, de peur de renoncer à cette folie. Un trait fin sur chaque paupière, un soupçon de mascara, les cheveux arrangés mais laissés longs, tombant sur ses épaules dénudées et elle sortit sous le regard émerveillé du caméléon.
- Tu es éblouissante.
- Allons-y.
Refusant de se laisser troubler par ces compliments, elle l'entraîna vite dehors et monta dans le superbe cabriolet qui les attendait devant la porte.
- On ne se prive de rien à ce que je vois. L'argent du Centre est bien utilisé.
- Vous me deviez bien ça il me semble, dit-il pour clore le débat.

Arrivés devant l’hôtel particulier dans lequel se déroulait le gala, Jarod sortit de la voiture et proposa son bras à Mademoiselle Parker. Celle-ci semblait tout à coup plus nerveuse.
- C’est de la folie Jarod, nous sommes trop proches de Blue Cove. Et si on me reconnaissait ?
- Et bien tu diras que tu es en mission commerciale pour le Centre, répondit-il. Sinon, tu n’as qu’à prétendre être quelqu’un d’autre. Moi je fais ça tout le temps, ajouta-t-il d’un ton amusé.
Elle allait lui donner un grand coup de coude mais le regard curieux que lui lança l’hôtesse d’accueil l’arrêta aussi net. Jarod en profita pour tendre leur carton d’invitation et l’entraîner dans le vaste espace de réception. L’endroit était déjà plein de gens apprêtés qui déambulaient entre les tables de buffet et les vitrines d’exposition. En professionnels, ils firent rapidement le tour des différentes salles, examinant la sécurité mise en place et les issues accessibles. Repassant en mode travail, Mademoiselle Parker se sentait plus à l’aise. C’était finalement étrange mais agréable de travailler avec Jarod. Elle devait bien avouer qu’il savait y faire. C’était de toute façon indispensable pour un homme qui était en fuite depuis si longtemps. Revenus vers la porte d’entrée, elle demanda :
- On commence par quoi ?
- Allons saluer notre hôte et nous nous restaurerons ensuite.
Le caméléon héla un homme qui vint à leur rencontre. Il ne faisait aucun doute qu’il était le maître des lieux. Assuré, élégamment vêtu, il semblait attirer tous les regards et être demandé par tous les invités.
- Jarod, je suis ravi que vous ayez pu vous joindre à nous, leur dit Michael Wayne. Surtout en si bonne compagnie, ajouta-t-il en souriant à la jeune femme.
- Je vous présente Mademoiselle Parker, une amie très chère, répondit Jarod.
« L’amie » en question avait un peu tiqué en entendant ce qualificatif mais Mr Wayne fit mine de ne pas s’en apercevoir.
- Enchanté de vous connaître et de vous recevoir, Mademoiselle. Travaillez-vous comme Jarod dans le monde de l’art ?
- Non pas du tout, je suis consultante en sécurité dans une grande entreprise de Blue Cove, répondit-elle. N’ayant pas préparé de couverture, elle avait lâché mécaniquement le bobard qu’elle servait quand elle était en mission sur le terrain.
- Ah je suppose que vous parlez du fameux Centre. Très secret, très fermé comme milieu. J’ai tenté il y a quelque temps de l’approcher pour mes bonnes œuvres mais c’était quasiment impossible. Vous devez très peu en sortir.
- C’est vrai que depuis quelques années, je suis très prise par un projet qui demande… beaucoup d’engagement, dit-elle avec un rictus en direction de Jarod, qui semblait beaucoup s’amuser.
- Alors j’espère que vous ferez des rencontres professionnelles ou personnelles intéressantes ce soir. Nous sommes entre gens de bonne compagnie. A ce propos, Jarod, si nous allions voir ce gouverneur que je devais vous présenter, ajouta-t-il en désignant un homme plus loin dans la salle.
- Je vous suis, répondit Jarod. Puis se tournant vers sa cavalière il reprit : Je te laisse quelques instants. Ça va aller ?
- Je ne vais pas me perdre, dit-elle, sarcastique.
Cependant quand elle le vit s’éloigner, elle ne se sentit plus aussi sûre que sa remarque laissait penser. Il y avait bien eu une période où elle assistait son père dans des cocktails, des évènements pour le Centre. Elle rayonnait à ses côtés, charmant les hommes, sympathisant avec les femmes. C’était il y a si longtemps. Cette jeune femme ambitieuse, confiante, n’était plus. Attristée, elle alla observer les objets mis en vente pour le gala. Comme Jarod ne l’avait toujours pas rejointe, elle se dirigea vers le buffet.
« Il m’emmène là pour finir par me laisser toute seule » fulmina-t-elle. « Il pourrait s’occuper un peu plus de moi ». Elle tiqua devant l’étrangeté de cette remarque. Quelques heures plus tôt, elle n’aurait pas pensé désirer autant sa compagnie. Pendant que tout ça tournait dans sa tête, une dame d’un certain âge s’était approchée d’elle pour engager la conversation.
- Bonsoir, je suis Gladys. C’est vous qui êtes venue avec Jarod ce soir ?
- En effet, répondit Mademoiselle Parker. Vous le connaissez ?
- Oui, nous travaillons ensemble depuis quelque temps. Je suppose que vous êtes Mademoiselle Parker alors.
Devant le regard surpris de la jeune femme, elle reprit :
- Jarod m’a beaucoup parlé de vous. Je crois qu’il avait besoin de se confier. Et je sais plutôt bien écouter.
Mademoiselle Parker soupira intérieurement devant la tournure de la discussion. Qu’est-ce que cet enquiquineur avait bien pu inventer pour rassasier le besoin de potins de cette femme ?
- Il doit être ravi que vous ayez accepté de l’accompagner ce soir. Il avait tellement peur que vous le rejetiez. J’ai compris que votre situation était, comment dire…, compliquée. J’espère que vous arriverez à la surmonter tous les deux. Jarod est un homme attentionné mais pudique. Je ne sais pas s’il saura vous le dire, mais il tient vraiment à vous.
- Pourtant je ne l’aurais presque pas vu de la soirée, lâcha-t-elle, gênée. Gladys semblait en fin de compte gentille et sincère. Se pourrait-il que Jarod lui ait confié ce qu’il ressentait réellement ?
- C’est vrai qu’il est très prisé. Les gens et les jeunes femmes en particulier l’apprécient beaucoup. Mais ma chère, dit Gladys en baissant la voix, ce soir, il n’a d’yeux que pour vous.
Elle s’éloigna discrètement, tandis que Mademoiselle Parker croisait le regard de Jarod, qui l’observait de loin. Il en profita pour s’excuser auprès du groupe de femmes qui se pavanaient autour de lui et vint se planter devant elle.
- Viens Mademoiselle Parker, allons danser.
Il lui attrapa la main et l'entraîna dans la foule sans lui laisser le temps de protester.
- Et ne me dis pas que tu ne sais pas, on sait tous les deux que c'est faux.
Il posa sa main sur sa taille et commença à suivre la musique. Il sentait à quel point elle était tendue, à quel point elle devait trouver ça dérangeant de se trouver ici ensemble. Lui trouvait ça réjouissant. Cette femme occupait toutes ses pensées et pourtant il était toujours obligé de lui échapper. Ce soir il ne l'avait rien que pour lui et le Centre n'en savait rien. Il allait en profiter au maximum et faire en sorte de la sortir de ses idées noires. Pour détendre l'atmosphère il lui demanda :
- Tu te souviens de la fois où tu m'as appris à danser ?
Elle fouillait dans sa mémoire mais très vite il vit qu'elle s'était replongée dans leur passé. Les yeux dans le vague, elle se revoyait petite, marchant dans le niveau souterrain 24, à la recherche de son seul ami au Centre. Sur la passerelle d'une des salles de simulation, elle avait patiemment attendu que Sydney s'éloigne avant d'aller une fois de plus détourner le caméléon de son travail.
- Jarod, est-ce que tu pourrais me rendre un service ?
- Bien sûr Mademoiselle Parker.
La petite fille avait souri. Elle savait qu'il allait répondre ça. Elle faisait de ce garçon ce qu'elle voulait.
- Un bal est organisé dans mon collège la semaine prochaine. Il va sûrement y avoir de la musique. Ma mère m'avait appris à danser, mais il faudrait que je m'entraîne si je ne veux pas être ridicule devant les autres élèves. Est-ce que tu voudrais bien m'aider à m'entraîner ?
- Mais je ne sais pas danser !
- Pas de problème : je vais t'apprendre.
Jouant au professeur, elle avait mis les mains du jeune garçon sur ses hanches et les siennes autour de son cou. Puis elle avait commencé à se balancer doucement de droite à gauche.
- Mais nous n'avons pas de musique, avait protesté le jeune garçon.
- Ce n'est pas grave. Je vais chanter.
Elle s'était alors mise à fredonner une ballade à la mode.
Quand elle revint dans la salle de bal, elle chantonnait encore cette chanson de John Lennon. Comme Jarod la regardait faire, elle se justifia, gênée :
- C'était la chanson préférée de ma mère.
- Et c'est devenu la mienne, dit-il avec un sourire.
Continuant à danser, elle se sentait plus détendue à présent. Bien que la situation fût étrange, tout lui était familier, naturel : ce bras qui la tenait fermement, sa chaleur, sa présence. Une fois de plus, il était là pour elle. Et Gladys avait raison : malgré les années de séparation, le flingue sur sa table de nuit et l'ordre qu'elle avait de le capturer vivant, de préférence, il la regardait toujours comme la huitième merveille du monde qu'il se devait de protéger.
Happée par la chaleur de ses yeux noirs, elle se rapprocha instinctivement de lui et tendit son visage pour l'embrasser.
Le tintement d'un couteau sur un verre retentit alors dans la salle. Surprise, Mlle Parker fit un pas en arrière, comme si elle venait de sortir d'un rêve. Puisque l'instant semblait s'être brisé, Jarod soupira et se détourna pour écouter leur hôte inaugurer la vente de la soirée.
- Mesdames et messieurs, bonsoir à tous. Pour ceux qui ne me connaîtraient pas encore, je suis Michael Wayne et je suis le président de la fondation HeartHomes pour qui nous sommes là ce soir. Donc avant de vous présenter le premier objet de la vente, je vais vous parler un peu plus en détail de notre fondation...
Essayant de se donner une contenance et d'oublier ce qui venait de se passer, Mlle Parker interrogea Jarod du regard sur la suite de leur programme. Il l'entraîna vers le fond de la salle, à côté du bar qui s'était dépeuplé.
- On va attendre qu'ils amènent le premier objet de la vente avant de monter dans les étages. Pour être plus discrets, je voudrais que tu joues une invitée qui aurait trop profité du champagne. Je suppose que tu sauras faire ça, dit-il avec un sourire narquois.
Mlle Parker ne répondit pas mais attrapa le bras de son cavalier et le suivit quand la vente aux enchères commença. Puis elle prit soin de rater une marche et de rire bêtement quand un serveur leur passa à côté. Arrivée au premier étage, elle se dégagea brutalement et lui demanda : "C'était assez bien joué selon toi ?"
- Parfait. Je fais un tour dans le bureau. Tu fais le guet.
Il la planta là et entra dans la pièce pour commencer ses recherches.

Mlle Parker fulminait dans le couloir. Elle n'avait pas apprécié le deuxième sarcasme à peine dissimulé sur ses penchants pour l'alcool. Que ferait-il, lui, dans une vie comme la sienne ? Le Centre le pourchassait peut-être mais elle y était enfermée sept jours sur sept, avec Raines et Lyle sur le dos en prime.
Faisant les cent pas dans ce couloir, elle repensa à cette danse et ce qui avait failli suivre. Tout ceci était une mauvaise idée. Elle avait fait un choix dans cet aéroport écossais et elle devait s'y tenir. Ou plutôt le choix avait été fait pour eux, depuis longtemps. Quoiqu'il en soit, pour ne plus souffrir, elle devait s'éloigner, arrêter les quêtes personnelles et se concentrer uniquement sur le travail. Elle lui demanderait de rentrer dès qu'il en aurait fini avec ses bonnes œuvres stupides.
De son côté, Jarod mit un certain temps à découvrir le coffre de l'escroc en col blanc qui leur servait d'hôte ce soir. Mais ce qu'il y trouva allait bien au-delà de ses espérances : factures cachées, détails des comptes truqués... Ce malfaiteur n'était pas très doué sur les moyens de dissimuler sa fraude. Jarod comptait bien la montrer au grand jour par un tour dont il avait le secret. Un moyen de le faire plonger tout en l'humiliant, et peut-être même en récupérant un peu d'argent pour les orphelinats dont Mr Wayne était censé s'occuper.
Un bruit le tira de ses idées de vengeance. Il sortit dans le couloir et vit que Mlle Parker avait plaqué un homme en costume contre le mur. Elle lui avait tordu le bras dans le dos, ce qui le forçait à regarder le mur.
- Que se passe-t-il, chère coéquipière ?, demanda Jarod, amusé.
- Ce gorille de la sécurité voulait entrer dans le bureau alors que je voulais gentiment discuter avec lui dans le couloir. Il m'a donc fallu être encore plus gentille, haleta-t-elle sous l'effort. Heureusement, il n'est pas plus doué au corps à corps que nos idiots de nettoyeurs. Qu'est-ce qu'on en fait Wonderboy ?
Il la regarda un instant. Elle était encore plus belle quand elle malmenait les hommes en robe de soirée. Il ne regrettait pas de lui avoir fait ce présent. Il lui fit un signe : elle prit l'arme du gorille et l'assomma avec la crosse.
- Je voulais que tu l'attaches et que tu le bâillonnes mais ça me va aussi, dit le caméléon. Cependant il risque de vite se réveiller.
- C'était plus rapide et de toute façon, je voulais que tu me ramènes. Tu as ce que tu voulais ?
- Tout y est. Tu es sûre de ne pas vouloir rester un peu ?
- Sûre. On y va.

Le trajet se déroula encore une fois dans le silence. Mais contrairement à l'aller, Mademoiselle Parker s'était assise contre la portière passager, son regard tourné vers l'extérieur. Elle observait distraitement les lumières de la ville qui défilaient de l'autre côté de la vitre. Une école, un building illuminé au loin, un restaurant... Il était nouveau ce restaurant ? Mais depuis combien de temps n'avait-elle pas eu le loisir de flâner dans les rues de Blue Cove ? Le Centre accaparait tous les pans de sa vie, comme un monstre qui aurait phagocyté son existence. Elle retint difficilement un soupir. Ce n'était pas le moment de penser à ça. Elle se l'était déjà dit ce soir, elle s'y tiendrait. Elle revint donc à ses observations immobilières, moins déprimantes. Un salon de coiffure, un immeuble victorien...
A ses côtés, Jarod se sentait frustré de la voir ainsi. Le caméléon se targuait de savoir lire dans les yeux de son amie les émotions qui traversaient son cœur. A l'aller, quand elle l'écoutait exposer son plan pour mettre en cause leur hôte, il l'avait vue nerveuse mais aussi excitée à l'idée d'avoir un peu d'action pour ce soir. Mais à présent, tournée vers la vitre, elle lui avait inconsciemment fermé la porte de ses pensées.
Elle devait encore être vexée, pensa-t-il. Il n'aurait pas dû faire cette remarque avant de monter les escaliers. C'était gratuit, blessant et sûrement inefficace. Bien qu'il s’inquiétât de son penchant prononcé pour l'alcool, ce n'était pas un sarcasme qui allait arranger les choses. Ça avait de plus gâché leur action musclée en duo. S'il voulait terminer cette soirée comme il le souhaitait, il devrait s'excuser. Non pas cette « soirée », ce « rendez-vous ». Il tenait à ce terme. Et comment devait se finir un rendez-vous ? Par un baiser sur le pas de la porte évidemment ! Il en souriait intérieurement.
Arrivés devant chez Mademoiselle Parker, Jarod descendit de la voiture pour la raccompagner jusqu'à l'entrée.
- Je suis très content que tu aies accepté de m'accompagner ce soir. Et je voudrais m'excuser de ma remarque déplacée de tout à l'heure.
- Non ce n'est pas grave, répondit-elle. Tu n'as pas tout à fait tort au fond. Je passe mes frustrations et mon impuissance dans l'alcool. Comme si un verre pouvait me faire oublier ce que je vois tous les jours au Centre. Ma mère était sous antidépresseurs, moi sous bourbon. Ça doit être ça la malédiction des Parker, dit-elle avec un rire jaune. Des femmes Parker, du moins.
- Mais tu sais qu'il pourrait en être autrement. Si tu disais un mot, si tu faisais un seul geste...
- Arrête Jarod, l'interrompit-elle. Nous en avons déjà parlé et je n'ai pas changé d'avis. Je vais passer ma vie au Centre à faire ce boulot de dingue au milieu de tous ces fous. Il n'en sera jamais autrement. Ce choix a été fait pour moi, pour nous. Alors fais ce que tu as à faire : cours, et pars loin, car demain la chasse recommence.
- Tu sais bien que je ne pourrai jamais rester loin de toi, fit-il doucement.
Elle se tenait entre lui et l'entrée, qu'elle n'avait pas eu le temps d'ouvrir. Elle ne pourrait pas se dérober. S'approchant de la jeune femme, Jarod prit son visage entre ses mains, la regarda dans les yeux... et l'embrassa tendrement sur le front.
- Bon anniversaire, Mademoiselle Parker, dit-il.
Puis il entra dans sa voiture et partit sans un regard. Elle se tenait encore sur le pas de la porte, étonnée du geste de son cavalier d'un soir.
Le caméléon ne prit pas la peine d'accélérer fortement. Son logement à Blue Cove n'était qu'à quelques pâtés de maison de la demeure de Parker. De quoi faire criser sa chasseresse si elle l'apprenait. Il repensait à ce qu'il venait de se passer. Il avait prévu de l'embrasser, il avait eu envie de l'embrasser mais il avait reculé quand il l'avait vue dans ses yeux... la fatalité. Son petit discours, bien rodé, Mademoiselle Parker le pensait. Elle pensait vraiment qu'elle finirait sa vie au Centre, parce qu'elle leur appartenait. Elle le pensait, et s'y était résignée. Face à ça, Jarod avait ressenti une grande peine. Et comme une femme battue qui n'arrive pas à quitter son mari, il avait su que son amie ne pourrait jamais s'échapper du Centre seule. Malgré ses suppliques ou ses arguments raisonnables, elle ne passerait jamais ces portes. Pour qu'elle en sorte, il faudrait d'abord faire tomber les murs qui se dressaient autour d'elle. Ce baiser devait être une provocation, il l'avait transformé en promesse : pour elle, il allait détruire le Centre.

FIN


adibou82  (05.08.2022 à 14:24)
Message édité : 05.08.2022 à 19:10

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