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Série : Astrid et Raphaëlle
Création : 08.03.2023 à 10h34
Auteur : serieserie
Statut : Active
« Un mois après les événements de la fin de la saison 3, l'équipe est de retour sur le terrain mais l'affaire ne semble pas si évidente à résoudre. » serieserie
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Pour cet interrogatoire. Astrid déposa son dossier sur la table, devant la jeune femme. Elle sortit sa feuille avec les questions à poser et la parcourut.
- Bleu c'est moi, rose c'est elle. Murmura Astrid.
La documentaliste releva la tête pour débuter l'interrogatoire.
- Bonjour mademoiselle Leblanc.
- Qu'est-ce que je fais là ?! Vous n'avez aucune raison de me retenir ici ! S'énerva la jeune femme.
- Pas crier. Pas pas crier Dit Astrid par réflexe. Connaissez-vous un homme du nom d'Alain Lamarck ?
- Lamarck ? Non connais pas. Jamais entendu parler de lui de ma vie. C'est bon ? Je peux partir ?
- Non. Non vous ne pouvez pas partir. Lui répondit calmement Astrid.
- Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Madame Leblanc, nous savons que vous êtes en contact avec Alain Lamarck depuis des années. Vous avez entretenu une correspondance avec lui lorsqu'il était en prison.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Eva Bloom, c'est bien votre nom, n'est-ce pas ? Demanda Astrid de façon rhétorique.
La jeune femme ne répondit pas.
- Et donc, nous avons découvert votre correspondance avec Alain Lamarck. Depuis quand êtes-vous en contact avec le fugitif nommé Alain Lamarck ? Demanda Astrid.
- Fugitif ? Pardon ? S'étonna la jeune femme.
- Alain Lamarck s'est évadé de prison il y a presque un an maintenant. Indiqua Astrid.
- Mais non, il a été relâché parce qu'il était innocent. Répondit sincèrement la suspecte.
- Hum hum. Fit Astrid en signe de négation.
- Mais c'est ce qu'il m'a dit. Et c'est pour ça qu'il voulait se venger des personnes qui l'ont fait condamner à tort.
- Donc vous reconnaissez être en contact avec lui actuellement.
- Je ne veux pas être complice de son évasion ! Je n'étais pas au courant ! Ce mec ne me renverra pas en prison, c'est mort ! J'ai juste voulu l'aider moi !
- Vous êtes complice de meurtre, je pense que c'est déjà trop tard pour vous éviter la prison. Lui indiqua Astrid.
- De meurtre ? Non mais j'ai rien fais, moi ! J'ai tué personne ! Ça va pas la tête ! S'énerva la jeune femme, paniquée.
- Pas crier. Pas crier. Dit Astrid penchant la tête d'un côté puis de l'autre.
- J'ai juste aidé Lamarck à apprendre quelques éléments en hypnose, il m'a dit qu'il voulait donner une bonne leçon aux personnes qui l'ont piégé.
- Mais vous l'avez aidé. Lui répondit Astrid.
- Mais non, j'ai rien fais.
- Madame Leblanc, nous savons que c'est vous qui avez hypnotisé David Rougier.
- David Rougier ? Je ne vois pas qui c'est.
- Je suis sûre que vous vous souvenez bien de lui. Vous lui avez demandé votre chemin, tout du moins, c'est ce que vous lui avez fait croire.
- Ah oui, lui. Lamarck avait essayé de l'approcher mais il avait peur que son ex lui tombe dessus ou je sais pas quoi. Il m'a demandé de lancer son hypnose pour pouvoir l'approcher. Mais rien de plus! J'ai tué personne moi !
- D'après vous, c'est Alain Lamarck qui a hypnotisé ces autres victimes.
- Oui ! Je lui ai juste appris, il m'a souvent aidé quand j'étais gamine, quand il m'a demandé mon aide pour apprendre l'hypnose, j'ai dit oui, c'était une façon pour moi de lui rendre la pareille.
- Vous lui avez donné les moyens de tuer à nouveau. Indiqua Astrid en sortant de la salle.
Raphaëlle retrouva Astrid à la sortie de la salle d'interrogatoire.
- Eh beh ! C'était du grand Astrid ça ! Vous avez vraiment assuré là-dedans !
- Je suis capable et maintenant je suis même vraiment qualifiée. Répondit Astrid.
- Oui c'est vrai. Maintenant vous avez officiellement le droit de mener des interrogatoires. Dit Raphaëlle en souriant.
- Il m'incombe également désormais de rédiger le procès-verbal de l'interrogatoire. Indiqua la documentaliste.
- Au moins, ils seront bien rédigés et sans fautes partout ! Plaisanta Raphaëlle.
- Oui.
Raphaëlle ne dit rien, elle avait tendu la perche à Astrid et ne pouvait donc pas être vexée de cette réponse.
Raphaëlle prit place dans la salle d'interrogatoire, elle avait échangé de place avec Astrid qui se trouvait maintenant derrière le miroir à observer la scène.
- Madame Leblanc, bonjour, je suis le commandant Coste.
- Bonjour. Fit la femme, bien moins énervée que précédemment.
- Vous avez indiqué à ma collègue que vous étiez en contact avec Alain Lamarck depuis plusieurs années et que vous l'avez aidé à prendre en main les différents principes de l'hypnose pour qu'il puisse assouvir sa prétendue vengeance.
- Il ne m'avait pas dit au début que c'était pour se venger. Et quand on en parlait, par courrier, il m'a dit que c'était pour un projet de livre qu'il avait, qu'il voulait utiliser l'hypnose comme mode opératoire et qu'il avait besoin de mon aide pour rendre ça plus réel. Expliqua la jeune femme qui se rendait peu à peu compte qu'elle avait complètement été manipulée par Alain Lamarck.
- Eva, comment est-ce que vous contactez Alain Lamarck ? Demanda Raphaëlle à la suspecte.
- Sur son portable. Je peux vous donner son numéro si vous voulez. Et quand on se retrouve, on se donne rendez-vous dans un parc en général. Souvent le même.
- On va avoir besoin de toutes les informations que vous pouvez nous donner sur les habitudes d'Alain Lamarck depuis qu'il n'est plus en prison.
- Oui bien sûr. Tout ce que vous voulez ! J'ai payé ma dette, j'ai arrêté les conneries depuis que je me suis fait arrêter, je ne veux pas remettre les pieds en prison ! Dit la jeune femme.
- Tout ça, ça va dépendre des informations que vous allez nous donner. Pour le moment, vous êtes complice de meurtre.
- Donc c'est vrai ? Il a vraiment tué quelqu’un ? S'étonna la jeune suspecte.
- Oui. Alain Lamarck a été condamné pour meurtre et il a utilisé l'hypnose pour forcer un homme à se suicider. Il va être poursuivi pour meurtre, tentative de meurtre et enlèvement ainsi que pour mise en danger de la vie d'autrui. Bien sûr, tout cela vient s'ajouter à la condamnation pour meurtre qu'il a déjà et aux poursuites pour son évasion.
- Il m'a manipulée. Je ne savais rien, je vous promets ! Si j'avais su... Si j'avais su, jamais je ne lui aurais appris des choses sur l’hypnose ! Je pensais qu'il voudrait seulement s'amuser, faire dire des choses stupides à quelques personnes mais tuer ça non, jamais ! Et surtout je n'aurais jamais aidé à hypnotiser l'une de ses cibles !
- Vous parlez de David Rougier ? Demanda Raphaëlle pour confirmation.
- Oui. C'est lui qui est mort ? Dites-moi qu'il va bien s'il vous plaît ! Je lui ai seulement parlé et je l'ai rendu sensible à un mot, c'est tout.
- Il va bien. Ce n'est pas lui qui est mort.
- Il a réussi à mettre quelqu'un d'autre suffisamment sous emprise pour le pousser au suicide ? S'étonna la jeune femme.
- Il semblerait que oui. Lui répondit Raphaëlle.
- Le code de mon téléphone, c'est 1106. Vous trouverez son numéro dans mon répertoire et je peux vous indiquer sur un plan exactement les différents lieux où j'ai pu le voir depuis qu'il n'est plus en prison.
- Merci. Dit Raphaëlle.
- S'il vous plaît, ne me renvoyez pas en prison. Supplia Eva Leblanc.
- Je vais faire ce que je peux, je ne peux rien vous promettre. Lui répondit Raphaëlle, désolée pour elle.
En fin de journée, Raphaëlle travaillait sur les données qu'Eva Leblanc avait pu leur donner quand Nicolas fit rouler sa chaise jusqu'au bureau du commandant.
- Raph ? Dit-il pour qu'elle relève la tête.
Raphaëlle releva la tête, affichant un sourire dès qu'elle croisa le regard de Nicolas.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Raphaëlle.
- Tu as Théo ce soir ? Demanda l'homme.
- Non, il est chez David, il va revenir mercredi soir à la maison. Comme il a passé la semaine avec moi la semaine dernière alors qu'il devait être chez son père, c'est compliqué.
- J'imagine ouais. Souffla Nicolas.
- Pourquoi ça ?
- Je me disais que je pouvais peut-être passer. Dit-il en posant sa main à côté de celle de Raphaëlle déplaçant son petit doigt pour le mettre en contact avec la main de Raphaëlle.
- Oui pourquoi pas oui. Lui répondit Raphaëlle.
- Je serai là alors !
- Ah mais non... On est lundi Nico.
- Lundi ? Lundi ! Astrid ?
- Oui Astrid. Désolée Nico. Demain ? Proposa Raphaëlle.
- Le rendez-vous est pris ! Surtout si notre petit briseur de moment revient mercredi à la maison.
- L'appelle pas comme ça Nico.
- Désolé. Je ne le dirai plus.
- Mais je suis d'accord qu'il a eu le chic pour tomber au mauvais moment les derniers jours ! Mais je vais lui parler mercredi quand il va revenir à la maison. Tu pourras venir même quand il sera là sans qu'on ait à se cacher.
- Tu fais comme tu le sens Raph, je te l'ai déjà dit, si tu veux attendre pour lui dire, c'est okay pour moi aussi. Je sais que Théo c'est ta priorité.
- Et ça le sera toujours. C'est mon fils, je ferais tout pour lui. Mais je ferais aussi tout pour toi Nico tu sais.
- Je sais Raph.
Ils se regardèrent en silence quelques instants avant d'être interrompus.
- Je peux vous déranger quelques instants ? Demanda Arthur.
Nicolas avait retiré sa main à l'instant où Arthur avait commencé à parler.
- Bien sûr Arthur, qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Raphaëlle au jeune OPJ.
- Je peux repasser plus tard si je vous dérange hein !
- Arthur accouche ! Lui dit Nicolas.
- J'ai réussi à accéder aux caméras des parkings proches des endroits où Eva a retrouvé Lamarck ces derniers temps.
- Et donc ? Tu as réussi à trouver quelque chose d'intéressant sur les images ? Demanda Raphaëlle.
- Oui et non. J'ai pu trouver Lamarck sur des images mais impossible de savoir d'où il venait ou comment il était arrivé sur les lieux.
- Tu as essayé de voir si des commerçants locaux n'avaient pas des caméras qui pouvaient montrer les rues ? Questionna le commandant de police.
- C'est en cours. J'ai appelé les commerçants, ceux qui en ont vont me transmettre les images que j'ai demandées.
- Super, dès que tu les as, tu les analyses. Dit Raphaëlle
- Genre ce soir ? Demanda Arthur.
- Au plus vite Arthur. Mais demain ça ira !
- Merci commandant !
- Allez les gars ! Moi je file, sinon Astrid va arriver chez moi avant moi ! Bonne soirée ! Lança Raphaëlle en partant.
- Bonne soirée commandant.
- Bonne soirée Raph.
Une fois sûr que Raphaëlle était partie, Arthur tapa dans l'épaule de Nicolas.
- T'es un cachottier toi ! Lui dit-il en même temps.
- Qu'est-ce qui te prend Arthur ?
- Mais rien capitaine rien du tout ! On va faire comme si j'avais rien vu en arrivant !
Nicolas s'approcha d'Arthur qui venait de s'installer à son bureau.
- T'as rien vu c'est compris.
- Bien mon capitaine !
- Non mais je déconne pas Arthur. Si ça se sait, l'équipe, nous trois là, c'est fini. Donc tu la fermes.
- Oui oui pas de soucis. Félicitations quand même. Tenta le jeune OPJ.
- Merci Arthur.
- Et j'espère que vous serez bien ensemble, tu le mérites. Et le commandant aussi.
- C'est gentil. Mais la prochaine fois, tes idées à la con, tu les gardes, ça a quand même failli me coûter ma chance avec elle de lui mentir pendant des mois.
- Désolé.
Nicolas ne répondit pas et retourna travailler.
Raphaëlle arriva chez elle avec le repas du lundi soir : un menu M12 pour Astrid et un autre menu pour elle. Elle avait à peine posé le sac sur la table qu'Astrid sonna à l'interphone. Raphaëlle la fit entrer et lui ouvrit la porte. Astrid s'installa à table avec Raphaëlle.
- Raphaëlle. Dit Astrid en séparant ses baguettes.
- Oui Astrid ? Il manque quelque chose dans votre menu ? S'inquiéta Raphaëlle.
- Non, mon menu M12 est complet. Merci. Je me demandais si vous et le capitaine Perran voudriez venir dîner chez moi demain soir. Proposa la documentaliste.
- Moi ? Dîner ? Chez vous ? Vous ne m'avez jamais invitée à dîner chez vous. Réussit seulement à répondre Raphaëlle.
- Je sais. Mais quand Tetsuo est devenu mon petit ami, vous nous avez invité tous les deux à dîner pour apprendre à mieux le connaître parce que c'est ce que fait une meilleure amie : elle veut apprendre à mieux connaître le petit ami de son amie. Donc je vous invite, vous et le capitaine Perran. Et j'ai également proposé à Tetsuo de venir dîner.
- Je m'y attendais vraiment pas ! Et vous savez Astrid, vous n'êtes pas du tout obligée de faire ce genre de choses. Et puis vous connaissez déjà Nico.
- Oui, je sais. Mais il me semble que c'est important. Et j'aimerais beaucoup vous inviter à dîner.
- D'accord alors ! Et je demanderai à Nico s’il est d'accord mais je pense que oui.
- Bien. Demain soir, chez moi, pour dîner. Je vous attendrai.
- Merci Astrid.
- De rien. C'est normal. C'est ce que font les amies. Dit Astrid avant de se mettre à manger.
Raphaëlle sourit. Astrid avait tellement changé en quelques années depuis qu'elle la connaissait. Raphaëlle ne pouvait s'empêcher d'être fière de voir son amie évoluer et changer devant ses yeux. Elle ne le remarquait pas tous les jours mais des moments comme celui-ci, elle le voyait bien. La Astrid d'il y a trois ans n'aurait jamais pensé inviter quelqu'un à dîner chez elle, encore moins plusieurs personnes dans le seul but de vouloir apprendre à connaitre le petit ami de son amie.
Dans son lit, prête à dormir, Raphaëlle envoya un message à Nicolas.
Raphaëlle : Tu dors ?
Nicolas : Non.
Nicolas : Astrid est partie ?
Raphaëlle : Oui, il y a une demi-heure environ. Elle ne reste jamais tard.
Nicolas : Elle reste plus tard lorsqu'elle vient dîner avec Tetsuo !
Raphaëlle : Oui c'est vrai. A propos de ça...
Nicolas : Quoi ? Il y a un problème avec Tetsuo ? Je peux lui parler s’il faut !
Raphaëlle : Non pas du tout, tout va bien avec Tetsuo ! Astrid nous invite à dîner demain soir.
Nicolas : Nous ? Comme toi et moi ?
Raphaëlle : Oui.
Raphaëlle : Sauf si tu ne veux pas venir bien sûr !
Nicolas : Au contraire ! Je ne savais pas qu'Astrid t'avait déjà invitée à dîner chez elle.
Raphaëlle : Ce n'est pas le cas. Tetsuo non plus, mais elle nous invite tous les trois.
Nicolas : Pourquoi ?
Raphaëlle : Pourquoi quoi ?
Nicolas : Pourquoi elle nous invite tous à dîner, alors qu'elle n'a jamais invité personne à dîner chez elle.
Raphaëlle : C'est un truc entre nous mais elle le fait avec plaisir, alors ça me fait plaisir.
Nicolas : Et si ça te fait plaisir, ça me fait plaisir alors !
Raphaëlle : Du coup je peux dire à Astrid que c'est bon pour demain ?
Nicolas : Oui tu peux.
Le lendemain matin, Raphaëlle commença par passer à la documentation criminelle, Astrid lui avait écrit alors qu'elle était en direction des bureaux de la crim' pour qu'elle commence par faire un crochet à la documentation criminelle, invitant également Arthur et Nicolas à venir. Raphaëlle était la dernière arrivée sur les lieux.
- Bonjour ! Lança-t-elle en arrivant.
- Raphaëlle. Bonjour. Lui répondit Astrid.
- Désolée du retard. S'excusa Raphaëlle.
- On vous attendait pour commencer. Lui indiqua Astrid.
Raphaëlle ne répondit rien et s'assit à côté de Nicolas qui ne perdit pas une seconde pour poser sa main sur celle de sa petite amie. Raphaëlle sourit à ce contact mais ne dit rien, voulant laisser Astrid débuter sa présentation.
- On vous écoute Astrid. Dit le commandant de police à son amie.
- Bien. Merci d'être venue. J'ai étudié le tapuscrit d'Alain Lamarck en profondeur.
- Vous avez trouvé quelque chose de nouveau Astrid ? Demanda Raphaëlle.
- Oui. Je pense avoir identifié trois potentiels lieux où pourrait se trouver Alain Lamarck. Cependant. Je n'arrive pas à identifier plus d'éléments pouvant nous aider à découvrir où il se trouve réellement.
- Juste à partir du tapuscrit ? Laissa échapper Arthur.
- Oui. On peut apprendre beaucoup de choses sur un auteur en analysant ses œuvres. Expliqua Astrid.
- Genre comme en cours de français quand on nous demandait d'analyser des textes ? Continua le jeune OPJ.
- Pas exactement. Ce ne sont pas les mêmes éléments que nous regardons dans ce cas. Puis-je continuer ? Demanda Astrid.
- Oui Astrid, allez-y. Lui indiqua Raphaëlle qui avait posé sa main sur celle de Nicolas qui se retrouvait alors entre les deux mains de Raphaëlle.
Astrid fut surprise par ce contact, elle se stoppa un instant avant de se tourner vers son tableau.
- Ici se trouve une carte de la région. J'ai marqué les trois lieux potentiels. Ici, ici et ici. Indiqua-t-elle en pointant les différents endroits sur la carte.
- Ils sont relativement proches tout de même. Répondit Nicolas.
- Oui. Mais il sera plus facile si on réussit à identifier avec précision dans lequel se trouve Alain Lamarck pour pouvoir aller l'interpeller sans qu'il ne prenne la fuite.
- Oui Astrid a raison sur ce point. Reprit Raphaëlle
- Chacun de ces endroits, ici, ici et ici, comporte plusieurs éléments que l'on peut retrouver dans le tapuscrit d'Alain Lamarck, signé Erik Ernest.
- Donc ces éléments, c'est comme les volets rouges cassés dont vous m'aviez parlé ? Demanda Raphaëlle.
- Exactement oui. C'est un élément commun que j'ai trouvé dans deux des trois endroits. On retrouve ici et ici des volets rouges. Le côté cassé que l'on retrouve dans un ancien livre d'Erik Ernest, ça je n'ai pas pu le vérifier. J'ai pu trouver d'autres éléments dans les livres et dans les lieux indiqués ici, ici et ici.
- Et comment on peut vous aider à trouver lequel correspond Astrid ? Demanda Raphaëlle en proposant implicitement son aide.
- J'ai besoin que vous voyiez ce que je n'ai pas vu. Comme des intentions dans ses phrases qui pourraient pointer plus vers l'un des lieux.
- Donc vous voulez qu'on lise le livre de Lamarck, en gardant ces lieux en tête pour voir si des éléments sous-entendus s'y rapprochent. Reformula Nicolas pour être sûr d'avoir bien compris la demande de la documentaliste.
- Exactement. Je ne suis pas capable de reconnaître des intentions ou des sous-entendus, encore moins de les associer à des éléments physiques ou relatifs à des lieux. Confirma Astrid, avouant les limites de ses capacités.
- Ouais pas de soucis on peut faire ça. Lui répondit Nicolas.
- Merci Capitaine Perran. Le remercia Astrid.
- Je dois lire ce truc aussi ? Demanda Arthur, peu enthousiaste à cette idée.
- Pour trouver des informations dans le texte, oui, il faut le lire, lieutenant Enguien.
Raphaëlle et Nicolas se mirent à rire légèrement, se moquant un peu d'Arthur.
- Allez Arthur, tu peux le faire ! Lui lança gentiment Raphaëlle moqueuse.
- Vous inquiétez pas commandant, ça va le faire. Ça peut être long mais j'en viendrais à bout. Répondit-il.
Astrid donna une copie du tapuscrit à Nicolas ainsi qu'une à Arthur.
- Voilà. Maintenant, vous pouvez lire. J'ai également joint un dossier assez détaillé des différents endroits possibles que j'ai identifiés.
- Merci Astrid. Lui répondit Nicolas. On peut s'installer quelque part pour étudier tout ça ? C'est peut-être plus simple si on reste ici pour échanger.
- Rester ici ? Avec moi ? Ah. Ce n'était pas prévu. Dit Astrid, surprise par la solution envisagée par Nicolas.
- Non mais ne vous inquiétez pas Astrid, on peut aller à la crim', pas de soucis ! Se reprit-il en voyant le malaise de la documentaliste.
- Non. Vous avez raison capitaine Perran, si vous êtes ici, nous pourrons ajouter vos éléments au tableau plus rapidement. Peut-être pouvez-vous vous installer sur le bureau, vous et le lieutenant Enguien. Indiqua la documentaliste.
- Merci Astrid ! Dit Nicolas.
- Oui merci Astrid, bon bah c'est parti ! Dit Arthur à son tour en s'installant.
Astrid regarda les deux OPJ s'installer sans dire un mot, Raphaëlle s'était levée et examinait avec attention le tableau d'indices et d'éléments qu'Astrid avait préparé pour leur indiquer les différents lieux possibles pouvant être la planque de cavale d'Alain Lamarck, tout du moins la planque pour les dernières semaines lorsqu'il écrivait son tapuscrit.
- Raphaëlle. Lança Astrid qui était arrivée juste derrière elle.
Raphaëlle sursauta, elle n'avait pas entendu arriver Astrid derrière elle.
- Oui Astrid ?
- Je pense que nous devrions aller voir Eva Leblanc, elle peut peut-être nous indiquer si elle connait l'un des lieux ou si Alain Lamarck a déjà évoqué un élément pouvant avoir un lien avec un des lieux que j'ai pu identifier.
- Oui on peut faire ça Astrid. Vous êtes d'accord pour que les garçons restent ici ? Demanda-t-elle à son amie.
- Oui. Mais pas toucher les affaires.
- Non non ils ne vont rien déplacer. Arthur ? Nico ? On va aller voir Eva Leblanc qui est encore en garde à vue au poste, vous restez là, on revient.
- Ça marche ! Lança Nicolas sans même relever les yeux du dossier qu'il était en train de lire.
- Et pas touché. Précisa Astrid.
- Promis Astrid, on fait attention à vos affaires. Lui indiqua Arthur.
Astrid sourit et les deux femmes quittèrent la documentation criminelle.
Sur le trajet, Astrid avait l'air perdue dans ses pensées. Raphaëlle le remarqua rapidement.
- Astrid ? Il y a un problème ? Demanda le commandant de police. Si c'est le fait que les garçons soient tout seuls à la doc, je peux leur dire de revenir au poste, y a aucun souci, ils vont comprendre ne vous inquiétez pas.
- Non. Répondit simplement Astrid sans pour autant sortir de ses pensées.
- Mais si, bien sûr qu'ils vont comprendre. Lui répondit Raphaëlle.
- Non, ce n'est pas ça. J'ai confiance sur le fait que le capitaine Perran et le lieutenant Enguien vont laisser le bureau exactement comme ils l'ont trouvé, ou presque.
- Qu'est-ce qu'il y a Astrid ? C'est le dîner de ce soir ? C'est pareil, on peut toujours reporter.
- Non, j'ai tout prévu pour ce soir. J'ai préparé les recettes, j'ai tous les ingrédients et j'ai calculé le temps qu'il me faut pour préparer le repas. Indiqua Astrid qui avait apparemment millimétré chaque détail de la soirée.
- D'accord. Qu'est-ce qu'il y a alors ? Lui demanda Raphaëlle en se garant, arrivée au poste.
- Je ne sais pas. Lui répondit Astrid honnêtement.
- Dites-moi ce qui vous arrive, je peux peut-être vous aider.
- Hum hum. Répondit Astrid négativement.
- Vous êtes sûre ? J'ai fait quelque chose de travers ? Demanda Raphaëlle pour s'en assurer.
- Non. Vous n'avez rien fait.
- D'accord. Répondit Raphaëlle en posant la main sur la poignée de la portière pour sortir de la voiture.
- Cependant, vous pouvez peut-être m'aider à comprendre. Dit Astrid.
Raphaëlle se tourna donc vers son amie pour l'écouter attentivement.
- Je vous écoute Astrid, dites-moi tout. Je vais faire mon possible pour vous aider vous le savez.
- Oui je le sais Raphaëlle.
Raphaëlle sourit à cette remarque.
- J'ai remarqué ce matin quand vous étiez assise à côté du capitaine Perran que celui-ci vous a pris la main. Indiqua Astrid.
- Euh oui. Ça vous pose un problème qu'il l'ait fait devant vous comme ça ? Demanda Raphaëlle qui ne voulait pas choquer son amie bien que surprise que ce simple geste puisse la gêner.
- Non. J'ai cependant été surprise puisqu'il ne vous a pas demandé avant de le faire. J'ai bien conscience que c'est quelque chose que les couples font entre eux et qu'ils ne se demandent pas toujours la permission pour ce genre de geste et donc j'en suis venue à me poser des questions à propos de ma relation avec Tetsuo et le fait qu'il soit obligé de me demander avant de faire les choses à cause de mon hypersensibilité au contact et au bruit.
- Je ne sais pas trop quoi vous répondre Astrid. C'est vrai que Nico ne m'a pas demandé. Mais vous savez Astrid, chaque relation est différente.
- Ah oui ? C'est-à-dire ? Demanda la documentaliste.
- Par exemple, quand j'étais avec Mathias, c'était différent, déjà pour lui, on n'était pas ensemble, on n'était pas en couple donc bon forcément, ça n'aide pas. Mais pour autant, il ne se privait pas de parfois avoir des gestes d'affection en public, ce qui est assez contradictoire vous voyez.
- Hum hum. Répondit Astrid par la négative.
- Comment vous expliquer... Réfléchit Raphaëlle.
Astrid resta silencieuse, attendant la suite de la réponse de Raphaëlle.
- Par exemple, Mathias pouvait me prendre dans ses bras au bureau, on s'est embrassé au bureau, certes il n'y avait personne mais on aurait pu nous voir et en même temps, pour lui, on n'était pas du tout un couple.
- Ah.
- Mais avec Nico, c'est totalement différent. Déjà parce qu'on est amis en plus d'être en couple maintenant, wow ça fait encore super bizarre de dire ça. S'arrêta Raphaëlle.
- Oui. Vous êtes en couple, vous et le capitaine Perran. Indiqua Astrid à son amie.
- Oui pardon. Du coup j'en étais où... Ah oui. Nico et moi, c'est différent. Quand il me prend la main, je sais que c'est juste pour être proche de moi. Je ne ressens pas du tout les choses pareilles quand je suis avec Nico que lorsque j'étais avec Mathias ou même avec David, c'est vraiment différent. Les sensations sont différentes. En fait, tout ça, ça dépend vraiment de la personne avec qui vous êtes.
- D'accord.
- Et vous, avec Tetsuo, votre relation est différente que celle que j'ai avec Nicolas et c'est normal. C'est votre relation. Et votre amour n'en est pas moins fort ou moins valable que le nôtre. Les relations, c'est simplement différent d'une personne à l'autre.
- Donc le fait que Tetsuo soit obligé de me demander à chaque fois qu'il veut poser sa main sur ma joue ou approcher sa main de la mienne, ce n'est pas un problème ? Demanda Astrid.
- Non, enfin si c'est quelque chose qui vous convient à tous les deux, ça n'est pas un problème. Un couple, ce sont deux personnes Astrid, ce sont des accords entre deux personnes. Nico a mon accord pour me prendre la main, Tetsuo a votre accord pour poser sa main sur votre joue après vous avoir demandé et que vous ayez accepté.
Astrid sourit, son mystère élucidé, elle allait pouvoir de nouveau se concentrer sur l'affaire et sur les questions pertinentes à poser à Eva Leblanc lorsqu'elles seraient en salle d'interrogatoire dans quelques minutes.
Raphaëlle et Astrid entrèrent en salle d'interrogatoire où Eva Leblanc venait être installée quelques minutes plus tôt. Les deux femmes s'installèrent face à la suspecte.
- Madame Leblanc. Bonjour. Débuta Astrid.
- Qu'est-ce que j'ai encore fait ? Demanda la jeune femme.
- Rien. Lui répondit Astrid.
- Madame Leblanc, on a besoin de vous poser quelques questions. Dit Raphaëlle.
- Bien sûr, tout ce que vous voulez. Répondit la jeune femme.
- On aurait besoin que vous nous donniez tous les éléments qu'Alain Lamarck a pu vous donner sur sa localisation actuelle.
- Je n'ai jamais été chez lui. Je ne suis pas sûre d'avoir beaucoup d'éléments à vous apporter.
- Est-ce que vous vous souvenez d'une odeur particulière ? Peut-être de traces sur ses chaussures ?
- Je... Non je ne vois pas. Réfléchit-elle.
- C'est important. Insista Raphaëlle.
La jeune femme se mit à réfléchir, essayant de trouver quelque chose qui pourrait aider les enquêteurs à avancer.
- Un jour, il est arrivé en retard à notre rendez-vous. Il m'a dit qu'il y avait des travaux sur la route.
- Vous vous souvenez de la date ? Demanda Astrid. Avoir la date pourrait nous permettre de retrouver les travaux ayant lieu dans les environs de votre point de rendez-vous.
- Euh oui oui je pense que je devrais réussir à m'en souvenir. C'était dans le parc habituel, on avait rendez-vous en début d'après-midi, je m'en souviens parce que j'avais un atelier à l'école de police pour faire de la sensibilisation le matin et j'avais eu peur d'être en retard.
- On va avoir besoin de tous les éléments de ce type dont vous pourrez vous souvenir.
A la documentation criminelle, Nicolas et Arthur étaient tous les deux concentrés sur leur lecture.
- Arthur ? S'interrompit Nicolas.
- Ouais ? Répondit le concerné sans relever la tête du tapuscrit qu'il lisait.
- Tu en es où ? Demanda le capitaine de police.
- Euh page 56. Dit-il en relevant la tête. Y a vraiment des gens qui trouvent que ce mec écrit de bons romans ?
- Franchement ça va ! Lui répondit Nicolas. Et surtout ne dit pas ça devant Astrid ! C'est un de ces auteurs préférés.
- Ouais je sais mais bon... C'est long quoi ! Tu as trouvé des trucs ?
- Je pense que j'ai un truc. Tu penses quoi de cette phrase ? Lui demanda-t-il en pointant une phrase du doigt.
- Je ne sais pas trop. Tu penses qu'il y a un truc dans cette phrase ?
- J'ai l'impression oui.
Nicolas prit note des éléments qu'il pensait avoir et les deux garçons se remirent à lire le tapuscrit.
Astrid s'arrêta devant la boutique de monsieur Tanaka. Elle poussa la porte. C'était un moment inhabituel pour des courses inhabituelles.
- Konichiwa Tanaka San. Dit Astrid en entrant dans la boutique.
- Mademoiselle Nielsen ! Bonjour. Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas vu. Lui répondit l'homme, content de revoir Astrid.
- Oui. C'est le mercredi que je fais mes courses maintenant, ce n'est plus le lundi. Je ne viens donc plus lorsque vous travaillez puisque c'est Tetsuo Tanaka, votre neveu qui tient la boutique le mercredi. Indiqua-t-elle.
- Oui c'est vrai. Et Tetsuo est tellement content de vous voir venir chaque mercredi matin, il vous aime vraiment beaucoup vous savez.
- Oui. Je sais. Moi aussi. Lui répondit Astrid en prenant les différents articles dont elle avait besoin.
- Je ne vous ai jamais vue faire des courses le mardi en fin de matinée Astrid, tout va bien ? S'inquiéta subitement le propriétaire de l'épicerie.
- Oui. Tout va bien. Je fais à dîner ce soir pour Tetsuo, le commandant Coste et le petit ami de cette dernière, j'ai fait une partie de mes courses avant aujourd'hui mais il y a certains éléments que je ne pouvais prendre qu'aujourd'hui. C'est une course inhabituelle, il est donc logique qu'elle soit un jour inhabituel.
- Oui, bien sûr mademoiselle Nielsen. Dites-moi, voudriez-vous prendre le thé avec moi ? Proposa l'homme.
Astrid se figea ne sachant pas quoi faire.
- Refuser le thé serait très malpoli de ma part mais nous sommes au milieu d'une affaire et je suis attendue. De plus, ça n'était pas prévu. Je ne sais pas quoi faire. Extériorisa la documentaliste.
- Ce n'est pas grave Astrid, on peut se donner rendez-vous jeudi matin, pour prendre le thé ? Comme ça, c'est un élément prévu et vous aurez le temps pour que l'on prenne le thé ensemble. Si cela vous convient bien entendu. Proposa l'épicier.
- D'accord. Oui. Jeudi. Jeudi matin. Ça me va. Merci.
- Ce n'est rien Astrid.
Astrid quitta la boutique non sans avoir dit au revoir au propriétaire des lieux.
Astrid retrouva Raphaëlle qui l'attendait dans la voiture.
- Vous avez tout ce qu'il vous faut ? Demanda Raphaëlle à son amie.
- Oui. Il me manquait seulement quelques ingrédients pour ce soir. La livraison de ces ingrédients étant le mardi matin, il était normal de venir les acheter aujourd'hui avant de préparer le dîner afin qu'il soit le plus frais possible.
- Pas de soucis Astrid ! J'ai hâte de voir ce que vous nous avez prévu pour ce soir. S'enthousiasma Raphaëlle.
- Oui. Ce soir. Pour le dîner. Dit Astrid.
- Allez, on file à la doc ! On a de nouveaux éléments à voir avec les garçons et je crois qu'ils ont aussi de nouveaux éléments pour nous ! Indiqua Raphaëlle.
- Et j'espère qu'ils n'ont rien touché. Dit Astrid, un peu nerveuse tout de même d'avoir laissé son bureau aux deux officiers de police sans qu'elle ne soit à proximité.
Astrid et Raphaëlle arrivèrent à la documentation criminelle où Nicolas et Arthur étaient très concentrés sur leur lecture.
- Arthur ? Nico ? Appela Raphaëlle en arrivant dans les bureaux pour signaler leur présence.
- Hey salut ! Alors, ça a donné quoi avec Eva Leblanc ? Demanda Nicolas.
- On a quelques éléments qu'elle a pu nous fournir. Astrid a quelques recherches à effectuer pour faire des croisements à propos des lieux qu'elle avait précédemment identifiés. Expliqua Raphaëlle. Et de votre côté ?
- De notre côté, on a repéré quelques éléments qui peuvent donner une indication de contexte dans des sous-entendus et des métaphores mais c'est pas évident de discerner ce qui est de la fiction pure ou ce qui est de la fiction de proximité. Indiqua Nicolas à son tour.
- Je vois. Mais, on arrive pas les mains vides ! Lança Raphaëlle en dévoilant des plateaux-repas qu'elle et Astrid étaient allées chercher sur le chemin entre l'épicerie Tanaka et la documentation criminelle.
- Ah trop bien je meurs de faim ! Dit Arthur, heureux de pouvoir lâcher son tapuscrit pendant quelques minutes.
- On peut s'installer sur les bureaux Astrid ? Si on range et que l'on fait attention bien entendu. Demanda Raphaëlle.
- Oui. Mais il faut ranger les dossiers avant et il faut faire attention.
Tout le monde débarrassa les bureaux en rangeant au mieux tout ce qui devait l'être avant de s'installer pour manger.
- Bon appétit ! Dit Raphaëlle.
- Merci commandant, à vous aussi. Répondit Arthur, déjà en train de manger.
Raphaëlle sourit en secouant la tête, Arthur pouvait vraiment avoir l'air d'un ado quand il s'y mettait.
A la documentation criminelle, tout le monde enfilait sa veste. Les analyses de textes, d'informations et différents recoupements avaient enfin porté leur fruit : ils savaient où se trouvait Alain Lamarck. Ils devaient s'y rendre au plus vite afin de s'en assurer et de pouvoir, enfin, l'interpeller.
- Vous venez Astrid ? Demanda Raphaëlle à son amie qui n'avait pas vraiment l'air de se préparer.
- Je ne sais pas. J'ai des choses de prévu. Je ne sais pas combien de temps va prendre l'intervention. Indiqua la documentaliste, perdue entre son envie de conclure enfin cette affaire et ses plans.
- On va faire pour que ça aille le plus vite possible pour que vous puissiez reprendre vos occupations comme vous les aviez prévues. Je ne peux pas vous donner de timing exact mais on va faire au mieux. D'accord ?
- D'accord. Répondit simplement Astrid avant de prendre sa veste et ses affaires.
Astrid et Raphaëlle se trouvaient dans une voiture tandis que Nicolas et Arthur étaient tous les deux dans une autre voiture, quelques rues plus loin.
- Astrid, vous êtes sûre de vous ? Demanda Raphaëlle à son amie pour confirmer.
- Oui je suis sûre. Ici on a les volets rouges. Là-bas, on a la cloche de l'église que l'on entend sonner si on est éveillé. Là, on a l'épicerie du coin avec la femme d'âge mûr qui s'en occupe. Ce sont des éléments que l'on peut retrouver dans les derniers livres d'Alain Lamarck, surtout dans "La chambre ouverte" et dans le tapuscrit de notre affaire. Expliqua Astrid en reprenant point par point divers éléments.
- Ça marche. Dit Raphaëlle avant de se saisir de son téléphone. Nico ?
- Ouais Raph. Vous avez quelque chose ? Demanda le capitaine de police depuis sa voiture.
- Astrid confirme qu'on est au bon endroit. Vous avez repéré quelque chose de votre côté ?
- Non rien pour le moment. Arthur épluche toujours les différents habitants des immeubles pour savoir quel appartement pourrait être celui occupé par Alain Lamarck. Indiqua Nicolas.
- Celui-là. Dit Astrid en pointant un immeuble et un appartement précis du doigt.
- Arthur, tu as quoi sur l'immeuble au 146 ? Deuxième étage.
- Le deuxième étage est divisé en deux. Un appartement est occupé par une famille avec deux enfants en bas âge. Et l'autre... l'autre il est loué au nom d'une certaine Sophie Nobel.
- C'est la femme dont il était amoureux. Dit Astrid.
Raphaëlle se tourna vers Astrid.
- Qu'est-ce que vous dites Astrid ? Lui demanda-t-elle Raphaëlle pour obtenir des informations supplémentaires.
- Sophie Nobel, c'est le nom de la jeune femme dont Alain Lamarck était amoureux, qui est morte dans l'incendie du chalet des saisonniers dans lequel avait été blessé Henri Francoeur, l'homme qui se faisait passer pour Erik Ernest, le prête-nom d'Alain Lamarck.
- C'est forcément là ! Dit Raphaëlle à Nicolas, toujours au téléphone.
- On appelle des renforts ? Demanda le capitaine de police.
- Oui. Mais discrètement ! Je ne veux que des voitures banalisées, pas de gyrophares et encore moins de sirènes !
- Ça marche. Répondit Nicolas en raccrochant.
L'attente était longue dans les voitures. Les renforts n'allaient plus tarder et l'impatience se faisait sentir dans les deux voitures. Nicolas n'arrêtait pas de regarder autour de lui.
- Hey faut se détendre mon capitaine ! Lui lança Arthur pour le distraire quelques instants.
- Pourquoi tu dis ça ? J'ai fait quelque chose ? Demanda-t-il, surpris.
- T'arrêtes pas de tourner la tête ! Une vraie girouette ! Tu me fais stresser juste à te regarder ! Encore pire que le jour où on a fait venir Emma au bureau. Dit Arthur.
- Le jour où on a fait la plus grosse connerie oui ! Si un jour tu veux à nouveau aider quelqu'un, restes-en dehors de ses histoires, je pense que c'est le mieux que tu puisses faire. Répondit Nicolas assez sèchement.
- Okay okay.
- Désolé. Je ne voulais pas être blessant. Mais j'ai eu beaucoup de chance que Raph me pardonne, mais elle me connait depuis longtemps et si ça n'avait pas été le cas, je pense que jamais elle n'aurait laissé passer ça ! Expliqua-t-il au jeune homme.
- Pas de soucis. Mais j'ai bien vu ce matin, vous ne vous cachez même plus ! Charia-t-il son collègue.
- Arthur, il n'y avait qu'Astrid et toi et vous êtes tous les deux au courant, sinon, jamais je n'aurais pris la main de Raph. Et surtout, ce n'était pas très pro de ma part. Dit-il avant d'être interrompu à l'entente de sirènes au loin.
Dans l'autre voiture, Raphaëlle entendit également les sirènes.
- Merde merde merde ! Ils vont tout faire foirer les cons ! Laissa-t-elle échapper en voyant passer devant elle une voiture de la police municipale, pas du tout au courant du dispositif.
- Pas crier. Pas crier. Dit Astrid en plaçant ses mains sur ses oreilles.
- Désolée Astrid. S'excusa Raphaëlle qui prit sa radio en main. On intervient. Maintenant. Indiqua-t-elle dans l'appareil.
L'équipe et une patrouille déjà présente sur les lieux se trouvaient devant la porte de l'appartement habité par Alain Lamarck, du moins, c'est ce qu'ils supposaient. Raphaëlle frappa à la porte, sans annoncer qui ils étaient. Après une bonne minute sans réponse, elle recommença mais cette fois en criant : « Police ! Ouvrez ! ». Ils n'avaient pas encore de mandat, ils n'avaient que des preuves circonstancielles sur la présence d'Alain Lamarck dans cet appartement. Ils n'étaient même pas sûrs qu'il soit présent dans l'appartement. Sans plus de réponse, Raphaëlle fit intervenir le serrurier qu'elle avait convoqué. L'homme s'attela à l'ouverture de la porte et la police prit possession des lieux. Comme ils s'en doutaient sans avoir eu de réponse à la porte : l'appartement était vide.
- Merde ! Lâcha Raphaëlle après avoir inspecté toutes les pièces et confirmé qu'Alain Lamarck n'était pas là.
Astrid la rejoignit dans l'appartement, elle qui était restée dans la voiture en attendant d'en savoir plus sur la situation.
- Astrid ? Vous voyez quelque chose d'intéressant ? Demanda Raphaëlle.
- Raphaëlle. Je viens d'arriver, je n'ai pas encore pu faire le tour de l'appartement. Pour le moment, je n'ai rien vu de particulier. Il y a la machine à écrire sur laquelle il a probablement tapé le tapuscrit mais mis à part ça, je n'ai encore rien vu. Je vous le ferais savoir si je vois quelque chose.
- Pas de soucis Astrid, je vous laisse faire. Répondit le commandant de police.
Astrid s'éloigna pour faire le tour de l'appartement.
- Raph ? L'interpella Nicolas.
- Ouais ? Vous avez un truc ? Demanda-t-elle en réponse.
- Les voisins nous ont confirmé que Lamarck habitait bien là. Mais ils ont aussi dit qu'ils l'ont vu partir il y a deux jours avec un sac et il n'est pas revenu depuis. Lui indiqua Nicolas.
- Merde merde merde ! On l'a loupé ! Ils ont une idée d'où il a pu se rendre ?
- Non aucune. Ils ne le connaissent pas vraiment, juste bonjour bonsoir, ils ne l'ont croisé que quelques fois. Un voisin très calme qui ne reçoit jamais personne.
- Oui c'est logique. Bordel, où est-ce qu'il peut bien s'être tiré ! S'agaça Raphaëlle.
- On va le retrouver Raph, on va y arriver ! La rassura Nicolas.
- Nico, ça fait un an qu'il est en cavale ! On avait enfin une piste... Souffla Raphaëlle.
- Viens, on va dans la voiture. Lui dit Nicolas en l'entraînant vers la sortie de l'appartement.
Quelques instants plus tard, Astrid revint vers le lieu où elle avait laissé Raphaëlle mais n'y trouva personne, seulement Arthur qui arriva en même temps qu'elle.
- Astrid ? Vous savez où sont le commandant et le capitaine ? Demanda Arthur à la documentaliste.
- Non. J'avais justement quelque chose à montrer à Raphaëlle. Dit la documentaliste en regardant partout autour d'elle.
Raphaëlle n'avait jamais laissé Astrid comme ça, sans la prévenir.
- Vous voulez me montrer ? Proposa Arthur pour essayer de distraire Astrid qu'il voyait bien perturbée.
- Oui. C'est dans la chambre. Indiqua-t-elle.
Dans la voiture, Nicolas s'était installé côté conducteur et avait laissé la place passager à Raphaëlle qui ne semblait pas très bien.
- On va le retrouver Raph, tu n'as pas à t'en faire. La rassura-t-il à nouveau.
- Mais quand Nico ? Quand ? Ce mec est un putain de psychopathe ! C'est un pauvre type qui aime jouer avec les gens et maintenant, il aime jouer avec la vie des gens Nico ! On doit le remettre derrière les barreaux.
- Je sais Raph. Et on va le faire. Je suis bien d'accord avec toi sur le fait que sa place n'est pas dans les rues mais bien derrière les barreaux.
- Mais en attendant, il peut recommencer à sa guise ! Et qui sait à qui il s'en prendra la prochaine fois ? Il s'en est pris à David pour m'atteindre et atteindre Astrid. Il est capable de tout. Il peut s'en prendre à Théo, à toi, à Tetsuo et Dieu sait qui encore, juste pour nous atteindre ! Tu imagines s'il décide de s'en prendre à Théo ou à Niels ? Exprima Raphaëlle
- On va les protéger Raph. Il ne s'en prendra pas à eux ou à moi.
- Tu n'en sais rien Nico ! Personne ne sait ce qu'il a derrière la tête. Souffla Raphaëlle qui en avait gros sur le cœur.
- Viens-là ! Proposa Nicolas en lui tendant les bras pour la serrer dans ses bras.
- Nico...
- De façon purement amicale, un ami qui réconforte son amie qui vient de vivre une période éprouvante.
Raphaëlle esquissa un léger sourire et se blottit dans les bras de Nicolas. Les larmes coulèrent sur ses joues silencieusement. Elle avait besoin d'évacuer toute la pression accumulée les derniers temps, tout cela faisait beaucoup. Nicolas la réconforta comme il pouvait, il n'aimait pas la voir comme ça, aussi inquiète pour l'avenir.
- Merci Nico. Dit Raphaëlle en se redressant, quittant les bras de Nicolas.
- Je suis là pour ça. Je suis là pour toi Raph, toujours. Et je suis toujours ton ami et ton partenaire, en plus d'être ton... petit ami ?
Raphaëlle se mit à rire.
- J'ai l'impression qu'on a l'âge de Théo ! Dit-elle.
- Non, si on était des ados, je serais ton mec et toi, tu serais ma go ! Lui répondit-il en riant.
- T'es l'homme que j'aime, ça ne suffit pas ?
- Bien sûr que si ça me suffit ! Et je t'aime aussi.
Raphaëlle sourit et se reteint d'embrasser Nicolas, il y avait trop de monde, trop de collègues aux alentours pour ça.
- Tu veux passer ce soir avant d'aller chez Astrid ? Proposa Raphaëlle à son compagnon.
- On va avoir le temps ? S'interrogea Nicolas en regardant l'heure.
- Il est quelle heure ? Demanda Raphaëlle en regardant l'heure à son tour. Merde ! J'ai promis à Astrid que je la ramènerais chez elle pas trop tard pour qu'elle prépare le dîner comme elle l'avait prévu !
- File ! Je passe te prendre chez toi vers dix-neuf heures et je pourrais revenir après le dîner, si tu veux.
- Définitivement oui !
- Alors on fait ça ! Répondit Nicolas en souriant alors que Raphaëlle descendait de la voiture.
Dans l'appartement d'Alain Lamarck, Astrid montrait les différents éléments qu'elle avait remarqués à Arthur en attendant le retour de Raphaëlle.
- Astrid ? Appela Raphaëlle en cherchant son amie.
- Dans la chambre, Raphaëlle. Lui répondit Astrid.
Raphaëlle se rendit donc dans la chambre où se trouvaient Astrid et Arthur.
- Vous avez trouvé quelque chose ? Demanda Raphaëlle aux deux lieutenants.
- Astrid a remarqué quelque chose oui. Astrid ? Dit Arthur en donnant la parole à sa collègue.
- Oui. Ici et ici. Dit-elle en indiquant le chevet gauche et la commode.
- Oui ? Je ne vois rien Astrid. Fit Raphaëlle en observant les deux éléments.
- Ici, sur le chevet, on remarque une trace dans la poussière, il s'agit probablement d'une bague.
- Oui et ? Lamarck n'a pas de bague c'est ça ?
- Raphaëlle, il s'agit probablement d'une bague de femme, vu sa taille.
- Ah. D'accord. Qu'est-ce que ça veut dire ? Lamarck aurait eu une femme ici avec lui ? Demanda Raphaëlle.
- Ça semble assez peu probable vu ce que nous ont dit les voisins. Répondit Arthur.
- Il n'aurait pas pu la faire venir discrètement ? Demanda Raphaëlle. Ou peut-être que c'est juste une bague souvenir qui appartient à Lamarck ? Peut-être une de celles de Sophie Nobel ?
- Hum hum. Fit Astrid en signe de négation.
- Qu'est-ce que j'ai manqué ? Demanda Raphaëlle.
- La commode, ici. Pointa Astrid à son amie.
- Oui ? Ah pareil une trace dans la poussière, c'est ça ? Dit Raphaëlle en apercevant une légère trace.
- Bravo Commandant Coste. Oui, cette marque a été faite par une bouteille de parfum, un parfum de femme. Je connais ce modèle. Il a une forme très particulière et unique. Expliqua Astrid.
- C'est un parfum connu ? Demanda Raphaëlle.
- Oui. Il s'en vend des millions de bouteilles chaque année à travers le monde. On ne pourra pas retrouver la femme grâce à cela. Indiqua Astrid.
- Merci pour ces éléments Astrid. Lui dit Raphaëlle. Je vous ramène ?
Astrid regarda l'heure et ne put s'empêcher de se figer.
- Oui. Je suis en retard, il ne faut pas être en retard.
- Ça va aller Astrid ! D'accord ? Ce n'est pas grave ! La rassura Raphaëlle.
- Oui. D'accord. On y va.
- Oui on y va. Arthur, tu me fais des photos de tout ça avec la PTS et des prélèvements partout ! S’il y avait une femme ici avec Lamarck, on doit trouver de qui il s'agit au plus vite ! Affirma le commandant Coste.
Raphaëlle était encore en train de ranger la vaisselle de son petit-déjeuner du matin quand Nicolas sonna à l'interphone. Le commandant de police ouvrit donc à son compagnon qui arriva rapidement jusqu'à la porte.
- Salut toi ! Lança Raphaëlle à l'attention de Nicolas.
- Salut ! Répondit-il avec un grand sourire.
Nicolas passa ses bras autour de la taille de Raphaëlle qui laissa la porte se refermer derrière eux alors que Nicolas l'embrassait.
- J'ai tellement envie de faire ça tout le temps. Dit Nicolas.
- Je sais. Et moi aussi. J'ai tellement envie de t'embrasser ou même de t'embêter un peu mais on ne peut pas. Lui répondit Raphaëlle.
- Non on ne peut pas.
- Mais je pense qu'on a suffisamment de temps en dehors des moments où on est ensemble pour penser à ce que l'on ne peut pas faire ou avoir. Qu'est-ce que tu en dis ? Reprit Raphaëlle.
- Je suis complètement d'accord ! Répondit l'homme.
Raphaëlle embrassa à nouveau Nicolas.
- Bon, on devrait y aller, Astrid n'aime pas quand on est en retard. Indiqua Raphaëlle.
- Oui je sais, on y va alors ! Même si elle a l'habitude avec toi. Dit Nicolas pour embêter sa partenaire qui se vengea d'un coup de poing dans l'épaule.
Ils se mirent à rire tous les deux et quittèrent l'appartement de Raphaëlle pour prendre la direction de celui d'Astrid où ils étaient attendus pour le dîner.