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Série : Torchwood
Création : 26.04.2010 à 13h28
Auteur : Rhea01
Statut : Terminée
« Ianto décide de jouer les Cupidons pour pousser Owen et Tosh à se mettre ensemble. Y'arrivera/Y'arrivera pas ? » Rhea01
Cette fanfic compte déjà 53 paragraphes
Cependant, il ne put continuer, Ianto lui prit la bouche d'autorité, les oreilles martelées par le sang qui battait si fort qu'il avait la sensation de perdre contact avec la réalité.
Pourtant c'était bien la réalité, il était avec Jack et il l'embrassait, il l'aimait et était aimé de retour. Son rêve prenait toute sa réalité. Il baignait dans une douce félicité qui semblait émaner autant de lui que de Jack. Leurs cœurs battaient à l'unisson dans cette bulle tendre qui les propulsait doucement dans un autre monde.
Il caressa le dos tendu de Jack, le pressa contre lui, inconscient du temps, du lieu, de leur rancune oubliée. Il se prit à gémir lorsque sa langue effleura sa jumelle et entama un lent dialogue dansant, hypnotique. Leurs mains semblaient dotées d'une vie propre, d'une sensibilité exacerbée par le manque, par la passion, la jalousie.
La chemise céda aux tiraillements de Jack qui inversa leur position. Il commença à déboutonner son pantalon d'une main et de l'autre explorer des zones sensibles et cruciales. Ianto crut que Jack venait d'acquérir une ou deux mains supplémentaires, tant il était subjugué par les sensations qui roulaient sous sa peau, brulante, phénoménale.
Il perdait peu à peu tout sens de la réalité et gémissait aux moindres effleurements de Jack. Il était presque à un point d'incandescence terrifiant, prêt à implorer pour que cela cesse, pour que Jack jouât les soldats du feu et l'apaise.
Son téléphone sonna. Avec une plainte lascive, Jack tomba à genoux devant lui et lui enjoignit de ne pas répondre. Mais Ianto ne pouvait pas résister à son devoir. Il regarda qui l'appelait et avec un regard d'excuse, une grimace, il répondit. J
ack l'aurait giflé de mettre fin à leurs futurs ébats de cette façon. Il vit son amant se décomposer sous ses yeux. Jack réprima un frisson, tandis que toute tendresse et toute émotion quittaient son visage, remplacées par un masque dur qu'il partagea avec Ianto. L'heure était à nouveau grave à Torchwood. Il était temps d'agir et non plus de s'attendrir.
- ok, on arrive !
A suivre ...
ah j'oubliais le passage Rhys Gwen^^ beaucoup plus court
Rhys regarda Jack s'éloigner dans la nuit à la poursuite de Ianto. Il se tourna vers Gwen qui se mordillait l'ongle du pouce gauche depuis tout à l'heure.
- eh ben? Il se passe quoi entre eux ?
- euh... rien, fit Gwen secouant la tête. On rentre maintenant, nous aussi, notre lit nous attend.
- tu crois que ça va bien se passer pour eux ?
- normalement, ça devrait aller comme dans le meilleur des mondes possible, fit Gwen en l'espérant pour son ami.
Elle prit le bras de son fiancé et l'entraîna vers leur quartier.
- qu'est-ce qu'il a voulu dire avec le fait que votre médecin est très doux et très réconfortant, dit Rhys en reprenant les mots d'Ianto, j'ai cru comprendre que cela t'était destiné.
- non... tu crois ?
- ne mens pas, Gwen, si tu savais comme ça ne marche pas avec moi !
Elle ne préféra pas relever, mais écarquilla les yeux pour seule réponse.
- Alors ?
- tu te rappelles quand j'ai été blessée ?
- oui, j'ai pas eu le droit de te toucher pendant 3 mois... dur, quand on a une si sexy lady à ses cotés, dit-il en la chatouillant.
- oui, c'est lui qui m'a soigné et qui devait changer mes pansements, autant dire que je n'ai pas toujours été aimable et qu'il a su resté ... réconfortant. C'est depuis ça que je lui fais confiance.
- Owen, c'est le maigrichon, sur lequel Tosh a craqué ?
- oui,
- ben, il n'a pas l'air si réconfortant, ou bien c'est votre boulot qui vous change la tête ...
- ça, il y un peu de ça... on ne voit plus les choses de la même façon, une fois qu'on sait tout ce qu'il y a dans l'univers. Ca change tout, définitivement, conclut-elle avec tristesse.
- allez ma belle, je vais te montrer qu'il y a des choses qui ne changent pas, c'est combien je suis toujours amoureux de toi ... et ça deux mois avant notre mariage. Normalement, on devrait s'engueuler comme du poisson avarié et nous séparer. Donc tu vois les choses vont bien finalement... et puis, je suis content que Jack et Ianto soient ensemble, tu vois ça me rassure. J'ai moins peur que tu ne craques pour l'un ou l'autre.
- qu'est ce qui te fait dire ça ? dit Gwen en montant dans la voiture, qu'ils sont ensemble ...
- leurs regards dévorants, les petits gestes qu'ils ont, et leur langage, on voit bien qu'ils sont sacrément accrochés.
- oh, mon gros nounours, je ne savais pas que tu étais aussi perspicace. Un vrai œil de policier.
- faut croire que tu es contagieuse, ma belle. Allez, on rentre, j'ai bien envie de te faire passer un interrogatoire en règle.
- hum, gentil flic, méchant flic, fit Gwen l'œil pétillant auquel Rhys répondit par un sourire égrillard. Vive les jeux de rôle !
A suivre (cette fois c'est vrai et j'embraye sur ce qui se passe dans la rue)
je préviens d'emblée : passage assez dur...
Chapitre 12
Punching Balls
Owen entendit un bref "ok, on arrive" sans pouvoir savoir de qui il s'agissait. Il raccrocha et accéléra, prêt à se jeter dans la bataille.
- Owen ! cria Tosh angoissée, reconnaissant son ami qui s'élançait à son secours.
Elle était au centre du groupe, et les uns les autres la poussaient entre eux. Un jeu d'ivrognes qui devenait de plus en plus glauque à mesure que les mains se faisaient de plus en plus baladeuses.
- hey, casse-toi, maigrichon, casse-toi ... jeta méprisant l'un d'entre eux, tripotant la pauvre Toshiko avant de la renvoyer à un des ses potes qui la saisit par les cheveux, la faisant hurler.
Les cris de Tosh lui faisait mal, son sang dans ses veines, chargé de remords et de colère se glaça. La voix insultante le cingla.
Il réagit si vite qu'il surprit les agités. Il fonça tête baissé sur le plus proche, le bouscula si violemment qu'il s'effondra au sol. Les autres se regardèrent interloqués, ils le détaillèrent et jugeant son gabarit peu impressionnant, s'empressèrent de le lui faire comprendre.
Owen sauta à la gorge d'un nouvel attaquant, tandis que le jeu devenait plus violent. Celui qui tenait Toshiko la retourna vers lui et l'embrassa durement, elle se débattit en gémissant mais l'homme était trop fort.
Owen fit rouge, il perdit conscience de la réalité. Il se battit instinctivement. Il frappait, pied, poing, tête, une véritable furie qui ne cessa que lorsque l'un des assaillants l'attrapa par derrière et le tint serré dans ses bras, lui broyant la poitrine, lui collant les bras contre son corps en une étreinte digne d'un ours. Il était prisonnier, incapable de bouger.
Owen reprit pied dans la réalité. Il avait réussi à en mettre deux hors d'état de nuire, il les voyait ramper sur le sol. Toshiko s'était arrachée des bras de son assaillant, qui se tenait douloureusement l'entrejambe. Toujours se méfier des stilettos, même taille 38 !
Il s'appuyait au mur de briques sales, à distance de la jeune femme. Un de ses amis l'appela, l'exhortant à venir faire la fête au foutu empêcheur d'emmerder en rond. Il s'approcha à pas lourd, grimaçant sous la douleur.
Les yeux d'Owen enregistraient tout, décomposait la scène. La pâleur de son amie, ses cheveux défaits qui encadraient son visage livide, son attitude pourtant belliqueuse, les affiches déchirées qui annonçaient de élections passées, l'odeur du sang, de la peur, sa peur.
Il se força à calmer la course folle de son cœur, se força à respirer, reprendre des forces pour se dégager. Il tenta de faire comprendre à Toshiko de s'enfuir, alors que les deux brutes encore debout se rassemblaient autour de lui, l'air vraiment furieux.
Il sentit l'haleine avinée de celui qui le tenait, il rua mais l'autre le tenait fermement. Un autre se planta en face de lui, le jaugeant d'un air vicieux et le frappa. Son poing entra dans le foie d'Owen, douleur incroyable, qui ne cessa que lorsque l'autre poing s'enfonça dans l'estomac.
La douleur reflua d'un côté pour exploser de l'autre. Il se mordit la lèvre violemment pour ne pas hurler et du sang jaillit. Il se refusait de crier ou gémir devant eux. Il avait sa fierté !
Il donna un coup de pied tremblant pour se défendre mais il perdait ses forces. Celui qui le tenait l'étranglait petit à petit. L'autre en profita pour lui faire sentir la dureté de ses phalanges, il sentit sa pommette craquer sous l'impact.
Mais il crut mourir quand il vit Toshiko se précipitait sur celui-ci et tentait de le déséquilibrer pour lui faire lâcher prise. L'homme l'envoya valdinguer contre un mur d'un revers de la main, comme une mouche qu'on chasse. Ce n'était pas un homme, c'était vraiment un gorille ! pensa Owen qui ne put profiter de l'incident pour se dégager.
L'ours qui le maintenait le serra à nouveau faisant craquer ses côtes avec un bruit de mauvais augure qu'il oublia aussitôt, le poing de son attaquant s'écrasant avec un bruit mat sur sa mâchoire. Il se mordit la langue sous l'impact, luttant pour ne pas gémir.
Alors qu'il allait perdre tout espoir et tout retenue - la douleur était si intense - Jack arriva de nulle part et assomma proprement celui qui avait pris Owen pour punching ball. Ianto apparut dans son ombre et attaqua le dernier, d'un coup de pied vicieux dans l'entrejambe. Se méfier aussi des chaussures italiennes, taille 45 !
Il ne restait plus que celui qui maintenait toujours Owen si douloureusement. Il leva les bras quand Jack le menaça de son arme. Owen tomba au sol, gémissant, se tenant les côtes.
Il souffrait le martyr, mais il oublia aussitôt la douleur quand il vit Toshiko inanimée contre le mur. Le dernier homme qu'elle avait affronté l'avait repoussée et jetée contre le mur de la ruelle. Il se précipita vers elle à genoux, rampant presque sur le sol, échappant à l'aide de Ianto. Il voyait un énorme hématome qui fleurissait sur sa tempe, là où l'os avait porté contre le mur.
Il vérifia qu'elle respirait, conscient de la présence de Jack et Ianto auprès de lui, mais incapable de leur parler. La routine du médecin surpassa la douleur qui explosait dans son visage, il procéda à un examen rapide, à part la tête, elle semblait ne souffrir d'aucune autre blessure et sa respiration était régulière.
- Owen, comment va-t-elle, demanda le gallois, inquiet pour son amie, et surtout alerté par le visage ravagé du médecin.
- Assommée, murmura-t-il, alors qu'il sentait ses lèvres gonfler.
Son angoisse s'atténua un peu, mais son cœur continuait de battre la chamade. La jeune femme était dans cet état à cause de lui. S'il ne l'avait pas repoussé ainsi tout à l'heure, elle ne serait pas tombé sur cette bande et elle serait en sécurité dans le restaurant à goûter les délices qu'ils avaient commandés.
Ianto posa une main sur son épaule et attira son attention.
- Les secours arrivent, le prévint-t-il, ils vont s'occuper de vous, ne t'inquiètes pas.
- je … c'est de ma faute Ianto, je n'aurais jamais dû la laisser partir. Je lui ai dit de ces choses.
Il s'accrocha à la veste de Ianto, l'attirant à lui pour lui parler à l'oreille « je suis infect, je l'ai repoussé, je suis un salaud … je suis pas bien là, j'ai mal, mais je suis un sale con »
- c'est rien, Owen, ne t'inquiètes pas, on va s'occuper d'elle, et de toi, parce que tu as reçu une sacrée correction. On s'occupe de tout. Tu vas pouvoir t'asseoir à côté d'elle.
Owen avait les jambes qui flageolaient maintenant et il se sentait défaillir. Les coups, les émotions lui coupaient littéralement les jambes. Ianto l'assit auprès de Tosh, que Jack avait installée confortablement, la tête sur ses genoux.
Le docteur prit la main de Tosh et vérifia son pouls. C'était régulier, elle était simplement évanouie. Elle commença d'ailleurs à battre des paupières et à bouger ses membres.
Owen sentit le soulagement déferler à travers son corps. Il avait eu tellement peur, bien plus que lorsque l'un ou l'autre de ses collègues se trouvaient blessé. Cela était de sa faute.
Ianto le secoua doucement, l'enjoignant de lui parler, mais Owen sombra peu à peu dans l'inconscience, Il n'entendit pas Tosh s'enquérir de sa présence, il n'entendit pas Jack prendre les choses en main, et n'entendit pas Ianto le presser de rester avec eux.
Tosh sentit la main qui tenait la sienne enlacée s'amollir. Elle s'était cramponnée à cette main, à ce contact ténu qui l'avait ramenée de son évanouissement. Elle essaya de relever la tête mais Jack l'en empêcha.
- non, non, tu as un rude coup à la tête, reste tranquille.
- Owen, Owen, où est-il?
- ne t'inquiète pas, Ianto s'occupe de lui, les secours sont en chemin et la bande de crétins qui vous a attaqué, n'est pas en super forme...
- c'est ma faute, je lui ai répondu quand il m'a fait une proposition, je n'aurais pas dû me rebiffer...
Jack comprit qu'elle parlait de l'agression, de la façon dont cela avait commencé.
- j'étais tellement en colère contre Owen, que lorsqu'il m'a dit... des trucs, j'ai vu rouge ... et je l'ai insulté. Et là toute la bande m'est tombée dessus.
Jack soupira et lui caressa doucement la joue. Ce coup de sang n'était pas dans le caractère de Tosh, Owen avait dû être sacrément dur pour qu'elle s'énerve.
- c'est fini, on est là ... repose-toi, dit Jack en jetant un coup d'œil à Ianto qui essayait de maintenir le médecin à la surface.
Mais il paraissait en très mauvaise forme.
- et Owen m'a suivie, heureusement qu'il m'a suivie, continua Tosh, je m'en serais jamais sortie sans lui ... et sans vous. Comment avez-vous fait ?
- Owen nous a appelé et a dit que tu en danger près de chez toi. Tu as eu de la chance que j'ai suivi Ianto chez toi.
Il jeta un regard au jeune homme qui baissa la tête, prenant le pouls d'Owen. Il ne disait pas tout. Mais ils avaient l'air heureux, inquiets pour eux, mais apaisés en un sens.
Elle releva la tête pour apercevoir Owen, Jack tenta de l'en empêcher et elle vit le visage couvert d'hématomes et de sang, les lèvres pâles, les yeux clos. Elle ne voyait pas de souffle soulever sa poitrine. Ses yeux s'emplirent de larmes, sous le choc.
- Il est mort, murmura-t-elle le cœur au bord des lèvres, il est mort à cause de moi... Jack, pourquoi tu ne me l'a pas dit ?
- Il n'est pas mort, fit Ianto, j'ai encore un pouls, mais il ne va pas bien du tout, il a été drôlement tabassé.
- c'est ma faute, ma faute, éclata en sanglot la jeune femme, Jack tenta de l'apaiser mais rien y faisait.
Il la prit dans ses bras, la laissant hoqueter, pleurer tout son saoul. Les secours et la police arrivèrent enfin.
En quelques minutes, Owen fut évacué vers l'hôpital le plus proche, et les agresseurs furent embarqués dans une autre ambulance, sous la garde de la police. Andy, arrivé sur les lieux se chargea du rappel à la loi.
Tosh monta dans la même ambulance qu'Owen que les infirmiers attachèrent à l'arrière du véhicule médicalisé. Ianto et Jack restèrent seuls après le départ des policiers et des ambulanciers.
- on devrait peut être prévenir Gwen, tu ne penses pas ? fit Jack sans regarder Ianto.
- Oui, Gwen, c'est moi, Owen et Tosh sont à l'hôpital. Ils ont été agressés dans la rue. Non, ne t'inquiètes pas, ils sont entre de bonnes mains. Elle va bien, Owen est dans un état plus préoccupant. Oui, ok, on se retrouve là-bas.
- Je vois que tu devances toujours aussi bien mes désirs, fit Jack en souriant, se tournant enfin vers son compagnon des draps chauds qui referma son portable.
Ianto ne répondit pas mais lui décocha un regard fatigué, lourd d'inquiétude. Jack s'en trouva ému.
- ça ne va pas ?
- non, ça ne va pas, mes amis se sont fait agresser à cause d'un plan qu'on a monté, Gwen et moi. Je n'avais pas envie de ça. C'est de ma faute, on n'aurait jamais dû faire ça.
- Ce n'est pas de votre faute, fit le capitaine en se rapprochant de lui, comme ce n'est pas la leur. C'est plutôt cette bande qui en porte la responsabilité. Ce que j'aimerais les faire payer, dit Jack en serrant les poings.
Il détestait qu'on s'en prenne à son équipe. Qu'ils soient soumis à des dangers pendant leur mission, passe encore, c'était leur travail et ils en étaient conscient, mais que ça leur arrive, comme ça en rentrant chez eux, ça le dépassait.
Il était parfois ébahi par la monstruosité de certains individus. Cependant, même si les hommes sont parfois des salauds, il ne pouvait échapper à sa mission. Il se devait de les protéger, eux et la Terre. Mais il avait envie de leur donner une bonne leçon à ces résidus de fond de bouteille !
Ianto le dévisagea, alors que les pensées de Jack venaient de résonner dans les siennes. Il savait qu'il y avait quelque chose d'étrange avec Jack. Cet homme avait la faculté bizarre de lui communiquer ses états d'esprits, ses humeurs les plus profondes.
Cela était particulièrement gênant, lorsqu'il était d'humeur folâtre, voire libertine, mais c'était bien plus déroutant lorsque Jack ressentait de la rage ou bien du chagrin. Ianto avait remarqué qu'il n'était pas le seul à être réceptif à ce talent nouveau du capitaine. Mais il était indubitablement le seul à en être conscient. Gwen et Tosh réagissait facilement à l'humeur de Jack. Les filles, comme souvent étaient plus réceptives. Owen réagissait aussi, comme émulé par l'exemple du Capitaine.
Quant à lui, il ne comprenait pas du tout pourquoi il réagissait aussi fréquemment et aussi absolument à lui. Est-ce que c'était parce qu'ils étaient devenus très proches ? Est-ce parce qu'il éprouvait des sentiments pour lui ?
Jack devenait peu à peu le pilier de sa vie, il ne pouvait pas s'en empêcher, il lui devenait aussi nécessaire que respirer. Il était heureux qu'il soit revenu et son accès de jalousie aussi soudain que curieux avait provoqué un aveu qui lui ravissait l'âme.
Contrairement à ce qu'il pensait, il ne s'était pas moqué de lui et ne l'avait pas quitté. Ils s'aimaient. Cette nouvelle lui paraissait extraordinaire mais comme souvent à Torchwood, ce n'était pas le bon timing. Ses pensées revinrent immédiatement à Owen.
Jack lui mit le bras autour de l'épaule et l'attira contre lui. Ianto d'abord réticent, se laissa déborder par l'émotion qui le subjuguait toujours quand Jack le touchait.
- Ne t'inquiète pas, ça va aller. Owen est en piteux état mais ça va aller.
Jack tentait de l'apaiser du mieux qu'il le pouvait et il apprécia l'effort qu'il faisait. Ianto fourra sa tête contre son cou, juste à l'entrée de son col toujours entrouvert. C'était toujours à cet endroit que se concentrait le parfum, l'odeur si personnelle de Jack. Fougère, humus et forêt, Jack avait l'odeur du printemps humide, une odeur qu'il adorait par-dessus tout.
Pour en avoir parlé avec Tosh, il savait que l'odeur de Jack était différente pour chaque personne, mais qu'elle était toujours composée des odeurs préférées du nez qui le humait. Encore que Ianto n'aimait pas trop qu'on renifle son capitaine de trop près.
- on les rejoint, on en saura plus à Sainte Mary. Ianto ne put qu'acquiescer.
Il n'avait rien pu faire pour empêcher Owen de sombrer et il s'en voulait. Mais Jack le rassurait par ses mots et sa présence.
Un taxi apparut comme par magie et les emmena auprès de leurs amis.
A suivre...
(désolée pour Owen, ce fut un sale quart d'heure tant pour lui que pour moi^^)
Chapitre 13
Hôpital Sainte Mary
A l'hôpital, Rhys et Gwen les accueillirent avec des têtes sombres. Ils étaient arrivés depuis dix minutes, et ils n'avaient pu avoir des nouvelles ni d'Owen ni de Toshiko. Gwen avait eu beau jouer de son charme et de son ancienne appartenance à la police, les agents d'accueil n'avaient lâché aucune information et continué de les regarder avec une certaine morgue.
Ianto, fidèle à lui-même se chargea de trouver des boissons chaudes pour réconforter tout le monde. Le choix le moins pire qu'on puisse faire dans un hôpital anglais était de prendre du thé au goût citron, infâme, mais infiniment plus buvable que le café saumâtre qui semblait être la norme comme dans tous les établissements accueillant du public.
Alors que les infirmières débordées et les médecins hautains évitaient de croiser le chemin et les yeux de l'équipe, il arriva à localiser où était Toshiko. Cela ne lui coûta finalement qu'un thé et un sandwich au jambon à la réceptionniste qui n'en pouvait plus. Entre réceptionnistes, on se comprend !
Quelques minutes plus tard, ils étaient rassemblés dans une salle de consultation aux urgences et entouraient la jeune femme. Elle avait passé des radios du crâne et ses hématomes avaient été soignés. Elle pouvait quitter l'hôpital dès qu'elle le voudrait. Elle y avait même été chaudement invitée, manque de lit à l'hôpital. Gwen la serra dans ses bras, elle avait eu tellement peur pour son amie, quand Ianto l'avait appelée.
Elle écarquilla les yeux, pour chasser les larmes qui menaçaient de faire couler son mascara, en vain. Elle aurait dû choisir le waterproof en quittant son appartement. Elle relâcha Toshiko pour que ses amis puissent la réconforter à leur tour. Jack lui tapota l'épaule gentiment et Ianto l'entoura de ses bras, il était tellement désolé.
- je n'ai pas grand'chose, il parait, dit la jeune femme en se réinstallant sur son lit après les embrassades, ils ne peuvent pas me garder en observation, parce qu'ils n'ont plus assez de chambres. Enfin, je n'ai rien, les radios sont bien, pas de trauma, mais il faudra surveiller. Owen pourra... - elle grimaça en se souvenant l'état pitoyable de son bourreau de cœur - enfin, s'il va bien, s'il... je ne sais pas où il se trouve, finit-elle piteusement, je voudrais tellement savoir comment il va.
- Vous êtes de la famille d'Harper ? demanda une voix derrière eux.
Ianto se retourna et jaugea l'homme qui venait d'entrer, yeux fatigués, gonflés de sommeil. Un pass accroché à la poche indiquait son nom, Harold Nixx et son titre de médecin, astreinte de nuit. Il se précipita sur lui avant que Jack ne réponde.
- oui, c'est mon frère, dit-il rapidement, il a été agressé avec sa fiancée. Ils ont été conduits ici et ont été séparés. Vous avez des nouvelles ?
- Je ne savais pas que ce cochon d'Owen avait finalement réussi à se retrouver une femme qui le supporte, fit le médecin en grimaçant, comme quoi, y'en a qui ont toutes les chances...
- vraiment ? fit Ianto, souriant sous les yeux étonnées de ses amis qui le voyaient mentir sans broncher, il va bien ?
- oui. Enfin, nuança-t-il, bien pour quelqu'un qui a la rate traumatisée, coup de chance qu'elle ait résisté, il a deux côtes fêlées, le choc sur la pommette a occasionné une fracture mineure de l'os zygomatique, faudra pas le faire rire pendant la convalescence ! Pour le reste, il aura de beaux hématomes car, tel que je le connais, il va s'en tirer. En revanche, il risque d'être un sacré emmerdeur.
- ça, ça ne va pas nous changer de d'habitude... où est-il ?
- à coté, je vais vous conduire à votre frère, mais il faudrait d'abord me signer les papiers pour l'assurance. Vous connaissez la bureaucratie et sa passion pour la paperasse.
- ok, pas de souci, dit Ianto en se levant et lui emboîtant le pas, sa fiancée pourra aller le voir ?
- Bien sûr, pas plus de deux personnes cependant, Miss Sato et vous, les autres attendront. Il est chambre 14, vous suivez la ligne jaune vers la sortie, puis à droite.
- je vais t'aider, Tosh, fit Gwen en secourant la jeune femme pour s'habiller.
Ianto suivit l'interne et signa tout ce que celui-ci voulait lui donner. Il lui racontait les frasques d'Owen au temps de sa vie à l'hôpital avec une voix gourmande. De toute évidence, le docteur Harper manquait au docteur Nixx. Ianto l'écoutait d'une oreille.
Il était soulagé d'apprendre que le jeune homme n'était pas trop gravement atteint. Mais de source sûre, il allait être un très mauvais patient, comme tous les médecins. Ils devront très certainement s'armer de patience pour éviter de l'achever. Cependant, il demanda le transfert d'Owen Harper à l'Institut Torchwood, sous la responsabilité du docteur Jones.
- Vous signez Ianto Jones ? s'étonna le médecin.
- Pas le même père ! répliqua le Gallois, d'un ton rogue, sous-entendant qu'il se demandait de quoi il se mêlait.
- Bon, je vous donne ses médicaments, ses prescriptions, il va avoir besoin de repos pendant au moins 3 semaines et je le connais, il aura du mal à respecter ça.
- Je m'en doute, mais je l'enfermerais si besoin, on a tout ce qu'il faut à l'Institut, médecin, salle de soin, chambre capitonnée. Et puis sa fiancée voudra certainement s'occuper de lui.
Il espéra fortement que Tosh lui donne un coup de main sur ce coup-là, car prendre soin d'Owen n'allait certainement pas être une partie de plaisir.
- Ce n'est pas trop dur de bosser avec son frère dans cet Institut pour surdoués ? Vous avez beaucoup de gamins à vous occuper ?
- Je ne me plains pas, mais il faut dire que je suis plus spécialisé qu'Owen, recherche…
- J'aime bien la recherche, et puis vos collègues ont l'air agréables à regarder, notamment le gars avec son beau manteau. Si vous avez besoin de personnel, je suis prêt à changer de branche.
Ianto le regarda d'un air indifférent alors qu'il bouillait à l'intérieur, Jack avait encore fait des ravages de toute évidence.
- Pour le moment, on est complet, désolé… Bon, on a fini avec la paperasse ? Je voudrais voir mon frère maintenant.
- Oui, Docteur Jones, c'est la chambre 14, fit le médecin, d'un air un peu déçu. Mais il était prévenu, Owen lui avait déjà dit que l'Institut ne recrutait que rarement.
Ianto se détourna de lui avec un sourire contrit, cachant bien son soulagement. Il n'avait vraiment pas envie d'ajouter une tentation supplémentaire à Jack.
Toshiko, pendant que Ianto s'occupait des papiers d'Owen, entra dans la chambre où le jeune homme se reposait. Il avait la tête penchée vers la fenêtre qui s'ouvrait sur le parking illuminé par les lampadaires. Il était pâle, les yeux caves et l'espace d'un instant, elle le revit aussi clairement que dans cette rue, comme mort.
L'angoisse la reprit, elle s'approcha de lui et lui prit la main. Il était réveillé mais il ne se tourna pas vers elle. Il se sentait mal, c'était de sa faute si elle avait été agressée, de sa faute s'il avait été blessé. De plus, il n'avait pas envie de voir son beau visage troublé, plein de peurs et d'angoisses.
Mais ce fut plus fort que lui, il avait besoin de voir son visage. Entre envie et besoin, le besoin est toujours le plus fort. Leurs yeux s'accrochèrent enfin, ils se virent dans les yeux de l'autre pour la première fois de leurs courtes vies.
Ils échangèrent un long regard qui valait des années. Il sentit son visage se détendre alors que Tosh se mettait à sourire, et que ses doigts fins serraient plus fort les siens. Elle jeta sa timidité, son éducation et ses complexes aux orties pour vivre le moment présent.
Elle se baissa et déposa sur les lèvres fines d'Owen un baiser aussi léger que les ailes d'un papillon. Elle ne voulait pas lui faire mal, juste l'embrasser, juste sceller son amour. Owen approcha sa main de son visage et approfondit ce baiser auquel elle avait tant aspiré, tant désiré. Il quémanda le passage d'un mouvement léger de sa langue et la jeune femme, le cœur plein à éclater l'autorisa. Leurs langues apprirent un nouveau langage, une histoire qui n'appartenait qu'à eux.
Ils effacèrent d'un long baiser tous les malentendus, toutes les peurs, les malaises pour ne garder que leurs cœurs battants et le goût de leurs lèvres. A bout de souffle, leurs bouches se quittèrent, ils ouvrirent à nouveau les yeux et se dévorèrent du regard sans parler.
Mais une chambre d'hôpital n'a rien de romantique, les mille petits bruits qu'ils occultaient depuis le commencement de leur ballet intime, s'intensifièrent. Ils s'accompagnèrent également d'un grattement léger de gorge, Ianto, entré silencieusement.
Owen le foudroya du regard, auquel le gallois répondit d'un sourire narquois, les yeux pétillants de joie pour ses deux amis.
- bien, tu es bon pour un transfert à l'institut Torchwood, nous avons un bon médecin qui s'occupera parfaitement de toi.
- sauf que le médecin, c'est moi ! fit Owen d'un ton aigre, comment tu as pu gérer ça, coff... Ianto ?
L'insulte ne venait plus aussi facilement, depuis qu'il avait pris conscience que c'était son ami.
- disons que tu as un frère qui est aussi, oh surprise ! Médecin diplômé, je suis même spécialiste, moi.
- moi aussi, s'écria Owen, reprenant des couleurs.
- oui, tu es légiste, jolie spécialité.
- elle est nécessaire et les morts au moins ne viennent jamais se plaindre.
- ni les aliens !se moqua Ianto en jouant avec sa fiche d'admission.
- mais comment as-tu fait ? demanda Toshiko en continuant de serrer la main d'Owen.
- Persuasion, mais Tosh, il faudra certainement que tu me fasses intégrer une école, si possible la même qu'Owen si jamais il vérifie.
- Harold ne vérifiera pas, tu le débarrasses d'un patient et en plus, il sait que je suis infect quand je suis malade. Donc, il doit être heureux de me confier à toi. Mais mon frère, c'était obligé ?
- oui, sinon je ne pouvais pas entrer dans cette chambre et tu aurais passé tes 3 semaines de convalescence ici.
- plutôt crever !
- donc, mon cher petit frère ...
- ah non, je suis l'aîné !
- grand frère, dit Ianto peu contrariant, on te transfère Torchwood.
- quand est-ce qu'on y va ? s'impatienta Owen, le sourire aux lèvres, mais tu ne pourrais pas nous laisser un peu de temps, il faut qu'on parle, Tosh et moi.
- ah bon ? j'ai cru que vous vous étiez tout dit, vu comment vous vous embrassiez.
Owen s'esclaffa, et lui balança le premier objet qui lui tomba sous la main, à savoir le thermomètre.
- j'espère au moins que tu n'as pas encore pris ta température.
- Ianto sors d'ici ! ordonna Owen en riant, et ne reviens que quand je t'appellerais.
Le corps secoué de rire Ianto sortit et s'attira trois paires d'yeux ébahis sur lui.
- alors ? demanda Gwen .
- ben, je crois qu'on n'aura pas besoin de les enfermer avec les weevils finalement !
Gwen se mit à rire, sous les regards d'incompréhension de Rhys, ignorant tout de la mission que sa fiancée s'était octroyée. Jack les bras croisés souriait et dévisageait son gallois joyeux sous toutes les coutures, trouvant que la joie lui allait vraiment à ravir.
- il faut que je leur parle, dit Gwen, d'un ton sérieux, il faut qu'ils déposent plainte contre leurs agresseurs.
Elle entra dans la chambre d'autorité. Ianto ne put l'en empêcher. Elle ressortit écarlate quelques minutes plus tard, accompagnée des rires d'Owen et Toshiko.
- Ok, il vient de m'envoyer balader, il veut du temps pour parler à Toshiko. C'est un petit peu irritant quand même, dit-elle, alors que Rhys et Jack riaient de concert.
- pourquoi ? On a tout fait pour les mettre ensemble et maintenant tu désapprouves ?
- Non, ce n'est pas ça, je suis heureuse pour eux, bien sûr. Le problème, c'est que s'ils ne déposent pas plainte, leurs agresseurs vont s'en tirer et seront libres de recommencer quand ils le voudront. Ce n'est pas juste !
- Non ! C'est hors de question, on ne touche pas impunément à mon équipe. Ils vont devoir comprendre que pour eux la récré est définitivement finie, fit Jack d'un ton menaçant.
Instantanément tout le monde se figea. Jack était en colère rien qu'à l'évocation de l'agression et cela se sentait au ton et à son attitude.
- tu veux faire quoi, exactement ? demanda Ianto calmement, apportant une nouvelle tournée de thé au citron en attendant que Toshiko sorte de la chambre.
- Je ne sais pas trop… dit Jack, s'emparant de sa tasse de plastique. Ianto admira avec quelle classe il bougeait même dans les gestes les plus triviaux.
- Moi, j'ai une idée, fit Rhys, s'animant soudain, j'appelle deux ou trois types de Harwood et on leur casse la gueule dès qu'ils sortent du poste de police !
Ianto et Jack échangèrent un sourire carnassier, Rhys les imita, quoique plus timidement.
- c'est une idée assez intéressante, fit Jack, soupesant la proposition de Rhys.
- Attends, Jack, tu n'y penses pas sérieusement, fit Gwen, si... et toi aussi Ianto ?
- Eh bien, ils ne peuvent pas s'en tirer comme ça...
- ils ne vont pas s'en tirer dit l'ancienne policière, si Owen et Tosh portent plainte, ils vont passer en justice et ils seront condamnés.
- à une grosse amende mais c'est tout, murmura Ianto, et ils recommenceront.
- oui, ils ont eu de la chance tout à l'heure, j'aurais dû leur mettre une raclée, regretta Jack, pour avoir eu le courage de s'attaquer à une femme sans défense.
- hum, Jack, heureusement que Tosh n'est pas sans défense, dit Gwen en lui donnant un coup de coude. Elle a su se défendre et Owen n'était pas loin heureusement. Et vous êtes arrivés au bon moment. La suite, c'est à la justice de s'en charger.
- d'accord, Gwen, je comprends ton avis, mais on va leur rendre une petite visite amicale.
Le sourire avec lequel il dit cela n'avait rien d'amical en revanche.
- Ianto !
- Oui, Jack ?
- Trouve-moi leur chambre, on y va !
- Chambre 103…
- Toujours prêt, n'est-ce pas ?
- J'ai été scout, dit Ianto très sérieusement.
- Moi aussi, dit Rhys avec un grand sourire, j'étais éclaireur, quelle patrouille ?
- Voyons, dit Jack, on peut remettre cela à plus tard ? C'est où la chambre 103 ?
- 1er étage Gauche, allez-y, je préviens Owen que je reviens tout à l'heure pour le transfert.
- Vaut mieux pas que je te demande comment tu le sais, murmura Jack en s'approchant de lui, tandis que Rhys et Gwen se dirigeaient vers les ascenseurs.
- En effet…
- Tu m'as manqué, dit Jack en passant ses mains sur le fessier de son amant, lequel le repoussa fermement.
- ce n'est ni le lieu ni l'heure.
- Encore ! Dommage, grogna Jack en se pressant contre lui, ce contact bref lui chatouillait diablement les intérieurs.
Ianto tenta de le repousser, alors que les mains du capitaine s'immisçaient sous ses vêtements. Sa bouche s'approcha de la sienne et une langue mutine vint lui chatouiller la lèvre. Il esquiva, mais Jack accentua la pression, sur une partie de son anatomie qui ne pouvait plus ignorer le retour de son capitaine. Il laissa échapper un soupir que Jack étouffa sous ses baisers. Leurs langues se mêlèrent et des étincelles semblèrent crépiter le long de sa peau. L'effet que Jack lui faisait était démentiel, le ravissait à lui même.
- héhéhé, tu vois que tu ne peux pas me résister.
- ne pars plus sans me dire où tu vas... ce fut atroce sans toi, murmura Ianto dans le cou de son amant.
- je vois ça, tu as monté un plan pour rapprocher Owen et Tosh, vous vous êtes tous rapprochés. A quoi je sers moi maintenant? se plaignit pour rire Jack, alors que Ianto lui mordillait le lobe de l'oreille.
- si tu promets de ne plus partir sans prévenir, je vais te montrer à quoi tu sers ... en attendant, Rhys et Gwen nous regardent bizarrement.
Jack fronça des sourcils et souffla « tout à l'heure, tu va me payer ça! »
- avec plaisir, fit Ianto en se pourléchant les lèvres d'un air si lascif que Jack eut le souffle coupé à cette vision.
- tu ne perds rien pour attendre, crois-moi ! dit-il en se précipitant à la suite du couple qui souriait près des ascenseurs.
- oh, je l'espère bien ! murmura Ianto en se retournant vers la porte de la chambre 14.
A suivre...
Chapitre 15
Un zeste d'amour dans la faille
Ianto secoua la tête et entrouvrit la porte de la chambre pour avertir ses amis. Pour la seconde fois, il les trouva si bien occupés qu'il n'osa cette fois les déranger.
Il ferma la porte et secoua la tête. « Il se remet drôlement bien » pensa-t-il en faisant allusion à Owen qui embrassait Toshiko à bouche perdue, malgré ses blessures de guerre. L'amour est vraisemblablement le plus efficace des antidouleurs.
Il se hâta de rejoindre le premier étage, où Jack devait sûrement déjà faire du tapage.
Le capitaine et Gwen palabraient avec deux infirmiers qui refusaient catégoriquement qu'ils dérangent les patients. Rhys se tenait dans un coin, se sentant inutile dans ce rapport de force. Ianto lui fit un clin d'œil et se dirigea vers les infirmiers qui agaçaient prodigieusement Jack.
- Je vous dis que je ne peux pas vous laisser entrer dans cette chambre. Ce sont des patients sous garde policière. Je n'ai pas le droit de vous laisser entrer, même si vous avez été policière. De plus, ils sont sous sédatif et encore alcoolisés, vous ne pourrez rien en sortir.
- Inspecteur Jones, dit le jeune homme en brandissant une carte qu'il ne leur laissa pas le temps d'examiner, je dois voir ces hommes pour leur signifier leur mise en garde à vue médicalisée, un oubli de la part de mes collègues. Mon adjoint, ici, dit-il en désignant Jack, vient avec moi.
Les deux infirmiers se regardèrent, haussèrent les épaules et leur firent signe d'entrer. Jack le foudroya du regard, mi-fâché, mi-amusé d'être relégué au rang de subordonné.
- drôle de costume, l'adjoint, fit l'un des deux hommes dans leur dos.
Ianto entendit Gwen rétorquer « mission d'infiltration dans les milieux underground » d'un ton sans appel. Il se retint de ressortir pour lui demander de quel milieu elle voulait parler. Il réprima un gloussement alors que Jack ouvrait la porte de la chambre. Il se composa un masque sévère et entra à sa suite.
Les cinq hommes étaient meurtris à des degrés divers. Ils étaient menottés à leur lit et n'avaient pas fière allure, œil pochés, nez éclatés, pommettes marquées et dents cassées. A cette découverte, Ianto eut une bouffée de tendresse pour son ami. Il avait défendu Toshiko en dépit du nombre d'assaillants. Connaissant Owen cependant, comment aurait-il pu agir autrement ?
Le premier, teint rougeaud, nez cassé ouvrit le seul œil en état et jaugea les deux arrivants. Ses compères plus abîmés ou plus malins, ne bougèrent pas d'une oreille, conscients pourtant de leurs présences.
- bon, mes enfants, fit Jack en se penchant au-dessus du lit du premier, Ianto bloquant la porte d'un air aussi aimable que le plus rébarbatif des cerbères, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Vous avez fait une grosse erreur en vous attaquant à mes amis. Vous ne savez pas qui je suis, mais en un claquement de doigts, je peux savoir qui vous êtes. Et je peux faire de votre vie un enfer permanent, une merde telle que vous vous n'aurez qu'une envie, celle d'en finir. Et même ça, ça vous sera impossible !
Il avait adopté une voix basse, inquiétante qui arracha même des frissons à Ianto. Il sentait l'ambiance lentement changer, s'assombrir à mesure que Jack parlait et leur expliquait qu'il avait tout pouvoir sur eux. Ils le regardaient tous maintenant et leurs faces meurtries montraient leur désarroi. Celui qui avait ouvert l'œil le premier se rebiffa.
- mais on n'a rien fait de mal…
- alors pourquoi mes amis sont aux urgences ? fit ironique le Capitaine. C'est de ma faute peut-être ?
- non, gémit l'un d'entre eux, mais elle s'est emportée et ça a dégénéré.
- Je dois prendre ça comme une excuse ? tonna Jack dont la présence et la colère écrasaient les six hommes, Ianto compris, qui avait la sale sensation d'être redevenu un gamin face à un professeur particulièrement impressionnant.
- Non, pardon, pardon… fit le premier dans son lit, litanie reprise par les autres gars. Ils se sentaient tous mal à l'aise, étouffé par l'aura de Jack qui les malmenait sans qu'ils ne comprennent ce qui se passait à présent dans la chambre. C'était pire que passer au tribunal, pire que se retrouver au confessionnal. Ils avaient le sentiment inquiétant d'être jugé par un être plus puissant que les hommes.
- Alors maintenant, je vais vous dire comment ça va se passer maintenant. Je vais garder un œil sur vous et si je m'aperçois que l'un d'entre vous cinq refait une connerie de ce genre, je lui fais payer au centuple et ça sera beaucoup, beaucoup plus douloureux qu'une simple raclée. Nous sommes bien d'accord ?
- Oui, m'sieur, murmurèrent les cinq hommes en échangeant des regards terrorisés.
- Ah oui, fini l'alcool aussi, plus de bêtise ou je devrais sévir !
Ils firent la grimace mais le regard de Jack était si glacial qu'ils acceptèrent immédiatement. Il le jurèrent sur ce qu'ils avaient de plus cher. Jack se pencha sur le plus proche. Il évalua dans son regard apeuré l'impact qu'il avait sur eux. Apparemment satisfait, il sortit en entraînant doucement un Ianto subjugué.
oOoOo
