HypnoFanfics

Un inconnu à Camelot…

 

Bien après Minuit alors que tout le château était paisiblement endormi, un inconnu harassé vint demander asile à la porte du château. Voyant sa tenue de chevalier, les gardes décidèrent de le laisser entrer et le conduisirent chez Gaïus pour qu’il l’aide à retrouver ses forces. Réveillé par les coups frappés à la porte, Merlin sortit lui aussi de sa chambre et découvrit l’inconnu attablé, dévorant son repas. Heureusement, comme le constata Gaïus, il n’avait que des blessures superficielles. Cependant, l’inconnu leur avoua avoir perdu la mémoire quelques temps auparavant, et ne se rappelait plus de son nom, ni de ce qui lui était arrivé. Il errait depuis, hébergé par les gentilshommes qui voulaient bien l’accueillir. On lui avait dit que le Roi pourrait peut être l’aider à retrouver son identité, il s’était donc dirigé vers le château de Camelot.

 

Merlin n’aimait pas ça : un inconnu au château, ce ne pouvait être qu’un espion envoyé par Morgause, qui déployait tous ses talents pour provoquer la chute du royaume de Camelot. Il allait falloir surveiller ce nouveau venu de très près, afin de ne pas à nouveau tomber dans un piège. Pour l’heure, il était allongé sur la paillasse de Merlin et dormait profondément. A moins que… Le sommeil de l’inconnu commença à s’agiter et Merlin l’entendit prononcer des paroles inconnues, des paroles qui pouvaient être de l’ancienne magie… Il décida de le réveiller afin d’en être sur.

 

-         Qu’êtes-vous en train de dire, dans votre rêve ?

-         Mais, je ne sais pas… murmura l’inconnu.

Il secoua la tête pour se remettre les idées en place, et raconta comment, dans son rêve, il se voyait combattre des chevaliers, puis des flammes arrivaient, et… plus rien. Il n’arrivait pas à se rappeler de plus que ça.

-         ça va vous revenir, le rassura Merlin et pensant que si ça ne lui revenait pas, il trouverait un enchantement pour lui rafraîchir la mémoire…

 

Le lendemain matin, Gaïus amena l’inconnu devant le roi Uther. Au moins, se dit Merlin, au moindre doute, avec Uther, l’inconnu finirait en prison. Quand ils arrivèrent, toute la cour était réunie, Arthur et Dame Morgane au premier plan.

 

Le jeune chevalier s’inclina profondément devant le roi.

- « Monseigneur, permettez-moi de vous demander asile. Je ne peux malheureusement pas vous donner mon nom, ni vous indiquer d’où je viens. Les seuls souvenirs qu’il me reste sont ceux d’une terrible bataille où nombre de mes compagnons ont perdu la vie. Je ne porte avec moi que cette armure, et mon plastron en guise d’identité.

- Je vous souhaite la bienvenue, jeune homme. Laissez donc votre plastron à Sir Geoffrey. Il fera les recherches nécessaires pour savoir d’où vous venez. Pour ma part cet emblème ne me dit rien, mais je suis loin de connaître toutes les familles nobles des cinq royaumes. Même si vous n’êtes pas l’un des miens, considérez-vous comme un ami de Camelot, le temps que votre identité vous soit rendue.

- Je vous remercie, votre altesse. Vous savez faire preuve d’une grande bonté envers un étranger.

- Morgane, prenez soin de notre invité.

 

Une fois n’est pas coutume, Morgane semblait être d’accord avec Uther. Elle prit l’inconnu par le bras, et l’emmena hors de la cour, un large sourire aux lèvres. Cela ne disait rien de bon à Merlin. Son intuition lui soufflait de plus en plus que cet homme n’était pas son allié.

Mais à qui pouvait-il en parler ? à Gaïus ? ou bien faire part de ses doutes à Arthur ? Celui-ci semblait lui faire de plus en plus confiance, ces derniers temps. Avant même que Merlin eut fini de réfléchir, Arthur l’avait attrapé par le bras :

 

-         En route Merlin, fini de rêvasser… Tu n’écoutes jamais quand je te parle ? Nous allons chercher là où cet inconnu  peut avoir livré bataille. Mon père veut que je voie si quelque chose peut nous indiquer d’où il vient, et qui il est.

-         Votre père a confiance en lui ?

-         Mon père a fait ce que la bienséance veut. Offrir l’hospitalité à quelqu’un qui la demande. Mais je pense que s’il a dit à Morgane de s’occuper de lui, c’est pour éviter qu’il ne s’échappe du château avant que nous ne sachions réellement qui il est.

 

Décidément, aujourd’hui, Uther mettait tout le monde d’accord. Merlin non plus n’avait aucune envie de voir cet étranger disparaître sans en savoir plus.

Binomecat  (06.05.2010 à 18:43)

Pendant ce temps, Morgane faisait plus ample connaissance avec le jeune inconnu. Celui-ci se plaignit du terrible rêve qu’il avait fait cette nuit, essayant de se rappeler d’autres détails du combat. Morgane, coutumière des visions en rêve, voyait en cet étranger un allié, un ami, quelqu’un qui, enfin, pourrait comprendre ses pouvoirs étranges.

 

-         Surtout, ne dites pas à Uther que vous avez des visions… heu, des cauchemars, pour lui, tout ce qui se rapproche de la magie doit être banni du royaume, et vous risqueriez de finir votre séjour au cachot.

-         Oh ! mais le jeune apprenti de Gaïus est au courant, lui aussi, il était dans la chambre quand j’ai fait ce cauchemar.

-         Ne vous inquiétez pas, Merlin ne dira rien à Uther.

 

Pendant ce temps, Arthur et Merlin erraient dans la campagne à la recherche de ce qui aurait pu être le lieu d’un terrible combat.

 

-         Voyons, il était à pied, blessé, ce combat n’a pas pu avoir lieu à plus d’une journée de marche… ce qui fait, une vingtaine de lieues. Non, Merlin, faisons demi-tour, ce n’est pas par là.

-         Comme vous voudrez, monseigneur.

-         Ne pourrais-tu pas montrer un peu plus d’entrain ?

-         Aussitôt que nous saurons ce que nous cherchons, je serai aussi vif qu’un braquet sur les traces d’un lièvre.

-         N’en fais pas trop, Merlin.

-         On rentre ?

-         La nuit tombe, oui, autant faire demi-tour. Demain nous irons en direction du lac, peut être aurons-nous plus de chance.

 

Merlin était persuadé que tout cela n’était que mensonges, et qu’ils ne trouveraient jamais le lieu du combat, puisqu’il n’y en avait pas eu. Maintenant, comment dire à Arthur que tout cela n’était probablement qu’un tour de magie dû à Morgause…

 

Quand ils rentrèrent, le dîner était déjà servi dans la grande salle, et les discussions allaient bon train. La nouvelle qu’un inconnu était arrivé dans la nuit à Camelot s’était propagée dans toute la ville, et tous les nobles étaient venus à la cour du roi pour voir à quoi il ressemblait. Les remarques fusaient de toutes parts : « il n’a rien d’un prince, rien à voir avec Arthur. » « Moi, je lui ferai bien épouser ma fille quand même, elle a un pied bot et personne n’en veut. » « C’est quand même triste de ne même pas se rappeler de son nom ; moi, si ça m’arrivait… »

 

Quant au chevalier, il était en grande discussion avec Morgane, et elle avait l’air de l’apprécier. Merlin pouvait sentir la magie émaner de lui, mais aucun moyen de le prouver.

Sir Geoffrey n’avait certes rien trouvé dans les grimoires se rapprochant du blason du chevalier, mais cela ne suffisait pas à en faire un traître.

 

Après le repas, en rentrant à l’atelier avec Gaïus, Merlin ne put se retenir :

« Je suis sur qu’il a quelque chose qui n’est pas naturel, je peux le sentir.

-         Voyons Merlin, ce n’est pas parce que tu ne l’as jamais vu que tu peux t’en prendre à ce pauvre garçon. Et le fait qu’il s’entende bien avec Morgane ne prouve rien, c’est une jeune fille charmante et elle sait distraire les hommes.

-         Ah ça, pour les distraire elle s’y entend à merveille.

 

Merlin ne put continuer ses lamentations car l’inconnu entrait dans la pièce.

« Morgane m’a dit que vous aviez une potion qui faisait des merveilles contre les cauchemars. Pourriez-vous m’en donner une dose ? Je ne cesse de revoir ce combat sanglant, et j’aimerais tant au moins pendant une nuit ne plus faire ce mauvais rêve. »

Le jeune homme était toujours aussi courtois, ce qui agaçait prodigieusement Merlin. En plus, tout le monde semblait l’apprécier, et cela ne le rendait que plus suspect.

 

Gaïus lui tendit une petite fiole remplie d’une potion d’une couleur violine, en lui disant de tout boire d’une traite juste avant de se coucher.

 

« Vous lui avez donné du poison, j’espère ?

-         Merlin, si vraiment tu crois qu’il y a quelque magie là-dessous, attends demain. Ce somnifère plongerait un éléphant dans le plus doux des sommeils. Seuls les rêves magiques ou prémonitoires, comme ceux de Morgane, peuvent y échapper.

-         Hummm. D’accord. Faites de beaux rêves, Gaïus, et espérons que ce cher jeune homme n’en fasse pas, lui…

 

Binomecat  (11.05.2010 à 16:44)

attention, dans ce paragraphe, des spoilers pour ceux qui n'ont pas encore vu la saison 2 en entier ...

 

Le lendemain, Merlin était dans les appartements d’Arthur pour l’habiller, comme tous les matins.

 

« Bien dormi, Sire ?

-         Pas vraiment, Merlin. L’inconnu qui dort à côté a encore eu un de ses terribles cauchemars, et a poussé un cri qui aurait fait se retourner les chevaliers dans la crypte.

-         -Espérons que ce ne soit pas le cas.

-         Que dis-tu, Merlin ?

-         Que... qu’il faut que j’aille vous chercher un encas pour vous remettre de cette nuit agitée.

 

Merlin planta là le prince pour aller vérifier que les gisants de la crypte n’avaient pas eu la bonne idée de reprendre vie. Non. Tout était calme. Merlin regretta alors d’avoir libéré le grand dragon. Lui, il aurait su quoi faire. Il aurait pu lui dire comment savoir si cet homme était un allié ou un ennemi. Merlin était désormais tout seul, et il devait trouver des solutions par lui-même. Plus facile à dire qu’à faire.

 

Quand il revint dans la chambre d’Arthur, celui-ci n’y était plus. Un coup d’œil par la fenêtre, et il vit qu’il se dirigeait vers la zone d’entraînement des chevaliers. Accompagné par le curieux inconnu. Il n’en fallait pas plus à Merlin pour se rendre sur le terrain d’entraînement, même s’il savait que cela pouvait lui valoir le rôle de cible vivante, ou pire encore, de partenaire de combat. Se battre contre Arthur n’était jamais une partie de plaisir.

 

Arthur donna une épée au chevalier, en disant à celui-ci que puisqu’il portait une côte de maille en arrivant, et qu’il avait un blason, il avait forcément appris à manier l’épée. Mais l’inconnu ne se rappelait plus de la façon de l’utiliser. Pour une fois, Merlin avait un adversaire largement à sa hauteur. Même pas besoin d’utiliser la magie. Mais d’ailleurs… si ce chevalier se défendait aussi mal que Merlin, faisait des rêves aussi réels que ceux de Morgane… Le doute était de moins en moins permis.

 

Mais les cogitations de Merlin furent interrompues par l’arrivée d’un messager du roi, qui devait rassembler tous les chevaliers au pied de la tour est, car un escadron de Cenred s’était lancé à l’attaque du château.

 

-Celui-là, si un jour je l’attrape… grinça Arthur entre ses dents, tout en sortant son épée de son fourreau et en s’emparant de son bouclier.

Tout le groupe se dirigea sur le flanc Est du château, le plus à nu depuis l’attaque du grand dragon, et celui que Cenred avait pris comme cible stratégique.

 

Même l’inconnu avait suivi, remarqua Merlin. Autant le garder à l’œil, celui-là. Arthur pouvait bien se défendre contre les hommes de Cenred, Merlin prenait en charge l’inconnu magicien.

Le combat était dur, mais les hommes d’Arthur étaient bien entraînés, et même si ils étaient moins nombreux, leur force et leur adresse en faisaient de redoutables guerriers. Ce qu’on ne pouvait pas dire du malheureux inconnu. Deux fois, Merlin le tira d’un mauvais pas en faisant trébucher son adversaire, et il commençait à se demander si ses doutes étaient fondés. Soudain, une dizaine d’hommes de Cenred supplémentaires arrivèrent, et fondirent de toutes parts. Merlin n’eut pas le temps de réagir, Arthur continua à affliger des coups mortels aux assaillants de son côté, mais, comme si le jeune homme s’était enfin réveillé d’un trop long sommeil, celui-ci, se voyant en danger de mort, saisit son épée à deux mains et trancha la gorge de son premier opposant. Il redoubla ses efforts et se débarrassa d’au moins cinq hommes, comme si c’était un jeu d’enfant. Quelques instants plus tard, devant la fougue de ce nouveau chevalier, l’escadron faisait demi-tour, en abandonnant leurs blessés sur le champ de bataille.

 

On ne pouvait dire qui de l’inconnu ou d’Arthur avait finalement infligé le plus de tort à l’ennemi. Le prince se dirigea alors vers son nouvel allié, en voulant le féliciter ; mais quand celui-ci retira son heaume, il était en pleurs. Jamais Arthur n’avait vu un chevalier dans cet état.

 

« Etes-vous blessé ?

- Non, non, mais… je me rappelle de tout. Tout est revenu, d’un coup, quand j’ai dû prendre cette épée en main pour sauver ma vie. Mon nom est Perceval. Perceval le Gallois. Mon père, et tous mes frères, sont morts en combattant le terrible Pelleas. Ma mère a dû abandonner son royaume et s’est exilée dans une forêt. Elle m’a jeté un sort pour que je ne me rappelle plus qui je suis, pour ne pas redevenir chevalier, et risquer de mourir au combat. Il semblerait que le charme soit rompu.

 

Voilà pourquoi je sentais de la magie en lui, pensa Merlin. Mais ce n’était pas la sienne, c’était celle de sa mère. Un sort aussi puissant ne pouvait venir que de l’ancienne magie. Et pour rompre un tel sortilège, Merlin savait parfaitement qu’il fallait qu’une vie soit enlevée. Si Perceval avait survécu, soit sa volonté était si forte qu’elle avait gagné contre le sort, soit sa mère le voyant si près de la mort avait préféré se sacrifier.

 

Mais l’heure n’était pas à pleurer une inconnue, mais bien à fêter le héros du jour : le preux chevalier qui avait retrouvé la mémoire en aidant Arthur à sauver Camelot allait être honoré comme il se devait. Et nul doute qu’Utter accepterait d’en faire un chevalier de son royaume, puisque Perceval était désormais libre de choisir le seigneur qu’il voulait défendre.

 

                        FIN DE L’EPISODE

Binomecat  (20.05.2010 à 12:11)