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Série : Merlin (2008)
Création : 12.01.2011 à 17h57
Auteur : Nenya 
Statut : Terminée

« Cet épisode virtuel se situe entre les saisons 2 et 3. Il contient donc des spoilers sur la fin de la saison 2 et le début de la saison 3. L'histoire est centrée sur le personnage de Morgane. » Nenya 

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Nenya  (12.01.2011 à 18:02)

 

      Elle suffoquait. Portant ses mains à sa gorge, elle tentait de se défaire d'une étreinte inexistante. Nul ne s'en prenait à elle et pourtant, elle avait le souffle court. Il lui était de plus en plus difficile de respirer. Sa vue se brouillait. Elle ne sentait déjà plus ses jambes. La tête lui tournait. Elle allait mourir.


      La jeune femme se réveilla en sursaut et ouvrit les yeux, paniquée. Encore perturbée par le cauchemar qu'elle venait de vivre, elle porta les mains à son cou, comme pour vérifier qu'il était encore intact. Lorsqu'enfin elle se fut calmée, elle remarqua son environnement. Un nouveau sentiment de panique l'envahit lorsqu'elle constata qu'elle ne reconnaissait rien.

      Ces draps épais dans lesquels elle se trouvait n'avaient pas le confort de ceux que Guenièvre lui préparait chaque matin. Les pierres rougeâtres qui constituaient les murs de cette pièce nue et froide n'étaient pas ceux du château de Camelot. Non décidément, elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait.


      — Enfin, tu es réveillée. Ma chère soeur...

      Cette voix... Enfin un élément rassurant et familier. Une jeune femme venait de pénétrer dans la chambre. Ses traits tirés par la fatigue étaient encadrés par une belle chevelure blonde. Vêtue d'une longue robe moulante d'un rouge sombre, elle semblait encore crispée, même si le soulagement commençait à se lire dans ses yeux bruns. Morgause, tel était le nom de cette puissante sorcière, maîtresse de l'Ancienne Religion.

      — Morgane, de quoi te souviens-tu ? Reprit Morgause, l'air visiblement soucieuse.

      Toujours alitée, la jeune Morgane lui sourit mais restait perplexe. Aurait-elle était censée se remémorer quelque chose en particulier ?

      — Ma soeur, tout ceci est tellement confus. Il y a eu ce cauchemar, et je me suis retrouvée ici, toutefois...

      — Un cauchemar dis-tu ? L'interrompit la sorcière, de quoi s'agissait-il ?

      Un peu angoissée à l'idée de se replonger dans ces souvenirs désagréables, Morgane lui répondit d'un ton hésitant :

      — Je n'arrivais plus à respirer. C'est comme si l'on m'étranglait. Je... Je crois que j'allais... mourir ?

      Morgause approcha sa main du visage de sa soeur et lui caressa la joue, tout en la regardant d'un air insistant :

      — Ce n'était pas un cauchemar.

      Morgane était stupéfaite et fixait sa soeur d'un air incrédule.

      — Alors tu ne te souviens de rien ? Tu as été empoisonnée. Je t'ai sauvée, je t'ai ramenée ici. J'ai veillé sur toi depuis plusieurs semaines, en espérant que mes traitements fassent effet, priant pour ton réveil....

      L'émotion était palpable dans la voix de la sorcière qui s'était visiblement fait beaucoup de souci pour sa jeune soeur. Soudainement, Morgane sentit sa tête tourner. Une série d'image lui vinrent fugacement en tête. Elles étaient d'abord extrêmement confuses. Puis, ses souvenirs s'affinèrent. Quelques instants plus tard, l'horreur pouvait se lire dans ses yeux : Morgane n'avait plus qu'une seule personne à l'esprit... 

      — Merlin ! S'exclama-t-elle


Nenya  (12.01.2011 à 18:11)

      Dans une salle majestueuse haute d'au moins trois hommes, éclairée par de multiples fenêtres, un homme s'avança, une cape rouge marquée de l'emblème des Chevaliers de Camelot flottant derrière lui. Il marcha jusqu'au bout de la salle et s'agenouilla respectueusement.

     Devant lui se trouvaient trois trônes, mais seuls deux d'entre eux étaient occupés. Au centre était assis un homme au visage sévère barré d'une ancienne cicatrice, l'air profondément las et absent. Même la couronne qui reposait sur sa tête semblait plus terne qu'à l'accoutumée. Le roi Uther Pendragon apparaissait fatigué, vidé de toute son énergie. A ses côtés, le jeune Prince Arthur ne brillait guère plus. Il se faisait du souci à la fois pour Morgane, dont la place demeurait désespérément vide et pour son père qui semblait ne pas se remettre de sa disparition. Longtemps auparavant, Uther avait promis au père de Morgane de veiller sur sa fille, de l'élever comme si elle était la sienne. Aussi sa disparition lui causait-il du tourment non seulement car il était attaché à la jeune femme, mais également à cause du serment qu'il avait fait à son vieil ami et qu'il avait le sentiment de rompre.

 

     Arthur fut tiré de sa rêverie par le chevalier qui avait fait son entrée, Sir Léon. Son annonce fut sans surprise...

     — Aucune trace d'elle votre Majesté, annonça-t-il, nous avons fouillé toute la région de Clifford, mais il semble qu'ils ne sachent rien.

     Évidemment, tonna Uther qui sembla soudain retrouver toute sa vigueur, que vouliez-vous qu'ils vous disent ? Qu'ils avouent être complices de l'enlèvement de la pupille du roi ?

     — Mais votre Majesté, repris le chevalier perplexe, ce ne sont que de simples villageois, ils n'ont rien à voir avec cela...

     Uther frappa du poing l'accoudoir de son trône.

     — Pouvez-vous être sûr que Clifford n'abrite aucune forme de magie ? Les sorciers se cachent, ils se fondent parmi la population, mais nous les trouveront. Quelqu'un sait forcément quelque chose... Quelqu'un a forcément vu ou entendu parler de cette misérable sorcière.

     Arthur lança un regard peiné en direction de son père. La disparition de Morgane le rendait encore plus radical. Sa haine de la magie grandissait plus encore bien que l'on eût pas cru cela possible. Bientôt sa folie et son désespoir le pousseraient à s'en prendre au peuple de Camelot même. Il devait retrouver Morgane au plus vite, avant que les dégâts ne soient trop importants.

     — Père, l'interrompit le jeune Prince, si vous y tenez, j'irai moi-même à Clifford mener l'enquête. Mais laissez Sir Léon reprendre ses recherches. Nous devons couvrir la majorité du royaume le plus rapidement possible. Il ne faut pas perdre de temps en se concentrant sur un seul endroit.

     "Inutilement" fut-il tenté de rajouter mais il savait bien que ce n'était guère le moment de contredire son père. Ce dernier approuva la suggestion de son fils d'un geste las et congédia Sir Léon. Arthur salua respectueusement son père et quitta la salle du trône à son tour. Uther se sentit alors désespérément seul.


Nenya  (14.01.2011 à 19:11)

      — Comment Merlin a-t-il pu faire une chose pareille ? Hurla Morgane, hors d'elle.

     La jeune femme semblait s'être complètement remise désormais. Arpentant sa chambre en faisant les cent pas, elle regarda sa soeur avec insistance, comme si elle pouvait détenir la réponse.

     — Ce n'est qu'un misérable valet, pourquoi sembles-tu si surprise ? S'étonna Morgause.

     Morgane s'avança vers la fenêtre et contempla un instant la superbe vue qui s'offrait à ses yeux : ce château semblait décidément bien isolé de toute trace de civilisation, la forêt s'étendant à perte de vue. Il n'y avait aucun risque qu'elle soit retrouvée avant un moment. Cela devrait lui laisser assez de temps pour digérer la nouvelle et décider comment réagir.

     — Je ne croyais pas Merlin capable de tant de cruauté, admit Morgane toujours songeuse, après tout... Il m'a aidée autrefois.

     Elle se tourna vers Morgause avec un pâle sourire :

     — Je me souviens de la façon dont il m'a permis de sauver ce jeune druide, Mordred. Uther nous aurait pendus tous les trois s'il avait su... Même s'il s'agissait d'un sorcier, Merlin n'aurait pas supporté qu'il lui arrive malheur. Moi non plus.

     Morgane se repencha à la fenêtre et poursuivit :

     — Ensuite j'ai découvert mes pouvoirs. Merlin l'a su. Pourtant il ne m'a ni dénoncée, ni jugée. Il m'a conseillé de me rendre auprès des druides et ce fut une excellente idée. C'était la première fois que je me sentais à ma place, que je me sentais comprise.

     L'air crispé, serrant les dents, elle reprit d'un ton plus sévère :

     — Alors dites-moi ma soeur, comment cette même personne peut-elle être cruelle au point de tenter de me tuer d'une façon aussi ignoble ? Même Uther n'aurait fait pareille chose !

     Morgause haussa les épaules. Elle ne semblait guère déstabilisée par ces révélations.

     — Ma chère soeur, tu me sembles bien naïve. J'ai l'impression qu'en dehors d'Uther, tu sembles croire que le peuple de Camelot est un modèle de vertu...

     — Il est vrai qu'à mes yeux, Uther est la cause des maux qui gangrènent ce royaume, admit Morgane d'un ton résolu.

     — Il en est peut-être la cause, reconnut Morgause, mais sa félonie s'est répandue dans ce royaume comme la peste. Tu le découvriras bien assez tôt, mais les nôtres sont haïs du peuple de Camelot presque autant que du roi Uther lui-même. Vingt ans de haine et de propagande ne sont pas sans conséquences...

     Morgane ne semblait pas convaincue. Sa soeur poursuivit :

     — Même ton jeune ami Merlin qui pourtant te semblait notre allié, qui semblait nous comprendre, s'est finalement retourné contre toi. Crois-moi ma soeur, le peuple de Camelot ne vaut désormais pas plus que son souverain. Ils sont pas de la même espèce. Ils ne sont pas comme nous. Jamais ils ne nous comprendront ni ne nous respecteront.

     — Je ne veux pas le croire, rétorqua Morgane choquée par les dires de sa soeur, je ne pense pas qu'ils soient mauvais à ce point.

     Morgause esquissa un discret sourire, à la fois touchée et agacée par l'idéalisme de sa soeur.

     — Tu le découvriras bien assez tôt.

     Quitte à ce qu'elle l'aide à perdre ses douces illusions. Morgause ne pouvait pas se permettre que Morgane se montre aussi hésitante. Elle devait se défaire de son ancienne vie, délier ses attaches. Il fallait qu'elle choisisse son camp, et Morgause ferait en sorte que ce soit le bon...


Nenya  (14.01.2011 à 19:13)

 

       Quatre cavaliers cheminaient d'une allure tranquille sur la petite route de terre qui conduisait de Camelot à Clifford. Le Prince Arthur souhaitait ne partir qu'en compagnie de son valet, Merlin. Néanmoins, son père avait insisté pour qu'il soit escorté par deux soldats, bien qu'Arthur ait tenté de le convaincre que c'était inutile. Le fils avait hérité de la ténacité du père, il était difficile de dire lequel des deux était le plus têtu. Si le Prince avait fini par céder c'était uniquement parce qu'il avait pitié de l'état dans lequel se trouvait son père.

      A l'orée des bois qui encadraient le chemin, on pouvait apercevoir, baigné de la pale lumière du soir, le petit village de Clifford. Il était organisé autour d'un axe principal qui se divisait en deux au niveau de la place principale sur laquelle se trouvait un marché. De petites maisons de chaume toutes simples étaient dispersées de part et d'autres des rues pavées. Quelques rares bâtiments avaient été bâtis avec des briques. L'ensemble restait relativement pauvre : Clifford n'était qu'un petit village agricole dont les habitants étaient soumis aux caprices des récoltes. Elles n'avaient d'ailleurs pas été très bonnes ces derniers temps...

 

      Les cavaliers remontèrent la rue principale et firent halte au niveau des premiers étals du marché. On remarquait assez rapidement combien ils étaient peu garnis. En descendant de cheval, Arthur nota que les regards qui se posèrent sur lui n'étaient pas des plus amicaux.

      — Hé bien, bienvenue à Clifford, ironisa Merlin en murmurant pour que seul Arthur l'entende.

      — Je te saurai gré de ne pas en rajouter Merlin, rétorqua Arthur agacé.

      Le Prince s'avança vers un villageois, suivi de près par son valet et son escorte. L'homme lui lança un regard sévère :

      — Vos hommes sont déjà venus il y a quelques jours à peine, que venez-vous faire à nouveau ici ?

      — Comment osez-vous montrer si peu de respect envers votre Prince ? S'indigna l'un des gardes royaux

      Il s'avançait vers le villageois qui se protégea le visage avec les mains. Mais Arthur arrêta le soldat d'un geste de la main :

      — Il suffit, nous ne sommes pas venus ici pour guerroyer.

Il se retourna vers l'homme :

      — Nous ne vous voulons aucun mal. Nous cherchons simplement des renseignements.

      Une femme intervint :

      — Oui c'est ce qu'ils ont dit aussi. Ils ont cherché leurs "renseignements" partout, dans nos maisons, nos granges. S'il y avait eu quelque chose à trouver, vos Chevaliers l'auraient fait.

      Un troisième habitant du village se mêla à la discussion :

      — Nous en avons assez. Partout dans les villages alentour c'est la même chose. Le Roi fait mettre le royaume sans dessus dessous pour retrouver sa pupille. Nous n'avons rien contre Dame Morgane, mais Uther Pendragon ferait bien de se souvenir qu'il n'est pas juste un tuteur mais aussi un roi ! Un roi dont le peuple meurt de faim parce que toutes les ressources du royaume dont dédiées à sa satanée armée !

      Le ton commençait sérieusement à monter. Les habitants se mirent à murmurer entre eux. Merlin se sentait de plus en plus mal à l'aise. Arthur avait peut-être voulu satisfaire son père en retournant ici, mais il semblerait qu'il aurait peut-être mieux valu ne pas céder au caprice d'Uther.

      — Votre Altesse, suggéra Merlin à l'oreille du Prince, nous devrions peut-être nous en aller. Nous servirions probablement mieux la cause d'Uther dans une autre région du royaume.

      Mais Arthur ne semblait plus l'écouter. La colère qui grandissait à Clifford le contaminait à son tour :

      — Qui êtes-vous pour dire à votre roi ce qu'il devrait faire ou non ? Leur cracha-t-il d'un ton méprisant, vous ne vous sentiriez pas si persécutés si vous n'aviez rien à cacher !

      — Croyez bien que si nous avions connaissance de la présence d'un de ces satanés sorciers, nous nous ferions un plaisir de vous le livrer, rétorqua l'un des habitants, sans eux nous n'aurions pas tous ces problèmes. Il n'y a aucun magicien à Clifford !

      A ces mots, un frisson parcourut l'échine de Merlin. Il jeta un regard aux alentours. Il pouvait deviner qu'il avait ressenti le trouble d'une autre personne. Quelqu'un s'était senti visé et menacé par ces mots. Toutefois le jeune homme doutait fortement qu'il s'agisse de Morgause. Elle n'aurait rien à faire dans un endroit pareil. Mieux valait donc ne pas éveiller de soupçons. Il n'avait aucune envie de causer des problèmes à l'un de ses semblables qui devait déjà se sentir bien assez menacé dans un endroit pareil.

 

      L'un des gardes qui escortaient Arthur tenta alors de se frayer un chemin à travers la foule. Voyant que les villageois tentaient de résister, il les menaça à l'aide de son épée pour les forcer à reculer. L'homme qui avait pris la parole le premier se mit alors en travers de son chemin, un air de défi sur son visage. Le soldat voulut alors abattre son épée pour l'éloigner, mais l'homme ne bougea pas.

      Merlin avait surveillé la scène tout le long. Il fallait qu'il intervienne avant qu'un des villageois ne soit blessé. Cet homme ne savait décidément plus ce qu'il faisait, trop aveuglé par la colère. Il se concentra sur les pieds du soldat. Ses yeux brillèrent d'un fugace éclat blanc et peu de temps après, le garde dérapa, le conduisant à manquer son coup et laissant le villageois intact.

      Arthur s'avança vers l'épéiste et l'aida à se relever, jetant un regard noir à la foule.

      — Allons nous en Merlin, nous n'avons plus rien à faire ici, déclara finalement le Prince.

      Il regarda avec dépit les habitants de Clifford. Il devait reconnaître qu'ils n'avaient pas totalement tort : Uther était totalement obsédé par la recherche de Morgane. Il n'avait plus que cela en tête. Il en perdait le sommeil, l'appétit, et peu à peu, la raison. Si cela ne finissait pas rapidement, Camelot en souffrirait bien plus qu'Arthur le pensait à l'origine.


Nenya  (18.01.2011 à 20:17)

      L'altercation qui venait de se produire avait eu deux témoins supplémentaires. L'un d'eux était un petit garçon qui ne devait avoir guère plus d'une dizaine d'années, son visage rond et ses grands yeux en grande partie dissimulé par une longue cape émeraude. Il s'adressa à un homme qui se trouvait juste derrière lui, dont la barbe blanche masquait à moitié le visage :

     — C'était Emrys. Je sais qu'il m'a remarqué.

     — Sait-il qu'il s'agissait de toi ? S'enquit son mentor

Le petit garçon nia de la tête :

     — Non, je pense qu'il a juste senti une présence. Mais je m'en suis rendu compte assez rapidement.

     — Il valait mieux, répondit l'homme d'un ton sévère, il n'est pas des nôtres, il n'est pas digne de confiance.

     Mordred ne pouvait qu'approuver. Il ne se souvenait que trop bien de la façon dont Merlin l'avait abandonné et trahi. Il le croyait pourtant son allié, il l'avait aidé autrefois. Un jour il se vengerait. Mais ce n'était ni le moment ni l'endroit. Ils étaient loin d'être les bienvenus à Clifford, mieux valait rester discret. La rancoeur des habitants augmentait de jour en jour et elle se déverserait sur la première personne venue. S'il s'agissait d'un sorcier, les conséquences seraient pires encore...

     — Tu as entendu ce qu'ils ont dit, ajouta Mordred, Morgane a disparu...

     — Cette petite avait beaucoup de potentiel, se souvint le druide avec nostalgie, j'espère qu'ils la retrouveront.

     — Oh elle va bien, répondit le jeune garçon.

     Son mentor le regarda d'un air interrogatif. Mordred ne lui répondit que par un sourire malicieux, refusant d'en dire plus. Le druide savait bien que son jeune apprenti pouvait être muet comme une tombe lorsqu'il le décidait et qu'il était inutile d'insister.

     Mordred regarda alors à l'Est un point qui n'existait pas, un point qui se trouvait au delà de ce qu'il pouvait voir.

     Morgane. Je te retrouverai, songea-t-il.


Nenya  (18.01.2011 à 20:19)

      Morgane. Je te retrouverai.

      La jeune femme fronça les sourcils, surprise.

      — Est-ce que tout va bien ma soeur ? S'enquit Morgause qui avait remarqué son trouble

      — Oui, bien sûr, répondit Morgane avec un sourire radieux mais assez peu convaincant.

      Cette voix dans sa tête.... Il lui semblait la reconnaître. Comment était-ce possible ? La jeune femme continua de manger comme si de rien n'était, un repas préparé par sa soeur, comme d'habitude.

 

      Cela faisait maintenant plusieurs jours que Morgane s'était éveillée de son long sommeil. Bien qu'elle se sente parfaitement remise, sa soeur insistait pour s'occuper de tout, ce qui commençait à mettre la jeune femme mal à l'aise. Elle avait le sentiment de n'être qu'un fardeau. Morgause avait même commencé à lui transmettre une partie de ses connaissances en matière de magie afin qu'elle puisse développer ses pouvoirs. Morgane se sentait donc redevable envers sa soeur qui faisait tant pour elle, sans être assistée par quiconque.

      Mais Morgause était bien loin d'être une sainte qui n'agissait que par pure bonté d'âme. Cela ne la dérangeait pas de prendre soin de sa jeune soeur, car elle était réellement attachée à elle. Mais elle devait bien reconnaître qu'elle espérait récolter bientôt le fruit de ses efforts. Voilà longtemps qu'elle recherchait un allié à la fois puissant et fiable pour l'assister et la soutenir. Il se pourrait bien qu'elle ait enfin trouvé cette perle rare... Il ne restait plus qu'à développer son potentiel au maximum.


Nenya  (18.01.2011 à 20:20)

 

      Viens Morgane, je suis là !

      La jeune sorcière sursauta. Il faisait nuit noire. Elle venait juste de retourner dans sa chambre, prête à passer une nuit de sommeil bien méritée. Elle avait en effet passé les derniers jours à affiner la maîtrise de ses pouvoirs avec l'aide de sa soeur. Plus particulièrement, elle avait étudié toute la journée d'anciens ouvrages traitant de l'Ancienne Religion, ce qui constituait une somme de connaissances particulièrement importante à assimiler.

      Elle n'avait plus entendu cette voix depuis la dernière fois. Morgane avait même fini par se demander si elle n'avait pas rêvé. La jeune femme se releva et jeta un coup d'oeil autour d'elle pour vérifier qu'elle était seule dans la pièce. Personne. Difficile de dire si cela la rassurait ou l'inquiétait d'avantage.

      La forêt... Viens !

      La même voix résonna une fois de plus comme un écho dans l'esprit de la jeune femme. Elle s'approcha de sa fenêtre et s'y pencha, espérant apercevoir un indice, un signe qui lui confirmerait la présence de quelqu'un. Rien.

      Malgré tout, mue par la curiosité, elle enfila rapidement une robe rouge et une cape assortie, attrapa une des torches accrochées au mur de sa chambre et sortit de la pièce. Elle descendit prudemment l'escalier de pierre qui conduisait au rez de chaussée. Morgane ne tenait pas à réveiller sa soeur, surtout si finalement, tout ceci n'était qu'un effet de la fatigue. Qui plus est, la jeune femme se sentait suffisamment maîtresse de ses pouvoirs à présent pour oser s'aventurer seule dans la forêt. L'entraînement de Morgause portait ses fruits.

      Traversant deux couloirs de plus, la jeune sorcière parvint dans la cour intérieur du château. L'endroit n'était guère entretenu, des plantes sauvages s'étaient immiscées au travers des dalles qui pavaient la cour, les fissurant de part en part. Ce château était à l'abandon lorsque Morgause avait décidé de s'y installer, et elle n'avait guère de temps à accorder à sa rénovation.

      Morgane franchit l'entrée principale et parvint à l'orée de la forêt qui entourait ces lieux, baignée dans l'éclat opalin de la lune. Elle s'arrêta, espérant obtenir quelques indications supplémentaires de la part de la voix. La forêt était vaste après tout. Mais tout restait silencieux, en dehors du discret bruit des grillons. Morgane haussa les épaules : maintenant qu'elle était sortie, autant aller jusqu'au bout. Elle s'enfonça donc dans les bois.

 

      Il règna rapidement une obscurité totale. Heureusement, sa torche lui fournissait assez de lumière pour continuer d'avancer. Soudainement, elle entendit un craquement. Elle se retourna, brandissant le bras en avant, prête à se servir de la magie si le besoin s'en faisait ressentir. Un nouveau craquement se fit entendre, suivi d'un bruissement de feuilles. Une ombre surgit alors des fougères devant elle. La jeune femme se détendit.

      L'ombre se révéla être un petit garçon qu'elle connaissait fort bien et qu'elle avait toujours espéré être à l'origine de cette mystérieuse voix. Elle lui sourit. Il se jeta vers elle pour l'enlacer.

      Je savais que je te retrouverais.

      Mordred avait toujours préféré communiquer par télépathie avec la jeune femme. Ça la perturbait beaucoup moins qu'au début.

      — Comme je suis heureuse de te revoir, lui dit-elle radieuse.


Nenya  (30.01.2011 à 12:37)

      Alors toi aussi Emrys t'a trahie.

      Les deux jeunes sorciers avaient déjà parlé pendant plusieurs heures, se racontant leurs histoires mutuelles, assis posément dans une clairière de la forêt. Trop absorbés dans leur conversation, ils n'avaient même pas remarqué qu'ils étaient observés depuis un bon moment. Il fallait aussi reconnaître que la personne qui les espionnait était particulièrement habile dans l'art de se montrer discrète, car bien meilleure magicienne.

      Tout en écoutant leur conversation, Morgause était songeuse. Sa soeur était bien naïve de croire qu'elle pouvait s'éclipser en pleine nuit sans qu'elle s'en rende compte : le château était truffé de pièges et de détecteurs magiques pour s'assurer que nul ne puisse y pénétrer ou même s'en approcher sans que Morgause en soit avertie. Ainsi, dès que Morgane avait franchi le seuil du château, sa soeur fut immédiatement tirée de son sommeil. D'abord inquiète qu'on ait pu retrouver et tenter de ramener Morgane, elle entreprit de la suivre. Une fois qu'elle l'eut rattrapée, Morgause fut surtout intriguée... Ce petit garçon devait être vraiment important pour Morgane. Elle se souvenait que sa soeur l'avait déjà évoqué, très peu de temps après son réveil. Et maintenant, elle prenait le risque de partir seule, sans avertir personne, juste pour le voir. Intéressant...

      Morgause se demandait à quel point le lien qui unissait sa soeur au petit Mordred pouvait être fort. Qu'adviendrait-il des douces illusions de Morgane sur le monde des hommes si ceux-ci venaient à s'en prendre à son jeune ami ? Dans l'obscurité, Morgause esquissa un sourire peu rassurant. Ce jeune druide était la clé qui allait lui permettre d'enfermer à jamais les derniers restes d'humanité de la pupille d'Uther Pendragon.


Nenya  (30.01.2011 à 12:39)

 

      Morgane... Morgane ! Aide-moi !

      La jeune sorcière s'éveilla en sursaut. Encore un cauchemar. Cela arrivait bien trop fréquemment à son goût. Le bracelet que Morgause lui avait autrefois confié aurait dû lui permettre de passer à nouveau des nuits convenables. Toutefois, depuis que Merlin avait tenté de l'assassiner, de nombreux cauchemars la hantaient. Cependant, celui-ci était différent des autres... Assaillie par un doute soudain, la jeune femme se leva, sortit de sa chambre et se dirigea vers la pièce voisine.

 

      Quelques jours s'étaient écoulés depuis ses retrouvailles avec Mordred. Le jeune druide lui avait proposé de revenir vivre avec eux dans la forêt. Touchée par son offre, la jeune femme avait néanmoins dû la décliner sur les conseils de Morgause. Celle-ci avait en effet rappelé à Mordred qu'étant donné les circonstances dans lesquelles la pupille d'Uther avait disparu, il valait mieux éviter d'être vu en sa compagnie lorsqu'on disposait de dons magiques... Il serait beaucoup trop risqué pour le peuple des druides d'abriter Morgane. Morgause devait assumer seule les risques liés à son acte.

      Un peu déçu mais comprenant les raisons des deux soeurs, Mordred avait alors décidé de demeurer encore quelques jours avec son mentor à l'auberge de Stormbridge, le village le plus proche de la demeure de Morgause. Puis il rentrerait chez lui avant de risquer de trop attirer l'attention.

 

      Morgane ouvrit la porte et pénétra dans la chambre de sa soeur. Celle-ci reposait d'un sommeil paisible dans son lit, seule sa chevelure blonde dépassant de ses draps.

      — Ma soeur, murmura Morgane en s'approchant, réveille-toi.

      Morgause s'agita légèrement puis ouvrit à moitié les yeux.

      — Quoi, que se passe-t-il ? Marmonna-t-elle visiblement pas totalement réveillée.

      — Il s'agit d'un cauchemar... Commença Morgane.

      Morgause soupira en son for intérieur. Rien d'étonnant à cela puisqu'elle avait désenchanté le bracelet qu'elle avait offert à Morgane. Elle n'en était pas particulièrement fière, mais elle estimait que laisser les sombres pensées de sa soeur refluer pendant son sommeil aiderait à faire grandir sa haine envers Merlin et les autres habitants de Camelot. La fatigue aurait raison des nerfs de la jeune femme et elle n'en serait que plus malléable...

      — Enfin je n'en suis pas vraiment sûre, poursuivit Morgane, c'est ce que j'ai cru initialement, mais à présent j'ai peur que cet appel à l'aide soit bien réel. Je ne peux pas laisser planer le doute, je dois me rendre à Stormbridge.

      Ah, c'était tout de suite plus intéressant que prévu. Il était temps.

      — Je ne peux pas te laisser y aller Morgane, répondit la sorcière, pas alors que tu es recherchée dans tout le royaume.

      — Mais... Protesta la jeune femme,

      — Du moins tu n'iras pas seule, ajouta Morgause avec un léger sourire, ton visage est connu de trop de personnes : il va falloir être extrêmement discrète. Promets-moi que tu feras preuve de la plus grande prudence.

      — Je le promets ma soeur, merci encore, répondit Morgane soulagée.


Nenya  (01.02.2011 à 14:42)

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Le jeudi est souvent signe de nouveaux épisodes sur les plateformes et ce 28 mars ne fait pas...

Power Book III : Raising Kanan aura droit à une cinquième saison sur Starz

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La chaine américaine Starz a décidé le renouvellement de sa dramatique Power Book III : Raising...

Au programme de ce mercredi

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Nous vous proposons pour ce mercredi 27 mars 2024 :  Pour la France, ce sera Doc et la suite des...

Tracker débarque sur Disney+ dès le 24 avril

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Colter Shaw va garer son camping-car chez Disney+ ! En effet, la série Tracker, actuellement...

HypnoRooms

chrismaz66, 24.03.2024 à 17:40

Bonsoir, nouvelle PDM/Survivor Illustré chez Torchwood, dédié aux épisodes audios, venez voter, merci !

Locksley, 25.03.2024 à 20:10

Pas beaucoup de promo... Et si vous en profitiez pour commenter les news ou pour faire vivre les topics ? Bonne soirée sur la citadelle !

choup37, 26.03.2024 à 10:09

La bande-annonce de la nouvelle saison de Doctor Who est sortie! Nouvelle saison, nouveau docteur, nouvelle compagne, venez les découvrir

Sas1608, Avant-hier à 18:25

Pour les 20 ans de la série, le quartier de Desperate Housewives change de design ! Venez voir ça !

mnoandco, Hier à 19:49

Nouveau design sur Discovery of Witches, n'hésitez pas un faire un p'tit détour même sans connaître la série.

Viens chatter !

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