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Série : Merlin (2008)
Création : 02.06.2011 à 17h08
Auteur : LovSecret
Statut : Terminée
« Il n'y a pas vraiment, je pense, de spoilers à proprement parlé mais disons que c'est mieux si vous avez vu la saison 3. Le titre, il est assez nul et on comprend pourquoi à la fin.^^ Bonne » LovSecret
Cette fanfic compte déjà 3 paragraphes
« Sur le passé de quel personnage voudriez-vous en savoir plus ? ». Le passé de
Morgane a été (brillamment) exploré. Malgré tout, c'est celui de la reine Igraine, mère d'Arthur, qui m’intéresse vivement. Voilà alors ma version de l'histoire. Bonne lecture !
Bayle et Voltaire
Le soleil se levait à peine sur la citadelle de Camelot. Une femme regardait cette merveille de la nature par la fenêtre de sa chambre. La pièce était spacieuse, le lit était vaste, les armoires pleines, les murs richement ornés de tapisseries et le sol couvert
de tapis. La jeune femme elle même était richement habillée. Le soleil illuminait son teint de porcelaine la rendant plus belle que jamais. Car, avec ses boucles blondes, ses grands yeux bleus, ses traits fins et nobles et son maintient élégant, elle devait être
une des plus belle femme de son époque. Pourtant, au milieu de tous ce luxe et ce faste, il semblait qu'il ne pouvait exister de femme plus malheureuse sur Terre. Le visage de la reine Igraine était la plus parfaite représentation de la détresse, de la peine et de la souffrance que pouvait ressentir une personne.
Ce tableau de tristesse fut brisé par l'entrée de Nolwenn, la suivante de la reine. Choisie pour sa joie de vivre et son haut lignage, la jeune femme était la confidente de la reine et savait beaucoup de choses. Autant à propos de secrets d’État que de secrets
d’alcôves. Et pourtant, jamais il n'y avait eu de fuite. La reine faisait une entière confiance à sa suivante. Et pourtant elle avait provoqué son malheur. Et quand, tous les matins, la jeune femme entrait dans la chambre et voyait son amie, perdue au
milieu d'un océan de détresse, elle sentait l'épine vicieuse de la culpabilité aiguillonner son cœur. Et au lieu de s'affairer à choisir les vêtements royaux et de papoter joyeusement, les deux amies restaient longuement à méditer, assises sur un coffre ou sur le lit, sans un mot et sans un contact. Voilà plus de deux semaines que cette situation durait. Et la jeune suivante sentait que s'en était trop. Comme disait souvent son père, il fallait « piquer son cheval, se caler sur sa selle, préparer ses armes et se lancer, tête la première, contre l'ennemi ».
Voilà pourquoi cette fois, au lieu de s’asseoir, elle s'agenouilla aux pieds de la reine et dit avec des trémolos dans la voix :
« -Madame, je suis tellement... tellement... balbutia la jeune Nolwenn
- Relève toi, dit la reine.
- Madame, je dois vous faire mes excuses ! Dit elle, avec une sorte de détresse dans la voix.
- Tu n'as rien fait. Rien fait d'autres que ton devoir, dit alors Igraine avec un ton neutre et absent, le regard obstinément tourné vers le soleil, comme si elle avait décider de le brûler.
- Je n'ai pas le devoir de vous rendre malheureuse... Ni de vous humilier !!!
-NON !!! cria alors la reine »
Igraine haussait rarement le ton. Nolwenn sursauta et regarda son amie de tout autre façon. A présent, cette dernière la regardait, avec une forme de colère dans les yeux.
« - Jamais tu n'as été la cause de mon malheur et jamais tu ne m'as
humiliée. Tu as fait ce que tu devais faire et rien de plus.
- Je...
- Tu es venue me voir Nolwenn et tu m'as dit la vérité, et tu sais que c'est ce que j'attends de toi. Le malheur était présent bien avant que tu viennes me l'annoncer. Tu n'es pas responsable... »
Rassurée par les paroles de la reine, la jeune femme décida alors de dire tout ce qu'elle avait sur le cœur :
« - Je jure n'avoir rien fait pour favoriser cette situation.
- Je sais...
- Mais peut être qu'inconsciemment...
- Non, je sais l'affection que tu me portes... Le problème vient de lui... C'est lui qui t'a fait des avances, c'est lui qui est venue à toi. Le roi me trompe Nolwenn.
-Madame, ne soyez pas si dure... Vous n'en êtes pas sûr...
- Bien sûr que si. Il n'y a bien qu'à nous qu'on le cache...
- Comment Madame ? Avec qui ? »
La reine se tue quelques secondes et murmura avec rancune :
« -Viviane...
- La femme de Gorlois ? Mais pourquoi diable ? Son mari est si bon, si droit...
- Et si absent. Mon mari a du faire le paon, le beau, le charmeur... dit elle avec la même rancune.
-Madame...
- Et sait tu le pire ? Le pire sont les gens qui rient, qui murmurent qui se disent : « ah ! Le roi s'est fait une douceur, il a pris du bon temps avec cette femme si douce, si charmante, tellement mieux que cette reine froide ! »Qui dirait cela, ma reine ?Mais tous le monde Nolwenn. Tous ceux là qui font des sourires à la reine et rient de la femme. Tous ceux qui font des courbettes et trahissent quand on les regarde plus !!! Mais le pire...
-Madame, y a t il encore pire ?
- Ils disent... ils osent... Ils disent : « Et si Viviane vient à enfanter, peut être auront nous enfin un héritier... Peut être pourrons nous nous débarrasser de cette reine qui est devenu un poids... »
- Ont ils oubliés Madame, votre bonté, votre générosité et votre abnégation ? Vous faites la charité, vous êtes parfaite devant la cour, vous soutenez votre mari dans son rôle de roi, vous avez fait en sorte que chaque personne de chaque région, de chaque village puisse venir vous demander audience !!!
- Je suis une femme trompée Nolwenn... Chaque femme trompée est une femme seule et malheureuse mais, une reine... est plus esseulée et malheureuse que la dernière lavandière du pays... Puisque cette dernière peut venir me demander appuis... fit la reine avec un sourire.
Tous le monde le pensait si bon le roi Uther. Le seul roi d'Albion qui tolérait la magie, qui invitait des mages à sa table ou à certains de ces conseils, qui disait vouloir tendre la main de l'amitié et construire un Albion unifié à partir du royaume de Logres... Oui,
un roi jeune et révolutionnaire. Un roi prometteur, une futur légende... La cour le voyait si amoureux de sa reine, il l'avait choisie parmi tant de princesses... Mais il n'avait jamais vu le roi frustrée, le roi violent, le roi énervé... Bien sûr, elle savait qu'il l'aimait, il était bon et tendre avec elle mais une femme trompée ne voit plus que le côté négatif de leur époux...
« - Ce qu'il faut, c'est que j'enfante... murmura Igraine
- Il n'y a pas grand chose à faire de plus ce que vous faites déjà
Madame...
- En ce cas il faut que je parle à mon mari... »
Et la jeune femme sortit alors de sa chambre. Nolwenn resta plantée là, regrettant le moment où elle avait confiée les avances du roi à la reine. « Ceux qui disent chercher la vérité ou ne vouloir que la vérité sont des menteurs qui n'ont jamais eu à faire à la vérité toute nue... » Et la jeune femme savait que même si la reine disait le contraire, elle finirait par lui en vouloir et la renvoyer. Elle ne supporterait pas une telle humiliation et une telle peine. « Autant anticiper » ce dit-elle. Elle prit un parchemin et une plume, elle écrivit :
Madame,
il devient maintenant évident que notre relation n'est plus possible ni
viable, bien que cela me peine considérablement. Vous devez rester
avec votre mari qui vous as, malgré tout, apporté beaucoup de
bonheur et qui continuera, j'en suis sûr, à vous en apporter.
Vous m'avez confié votre peine face aux réactions de la cour. Je sais à
quelle vitesse ils apprennent les choses, et notre histoire leur
parviendra bientôt aux oreilles. Ma présence auprès de vous finira
par créer des verbiages qui, je le sais maintenant, vous seront
insupportables. Pour votre propre bien, ainsi que pour le mien, je
pars la tête haute et de mon plein gré. Vous direz aux racontars
que j'ai décidé de me marier. Mon père m'a proposée de beaux
partis, que j'avais refusée pour rester près de vous. Je pars dès
ce soir rejoindre ma famille. Ne vous inquiétez pas pour moi, mon
père m'a parlé de Lord Godwyn, un homme très bien qui j'espère m'aura attendue.
Sachez que je regrette de partir, vous êtes une femme et une amie
exceptionnelle. Mais il faut parfois accomplir ce qu'on croit juste
et non pas ce qu'on veut faire. Vous comprendrez j'en suis sûre.
Je vous adresse mes plus humbles salutations.
Nolwenn
La jeune femme signa et apposa le sceau de sa famille qu'elle gardait toujours dans son aumônière. Nolwenn soupira et laissa la lettre sur la coiffeuse de la reine. Elle demanda à une servante de rassembler ces affaires et d'envoyer un messager chez son père à toute vitesse, prévenant qu'elle arriverait demain, dans la journée.
"Il n'y a point de prescription contre la vérité : les erreurs pour
être vieilles n'en sont pas meilleures. "
Pierre Bayle
Épilogue
Igraine regardait cette fois le soleil se coucher. Elle avait lu la lettre de Nolwenn, parlé à son mari et pris une décision. Elle savait que ce ne pouvait en être autrement. Qu'il n'y avait que cette solution. Malgré les risques. C'était cela qu'elle désirait le plus au monde. Il y a des choses que seule une femme peut faire. Par cette décision, Igraine venait de le prouver. Il y a quelques heures, elle avait rencontré Nimue. Il y a quelques heures, elle avait accepté de tomber enceinte par magie. Il y a quelques heures, elle avait fait face ses démons. Et ce faisant, elle avait fait ce que seules les femmes peuvent faire : tomber enceinte et affronter ses faiblesses.
"Les faiblesses des hommes font la force des femmes. "
Voltaire
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