HypnoFanfics

 

Un jour ordinaire... ou le carrefour de la vie

 

Cette histoire peut contenir des spoilers ou des allusions sur la saison 3.

Le soleil venait de se lever sur Camelot endormie. Tout était calme, présage d'une journée ordinaire. Cependant, chacun savait qu'un évènement de taille avait eu lieu la veille au soir. Le roi Uther avait fait venir au château une petite fille noble dont le père, le seigneur Gorlois, était décédé dans des circonstances tragiques. Le roi Uther avait décidé pour rendre hommage à son ami et allié, d'élever sa fille comme la sienne et d'en faire sa pupille. « Elle sera comme une sœur pour le jeune prince Arthur » avait-il déclaré quelque jours plus tôt.

 

 

 

jasdiva  (06.06.2011 à 22:28)

 

La veille, un carrosse était arrivéde nuit dans la cité, transportant la petite fille et ses différents bagages. La noblesse et la richesse de sa famille pouvaient se mesurer au nombre de malles qui la suivait. Elle était venue accompagnée de celle qui avait été sa nourrice depuis sa naissance, Dame Algarane. Les villageois avaient tenté d'apercevoir
celle qu'il considérait désormais comme leur nouvelle petite princesse. On la disait être la plus belle petite fille de tout le royaume et même au-delà. Cependant, d'épais rideaux et une dizaine de chevaliers protégeaient Morgane des regards indiscrets. Ce qui était certain, c'était que cette nouvelle présence féminine allait changer bien des choses au château, encore endeuillé de la mort de la mère d'Arthur, la reine Igerne.

 

 

jasdiva  (06.06.2011 à 22:37)

 

Pour le moment, l'objet de toutes ces attentions, la petite Morgane sortait à peine du sommeil. Elle voulait encore garder les yeux fermés, luttant contre le rayon de soleil qui atteignait ses paupières.

« Il faut vous lever Mademoiselle, chuchota doucement sa nourrice, en lui caressant la joue.

-Encore une minute... » supplia Morgane, comme tous les matins depuis presque 10 ans.

Dame Algarane sourit. Elle admira encore la beauté de Morgane qui ne faisait que s'affirmer de plus en plus. Elle était aussi impressionnée par la force que dégage cette petite. Malgré le deuil de son père et les préparatifs de cette nouvelle vie à Camelot, elle avait su garder son âme d'enfant intact. Certes, elle ne voyait pas son père souvent et n'avait pas tout à fait tout saisi, mais tout de même. Elle ne se laissait aller aux larmes que le soir avant de s'endormir. Elle avait peur des cauchemars qui l'assaillaient et des visions de son père qu'elle ne pouvait retenir. « Faites qu'elle soit heureuse! » ne put s'empêcher de murmurer Dame Algarane.

Luttant contre ce flot d'émotions, elle reprit d'un ton enjoué:

« Vous ne voulez pas faire la connaissance de Camelot ? 

_ Si mais...

_ Regardez tous les présents que le roi vous a apporté !

Morgane se décida et se mit sur un coude. Et là, elle resta coite. Elle qui avait l'habitude d'être gâtée n'avait jamais vu tant de belles choses. Des robes, toutes plus belles les une que les autres, s'entassaient dans la chambre, ainsi que des bijoux, un miroir, une jolie table, un manteau, des sucreries... Son regard ne savait plus où se porter...

Il n'avait pas besoin de tout cela … murmura- t'elle.

_Il vous prie de tout accepter et de le rejoindre dans la grand-salle du trône dès que serez prête.

Morgane sourit. Comment allait -telle choisir entre toutes ces robes? Il faut choisir la plus belle pour impressionner et servir l'honneur de sa famille comme on le lui a appris.

 

Les deux femmes choisirent donc une robe bleue brodée d'or rehaussée d'un collier de perles fines.

On pourrait croire que cette robe n'était pas faite pour une petite fille de son âge mais Morgane la portait avec une majesté indéniable, qui laissait présager la grande dame qu'elle serait.

Dame Algarane lui avait fait porter un assortiment de pâtisseries pour sa collation du matin.

Émerveillée par tout ce qu'il l'entourait, Morgane oublia ses cauchemars, ses soucis et mangea de bon cœur.

Ce fut donc de bonne humeur, qu'elle se présenta devant la porte de la salle du trône où l'attendait le roi.

 

Elle sentait les regards sur son passage, et entendait les chuchotements. Elle en ressentait une grande fierté mais ne pouvait empêcher sa gorge de se nouer. Elle allait rencontrer un roi qui voulait remplacer son père... Tous ces changements lui faisaient peur...

Cependant, sa fierté et son courage l'emportèrent sur ses craintes. Ce fut la tête haute qu'elle traversa la salle du trône. Elle fixait le roi, assis sur son trône et qui la contemplait. Un grand silence s'était fait. Morgane s'arrêta à quelques pas d'Uther et lui fit sa plus belle révérence. Conquis, le roi descendit de son trône pour la prendre dans ses bras. « Considérez-vous comme ma fille » l'assura - t'il.

Heureuse de trouver un peu de chaleur paternelle Morgane le regarda et éprouva quelque chose de bizarre, comme si la déclaration royale cachait autre chose. Elle n'eut pas l'occasion de s'interroger davantage car Uther l'emmenait déjà visiter le château et la présenter au peuple. Pendant la visite, Morgane s'ennuya à mourir. Elle aurait préférer le découvrir elle - même, chercher ses secrets... Là, ce château n'avait rien d'exceptionnel quoique fort beau. Mais Morgane souriait et riait enjouée. A 10 ans, elle était déjà la reine de la dissimulation...

La suite royale arpentèrent ensuite quelques rues. Curieuse de tout, Morgane ouvrait grand les yeux et les oreilles. Les villageois étaient si différents des nobles qu'elle fréquentait. Alors qu'elle passait devant la forge, une petite fille de son âge sortit pour lui offrir un magnifique bouquet de fleurs. Les yeux baissées, elle murmura : « Bienvenue Madame ».

Morgane rit:

« Je trouve que « Madame me vieillit encore un peu trop! On doit avoir le même âge!

Quel est ton nom?

- Guenièvre.

- Moi, c'est Morgane ».

La petite fille, heureuse de rencontrer une fille de son âge, laissait libre cours à la spontanéité naturelle des enfants de son âge. De plus, elle sentait que Guenièvre pourrait devenir une amie.

Se retournant, elle demanda au roi qui arrivait:

« Serait-il possible que je la prenne à mon service?

Entendant cela, le père de Guenièvre accourut :

« Nous serions honorés Altesse... »

Uther sourit à Morgane: « Nous verrons cela »

 

Il continua son chemin. Morgane le suivit. Elle remarqua qu'Uther ne semblait pas à l'aise. « Il ne doit pas sortir souvent... » pensa - t'elle. De toute façon; puisqu'une vingtaine de chevaliers les entourait, que craignaient -ils?

Soudain, un cri. Une vielle femme fendait la foule, pointant Morgane du doigt.

«  C'est un fléau qui apportera le malheur sur Camelot! Pire que la mort!

D'instinct, Morgane apeurée se glissa derrière Uther qui l'entoura de son bras.

_  Prenez garde! prévint un garde qui tentait de l'écarter de Morgane.

_ Je l'ai vue, je le sais!

_ Magie noire! hurla Uther. Cette femme veut ensorceler ma pupille! Qu'elle soit brûlée demain sur le bûcher!

_Vous le regretterez! » cria la femme, entourée de gardes.

Le cœur de Morgane se serra. Elle ne voulait pas qu'une femme meurt à cause d'elle. Elle ne comprenait pas la sentence du roi. La femme l'avait insultée... Peut-être était-elle folle? Dans ce cas, elle ne méritait pas cette mort atroce. Et puis, il y avait ce sentiment bizarre … Elle comprenait cette femme. Elle sentait que quelque part elle avait raison. Non! Ce n'était pas possible! Elle n'avait que 10 ans et elle aimait déjà Camelot!

Mais pourtant...

Elle voulut s'interposer malgré son âge mais quelqu'un la prit par le bras. Furieuse, elle se retourna, prête à ne pas se laisser faire.

Mais elle se ravisa, quand elle reconnut à l'allure et aux vêtements, la personne à qui elle avait à faire: Arthur, le prince héritier et le fils d'Uther.

Elle ne l'avait jamais vu auparavant mais en avait entendu parler. De plus, son regard droit et sûr de lui (un peu trop à son goût) imposait déjà son autorité.

Elle le considéra un instant. Il devait avoir son âge et elle le jugea très mignon.

Il chuchota: « Quand mon père décide ça, il vaut mieux ne pas le contrarier... 

_ Ah! Arthur, tu as fini ta leçon et tu nous a rejoint! Morgane, voici mon fils Arthur. Arthur, ma pupille Morgane.

_ Je suis honorée Altesse. dit Morgane qui trouvait bizarre de s'incliner devant un enfant de son âge.

_ Moi de même. répondit le prince en lui rendant son salut.

_ Et si nous allions déjeuner après toutes ces émotions?

Morgane était étonnée du calme d'Uther après cette condamnation à mort mais suivit le roi et Arthur dans le château car elle était affamée.

Le repas fut très bon et agréable. La seule chose que Morgane n'appréciait pas, c'était la suffisance du prince. Il était le prince mais elle était la pupille du roi!

Pendant qu'il ne regardait pas, trop occupé à vanter ses exploits du matin, apparemment très nombreux, elle vit qu'une bouteille d'une sauce rouge était posée sur la table. Elle intervertit le vin d'Arthur, qui s'en était servi pour trinquer avec son père avec un verre de ce breuvage insolite. Distrait, Arthur but sans regarder et manqua tout recracher. Morgane ne put s'empêcher de pouffer et le prince lui lança un regard noir. Morgane ne cilla pas. Il faudrait qu'il compte avec elle désormais. En tout cas, vexé, Arthur se fit plus discret, heureux que par miracle son père n'ait rien remarqué.

Après le repas, le roi décida d'aller regarder son fils s'entrainer à l'épée. Il voulait aussi que Morgane le voit.

Malgré son jeune âge, le prince était déjà très doué et mettait à terre des jeunes gens plus âges que lui.

Morgane ne put s'empêcher de l'admirer.

Soudain, le roi interrompit sa rêverie. « Votre père était habile escrimeur aussi... » Morgane sentit les larmes lui monter aux yeux. « Oui, il était le meilleur... » pensa t'elle. Elle se souvenait avoir tenu son épée. Elle avait aussi reçu quelques leçons de lui. Elle aussi était douée. Qu'en penserait Arthur? Elle sourit à cette idée, chassant sa tristesse. Elle voulut le remercier mais se rendit compte qu'il avait les yeux dans le vague. On avait dit à la petite fille que son père et le roi était très proches et que c'était pour cela qu'elle était devenue sa pupille. Il pensait surement à lui. Touchée de pouvoir partager ses souvenirs avec quelqu'un, elle lui prit la main et la serra. Il restèrent ainsi un moment.

Au bout d'un moment, il s'excusa. «  Je suis désolée, les affaires du royaume m'obligent à vous laisser. Arthur, je te la confie. »

Le prince lui proposa une promenade à cheval. Morgane adorait les chevaux et laissa éclater sa joie. Le roi parti, ils purent courir insouciants jusqu'aux écuries, heureux d'être libérés du protocole.

Efficaces, les palefreniers préparèrent des chevaux. Soudain Morgane réalisa qu'elle portait encore sa belle robe. Elle s'excusa auprès du prince pour pouvoir aller mettre une tenue d'équitation. Elle était trop coquette pour abimer sa robe! Cela lui valut les moqueries d'Arthur mais en jeune homme bien élevé, il la raccompagna au château.

Dame Algarane l'aida à se préparer rapidement, ravie de constater une amitié naissante avec le prince. Le prince en avait profiter pour se changer aussi et ils rejoignirent les chevaux. Habiles cavaliers tous deux, ils firent une longue promenade profitant de la liberté, de l'enivrement, de la vitesse et des beaux paysages. Arthur lui montra les plus beaux endroits des alentours.

Les deux enfants étaient heureux de pouvoir profiter de insouciance de leur âge et Morgane oubliait presque tous ses soucis: ses cauchemars, la mort de son père, le fait de devoir s'intégrer à un nouveau monde inconnu...

Mais il y avait une chose qu'elle ne parvenait pas à oublier: la prédiction funeste de la vielle femme et son châtiment cruel.

S'adressant au prince, elle demanda:

« Pourquoi Uther a-t'il puni cette femme?

_ La magie est mauvaise et doit être punie.

_On dirait que vous récitez une leçon!

_C'est une leçon très importante à Camelot.

_Pourquoi?

_ Mon père m'a dit que je comprendrai plus tard. »

Désireux de changer de sujet, il provoqua Morgane à la course au château car ils avaient ordre d'être de retour à temps pour la fête qu'Uther donnait en l'honneur de sa pupille.

Distraite, Morgane se laissa distancer mais ce n'était pas son habitude de perdre et elle poussa son cheval pour arriver la première. Elle ne dépassa Arthur que d'une foulée mais lui adressa un sourire victorieux. Elle ne se serait laisser battre pour rien au monde, même par un prince. « Je ferais tout pour que tu sois fière père ». pensa-t'elle. Une vague de tristesse l'envahit et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Pour cacher son chagrin, elle provoqua Arthur à la course jusqu'à leurs appartements, à pied cette fois. Désireux de prendre sa revanche, le prince accepta. Cette fois-ci, trop troublée et ne connaissant pas encore assez les lieux, elle perdit. Furieuse, elle ne put que constater sa défaite devant un prince ravi car il était vexé de s'être laissé battre par une fille. La moue défaite de Morgane l'amusait beaucoup et elle lui fit les gros yeux devant son hilarité.

« Vantard! Dit-elle, les dents serrées.

Alertée par le bruit, Dame Algarane apparut. Amusée et heureuse de voir les deux enfants s'amuser, elle se sentit obligée de les rappeler doucement à l'ordre: « Si le roi vous voyait! Se tournant vers Arthur, elle lui dit: «Vous devriez aller vous préparer Altesse.

_Oui Madame » répondit-il poliment et il se dirigea vers ses appartements non sans trainer les pieds. Qu'il trouvait ces fêtes d'adultes ennuyeuses!

Dame Algarane aida Morgane à revêtir une robe de soie pourpre. Mais Morgane ne pouvait penser qu'à la magie.

« Pourquoi la magie est mauvaise? demanda-t'elle

_ Elle l'est c'est tout. Ce n'est pas des questions pour votre âge.

Déçue mais têtue, Morgane ne se contenta pas de cette réponse.

_Vous avez tort, je le sais.

_Et pourquoi cela?

_Parce que je le sais, je le sens.

_Vous ne connaissez pas la magie...

Morgane cilla. C'était vrai. C'était la première fois qu'elle voyait une sorcière. Comment pouvait elle savoir? Pourtant c'était là quelque part en elle. Elle secoua la tête.

L'heure était à la fête. Morgane fut impressionnée de s'assoir sur un trône mais sut sourire et être sage comme il le fallait. Uther la félicita du regard.

Elle fut ravie aussi des présents que les invités lui offrirent et des bonnes choses qu'elle put manger. Surtout les sucreries! Elle se fit aussi un malin plaisir d'écraser les pieds d'Arthur lorsqu'il dut l'inviter à danser comme les adultes. « Revanche » chuchota -t'elle.

Mais Uther leur ordonna bientôt de regagner leur chambre. Ils devaient dormir. Il leur baisa le front et les confia à Dame Algarane.

« Quand cela commence à être drôle! » grogna Arthur.

Mais Morgane était trop heureuse pour grogner. Elle venait de prendre conscience de la vérité: elle était l'égal d'une princesse!

D'ailleurs, cette nuit là, elle ne fit pas de cauchemars, juste un rêve étrange.

Elle se voyait sur le trône, seule, le front ceint d'une magnifique couronne.

Troublée, elle se réveilla, repensant à la funeste prédiction.

Mais bientôt, un sourire apparut sur ses lèvres, dans l'obscurité de la chambre. Après tout, toutes les filles rêvent d'être reine, surtout lorsqu'on est presque une princesse.

Et en se rendormant, elle eut cette pensée bizarre mais agréable, un sentiment de victoire:

« A nous deux, nouvelle vie, à nous deux Camelot! »

 

Fin

jasdiva  (08.06.2011 à 23:05)