Fanny Sidney : « J'aime raconter les histoires, j'aime comment les gens se racontent… » - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Retrouvez l'interview mise en pages dans HypnoMag #22, pages 29 à 32.
© Jeanne Pierprzownik
Fanny Sidney est une actrice, réalisatrice et scénariste française née le 5 avril 1987 à Paris. Révélée au grand public dans Dix pour cent, où elle incarne Camille Valentini. Elle a réalisé les séries Jeune & Golri et Brigade Mobile. Fanny est au casting de la nouvelle série française originale Les Amateurs, diffusée dès le 19 octobre sur Disney+.
Vous avez été révélée au grand public notamment par le rôle de Camille Valentini dans les quatre saisons de la série Dix pour cent. Avez-vous des points communs avec votre personnage ?
Je suis encore très Camille Valentini dans la vie. Souvent gauche et pas toujours à l'aise en société, me morfondant pendant des jours après une maladresse professionnelle, trop familière alors qu'il faudrait être plus formelle, super déterminée, donc parfois carrément hâtive, intimidée pour un rien bref, bien galère ! Mais ce qui me réconforte dans ces moments-là, c'est que c'est sans doute un peu pour ça aussi pour ça que j'ai eu le rôle et puis j'apprends à me foutre la paix, je me dis : « bon ben tu apprends ! ».
La série évoluant dans l’univers des agents de comédiens, avec des acteurs interprétant leur propre rôle, une rencontre avec un des guests vous a-t-elle particulièrement marquée ou inspirée ?
J'ai une affection particulière pour mes camarades de bureau qui continuent de m'émerveiller et de m'inspirer et je garderais bien sûr un souvenir impérissable du travail avec Sigourney Weaver.
Vous êtes actrice mais également scénariste, metteur en scène et réalisatrice, avez-vous toujours eu l’envie d’évoluer à la fois sur le devant de la scène et dans les coulisses ?
De la réalisation, au jeu, à l'écriture de scénario ou même à l'hypnose à laquelle je me suis formée, il n'y a qu'un dénominateur commun : le récit. J'aime raconter les histoires, j'aime comment les gens se racontent, j'aime ce qu'il y a de lacunaire dans un récit et qui met souvent en exergue le plus important. Bref, ça me passionne et tous les moyens sont bons !
En 2020, vous avez réalisé, et accompagné l’écriture de la série Jeune et Golri aux côtés d’Agnès Hurstel, pouvez-vous nous en dire plus sur cette série mêlant humour et parentalité ?
Quand Agnès m'a appelé pour me proposer la réalisation, je l'ai lu le premier épisode d'une traite dans le métro en riant à toutes les pages, j'ai adoré l'écriture de ce personnage insupportable et touchant à la fois dans sa trajectoire de parentalité non consentie.
C'était exactement les thèmes et le ton de mes films à la Fémis, ça a matché direct.
La série s’est d’ailleurs vue décerner le prix de la meilleure série à Séries Mania en 2021. Félicitations ! Pouvez-vous nous raconter un souvenir de tournage ?
Il y a des scènes qu'on écrit et qui nous font rire comme des gosses, comme quand le personnage de Prune décide de badigeonner de caca le vélo du maître d'école.
Et quand vient le tournage, se représente de nouveau cette régression débile et délicieuse. D'autant que l'accessoiriste nous avait concocté un tupperware de crottes invraisemblablement réalistes en patte de datte et chocolat. On a passé quinze plombes à faire des photos de nous en train de manger du caca. Des mômes de 4 piges.
Ensuite, vous avez créé, écrit et réalisé la websérie Brigade Mobile diffusée sur Arte.tv. Quelle est l’origine de ce projet ?
J'ai eu envie d'écrire pour des gens que j'aime : Louise Massin et Marie Lelong, les interprètes, j'ai eu envie de travailler avec des gens que j'aime : Thibaud Ader et Simon Trouilloud, mes producteurs et j'ai eu envie de retrouver des paysages et des personnes que j'aime : l'Auvergne et les Auvergnats. L'origine ? L'amour donc !
Vous êtes actuellement aux côtés de Vincent Dedienne et François Damiens dans Les Amateurs, la nouvelle série française originale de Disney+ diffusée dès le 19 octobre prochain. Pouvez-vous nous présenter Louise, votre personnage et ex-petite amie de Vincent ?
Ce que j'aime chez Louise, c'est sa profonde bienveillance, j'ai adoré chercher cette contradiction du personnage fâché et sous pression qui ne supporte pas d'avoir à réprimander qui que ce soit et encore moins son ex dont elle est la boss. Je voulais éviter à tout prix d'en faire un personnage pour les incels : genre la nana tyrannique qui n'a pas vu à quel point son mec était viril. Et pour ça il fallait éviter d'en faire un antagoniste, lui trouver de la douceur. En face de Vincent Dedienne, je n'ai pas eu grand chose à faire !
Les Amateurs est une adaptation de la série anglaise The Wrong Mans créée par l’acteur et animateur James Corden. Avez-vous regardé cette version originale pour vous préparer ou au contraire, avez-vous préféré ne pas la voir ?
Je l'ai regardé ensuite et j'adore aussi son côté plus dark à l'anglaise.
Vous travaillez beaucoup dans les séries télévisées. Regardez-vous vous-même des séries ? Certaines vous ont-elles inspirées dans vos différents projets ?
Je regarde beaucoup de séries. Celle qui me guide en ce moment pour l'écriture de mon long métrage, c'est Normal People. Les cliffs sont d'une simplicité désarmante et pourtant tellement haletants. Pour le cliff d'épisode un (spoiler alert), les personnages se disent juste "à samedi" ! C'est brillant, à la fois méta et bouleversant. Quelle promesse !
Vous allez réaliser l'adaptation sur grand écran de Saison des Roses, une bande dessinée de Chloé Wary racontant l’histoire de joueuses de football qui luttent pour être libres de vivre leur sport au même titre que la section masculine. Vous avez joué au foot durant votre adolescence, est-ce important pour vous de réaliser ce thème qui vous est cher ?
La question de la liberté des femmes à disposer de leurs corps et de leurs vies guide beaucoup mes récits. Quelque soit ce que je développe, c'est toujours un thème, un univers qui m'est cher et même si l'histoire semble loin de moi, il s'exprime toujours une métaphore de mes obsessions personnelles, de mes engagements intimes. C'est le carburant de toute création il me semble.
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Crédits photos sur le magazine :
Sommaire © Jeanne Pierprzownik
Photo 1 : © Jeanne Pierprzownik
Photo 2 : Photo de la série Dix pour cent
Photo 3 : Affiche de la série Les Amateurs
