Télévision, ta jeunesse fout le camp !
Face à la fuite des jeunes, qui délaissent une fiction française qui n'a d'yeux que pour leurs parents, les chaînes du PAF s'inquiètent.
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Télévision, ta jeunesse fout le camp !
Face à la fuite des jeunes, qui délaissent une fiction française qui n'a d'yeux que pour leurs parents, les chaînes du PAF s'inquiètent.
Les jeunes regardent de moins en moins la télé. Selon deux récentes enquêtes les 15-24 ans, qui passaient en moyenne 18h par semaine devant la télé en 1997, ont réduit en 2008 leur consommation à 16h. Ce sont les fictions françaises, téléfilms et séries, qui payent le prix fort, les jeunes ne représentant que 21% du public des séries et 16% du public des téléfilms hexagonaux. «Les chaînes historiques souffrent d'un recul général de l'audience jeune, mais la fiction est la première touchée», analyse Estelle Boutière, auteure de cette étude.
Au Festival de la Fiction TV de La Rochelle de septembre, même son de cloche : «Nous perdons les jeunes! C'est un gigantesque problème éditorial !», s'inquiétait Patrice Duhamel, directeur général de France Télévision. «Nous avons fait de la télévision pour la fameuse ménagère, pas pour les jeunes», renchérissait David Assouline, membre de la commission des Affaires culturelles du Sénat.
Cependant, faire de la télévision (et donc des séries) pour les jeunes s’avère très difficile, d’autant plus qu’ils ne représentent « que » 25 % du public des grandes chaînes et qu’ils sont de « faibles cibles publicitaires ».
Ce que le PAF n'a compris que trop tard, c'est que les jeunes ont bouleversés leur consommation télévisuelle. Ils ne regardent plus le petit écran au salon mais dans leur chambre, optent de plus en plus souvent pour la TNT, préfèrent les séries américaines ou... éteignent carrément la télé pour surfer. Séries américaines, TNT, internet, revoilà les grands coupables désignés de la désertion des fictions françaises.
Du coup, le jour où l'on verra sur nos chaînes des Skins ou des Gossip Girl made in France ne semble pas près d'arriver. «C'est un public volatile. Il est parti très vite, mais il pourrait bien revenir aussi plus vite que prévu», parie Philippe Bony, optimiste. «Cette fuite des jeunes a été intégrée. C'est un chantier de longue haleine. On y travaille», promet Sophie Gigon. Reste à savoir si les jeunes n'auront pas tourné le dos pour de bon à la fiction française le jour où elle sera prête à les accueillir à nouveau...
Source : D'après slate.fr