Épisode Le scorpion bleu S01E09 - The Twilight Zone (2018) Saison 1

Non je pense pas qu'il s'agit du port d'arme. L'episode se focalise plutôt sur l'attachement d'un objet, qu'on humanise les objets. C'est marrant de penser qu'un objet ait peur du noir...

Cet épisode s'avère difficile à analyser. Durant 40 mins une floraison de scènes plongent le spectateur dans le point de vue de la victime de la Twilight Zone, éparpillant des messages et des idées qui ne sont pas vraiment expliqués, on ne comprend pas trop vers quoi on nous guide clairement, à part que le sujet de la règlementation des armes à feu aux USA semble avoir servi d'idée "source" à l'écriture du scénario. Nous faisons donc ici la connaissance d'un anthropologue Jeff Storck (Chris ODowd) dont la vie nous est présentée comme dévastée puisqu'il doit affronter deux drames humains : un divorce en devenir et le suicide de son père avec une arme au passé mythique, en plaqué or, un scorpion bleu gravé sur la crosse et un numéro de série : 1015. Je me demande si l'utilisation traditionnelle à chaque épisode de ce nombre sera enfin expliquée lors du Final.

L'obsession pour les armes et leur utilisation est source de division dans le monde. Aux USA, le débat se poursuit et le fait que tout un chacun puisse y avoir accès est source de conflit. Car tant qu'une population se sentira constamment menacée par son voisin, elle voudra de quoi se défendre, défendre sa famille, défendre ses biens, mais l'autre face de la médaille c'est que cet objet et son utilisation peut creuser un virage indélébile dans la vie de quelqu'un. Un coup de feu peut partir tout seul, un jeune adolescent en rage contre la société peut tirer sur ses camarades et professeurs, un mari violent peut tuer sa propre famille et un individu peut décider de retourner l'arme contre lui-même. Au cours de l'épisode, le père de Jeff, hippie, semble s'être pris de passion pour cet objet, au point comme le signale le petit mot qu'il a laissé, qu'il a fini par aimer ce flingue plus que son fils. Cette arme est frappée d'une malédiction et a la capacité surnaturelle de trouver d'elle-même ses victimes et s'imposer dans leur vie, ce qui explique pourquoi le père de Jeff (Otis) en ait été obsédé alors qui était pourtant anti-arme à feu. Une balle portant le prénom d'Otis se retrouve près de l'arme, l'objet ayant accompli son funeste projet, le prénom s'évapore de lui-même. Cet indice est important car l'apparition du prénom nous indique qui sera la prochaine victime et nous nous interrogeons si Jeff va subir le même destin que son père. C'est désormais son prénom qui est imprimé sur la balle principale.

Certains mystères de cet épisode ne sont même pas expliqués, ce qui fait nourrir une certaine frustration. Jeff tente de vendre l'arme sans succès, il rencontre un grand nombre de personnes portant tout à coup son prénom ou Jeff est désormais dans toutes les bouches au point d'être le sujet d'une thèse, nous assistons au chagrin du personnage et à la stupéfaction suscitée par la mort de son père, sa femme veut le quitter pour un homme appelé aussi Jeff, l'anthropologue démarre également une sorte d'histoire d'amour alimentée par la folie avec l'objet inanimé teinté de mystère... Cela renforce le sentiment de terreur tout au long de l'épisode, les spectateurs se demandant s'ils devront assister à un meurtre ou à un suicide. On peut se demander ce qu'une arme magique fabriquée à Cuba pendant la révolution socialiste (référence à Che Guevara dans l'épisode) a à voir avec l'obsession américaine des armes à feu, mais ce sujet de débat ne trouve aucune explication non plus. Jeff veut se débarrasser du pistolet, mais alors qu'il se vautre dans son chagrin et son impuissance, il en vient à le voir comme une source de pouvoir et commence à l'emmener avec lui à différents événements. Cela suscite des moments effrayants, il y a une chance qu'il puisse très bien utiliser l'arme sur les autres : sa femme, son amant, l'avocat de cette dernière...
En fin de compte, ce n'est pas notre Jeff qui est touché, mais un autre Jeff qui est un criminel, un cambrioleur qui cette nuit rôdait près de chez l'épouse de Jeff. À partir de là, la vie de Jeff Storck s'améliore, car il est considéré comme un héros dans sa ville pour avoir tué le voleur. On lui propose un poste plus élevé au travail et il peut se séparer sereinement et à l'amiable de sa femme. Ce qui étouffe cette fin apparemment heureuse, c'est que Jeff se trouvait devant la maison de sa femme cette nuit-là, apparemment pour la tuer elle et son amant. Jeff a réussi à rompre avec son obsession pour le Blue Scorpion, mais la fascination pour les armes poursuit son horrible projet pour finir entre les mains de deux jeunes garçons : le petit Kyle sera le suivant, mettant à jour une autre injustice aux USA, 73 enfants sont morts accidentellement l'an dernier à cause des armes.