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La promesse

Série : Merlin (2008)
Création : 15.02.2012 à 13h01
Auteur : crystal14 
Statut : Terminée

« L'histoire se situe entre le 313 et le 401.Merlin dissimule un chagrin dont seul Gaius connait l'origine. Un jour, il croise sur sa route Claire. » crystal14 

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Je remercie Magie de m’avoir encouragé à écrire cette histoire et Choup pour ses précieux conseils.

La promesse

 

Le printemps venait à peine d’arriver laissant les dernières neiges s’évaporer sous la tiédeur du soleil. La brise caressait la surface du lac et le ciel d’un bleu magnifique s’y reflétait. Au loin, les montagnes gardaient en leur cime leur manteau blanc. 

Les yeux bleus de Merlin contemplaient ce paysage empreint de mauvais souvenirs. Il revit la scène se dérouler sous ses yeux : il pleuvait et la barque où était étendu le corps de la jeune fille reposant sur les feuilles de fougères puis il se revoyait levant sa main, invoquant  une formule magique et la barque en flamme qui s’éloignait au milieu du lac aussi calme en cette belle matinée.  

Aujourd’hui, la pluie avait laissé la place à l’astre brillant. Merlin pensait avoir refoulé ses sentiments mais ils avaient ressurgi dans la grotte lorsqu’elle était apparue devant lui dans cette flasque d’eau, elle lui avait parlé puis en entendant un bruit causé par Gauvain, elle avait disparu. Il avait dû se ressaisir, enfouir à nouveaux ses sentiments pour se concentrer sur une contre-attaque concernant la reprise de Camelot.                                                                  

Pour l’instant, la paix était revenue. Morgane avait disparu en transportant sa sœur blessée, Morgause.  Dès que Merlin avait achevé ses corvées, il se rendait au lac d’Avalon si bien que ce matin lorsque  Gaius lui avait demandé d’aller cueillir des plantes médicinales, ses pas l’avaient conduit machinalement à cet endroit où Freya l’avait quitté, l’avait abandonné.

Le jeune homme restait persuadé qu’elle ou plutôt son esprit  se trouvait dans ces lieux. En effet, lors des événements tragiques survenus récemment à  Camelot, Merlin s’était retrouvé devant le lac d’Avalon pour récupérer l’épée, Excalibur, afin de détruire le puissant sortilège qui s’était abattu sur le royaume. Et cette épée lui avait été donnée par ….Freya.

Le jeune sorcier s’accroupit au bord du lac espérant  sans trop se l’avouer apercevoir le doux visage de sa bien-aimée à la surface lisse de l’eau. Il ne vit rien si ce n’était le reflet du soleil. Pourquoi se trouvait-il dans ces lieux ? Pourquoi s’acharnait-il à venir ici alors qu’il savait pertinemment qu’il allait souffrir ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Seul

Gaius était au courant de son histoire d’amour avec Freya. Elle avait duré le temps d’une vie d’un éphémère. Arthur et Gwen ne s’étaient pas rendu compte à quel point il avait souffert. Il faut dire qu’il était passé  maitre dans l’art de dissimuler la vérité.

Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Le visage de Freya s’effaça, irrémédiablement, dans l’esprit de Merlin et une vague d’émotions déferla dans son cœur lui arrachant un petit gémissement.

«  Freya… » chuchota-t-il, la gorge nouée.

Il eut, pour toute réponse, les chants mélodieux des oiseaux. Sans qu’il s’en rende compte, des larmes coulèrent sur ses joues pales. A la lisière du bois, une jeune fille observait  ce jeune homme accroupit au bord du lac. Il était vêtu d’un pantalon marron et d’une veste rouge. Elle ne vit pas son visage. Ses cheveux courts et noirs lui faisaient ressortir ses grandes oreilles. Bouleversée, de ressentir sa douleur, sa détresse, son désarroi, la jeune fille se demanda ce qu’il contemplait ainsi depuis une heure. La serviette sous le bras, elle quitta sa cachette en silence et retourna dans les bois sans avoir pu faire un brin de toilette. Elle rejoignit son grand-père qui préparait le déjeuner. 

                                                                                                                                 – « Tu as fait vite !!! L’eau était froide ? » lui dit-il en souriant. 

                                                                                                                                                                                                    –« Je n’ai pu apprécier la température de l’eau car il y avait un jeune homme planté devant le bord du lac » répondit-elle en déposant sa serviette sèche sur le baluchon.

Elle se mit à côté de son grand-père qui tournait le ragout qui était sur le feu de bois.

 « Qu’as-tu ? La présence ce jeune homme t’a contrariée ? » demanda-t-il en lui donnant l’assiette. 

Elle garda le silence et regarda son assiette sans vraiment la voir. Le vieil homme posa doucement sa main ridée sur celle de sa petite-fille.

 « Dis-moi ce qui te tracasse. »

 Claire leva ses yeux vers lui et finit par lui dire :

 « Ta potion semble inefficace, grand-père. J’ai ressenti de la souffrance et du chagrin envers cet homme.  »


crystal14  (15.02.2012 à 13:08)

Le vieillard fut  abasourdi.                                                                                                                                               Au départ, il avait entreprit ce voyage en espérant trouver de l’aide auprès de son ami Gaius pour sa petite-fille. Entre-temps,  il avait concocté une potion afin d’annihiler ce don dérangeant.

Au bout de quelques jours, Claire paraissait heureuse et l’avait remercié de cette délivrance. La jeune fille  avait décidé de se rendre à Camelot pour faire lui plaisir. Que ce voyage serait une aventure intéressante et instructive.

Vingt longues années s’étaient écoulées depuis la Grande Purge.Gaius était-il seulement encore à Camelot ? Cependant ce  que lui révéla Claire l’inquiéta. Avant même qu’il ne prononce un mot, elle  le devança :

« Pardon, grand-père, je ne voulais pas t’inquiéter !!! J’ai dû  surement mal interpréter mes émotions. Et puis je n’ai rien vu !!! Allons voir ton ami. !!!! »  tenta-t-elle de le rassurer.

Il sut qu’elle mentait d’ailleurs elle n’avait jamais su dissimuler la vérité.                                                                                                                                   Il soupira                                                                                                                                                                         

Claire lui fit un sourire qui se voulait rassurant, mangea très peu et se leva, embrassa son grand-père sur le front et prit sa serviette.

« Nous partons dans une heure »

Elle lui adressa un sourire. Le vieil homme regarda sa petite- fille s’éloignait en direction du lac.

Claire arriva sur les lieux  mais l’inconnu était déjà parti. Elle fouilla du regard les alentours et ne vit rien. Elle s’avança jusqu’au bord du lac et se tint exactement à la même place que lui. Il ne restait de sa présence que ses empreintes de pas.                                                                                                                                     « Il a de grands pieds » pensa-t-elle en souriant.

Curieuse, elle plongea son regard dans la profondeur obscure  du lac.Qu’est-ce qu’il  l’avait bien pu le fasciner ? Peut-être que c’était un simple d’esprit? Elle se baissa, puisa l’eau au creux de ses mains et l’apporta sur son visage, passant  sa main derrière son cou.                                                                                                                                                                                  Le soleil était chaud en ce jour de printemps. Alors pourquoi ce froid soudainement ? Sa respiration se fit oppressante. Ses yeux verts fixèrent le reflet d’une jeune personne ondulant sur la surface de l’eau. Claire leva doucement la tête priant le ciel que ce ne soit qu’un rêve.

 

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

Merlin marcha tranquillement vers la chambre du prince Arthur. Il toqua à la porte et l’ouvrit sans attendre l’autorisation  d’entrer. Il jeta d’un coup d’œil dans la pièce.

« Bonjour, sire .Voici, votre déjeuner. »

Arthur était assis à son bureau dévisageant  son serviteur. Il se tenait  debout   devant lui avec le plateau portant le  repas. Merlin attendit la réprimande qui ne tarda pas à venir.

«  Ce n’est pas trop tôt !!!  Où étais-tu encore passé ? »

« Gaius m’a envoyé chercher des plantes médicinales et….   »

« Et cela t’as pris toute la matinée .Ta paresse commence vraiment à m’agacer, Merlin !»

Merlin déposa le repas royal sur le bureau rempli  de feuilles de papier. Il chercha une explication mais préféra dire la vérité quitte à s’attirer la foudre sur lui. De toute façon, il en avait l’habitude.

«Tu sais ce qui te reste à faire »

Arthur ne laissa pas le temps à Merlin de répondre.

«Bien, je vais faire une promenade à cheval. Je t’aurai bien proposé de venir avec moi mais tu vas être occupé toute la journée. N’oublie pas de polir mon armure et sois là lorsque je reviendrai car mon cheval aura besoin d’être pansé»

« Vous ne mangez pas, sire »

Arthur s’approcha de Merlin et lui murmura à l’oreille.

« Gwen m’a déjà apporté mon repas il y a une heure. Allez, bonne journée !!! »

Merlin eut un petit sourire. Il contempla la chambre. Comment Arthur s’arrangeait-il pour mettre un tel désordre ? A croire qu’il y prenait un malin plaisir à lui donner du travail en plus.

Merlin se dirigea vers la salle d’armurerie lorsqu’il rencontra Gwen, un panier de linge sous le bras.

« Bonjour, Merlin. Arthur ne t’a pas épargné n’est-ce pas ? »

« Je n’avais pas à rêvasser en chemin. » dit-il avec un petit sourire puis d’ajouter en murmurant : « Par moment, j’aimerai pouvoir l’étrangler de mes propres mains. Cela dit, la tache de Morgane se trouverait simplifier!!!»

Gwen eut un large sourire  car Merlin venait de réaliser la portée de ses paroles. Il fut embarrassé et bredouilla une explication. Gwen le rassura qu’elle comprenait et regarda s’éloigner son ami.Elle fronça les sourcils car elle venait tout juste de remarquer que quelque chose n’allait pas chez Merlin.

Depuis qu’elle le connaissait, celui-ci n’avait de cesse de secourir les personnes en difficulté. Il était plein d’énergie, avait le cœur sur la main, de l’humour, se montrait très courageux quand les circonstances l’exigeaient, pouvait mettre sa propre vie en péril pour secourir Arthur  et bien d’autres.

Combien de fois, ne l’avait-il pas secouru ?                                                                                                              Merlin était un ami sur qui on pouvait s’appuyer dans les moments difficiles. Il  savait écouter et donner des conseils adéquats à la situation. Il avait le sens de l’amitié. Il cherchait le bien en chaque personne qu’il croisait.

Oui, Merlin était un jeune homme qui méritait que l’on respecte car il était digne de confiance.   Alors, pourquoi Gwen se sentait-elle  si triste pour lui ? Elle trouvait que son ami avait maigri et avait le visage bien pale. Il ne pouvait pas ignorer que lui aussi avait des amis qui étaient susceptibles  de l’épauler.

Cela arrivait rarement  néanmoins lorsque cela se produisait, elle était fière de pouvoir l’aider. Combien de temps s’était-il  écoulé depuis  qu’elle s’était plongée dans sa réflexion ?Soudain, Gwen  découvrit ce qui n’allait pas chez Merlin !!!

 


crystal14  (22.02.2012 à 18:45)

 

La journée était déjà bien avancée et  la cité basse était bondée  de commerçants et paysans vaquant à leurs occupations qui  encombraient la ruelle principale. Des va-et-vient incessants  de la populace rendaient l’ascension difficile pour Claire et son grand-père assis sur le dos d’un cheval.                                     

La jeune fille tenait les rênes et posa sa main sur l’encolure de l’animal pour le tranquilliser.

La cité était si grande qu’on aurait pu se perdre facilement. Quelques différences avec son petit village où tous ses habitants se connaissaient. Ses yeux ne savaient plus où regarder.                                                

A sa grande surprise, elle sentit monter  une excitation face à l’activité de la cité.

Durant le voyage jusqu’à Camelot, Claire était demeurée silencieuse. Son grand-père n’avait pas réussi à lui soutirer un mot si ce n’était que des sourires qui étaient sensé  le rassurer. Il avait respecté  son mutisme après tout lui-même n’était pas quelqu’un de très bavard.

Il craignait pour sa vie si son don  venait à se savoir. Venir à Camelot n’était pas une très bonne idée sachant que le roi avait proscrit la magie et que l’utiliser signifiait le bucher.                                                         

Mais était-ce de la magie ?

Seulement, Claire croyait plutôt à un don qu’à une malédiction. Elle jouait un rôle entre les vivants et les morts. Elle désirait vraiment pouvoir apaiser les morts et soulager les vivants mais parfois c’était impossible ou délicat.

Car les vivants semblaient terroriser par ce qu’ils ne comprenaient pas. Pouvait-elle les blâmer? Parfois, Claire se dérobait à son rôle car elle devait se protéger et c’était une chose très compliquée que d’expliquer à un vivant qu’un mort avait un message à lui transmettre avant qu’il ne disparaisse à jamais dans le monde des esprits.

Mais ce matin, au bord du lac, il lui avait été difficile de se soustraire à la demande de ce celui-là. Elle avait immédiatement ressenti  que c’était plus qu’un esprit.

« Arrêtons-nous à cette auberge, Claire. »

La voix  rauque de son grand-père la ramena dans le présent .La jeune fille aida son grand-père pour descendre de cheval. Il avait l’air si fatigué qu’une bonne nuit de repos lui ferait le plus grand bien. Claire attacha les rênes du cheval sur un poteau, prit  leur affaires personnelles et suivit son grand-père dans l’auberge.

Installés confortablement dans leur chambre, Claire le vit se diriger vers la porte.

« Où vas-tu, grand-père ?»

«La nuit va bientôt tomber. Je vais mettre le cheval à l’écurie et demain, nous rendrons visite à mon vieil ami. »   

« Laisse. Je vais m’en occuper. Toi, tu te reposes. »  

Elle prit son châle et au seuil de l’entrée son grand- père lui dit : 

«  Tout se passera bien, Claire, tu verras. » 

« Je ne suis pas inquiète ». Et ,elle sortit sous le regard incertain du vieil homme.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

Claire emmena le cheval à l’écurie attenant à l’auberge. Elle remit les rênes au palefrenier qui entreprit de  le panser.

L’air était doux et la lumière du jour diminuait au fur et à mesure que l’astre du jour commençait à disparaitre derrière les toits des maisons.

Elle en  profita  pour faire  une promenade avant le diner. Les habitants commencèrent  doucement à rentrer dans leur chaumière.

Déjà, la fumée sortait des cheminées. Ses pas l’entrainèrent devant l’entrée du château de Camelot. Claire n’osait s’aventurer  plus loin. Un bruit attira son attention.

C’était une jeune  femme avec une peau mate. Sa chevelure noire lui tombait sur ses épaules. Elle pompait de l’eau. Leurs regards se croisèrent. Claire lui sourit.                                                                                 

Elle s’apprêta  à faire demi-tour lorsque la jeune femme lui  adressa la parole :                                                                   

« Bonjour, vous venez d’arriver à Camelot ? » 

« Cela se voit tant que çà ?»  

La jeune femme lui lança un petit sourire. Si tous les habitants de cette cité étaient aussi accueillants que cette personne, Claire allait s’y  plaire.   

« Je m’appelle Claire »

« Je suis Guenièvre mais tout le monde m’appelle Gwen »                                                                                   

 Elle prit le seau chargée d’eau.                                                                                                                

« Je suis descendu à l’auberge avec mon grand-père. »

« Etes-vous des commerçants ambulants ? » Claire réalisa que Gwen pouvait la renseigner puisqu’elle était d’ici. 

« Non, mon grand-père souhaite rendre visite un ami qui se prénomme Gaius. Habite-t-il toujours à Camelot ? »

Gwen s’exclama en entendant ce nom.

«  Gaius, oui c’est le médecin de la cour »                                      

« Mon grand-père va être  ravi d’apprendre cette nouvelle. »

Elles firent quelque pas ensemble quand Gwen posa le seau  et fit demi-tour  pour récupérer son châle oublié sur le poignet de la fontaine. Sans trop savoir pourquoi, Claire plongea son regard dans le seau rempli d’eau. Et le visage entouré de cheveux bruns apparut à la surface de l’eau.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

« N’oublies pas ta promesse d’aller le voir. »

Claire acquiesça.

« Quelque chose ne va pas ? »  

La jeune fille  sursauta et hocha la tête incapable sur l’instant de répondre à Gwen.                                    

« Il est tard. Je dois y aller. Au revoir !!! » 

Gwen  empoigna l’anse du seau, jeta un coup d’œil  à l’intérieur et regarda s’éloigner  la silhouette élancée de Claire. Elle avait constaté la pâleur de son visage. Elle avait l’air troublé  ce qui lui fit penser à Merlin.

 

                                                    OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

Gaius déposa les assiettes sur la table au moment où Merlin entra dans la pièce. Le jeune homme lui décocha un sourire et s’installa à table. Il raconta sa longue journée, pesta contre Arthur. Gaius écouta patiemment son petit laïus.                                                                                                      

« Savez-vous ce qu’il a osé faire pour se venger de ce matin ? »

Il ne laissa pas le temps  à Gaius de lui répondre qu’il enchaina : 

« Il a fait galoper son cheval dans de la boue si bien qu’il m’a fallu plusieurs heures pour  le panser. »

Gaius souriait. 

« Ravi que cela vous amuse » maugréa-t-il en portant la cuillère plein de soupe dans sa bouche. 

« Je constate seulement que le cheval n’était pas le seul à avoir besoin d’être lavé. »

Merlin jeta un œil sur Gaius qui regardait d’un air amusé ses vêtements souillés.                          

« Finis ton repas  ensuite tu pourras …. » 

« De tout façon, je n’ai plus faim…J’ai besoin d’une bonne nuit de sommeil »

Il se leva et se dirigea vers sa chambre, fermant  la porte derrière lui en laissant  un Gaius perplexe. Ce n’était pas la première fois que Merlin lui parlait sur un ton dur.

Cependant, il avait décelé une profonde tristesse dans ses yeux. Il en devina la cause mais il ne pouvait faire grand-chose pour soulager sa peine.

C’était un jeune homme plein d’entrain et son regard avait quelque chose d’enfantin, de candide. Malgré toutes les épreuves qu’il avait endurées, Merlin avait conservé son enthousiasme devant les choses nouvelles et restait disponible pour ses amis.

 

Gaius poussa lentement la porte.                                                                                                                            

La clarté de la lune baignait la pièce et le médecin aperçut le corps de Merlin affalé sur le lit. Il ne s’était pas donné  la peine de se déshabiller.                                                                                                                  

Le vieil homme se reprocha de son inefficacité à apporter un soutien à son assistant. Si seulement, il connaissait un moyen, il l’utiliserait sans aucune hésitation.                                                                                      

 Il soupira et referma  délicatement la porte.

Merlin ouvrit les paupières en entendant la porte se refermer. Il  admira l’astre lunaire au coin de la lucarne. Ses pensées vagabondèrent vers…. Freya.

Il tenta de se raisonner mais c’était plus fort que lui. L’amour pouvait se présenter à vous sans crier garde pour qu’aussitôt le destin vous l’ôte sans aucune condition. Le cœur de Merlin battait douloureusement dans sa poitrine et une boule se noua dans sa gorge. Il fallait qu’il surmonte  son chagrin. Il n’était pas dans sa nature de s’apitoyer sur son malheur. Il devait se concentrer sur le destin qu’il devait accomplir avec Arthur. C’était désormais sa priorité !!! Et, rien d’autre !!!

Epuisé, Merlin sombra dans un sommeil sans rêve.

 


crystal14  (29.02.2012 à 09:58)

 

Arthur observa Merlin qui retapait son lit.

La veille, Gwen était venue le voir après sa promenade à cheval et lui avait confié ses doutes au sujet de Merlin. Elle avait l’air très inquiet pour lui.

Cependant, rien dans son comportement ne lui laissait transparaitre une quelconque détresse décrite par Gwen. Connaissait-il si mal son ami pour ne pas s’être aperçu de son désarroi ? Ami avec un serviteur. Jamais il n’aurait cru cela possible.

Il avait toujours eu des serviteurs affables, inconsistants si bien qu’ils les utilisaient comme des objets mais avec Merlin, c’était différent. C’était son serviteur mais il était devenu plus que cela au fil des années.

Un ami loyal, sincère et digne de confiance. Malgré leurs disputes, leur divergence d’opinions pour certaines choses, Arthur appréciait cette combativité verbale.

Auparavant aucun serviteur ne se serait montré si hardi en sa présence sauf qu’il n’était pas n’importe quel serviteur. Merlin se souciait de son bien-être et de sa sécurité. Pourquoi un tel dévouement ?

Par moment, dans les situations qu’il croyait inextricables, son jeune valet  faisait preuve de sagesse. S’il ne le connaissait pas aussi idiot et maladroit, il pourrait penser que lui, Merlin, était  quelqu’un d’intelligent et de sage.                       

Adossé sur  l’armoire, Arthur sourit.                                              

« Intelligent et sage ? Quelle idée saugrenue !!!! » pensa le prince en observant son ami trébucher sur ses bottes qu’il avait laissées trainer prés de son lit.

 

Mais en ce moment, Arthur avait d’autres soucis. Il devait régenter le royaume le temps que son père se rétablisse des événements qui l’avaient énormément éprouvé .Lui-même ne savait comment gérer  cette nouvelle. Morgane était sa demi-sœur et convoitait le trône. Elle n’avait pas hésité à jeter son …leur père en prison attaché comme un vulgaire animal.

 

Il avait une sœur qui considérait comme une amie très chère. Il avait confiance en elle et lui aurait donné sa vie pour elle.                                                  

Pourquoi son père ne lui avait rien dit à son sujet ? Pourquoi haïssait-elle autant son…leur père à ce point ? Pourquoi Morgane ne lui avait rien dit sur leur affiliation ? Pourquoi s’était-elle alliée avec cette Morgause ?

Comment avait –il pu être aussi aveugle devant les agissements malveillants de sa sœur ? Quelle était cette chose qui la rongeait pour souhaiter si ardemment le pouvoir ainsi que le trône ?

 

Le roi lui-même n’avait rien vu venir.                                                                                                                         

Ces récents événements lui avaient brisé le cœur. Il restait cloitré dans sa chambre, le regard vide d’expression, replié sur lui-même. Comment le faire réagir, le guérir de sa prostration ?

Même les remèdes du médecin de la cour ne parvenaient pas à le sortir de sa léthargie.                                                                                                            Combien de temps encore, son père allait –il rester dans cet état ?                                                                              

Lui, son fils, avait besoin de lui. Il était perdu, désorienté, sans lui. Il ne se sentait pas encore capable de diriger le royaume.

« Sire, sire…. »

 La voix de Merlin tira Arthur de ses  pensées. 

« Vous pensez à votre père ?....Il va remonter la pente…Le peuple est rassuré de vous avoir comme régent. Ils ont confiance en vous. »

Les paroles de son ami lui touchèrent le cœur. Arthur eut honte. Voilà que Merlin le soutenait  alors que c’était lui qui avait  besoin de  son soutien.

« Tu as l’air sérieux pour un idiot !!! ».

Il vit le corps de Merlin se raidir. Il avait lancé cette phrase sans trop réfléchir.

Pour évacuer les tensions ou pour faire passer un message, Arthur traitait Merlin d’idiot, de serviteur paresseux tandis que Merlin rétorquait que lui le prince Arthur n’était qu’un crétin, un arrogant.

A cet instant, il rejoignit son opinion car le prince reconnut  que sa remarque était déplacée.

« Je vais laver vos chemises et cirer vos bottes. »

Merlin se dirigea vers la porte.

« Merlin, attends, je ne ……Merlin…..Merlin   … ».

Il quitta la chambre sans daigner lui répondre.

 

                                                OOOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

Claire leva les yeux devant ce magnifique  château. La place était grandiose et une statue représentant un cheval avec son chevalier se trouvait devant les escaliers de l’entrée du château.

Elle n’avait pas souhaité accompagner  son grand-père chez son ami. Il était tellement heureux  d’apprendre que Gaius demeurait encore à Camelot qu’elle préférait les laisser seuls pour leurs retrouvailles. Ils avaient sans aucun doute de tas de souvenirs à se remémorer.

Elle était capable de patienter encore un peu, elle n’était plus  à un jour près.

Par contre, elle s’était  souciée  de sa santé.                                                                                                               Après une nuit de sommeil, elle avait trouvé son grand-père encore très exténué. Mais il avait apaisé son inquiétude comme il avait l’habitude de faire.

Le soleil avait atteint son zénith.                                                                                                                                   

Les murs du château étaient si hauts que  les rayons du soleil ne parvenaient pas à inonder de leur clarté les recoins d’ombre de la place. Le ciel était aussi bleu qu’hier. Un vent léger soufflait sur la place du château. 

Claire y déambula  sur la place quand elle l’aperçut accompagné de Gwen. Elle ne pouvait pas se tromper. Il portait les mêmes vêtements qu’hier près du lac.                                                                                   

Claire prit une grande inspiration et elle s’approcha d’eux tout en se demandant comment elle aller lui présenter les faits.

Elle fit un signe timide de la main en direction de Gwen qui lui sourit. Claire sentit sa bouche se dessécher, son cœur s’accéléra dans sa poitrine. Elle espéra que le jeune  homme ferait preuve d’ouverture esprit.

Elle était terrorisée mais elle avait promis à Freya  et elle tenait toujours ses promesses.                                                                            

Gwen la salua et la présenta à Merlin.

« Seigneur !!! Il est si pale. Et ses yeux bleus si mélancoliques. »

Il était grand, maigre, ses cheveux courts mettaient en évidence ses grandes oreilles.

« Quelle idée saugrenue de les avoir coupé si courts »

Néanmoins, Claire le trouva séduisant.                                                                                                                         

Elle se ressaisit en pensant à Freya .Elle n’était  peut-être plus de ce monde mais Merlin lui appartenait. Un lien les unissait qu’elle ne n’osait pas briser. Elle n’en avait pas le droit.                                                                                               


crystal14  (07.03.2012 à 18:04)

Merlin  lui sourit et  lui souhaita la bienvenue  à Camelot. Sa voix était sincère et chaleureuse. Claire tomba sous le charme de son sourire. La peur ressentie  plutôt  s’était  évanouie comme par enchantement. Elle se sentit  à l’aise.

« Etes-vous allés voir Gaius ?» demanda Gwen  

« Mon grand-père y est en ce moment. Ils doivent avoir des choses à se raconter. Vingt ans, c’est long !!!! »

« Restez-vous longtemps ? »

La question posée par Merlin la prit au dépourvu.          

Claire le regarda avec attention.

« Je l’ignore !!! »

Gwen observa, tour à tour, Merlin et Claire. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres. Elle toussota légèrement .Merlin réagit le premier  en lançant un regard interrogateur à son amie. Tandis que Claire maitrisait  son embarras.

« Tu pourrais accompagner, Claire, chez Gaius. »

Merlin acquiesça. 

« Bien. Je vais en cuisine. Peut-être à tout à l’heure. !!! »

Gwen s’éloigna laissant Merlin avec la jeune fille. Ce dernier invita Claire à le suivre.                                

« Il faut que je trouve absolument  un moyen d’être seul avec lui. Idiote, tu es seule avec lui » pensa-t-elle.

Claire craignait que l’esprit de Freya apparaisse sans crier garde la laissant dans l’impossibilité de communiquer avec  lui. On la prendrait pour une folle si on la voyait discuter dans le néant.

Dès que le moment se présenterait, elle le saisirait.                                                                                              

Soudain, elle frissonna. Comme s’il pouvait lire dans ses pensées, le fantôme de Freya se tenait devant la porte où Claire entendit les voix de son grand- père et de son ami, Gaius. La jeune fille secoua la tête en direction de celle-ci.                                                      

L’endroit n’était pas très propice pour révéler à Merlin la présence de sa bien-aimée.                                                                                                                                                               

Elle détourna  son regard en espérant que l’esprit de la jeune fille ne s’offusquerait  pas .Car Claire ne désirait aucunement subir la colère d’un fantôme. D’ailleurs, pouvait-t-il ressentir des émotions ? Avait-il la possibilité de causer du mal à un vivant ? L’esprit s’évapora en lâchant échapper ces mots : 

« Tu m’as promis. »

Merlin  sursauta au petit cri de la jeune fille lorsqu’il posa sa main sur la porte. Le jeune sorcier haussa les sourcils.

« Tout va bien ? »

« Euh, oui. J’ai cru voir un …un énorme rat. » bredouilla-t-elle. 

Claire n’avait pu réprimer un petit cri lorsque la main du jeune sorcier avait traversé le corps vaporeux de l’esprit. Elle lui jeta un regard étonné tandis que Merlin fouilla du regard le couloir à la recherche d’un hypothétique rat.

« Ce pauvre rat a eu sans doute plus peur que toi. »

Il plongea son regard dans le sien. Dans ses yeux si verts se lisaient de l’incompréhension et de la frayeur. De quoi avait-elle peur ? Du rat ? Cette idée absurde le fit sourire.                                                        

Il apaisa son inquiétude, ouvrit la porte, céda le passage à Claire et entrèrent ensemble dans les appartements de Gaius.

L’accueil du médecin dissipa le malaise de Claire. D’emblée, elle ressentit un bien-être et de l’apaisement dans cette pièce.

Les  présentations  faites, les conversations allèrent bon train. La jeune fille promena son regard sur la pièce. Il y avait des flacons, des fioles contenant surement des remèdes, des ustensiles de chimie et des livres. Claire s’enthousiasma d’en  voir autant. Elle adorait les livres. Elle pouvait rester des heures entières à les consulter. Gaius était ravi  de constater  que la jeune fille portait un grand intérêt à la culture. Merlin ne put s’empêcher d’intervenir :

« Pitié !!!Claire. Si tu commences  à lui poser des questions, il te retiendra toute la journée !!! »

« Il semblerait que Merlin  veuille vous garder pour lui tout seul. » confia Gaius adressant un sourire malicieux à la jeune fille. Puis, il lança un regard moqueur à son assistant.

L’intéressé  balbutia quelques mots. Gaius ne put se retenir de rire.                                                                                     

Le grand-père de Claire  se leva  et remercia Gaius de son accueil chaleureux mettant un terme à l’embarras de Merlin. Les deux hommes se firent des accolades et se promirent de se revoir le lendemain.                         

« Merlin  va vous accompagner jusqu’à l’auberge après tu iras dans la forêt me cueillir du pissenlit. »

«  Autres choses, Gaius !! » demanda Merlin en haussant les sourcils.

Claire vit cette proposition comme une opportunité pour parler avec le jeune homme.

                                                               OOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

De sa fenêtre, Arthur aperçut Merlin en compagnie d’une jeune fille et d’un vieil homme qu’il ne connaissait pas. Ils se dirigeaient vers la ville basse.

Arthur soupira.

Ce matin, il s’était comporté comme un crétin. Il n’avait pas eu l’occasion de voir Merlin de la matinée pour lui exprimer combien il regrettait  son comportement.

On toqua à la porte : 

« Entrez !! »

Il tourna la tête vers la porte.

C’était Gwen qui pénétrait lentement dans la pièce. Elle le regarda avec l’air  empreint de respect et de douceur  qui la caractérisait.                                                                                                                                 

Arthur reporta son attention sur Merlin qui disparaissait au coin de la rue.

Gwen rejoignit Arthur près de la fenetre.                                                                                          

« Je crois que Merlin n’est pas si désespéré que tu le pensais, Gwen » 

Elle lui lança un regard interrogateur. Arthur désigna l’extérieur :                                               

«Je viens de l’apercevoir en compagnie d’une jeune fille et d’un vieil homme se dirigeant vers la ville basse. J’espère pour lui qu’il a achevé ses corvées !!! »

Gwen lui raconta la rencontre avec Claire et le motif de leur venue à Camelot.

« Ils connaissent Gaius ? » s’étonna-t-il.

Gwen finit par tout lui raconter hormis la scène près de la fontaine. Elle ne sut pas pourquoi mais elle pensait que cela n’avait pas d’importance.                              

« Je suis persuadée que cette fille peut apporter à Merlin  un apaisement à son tourment. »

De quel tourment parlait-elle ?

Arthur resta perplexe.

Il discuta avec Gwen sur l’origine de la mélancolie de Merlin. Elle haussa les épaules en signe d’ignorance. Tout ce qu’elle savait est que Merlin dissimulait une peine profonde et qu’il s’était bien gardé de venir partager avec ses amis de ce qu’il le préoccupait.

Gwen ne s’en était aperçu que depuis hier mais alors à partir de quel moment cela avait-il commencé ? Arthur s’indigna de son aveuglement. Quel piètre ami, il faisait !!!! 

Il prit les mains de Gwen et les porta sur son cœur. Il plongea son regard bleu dans le sien. Décidément, Gwen  savait  le ramener au calme.                                                                                                                        

En sa présence, il  lui arrivait presque de  tout oublier. Chaque jour, il l’aimait davantage.

 

Merlin avait accepté à ce que Claire l’accompagne dans la forêt. Pourquoi ? Il ne saurait pas l’expliquer.

A la sortie de la ville basse, une voix cria le nom du jeune sorcier. Il se retourna et vit Sir Gauvain, essoufflé.

«  Quelle course, mon ami. Je vais aller à la Taverne pour me désaltérer le gosier. »

« A te voir courir comme un lapin effrayé, je croyais qu’il y avait une urgence !!! »

Sir Gauvain jeta un œil admiratif vers la jeune fille qui se tenait  à côté de son ami.                                       

Ce dernier fit les présentations. Le chevalier s’inclina devant la jeune fille, un peu gênée de l’attitude de cet homme.

« Il est vraiment incroyable !!! Il  ne peut pas s’empêcher de courtiser les jolies filles. Quel séducteur !!! » pensa le jeune magicien, un peu contrarié de l’intérêt qu’il lui portait. 

« Gauvain, tu as quelque choses à me dire !!! »  dit –il, contrarié

Le chevalier le regarda avec un large sourire. Pauvre Merlin !!!  Il était si aisé de se moquer de lui.

« Parfaitement, Merlin. Je viens te prévenir que notre cher prince te cherche partout. Alors si j’étais toi, je me dépêcherai. Si tu le souhaites, je peux raccompagner cette jeune demoiselle.»

« Ne te donnes pas cette peine, c’est sur mon chemin. »Merlin lui lança un sourire forcé.

Le jeune homme s’excusa auprès de Claire et entreprit de l’accompagner jusqu’à l’auberge regardant Gauvain d’un air réprobateur.

 


crystal14  (14.03.2012 à 12:42)

 

La nuit était tombée sur la citadelle quand Merlin regagna les appartements de Gaius. Ce dernier l’avait attendu pour le diner.                                                       

Un  lourd silence régna  dans la pièce. Le jeune homme fixa le vieil homme en train de poser les assiettes sur la table.                                                                                                                                                 Gaius l’invita à s’asseoir.Mal à l'aise,Merlin s'exécuta.                       

                                                                                                                                       

Il joua avec sa cuillère et leva timidement  les yeux vers son vieil ami qui l’observait d’un air  interrogateur.

« Gaius, je suis désolé pour mon attitude d’hier. » 

« Veux-tu en parler ? » lui dit-il, doucement.

Il secoua la tête.                                                                                                                                                          

Bien que Merlin considère  Gaius comme un père, il lui était difficile de parler de ce qui le préoccupait depuis l’épisode de ces derniers mois. Il était peu loquace lorsqu’il s’agissait de se confier .Néanmoins, Merlin savait qu’il pouvait compter sur Gaius.                                                                     

Aujourd’hui, il désirait seulement oublier cette douleur lancinante qui progressait un peu plus chaque  jour.                                                                                                                                                            Cependant la présence de cette jeune fille l’avait singulièrement  rasséréné.

« Comment avez-vous connu le grand-père de Claire ? »

Gaius n’était pas dupe de la diversion mais lui répondit que c’était une longue histoire qui datait d’avant la Grande Purge.                                                                                                                                      Toutefois, il consentit à lui révéler que son vieil  ami, Maurin, c’était son nom, avait vécu à Camelot et que pendant la période de la Grande Purge, il avait quitté la citadelle avec sa fille qui n’était pas plus âgée que sa petite-fille, aujourd’hui. D’ailleurs, elle lui ressemblait.                                                                                                                                            

Il avait cru qu’ils avaient été pourchassés ou pire, morts.                                                                                                     

Le fait de le revoir en vie après tant années l’avait réjoui. Le médecin  ignorait la raison de sa venue dans le royaume.                                                                                                                                                    Merlin l’écouta attentivement oubliant de manger son repas.

« Vous pensez qu’il est venu pour une raison particulière ? »

« Je n’ai jamais  compris pourquoi il avait quitté Camelot car lui et sa fille n’avaient aucun lien d’aucune sorte avec la magie. La vraie question  que je me pose est : qu’attendit-il de moi ?»

Merlin demeura perplexe  et haussa ses frêles épaules.

« Pourquoi  chercher la magie là où  il y en a pas ?Il est venu tout simplement montrer, à sa petite-fille, la ville où il a vécu avec sa mère .Après tout qu’est-ce que cela peut faire ? Faut-il toujours être soupçonneux à chaque fois que l’on reçoit une visite ? D’autant plus que c’est vieil ami ! Je suis certain que rien ne va se passer d’extraordinaire si ce n’est la vie ordinaire et paisible à Camelot. »

Merlin eut un large sourire. Il plongea son regard sur sa soupe presque froide. Gaius garda pour lui-même ses questions ne voulant pas perturber l’humeur joyeuse de son jeune ami.

« Si je ne m’abuse .Ne devais-tu pas m’apporter du pissenlit ? »

Le jeune sorcier lui expliqua qu’Arthur avait eu besoin de ses services et promit qu’il  irait en cueillir dès lendemain.                                                                                                                                                   

En fait, Arthur s’était excusé, à sa manière, de sa  maladresse du matin.                                              

Ensuite, il lui avait ordonné de polir son armure et donné diverses taches pour le lendemain. Il se rappela qu’une journée chargée l’attendait demain.

« D’ailleurs, je vais aller  dormir. »

Merlin se leva de table.

« Finis au moins ton repas. »

« Je n’ai pas tellement faim, Gaius. »

« Merlin, je commence à m’inquiéter pour toi. Si tu continues à t’alimenter si peu tu vas finir par ressembler à l’un de ces squelettes que nous avons combattu l’an dernier. »

Cette comparaison arracha un sourire au jeune sorcier.

« Ne vous inquiétez pas, Gaius ! J’ai encore de la marge, non ? »

Le jeune homme lui montra à travers sa chemise qu’il n’était pas encore arrivé à ce stade puis se dirigea dans sa chambre. 

« Très drôle. » 

Gaius prit la ferme résolution de garder un œil sur lui. Il avait remarqué que Merlin couvait quelque chose qui ne présageait rien de bon. En tant que médecin et ami, il se souciait de la santé de son jeune ami.                                                                            

 

Merlin s’adossa, un instant, sur la porte de sa chambre. Il enleva sa veste pour la poser sur son petit bureau. Puis, il s’assit au bord de son lit, pensif. Pendant un long moment, le jeune sorcier fixa son oreiller. Il tendit sa main sous le coussin et en retira une chose desséchée. C’était la rose que Freya avait laissé dans la cachette. Son cœur se serra et une émotion intense le submergea. La douleur était encore intolérable. Merlin se positionna en chien de fusil comme  s’il pouvait amoindrir cette souffrance. Le jeune homme contempla cette fleur fanée .C’était le seul lien qui le rattachait à Freya.

 

«Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Mon cœur est-il inconstant, Freya? Cette fille…..Cette Claire, elle me fait penser constamment à toi. Tu as laissé un tel vide dans ma vie alors par pitié ne quitte pas mon cœur, Freya. » 

 

D’un doux baiser, il effleura sur ses lèvres la rose flétrie. Merlin étouffa ses larmes sur son oreiller comme s’il pouvait réprimer son chagrin. Le corps vaporeux de Freya se tenait tout près de lui. Elle lui caressa sa joue pour le réconforter même si elle savait que le jeune  sorcier était dans l’incapacité de sentir sa présence.  

 

                                                   

Le lendemain, Merlin croisa l’ami de Gaius dans le couloir qui menait chez le médecin. Ils se saluèrent, échangèrent quelques mots puis se séparèrent chacun de leur côté.                                               

Le jeune homme n’avait pas osé lui demander des nouvelles de sa petite-fille.

Le jeune homme se sentait épuiser  car la nuit dernière, il n’avait presque pas dormi.                                               

Et c’est avec une certaine lenteur que Merlin accomplit toutes les corvées qui  lui avaient été  assignées. Durant toute la matinée, le jeune sorcier n’avait pas cessé de penser à la jeune fille. Et cela le perturba.

Dans l’un des couloirs du palais, Gwen rencontra Merlin qui se précipitait  vers l’escalier qui menait vers l’extérieur. Il stoppa brutalement à sa hauteur.

Si Claire n’était ni avec son grand-père et ni avec Gwen. Où était-elle ? Peut-être à l’auberge ?              

Une pensée s’insinua  avant même qu’il  l’ait enfouit dans son inconscience.Elle était surement avec Sir Gauvain. Qui pouvait résister au charme de ce dernier surtout depuis qu’il était devenu chevalier ?

« Où cours-tu si vite ? »dit-elle avec un large sourire.

Merlin soupira.

« Je dois aller cueillir quelques plantes  pour Gaius.»

Il allait faire demi-tour lorsque Gwen lui demanda :

« Aurais-tu  vu notre nouvelle amie, Claire ? »                   

Entendre son prénom lui empoigna le cœur. Il lui murmura sur un ton désagréable :

« Trouve Sir Gauvain et tu la trouveras. »

Gwen haussa les sourcils, étonnée de sa réaction. 

« Pardon ?! »                                                                              

Il expira passant sa main sur ses cheveux, honteux.

« Je suis en retard. Elle est peut-être à l’auberge. Comment veux-tu que je le sache ? »

« Merlin, ça va ? » s’inquiéta la jeune servante

« Qu’est-ce- que vous avez tous à me demander comment je vais ? Je me sens très bien. Je …Je dois y aller. »

Il l’a quitta en s’excusant de son comportement et en insistant bien sur le fait qu’elle ne devait en aucun cas s’alarmer pour lui et surtout d’oublier ce qu’il venait de dire au sujet de Gauvain.

                                                                                                                                                                   

La surprise passée, Gwen réalisa avec un petit sourire que Merlin était jaloux.

Tout en marchant, Merlin se reprocha son comportement envers son amie. Quelle mouche l’avait donc piqué ? Quel idiot ! Dans cette situation, il aurait donné raison à Arthur. Il regretta amèrement d’avoir parlé si brutalement à Gwen.

Qu’est-ce qu’il avait pris de réagir de cette manière avec elle? Ou bien était-ce envers lui -même? Il ne comprenait pas son attitude. Devenait-il fou ?

Pourquoi ses amis s’ingéniaient-ils à lui demander s’il allait bien ? Pourquoi cette fille emplissait-elle  ses pensées ? Il était persuadé qu’elle était en présence de Sir Gauvain. Il se souvenait comme il la dévorait du regard.

Et la question qui lui taraudait l’esprit depuis des mois  était intolérable et  qui  demeurait sans réponse était : Pourquoi  Freya avait-elle  refusé qu’il la sauve ? Son absence laissait un grand vide en lui. Pourquoi cette soudaine colère naissait-elle en lui ? Que lui arrivait-il? Tout semblait s’embrouiller dans sa tête.

Le jeune sorcier  ne s’aperçut pas qu’il avait traversé toute la ville basse.                                                

Plongé dans ses pensées, Merlin semblait imperméable aux bruits incessants  à l’activité de la cité.

Le soleil dominait le ciel d’un bleu azur et aucun nuage ne se profilait à l’horizon.                                          

Après un repos hivernal, les animaux, les oiseaux, les fleurs reprenaient possession auprès de cette terre nourricière et les arbres étaient en pleines floraisons.                                                                                    

La neige  avait disparu sous la tiédeur printanière.

Merlin respira et expira profondément ce parfum floral  qui émanait de la nature.                                        

Une silhouette attira son attention. Celle de Claire accroupie devant un arbuste.                                                  

Il s’avança lentement vers elle.


crystal14  (21.03.2012 à 06:10)

La jeune fille entendit le bruit d’une branche cassée, tourna la tête et protégea ses yeux de sa main de l’éblouissement du soleil. Elle se releva en reconnaissant l’ami de Gwen.

« Bonjour, Merlin  » dit-elle en lui adressant un sourire.

La jeune fille contempla le petit bouquet de fleurs qu’elle venait fraichement de cueillir puis porta son regard émeraude sur  Merlin. Il avait mauvaise mine. Il semblait au bord de l’épuisement néanmoins elle dénota dans ses yeux bleus devenus si sombre une lueur étrange. Claire tenta de dissimuler son trouble en orientant la discussion sur les fleurs.

« Les marguerites  sont des fleurs communes, simples et délicates! Ce sont mes fleurs préférées»

« La plupart des femmes préfèrent la rose. Elle est appréciée pour sa beauté et pour son parfum. C’est la reine des fleurs  et le symbole de …l’amour. »

Merlin prononça d’une voix à peine audible  le dernier mot.

« J’estime que toutes les fleurs sont le symbole de l’amour surtout si elles sont offertes par l’homme que l’on aime.»

A ces mots, la jeune fille rougit et  détourna son regard de celui de Merlin. Embarrassée, elle huma ces fleurs pour se donner une contenance.

« Même si c’est des orties ! » répliqua-t-il, amusée.

« Même si c’est des orties ! » répéta-t-elle, sérieusement.

Un large sourire s’afficha sur le visage pale du jeune homme. Une étincelle traversa son regard bleu qui ne laissait pas Claire insensible. Elle le trouva irrésistible avec sa petite fossette sur sa joue et sentit son cœur chavirer devant un tel sourire. Merlin dévisagea la jeune fille. Elle  soutint son regard sans sourciller .Elle avait cette drôle de sensation que ses yeux de couleur saphir cherchaient  à lui dire quelque chose. Les battements de son cœur devinrent  plus rapides dans sa poitrine.

Brusquement, elle rompit volontairement le charme avant de s’esclaffer. Claire posa sa main sur sa poitrine et avoua.

« Peut-être pas des orties ! » convint-elle.

Entendre son rire cristallin suscita chez Merlin  une vive émotion. C’était comme si son rire avait dissipé cette douleur dans le néant comme par magie. Le jeune sorcier ne souhaitait aucunement analyser son ressenti actuel. Il était trop éreinté pour réfléchir.

Le jeune homme pensa qu’il était temps pour lui de partir à la recherche des plantes que Gaius lui avait demandé de cueillir. Il proposa à sa nouvelle amie de l’accompagner. Ils traversèrent le champ où quelques années plutôt Merlin avait réussi à se faire obéir d’Kilgarah grâce au don que son père lui avait transmis à sa mort.

 « As-tu besoin d’aller si loin pour cueillir les plantes pour Gaius ? » demanda-t-elle brisant le silence qui s’était installé entre eux.

« Parfois mais aujourd’hui, c’est à la limite de la foret. »

Il pointa du doigt vers la direction qu’il allait emprunter lorsqu’il fut pris d’un étourdissement .Le jeune sorcier tendit rapidement son bras empêchant  la jeune fille de l’aider. Il tenta de la rassurer mais son visage blême fit l’effet contraire. Il ne se sentait vraiment pas bien. La tête lui tournait légèrement.

« Merlin… »

« Ça va aller !»

Claire resta immobile devant le jeune homme. Il l’avait repoussée, avait refusé son aide. Elle essaya de ne  rien laisser transparaitre de la peine qui lui avait infligé. Elle ramassa son bouquet de fleurs qu’elle avait laissé tomber pour le secourir tandis que  Merlin  prit une profonde inspiration. Le jeune sorcier prit conscience qu’il avait dû la froisser en lui refusant son aide. Encore une fois, il ne comprenait pas sa réaction. Il tendit sa main doucement sur celle de Claire mais elle esquiva son geste.

« Je suis désolé. Je n’avais pas l’intention de te blesser.»

« On ne se connait pas assez pour que tu m’aies causée de la peine  alors n’en parlons plus »

Claire regretta aussitôt de lui avoir dit  cette phrase. Comment lui reprochait son attitude ? Elle n’ignorait rien des tourments qu’ils le tenaillaient depuis si longtemps.

L’autre jour au bord du lac, le fantôme de Freya lui avait expliqué l’essentiel de leur histoire. Merlin avait su pertinemment, au fond de lui, que la druidesse et le Bastet ne faisaient qu’un et malgré tout il n’a pas hésité une seule seconde à lui offrir son cœur. Après les événements survenus à Camelot dont la jeune fille avait eu un vague récit, Merlin était venu chaque jour au lac d’Avalon. Un jour, elle était apparu devant lui et à son grand étonnement, le jeune sorcier ne l’avait pas vu et encore moins ressenti sa présence. Cela signifiait qu’une seule chose : que les pouvoirs de Merlin étaient perturbés par le chagrin dont Freya en était la cause. Elle était restée impuissante face à la mélancolie de son bien-aimé jusqu’à ce qu’elle aperçoive la jeune fille. Le fantôme de Freya comptait sur elle pour le guider et l’épauler sur le chemin de la guérison. Mais peut-on se rétablir d’un chagrin d’amour ?  

Aujourd’hui, Claire se trouvait en face du jeune sorcier  dont elle devait impérativement lui révéler la raison de sa présence à camelot. C’était peut-être un grand sorcier mais il n’était pas moins un homme dont le cœur était meurtri par la disparition de la druidesse. Le choix de mots était important. Devait-elle lui avouer son don ? La croirait-il ? Comment entrer dans le vif du sujet sans le heurter ? La jeune fille s’apprêtait à tout dévoiler quand Merlin la devança.

 « Pourquoi les marguerites sont-elles tes fleurs préférées ? » demanda-t-il, soudain en regardant le bouquet qu’elle avait dans les mains. D’abord décontenancée par la question, la jeune fille caressa délicatement les pétales blancs de ces marguerites, pensive.

« En souvenir de ma mère. Elle s’appelait Marguerite. Sans mon grand-père, je serais orpheline. Parfois, je songe à elle. Je voudrais tellement la voir alors que j’ai …..»

Elle s’interrompit brusquement hésitant sur les mots. Une moue se dessina sur ses lèvres. Elle était en proie à de l’incertitude. Elle espérait au moment venu avoir assez de courage d’annoncer à Merlin la vérité sur Freya. C’était plus difficile qu’elle l’aurait imaginé même si elle connaissait le secret de Merlin.

C’était pour cette seule raison qu’elle avait consenti  à apporter son aide à  cet esprit. Claire était terrifiée à l’idée de commettre une maladresse. Jamais, elle n’avait  eu à s’immiscer entre un vivant et un fantôme de peur d’être prise pour une sorcière. La voix de Merlin la sortit de ses pensées.

« Je sais ce que l’on ressent quand on  perd un parent. » murmura-t-il en reprenant la marche.

Claire marcha aux côtés du jeune sorcier, silencieuse. Toute sa détermination s’était envolée.

Le soleil commençait à entamer sa déclinaison vers les montagnes. Par endroit, les feuilles des arbres firent écran aux rayons du soleil  les empêchant de pénétrer  le sous-bois. Dans cette partie de la forêt, l’ombre régnait en maitre et la fraicheur de la bise rappelait que le printemps n’était pas tout à fait encore installé dans ce royaume.

« Quelle chose te tracasses ? » questionna  Merlin.

Mais les lèvres de Claire demeurèrent closes. Tout d’un coup, le corps de Claire fut parcouru de frisson. Sans trop réfléchir, Merlin ôta sa veste et lui l’a posa délicatement sur ses épaules. Et le visage de Freya lui vint à l’esprit. Claire lui faisait tant  penser à elle. Ses cheveux étaient de la même couleur mais ils étaient plus longs. Ils lui descendaient jusqu’à la taille. Son visage était fin et….livide. !!!!                                            

« Tu vas bien ? »

Elle regardait au-dessus de son épaule. Il se retourna et ne vit rien. Merlin commença à s’inquiéter. 

«  Claire, qu’est-ce  qu’il y a ? »

Merlin déposa sa main sur son épaule. Celle-ci déposa son regard sur celui de Merlin. Elle semblait hésiter. Merlin l’encouragea à se confier  lui affirmant qu’elle pouvait lui faire confiance. Pourquoi Merlin proposait –il spontanément son aide alors qu’il avait dédaigné la sienne ?

Le moment tant redouté était venu. Elle ne pouvait pas s’y soustraire pourtant Claire ignorait  comment procéder. Elle réagit par intuition. Elle s’écarta de lui et fit quelques pas en direction de  l’esprit afin de montrer au jeune sorcier  où regarder. Comment allait-il réagir ? Et  c’est avec beaucoup de prévenance, elle prononça :

« Freya est ici.»

Au début, Merlin fut incapable de donner un sens aux paroles de Claire. Malgré lui, il scruta l’endroit indiqué par la jeune fille mais n’aperçut rien si ce n’est que les arbres, arbustes et plantes diverses qui les entouraient. Son regard sombre se déposa sur Claire tentant de deviner la supercherie. Elle avait l’air de redouter quelque chose. Que lui, Merlin  pressente sa mystification ? Pourtant la raison entrouvrit la porte aux questions qui affluaient dans son esprit déjà troublé.

Comment Freya pouvait-elle être présente alors qu’elle n’était plus de ce monde? Pourquoi  lui, Merlin, n’arrivait-il pas à l’apercevoir ? Pourquoi, si vraiment c’était la vérité, Freya ne communiquerait-elle pas avec lui directement ? Il avait la magie en lui alors pourquoi ne parvenait-il pas à sentir sa présence ?

La seule explication était que cette fille qui demeurait devant lui et qui l’avait pris en sympathie lui mentait. Mais, alors comment connaissait-elle son prénom ?

Gaius ?!!! Non, jamais, il  ne serait jamais permis de parler de Freya à cette inconnue. Et quand aurait-il pu lui en parler, ils ne s’étaient  rencontrés qu’hier  après-midi ?

Le jeune homme la regarda fixement. Si c’était vrai, comment pouvait-elle la voir ? Avait-elle des pouvoirs ? Non, car il ressentait la magie quiconque l’utilisait or ce n’est pas le cas maintenant.

Merlin lutta pour ne pas hurler .Cette réflexion lui fit mal à la tête.                                                                                                                      

Brusquement, il  se mit à rire :

« Bravo pour ta prestation ! Je devrais te présenter au Roi. Il t’engagera surement comme bouffon. Mais prend garde à ne pas utiliser le mot « magie » sinon c’est le bucher qui t’attendra. »

La réaction de Merlin était-elle normale ?                                                                                                       

Claire s’était plutôt attendu à de la colère, aux pleurs ou mêmes à des cris, à n’importe quoi mais pas  à cela... A priori, Merlin ne la croyait pas. Son esprit s’était obscurci car il se trouvait dans l’incapacité de ressentir  la présence de FreyaAppréhendait-il de connaitre la vérité ? Avait-il peur ? Ce sentiment obscurcissait son jugement. La jeune fille constata que le jeune sorcier était en proie au doute, qu’il luttait contre lui-même.                                                                                                                                     

« Elle te dit que tu dois libérer ton chagrin, que cela t’empêche d’ouvrir  ton esprit  à la magie. »

« Tu mens !!! » C’était un cri désespéré.                                                                                                

« Non, je te dis la vérité, Merlin. Si ton esprit était ouvert, tu pourrais la voir toi aussi. Tu as la magie en toi, Freya me l’a dit. » répliqua-t-elle en essayant de le convaincre.

C’était impossible ! Freya ne l’aurait jamais trahi .Comment Claire connaissait-elle son secret ?

Depuis  cette paix précaire, il n’avait pas eu recours ou très peu à la magie. Aurait-il été imprudent ? Il souhaita lui dire combien elle se trompait, qu’il ne tomberait pas dans son piège mais Merlin n’en trouva pas la force. Gaius avait-il vu juste pour la raison de leur venue à Camelot ? Si c’était de lui que l’on attendait quelque chose et non de son vieil ami ?

« Je ne peux le croire. Tu cherches à me leurrer. Pourquoi ? Que veux –tu de moi ? »

Merlin s’était écrié contenant son envie d’ hurler. Il ne resterait pas une minute de plus en compagnie de cette jeune fille. Sa présence lui devenait intolérable. Il tourna les talons, ressentit l’envie irrépressible de faire sortir sa fureur, désirant s’éloigner au plus vite de cet endroit.

Hésitante, ne sachant pas quelle attitude adoptée, la jeune fille consulta du regard l’esprit mais ce dernier avait disparu.                                                                                                                                               

« Freya, que dois-je faire ? » demanda-t-elle, affolée.                                                                                                 

Peut-être qu’elle pouvait l’entendre ?

Claire regarda Merlin s’éloigner  du chemin  de terre. Il marchait à grandes enjambées à travers la forêt en direction de la rivière. Elle évalua la distance parcourue et dut presque courir derrière lui afin de le rattraper.

«  Merlin, attend, je t’en prie !!! » 

 « Laisse-moi tranquille !!! »

Elle était essoufflée. Que dire ? Que faire ? La jeune fille était désemparée devant cette situation qu’elle ne maitrisait pas. Au moment où Claire allait reprendre la parole, Freya apparut et lui transmit un message.

Claire prit une bonne inspiration et lui lança : 

«Freya voulait des fraises et avec ta magie, tu  as fait apparaitre une rose rouge. Tu lui as alors dit que c’était la même couleur .Et elle a accepté ta rose. »                                                                          

Merlin s'arreta brusquement. Il lui tournait le dos.


crystal14  (28.03.2012 à 08:26)

Le temps semblait s’être suspendu. Claire oublia presque de respirer, n’osant plus faire un seul geste attendant une manifestation de la part de Merlin mais rien ne se passa. Seul le ruissellement  du ruisseau et le chant des oiseaux emplissaient le silence qui s’était installé entre les jeunes gens.           

« Merlin…. »  commença à dire Claire, d’une voix mal rassurée

« Laisse-moi ! J’ai besoin de rester seul. » murmura-t-il.

Il réprima cette insidieuse colère qui attendait patiemment de surgir, guettant un signe de faiblesse de sa part.

Il lui tournait toujours le dos. Claire s’avança timidement vers Merlin mais se figea brusquement. L’esprit de Freya se tenait  face à Merlin. Le spectre la regarda et  lui déconseilla d’aller de l’avant. Il la remercia avant de lui solliciter une  fois encore son aide.

« Elle n’a jamais rencontré une personne comme toi !! »lui dit-elle, la gorge nouée.

Cette fois, Claire se résigna à laisser Merlin. Elle était très affectée par la situation. Des larmes brouillaient sa vue qu’elle tenta d’essuyer d’un revers de main.

La jeune fille se dirigea droit devant elle sans regarder vraiment la direction qu’elle prenait. D’abords, elle marcha puis elle courut jusqu’à perdre à l’haleine. Elle éprouva une telle douleur qu’elle dut  s’immobiliser.

C’était affreux, elle ressentait  la souffrance de Merlin. Claire s’appuya contre un arbre qui se trouvait au bord du chemin. Elle sanglota  mettant une main sur sa poitrine. Ses poumons réclamaient de l’air mais elle n’arrivait pas à respirer. Elle devait se ressaisir, maitriser ses émotions qui l’envahissait cependant Claire ne parvenait pas à se raisonner. La douleur était trop intense.

Soudain, la jeune fille sentit un vide, ne ressentit plus rien. Elle était épuisée. Sa respiration était redevenue normale. La douleur avait disparu comme elle avait apparu. L’esprit de Freya se tenait à ses côtés.

« Désolée, Merlin ne m’a pas cru.» murmura –t-Claire, les larmes aux yeux. Elle était presque honteuse d’avoir échoué.

« Merlin est un jeune homme intelligent .Il a été rudement secoué. Laisse-lui le temps d’assimiler  de ce qu’il vient d’entendre. Quand, il se sentira prêt, il viendra à toi. Ce jour-là, ramène-le au lac d’Avalon. »

L’esprit de Freya lui avait parlé avec douceur. Claire ne décela aucun reproche, aucune  colère dans sa voix.

«  Ai-je encore ta promesse ? »

Claire hocha la tête tandis que l’esprit de Freya s’évaporait dans les airs. Elle soupira.

Le ciel s’assombrissait annonçant la venue de la nuit. Quelques étoiles apparaissaient timidement  au-dessus de la forêt. L’humidité s’installait dans le royaume. Claire frissonna. L’odeur de Merlin  persista autour d’elle quand elle réalisa qu’elle portait encore sa veste.

 

« Elle n’a jamais rencontré quelqu’un comme toi ! »

Merlin avait écarquillé les yeux lorsqu’il avait entendu Claire prononcer cette phrase que Freya lui avait  dite dans les tunnels. Il était demeuré pétrifier. Personne n’avait été témoin de cet échange verbal entre lui et Freya.

Les souvenirs qu’il vécut avec Freya durant la courte durée de son passage à Camelot  défilaient  dans sa tête. Le jeune homme appuya sa main sur un tronc d’arbre comme si ce contact allait l’aider à  faire face à la réalité et se laissa tomber à genoux  en repensant  à ce que Claire lui avait dit.

Les battements de son cœur se répercutaient dans ses tempes. Il se sentit nauséeux. Les images de Freya  et les mots de Claire se bousculèrent dans sa tête. C’en était trop ! Il vivait un cauchemar où bientôt il allait se réveiller. Il luttait pour garder un peu de sa lucidité, pour réfléchir cherchant une faille à cette mascarade. Mais rien, le néant, le vide, le noir complet. Tout ce qu’il récolta c’était une atroce migraine qui s’ajoutait à cette douleur lancinante s’immisçant  vicieusement en lui. D’où provenait ce froid qu’il ressentait.

Soudain, le jeune sorcier fut pris de soubresaut. Le haut du corps pliait sur ses cuisses, ses bras croisés sur sa poitrine, il s’abandonna à son chagrin, ne contenant plus ses larmes.

Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis la mort de Freya puis celle de son père, peu après. Il avait dû étouffer sa douleur, taire  son chagrin, à la perte de ses deux êtres qu’ils lui étaient si chers et donc sa magie  ne  lui avait servir à rien dans ces moments cruciaux.                                                                       

Parfois, il désirait  abandonner son destin, ses amis à Camelot, retourner  dans son village à Ealdor. Revoir  le doux visage de sa mère. Ne plus entendre les plaintes d’Arthur, à le soutenir lorsqu’il n’avait plus le moral. Il en avait assez de prendre des précautions dans ses actions afin de ne pas dévoiler son secret.

Son secret si lourd à porter, à dissimuler derrière son attitude maladroite .Exister dans la crainte d’être découvert, ce n’était pas la vie qu’il avait choisie. Et à quoi cela lui servait ses pouvoirs s’il se trouvait dans l’incapacité de sauver ceux qu’il aimait.

En fait, il aurait souhaité de ne jamais posséder un tel pouvoir ou encore mieux n’être jamais venu au monde.                                      

Merlin déversa toute sa fureur, sa rage, son désespoir dans cette forêt imperméable aux sentiments humains. Il hurla en maudissant Claire de lui avoir ouvert cette blessure qu’il avait eu tant de mal à étouffer dans les profondeurs de son âme. Le corps de Merlin était recroquevillé sur lui-même, vide et  épuisé. Le jeune sorcier se sentait engourdi par ce froid pernicieux qui envahissait tout son être. Il n’avait plus la force de penser, de faire le moindre mouvement simple.                                                                                            

D’ailleurs, il n’avait aucunement envie de lutter et sombra dans les ténèbres sans fond et glacial.                                    

                                                

                                                    OOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

La porte s’ouvrit violemment devant un Arthur fou de rage.                                                                                

Les mois avaient défilé sans  qu’il ne parvienne à mettre la main sur Morgane et Morgause. Morgane connaissait parfaitement les lieux  néanmoins cela n’expliquait pas comment elles avaient pu quitter Camelot sans être vu alors que selon les dires de Merlin et de Sir Lancelot, Morgause avait été gravement blessée.                                                                                                                                                          

Cette charge devait être lourde pour Morgane. Où pouvaient-elles se rendre ? Où pouvait-elle se cacher ? Cela aurait dû  les ralentir ! Laisser des traces. Elles n’avaient laissé aucun indice derrière elles. Comment deux femmes pouvaient –elle mettre en déroute sa patrouille de chevaliers ?

Le royaume était vaste. La forêt abritait des grottes et des endroits insoupçonnés où elles pourraient se dissimuler. A chaque sortie, le prince devait se montrer prudent à ne pas dépasser les limites de son propre royaume pour ne pas déclencher des hostilités envers les autres contrées où la paix demeurait pour certains précaires.                                                                                                                                 Il jeta le fourreau  de son épée sur la table, tenta de se dévêtir  de sa cotte de maille mais en vain.

« Merlin !....Meeerrllinnn ! »

Il survola sa chambre d’un regard impérieux .Aucune présence de Merlin, évidemment !                             

« Ils se sont tous donnés le mot pour disparaitre de Camelot ou quoi ! » pensa-t-il, exaspéré.                                       

Où diable se trouvait cet idiot de serviteur ! Il s’acharna de nouveau  sur sa cotte de maille quand on toqua à sa porte.

« Entrez ! » lança-t-il presque en criant.

La tête de Gwen apparu timidement à la porte. Le ton de sa voix ne présageait rien de bon. Arthur indiqua d’un signe de la main qu’elle pouvait entrer. D’un coup d’œil, elle remarqua l’absence de Merlin ce qui en résultait, sans doute, l’état de colère du prince.                                                                          

De plus, Arthur était écrasé par les responsabilités qui lui incombaient depuis qu’il régentait le royaume. Cependant, l’arrivée de son oncle Agravain comme conseiller  l’avait légèrement soulagé. Avec son aide et ses conseils, Arthur reprenait  confiance en lui .Il avait quelqu’un qui le guidait en attendant que son père, le roi Uther, intègre de nouveau sa place en tant que roi de Camelot. Comment apaiser toutes ses tensions de cette journée?

« Avez-vous besoin d’aide, Sire ? »

« Après tout ce que l’on a vécu, tu m’appelles encore, Sire. »

« Avez-vous besoin d’aide, Arthur ? » répéta-t-elle avec un sourire radieux.

« J’aime mieux cela ! » lui dit-il avec un léger sourire.

Elle s’approcha de lui et le regarda droit dans ses yeux bleus où elle adorait s’y plonger. Gwen se laissa tendrement enlacer dans les  bras de son bien-aimé. Son cœur ne  résistait pas au regard langoureux qu’il lui lança.

« Appelle-moi encore, sire et je serais obligé de sévir. » la menaça- t- il, tendrement.

« Et que ferez-vous ? » murmura-t-elle, provocante.

Les yeux d’Arthur brillèrent malicieusement. Et pour toute réponse, il l’embrassa.

« Si le sévices  est un baiser, je ne cesserai aucunement de vous appeler  sire, Sire ! »

Elle se moqua de lui pour le détendre et cela fonctionna. Arthur se dérida et l’embrassa de nouveau. Par ce baiser, le jeune prince oublia sa colère, Merlin, Morgane, Morgause et tout le reste. Plus rien que Gwen n’existait dans ce bas monde. Quelle bonheur de ne plus être contraint de cacher ses sentiments pour elle. De lui montrer enfin à quel point il tenait à elle. Il pensa que Gwen était la femme de sa vie. Il n’avait plus aucun doute à ce sujet. C’était la seule certitude qu’il avait en ce moment. Son amour indéfectible qu’il ressentait  pour elle et faire d’elle la Reine de Camelot !

Reine de Camelot ! C’était si évident ! Quand l’heure sera venue, Arthur partagerait sa vie et son royaume avec celle qu’il aime : Gwen. Il la regardait si amoureusement que Guenièvre en avait le souffle coupé.

« Voulez-vous que je vous aide à retirer votre cotte de maille, Arthur ? »

« Euh, Quoi ? Ah oui, ma cotte de maille! »

Gwen commença à soulever le haubert. Il soupira.

« Ce n’est pas à toi de le faire, c’est à cet imbécile et  incompétent qui me sert de serviteur qui doit être là ! Et où se trouve-t-il ? Je te le demande. Encore à la taverne à boire de tout soul avec Sir  Gauvain ! Si j’apprends qu’il se trouvait à la Taverne, je le noierai moi-même dans ce cidre qu’il aime tant !» s’exalta le prince. Décidément, Merlin avait le don de l’énerver

« A mon avis, il n’est surement pas en sa compagnie » dit-t-elle en souriant.

Guenièvre ne concevait pas une seule seconde  que Merlin puisse se trouver dans la taverne. Elle connaissait bien le jeune homme. Malgré le tourment qui le miné jamais Merlin n’irait se plonger dans la boisson. Elle préférait  imaginer  son ami en compagnie de Claire.

Arthur posa la cotte de maille sur la table et regarda la jeune femme, étonné.

« Alors, où est-il ? »

« Je ne le sais pas. Cependant, Merlin apprécie plutôt la compagnie d’une certaine jeune fille que celle d’un chevalier. »

Arthur resta bouche bée. Etait-il possible qu’il soit devenu aussi idiot à ce point-là ? Il était en train de déteindre sur son serviteur ! Cette nouvelle laissa le prince un peu pantois. Il est vrai que depuis que Merlin est entré à son service, le prince ne l’avait jamais vu avec une jeune fille. En vérité, cela ne lui avait pas traversé l’esprit ! Merlin amoureux !                                                                                                

Jadis, Merlin s’était montré démonstratif avec Morgane lors de son enlèvement par les druides. Cependant, les sentiments qu’entretenaient  son serviteur et la pupille du roi, n’étaient d’autre que de l’amitié. Pour le coup, Arthur s’était fourvoyé.

« Pourquoi cela vous semble-il impossible que Merlin puisse aimer comme tout homme sur cette terre ? »

« Parce-que c’est…..c’est  Merlin ! Déjà qu’il passe tout son temps à rêvasser alors en plus s’il est amoureux tous ses défauts vont accentuer : son incompétence, sa maladresse, ses retards, sa paresse….Et...et.. »

Cette fois, Gwen ne put contenir d’éclater de rire. Si elle ne connaissait pas aussi bien Arthur elle aurait pu jurer qu’il était jaloux. Ce dernier réfuta énergiquement. Jaloux, lui, le prince d’Arthur ! D’un serviteur ! Qu’est-ce que cela pouvait bien  lui faire que Merlin soit en compagnie féminine ? Arthur fit remarquer à Gwen que, en attendant, son ami n’était  pas encore présent pour lui apporter son diner.  

«Il ne perd rien pour attendre ! Je te garantis qu’il se souviendra de sa journée de demain ! » pesta-t-il vraiment mécontent.

Gwen serra les lèvres pour ne pas pouffer de rire .


crystal14  (04.04.2012 à 08:00)

Gaius avait dû s’absenter  pour rendre visite au roi Uther. Il était soucieux de l’état inchangé du souverain. Assis sur son fauteuil, le roi  passait des journées entières près de la fenêtre espérant certainement le retour de Morgane.

La  nuit était tombée depuis  une heure lorsque Gaius pénétra dans son laboratoire  et s’étonna de ne pas trouver le jeune sorcier. Aucun bruit  ne signalait sa présence.La sacoche de son assistant  était posé sur la table, le médecin en déduisit que Merlin l’avait déposé avant de prendre son service chez Arthur. Toutefois, il était tard et cela ne ressemblait pas à Merlin d’être dehors à une heure si tardive sauf si… Pris d’un doute, Gaius vérifia l’intérieur de la sacoche. Vide. Il fronça les sourcils, réfléchissant.

Habituellement, Merlin était là, sauf si Arthur avait encore besoin de lui. Seulement, il apparaitrait que son jeune assistant ne soit pas allé cueillir des plantes comme il avait suggéré en premier lieu  puisque la sacoche ne contenait aucun ingrédient demandé. Sans doute, était-il en charmante compagnie ? C’était la première fois qu’il portait un intérêt à une jeune fille depuis la disparition de Freya. Il en était heureux pour lui seulement ses actes inconsidérés allait lui causer des ennuis. Dans les deux cas, Gaius  supposa que le jeune sorcier était soit avec Arthur ou avec Claire. Un sourire se dessina sur ses lèvres en pensant à la deuxième éventualité.

Cependant l’heure tardive l’inquiéta un peu. Gaius décida d’attendre le jeune homme et s’installa à son bureau quand il entendit un bruit sonore. La porte s’ouvrit brusquement laissant le passage au chevalier Lancelot transportant dans ses bras un corps inerte. Le vieil homme n’eut pas le temps de parler que Lancelot se dirigeait vers la chambre de Merlin.

« C’est Merlin ! Il est brulant de fièvre ! » lança-t-il quand il passa devant Gaius.

Le médecin le suivit et examina le jeune sorcier que le chevalier avait posé délicatement sur le lit. Ses vêtements étaient trempés .Son visage, miné par le tourment qui le rongeait, était terreux. Effectivement, le médecin toucha le front très chaud de Merlin. Il fronça les sourcils, anxieux. Gaius tapota ses joues pales.

« Merlin…Merlin…Tu m’entends ? »

Avec l’aide de Sir Lancelot, le médecin entreprit d’enlever ses vêtements mouillés. Gaius sécha le corps du jeune homme avec une grande serviette tandis que le chevalier fouilla dans le placard pour prendre la première chemise qu’il lui tombait sur la main. La maigreur et la pâleur de ce corps si frêle exprimèrent le mal être qui le consumait .Gaius  couvrit le corps grelottant de Merlin d’une couverture.

« Allez me chercher une autre serviette et de l’eau ! » demanda-t-il au chevalier.

Lancelot s’empressa d’exécuter ses ordres. Merlin souleva ses paupières alourdies .Son regard fiévreux  croisa  le visage inquiet de Gaius.

« ..Mensonge….menson..ges…. »

Sa phrase entrecoupée  resta inachevée. Merlin sombra dans l’inconscience.

Le médecin s’interrogea sur la lenteur de Sir Lancelot à lui apporter le matériel  demandé .Il sortit de la chambre afin de constater  ce qui pouvait le retarder. Il s’arrêta en bas des marches pour découvrit Lancelot avec Arthur en train de relater de ce qui s’était passé.

« Sur le chemin du  retour, j’ai entendu un hurlement. C’était effrayant ! Cela provenait de la rivière. Je m’y suis approché et c’est là que j’ai aperçu Merlin gisant au bord de la rivière. Son corps était si glacial que j’ai cru un moment qu’il…. »

Arthur interrompit son chevalier en lui posant sa main sur son l’épaule lorsqu’il aperçut Gaius.

 « Comment va-t-il ? Est-il blessé ?» s’enquit  le prince.

« Je n’ai découvert  aucune blessure sur son corps, sire. »

Gaius retourna auprès du  jeune homme, alité. Arthur succéda au médecin suivit de Lancelot. Le prince découvrit l’aspect pitoyable de son serviteur. Il jeta un regard effaré  sur le visage blême de son ami. Sa mâchoire se crispa dissimulant l’impuissance qu’il éprouvait devant la détresse du malade.

Le médecin saisit la bassine que lui tendit Lancelot et la déposa sur la petite table, près de lui. Il trempa la serviette dans l’eau et l’appliqua sur le front enfiévré du jeune homme.

Le jeune sorcier gémit proférant des phrases incompréhensibles. Tout son corps était pris de convulsion. Sa respiration devenait rapide comme s’il cherchait de l’air pour respirer.

« Gaius, que puis-je faire ? Dites-le moi ? » murmura Arthur, désespéré.

« Je crains que l’on puisse rien faire d’autre que de veiller sur lui. J’espère seulement que Merlin saura être assez fort pour lutter contre ce…cette fièvre ! »

De toute façon, que pouvait-il lui dire ? Que son serviteur souffrait d’un chagrin d’amour qui sommeillait en lui depuis plus de deux ans et qu’il était en partie responsable de la disparition de la druidesse. Que ce même chagrin avait ressurgi pendant la reprise de Camelot contre sa sœur, Morgane ! Gaius ne doutait pas de l’inquiétude d’Arthur pour Merlin néanmoins il lui était impossible de lui révéler la vérité.

« Je vais rester avec vous ! » décida le prince.

Gaius refusa la présence des deux hommes  prétextant qu’il n’était pas nécessaire d’être plusieurs pour le veiller. De tout façon, il ne désirait aucunement de les avoir dans ces lieux. En effet, le médecin redoutait que Merlin dans son délire ne récite des formules magiques.

« Prévenez-moi  de l’évolution de son état. A toute heure ! Gaius…Vous allez le ….. ?»

Il ne termina pas sa phrase. Il ravala sa question de peur d’entendre la réponse.

«Je suppose que Gwen devra remplacer pour un temps Merlin dans ses fonctions ! » supposa le médecin pour couper court à cette situation que personne semblait prêt à affronter. D’ailleurs, lui-même ne l’acceptait pas.

Arthur hocha la tête, jeta un dernier coup d’œil sur Merlin puis quitta la pièce le cœur lourd à la penser que … Le prince se ressaisit  et chassa ses pensées noires pendant que Lancelot interrogea du regard le vieil homme. Ce dernier le rassura puis  rejoignit le prince.

Gaius ouvrit la petite fenêtre afin que l’air frais circule dans la chambre. Durant toute  la nuit, il fut impuissant face au mal qui habitait le corps de Merlin. Aucun remède ne semblait le soulager. Gaius commençait à être pessimiste car la fièvre refusait de quitter ce corps déjà affaibli. Le médecin dut plusieurs fois remettre des vêtements secs au malade. C’était bon signe car la transpiration permettait au corps d’évacuer cette chaleur nocive.

Le médecin lui prépara un bol de tisane au tilleul pour l’hydrater. Il déposa une chaise près du lit afin de surveiller  de l’état de santé du jeune sorcier. Merlin passa une nuit très agitée, claqua des dents, se découvrit, trembla de tous ses membres, prononça des mots inaudibles. Les traits fin de son visage se révulsèrent  par la douleur. Le jeune sorcier se mit sur le côté et replia ses jambes mais la fièvre persista durant une partie de la nuit.

Les oiseaux gazouillaient  annonçant  la naissance de l’aube. La lumière du jour s’engouffra dans la chambre de Merlin. Gaius sursauta en entendant les cloches résonnaient dans la cité.

 « Merlin ?! » dit-il en s’approchant.

Le médecin appliqua sa main sur le front du jeune homme. Il fut soulagé de constater qu’il était hors de danger. La fièvre avait disparu. Merlin se réveilla.

« Gaius…. »

Il avait la gorge sèche et la bouche pâteuse.

« Boit un peu, cela te fera du bien. »

Le médecin souleva la tête de Merlin  et lui porta à ses lèvres le bol de la tisane refroidie. Il but quelques gorgées.

 « Comment suis-je arrivé jusqu’ici ? »

« Lancelot. Tu peux te féliciter d’avoir  réussir à m’effrayer ! »

« Vous avez mauvaise mine, Gaius ! » essaya- t-il de plaisanter.

« Ton œuvre, Merlin. Je vais avertir Arthur que tu es réveillé. »

Au nom du prince, le jeune sorcier essaya de se lever mais Gaius l’interdit formellement.

«  Je me sens bien, maintenant. » dit-il avec un grand sourire.

« C’est ce que tu crois, Merlin. Reposes-toi ! Tu en as besoin.»

Le jeune sorcier  avait l’impression d’être passé sous une charrette tant tous les muscles de son corps étaient endoloris. Merlin  ferma, un instant, les paupières et sans même s’en rendre compte, il s’endormit paisiblement. Gaius tranquillisait de le voir apaiser quitta la chambre. Il sera temps de l’interroger sur ce qui s’était  réellement passé. Toutefois si son jeune assistant était  disposé à lui répondre.

 

 

Attablés devant un petit déjeuner, le grand-père de Claire écouta  très attentivement sa petite-fille  relater  l’essentiel des événements de la journée d’hier.                                                            

Lorsqu’elle était entrée dans la chambre, son aspect l’avait effrayé. Claire était restée muette face à ses questions .Elle s’était allongée  sur le lit et avait enfoui sa tête sur l’oreiller. La veste de Merlin toujours sur elle. Il avait veillé sur sa petite-fille une partie de la nuit avant de succomber lui aussi au sommeil.                                                                                                                                                               

Il fut impressionné et ahuri de ce qu’il entendit. Il ressentit de la fierté mais aussi de la crainte et trouva urgent  d’aller rendre  de nouveau visite à son ami Gaius.

Ces jours derniers, il n’avait pas osé  lui parler du don de sa petite-fille  tant ils avaient discuté de leur vie passée.                                                                                                                                                                          

Et le fait qu’il était le médecin de la cour du roi d’Uther l’avait retenue. Ils avaient partagé leurs souvenirs d’antan, mais tous deux avaient changé. Bien qu’il sache que Gaius s’était rangé aux côtés d’Uther lors de la Grande Purge. Pouvait-il  avoir confiance à son vieil ami ?  Il en restait pas moins que le médecin de la cour était et resterait un ami fidèle. Il craignait d’aborder le sujet de la magie avec Gaius cependant  en comprenant le don de sa petite-fille, il hésita.                                                                                                            

Il  fit part de sa réflexion à Claire. Sa réaction  silencieuse l’étonna. Elle demeura  plongée dans ses pensées. Il déposa sa main sur la sienne.

Ce léger contact ramena Claire à la discussion. Elle sourit. Ses yeux d’un vert si profond avaient perdu un peu de leur éclat.                                                                                                      

« Grand-pére….je sais que pour toi ce don est dangereux surtout à Camelot. Durant toutes ces années, j’ai essayé d’en  faire abstraction mais il fait partie de moi .Cet esprit m’a ouvert les yeux .Je suis capable d’aider ceux qui sont plongés dans le chagrin d’avoir perdu un être cher. J’ignore encore comment je dois me positionner dans mes futures rencontres avec d’autres esprits mais j’espère que je peux compter sur toi pour m’y aider ! »

« Pourquoi celui-ci et pas un autre ? »

« Que veux-tu dire ? »

« Jusqu’ici, tu as résisté aux assauts de ces quelques fantômes. Tu as tenté de renier ce …ce don afin d’avoir un semblant de vie. Même mes malheureuses potions sont restées inefficaces. Alors pourquoi cet esprit a-t-il réussi là où les autres ont échoué ? »

Elle soupira.

« Je l’ignore. Peut-être que je me sentais prête ou que ce fantôme était plus fort que les siens. Je n’ai pas de réponses à te fournir, grand-père ! »

« Et que veut cet esprit ? »

« Que j’aide Merlin ! »

 Il l’observa. En peu de temps, Claire avait acquis une certaine maturité.

« Très bien. Si telle est ta décision, tu pourras compter toujours sur moi. Néanmoins, la prudence sera de mise. Et pour Merlin ? Il est le serviteur du prince Arthur  et l’assistant de Gaius dont je te rappelle qu’il est le médecin de la cour du roi d’Uther. Celui-là même qui  a proscrit toutes sortes de magie dans tout  le royaume. Gardera-t-il le secret ? »

« Merlin ne dira rien. »

« Comment peux-tu en être si sûre ? »  

«  J’ai confiance en lui et qu’il est  lui-même  un sorcier. » pensa-t-elle silencieusement

«  Qui croirait à cette histoire extraordinaire ? » lui dit-elle avec un petit sourire.

Soulagé, le grand-père de Claire annonça qu’il reprendrait le chemin de retour d’ici quelques jours. Il embrassa sa petite-fille sur la tête et remonta dans la chambre. Il n’aperçut pas l’expression de son regard voilé par la tristesse.

Lorsqu’elle quitterait Camelot, son cœur devra se résigner à continuer de battre dans sa poitrine non pas pour vivre mais pour survivre à l’inévitable. Si elle pouvait inexplicablement ressentir les émotions de Merlin ce qu’elle éprouvait  en revanche ne pouvait être que ses propres sentiments. Soudain, elle prit conscience que quelque chose avait changée en elle. Une chose qu’elle n’avait pas prévue.

 

                                         ooooooooooooooooooooooooooooooooo

 

Cette nuit a été la plus pénible de toute son existence. Pour la première de sa vie, Arthur avait ressenti de la peur en pensant ce qu’il aurait pu arriver. Peur de voir son serviteur mourir sans qu’il  ait eu le temps de lui dire combien son amitié comptait pour lui. Peur de ne pas savoir exprimer ces mots qui étaient au bord de ses lèvres. Peur que lui Merlin l’abandonne alors qu’il avait tant de chose à accomplir ensemble. Peur de devoir perdre un véritable ami. Un ami dont lui, le prince Arthur, donnerait sans aucune hésitation sa vie.

Gaius était venu le prévenir  sur l’état de santé de Merlin. Le médecin s’était montré plutôt rassurant. Arthur avait décidé de passer le voir avant de partir encore une fois à la recherche de Morgane. Arthur fixa le visage détendu mais encore blême de son serviteur.

« Sire ? »

Merlin se figea, un instant en découvrant la présence d’Arthur dans sa chambre. Puis il réagit en pointant le doigt vers Arthur.

«Laissez-moi deviner. Vous attendez votre petit déjeuner ? »

 Arthur haussa les sourcils, posa ses mains sur ses hanches :                                                       

 « Tu essayes d’être drôle, Merlin ? »                                                                                                                

 « Pourtant  cela vous dériderez un peu!»

Arthur haussa les épaules. Il fit quelques pas dans la pièce et son regard tomba sur le placard. Il esquissa un sourire au souvenir de ce meuble. La première fois qu’il était entré  dans la chambre de Merlin encore plus en désordre que la sienne, le prince se rappela d’avoir expliqué à son serviteur l’utilité d’un placard. Il constata qu’aujourd’hui  Merlin avait suivi son conseil.

« Alors, Merlin ! J’attends des explications ! »

« Sur quoi ? » demanda-t-il d’un air étonné.

Arthur se retourna pour lui faire face.

« Aurais-tu perdu la mémoire ? Ou c’est tout simplement parce-que tu ne désires pas me répondre ? »

Merlin haussa les sourcils en signe d’ignorance.

« Que faisais-tu près de la rivière ? Si Lancelot ne t’avais pas entendu crier, tu serais peut-être….

« On ne se débarrasse pas de moi comme ça…. »

« Tu ne veux rien me dire, Merlin »

Le jeune sorcier remarqua que le prince maitrisait difficilement  sa colère.

« Si c’est pour entendre que je suis un idiot, je n’ai vraiment rien à vous dire ! »

« Dis toujours. On verra bien ! » dit-il en croisant ses bras sur la poitrine.

Merlin prit son courage à deux mains et débita.

« Je suis parti chercher des plantes médicinales pour Gaius. J’étais pris par la cueillette et je ne me suis pas aperçu que la nuit était presque tombée. Alors, j’ai couru .Seulement, j’ai perdu l’équilibre sur une pierre et je suis tombé dans la rivière. Ensuite, j’ai dû perdre connaissance.»

Le prince le regarda un instant et s’approcha lentement du lit de son serviteur, se baissa et lui murmura à l’oreille :

« Je n’en crois pas un seul mot. Et tu as raison, tu es complétement idiot. »

Merlin déglutit pour étouffer un rire qui menaçait d’éclater. Il n’osa pas regarder Arthur. Le jeune sorcier tressaillit quand il sentit la main d’Arthur pressait légèrement son épaule.

« Bien. Gaius dit que tu as besoin de repos. Je te conseille de bien en profiter, Merlin ! » lui dit-il avec un large sourire. Puis il quitta la chambre du malade.

« C’est pourtant la vérité, Arthur !» s’écria Merlin en essayant de se lever mais il se rallongea aussitôt. Il se sentait encore faible .Merlin fixa le plafond et souffla.

«Pourquoi il ne me croit jamais ? » marmonna-t-il. 

 


crystal14  (11.04.2012 à 06:10)

Si Claire ne connaissait pas aussi bien son grand-père, elle jurerait qu’il commençait à apprécier  la vie citadine. Le vieil homme profitait des belles journées pour aller voir son ami Gaius mais il s’abstint de  lui révéler  le don de sa petite-fille. Il avait meilleure mine. Il évoluait avec une certaine aisance dans cette grande cité lui qui n’avait pratiquement que  vécu dans son petit village depuis plus de vingt ans. Il est vrai, elle se le rappela maintenant, qu’il avait habité un temps à Camelot.                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                 

Les journées s’écoulèrent avec une lenteur interminable pour Claire. Elle pouvait rester une journée entière alitée, les yeux fixés sur le plafond, seule  avec ses pensées moroses. Elle ne se promenait que dans la ville basse ou dans la forêt de crainte de rencontrer Merlin.

Lors de sa visite chez son ami, Gaius, son grand-père n’avait pas aperçu le jeune homme qui était trop affairé par ses besognes quotidiennes. Mais, Claire n’était pas dupe. C’était si injuste ! Pourquoi se comportait-il de cette manière ? Toutefois, la jeune fille savait qu’il faudrait du temps à Merlin de concevoir la vérité. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’il trouve la paix dans son cœur. Non, ce n’était pas elle mais Freya ! La jeune fille n’était que l’intermédiaire.

Peut-être que l’esprit de Freya  s’était-il trompé ? D’ailleurs, aucune manifestation de sa part. Attendait-il  leur retour à ce lac d’Avalon ? Et si Merlin ne venait pas à elle ? Qu’allait-elle faire ?

A la veille du départ, elle erra dans la ruelle, s’arrêtant devant les étalages de fruits et de légumes, de belles étoffes étaient exposées sur  des planches en bois soutenues par des tréteaux. Un peu plus loin, il y avait un enclos avec des cochons à l’intérieur.

C’est  là qu’elle rencontra Gwen, un panier rempli de fruits sous le bras. Elle la salua. Gwen sourit, semblant  ravie de la revoir. Elles parlèrent de la pluie et du beau temps  tout en continuant à marcher dans les rues de Camelot.                                                                      

Devait-elle s’enquérir des nouvelles de Merlin ? Gwen, était-elle au courant du secret du jeune homme? Claire confia  à Gwen  combien elle allait regretter l’ambiance, le charme de cette cité cependant elle se garda de lui avouer que ses nouveaux amis allaient aussi lui manquer terriblement. Plus particulièrement …

« N’est-ce-pas la veste de Merlin ? » demanda son amie avec un sourire, amusée.

Claire rougit légèrement en entendant le prénom du jeune sorcier  et  l’enleva pour la lui donner. Elle frissonna, surprise par la fraicheur de cette fin de journée.                                                                                                                                                                        

« Tu peux la lui remettre en main propre. Il est surement  chez le prince Arthur. Allons-nous asseoir. »

Claire se rendit compte qu’elles se trouvaient dans la place du château. Elle s’arrêta, indécise, et dirigea son regard vers l’escalier qui menait à l’entrée du château de peur de voir surgir Merlin. Gwen vit son air soucieux. Claire sursauta lorsqu’elle posa sa main sur son avant-bras.

« Quelque chose ne vas pas ? » s’enquit Gwen, inquiète.

Claire eut un sourire forcé. Elle secoua la tête.

« Je dois retourner à l’auberge  et préparer nos affaires pour notre départ demain matin. » 

Avant de la quitter, Claire lui exprima  sa gratitude pour sa gentillesse, son accueil et de son amitié. Elle jeta un dernier coup d’œil vers l’entrée du château  puis quitta Gwen restée assise sur le banc.

La servante regarda disparaitre sa nouvelle amie, l’air préoccupé. Pourquoi cette précipitation ? Pourquoi  la jeune fille n’avait-elle pas patienté avec elle jusqu’au retour de Merlin ?

Que s’était-il vraiment passé dans la forêt ?                                                                                                        

Depuis ce jour, Merlin restait réservé et n’avait pas souhaité que l’on prévienne leur nouvelle amie sur son état de santé. Elle avait tenté de lui arracher quelques mots mais le jeune homme était demeuré discret et elle n’avait  obtenu de lui qu’un léger  sourire signifiant la fin de la discussion.

Gwen pressentit que quelque chose de crucial s’était produit entre eux. Elle était persuadée que Claire appréciait ce dernier. Et c’était réciproque. Gwen en était convaincue.

Alors, pourquoi l’évitait-elle? Elle aurait désiré partager les confidences de sa nouvelle amie. Peut-être qu’elle aurait-elle dû lui poser la question.

Gwen était  surprise d’apprendre son départ pour le lendemain. Elle savait que le grand-père de Claire était venu rendre visite à Gaius alors Merlin était-il au courant de son départ ? Elle se releva, prit son panier de fruits et la veste de Merlin.                                                                                            

Avec un doux sourire aux lèvres, Gwen se dirigea vers l’entrée du château.

Merlin s’affairait  dans la chambre du prince d’Arthur.Il contourna la table où des rouleaux de parchemins étaient éparpillés  de- ci et de- là.

En fin de journée, l’air s’était rafraichi.

Merlin se dirigea vers l’ouverture de la petite fenêtre et  saisit  la poignée pour la refermer quand son regard se posa sur la silhouette de Claire. Elle discutait avec Gwen, assise sur un banc. Il remarqua qu’elle portait sa veste rouge.

Les battements de son cœur s’accélérèrent dans sa poitrine. Il ouvrit la bouche pour aspirer l’air. Cette maudite douleur persistait comme pour lui signifier son existence.                                                           

Le jeune sorcier la comprima au plus profond de son être.

Depuis l’expérience traumatisante dans la forêt, Merlin n’avait pas souhaité de revoir la jeune fille qui prétendait communiquer avec l’esprit de Freya.

Cependant, au plus profond de lui-même, Merlin n’avait aucun doute sur les paroles de Claire. Tout son être avait été chamboulé .Il  ne se souvenait nullement comment il était parvenu à rentrer chez Gaius si ce dernier ne lui avait pas dit.

Le surlendemain, Merlin était présent, fidèle à son poste. Comme dans son habitude, il était jovial, enjoué, plein d’humour devant un Arthur perplexe. L’héritier du trône avait  exigé de son serviteur qu’il ne reprenne pas de suite son service mais ce dernier avait insisté prétextant qu’il allait très bien.

Merlin éluda avec finesse toutes les questions de son ami. Il avait été touché  par la sollicitude d’Arthur. Le jeune sorcier  n’avait pas tout raconté à Gaius préférant garder pour le moment pour lui de ce qu’il s’était passé.                                                                                                                                                        

Il connaissait assez Gaius pour savoir que celui-ci n’ignorait pas que son jeune assistant mentait un peu. Le médecin  ne lui en tenait pas rigueur car le jour où Merlin se sentirait prêt à  confier  ses préoccupations, il serait  là.

Le jeune homme  appuya sa tête sur le chambranle de la  fenêtre. Le regard perdu dans le vague, Merlin pensa, malgré lui, à Claire.                                                                                                                         Claire  qui avait la possibilité de voir l’esprit de Freya.

Freya  qui par l’entremise de la jeune fille désirait lui parler. Pourquoi Freya avait-elle  besoin d’un intermédiaire pour cela ?

Il s’interrogeait aussi sur Claire : était-elle comme lui puisqu’elle communiquait  avec l’esprit de sa bien-aimée ? Est-ce de la magie ? Et que voulait lui dire Freya ? C’était surement important !

Il fronça les sourcils : pourquoi ses  pouvoirs  ne lui permettaient-ils  pas  de la voir ? Ou de sentir sa présence ? Claire lui avait dit que son esprit était hermétiquement fermé. Comment son esprit pouvait-il l’être ainsi alors qu’il avait acquis tant de pouvoirs grâce à son esprit ouvert ?

Peut-être que finalement, il aurait dû en parler avec Gaius. Peut-être avait-il les réponses ? Ou pourquoi ne pas rejoindre Claire pour éclaircir la vérité ? Pourquoi cette hésitation ? De quoi avait-il peur ? Que redoutait-il ?                                                                                                                                                                         

Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas Arthur l’appeler.                                                                       

« Tu es encore en train de rêvasser. Changeras-tu un jour, Merlin ? »

Non,  Arthur ne souhaitait pour rien au monde que Merlin changea. Fut-il  le plus médiocre des serviteurs des cinq royaumes. Cependant, le prince ne le lui avouerait jamais sauf de façon détournée. Ils  avaient parcouru bien du chemin depuis l’époque où ils s’étaient rencontrés près du terrain d’entrainement. Leur amitié avait évolué au fur et à mesure des épreuves qu’ils avaient traversées, endurées, risquant parfois leur vie.

Le prince Arthur s’approcha de Merlin et se posta face à lui. Merlin  tressaillit et se précipita sur la poignée pour fermer la fenêtre.

« A quoi pensais-tu ? »

« A rien du tout » répondit-il en se ressaisissant

Arthur eut un regard moqueur.

« Penser à rien, c’est normal pour un idiot !! »

Merlin sourit.

« Alors, comment s’appelle-t-elle ? »

« Qui ? »

« La jeune fille que tu  regardais surement par la fenêtre et qui occupe ainsi tes pensées.  »

Merlin haussa les épaules et eut un large sourire.

«  Allez ! Tu peux bien me le dire !»

Il lui donna une tape sur son épaule comme il le ferait  pour l’un de ses  chevaliers.

« Vous vous méprenez, Arthur. Je ne pense à aucune jeune fille »

Arthur se renfrogna devant l’entêtement de son serviteur. Merlin était une personne très pudique qui n’aimait pas trop parler de lui.

« Un jour, Merlin, tu m’as dit que tu transpirais, que ta vue s’embrouillait et que ton cerveau s’arrêtait de fonctionner quand tu mentais. Eh bien, c’est le cas maintenant »

Merlin pouffa et Arthur se réjouit de retrouver son ami de meilleure humeur.

«  Elle s’appelle Claire .Je la connais à peine néanmoins je ne comprends pas ce qu’il m’arrive ….» concéda-t-il à lui dire.

« Eh, oui, Merlin .L’amour est un sentiment qu’on ne maitrise pas toujours ! »

« Un jour, le bonheur finit par se briser, être anéanti  par une malédiction! Le temps peut-il remplacer quelqu’un ? ».

Merlin réalisa qu’il avait pensé tout haut. Il réagit immédiatement quand Arthur fixa son regard interrogateur dans le sien.

« En fait, être amoureux rend les hommes stupides et je le suis déjà sans l’être. Alors imaginez !

« En effet, je peux l’imaginer, aisément ! »

Le prince communiqua son rire à Merlin.

«Tu vois, ce n’était pas si difficile  de…. »

On toqua à la porte.

« Entrez !!! » ordonna Arthur

Le  jeune prince fut à la fois enchanté et ennuyé de voir Gwen. Merlin profita de cette heureuse intrusion qui mettait fin à l’interrogatoire pour ranger tous ces parchemins disséminés sur la table.

« Je vous dérange. »

« Non, tu me déranges jamais excepté certains » lui répondit-il  en s’approchant de Guenièvre.

Arthur avait accentué sur le dernier mot. Merlin était concentré  sur sa besogne et  ne le  remarqua pas.

« Cette Claire rend notre pauvre Merlin complétement idiot. Gwen par pitié, ne me dit pas que j’avais aussi l’air aussi crétin quand…. »

Il suspendit sa phrase quand il constata le sourire de Gwen qui en disait long sur le sujet.

« Parfait, on y voit beaucoup mieux ! Je me demande comment vous faites pour vous y retrouver ! »

Merlin semblait très satisfait en évaluant son travail.

« Merlin laisse mon bureau tranquille. Et disparais. »

« Il me reste encore à faire le…  »

« Gwen va te remplacer  et sois là  demain matin. Et ne sois pas en retard  » prévint-il

Merlin insista. Gwen s’approcha de lui et lui tendit la veste qu’il avait prêtée à Claire.

« Elle quitte Camelot demain matin. »  murmura-t-elle.

Merlin demeura stoïque à cette nouvelle. Il regarda Arthur et Gwen et  fit la moue.

« Je vais prendre votre armure .Elle a besoin d’être polie »

Avant même qu’Arthur puisse dire quoique ce soit, Merlin prit l’armure, s’inclina devant le prince et sortit de la chambre  laissant Arthur et Gwen, médusés.                                                                            

Décidément, Merlin serait toujours un mystère pour le prince Arthur.                                                                                                                             

« J’ai rêvé où il nous a regardé d’un air moqueur ! »

 


crystal14  (18.04.2012 à 08:46)

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