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Unith, fille de bonne famille

Série : Merlin (2008)
Création : 15.12.2014 à 17h17
Auteur : Belthane 
Statut : Terminée

« Unith est une jeune fille de la noblesse de Camelot. Assoiffée de connaissance, elle entre au service de Gaïus par l’intermédiaire de son père. Cette expérience va changer sa vie… » Belthane 

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Cette fiction se déroule au temps de la jeunesse d’Unith, la mère de Merlin, et donc bien avant la période couverte par la série.

Chapitre 1 – Unith veut tout savoir !

Unith était une jolie jeune fille, issue d’une famille de nobles gens de la belle cité de Camelot. On admirait son maintien et sa gentillesse. Parfois, elle faisait le désespoir de sa mère, car elle n’avait aucune coquetterie. Plus que la beauté du corps, c’est celle de l’âme qu’Unith recherchait.

Elle était courtisée par tous les célibataires les plus courus de la cité, et pourtant semblait n’en avoir cure. Ce qu’elle voulait, c’était apprendre comment soigner les gens. Un jour pourtant, elle se laissa compter fleurette pour faire plaisir à sa mère. Ce fût le moment le plus ennuyeux de toute son existence !

D’abord, son père ne voulut rien savoir de son projet de médecine. Elle savait lire et écrire, c’était déjà beaucoup trop pour une jeune fille ! D’ailleurs, la destinée d’une femme de la bonne société était d’apprendre à tenir un foyer avec sa mère, se marier – avantageusement si possible - puis perpétuer l’héritage de son noble époux à travers ses enfants. La médecine ne lui était d’aucune utilité, et encore moins la science dont Unith parlait avec des yeux brillants d’envie.

La jeune fille était douce, patiente et très persuasive. A force d’attentions, d’explications et de supplications, elle parvint à convaincre son père. Cela pourrait lui servir dans l’entretien de sa famille, disait-elle souvent. « Pour vous aussi Père, vous serez heureux que je soigne vos rhumatismes quand le moment sera venu. » Trop épris de sa fille, le père ne relevait pas l’impudente remarque. Pourtant, songeant à son père tordu de douleurs par les ravages de l’âge, il se disait qu’une femme médecin dans la famille pourrait effectivement être utile.

Finalement résolu, le père d’Unith ne voyait qu’un endroit où l’envoyer : chez Gaïus, fraîchement nommé médecin de la cour. Ainsi, il pourrait toujours avoir un œil sur ce qu’elle y faisait puisque le jeune homme était son ami.

* * *


C’est par un clair matin de printemps qu’Unith prit ses fonctions d’assistante auprès de Gaïus. Sur le chemin, elle se sentait très intimidée, car on disait le médecin fort instruit, en science traditionnelle comme en magie. Il n’était dépassé dans ce domaine que par Nimue, grande prêtresse de l’Ancienne Religion, proche conseillère du roi Uther.

En ce temps-là, la magie était une chose normale qui faisait partie du quotidien des gens. Si le médecin échouait, on allait trouver le sorcier. C’était aussi simple que cela. Evidemment, on notait quelques dérives de sorciers imbus d’eux-mêmes et faisant régner une certaine terreur dans le voisinage, mais la haute société n’était pas touchée par de telles exactions. C’étaient souvent les pauvres gens, à court d’une aide quelconque, qui se hasardaient auprès de tels personnages et en faisaient les frais.

A son arrivée au palais, Unith trouva le laboratoire de Gaïus en grand désordre. Personne ne semblait s’y trouver. N’osant s’aventurer ailleurs, elle l’appela avec une petite voix rendue aigüe par l’inquiétude :
« - Gaïus ? »
Un jeune homme à la chevelure brune ondulée émergea de derrière une pile de livres, le sourire aux lèvres.
« - Unith ! Comme je suis content de te voir ! Tu vas m’être d’une aide précieuse… » dit-il en regardant autour de lui. « Je ne retrouve plus mon manuel de médecine qui traite de la grossesse… »
Il se leva, souleva quelques livres ici et là, chassant au passage une souris blanche effrayée dans un nuage de poussière.

Unith ramassa un balai tombé à terre et l’appuya contre une étagère. Elle dit, tout en cherchant ce qui pourrait ressembler à ce que Gaïus cherchait :
« - Un livre sur la grossesse… est-ce pour une noble dame de la cour ? »
« - moui… oui… plus qu’une noble dame, même ! »
Il sembla réfléchir.
« - A toi je peux le dire, puisque la nouvelle va bientôt être officielle ! La reine Ygerne est enceinte. »
Unith s’arrêta et se redressa.
« - Quelle merveilleuse nouvelle ! Il nous faut vraiment retrouver ce livre, alors… »
Gaïus sourit. Unith avait l’air d’une brave fille, ils feraient du bon travail ensemble. Espérons que cette présence féminine n’incommoderait pas trop Alice, sa promise.
Gaïus eut un soupir d’aise en pensant à la jeune femme. Quels talents, quelle beauté réunis dans une même femme ! Leur mariage prochain et sa nomination en tant que médecin de la cour étaient vraiment une bénédiction. Le jeune homme voyait déjà s’étaler devant lui une vie d’amour et de science. Quel bonheur !

Un bruit de verre brisé le tira de sa rêverie. Unith se tenait au centre de la pièce, un livre à la main. Elle regardait par terre des fragments de fiole, et une mixture jaunâtre se répandre sur le sol. Elle semblait terrifiée. Levant les yeux, elle dit :
« - Gaïus ! Je suis vraiment désolée ! Quelle maladroite je suis ! J’ai retrouvé votre livre sur la grossesse et en voulant me retourner j’ai fait tomber cette fiole… »
Déjà, Unith se baissait pour ramasser les morceaux de verre. Gaïus la retint par le bras.
« - Ne t’inquiète pas. Je ne me rappelle même plus à quoi était destinée cette potion ! Misère, il va vraiment falloir que je mette de l’ordre et que j’apprenne à m’organiser si je veux remplir correctement mes fonctions… »
Unith sourit.
« - Je suis là pour vous aider ! Je vais commencer à ranger pendant que vous consulter votre ouvrage sur la grossesse. »
Elle tendit le livre à Gaïus qui poussa une assiette remplie de soupe autour de laquelle tournaient des mouches afin de le poser.
« - Merci Unith. Je sens que tu vas m’être très précieuse ! »

Le travail ne manquait pas ! Pour cette première journée, Unith commença par laver la vaisselle sale qui traînait sur la table. Elle déposa les livres qui s’y trouvaient au pied de la bibliothèque et elle passa le balai.

Tandis qu’elle faisait la chasse à un rat, Gaïus leva le nez de son livre et dit en souriant :
« - Heureusement pour moi que tu n’as pas peur des rats ! »
« - Je ne suis pas effrayée par ces bêtes. Je crois qu’elles ont plus peur de moi que moi d’elles ! Mais si je puis me permettre, ne pas laisser de la nourriture sur votre table éviterait de les attirer… »
« - Tu as raison, je vais y faire plus attention… »
Mais déjà le jeune médecin était retourné à son ouvrage, délaissant sur la table le quignon de pain dans lequel il venait de croquer. Unith secoua la tête en souriant. Avant d’apprendre la science des soins, elle allait apprendre celle du ménage. Son père serait heureux de constater que les sciences sanitaires allaient lui être apprises en premier !


Il fallut bien deux semaines pour venir à bout du capharnaüm de Gaïus. Unith classa les livres par ordre alphabétique et par type de thème sur les étagères. Ensuite, elle tria les fioles et les bocaux selon les indications de Gaïus, ce qui lui en apprit déjà pas mal sur les ingrédients médicinaux. Elle les étiqueta, ce qu’elle fit également à chaque fois que le médecin préparait un remède. Il n’y eut ainsi plus de fiole dont le but du contenu était ignoré.

Le soir, elle rentrait chez elle recluse de fatigue mais heureuse. Elle était utile et sans le faire exprès Gaïus lui apprenait une foule de choses. Souvent, elle lisait les ingrédients à mettre dans une potion tandis que le médecin les ajoutait dans un grand bol au fur et à mesure. Comme certains remèdes étaient préparés régulièrement – dans le cas de traitements à long terme – elle avait fini par en mémoriser certains. Remettre jour après jour les choses à leur place les lui faisait connaître.

Le seul point noir de son apprentissage était Alice, la promise de Gaïus. C’était une sorcière guérisseuse très célèbre, et on venait de loin pour se faire soigner par elle. La jeune femme, bien que très tendre avec Gaïus, regardait Unith de haut, oubliant sans doute que pour toute assistante qu’elle soit, elle n’en demeurait pas moins noble.

Absorbée par ses propres obligations, Alice semblait jalouse du temps qu’Unith passait avec Gaïus. Alors, afin de ne pas la froisser, l’assistante faisait attention de ne jamais paraître trop apprêtée, ou trop empressée auprès du médecin. Au bout de quelques temps, Alice la laissa en paix, étant sans doute rassurée sur le fait que la jeune femme ne convoitait pas son promis.

* * *


Malheureusement, cet incident était loin d’être aussi grave que les évènements qui allaient suivre. En effet, la grossesse d’Ygerne arrivait à son terme. Hélas, malgré les soins de Gaïus et d’une sage-femme, elle mourut en couches.

Unith l’apprit en se rendant chez Gaïus, un matin. Elle avait bien remarqué, en sortant de sa riche maison, que les gens discutaient à voix basse par petits groupes, l’air sombre. Un silence épais régnait sur la rue, habituellement saturée des cris des marchands et des passants.
Un vieille femme l’attrapa par la manche et lui dit d’un air sombre et prophétique :
« - La reine est morte en couches cette nuit ! Voilà qui n’augure rien de bon pour le royaume ! »
La voix caverneuse et le regard menaçant de la passante effrayèrent Unith. Bien vite, elle se ressaisit pourtant. Une femme qui meurt en couches, rien n’était plus courant. Le fait que celle-ci était reine ne la prémunissait pas de ce risque.

En arrivant devant la porte du château, Unith prit pourtant la mesure de la gravité de l’évènement. Des chevaliers se hâtaient, se répandant en ville, frappant aux portes des maisons.
Les portes, grandes ouvertes, laissaient entendre des ordres hurlés par le roi lui-même, errant dans le palais, animé par une grande colère. On entendait aussi les pleurs de l’enfant nouveau-né, quelque part à l’étage, qui devait trouver sa nouvelle condition à l’air libre bien bruyante.
Arrivée au laboratoire de Gaïus, dont la porte était également ouverte, Unith le trouva au comble de l’agitation.
Elle essaya de comprendre :
« - Gaïus ? Pourquoi une telle agitation dans le palais ? Est-ce vrai que la reine est morte en couches ? »
D’abord, le médecin ne répondit pas, tout absorbé qu’il était par ce qui semblait être de la panique. Puis il s’approcha de la porte, regarda au dehors et la verrouilla. Il prit Unith par l’épaule d’un geste de conspirateur.
« - Il est vrai que la reine est morte. Mais pas en couches, hélàs. »
La jeune femme ne comprenait pas. Devant son air médusé, Gaïus baissa le ton et dit encore :
« - Uther a usé de magie pour que la reine soit enceinte. Maintenant, il en paie le prix. Une vie pour une vie, avait pourtant prévenu Nimue. »
Il réfléchit, la mine sombre.
« - Elle avait omis d’ajouter que c’est la vie de la reine elle-même que cela allait coûter à Uther ! »
Unith ne sut que répondre. Elle avait toujours pensé que l’usage de la magie était une affaire délicate à réserver aux seuls experts en la matière. Pourtant, Nimue passait pour être la plus puissante et la plus sage d’entre toutes les sorcières. Comment avait-elle pu commettre une telle erreur ?
Pensant à voit haut, Unith dit :
« - L’a-t-on arrêtée ? Que va-ton faire d’elle ? »
Gaïus eut un rire désabusé.
« - Voilà bien longtemps que Nimue s’est enfuie. Et il faudra plus qu’une armée pour la retrouver, je le crains. »

Le roi, aveuglé par le chagrin, prit des mesures drastiques contre la magie qui lui avait enlevé son épouse. La population de Camelot se trouvait dans le plus grand désarroi. Les chevaliers emportèrent d’abord ceux qui pratiquaient la magie. Puis ce fût au tour de ceux qui en étaient simplement suspectés. Finalement, la magie elle-même fût interdite, sous peine de mort.

Tous les jours, et parfois même plusieurs fois dans la même journée, on noyait de pauvres gens – qu’ils soient hommes, femmes ou même enfants – dans le puits de la grande place, pour l’exemple.
Les habitants allaient par la cité en rasant les murs et en baissant la tête. N’avoir que l’air d’être magicien pouvait être suffisant pour être exécuté. Les rumeurs les plus folles couraient. On attribuait arbitrairement des traits physiques aux magiciens : couleur cheveux ou d’yeux, par exemple. On dépeignît à la population les gens pratiquant la magie comme des monstres capables des pires ignominies. Oubliant qu’elle était un don inné qu’on ne choisissait pas, elle devint une pratique réprouvée et honteuse. Loin de rester un moyen de secours comme par le passé, la magie faisait peur. Et plus qu’elle-même encore, ceux qui la pratiquaient ou qui y avaient recours. Elle devint alors une activité cachée et souterraine, renforçant par là son aura dangereuse et malfaisante.

Non content de persécuter les gens de la cité, Uther se mit en chasse de la magie par tout le royaume. Aucun coin, même le plus reculé, ne fut à l’abri de ses recherches méticuleuses et de ses arrestations arbitraires. Des camps de druides furent brûlés entièrement, avec tous leurs habitants. On noyait, on brûlait, on égorgeait. Pour la bonne cause, ne cessait de répéter le roi, à ceux qui trouvaient la méthode barbare.

Gaïus avait eu vent de listes de noms de magiciens potentiels à éliminer. Il en connaissait beaucoup et essayer d’aider tout ceux qu’il pouvait. Stupéfait, il trouva un jour le nom d’Alice mentionné sur l’une d’entre elles. Ces listes n’étaient pas fiables : elles étaient sans cesse modifiées, enrichies de noms. N’écoutant que son amour, le médecin de la cour traça le nom de sa promise et l’aida à s’échapper vers des contrées plus tolérantes avec son art.

Une fois la population réduite de moitié et abominablement terrorisée, Uther décida de s’attaquer aux fondements même de la magie. Personne n’ignorait que les dragons avaient fait don de leurs pouvoirs aux humains. C’est de là que venait la magie ancestrale. C’est donc les dragons qu’il fallait traquer, et éliminer.

Le roi perdit beaucoup de ses chevaliers dans cette guerre contre les dragons. Néanmoins, après plus d’un an, il était parvenu à décimer la population des créatures magiques. Quelques rares spécimens se terraient encore dans des endroits lugubres et reculés. La plupart mouraient d’épuisement à force de voler sans se poser, pour éviter les attaques. Une forte récompense était offerte à quiconque amenait devant la cour un œuf de dragon afin qu’il soit détruit. C’est ainsi qu’un vaste marché noir de vente d’œufs se mit en place. Ils n’étaient d’ailleurs pas toujours ceux de dragons, mais peu importe. La prime était tout de même versée pour service rendu à la cause de l’éradication de la magie. Les preuves n’étaient pas nécessaires : la bonne volonté suffisait au contentement du roi.


Dans le laboratoire de Gaïus, l’ambiance était devenue lourde et silencieuse. Le médecin mit du temps à se remettre de la perte de sa promise et d’une grande partie de ses amis. Tandis qu’il vaquait à ses occupations, il lui arrivait fréquemment de se poster devant la fenêtre et de regarder au loin, les yeux dans le vague.

Unith était très triste de sa mauvaise fortune, et tâchait de l’aider au mieux, à défaut d’oser le consoler. Tous les ouvrages de magie, tous les instruments occultes avaient été enfermés dans les sous-sols du château, sous bonne garde, afin qu’ils ne puissent plus être utilisés.
Gaïus pleura silencieusement sur les précieux objets ou ouvrages qu’il avait mis plusieurs années à réunir. Il dût promettre solennellement devant la cour de ne plus user de magie. La mort dans l’âme, il dénonça certains magiciens pour en sauver d’autres. C’est à ce prix qu’il fût épargné et put rester à sa place.

Une chape de plomb s’était étendue sur tout le royaume. Les gens devenaient méfiants et soupçonneux. Mieux valait ne pas provoquer de conflit avec quiconque au risque de se voir accuser d’usage de magie sur simple dénonciation. Peu importe que le fait soit avéré, il fallait éradiquer la magie. Ceux qui n’avaient que l’air de magiciens allaient sans doute le devenir un jour ou l’autre. Il ne fallait pas courir le risque. L’hospitalité légendaire de Camelot ne fût plus qu’un lointain souvenir durant plusieurs années.


Chapitre 2 : le maître des dragons

Un jour, Uther eut vent de l’existence d’un dernier dragon, qui se terrait dans les Montagnes Blanches. Il envoya plusieurs patrouilles qui se firent toutes également décimer.

Le roi convoqua Gaïus.

« -Est-ce qu’il est vrai qu’il existe encore des maîtres des dragons ? A quoi servent-ils ? »
Gaïus choisit soigneusement ses mots, de manière à ne mettre personne en danger.
« - Les maîtres des dragons étaient capable de leur parler et de les maintenir sous leur contrôle. Je ne saurais dire s’il en existe encore. »
Uther le regarda fixement.
« - Vous en savez plus que vous ne le dites, Gaïus, j’en suis convaincu. Parlez sans crainte, je vous prie. »
Gaïus soupira.
« - Il est possible qu’il existe encore des maîtres des dragons, Sire. »
« - En connaissez-vous ? »
Le médecin baissa la tête sans répondre.
« - Allons Gaïus, je souhaite simplement recevoir un maître des dragons afin qu’il fasse venir à moi le dernier dragon qui se terre dans les Montagnes Blanches. »
« - Si je puis me permettre, Majesté, les maîtres des dragons leur sont très attachés. Je doute qu’un seul d’entre eux accepte de vous amener le dernier dragon pour l’éliminer. »
Uther eût un rire grave.
« - Qui vous parle de l’éliminer ? Je veux simplement le faire venir. Arrangez-vous pour amener à Camelot un de ces maîtres des dragons, en l’assurant qu’il ne risque rien. »

C’est ainsi que Gaïus donna – avec beaucoup d’appréhension – le nom d’un seigneur des dragons de sa connaissance. Balinor se cachait quelque part dans la forêt d’Ascétir.

Une patrouille partit à sa recherche.

Gaïus était très inquiet de savoir ce qu’Uther pouvait réserver à Balinor. Il s’en ouvrit à Unith, qui était désormais sa seule confidente.
« - Ma chère, je suis bien inquiet pour mon ami Balinor, Qui sait ce qu’Uther projette de lui faire ? »
Unith tenta au mieux de le rassurer.
« - Une fois que Balinor sera là, vous pourrez veiller discrètement sur lui. »
Gaïus sourit.
« - Heureusement que tu es là, Unith. Tu as toujours le mot qu’il faut pour réconforter. Merci. »

Elle n’osait dire à Gaïus le fond de sa pensée. Son dévouement n’était pas totalement désintéressé, et elle en avait un peu honte. Depuis le temps qu’elle travaillait avec le médecin, Unith s’était décidée à devenir médecin elle-même.
En ces temps troublés, les habitudes des gens avaient changé. Son père ne songeait plus avec autant d’empressement à lui trouver un bon mari et à la voir emprunter le chemin séculaire des bonnes épouses. Il avait vu des amis très proches emportés dans la folie meurtrière de la Grande Purge et il s’en trouvait fort déstabilisé. Certes, il était d’accord avec le point de vue d’Uther : la magie donnait des privilèges honteux à ceux qui la pratiquaient, et elle était dangereuse. De plus, les sorciers n’hésitaient pas à l’utiliser pour leur profit au détriment des autres. Mais à ses yeux, rien de justifiait la violence déployée par Uther. Elle choquait cet homme attaché à la vie pacifique et ouverte sur le monde de la cité.


Un jour enfin, la patrouille reparut, escortant Balinor. Unith se trouvait vers le puits, non loin de la porte des remparts. Son regard fut immédiatement attiré par cet homme grand et fort, doté d’une prestance presque magnétique. Il la regarda également, et lui sourit.

Vite, Unith courut informer Gaïus de l’arrivée de son ami. Sans tarder, il se rendit à la salle du trône où Balinor devait être présenté au roi.

La salle était comble. Tout ce que le royaume comptait de notables et de personnages importants étaient présents. Le maître des dragons se tenait droit et fier devant le roi. Il pratiquait la magie, et risquait donc une mort violente. Unith, qui avait suivi Gaïus, admirait cet aplomb.
Unther était en train d’expliquer à Balinor la raison se sa présence à Camelot.
« - Balinor, vous n’avez rien à craindre de moi. Je souhaite faire la paix avec le dernier dragon et pour cela il faut que vous l’ameniez jusqu’ici. »
Un murmure s’éleva dans la salle. Faire la paix avec le dernier dragon ? Cela n’était pas conforme à la politique qu’Uther menait depuis presque deux ans.
Unith fût également surprise par les mots du roi, mais sa nature confiante en l’humanité lui laissa penser qu’Uther regrettait peut-être ses tueries et qu’il voulait faire amende honorable.
Gaïus, plus au courant du caractère du roi, pensa que son discours relevait d’un stratagème quelconque pour endormir la vigilance de Balinor.


Ce dernier se présenta, plus tard, à la porte du laboratoire du médecin. Ce fût Unith qui lui ouvrit.
« - Oui ? »
Balinor lui tendit une marguerite.
« - Bonjour belle Dame. Il me semble vous avoir aperçue près de l’enceinte du palais… d’ailleurs j’en suis sûr : personne ne pourrait oublier une telle beauté. »
Unith, peu habituée à ce genre de cour ouverte, rougit et balbutia :
« - Gaïus n’est pas ici… il fait sa tournée du matin. Il reviendra pour le repas de midi. »
Balinor sembla satisfait.
« - Ce n’est pas un problème, je vais l’attendre. »
D’autorité, il entra et s’assit à table.
Unith le fixait intensément, comme absorbée par son magnétisme. Soudain, elle pensa à ses bonnes manières.
« - Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? Ou à manger ? Le voyage vous a sans doute fatigué. »
Balinor eut à nouveau ce large sourire franc et amical.
« - Tout va bien, belle Dame. Je suis habitué à vivre à la dure. Je vous en prie, continuez vos tâches habituelles sans vous soucier de moi. »

Après un instant d’hésitation, Unith se remit à son travail. Il fallait ranger les derniers ouvrages que Gaïus avait consultés et laissés en vrac sur la table, et dresser la liste des ingrédients qui manquaient à sa pharmacopée d’urgence. D’abord mal à l’aise en sentant que le maître des observait attentivement chacun de ses gestes, elle finit par oublier sa présence pour se concentrer sur son travail. Une erreur dans le classement des ingrédients était vite arrivée, et les conséquences pouvaient être désastreuses. Gaïus se fiait à leur place dans l’étagère, et non à leur étiquette.

De temps à autre, elle observait Balinor du coin de l’œil. Il ne la quittait pas d’une seconde, semblant apprécier de la voir évoluer devant lui. Caché depuis longtemps dans la forêt, il ne devait pas avoir vu grand monde. C’est du moins ce que pensa Unith face à son intérêt manifeste pour elle.

Finalement, peu avant midi, Gaïus rentra de sa tournée de visites pour le repas. Il fût heureux de trouver son ami et lui donna une longue accolade.
« - Balinor, mon ami ! Comment vas-tu ? »
« - Je vais bien Gaïus, merci. Et toi ? Tu as de grandes responsabilités ici, à ce que j’ai pu comprendre. »
« - Ma foi, c’est vrai, et ce n’est pas toujours facile. »
Le visage de Gaïus s’assombrit tandis qu’il prenait place en face de Balinor. Ce dernier répondit :
« - Je sais que ton attitude a été critiquée parmi la population des sorciers mais je sais aussi que tu en as sauvé plus d’un. Je comprends et je t’approuve. »
Ils devisèrent quelques instants de gens de leur connaissance qu’ils avaient en commun.
Unith se rendit aux cuisines pour chercher le repas pour eux trois. Elle disposa le tout sur la table et prit place sur l’unique tabouret restant. Il était, par un hasard douteux, aux côtés de Balinor.
Le repas se déroula tranquillement. Unith parlait peu, répondant simplement aux questions que Gaïus lui posait. Elle était très concentrée sur son assiette.

Etre assise tout près de Balinor la mettait dans un profond malaise. Quelque chose d’électrisant se passait entre eux, dont elle n’aurait su expliquer la teneur. Balinor et elle ensemble découlaient d’une telle évidence qu’Unith se rendit compte que ce devait être cela, l’amour dont parlaient les bardes et les troubadours. Elle se sentait littéralement foudroyée sur place.
Le maître des dragons, lui, semblait aussi à l’aise qu’à l’accoutumée et Unith songea qu’il en fallait sans doute beaucoup plus qu’une simple jeune fille pour désarçonner un homme tel que celui-là.

Une fois son repas terminé, Gaïus enjoignit Balinor à la prudence.
« - Je trouve vraiment étonnant qu’Uther veuille faire la paix avec le Grand Dragon. Et pour être totalement sincère avec toi, je doute de la véracité de ce qu’il dit. »
Balinor mangeait tranquillement le contenu de sa troisième assiette. D’abord, il rit.
« - Uther te ferait pendre haut et court pour un discours pareil ! »
Puis il réfléchit un instant et répondit :
« - Il a peut-être changé. Ces choses-là arrivent. »
Unith ne put qu’aller dans son sens. Mais Gaïus restait campé sur ses positions.
« - Uther a été profondément blessée par la trahison de Nimue. Je doute qu’il efface sa profonde rancœur contre la magie aussi simplement que cela. J’ai peur de ce qu’il pourrait faire, je l’avoue. »
Balinor rit encore de son ami, l’accusant d’être un invariable pessimiste.

Le repas prit fin et Balinor se prépara à accomplir sa tâche. Gaïus et Unith le suivirent, l’un toujours plus sombre et l’autre toujours plus fascinée.

Une foule compacte avait envahi la place, avertie de l’imminence de l’appel du Grand Dragon, le dernier de son espèce. Mi-curieux, mi-effrayés, les badauds tendaient le cou pour mieux voir. Ils étaient tenus à distance respectable par un barrage de chevaliers. Uther regardait la scène depuis le balcon, accompagné d’Arthur, son fils de bientôt deux ans, et sa gouvernante.

Balinor se tenait au centre de la place. Il regarda en direction d’Unith et lui sourit. Puis il sembla se concentrer.
Levant la tête, il prononça des paroles incompréhensibles d’une voix forte.
« - Le langage des dragons » expliqua Gaïus à voix basse.
Plusieurs minutes s’écoulèrent, sans que rien ne se passe. Gaïus pensait, soulagé, que le dragon ne viendrait pas. Unith se demandait, inquiète, si Balinor avait raté quelque chose.

Soudain, on entendit un bruit d’air, une sorte de flap-flap-flap qui se rapprocha. Pourtant encore loin, on pouvait distinguer une silhouette ailée qui fonçait droit vers le palais. Elle se posa bien vite sur la place. Le grand dragon avait peine à tenir dans un espace bien restreint pour une créature de sa taille. Les habitants de la cité reculèrent, pris de peur. Uther ne cilla pas, mais son visage se contracta. Unith ne bougea pas, pleine de confiance pour Balinor.

Le dragon s’inclina dans une profonde révérence, que Balinor lui rendit.

Pour Unith, absorbée dans la contemplation du maître des dragons, la suite demeura floue.

Il y eu un mouvement parmi les chevaliers, et on entendit un bruit métallique de chaîne. En moins de temps qu’il n’en fallu pour le dire, le grand dragon aux yeux jaunes était attaché.

Dans un mouvement brusque, il tenta de se libérer. Il regarda le maître des dragons d’un air d’incompréhension. Ce dernier se retournait vers le roi pour comprendre ce qui se passait.

Le dragon fût traîné par toute la garde dans les tréfonds du palais. La foule se rapprocha. Balinor apostropha le roi, la voix pleine de colère :
« - Que venez-vous de faire ? Vous m’aviez dit que vous vouliez faire la paix avec Kilgharrah! »
Uther eut un rire sinistre.
« - Vous êtes bien naïf, mon cher Balinor. Merci pour votre aide. Le Grand Dragon va rester enfermé sous les fondations du château et ainsi servir d’exemple à tous ceux qui useront de magie. Je suis suffisamment puissant pour museler la source de la magie elle-même. Qu’on se le dise ! »
Il marqua une pause et harangua la foule d’une voix forte.
« - La magie est bannie de Camelot, et elle est punie de mort ! Que chacun le tienne pour une certitude! »
Les pires craintes de Gaïus se confirmaient. Unith resta figée, trop horrifiée pour réagir.
Uther dit encore, désignant Balinor de son doigt vengeur :
« - Qu’on se saisisse de ce sorcier ! Il sera exécuté à l’aube ! »

Il fallut plusieurs gardes pour maintenir Balinor. Ils le traînèrent jusqu’aux cachots. La foule hurlait des imprécations haineuses. Gaïus tira Unith par le bras.
« - Rentrons ma chère, il ne sert à rien de rester ici. »

Rentrés au laboratoire, Gaïus regarda longuement sa protégée.
« - Excuse l’indiscrétion de ma question, mais… tu l’aimes, n’est-ce pas ? »
Unith, la gorge serrée par l’émotion, ne put que répondre en hochant affirmativement la tête.
« - Je vais tâcher de faire évader Balinor. Mais toi, je veux que tu ne tentes rien d’imbécile. Tu ne dois pas chercher à le voir, tu m’entends ? »
Elle hocha encore la tête affirmativement, trop bouleversée pour songer à se rebeller.

Le soir venu, sur le chemin de la maison de ses parents, Unith réfléchissait à la manière avec laquelle elle pourrait aider à sauver Balinor. Sur la place, des soldats dressaient déjà la potence pour le maître des dragons. Des larmes coulèrent sur les joues d’Unith. Il fallait absolument qu’elle revoie Balinor. Il fallait qu’il sache qu’elle l’aimait.

Lorsqu’elle passa le seuil de la maison, une agitation inusitée accueillit Unith. Son père, visibelement ému, la prit dans ses bras.
« - Mon enfant, tu es là ! »
Il la regarda droit dans les yeux.
« - Travailler avec Gaïus devient vraiment trop dangereux. Vivre ici également, d’ailleurs. Un serviteur t’attend derrière la maison. Tu vas partir pour Ealdor, où la maison d’un de mes paysans est libre depuis quelque temps. Tu vas y vivre cachée jusqu’à ce que les choses se calment ici. »
Son père avait parlé d’une voix douce et tranquille, mais son regard indiquait qu’il ne supporterait aucune contradiction.
Vite, il fallait gagner du temps.
« - Père, permettez-moi de faire mes adieux à Gaïus, il a tant fait pour moi. Ensuite, je partirais sans discuter. »
Le père sembla hésiter, puis accorda cette dernière requête à sa fille.

Unith se rendit immédiatement chez Gaïus, avant que son père ne change d’avis.

Elle le trouva en train de se préparer pour la nuit.
« - Unith ? Que fais-tu ici à cette heure ? »
« - Gaïus, c’est terrible, mon père veut m’envoyer à Ealdor afin que je demeure loin de l’agitation qui trouble Camelot. »
Le médecin réfléchit.
« - Je crois qu’il a raison, Unith. Mieux vaux pour une jeune fille se trouver loin des troubles politiques actuels. »
« - Mais Gaïus… »
« - Je sais, ma chère. Je vais aller contre ce que je t’ai dit et te faire conduire vers Balinor, même si je suis certain qu’il ne sortira rien de bon d’une telle entrevue. Je le fais au nom de l’amour que je porte à Alice, que je ne reverrais probablement jamais. Je vais te faire porter le repas pour le prisonnier, en guise de prétexte. »
Unith sourit, éperdue, et serra dans ses mains celles de Gaïus.
« - Merci infiniment Gaïus. Pour tout. Ce que j’ai appris… »
Gaïus lui rendit son sourire et leva la main pour la faire taire.
« - Les remerciements seront pour une autre fois, ma chère. Il nous faut faire vite. »

C’est munie d’un bout de pain sec et d’un gobelet d’eau qu’Unith se rendit dans les cachots. L’endroit était sombre, suintait l’humidité et la moisissure. Elle se présenta aux gardes, qui la laissèrent passer.

Balinor était assis dans sa cellule, à même le sol. Il semblait ruminer de sombres pensées.
L’émotion d’Unith était telle qu’elle ne parvint pas à l’appeler par son prénom. Elle cogna l’assiette contre les barreaux. Un garde lui ouvrit, et la laissa entrer.
Balinor leva ses beaux yeux bruns. Il eut ce même sourire qu’il réservait toujours à Unith.
« - Bonsoir belle Dame. Drôle d’endroit pour une entrevue galante… »
Unith se jeta à ses pieds, éperdue.
« - Balinor, je suis si désolée pour vous ! Mon père m’envoie loin de Camelot, à Ealdor, pour me tenir en sécurité loin des troubles… et pourtant, il faut que je vous dise… »
Le maître des dragons posa un doigt sur la bouche d’Unith.
« - Je sais, ma belle Dame. Les dés sont jetés, nous verrons bien ce qu’il adviendra de nous. Merci pour votre visite... et votre festin ! »
Il se pencha, et l’embrassa.

Unith ne savait quoi faire pour aider. Il fallait sortir Balinor de ce cachot. Elle s’en ouvrit à Gaïus.
« - Je vais essayer de le faire échapper, mais je ne te promets rien. Va à Ealdor, comme il est prévu, et si je parviens à sauver Balinor, je te l’enverrais. D’accord ? »
Unith acquiesça, promit de donner des nouvelles à Gaïus et partit pour Ealdor le cœur lourd, selon le vœu de son père.


Belthane  (15.12.2014 à 17:20)

Chapitre 3 : une nouvelle vie

Unith arriva sur les terres d’Ealdor le soir suivant. Il faisait froid, et la pauvre masure que son père lui offrait comme gîte était glacée, vide depuis trop longtemps.
D’abord donc, Unith fit du feu, avec du bois mort qui était entreposé sur le bord de la maison.
Le serviteur qui l’accompagnait disposa sur la table des vivres et de l’argent pour quelques jours. Ensuite, ce serait à elle de se débrouiller, si son père ne l’avait encore faite revenir à Camelot.

Elle ne put fermer l’œil de la nuit, pensant à Balinor qui vivait peut-être sa dernière nuit, si Gaïus n’avait pu lui venir en aide.
Plutôt que de rester couchée à penser, elle préféra s’activer pour s’occuper l’esprit.
D’abord, elle fit le tour de la pauvre maison qui n’avait que le rez-de-chaussée. On entrait tout de suite dans une vaste pièce meublée d’un coffre, d’une grande table, de quatre tabourets et d’une cheminée. A côté de la cheminée, sur un plan de travail en pierre et quelques planches en bois fixées au mur, plusieurs ustensiles de cuisine.
A gauche, des paravents en noisetier derrière lesquels on trouvait deux couchettes faites de paille et de draps salis par les crottes de rats. Unith ne put s’empêcher de sourire avec tendresse à l’évocation des rats. Chez Gaïus, elle en avait chassé bon nombre… l’auraient-il suivi jusqu’ici ?

Devant la maison, on trouvait une sorte de petite cour munie d’une fontaine. Une étable à droite, où le serviteur lui laissa un cheval et deux vaches qu’on avait achetées en chemin. Il y avait aussi du fourrage pour quelques temps.

Derrière la maison, il y avait un jardin potager qui n’en avait que le nom. Des herbes poussaient ici et là dans un joyeux désordre. Il faudrait songer à arranger tout cela si elle voulait pouvoir planter quelques légumes.

Pour ne pas déranger le voisinage, elle fit la poussière, passa le balais très doucement, et récura ce qu’il était possible sans le faire à grande eau. Au matin, les habitants du village furent surpris de trouver la vieille ferme habitée, par une jeune femme seule, de surcroît.

Bien vite, les habitants d’Ealdor virent lui rendre visite, à tour de rôle, sous des prétextes divers. Autant pour se présenter que pour voir qui était « la nouvelle ». Elle se montra aimable, et fit savoir qu’elle avait des connaissances en médecine, si cela pouvait être utile. On lui demanda bien évidemment ce qu’elle faisait là, toute seule. Elle omit volontairement de mentionner qui était son père et elle expliqua simplement qu’elle venait de Camelot et qu’en ses temps troublés ses parents avaient voulu la mettre à l’abri dans cette maison qui appartenait à un ami de leur connaissance.
Les gens furent méfiants mais aimables, et sachant que dans les petits villages on ne subsiste que par l’effort commun, ils lui amenèrent qui un sac de farine, qui des œufs, qui quelques pièces d’étoffe pour se coudre des vêtements.

Une dizaine de jours passa ainsi. Unith était rude au travail, arrangeant, réparant la maison, remettant en état le jardin, plantant, bêchant… les villageois étaient admiratifs. Bien vite, ses connaissances de médecine furent mises à contribution pour un vieux paysan qui s’était blessé et donc la plaie ne parvenait pas à cicatriser. Unith la nettoya, la désinfecta et réalisa un bandage dont Gaïus aurait été fier. Elle revint ainsi tous les jours jusqu’à ce que la plaie soit pratiquement cicatrisée. L’histoire fit le tour du village et Unith apparut comme une bienfaitrice.

Ce soir-là, elle était très fatiguée. La journée s’était passée à replanter des légumes au jardin. Elle mangea une soupe avec un peu de pain, puis elle se changea pour se mettre au lit.

Alors que ses paupières se fermaient et que le sommeil arrivait, elle entendit un cliquetis sur le volet de la fenêtre derrière la maison. Immédiatement, elle se leva, prise de panique. Etais-ce son père qui la faisait chercher ? Si tel était le cas, le serviteur aurait frappé à la porte d’entrée, non derrière comme un voleur.

Elle s’arma d’une grosse poêle, et attendit derrière le volet. A nouveau, le cliquetis. Avec sa poêle dans une main, elle ouvrit la fenêtre puis le volet de l’autre. Prudemment, elle glissa sa tête au-dehors. Personne…

Unith ouvrit la porte qui menait au jardin et, en chemise de nuit, elle sortit munie de sa lanterne. Comme elle tournait le dos à la maison, deux grandes mains froides vinrent se poser sur ses yeux. Elle aurait hurlé si elle n’avait reconnu ces mains entre toutes. Ces mains qui, il y a quelques jours, avaient serré les siennes et entouré son visage comme un rempart contre la violence d’Uther.
« - Balinor ! » s’écria-t-elle.
Les mains retombèrent et Unith se retourna. Le maître des dragons se tenait effectivement devant elle, dans l’ombre. Elle posa la lanterne au sol et se jeta dans ses bras.
« - Balinor… j’ai bien cru ne jamais te revoir ! »
Des larmes coulaient sur ses joues, mouillant la chemise du maître des dragons.
« - Belle Dame ! Est-ce qu’on peut entrer dans ta maison ? J’ai froid et je boirais bien quelque chose de chaud. »
Elle rit doucement au milieu de ses larmes qu’elle essuya d’un revers de manche.
« - Oh pardon… oui bien sûr ! Entre… »
Balinor entra à sa suite dans l’humble masure. Il tira un tabouret près du feu et frotta ses mains l’une contre l’autre. Unith le raviva car il s’éteignait et mit la marmite pleine d’eau au-dessus.

Elle vit son profil à la lumière du feu. Il était sale, décoiffé, mal rasé. Elle posa une tasse de tisane et un bol de soupe qu’elle avait mise à réchauffer devant son visiteur, sur un tabouret. Elle s’assit à côté de lui. Balinor qui mangeait de bon appétit.
Longtemps, elle resta à le regarder. Par deux fois elle lui apporta du pain, et il prit quatre bols de soupe. Une fois son repas terminé, il dit :
« - Je ne suis pas trop repoussant, belle Dame ? C’est que ces derniers jours, je n’ai pas eu le temps de penser à ma toilette… »
Il jeta sur lui-même un regard dégoûté.
Unith n’avait pas ce sentiment. L’homme qu’elle aimait était là, devant elle. Vivant. Fort. Beau. Il aurait pu être couvert de bave de crapaud ou de pustules, elle l’aurait trouvé formidable quand même. Elle répondit avec douceur :
« - C’est normal d’être dans ton état quand on a beaucoup voyagé. Attends, je vais aller te chercher quelque chose. »
Du vaste coffre, elle sortit des vêtements d’homme que le paysan qui était parti avait laissé là. Il y avait deux chemises, un pantalon, et des vêtements pour la nuit. Unith les avait lavés, à tout hasard.
Balinor passa les vêtements de nuit et la regarda. Ils étaient trop courts de plusieurs centimètres en bas et le découvraient jusqu’au milieu de l’avant-bras. Ils ne purent s’empêcher de rire devant un tel accoutrement.

Finalement, Unith se coucha dans son lit et Balinor dans l’autre couchette. Ils restèrent ainsi un long moment, les yeux ouverts dans la nuit. Puis Unith murmura :
« - Comme je suis heureuse que tu sois là. »
« - Gaïus m’a aidé à m’échapper, comme il l’avait promis. Je lui dois une fière chandelle. Depuis, j’ai marché en semant les patrouille qu’Uther a lancé à ma recherche. Une fois que j’ai été certain qu’elles m’avaient perdu, je suis venu ici. Nous sommes sur les terres de Cendred, ils ne devraient pas pousser leurs investigations jusqu’ici. Ce serait synonyme de guerre entre les deux royaumes. »
« - Tu vas rester avec moi alors ? »
« - Je pense que oui. »
Unith sourit. Balinor bailla et s’endormit.

La vie à deux commença. Les habitants du village ne parurent pas surpris du nouvel arrivant, imaginant sans doute que la jolie Unith devait avoir un promis quelque part, et qu’il était venu la rejoindre. Il était aimable et avait toujours le mot pour rire. Sur eux aussi, son magnétisme agissait.

Personne ne savait que Balinor était seigneur des dragons. Personne d’ailleurs ne songea à lui demander ce qu’il faisait. Il était assez habile dans le travail du bois et il effectuait de petites tâches par-ci, par-là, quand il ne s’occupait pas des deux vaches d’Unith et de son jardin. Il fallait aussi aller ramasser du bois pour alimenter le feu, et il s’en chargeait. Souvent, il partageait ce qu’il ramenait avec les autres villageois moins bien lotis que lui et Unith. Il n’aimait pas chasser, sans doute parce qu’il avait trop de respect pour toutes les créatures vivantes. Sa compagne ne se plaignait pas de cela, et aimait lorsqu’il lui rapportait des champignons. Elle avait appris à reconnaître les bons des mauvais avec Gaïus. Balinor aussi les connaissait, et il était rare qu’il se trompât.

C’est ainsi qu’ils vécurent, paisiblement, durant une longue année. Balinor était si apprécié dans le village qu’il présida plusieurs fois au conseil, ce qui était une marque de respect des habitants. On confiait rarement cette tâche à une personne qui n’était pas née à Ealdor.

Au bout de cette année, Balinor se résolut à demander à Unith de l’épouser. La menace d’Uther semblait loin et il jugea que ce n’était plus dangereux pour elle d’être sa femme. Elle accepta, folle de joie.
Immédiatement, elle fit apporter une missive à ses parents. Bien vite, le coursier revint avec la réponse.
Malheureusement, ses sentiments joyeux n’étaient pas partagés par ses parents. La lettre était très brève et très sèche. Son père disait qu’elle regretterait tôt ou tard de marier un homme qui n’était pas noble. Si cela arrivait, elle ne pourrait envisager de recevoir un quelconque soutien de sa famille. Ses noces ne pouvaient signifier autre chose qu’une cassure définitive de leurs liens.
La tristesse d’Unith fût infinie. Elle regretta que le souci des convenances prenne le pas sur l’amour que lui portait son père. Sa mère n’avait rien eu à y redire, sans doute. Elle avait obéi au chef de famille, comme son devoir d’épouse le lui commandait.

Le hasard voulut qu’en même temps que cette terrible lettre, elle en reçoive une autre de Gaïus. Il se disait heureux de son mariage prochain avec Balinor et lui recommandait la plus grande prudence quand à sa véritable identité. Il s’excusait par ailleurs de ne pouvoir être présent aux noces : il avait trop peur d’être suivi ou qu’on suspecta le but de son voyage. Uther n’avait pas desserré son étroite surveillance, plus encore depuis que Balinor s’était enfui. Gaïus se devait de rester irréprochable s’il voulait demeurer à la cour.
Unith lui répondit immédiatement pour l’assurer de toute sa compréhension et le remercier encore de toute l’aide qu’il lui avait apporté.
Elle n’écrivit pas à ses parents. Il lui semblait que tous les mots étaient dérisoires. Ils ne voulaient plus d’elle, et elle allait fonder une nouvelle famille avec Balinor. Il était peut-être temps de rompre les liens du passé et de s’offrir toute entière à sa nouvelle liberté.

Unith fût une mariée resplendissante. La fête dura trois jours dans le village, et tout le monde était heureux de l’union de deux personnalités aussi attachantes et précieuses pour la communauté.


Les feuilles brunirent et tombèrent des arbres. Puis le froid s’insinua sous les vêtements de lin. Cela ne pouvait dire qu’une chose : l’hiver arrivait. Il fallait s’y préparer.

Balinor partit donc en forêt pour chercher du bois.


Chapitre 4 : fuir ou mourir

Il arrivait souvent à Balinor de bivouaquer dans la forêt lorsqu’il partait chercher de grosses quantités de bois. Ainsi, le premier soir où il ne regagna pas la maison n’inquiéta pas Unith outre mesure.

Le second soir sans nouvelles était déjà plus inhabituel.

C’est durant la nuit qu’elle entendit à nouveau ce petit bruit contre le volet derrière la maison, comme lors de l’arrivée de Balinor. Elle ne dormait pas, rongée par l’inquiétude. Unith mis un châle et sortit, munie de sa lanterne.

Balinor était là, méchamment blessé au bras. Elle voulut le faire entrer tout déchirant la manche de sa chemise pour mieux examiner la plaie. Il la repoussa et éteignit sa lanterne.
« - Unith, tu ne comprends pas… les soldats d’Uther m’ont retrouvé. »
Elle le regarda, incrédule, comme s’il lui parlait d’une quelconque bête chimérique.
« - Mais comment est-ce possible ? Voilà bientôt deux ans que tu as fui et qu’ils ne t’ont pas retrouvé… pourquoi maintenant ? »
« - Je ne saurais le dire, Unith. Mais je suis sûr d’une chose : maintenant qu’ils m’ont retrouvé, ils vont me traquer sans relâche. »
Les larmes coulaient sur les joues de son épouse.
« - Ne peux-tu pas te cacher et leur faire perdre ta trace, comme lorsque tu es venu ? Nous sommes sur les terres de Cendred, ils ne peuvent pas venir ici sans provoquer de conflit, c’est toi qui me l’a dit ! »
« - Je sais ce que je t’ai dit, mais les faits sont là. Il n’y a pas de doute possible. Oui, je peux me cacher, bien sûr. Mais je ne veux pas te mettre en danger. Je vais partir plus loin vers le nord, plus au centre des terres de Cenred… mais je ne sais pas quand je pourrais revenir. »
Unith s’agrippait au bras de Balinor de toutes ses forces. Il se dégagea encore une fois.
« - Mon cher amour, ce n’est que provisoire. Je vais revenir, mais il faut me laisser le temps de me faire oublier. Quelle importance une séparation temporaire, même longue, pourrait avoir en regard de ce que nous avons déjà dû traverser ? Ce n’est que partie remise pour notre vie de famille. Je te le promets. »
Le maître des dragons embrassa longuement son épouse et s’en alla, sans plus se retourner. Unith resta longtemps immobile dans le potager, sans lumière, serrant contre elle son châle, cadeau de mariage de Balinor.


Le lendemain, Unith dût admettre que Balinor avait raison. Les chevaliers de Camelot, reconnaissables entre tous à leur cape rouge frappé du dragon d’or, fouillèrent toutes les maisons, l’une après l’autre, éventrant les matelas de paille, vidant coffres, retournant le foin des mangeoires.

Suivant le chemin principal du village, ils frappèrent finalement à la porte d’Unith. Après le départ de Balinor, elle avait pris soin d’enterrer toutes ses affaires dans le potager, au petit matin, afin que personne ne les trouve.
En voyant les soldats retourner ses maigres affaires, une fureur inusitée chez elle monta dans tout son être, enflamma sa poitrine, fit sourdre ses tempes jusqu’à la rendre folle. Puis soudain, ce fut le trou noir.


Lorsqu’elle se réveilla, Unith se trouvait chez sa voisine Violette. Elle se sentait terriblement nauséeuse. Violette était assise près d’elle, reprisant une chemise. Lorsqu’elle se rendit compte qu’elle était réveillée, elle s’approcha et lui parla très doucement.
« - Bonjour Unith. Je suis bien contente de te voir ouvrir les yeux, tu nous as fait une sacrée peur ! Voilà deux jours que tu fais la marmotte !»
Elle déglutit avec peine.
« - Et Balinor ? »
« - Personne ne l’a retrouvé. Nous avons fait des recherches mais nous avons été retardés à cause des chevaliers de Camelot qui cherchaient un sorcier. Il aurait pu être caché chez nous, paraît-il. »
Unith rassembla ses souvenirs épars. La visite de Balinor dans la nuit, puis les soldats dans sa maison, puis… plus rien. Violette reprit :
« - Ils sont repartis, une fois qu’ils ont eu tout cassé ! Chez toi aussi ! On t’as retrouvée seule, inconsciente, sur le sol de ta cuisine. Evidemment, ils n’ont rien trouvé, comme nous nous sommes évertués à le leur dire. Un sorcier, ici ! Nous l’aurions quand même remarqué, non ? »
Unith eut un faible sourire. Elle essaya de se lever. Sa voisine la fit recoucher.
« - Ne bouge pas ! Comme tu ne reprenais pas connaissance, nous avons fait venir le guérisseur du village voisin. Il n’est pas aussi bon que toi… » elle cligna de l’œil. «… mais il s’est quand même rendu compte que tu es enceinte ! D’où ton malaise, sans doute. C’est Balinor qui va être content ! »
Unith sourit à nouveau. Non pas comme une marque de contentement mais plutôt comme un rictus de survie.
Elle… enceinte… de Balinor ! Allait-il revenir ? Comment le prévenir ?

Unith demeura encore quelques jours chez Violette, qui était bien contente d’héberger sa gentille voisine. Elle la distrayait de son babillage incessant qui avait le mérite de l’empêcher de penser.

Le mari de Violette s’occupa de sa maison, ainsi elle la trouva impeccable lorsqu’elle rentra. Les animaux avaient été nourris et sa table était garnie d’une pleine casserole de soupe et de deux miches de pain frais. L’homme fût vaguement mal à l’aise devant elle lorsqu’il la reconduisit devant la port. Il dit maladroitement :
« - Voilà, on aura au moins pris soin de toi pendant l’absence de Balinor. On va poursuivre les recherches, ne t’inquiète pas. On va finir par le retrouver. »
Unith sourit à nouveau, de son sourire - rictus de survie. Enfin, le mari de Violette s’en alla.

La jeune femme entra, s’assit sur son lit et resta immobile de longues minutes. Soudain, ses épaules tremblèrent et elle pleura tout son saoul. Comme sa tristesse lui faisait mal à chaque larme qui sortait de ses yeux ! A nouveau, sa tête était douloureuse. Elle se sentait démunie et sans forces.
Il fallait pourtant tenir, jouer son rôle, protéger le souvenir de Balinor en vue de son éventuel retour.

De plus, lorsqu’elle s’était mariée, son père avait été très clair : si son mariage tournait mal, il ne faudrait pas espérer de lui une aide quelle qu’elle soit. Leurs liens avaient été rompus. Unith se retrouvait seule, sans personne à qui se confier. Elle songea un instant à écrire à Gaïus, mais lui avouer l’échec de son mariage lui faisait trop mal. Et puis qu’aurait-il pu dire de plus ? Il n’y avait plus rien à dire. Il fallait donc garder le silence.

La nuit vint.

Puis le matin, qui la trouva toujours assise sur son lit, les yeux secs d’avoir trop pleuré et la bouche sèche et craquelée.

Le soleil éblouissant de l’hiver vint la frapper en plein visage. Elle cligna des yeux.

D’un mouvement lent, Unith se leva, tira de la fontaine une grande bassine d’eau. Elle lava son visage à l’eau claire et glacée, puis entoura ses cheveux du fichu qu’elle portait lors de travaux difficiles.

Désormais, elle ne pourrait plus se payer le luxe de pleurer ou de se décourager. Dans son ventre, un petit être qui allait avoir doublement besoin d’elle. Car Balinor, elle le sentait, ne reviendrait jamais.

* * *

Unith vécut sa grossesse comme une longue traversée du désert. Puis Merlin vint au monde, et sa vie s'en trouva joyeusement transformée.


Belthane  (17.12.2014 à 14:08)

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choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

CastleBeck, Avant-hier à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

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