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Série : Castle
Création : 31.03.2013 à 17h43
Auteur : balvert
Statut : Terminée
« Quand quelques mots suffisent à changer le cours d'une vie... A insérer dans la saison 5 » balvert
Cette fanfic compte déjà 6 paragraphes
Chapitre 1 :
Bip…Bip…Bip…
Il ouvre lentement un œil, puis l’autre. Il lui faut quelques secondes pour que sa vision redevienne nette. Il tente de se frotter les yeux mais ne peut bouger son bras droit. Il se penche : il est enfermé dans un plâtre. C’est alors qu’il prend conscience du lieu où il se trouve : l’hôpital. Il tente de se souvenir comment il est arrivé là mais n’y parvient pas. C’est le trou noir. C’est à peine s’il se souvient qui il est : Richard Castle. Il tourne alors lentement la tête vers la chaise à côté de lui. Il sourit en la voyant. Elle est endormie. Il ne veut pas la réveiller, mais c’est ce moment que le médecin choisit pour faire irruption dans la pièce :
« Oh Monsieur Castle, je vois que vous êtes réveillé ! Je suis le Dr Mitchel, c’est moi qui m’occupe de vous. Comment vous sentez-vous ?
- J’ai un peu mal au bras mais ça va. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Vous ne vous souvenez pas ?
- Non…
- Vous avez eu un accident de voiture.
- Oh Richard, tu es réveillé, fait une petite voix encore un peu endormie à côté de lui.
- Mère, sourit-il, désolé de t’avoir réveillée.
- Ce n’est rien. Bonjour Docteur, fait-elle prenant conscience de sa présence.
- Bonjour Madame Rodgers. Je venais voir comment allait votre fils. Je vais lui faire quelques examens, mais je pense qu’il pourra bientôt sortir.
- Et pour ma mémoire ?, interroge Castle.
- Ne vous inquiétez pas, ça doit être dû au choc, tout devrait rapidement vous revenir. Mais je vais quand même vous faire passer un scanner pour être sûr que vous n’avez pas de lésions cérébrales.
- Merci docteur, répondent en cœur mère et fils. Puis Castle se tourne vers sa mère :
- Où est Alexis ?
- En cours, il est 15 heures Richard ! Dès qu’on a su ce qui était arrivé on a accouru à l’hôpital, tu sortais tout juste du bloc, ils ont dû t’opérer le bras, tu avais une double fracture radio-ulnaire. Le médecin nous a dit qu’avec l’anesthésie tu ne te réveillerais pas avant quelques heures, alors je suis restée là et ai dit à Alexis de repartir en cours. Elle ne voulait pas, mais je n’avais pas envie qu’elle passe sa journée dans un hôpital !
- Désolé de vous avoir fait peur…
- Tu n’y es pour rien… Tu ne te souviens pas de ce qui s’est passé ?
- Non…
- Ne t’en fais pas, le médecin était plutôt confiant sur ce point, ça va te revenir. Bon je vais te laisser te reposer. Et rassurer Alexis ! On repassera tout à l’heure !
- Merci mère, à tout à l’heure. Au fait, où est Kate ?
- Repose-toi bien ! », s’empressa-t-elle de répondre avant de disparaître derrière la porte.
Castle fronça les sourcils. Il ne parvenait pas à comprendre la réaction de sa mère… Puis soudain son cœur se serra : pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé !!
Chapitre 2 :
« Papa, tu vas bien ! », s’écria Alexis en se jetant dans ses bras. Son père venait d’avoir l’autorisation de son médecin pour rentrer chez lui, alors il rassemblait ses quelques affaires.
« Hey Pumpkin, oui ne t’inquiètes pas, juste une fracture. Et je vais garder ce joli plâtre pendant trois semaines. Tu pourras me faire des petits dessins si tu veux, ajoute-t-il dans un grand sourire.
- Papa, t’as quel âge ! » gronde gentiment la jeune rousse, levant les yeux au ciel.
Il ne put s’empêcher de penser à Kate… Où était-elle ? Il se gifla intérieurement : vu l’heure, elle devait sûrement être au poste et ne pouvait pas venir ! Il sourit. Il passerait au 12th après avoir déposé ses affaires chez lui. Il avait tellement envie de la voir, de la serrer dans ses bras, de sentir son doux parfum de cerises, de se perdre dans son regard émeraude, et de s’abandonner sur ses lèvres, comme il en avait le droit depuis bientôt six mois maintenant !
« Papa, tu es prêt, on y va ? » Il sursauta et revint à la réalité. Il ramassa son sac, en profita pour déposer un baiser dans les cheveux de sa fille et la suivit jusqu’au fauteuil roulant qu’une infirmière venait d’apporter. « C’est la procédure » lui avait-elle dit devant son air surpris. Il n’en reste pas moins qu’il ne comprenait pas pourquoi il devait s’assoir dans ce truc alors qu’il avait juste un bras dans le plâtre… Mais il s’exécuta. Il avait envie de vite sortir de là et de retrouver le lieutenant de son cœur. Il ouvrit la porte du taxi que Martha, qui était arrivée entre temps, avait appelé, laissa monter les deux rousses et s’installa à son tour…
*Flash back*
La radio diffusait un de ses morceaux préférés. Il chantait à tue tête des paroles qu’il connaissait par cœur. Tout était beau, le ciel azur s’étendant au-delà des buildings d’acier, surplombants une ville « fourmilière » comme il aimait l’appeler, où s’activaient des milliers de gens, se rendant tantôt à leur travail, tantôt récupérer leur enfant à la crèche, tantôt rejoindre la femme qu’ils aimaient… Comme lui ! Aujourd’hui ça faisait six mois jour pour jour qu’elle était venue chez lui, trempée jusqu’au os, et qu’elle s’était enfin abandonnée à ses sentiments. Six mois jour pour jour de pur bonheur. Chaque matin, lorsqu’il se réveillait près d’elle encore endormie, il lui fallait quelques minutes pour réaliser que ce n’était pas un rêve. Chaque jour, ses sentiments se renforçaient d’avantage et cette certitude qu’elle était la femme de sa vie se confirmait un peu plus. Et chaque nuit qu’ils partageaient, il croyait ne jamais en sortir vivant, tant il pensait qu’elle le ferait mourir de plaisir. Il était tellement absorbé par ses pensées qu’il vit à peine le feu passer au rouge. Il était tellement absorbé par ses pensées qu’il vit à peine la voiture grise sur sa droite qui ne l’avait pas vue non plus. Il était tellement absorbé par ses pensées qu’il n’eut pas le temps de donner le coup de volant nécessaire pour l’éviter. Le choc fut assez violent. Sa chanson venait de s’achever dans un dernier souffle. Il entendit des cris, puis des sirènes, puis plus rien…
*Fin du Flash back*
Le taxi lui réclamant sa course le sortit de ses rêveries. Il se souvenait à présent. Il soupira de soulagement en pensant que Kate n’était pas dans la voiture à ce moment là. Mais où était-elle et pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas encore vue ! Martha le tira de ses pensées :
« Richard tu viens ?
- Euh… Oui mère, répondit Castle, s’apercevant qu’il était planté au milieu du trottoir.
- Tu vas bien ?
- Oui, je viens juste de me souvenir de l’accident.
- Oh, c’est une bonne nouvelle, ça prouve que tu n’as vraiment aucun dommage au cerveau. Mais monte avant d’attraper la grippe ! »
Il sourit, attrapa son sac, salua le portier et grimpa jusqu’au loft. Mais au bout d’une heure à tourner en rond dans son bureau, il n’en put plus et se décida à aller la voir. Il lança un rapide « je vais faire un tour » et quitta le loft avant que sa mère et sa fille puissent esquisser le moindre mouvement.
Quelques minutes plus tard il était dans l’ascenseur, dernier obstacle le séparant de sa belle. Il espérait qu’elle ne soit pas sur le terrain, il avait tellement besoin de la voir ! La porte s’ouvrit et il la vit. Elle était assise en face du tableau blanc, recouvert des éléments d’une nouvelle enquête. Il s’approcha lentement mais avant de l’atteindre il heurta Esposito et renversa son café. Attirée par le bruit elle se retourna.
« Désolé Espo, s’excusa Castle, puis se tournant vers Kate, bonsoir Lieutenant, vous allez bien ?». Il lui fit son plus beau sourire et plongea son regard dans celui de sa partenaire. Mais à sa surprise celle-ci détourna le regard et répliqua :
« Je suis désolée Monsieur, mais j’ai du travail. Karpowski, tu peux prendre sa déposition ou le raccompagner s’il te plait.
- Mais enfin Kate à quoi tu joues ? répondit Castle sous le choc. C’est moi, Rick Castle ! Puis devant le manque de réaction de la jeune femme il se tourna vers Ryan et Esposito : eh, Ryan, Espo, c’est moi ! »
Mais il ne put rien rajouter, Karpowski l’entraînant vers l’ascenseur afin de l’éloigner le plus rapidement possible.
Chapitre 3
Beckett entendit le bip caractéristique de l’ascenseur se refermant, et se concentra à nouveau vers le tableau.
« Yo Beckett, ça va ?, s’enquit Esposito.
- Oui » répondit-elle. Puis elle pensa « de toute façon, je n’ai pas le choix… » en lançant un regard noir en direction de Gates, qui avait observé la scène depuis son bureau.
« Bon récapitulons ce qu’on a sur l’Eventreur, ordonna Beckett, fixant le tableau à nouveau.
- 7 victimes en 7 semaines, des femmes, la trentaine, taille moyenne, brune aux yeux clairs, exerçant en général des métiers de pouvoir.
- Toujours le même mode opératoire, ajouta Ryan, consultant ses notes qu’il commençait à connaître par cœur. Il semble qu’il les rencontre dans ce bar, le « Pegu club » au cœur de Soho, un lieu assez huppé. Il les raccompagne chez elles, les drogues puis les violes et leur laisse ce dessin sur le ventre, un trèfle à 4 feuilles, inscrit par une lame très tranchante, peut-être un scalpel de chirurgien.
- La mort provient d’une administration d’une forte dose de buprénorphine associée à des benzodiazépines, qui provoque un arrêt respiratoire, grâce à une injection dans la carotide après le viol, complète Esposito.
- Notre tueur doit s’y connaître un peu en médecine pour être aussi précis à chaque fois. Et les voisins des victimes ça a donné quoi ?
- Toujours la même histoire, ils ont vu un homme monter, soutenant la jeune femme qui semblait alcoolisée, mais il avait une capuche lui recouvrant la tête ce qui les a empêché de voir son visage.
- Et la scène de crime est toujours identique : la victime est retrouvée dans la chambre, allongée nue dans son lit, les bras le long du corps, les yeux fermés, ajouta Ryan.
- Je descends voir Lanie, elle aura peut-être eu un peu plus de chance avec la dernière victime et trouvé de quoi confondre cette pourriture !"
Quelque minutes plus tard elle se trouvait à la morgue attendant que sa meilleure amie lui annonce de bonnes nouvelles. Malheureusement ce ne fut pas le cas:
"Salut Lanie, dis-moi qu'il a fait une erreur cette fois.
- Désolée ma chérie, mais il est vraiment très prudent... Tous les ongles ont de nouveau été arrachés, il doit sûrement utiliser un préservatif, et être imberbe car je n'ai rien trouvé permettant d'extraire de l'ADN. Et les vêtements de la victime...
- Sont introuvables et probablement en train de brûler dans un container à quelques blocs de la scène de crime, ajouta Kate agacée.
- Tu vas bien? demanda Lanie en fronçant les sourcils.
- Oui, et voyant son amie non convaincue, il nous mène en bateau, on n'a aucune piste solide, je n'aime pas ça !"
Lanie allait répliquer lorsque le téléphone de son amie sonna:
"Beckett...Oui... D'accord agent Shaw j'arrive". Elle raccrocha, remercia son amie et s'empressa de remonter au poste.
Chapitre 4:
Une semaine. Une semaine qu'il était passé au poste. Une semaine qu'elle avait eu cette réaction incompréhensible. Une semaine qu'il ne sortait plus de son bureau. Une semaine qu'il passait ses journées à boire.
Quand il a entendu ses mots, il a été comme foudroyé sur place, incapable du moindre mouvement, KO comme un boxeur après une ultime droite dans le visage, perdant tout contact avec la réalité, l'espace et le temps, espérant juste se réveiller et oublier ce cauchemar.
Karpowski avait réussit à la traîner jusqu'à la sortie non sans mal et avait été obligée d'appeler un taxi. Il était incapable d'esquisser le moindre mouvement seul. Il avait donné machinalement son adresse au chauffeur, plus par réflexe que par conscience de ce qu'il faisait. Lorsqu'il s'était arrêté, il avait sorti des billets de sa poche, sans faire attention au montant et avait rejoint le loft sans répondre au chauffeur qui tenait à lui rendre sa monnaie. Il avait à peine salué le portier et avait ouvert la porte d'un loft vide. Martha et Alexis étaient sorties. Il s'enferma dans son bureau.
Ça faisait une semaine maintenant qu'il y était. Martha et Alexis avaient beau le supplier de sortir rien n'y faisait. Il était toujours autant sonné et ses mots résonnaient dans sa tête : "Je suis désolée Monsieur, mais j'ai du travail"...
Il ne sortait que la nuit lorsque le loft était silencieux afin d'assouvir "ses besoins naturels". Il trouvait toujours une assiette dans le réfrigérateur, mais y touchait rarement. Il n'avait pas envie de manger. Il n'avait plus envie de grand chose de toute façon. Il alla dans la salle de bain où il prit plusieurs boîtes de médicaments au hasard, alla chercher 2 nouvelles bouteilles de whisky mais abandonna l'idée de prendre un nouveau verre, les trois derniers ayant finis en milles morceaux contre le mur de son bureau. Il s'enferma une nouvelle fois, bu une gorgée et se prit la tête entre les mains. Pourquoi? Il avait envie de hurler mais aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. Il avait envie de pleurer mais les larmes refusaient de couler. Pourquoi? Était-ce possible qu'elle ne le connaisse vraiment pas? Était-ce possible qu'elle ne soit que le fruit de son imagination? Il regarda son ordinateur où le dernier chapitre de l’histoire de Nikki Heat attendait patiemment qu’on daigne l’achever. Et si son cerveau lui jouait des tours ? Mais il secoua la tête. Certains souvenirs étaient tellement forts qu’il était impossible de les avoir inventés. Il ne pouvait pas avoir inventé son parfum si envoûtant, sa peau si douce, son corps épousant si parfaitement le sien, les sentiments qu’il voyait dans ses yeux même s’il elle ne lui avait jamais dit les trois petits mots… Et puis toutes ces enquêtes, toutes les fois où ils avaient failli mourir ensemble. Il ne pouvait pas avoir inventé tout ça ! Mais qu’avait-il fait pour mériter ça ??
Il se leva, et avança vers la fenêtre, un peu étourdi. Il regarda la ville, mais ses yeux ne voyaient qu’elle. Il ne parvenait pas à ne plus penser à elle. Il se retourna et vit la boîte de médicaments.
Après tout, si elle ne voulait plus faire partie de sa vie, à quoi bon continuer ?
Il bu une nouvelle gorgée de whisky et attrapa les cachets.
Chapitre 5 :
Il bu une nouvelle gorgée de whisky et regarda les cachets…
Puis il pensa à Alexis et à sa mère… Il ne pouvait pas leur faire ça ! Mais la douleur était tellement grande, et l’alcool l’inhibant quelque peu, il ne parvenait plus à être rationnel. Il voulait en finir, c’était tellement plus facile que de devoir affronter à nouveau son regard… Il bu une nouvelle gorgée pour se donner du courage et attrapa une poignée de cachets.
Il entendit à peine la porte du bureau s’ouvrir, il entendit à peine les pas précipités dans sa direction, il entendit à peine cette voix hurler :
« Non Rick, ne fais pas ça !!! Je t’en supplie pose ça tout de suite !
- Kate ? »
Il venait de relever la tête en sentant cette main se poser sur son bras pour l’empêcher d’avaler le poison. Il resta un moment sans rien faire, il ne comprenait pas. Etait-ce réel où une hallucination due aux litres d’alcool absorbés ?
« Rick, pose ça.
- Kate ? répéta Castle, en lâchant les cachets qui se répandirent sur le sol. Puis il ajouta froidement : Tu me reconnais maintenant ?
- Rick, je suis vraiment désolée, je vais tout t’expliquer. Après avoir jeté un coup d’œil dans la pièce, jonchée de cadavres de bouteilles, son cœur se serra et elle ajouta : Mais seulement une fois que tu seras dessoûlé ! Viens te coucher maintenant ».
Elle le prit par le bras et le conduisit dans leur chambre. Il se laissa faire, encore un peu sous le choc. Il était complètement perdu. Elle le déshabilla, puis l’installa confortablement dans le lit. Elle vint s’installer à côté de lui, prenant soin de ne pas le réveiller. L’alcool et les émotions de la journée l’avaient rapidement terrassé. Elle fut surprise mais néanmoins aux anges lorsqu’elle sentit un bras l’enserrer. Elle se blottit contre lui : peut-être que tout n’était pas gâché finalement…
Le soleil lui chatouillant le visage le réveilla vers neuf heures le lendemain matin. Il étendit le bras : personne. Il avait dû rêver… Il s’étira, se prit la tête entre les mains (boire autant n’était vraiment pas une bonne idée), alla dans la salle de bain se passer de l’eau sur le visage et prendre un cachet d’aspirine. Il allait se renfermer dans son bureau quand il entendit du bruit dans la cuisine. Il s’approcha. Elle était bien là, il n’avait pas rêvé ! Il l’observa, s’activant à préparer des pancakes et du café. Elle avait l’air préoccupée. Elle était tellement belle. Mais son cœur se serra en repensant à ce qu’il s’était passé au commissariat. Il voulait entendre ses explications, même s’il ne savait pas encore à quoi s’attendre… Il s’approcha d’avantage et la salua.
« Hey, bien dormi ? » demanda-t-elle en le voyant. Il lui répondit en hochant la tête. Elle grimaça, la partie était loin d’être gagnée. Elle décida de ne pas attendre plus longtemps. Elle lui devait des explications.
« Je t’ai fait du café et des pancakes, il faut que tu manges, apparemment ce n’est pas le cas depuis plusieurs jours. Puis, devant son manque de réponses, elle ajouta : Assis-toi, je vais t’expliquer. Mais promets-moi de m’écouter jusqu’au bout. »
Il leva enfin les yeux vers elle et acquiesça. Ce qu’il vit dans son regard émeraude le troubla : elle semblait tellement triste, honteuse et perdue… Il s’installa dans le canapé, et attendit.
Elle prit place à ses côtés, mais à une distance raisonnable, ne sachant pas encore comment il allait réagir. Puis elle prit la parole :
« Bon, souffla-t-elle pour se donner du courage. Tu te souviens la semaine dernière le rendez-vous qu’on avait pour nos six mois (il hocha la tête). Bien, alors je t’ai attendu un long moment, et ne te voyant pas arriver, j’ai pensé qu’il s’était passé quelque chose. Alors que j’essayais pour la nième fois de te joindre, ta mère m’a appelée pour m’annoncer que tu avais eu un accident de voiture. Je me suis précipitée vers l’hôpital. Elle avait beau me répéter que tu n’avais que le bras de cassé, je ne pouvais m’empêcher d’être morte de peur. Quand je suis arrivée tu étais encore au bloc, alors j’ai attendu que tu reviennes puis je suis restée avec toi lorsqu’ils t’ont ramenés dans ta chambre. Je voulais être là quand tu te réveillerais mais j’ai eu l’appel que je redoutais tant : Gates m’ordonnais de venir au 12th pour débuter la mission… »
Il la regarda sans comprendre. Mais il se souvint de sa promesse et la laissa continuer.
Il y a deux semaines, alors qu’il était resté au loft pour écrire, Gates l’avait convoquée dans son bureau. Un sérial killer sévissait et terrorisait tout New York. Le maire avait voulu que ce soit son équipe qui s’en occupe. Peu de temps après ils avaient découvert comment l’Eventreur, comme ils l’avaient surnommé à cause du dessin qu’il laissait sur ses victimes, repéraient ses victimes. Gates demanda alors à Beckett de participer à une mission sous couverture, mais… Kate souffla une nouvelle fois :
« Tu ne devais absolument pas être au courant. Elle savait pour nous deux et elle savait que tu n’accepterais jamais que je serve de proie pour un tueur et violeur en série…
- Et elle avait raison ! s’emporta Castle.
- Laisse-moi finir s’il te plaît », le calma Kate.
Evidemment, elle avait refusé. Elle ne voulait pas lui mentir. Seulement Gates ne lui laissa pas le choix. Les ordres venaient d’en haut. Alors Kate lui avait annoncé qu’elle démissionnait. Mais Gates refusa, et ajouta que la mission était d’ordre de sécurité nationale, et qu’elle avait plutôt intérêt à se plier aux ordres si elle voulait continuer à travailler avec Castle.
Ce dernier frémit : mais quel chantage odieux !
L’équipe avait enquêté en cachette. Kate voulait en finir au plus vite, elle ne supportait pas devoir lui cacher des choses. Lorsqu’il avait eu son accident, les derniers éléments de l’enquête se mettaient en place, c’était le moment idéal pour mettre en application ce qu’ils préparaient depuis plusieurs jours. Seulement Kate voulait rester auprès de son homme. Et si ça devait lui coûter sa carrière, tant pis. Après le coup de fil de Gates, elle s’était donc rendue au 12th avec l’intention de dire qu’elle abandonnait tout. Là l’attendaient l’Agent Shaw qui l’aidait sur l’enquête mais également un homme en costume qu’elle ne connaissait pas. Il lui avait donné l’ordre de sortir Castle de sa vie pour le bien de l’enquête, par n’importe quel moyen.
Chapitre 6 :
« Mais comment as-tu pu accepter ça !!! s’emporta Castle
- Je n’avais pas le choix !! » répondit Kate en se levant d’un bond. Puis elle prit sa tête entre ses mains :
« Si je refusais, cette pourriture fermait le 12th et retirait le badge à tous les lieutenants y travaillant.
- Il n’en n’a pas le droit.
- Apparemment si, il fait partie du Gouvernement et fait ce qu’il veut… »
Castle commençait à comprendre, mais il ne parvenait toujours pas à se calmer.
Martha l’avait appelée après son départ de l’hôpital pour lui annoncer le réveil de Castle et ses troubles de la mémoire. Elle en avait parlé à Gates. Normalement il devait rester chez lui suffisamment longtemps pour terminer la mission et Martha avait promis de le retenir le plus longtemps possible. Elle n’aurait donc pas besoin de le quitter pour l’enquête. Elle en était soulagée… Mais elle fut pétrifiée lorsque l’homme au costard avait ajouté : « Monsieur Castle semble perdre la mémoire. Si jamais il a la mauvaise idée de passer au 12th, vous devrez faire comme si vous ne le connaissiez pas ».
Cet ordre avait foudroyé toutes les personnes sur place. Ils avaient dévisagés l’homme dans un mélange de colère et de dégoût. Ils ne pouvaient pas faire ça à leur ami, leur partenaire, leur amant… Mais l’homme les menaça une nouvelle fois. Elle avait dû appeler Martha pour la prévenir. Elle était partie dans une colère noire, mais s’était calmée en comprenant qu’elle n’avait pas le choix et que ça lui coûtait autant qu’à Beckett...
Kate avait préféré se concentrer sur l’enquête pour en finir au plus vite. Normalement Martha devait tout faire pour empêcher Castle de venir, elle n’aurait pas à lui mentir.
« Mais tu aurais dû t’en douter que je voudrais te voir !
- Je savais que tu viendrais... Mais j’espérais que je serais déjà partie dans ce bar et qu’on aurait coincé ce salaud ! Quand je t’ai vue arriver, j’ai senti toutes mes forces m’abandonner. Heureusement que tu as croisé les gars avant, sinon je me serais sûrement jetée dans tes bras et aurais condamné tout le 12th. Si tu savais comme je me suis détestée en prononçant ses mots ! Quand j’ai vu toute la peine et l’incompréhension dans ton regard, je m’en suis tellement voulu !! »
Elle éclata en sanglots. Toute la tension accumulée ces derniers jours venait de retomber. Il entoura ses épaules de son bras valide et la serra contre lui:
« Chut, c’est fini maintenant, chut... fit Castle tentant de la réconforter.
- Je suis désolée, je suis tellement désolée… Je ne voulais pas… Je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner… Je… »
Il l’embrassa pour l’empêcher de continuer. Il lui en voulait encore un peu pour l’avoir fait souffrir de la sorte, mais jamais il n’aurait pu imaginer qu’elle avait souffert autant que lui, et peut-être même plus. Il se jura que si jamais il croisait la route de l’homme au costard, tout homme puissant qu’il était, il aurait affaire à lui. Elle lui rendit son baiser, qui devient vite passionné, chacun cherchant à évacuer le trop plein de sentiments de ces derniers jours, et étant tellement heureux de retrouver l’autre. Ils se séparèrent lorsque l’air leur manqua. Il jouait avec une de ses mèches de cheveux, elle lui caressait le visage. Elle sourit pour la première fois depuis le début de cette mission.
« Et vous l’avez attrapé au moins ? demanda Castle dans un sourire pour essayer de détendre l’atmosphère.
- Oui, répondit-elle en riant. Il a marché à fond dans le piège, et à l’heure qu’il est il pourrit en prison ! »
Elle plongea dans le regard azur de l’homme de sa vie, et essaya de déchiffrer ses émotions. Elle pouvait y lire de la colère, mais elle n’était plus dirigée contre elle. Elle y voyait du soulagement, mais également tout l’amour qu’il lui portait.
« Si tu savais comme j’ai eu peur de te perdre Rick ! » Puis après quelques secondes elle ajouta : « Je t’aime tellement ! ». Il l’embrassa encore plus passionnément que la première fois. Il était le plus heureux des hommes : elle lui avait enfin dit les trois petits mots qu’il attendait !
« Moi aussi je t’aime Kate, et je n’ai pas envie de te perdre.
- Ne t’inquiètes pas, ça n’arrivera plus. Je reste avec toi maintenant ! Always ! »
FIN
