HypnoFanfics

Vengeance d’outre-tombe

Série : Castle
Création : 14.04.2013 à 18h47
Auteur : nanienoc 
Statut : Terminée

« 8 AUTEURS, UNE FIC:Un prisonnier et un témoin meurent au 12th, Castle ressent un sentiment étrange, qu’il ne peut définir. Ou quand le passé revient vous hanter et fait resurgir de mauvais souvenirs. » nanienoc 

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Chapitre 1: Un mort encombrant
Auteur : Madur


Commissariat
Jeudi 19H15

Il faisait semblant de jouer à Angry Bird sur son iPhone depuis le départ de Ryan et Esposito, il y avait plus d'une heure. En réalité, il ne cessait de jeter des coups d'œil à la dérobée à sa muse, rédigeant son rapport, des rides de concentration sur son front soulignant l'effort qu'elle fournissait. Il devait se faire violence pour ne pas se jeter sur elle et l'embrasser fougueusement, tellement il la trouvait sexy. Il regarda sa montre, et avisant l'heure, il décida qu'il était grand temps pour eux de rentrer au loft.

- Kate? 
- Mmm? 
- Kate! 
- Quoi Castle, qu'est-ce qu'il y a encore? Fit-elle agressive.
- Il est temps d'arrêter là pour aujourd'hui. Tu es fatiguée, tu as besoin de faire retomber la pression. 
- Castle! Sa voix sonnait comme un avertissement.
- Tu sais pertinemment que j'ai raison. L'enquête est bouclée, le coupable sous les verrous. Il n'ira nulle part, le rapport peut attendre demain. Ce n'est pas parce que tu auras pris quelques heures de repos, bien méritées soit dit en passant, que tout d'un coup la face du monde va changer. Tu as le droit de faire une pause, ce n'est pas faire preuve d'un manque de respect envers la victime, tu as fait tout ce que tu pouvais pour elle, tu as coincé son meurtrier. 

Beckett braqua ses yeux vers lui en poussant un soupir de lassitude. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle était si épuisée, mais le regard plein d'inquiétude que posait sur elle son compagnon lui rappela qu'elle travaillait non-stop depuis la veille au soir. Elle n'avait pas dormi et avait à peine pris le temps d'avaler un sandwich à midi, son seul repas depuis une éternité et elle s'était enfilée une quantité inimaginable de café. Tout à coup, elle se rendit compte que lasse comme elle l'était, elle s'en était encore prise à lui, alors qu'il cherchait seulement à prendre soin d'elle. Un autre soupir lui échappa, décidément, ça devenait une mauvaise habitude de le rembarrer. Parfois, elle aurait aimé qu'il se rebelle au lieu d'encaisser sans broncher. En fait, si elle réfléchissait bien, il ne s'était défendu qu'en deux occasions seulement, deux instants qu'elle aurait préféré oublier, deux disputes dans lesquelles elle aurait pu le perdre pour toujours. Se rappeler de ces deux moments, la veille de la mort de Montgomery et la veille de sa première confrontation avec Maddox sur le toit de l'immeuble lui fit monter les larmes aux yeux et elle réalisa que c'était en fait les seules fois où il s'était vraiment ouvert à elle, le reste du temps il se tenait en retrait, se focalisant sur elle. Meredith avait raison, il ne se livrait pas, il restait dans l'ombre, ce qui était paradoxal pour un homme qui était en permanence sous la lumière des projecteurs. Elle poussa un autre soupir, de frustration ce coup-ci.

- Excuse-moi, je ne voulais pas être désagréable. 
- Je sais, tu es juste crevée. 

Elle lui sourit tendrement, il lui pardonnait, encore. L'espace d'une seconde elle se demanda ce qu'elle avait fait pour mériter un homme comme lui. Il ne lui laissa pas le temps de repartir dans des réflexions plus profondes.

- Je te propose de venir au loft. Je te préparerai un bon bain moussant, et pendant que tu te relaxeras, je cuisinerai notre dîner. 
- Mmm. Ton programme est très tentant, fit-elle avec un immense sourire.

Il lui rendit son sourire au centuple et ses yeux dégageaient tellement d'amour qu'elle fut prise d'un désir irrépressible de l'embrasser, mais elle dû se contrôler, pas question de ça au poste.

- Le temps de mettre un peu d'ordre sur mon bureau et d'éteindre mon ordinateur, et nous pourrons y aller. Céda-t-elle enfin.
- Prends ton temps, je reste là, je ne bouge pas. Répondit-il en posant furtivement sa main sur la sienne, en une caresse apaisante.

Mon dieu qu'elle aimait cet homme! Elle se dépêcha, et moins d'une minute plus tard, elle se leva et enfila sa veste. Castle se leva à son tour et rangea son téléphone.

Pendant qu'ils se dirigeaient vers l'ascenseur, ils croisèrent un agent qui arrivait en courant. Beckett s'arrêta et se retourna pour le suivre du regard. En le voyant se précipiter vers le bureau de Gates, elle fronça les sourcils, puis un souffle chaud sur sa nuque la déconcentra. Elle se retourna et croisa les beaux yeux bleus de son amant, et elle oublia tout pour s'y noyer dedans. Elle reprit sa marche, l'effleurant au passage. Ils frissonnèrent violement tous les deux à ce léger contact.

- Dépêchons-nous Castle, avant que Gates nous colle sur un autre cas. Fit-elle, soudain prise d'un sentiment d'urgence qu'elle ne comprenait pas.
- Oh! Lieutenant chercheriez-vous à échapper au boulot? 
- Quoi? Je ne vois pas ce que ça a de si surprenant. 
- Qui êtes-vous, qu'avez-vous fait de Kate Beckett? Répondit-il, malicieux.
- Castle, active au lieu de dire n'importe quoi! 

Elle accéléra et il consentit à lui emboîter le pas. L'ascenseur arriva enfin et elle le poussa à l'intérieur à peine les portes ouvertes. Elle s'y engouffrait à son tour quand une voix la stoppa.

- Beckett! 

Gates, évidement.

- Je t'avais dit de te dépêcher, siffla-t-elle à Castle, en lui jetant un regard noir.

Elle se retourna lentement, figeant une expression neutre sur son visage. Elle retint les portes de l'ascenseur d'une main.

- Chef? 
- Avec moi, se contenta-t-elle de répondre. Elle bifurqua et se dirigea vers les cellules de détention provisoire.

Énervée et frustrée, Beckett n'eut d'autre choix que de la suivre. Non sans avoir attrapé Castle par la manche de sa veste pour l'obliger à l'accompagner. Après tout, c'était de sa faute si Gates avait réussi à les arrêter avant qu'ils n'aient le temps de partir, donc pas question qu'il se défile. Si elle était obligée de rester, alors lui aussi.

Arrivés aux cellules, ils virent deux officiers en faction devant l'une d'elle. En se rapprochant, ils aperçurent une équipe de secours qui rangeait son matériel. Plus loin, allongé sur le sol, se trouvait le corps d'un afro-américain d'une quarantaine d'année, d'environ un mètre quatre-vingt-dix.

- Qu'est-ce que… Commença Beckett, avant d'être interrompue.
- Salut vous deux, Chef, salua Lanie. Voilà qui est nouveau, fit-elle. D'habitude c'est nous qui allons voir les corps, pas le contraire. 

Castle sourit, ce qui lui valut un regard assassin de Gates qui amusa Beckett, qui eut toutes les peines du monde à rester impassible.

- Alors Docteur Parish, s'impatienta Gates tandis que Lanie examinait le corps en silence.
- Tu peux nous éclairer sur les causes de la mort? Questionna Beckett.
- Non. 
- Comment ça non? 
- Je ne vois pour le moment aucune cause apparente. Pas de marques de lutte, ni d'une quelconque piqûre, et aucunes traces d'étouffement ou de strangulation. Je ne saurai ce qui l'a tué qu'après l'avoir autopsié. 

Deux brancardiers s'avancèrent dès que la légiste s'éloigna du corps. Ils le mirent sur une civière et l'accompagnèrent à la morgue, dans le bâtiment voisin.

- Beckett, je vous charge d'éclaircir tout ça. Je pense qu'il est inutile de vous rappeler l'effet qu'un homme mort dans une de nos cellules peut avoir. Défense absolue de dire quoi que ce soit, il est impératif que la presse reste à l'écart, rien ne doit sortir d'ici. C'est clair? Fit-elle en braquant son regard sur Castle, comme si elle le soupçonnait d'avoir déjà twitté l'information.

L'écrivain leva les mains vers elle en signe d'apaisement.

- Compris Chef, répondit Beckett. Toutefois, ça pourrait se révéler délicat. 
- Peu importe, vous avez carte blanche Lieutenant. 

Sur ce, elle s'en alla, laissant Beckett et Castle avec les trois agents en uniforme.


nanienoc  (14.04.2013 à 18:48)

Chapitre 2: Une victime célèbre
Auteur : judy1

- « Super ! » Ironisa Beckett. « Puisque j’ai carte blanche, est-ce que je peux vraiment rentrer chez moi, prendre un bon bain et dormir jusqu’à la semaine prochaine ? »
- « J’aurais dû marcher plus vite… Je sais… Je vais aller voir Gates et lui dire… »
- « Lui dire que ta petite amie est debout et en service depuis 48 heures ? Wah super, comme ça je me retrouverai au chômage… »
- « Remarque, tu auras tout le temps de dormir ! » Répondit-il avec malice.

Beckett le foudroya du regard et préféra ne pas répondre et se concentrer sur l’affaire qui débutait.

- « Je vais aller voir sur les rapports qui était de garde cet après-midi et visionner les vidéos de surveillance. Tu m’accompagnes ou tu préfères rester ici à faire le pitre ? »

Castle suivit Beckett jusqu’au bureau des surveillants et demanda à l’un des officiers présent le nom de l’agent chargé d’assurer la surveillance des cellules.

- « C’était Marc…Marc Klimp qui était de garde, il est là-bas avec Bill. Ce sont eux qui ont découvert le corps. » Fit l’homme en uniforme.
- « Merci. » Répondit poliment Kate en faisant signe à Castle de la suivre.
- « Marc Klimp ? » Demanda Beckett pour aborder l’officier en question.
- « Beckett ? C’est ça ? Tout le monde vous connait ici. Je suppose que vous voulez savoir ce que j’ai vu. »

Beckett esquissa un léger sourire. Et oui, interroger l’un de ses collègues avait au moins l’avantage de ne pas devoir expliquer toute la procédure. Kate et Rick s’assirent en face de lui.

- « Le problème, c’est que justement, je n’ai pas vu grand-chose. Beckett et Castle le fixèrent, incrédules. Je venais juste d’arriver dans le bureau après ma petite ronde de contrôle. Bill n’était là que depuis quelques secondes lui aussi. On discutait tranquillement, je lui racontais les derniers exploits du type qui est dans la cellule 1, c’est un mec qui vient régulièrement faire un petit tour en cellules quand il abuse un peu de l’héro… Enfin bref, on discutait et je ne sais pas pourquoi mon regard a été attiré par le moniteur de surveillance. Et là, le type s’est écroulé. Il n’y avait personne d’autre près de lui, aucun coup de feu, aucun bruit. Juste lui assit tranquillement et puis pof, il s’écroule… On s’est précipité pour aller voir, mais c’était trop tard le type était mort. »

Beckett se retourna vers l’autre officier, mais il n’avait rien de plus à ajouter. Blanc comme un linge, il avait bien du mal à reprendre ses esprits.

- « Vous pourriez me faire parvenir les vidéos de surveillance ainsi que le rapport d’arrestation de cet homme ? J’aurais aussi besoin de ses effets personnels ? » Fit-elle tout simplement.
- « Je m’en occupe. » Répondit Bill dans un sursaut d’énergie. Il devait être bien content d’avoir enfin quelque chose à faire pour se rendre utile.

Beckett et Castle retournèrent à leur bureau. Kate eut le temps d’avertir Ryan et Esposito en leur racontant ce qu’ils savaient avant que Bill ne revienne leur apporter tout ce que Beckett avait demandé.
Grâce aux papiers d’identité, ils apprirent que l’homme était né à New-York en 1968 et qu’apparemment il n’avait jamais vraiment quitté la ville.

- « Et pourquoi a-t-il été arrêté ce brave homme ? » Demanda Castle alors que les inspecteurs fouillaient déjà dans les rapports et les effets personnels.
- « Conduite dangereuse en état d’ivresse. » Répondit Ryan.
- « Charles Daniels a été arrêté aujourd’hui même, à 14 heures 35. » Compléta Beckett.

A la lecture du nom de la victime, Beckett vit Castle sursauter et s’asseoir, le regard inquiet.

- « Tout va bien Castle ? Tu le connaissais ? » Demanda la jeune femme en se voulant rassurante. Il avait vraiment l’air troublé.
- « Je ne sais pas trop. » Fit-il en essayant de dissimuler son malaise. « Ce nom me dit quelque chose, c’est tout. »
- « Mais tout le monde le connait. » Fit remarquer Esposito. « Enfin, si on s’intéresse un peu au sport. » Rectifia-t-il en voyant le regard perplexe de Beckett. « Ce type est un ancien champion de Hockey. Et d’après cette carte, il est toujours dans le circuit : il serait le coach des Rangers ! »
- « Dis donc bro, j’avais presque oublié que tu connaissais du beau monde toi ? » S’amusa Ryan avec humour.
- « Bon les garçons, le quart d’heure ‘page sportive’ est fini… On a du boulot, il reste encore ces vidéos à visionner. » Fit Kate un peu sèchement pour les rappeler à l’ordre.
- « Comme vous avez encore beaucoup de travail et qu’il se fait tard, je vous propose d’aller vous chercher à dîner… Pendant que vous commencer, sans moi ! » Proposa Castle.

Les trois inspecteurs se regardèrent, se demandant ce que ces explications vaseuses pouvaient bien dissimuler, mais se disant que Castle devait juste être un petit peu sous le choc, ils acceptèrent sa proposition avec plaisir.

Mais c’était bien plus qu’un état de choc, le nom de la victime avait fait naitre en lui un sentiment étrange, un malaise dont il ne parvenait pas à trouver la raison. Il s’était proposé pour aller chercher de quoi manger car il avait envie de se retrouver seul, de pouvoir s’asseoir et de se laisser aller à ses souvenirs sans avoir à se justifier. Cependant il avait beau fouiller dans sa mémoire il ne comprenait pas d’où venait cette sensation étrange qui ne lui disait rien de bon. La seule chose dont il était certain, c’est que ça n’avait rien avoir avec le hockey.
Rick se releva du banc sur lequel il s’était assis, regarda tout autour de lui, comme s’il venait de se réveiller sans trop savoir où il était. Il fit quelques pas et commanda plusieurs hot-dog au vendeur au coin de la rue.

Il retrouva les autres dans la salle de réunion et s’installa avec eux pour terminer de regarder l’enregistrement. On y voyait le gardien faire ses rondes, les détenus discutant tranquillement entre eux, et pour ce qui était de la victime, il était effectivement assis essayant probablement de se rappeler ce qu’il faisait là et comment il avait bien pu y arriver.

Ils regardèrent plusieurs heures d’enregistrement et rien, absolument rien de suspect : aucune visite inattendue, aucune personne qui n’aurait pas dû se trouver là, aucun échange houleux entres les détenus. Personne ne s’était approché de Charles Daniels en fait. Rien de bizarre, mis à part le fait qu’il s’écroule sans raison, et aucune nouvelle piste à exploiter.

Il était tard, ils avaient regardé les vidéos mais ne trouvant aucune piste exploitable, Beckett décida de renvoyer Ryan et Esposito chez eux. Ils venaient juste d’entrer dans l’ascenseur, quand elle se tourna vers Castle.

- « Tu es toujours d’accord pour le bain moussant et le diner ? » Soupira-t-elle en le regardant malicieusement.
- « Je te promets de marcher plus vite cette fois-ci. » Répondit-il avec un petit sourire en coin.

Deux heures plus tard, alors qu’ils étaient rentrés au loft et que Kate pouvait enfin profiter d’un moment de détente, Rick était seul dans la cuisine repensant encore et encore à ce mauvais pressentiment. Il savait qu’il connaissait ce nom, mais n’avait aucun souvenir de ce à quoi il pouvait se raccrocher. Il ferma les yeux, prit une grande inspiration et essaya de chasser ses idées sombres. Il préféra se focaliser sur le diner, histoire de ne pas faire carboniser les pâtes bolognaise qu’il préparait avec amour pour Kate.

En l’entendant sortir de la chambre, il mit son masque de ‘celui pour qui tout va bien’ et fit mine de rien.

- « Mm Castle… ça sent vraiment bon. »
- « Alors assieds-toi, je t’attendais pour servir. »


nanienoc  (15.04.2013 à 19:21)
Message édité : 19.04.2013 à 05:27

Chapitre 3 : Une affaire empoisonnée
Auteur : Milka


Kate se réveilla au petit matin, une sensation de froid dans le lit. Après avoir jeté un coup d’œil au réveil, la détective se retourna du côté de Castle et ne trouva qu’un espace vide de la chaleur humaine de son amant. Déçue, car habituée au réveil câlin, Kate se leva à contrecœur. Elle enfila un sweat et se dirigea vers le bureau de l’écrivain où elle se doutait bien le trouver. Quand elle l’aperçut, il tapait frénétiquement sur son ordinateur, mais une lueur différente dans ses yeux captait l’attention de Beckett. Il avait l’air fatigué, à la fois concentré mais pas sur la tâche qu’il effectuait. Elle se rapprocha alors de lui pensant qu’il se rendrait compte de sa présence mais Castle n’émit aucun mouvement. Elle l’enlaça alors par derrière et lui déposa un tendre baiser dans le creux de son cou. 

- « Tu as l’air épuisé. »
- « J’ai écrit toute la nuit, je n’ai presque pas dormi… »
- « Tu as bien avancé au moins ? »
- « Oui, quelques chapitres et de nouvelles idées » mentit Castle qui n’avait presque rien écrit de la nuit tellement sa raison était focalisée sur le nom de Daniels. Il avait passé la nuit entière à essayer de se remémorer pourquoi ce nom lui semblait si familier pensant qu’il pourrait ainsi faire avancer l’enquête, mais en vain. 

Après un bon petit déjeuner et une douche, le couple quitta le loft et se rendit au commissariat. À peine avaient-ils passé la porte de l’ascenseur que le téléphone de Beckett retentit. 

- « Beckett. »
- « Kate, c’est Lanie. J’ai quelque chose pour vous ! »
- « Ok Lanie, on arrive. » Répondit Kate en faisant signe aux Gars qu’elle se rendait à la morgue avec Castle. 

- « Alors Lanie, qu’est-ce que tu as pour nous ? » Demanda immédiatement Kate une fois la porte franchise. 
- « Bonjour à toi aussi Kate ! Je viens de recevoir les résultats toxicologiques de notre victime, et comme je le présageais il a été empoisonné. »
- « Mort au rat ? Arsenic ? Cyanure ? » Questionna Castle sur un ton légèrement enjoué pour ne pas révéler son mal être. 
- « La ricine Castle, encore plus toxique que le cyanure ! Autant vous dire qu’il n’avait aucune chance ! »
- « On sait comment il a pu l’ingérer ? » Demanda Beckett. 
- « Incorporée dans sa nourriture ou dans une boisson, pour passer inaperçue. Il a dû l’avaler pendant deux jours environ, avant de mourir. Il n’a même pas dû s’en rendre compte, la ricine déclenche les mêmes symptômes qu’un rhum jusqu’à l’incapacité totale de respirer. »
- « Il a dû manger mes pâtes bolognaises d’hier soir, elles étaient mortelles ! » Essaya de blaguer Castle avant de recevoir les foudres de Beckett. 
- « Autre chose Lanie ? »
- « Oui, j’ai également trouvé des traces d’antihistaminiques ! Sûrement utilisés pour accentuer l’effet de l’alcool ! »
- « D’accord. Merci Lanie, tu m’appelles s’il y a du nouveau. »
- « Comme toujours ! » Répondit Lanie avant que le couple ne reprenne la direction du commissariat pour rejoindre les Gars. 

Une fois de retour au poste, Beckett et Castle firent le point avec les Gars sur les dernières informations récoltées. Après un petit débriefing face au tableau blanc, qui ne l’était plu, Beckett demanda à Esposito et Ryan d’aller interroger l’équipe de Hockey et d’obtenir des informations supplémentaires sur les possibles ennemis de Daniels. 

- « Tu appelles qui ? » Demanda Castle lorsque Beckett composa un numéro. 
- « Je vais demander à une équipe scientifique d’aller à son appartement pour récupérer des échantillons de nourriture et effectuer des tests pour savoir avec quoi Daniels a été empoisonné. »

- « Et nous on fait quoi maintenant ? » Demanda Castle une fois l’appel de Kate terminé. 
- « Je pensais aller à la fourrière, le véhicule de la victime a été identifié dans leur locaux. »

Dans la voiture les menant à la fourrière, Rick semblait toujours préoccupé. Il n’engageait pas la conversation, se contentait de réponses simples lorsque Beckett le questionnait sur l’enquête, et il passa le trajet complet la tête contre la vitre à regarder les rues blindées de New York. Kate se doutait pertinemment que quelque chose le tracassait mais elle ne voulait pas engager cette discussion. Elle voulait qu’il s’ouvre à elle, que pour une fois elle n’ait pas à lui demander ce qui n’allait pas, mais que simplement il vienne lui parler. Elle fût sortie de ses pensées par la sonnerie d’un téléphone. C’était celui de Castle. L’écrivain sortit son téléphone de sa poche et maudit le perturbateur de ses songes. Lorsqu’il lu l’identifiant, il lança un regard noir à son téléphone comme si l’appelant pouvait le voir. Puis il déclina l’appel et se reconcentra sur le paysage extérieur. Beckett qui avait suivit la scène tenta de demander : 

- « C’était qui ? »
- « Gina. » Encore une mono réponse, se dit Beckett. 
- « Tu ne lui as pas envoyé ce que tu as écrit cette nuit ? »
- « Heu, non… Je… voulais peaufiner avant de lui envoyer. » Trouva Castle, comme excuse. 

Après quelques minutes ils arrivèrent devant la fourrière. Kate gara sa crown Victoria, se présenta au gardien qui grâce à son badge la laissa entrer et la guida jusqu’à la voiture dont la carte grise était au nom de Daniels. Ils fouillèrent la voiture de fond en comble, cherchant le moindre indice, ou même de la nourriture pouvant contenir le poison. Ils ne repartirent pas les mains vides puisque dans la boîte à gant, Beckett avait trouvé un bristol sur lequel était inscrit RR 5-1 avant ton tour . Ils rentrèrent au poste curieux de savoir ce que ce message pouvait bien vouloir dire, mais pour le moment aucune idée ne venait à l’esprit des deux coéquipiers. Même Castle ne trouvait pas de signification, même farfelue, à ce message laissé dans la voiture de la victime. 

Quand ils arrivèrent à nouveau au poste de police en fin de journée, Espo et Ryan les attendaient.

- « Du nouveau les Gars ? »
- « Rien de concluant ! Tout le monde l’aimait bien et personne ne sait qui aurait pu lui en vouloir. » Répondit Ryan 
- « On sait que ce matin il est venu entrainer l’équipe comme d’habitude. Personne n’a remarqué un comportement étrange. Vers midi plusieurs joueurs l’ont vu quitter la glace, et vers 12h30 le concierge de son appartement l’a vu rentrer chez lui. » Poursuivit Esposito. 
- « D’ailleurs la scientifique a appelé, ils ont retrouvé le poison dans l’ensemble de ses aliments ainsi que dans la bouteille de vin tout juste entamée ! »
- « Donc, il a ingéré la ricine en déjeunant chez lui. » Continua Beckett. 
- « Ce qui veut dire que notre tueur avait accès à son appartement. » Déclara Ryan.
- « On a la suite de son emploi du temps. Vers 13h30 le gardien l’a vu sortir de son immeuble et prendre un taxi pour finalement se rendre chez un journaliste sportif qui dit avoir été en contact avec lui de 13h45 à 14h environ. Ils ont discuté de son poste en tant qu’entraineur de l’équipe de Hockey et il lui a offert un verre de Bourbon… » Exposa Expo.
- « Dix minutes plus tard il s’est fait arrêter par une patrouille de police après avoir grillé un feu rouge et avoir effectué un dépassement plutôt dangereux laissant penser qu’il n’était pas clean. »
- « Et je suppose que c’était sa dernière virée avant de finir raide mort dans notre cellule ? » Questionna Beckett.
- « Exact ! »
- « Bien. Et sinon Ryan pour ses comptes ? » Demanda Beckett. 
- « Rien d’anormal. Aucun virement ou retrait suspect sur chacun de ses comptes. »
- « Et vous avez trouvé quelque chose qui pourrait nous éclairer sur le mot laissé dans sa voiture ? » Demanda à nouveau Beckett en jetant un regard à Castle qui était complètement perdu dans ses pensées et qui ne participait aucunement à la conversation.
- « Aucune piste pour le moment. Personne dans son entourage n’a pour initiale RR et l’ensemble du mot dans la base de données n’a rien donné… »
- « D’accord. Bon les Gars on n’apprendra rien de plus aujourd’hui. Rentrez chez vous, reposez vous et on réattaque demain ! »
- « Ok. Bonne soirée Boss, Castle ! » Dirent-ils simultanément. 

Beckett se retourna à nouveau vers Castle qui semblait toujours soucieux et ailleurs. Il n’avait presque rien dit de la journée ce qui pour lui était un exploit. Mais elle ne dit rien, ne lui fit aucune remarque sur son comportement. Elle décida de le laisser venir vers elle lorsqu’il se déciderait à lui parler. Elle savait que Gina l’avait appelé plusieurs fois au cours de la journée et que comme l’éditrice faisait pression sur lui pour avoir un manuscrit à publier, elle préférait ne pas en rajouter en posant mille et une questions supplémentaires. Elle rangea ses affaires, prit sa veste et lui dit : 

- « On rentre ? Tu as l’air épuisé ! Et si ce soir c’était à mon tour de nous faire un bon dîner, tu dirais quoi ? »
- « Je dirais que je suis entièrement d’accord. » Répondit Castle en entrant dans l’ascenseur après sa muse.


nanienoc  (16.04.2013 à 20:20)

Chapitre 4 : Insomnie
Auteur : boones


- « Tchin ! »
- « Tchin ! »

Les deux verres s’entrechoquèrent, et furent portés aux lèvres déjà étirées de sourires. Les yeux dans les yeux, le couple semblait apprécier ce moment de détente. 
Kate essayait de tout faire pour apaiser Castle qui lui avait semblé préoccupé toute la journée, lui servant son vin préféré, lui concoctant un repas avec amour et surtout, lui laissant l’espace et le temps dont il avait besoin. Il lui parlerait, elle le savait, mais pas avant d’être en paix avec lui-même. 
Castle avait remarqué tous ses efforts à son égard et l’en remerciait silencieusement. Il faisait tout pour cacher son malaise derrière son sourire et son verre de vin. Et cela paraissait très bien fonctionner ! Il aurait tout le temps de se pencher sur ses doutes et ses questions plus tard. 
Pour le moment, il laissait place au festin que lui avait préparé Kate, avec amour: 

- « Bon appétit Castle. » 
- « Bon appétit Kate, et merci pour tout ça, » il désigna d’un geste vaste les mets alléchants qui recouvraient la table, « que nous as-tu préparé de bon ? »
- « Goutte et tu verras bien ! »

Devant le plus beau des sourires de sa petite amie qui lui tendait une fourchette de poulet au caramel, il entrouvrit ses lèvres rosies par le raisin et s’exécuta en fermant les yeux. 
Kate finit de ranger la cuisine et chercha Castle du regard. Ne le trouvant pas dans le salon, elle s’approcha de la porte de son bureau et la lumière de la lampe qui s'en échappait lui apprit que son intuition était la bonne : il écrivait. 
Elle frappa trois petits coups et entra après avoir été invitée : 

- « Encore entrain d’écrire ? Je suis fatiguée, je vais me coucher, tu viens ? »
- « Je suis en pleine inspiration, » sourit-il, « je te rejoins dès que j’ai terminé ça. »
- « À toute à l’heure alors. » 

Castle laissa son regard l’accompagner hors de sa vue avant qu’il ne se pose sur le curseur clignotant sur la page Word de son ordinateur posé sur ses genoux, seule trace noire sur la vaste étendue blanche et vide. Après le repas, il avait pensé qu’écrire l’aiderait à purifier son esprit mais rien ne semblait pouvoir le faire. Il n’avait écrit aucune ligne, pas même un mot, son esprit trop occupé à essayer de comprendre cette enquête, son lien avec la victime, comprendre le sens des initiales RR ... 

- « RR... » 

Dire ces simples lettres à mi- voix déclencha chez l’écrivain une drôle de sensation. Réminiscences. Passé.

Une seconde, il observait la barre espace de son clavier, la suivante, il se revoyait, quelques dizaines d’années plus tôt, alors qu’il n’était encore qu’au collège, bien loin d’ici. Il était comme dans la brume. Des flashs, des brides de passé, mais tellement confus... 
Une cour de récréation, lui, jeune adolescent rebelle et son meilleur ami d’époque, Johnny, pris d’un fou rire incontrôlable. À coté d’eux, un garçon plus jeune aux habits complètement imbibés d’eau, pleurant à chaudes larmes. 
Richard Rodgers, dans mon bureau !

Un autre flash, lui et sa mère chez le directeur.
Ce que fait subir votre fils à ses camarades est inacceptable Madame Rodgers.

Le curseur noir sur fond blanc réapparu un instant devant les yeux de l’homme puis disparu finalement de nouveau. Il se souvenait très bien de Johnny et de sa passion pour le patin à glace, il se rappela un de ces moments. Ce souvenir était bien plus précis, bien plus clair. Peut-être parce qu’il n’avait jamais réussi à l’effacer.
 « Attend regarde Rick ! »

Il regardait son ami, une étincelle d’admiration devant les figures qu’il effectuait, ses patins à glace aux pieds, sur le vieil étang gelé en cet hiver particulièrement froid. Il se rappelait des éclats de rire, des applaudissements. Mais pourquoi avait-il fallu qu'il aille patiner seul, si tôt ce matin là, peut-être que s'il avait été présent il aurait pu aider son ami, le sauver.

D’autres images se succédèrent. Un saut dans le temps, quelques semaines plus tard. 

Un camion de déménagement, lui, assis sur une pile de cartons n’attendant que d’être chargés, un cadre à la main, souvenir d’une amitié ayant connu une fin tragique.
Puis sa mère, le visage fermé, lui annonçant qu’elle l’envoyait en pension, pour son bien. Entre les quatre murs gris de sa nouvelle prison, il avait découvert la solitude. Solitude qu’il avait comblée en commençant à écrire, mettant des mots sur ses idées, ses sentiments, ses douleurs. 

Avec ce retour brutal à la réalité, Castle était secoué par ses souvenirs qui remontaient à la surface. Pourquoi maintenant ? Devait-il en parler à Kate ? Elle pouvait comprendre. Mais pourrait-elle l’aider ? S’il commençait à tout lui raconter, il n’y aurait pas de retour en arrière. C’était tout, ou rien. Il devait y réfléchir encore un peu avant de se lancer. 

Il regardait les minutes défiler sur l’horloge digitale de son PC ce qui ne l’aidait pas vraiment. 

2h29, 2h30, 3h34, 3h59, 4h00... 

Ses paupières, lourdes, avaient de plus en plus de mal à rester ouvertes. Il allait attendre encore un peu avant de parler à Kate, le temps aussi pour lui d’assimiler et de digérer les quelques images qui avaient, pour la seconde fois de sa vie, défilées devant ses prunelles. Pour l’heure, il avait besoin de sommeil, surtout s’il voulait se repencher sur l’enquête à tête reposée dès la première heure le lendemain.

- « Bonjour ! Bien dormi ? » Demanda Kate, une poêle à la main en voyant Castle arriver en s’étirant, ayant bien remarqué ses traits tirés. 
- « Comme un bébé. Quelle heure est-il ? »
- « L’heure de se préparer si on ne veut pas être en retard ! » Lança Kate en posant une assiette bien garnie sur le bar. 
- « Pourquoi ne m’as tu pas réveillé ? »
- « Je voulais te laisser encore un peu dormir, tu avais l’air d’en avoir besoin. Tu devrais écrire moins tard. »
- « Tu as raison. Merci pour le petit-déjeuner. »
- « Pas de quoi ? Mange vite, je fonce me préparer et tu devrais en faire autant ou tu vas être en retard. »
- « À vos ordres mon capitaine ! »

C’était déjà la quatrième personne de l’entourage de la victime à qui les gars rendaient visite et jusqu’ici rien de bien intéressant. La cinquième serait peut-être la bonne... Bonne pioche. La jeune femme, amie de longue date de Daniels et très proche de lui, était une source d’informations non-négligeable. Ryan et Esposito apprirent ainsi qu’un ancien Hockeyeur avait joué dans la même équipe que leur victime pendant cinq ans et qu’il s’appelait Ronald Rawson.
Les gars s’étaient jetés un coup d’œil furtif en entendant ce nom, ayant tous deux pensés à la même chose : les initiales de cet homme étaient RR, comme sur le message trouvé la veille. Coïncidence ? C’était bien ce qu’il comptait découvrir ! Avec une nouvelle piste en main, ils prirent la direction du commissariat pour l’approfondir.

A l’autre bout de la ville, Castle et Beckett, tous deux penchés sur le bureau de Kate, recherchaient activement des renseignements sur ce fameux poison : la ricine, et sur ses moyens d’acquisition. Ils avaient rapidement fait le tour des possibilités de s’en procurer légalement, chose ardue étant donné la dangerosité du produit.

- « J’ai une idée : Et si... » 
- « Castle ! Ne me parle pas encore de la CIA... s’il te plait, » supplia-t-elle en lui posant son index sur les lèvres, essayant vainement de cacher son sourire. 
- « Sérieusement, écoute : Il y a un endroit ou l’on peut tout trouver, sans exception. »
- « Et cet endroit c’est ... ? »
- « Le marché noir, lança l’écrivain fièrement. » 

Kate sourit mais acquiesça : il lui arrivait en effet d’avoir de très bonnes idées !

Pendant ce temps à l’accueil du commissariat, un homme insistait vivement pour voir Beckett.

- « Je suis désolée Monsieur mais vous ne pouvez pas monter dans le commissariat sans badge ou si vous n’y avez pas été convié par un officier, » récita la standardiste agacée par l’insistance de l’homme. 
- « Mais puisque je vous dis que je dois parler au Lieutenant chargé de l’enquête sur l’homicide de Monsieur Daniels ! Appelez-le au moins. S’il vous plait, c’est extrêmement important. »
- « Patientez un instant je vais voir ce que je peux faire. »

Des gouttelettes de sueur apparaissaient plus nombreuses sur le visage de l’homme. Son souffle était court, ses yeux rougis, ses mains moites.

- « Ce policier va vous conduire au lieutenant Beckett, c’est elle qui est chargée de l’affaire, » reprit la jeune femme. 

- « Lieutenant Beckett, cet homme souhaite vous parler à propos du meurtre d’un certain Daniels. »

La détective remercia le jeune policier d’un signe de tête et tendit sa main au nouveau venu, une pointe de curiosité sur la langue : 

- « Bonjour, Lieutenant Beckett, et vous-êtes ? »
- « James Backer, » souffla-t-il en serrant cette main, soudain habité par des bouffées de chaleur. 

Castle, qui revenait de la salle de repos deux cafés fumants à la main laissa échapper une des deux tasses qui finit sa course sur le sol. Ce nom... Surement le manque de sommeil. Kate avait raison, il devait se coucher plus tôt. Quel maladroit faisait-il !

Kate ferma la porte de la salle d’interrogatoire derrière elle et rejoint Castle qui, perdu dans la contemplation de ses chaussures, l’attendait en compagnie de leur nouveau... suspect ? Qui paraissait tendu, se tortillant sur sa chaise. 
- « Très bien Monsieur Backer. Pour commencer, quel était votre lien avec la victime ? »
- « Je... J... » 

Le son qui suivit n’était plus qu’un râle faible. Un souffle irrégulier s’échappait maintenant des lèvres de l’homme. Ses mains portées à sa gorge, il semblait ne plus pouvoir respirer. Il se leva dans un rapide mouvement, tituba et s’écroula quelques pas plus loin, immobile, inerte... Mort. 

À ses cotés, un journal, qui lui avait échappé pendant sa dernière chute, affichait fièrement en gros titre « Un célèbre Hockeyeur retrouvé mort. »


nanienoc  (17.04.2013 à 19:21)

Chapitre 5 : Une aide bienvenue
Auteur : FranckyDB

Tout le commissariat était en effervescence et sous le choc de ce nouvel évènement. Une seconde mort subite dans les locaux du 12th en moins de quarante huit heures, cela avait de quoi perturber le flic le plus aguerri.
Et même la plus coriace des détectives de New York, était affectée par ce second décès qui, elle en était sûre, ne pouvait être qu’un second meurtre. Elle était assise à son bureau perdue dans ses réflexions quand elle fut ramenée à la réalité par la sonnerie de son téléphone. Elle décrocha le combiné en adressant un regard à son partenaire qui lui-même semblait émerger de ses propres cogitations. Elle remarqua au passage qu’il avait vraiment l’air épuisé, et nota dans son regard une certaine inquiétude, voire angoisse. Mais préoccupée par l’enquête, elle rangea cette information dans un coin de sa mémoire, elle s’occuperait de cela plus tard.

- « Beckett. » 
- …
- « Ok, on arrive !» répondit-elle en raccrochant. « Lanie nous attend, elle vient de terminer son autopsie » expliqua-t-elle à son acolyte qui l’interrogeait du regard.

Elle se leva, prit son portable et ses clés, attrapa sa veste de cuir qui reposait sur le dossier de son siège et l’enfila en se dirigeant vers l’ascenseur, suivie comme son ombre par son romancier.
Quelques minutes plus tard, ils débarquèrent à la morgue où les attendait une légiste concentrée sur les derniers résultats qu’elle venait d’obtenir du laboratoire. Elle souleva la tête à l’entrée de ses deux amis.

- « Tiens, salut vous deux, vous avez été rapides. » 
- « Salut Lanie, alors qu’as-tu trouvé ? »
- « Ouah, droit au but, tu m’as l’air bien pressée ma belle ! »
- « On a deux victimes sur les bras, de plus décédées dans notre commissariat, et ça commence à énerver tout le monde, alors oui, je suis un peu pressée. »
- « Ben au moins l’avantage, c’est qu’on n’a pas eu à faire beaucoup de trajet pour se rendre sur les lieux du crime » répliqua la métisse.
- « Oui c’est vrai que dorénavant on pourrait demander aux criminels une livraison à domicile pour les victimes » ironisa l’écrivain en lançant un clin d’œil à Lanie qui lui sourit
- « Bon, c’est fini vous deux, on pourrait revenir aux choses sérieuses. Je vous rappelle que l’on a deux meurtres à élucider » les rabroua la jeune détective tentant néanmoins de dissimuler le sourire qui commençait à se dessiner sur ses lèvres.
- « Ok rabat-joie ! » répondit la légiste avec un air faussement outragé, « Je vous confirme que comme pour l’autre victime, Mr Backer a été empoisonné. »
- « Ok, ça on s’en doutait, vu qu’il est mort devant nous. Mais que peux-tu nous apprendre de plus, Lanie ? » S’impatienta Beckett
- « Tout doux ma belle, laisse-moi terminer mon exposé, tu veux bien » lui rétorqua la légiste, « Il a bien été empoisonné, non pas par de la ricine, mais avec de la colchicine. »
- « Ah, » s’étonna Castle, « Un mode opératoire différent… Ce n’est peut-être pas le même assassin finalement ? »
- « J’en doute », répliqua la jeune détective. « Et tu sais comment il a pu ingérer ce poison ? »
- « C’est assurément de la tequila, c’est la seule substance qu’on a trouvé dans son estomac. »
- « Ok, il nous reste à trouver où il a bu cette tequila ? » ajouta Kate.
- « Je ne sais pas quelle marque il consommait, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle avait un goût mortel, cette tequila ! » blagua Rick avec un sourire, qui était, comme à son habitude, fier de sa plaisanterie.
- « Autre chose ? » questionna la jeune femme en levant les yeux au ciel pour marquer son exaspération, même si elle devait admettre qu’elle appréciait ces petits moments de détente que leur offrait l’écrivain pour alléger l’ambiance parfois un peu pesante.
- « Oui, » répondit Lanie en se dirigeant vers son bureau, « En effet, j’ai trouvé ce bristol dans ses poches. ».

Elle récupéra le rectangle de carton qu’elle tendit au jeune lieutenant qui découvrit avec circonspection ce qu’il y avait d’écrit sur celui-ci. Elle le tendit à Castle qui lut le contenu à haute voix.

-« RR 4-1 avant ton tour. »
-« Et bien si on avait un doute, on peut être sûr maintenant que c’est le même tueur. Par contre, il a changé de poison, ce qui est surprenant » remarqua Beckett.
-« Mais on a bien à faire à un serial killer… » Ajouta le romancier sur un ton dont le sérieux étonna les deux jeunes femmes.

Ils restèrent silencieux quelques secondes après cette constatation. Puis les deux acolytes prirent congés de la légiste et quittèrent la morgue pour regagner le commissariat.

Arrivés à leur étage, ils découvrirent leurs deux collègues devant le tableau blanc en grande discussion avec Gates. Cette dernière s’interrompit à l’approche du couple et les questionna sur les résultats de l’autopsie. Kate leur rapporta les derniers éléments qu’avait découverts Lanie. Pendant le récit de la jeune détective, Castle notait ces informations sur le tableau. Le capitaine jeta un dernier coup d’œil sur celui-ci comme si elle voulait s’imprégner de tous les éléments de cette enquête et se tourna vers la salle.

-« Je demande un peu de votre attention s’il vous plait ! » intima-t-elle d’une voix forte.

L’ensemble des fonctionnaires de police arrêtèrent ce qu’ils étaient entrain de faire et se tournèrent vers leur supérieure en se massant autour d’elle.

-« Les derniers éléments que nous avons obtenus tendent à prouver, si besoin il en était, que nous avons à faire à un serial killer, et qu’apparemment il a pour cible au moins six personnes. Deux sont déjà décédées dans nos propres locaux. Il nous en reste donc quatre à protéger de toute urgence. Pour cela, il nous faut trouver qui elles sont. Le Maire nous demande de résoudre cette affaire au plus tôt, deux morts dans l’enceinte de notre commissariat faisant désordre. Donc, dorénavant vous êtes tous mobilisés sur cette enquête toute affaire cessante. J’ai demandé des renforts supplémentaires qui ne devraient pas tarder à arriver. Pour le reste, voyez avec le détective Beckett qui est en charge de l’enquête. »

Sur ces paroles, elle retourna vers son bureau alors que Kate et ses deux collègues distribuaient les tâches aux autres policiers. Chacun retourna ensuite à son bureau pour effectuer les recherches qu’on leur avait attribuées.
Plus d’une heure après, alors que Beckett étudiait les derniers éléments que son équipe avait récoltés sur l’affaire, elle fut interrompue par le capitaine qui s’approcha d’elle accompagnée d’un couple, une jeune femme âgée d’une trentaine d’années, un mètre soixante dix, blonde aux yeux bleus, plutôt jolie, et un homme d’un peu plus d’un mètre quatre-vingt, pas beaucoup plus vieux que sa jeune partenaire, était brun aux yeux marrons, plutôt quelconque.

-« Beckett, je vous présente le lieutenant Julia Reynolds et son coéquipier Frank Lewis qui viennent, à leur demande, d’être mutés au 12th » les présenta le capitaine, « Ils sortent d’une affaire difficile de démantèlement de trafic d’êtres humains qu’ils ont résolu avec brio au sein de la police des autoroutes. »
-« Bienvenue à vous deux, et bravo pour votre récent succès » les félicita la jeune détective, « Je vous présente mon partenaire et consultant Richard Castle » ajouta-t-elle en se tournant vers le romancier qui salua à son tour les deux nouveaux.
-« Richard Castle, l’écrivain ? » s’écria Julia adressant à Rick un regard intéressé qui déplut à Kate, « Je suis une de vos plus ferventes admiratrices » ajouta la jeune lieutenant.
-« Merci, et bienvenue dans le 12th » répondit Rick avec un sourire charmeur qui là encore énerva notre jeune détective.
-« Finies les mondanités » coupa le capitaine, « J’affecte Reynolds et Lewis sur votre enquête, je suis sûre qu’ils seront des renforts de poids sur cette investigation. Beckett je vous laisse voir avec eux pour les modalités » termina Gates en rejoignant son bureau.

Beckett encore un peu irritée par la réaction de la jeune femme et de son partenaire, avec qui, à coup sûr, elle aurait dans l’intimité une explication houleuse, attribua d’un ton sans chaleur des tâches aux deux nouveaux venus et retourna vite à l’étude de son dossier, pour occuper son esprit à autre chose que son ressentiment naissant. Elle relut les dernières informations qu’ils avaient obtenues sur cette affaire. Outre le nom qu’ils connaissaient déjà, ils avaient appris que James Backer était né lui aussi à New York en 1968. Il avait ouvert cinq ans plus tôt, une boîte de nuit à la mode à Manhattan. 
Maintenant l’objectif était de relier les crimes entre eux et pour cela, elle avait demandé à une partie de ses équipes de rechercher les lieux fréquentés par les deux victimes, écoles, restaurants, bars, boites de nuit, salles de sport, etc… D’autres avaient en charge de fouiller dans les finances de ces deux hommes, alors que la dernière équipe devait investiguer sur l’environnement familial et amical de ceux-ci.
Concentrée sur ce qu’elle lisait, Beckett ne s’aperçut pas de suite qu’une personne se tenait près de son bureau et celle-ci dut se racler la gorge pour marquer sa présence. Kate releva la tête surprise pour découvrir Julia Reynolds toute souriante, un calepin à la main, visiblement impatiente de faire part de ses nouvelles découvertes. Castle leva les yeux vers la jeune femme, lui aussi interrompu dans ses recherches et sourit à l’apparent enthousiasme que manifestait la jeune lieutenant. Kate remarqua ce nouveau sourire, et ne l’interpréta pas de la même manière, accentuant la jalousie naissante qu’elle avait ressentie lors de leur première entrevue. Refreinant son sentiment, elle se tourna vers Julia l’invitant muettement à s’exprimer.

-« Désolée de vous déranger, détective, mais j’ai effectué des recherches sur le cursus scolaire de nos deux victimes, et j’ai trouvé un lien entre eux. » Commença la jeune femme.
-« Ah, très bien, continuez », répondit Kate sur un ton plus sec qu’elle ne l’aurait voulu, alors qu’apparemment Reynolds lui apportait les premiers éléments concrets sur cette enquête.
-« Et bien, d’après mes investigations, James Backer et Charles Daniels ont fréquenté le même collège dans leur jeunesse » ajouta Julia sur un ton très enjoué en adressant un regard enthousiaste à Castle qui lui répondit par un sourire satisfait, lui aussi heureux de voir l’affaire évoluer.
-« Bon, très bien », la félicita froidement Beckett ayant remarqué ce nouvel échange qui commençait à l’énerver au plus haut point, « Voyez avec le reste de l’équipe pour approfondir ces recherches, c’est une piste très intéressante, bravo » dut-elle ajouter à contrecœur.

La jeune femme retourna à ses recherches le sourire aux lèvres, visiblement satisfaite d’elle-même. Beckett l’observa s’éloigner et se surprit à éprouver un sentiment mitigé sur cette nouvelle venue. Elle semblait appliquée et apparemment efficace dans son travail, mais elle n’appréciait pas vraiment son comportement. Bon, d’accord, c’est certainement sa jalousie qui parlait, dut-elle reconnaitre en son for intérieur, même si elle n’était pas vraiment prête à l’avouer, et surtout pas à son petit ami. Celui-ci observait sa muse perdue dans ses pensées, un sourire aux lèvres. Il aimait la regarder dans ces moments-là, tentant de deviner le cheminement de ses pensées. Généralement, il lisait en elle comme dans un livre ouvert, mais là en l’occurrence, il était perplexe. La jeune femme semblait habitée par deux sentiments contradictoires. Mais un semblait dominant, la jalousie…
Il avait évidemment remarqué la réaction de sa partenaire lorsque le lieutenant Reynolds lui avait adressé un sourire charmeur, et il en avait joué en lui retournant un sourire identique. Il aimait attiser ce sentiment chez sa petite amie, sachant qu’elle-même n’hésitait pas jouer avec lui sur ce même registre. Cela faisait plus de quatre années qu’ils s’amusaient à ce petit jeu entre eux, même avant qu’ils soient en couple. Et c’était d’autant plus intéressant avec quelqu’un comme Kate, qui n’affichait pas facilement ses émotions. Désirant continuer à la pousser dans ses derniers retranchements, et la forcer à exprimer sa jalousie, il décida de prolonger le jeu.

-« Dis-donc la nouvelle, elle a l’air enthousiaste et pour le moins efficace non ? » demanda-t-il sur un ton volontairement enjoué.
-« Oui, un peu trop à mon goût ! » rétorqua la jeune femme sur un ton glacial, ce qui amusa notre écrivain. « Par contre, toi, tu as l’air de bien l’apprécier, et j’ai l’impression que c’est réciproque » ajouta-t-elle sur la même intonation.

Elle regretta aussitôt sa remarque, ne voulant pas aborder ce genre de sujet au commissariat, mais ça avait été plus fort qu’elle, la remarque de Rick l’ayant pour le moins irritée. Quant à Castle, il était on ne peut plus réjoui de la réaction de sa muse, il avait obtenu le résultat escompté. Excité par cette joute, il décida d’enfoncer le clou.

-« C’est vrai qu’elle est plutôt jolie, et elle apporte un charme supplémentaire à notre commissariat », souligna-t-il en souriant.
-« On se calme Castle, tu n’es pas là pour élargir ton tableau de chasse mais pour nous aider sur cette enquête. Alors réfrène ta libido et avance sur tes recherches, ça nous sera plus utile ! » Rétorqua-t-elle sèchement, en lui adressant un regard noir, qui sur le coup, la rendait plus dangereuse que si elle l’avait menacé de son glock.

Mais cela n’impressionna pas notre romancier qui avait obtenu l’effet voulu. Il accentua son sourire et se pencha vers la jeune femme en s’approchant de son oreille.

-« Serait-on jalouse, Détective Beckett ? » lui susurra-t-il.
-« Dans tes rêves Castle !! » Lui répondit-elle sur le même ton.
-« Mais vous savez très bien que la réalité a depuis quelque temps surpassé le domaine onirique » la railla-t-il.
-« Vous êtes bien sûr de vous, Monsieur l’écrivain ! »
-« Non, simplement réaliste… »
-« Oui, mais apparemment je ne te suffis plus ! » Contra-t-elle.
-« Kate, sois sûre que tu me suffis amplement, et je n’ai besoin de personne d’autre pour me satisfaire. Tu es la seule dont j’ai envie, et je n’ai d’yeux que pour toi » lui avoua-t-il décidant de mettre fin à ce jeu qui risquait de déraper.
-« T’as plutôt intérêt Castle !!! Je te rappelle que je possède une arme et que je sais plutôt bien m’en servir ! » Le menaça-t-elle avec un sourire, rassurée par les paroles de son homme et surtout très émue par les mots qu’il avait employés, même s’il est vrai que c’était bien là un domaine où il excellait.

Ils se sourirent, leur regard connecté et entrant dans une de leur conversation muette dont eux seuls étaient capables, les isolant du monde extérieur, créant une bulle où le temps semblait s’arrêter, et où plus rien à part eux n’existait. Ils ne surent pas dire si ce moment avait duré longtemps, mais ils furent sortis de leur stase par le raclement de gorge d’un latino qui les observait avec amusement, toujours surpris par ce que ces deux-là pouvaient partager. C’est encore un peu perdu et gêné que notre couple se tourna vers Esposito.

-« Désolé de vous déranger dans vos moments si spéciaux», ironisa-t-il, « Mais on a trouvé de nouveaux éléments sur nos deux victimes » ajouta Javier.
-« On t’écoute » répliqua la jeune détective sur un ton ferme reprenant ses esprits.
-« Comme vous le savez, d’après les recherches du lieutenant Reynolds, ils ont fréquenté le même collège. En poussant nos investigations, on vient de découvrir qu’en fait ils formaient une bande, et que celle-ci se composait de cinq membres. » Expliqua le latino.
-« Ah, voilà qui devient très intéressant ! » Nota Beckett, « On avance ! »
-« Oui, mais il y a un petit problème », voulut faire remarquer Castle, « Selon le bristol, on devrait avoir six personnes. »
-« Ce qui veut dire que la personne dont les initiales sont RR, ne faisait pas parti du groupe » argumenta la jeune femme.
-« Oui peut-être » concéda l’écrivain.
-« Bon, concentrons-nous sur ces personnes dans un premier temps, on en apprendra certainement plus en les interrogeant. »
-« D’autant que d’après le contenu des bristols, RR sera probablement la dernière cible » ajouta Rick.
-« Oui, tu as certainement raison. Espo, vous avez identifié les noms des autres membres de ce groupe ? »
-« Oui Boss. »
-« Bon, donne-moi leurs noms et toutes leurs coordonnées, je vais les convoquer au commissariat pour demain matin. »

Esposito communiqua ces informations à sa supérieure et retourna à son bureau. A la lecture des noms, Castle sembla perturbé. Il replongea dans ses pensées et afficha un air inquiet qui n’échappa pas à notre Détective. Mais prise par sa tâche, elle occulta ses propres réflexions pour se concentrer sur ce qu’elle avait à faire. Elle passa l’heure suivante à contacter les trois personnes afin de les inviter à passer au commissariat le lendemain matin. Une fois cela fait elle s’inquiéta de l’heure qu’il était en consultant la montre de son père qu’elle portait tous les jours à son poignet. Constatant que la soirée était bien avancée et au vu du niveau de fatigue de ses troupes, elle décida de les renvoyer chez eux. Ils avaient finalement bien avancé sur cette enquête. Elle se tourna vers son partenaire qui semblait toujours perdu dans ses réflexions et affichait un air soucieux. En plus, comme elle l’avait déjà constaté plus tôt, il avait les traits tirés et était en état avancé d’épuisement. Il était plus que temps de rentrer pour eux aussi.

-« Allez Rick, on rentre, tu as l’air crevé toi aussi. »
-« Oui, tu as raison, il est temps d’aller se reposer pour nous aussi » répliqua son romancier qui avait du mal à émerger de ses cogitations.

Perplexe de le voir dans cet état, elle lui jeta un dernier regard inquiet et récupéra ses affaires. Une fois prête, elle se retourna vers son petit ami qui l’attendait, et ensemble ils se dirigèrent vers l’ascenseur.


nanienoc  (18.04.2013 à 21:39)
Message édité : 19.04.2013 à 05:28

Chapitre 6 : Inquiétudes
Auteur : Izabel65


 

Kate avait bien remarqué l’air déprimé de Rick, bien que ce dernier fasse des efforts considérables pour ne rien laisser paraitre. Que lui arrivait-il vraiment ? Que lui cachait-il ? De toute évidence quelque chose le minait.

Lorsque les portes de l’ascenseur se refermèrent sur eux, elle lui prit la main, aussitôt il la pressa dans la sienne et sourit en tournant la tête vers elle. Bien que sincère c’était un sourire las, elle décida qu’il avait besoin d’une véritable nuit de sommeil, s’il était moins fatigué alors il pourrait peut-être mieux gérer le problème qui le préoccupait.

Elle savait quoi faire et avait même l’excuse idéale. Et pour le coup, l’état second dans lequel son homme se trouvait, lui faciliterait la tâche. En sortant de l’ascenseur, elle sentit la main de Castle résister quand elle voulut retirer la sienne. Elle lui sourit, murmura un « sois patient » et sortit du commissariat l’écrivain sur ses talons.

Ils montèrent en voiture, Rick restait silencieux le visage tourné vers l’extérieur. Ils roulaient depuis cinq minutes lorsqu’il remarqua que Kate n’avait pas pris la direction du loft.

- On va chez toi ?

- Oui, j’ai pensé que cela serait beaucoup mieux pour nous. Lisant l’incompréhension sur le visage de Rick, elle précisa. Écoute, j’adore ta mère mais ayant déjà assisté à une de ses soirées avec ses élèves, je préfère le calme de mon appartement.

- Là, je dois reconnaître que tu marques un point. Et un petit tête à tête privé n’est pas pour me déplaire, ajouta-t-il en arquant le sourcil.

En arrivant chez elle, Kate nota que Castle semblait moins tendu, il ôta sa veste qu’il jeta négligemment sur le dossier d’une chaise et se dirigea vers la cuisine. Il ouvrit le réfrigérateur, inspecta son contenu et sourit en constatant qu’aucun des aliments n’était pourri ou recouvert de moisissure. Il prit des tomates et des courgettes dans le bac à légumes et les posa sur le plan de travail. Il sortit aussi les steaks et sourit à sa muse qui le regardait faire. Rick s’approcha d’elle, mit ses mains sur ses hanches et l’attira à lui.

- Tu veux m’aider ? Demanda-t-il en déposant un baiser dans son cou.

- Hum… je m’occupe de la viande. Il continuait à faire danser ses lèvres dans son cou. Rick….Rick… elle l’écarta et le fixa droit dans les yeux. Si tu ne me lâches pas, ça va être compliqué. Dit-elle avec une lueur de malice dans le regard.

- Dommage, je suis tellement bien quand je te tiens dans mes bras.

- Moi aussi… Elle attrapa ses mains et tout en les décollant de sa taille, elle ajouta. Mais pour l’instant je meurs de faim, alors au boulot Casanova !

- Eh !

Kate rit en voyant sa mine d’enfant boudeur. La préparation du repas se fit dans la bonne humeur, elle souriait, se disant qu’elle avait eu une excellente idée. Après le repas ils se blottirent l’un contre l’autre sur le canapé, se chamaillant comme des gosses pour la possession de la télécommande. La joute cessa lorsque Rick qui avait enfin réussi à chiper l’objet convoité tomba sur les infos de Channel 7. À présent ils écoutaient le journaliste parler des morts mystérieuses survenues au commissariat du 12ème. Il insistait sur le décès de la deuxième victime alors que des policiers étaient en train de l’interroger. Kate arracha la télécommande des mains de Castle et éteignit le poste.

- Non mais c’est pas vrai ! Cria-t-elle. Avec ses sous-entendus les flics vont passer pour des assassins ! Elle se leva et commença à tourner en rond. Comment l’ont-ils appris ?

- Calme-toi Kate, il l’attrapa par un bras et la força à se rasseoir. Tu sais que nous n’y sommes pour rien, d’accord? Et la personne qui a révélé cette affaire peut être n‘importe qui, un ami, un parent et même un…

- Flic….c’est bien ça le problème. Et inutile de te dire de quelle humeur Gates sera demain matin !

- Nous verrons bien, allez viens par là. Il bascula sur le canapé entrainant la jeune femme avec lui…. je crois que j’ai assez patienté, lui murmura-t-il à l’oreille.

Bientôt le désir et la passion les amenèrent loin, très loin dans un autre monde…leur monde. Kate, la tête posée sur l’épaule de Rick, dessinait des arabesques sur son torse. Elle leva les yeux vers l’écrivain sentant son regard sur elle.

- À ton sourire je dirai que tu es ravi d’avoir été patient.

- Et comment ! Tu sais que tu ferais un bon flic.

- Tu n’as rien trouvé de mieux ? Pour un auteur à succès c’est plutôt moyen. Elle se leva, lui prit les mains et l’obligea à faire de même. Allez, debout ! Et tout le monde au lit. Nous sommes venus chez moi pour pouvoir nous reposer. Je te rappelle que tu as passé une bonne partie de la nuit dernière à écrire et que j’ai à peine dormi cinq heures en 48h00 avant que nous soyons chargés de l’affaire Daniels.

- Argument imparable, dit-il en se levant enfin.

Rick laissa Kate prendre une douche rapide la première. Lorsqu’il sortit à son tour de la salle de bain, la jeune femme semblait déjà endormie. Il la rejoignit et s’allongea, une main vint alors se poser sur sa taille. Il plaça la sienne dessus, ferma les yeux et aussitôt toutes ses pensées s’entrechoquèrent comme des boules de billard. Il soupira et essaya d’y mettre bon ordre, réfléchissant aux derniers évènements.

« J’entendais la respiration calme et régulière de Kate et je me sentis plus mal, enfin si cela était encore possible. Une part de moi s’en voulait de ne pas lui avoir parlé, l’autre essayait de se persuader qu’elle avait pris la bonne décision. Je n’étais pas si bon acteur que ma mère et il ne s’agissait pas de masquer ses émotions comme lors d’une partie de poker. J’avais remarqué les regards furtifs et inquiets que mon amour me lançait. Kate se faisait du souci pour moi, elle me connaissait si bien et pourtant elle n’avait pas insisté, se contentant des excuses vaseuses que je lui avais données.

Mais comment aurais-je pu lui parler de mon malaise, de ses sentiments confus qui se bousculaient en moi ? Alors que j’étais incapable de me les expliquer. J’étais totalement perdu, depuis deux jours j’avais la sensation d’être plongé dans des sables mouvants où se côtoyaient peur, angoisse, souvenirs d’enfance flous, et un profond sentiment de culpabilité que je n’arrivais pas à définir. La seule chose dont j’étais certain à cet instant précis et que j’aurai préféré aller faire les cent pas dans le salon pour réfléchir. Mais je ne voulais pas prendre le risque de réveiller Kate qui ne manquerait pas cette fois de me mitrailler de questions auxquelles j’étais encore incapable de répondre. Je soupirai et repris la chronologie des évènements.

J’avais eu un choc sans que je comprenne pourquoi, lorsqu’on avait appris l’identité de la première victime. Heureusement Daniels était connu et comme l’avait si bien fait remarquer Ryan, je côtoyais de nombreuses personnalités, ils avaient donc mis ma réaction sur le fait que je le connaissais, ce que je n’avais pas démenti. Et puis il y avait eu cette nuit blanche où des souvenirs sporadiques de mon enfance avaient subitement ressurgis.  J’avais alors tenté de trouver le lien entre ceux-ci et Daniels, en vain. Et c’est à ce moment que j’avais noté que je ne me rappelais presque rien de cette époque, alors que d’autres souvenirs, plus vieux étaient très précis dans ma mémoire.

Maintenant, j’entrevoyais peut-être un semblant d’explication mais pour cela, il avait fallu un nouveau mort. J’avais réagi comme si j’avais vu le diable en personne lorsque Backer s’était présenté au commissariat et j’avais été plus que secoué quand il s’était effondré, mort, devant nous. Il y avait de quoi devenir dingue, lui aussi avait été empoisonné et il y avait ce bristol avec les initiales RR et ce décompte. De toute évidence ce RR était la cible finale, je doutais qu’il s’agisse de ce Ronald Rowson, maintenant que j’y repensais, j’en étais même persuadé pour tout dire. Ces deux initiales étaient les miennes, celles de mon vrai nom Richard Rodgers.

J’en avais la conviction, surtout après le résultat des dernières recherches. Pour le coup je maudissais l’enthousiasme de ce nouveau lieutenant de police, Reynolds, qui avait été la première a trouvé un lien entre Daniels et Backer. Quand le nom du collège était apparu, faisant ainsi le rapport entre les deux hommes qui y avaient fait leurs études dans la même classe, un autre souvenir s’était de nouveau imposé à moi. Je me rappelais très bien d’eux et de leurs trois autres copains, « la bande des cinq » comme Johnny et moi les appelions.

Il n’avait pas fallu longtemps aux gars et aux autres pour trouver le nom de leurs meilleurs amis de l’époque, mais ce qui me préoccupait à ce moment-là ce n’était pas de connaître leur identité mais que Beckett découvre mon nom sur la liste des élèves. À cet instant il était clair que les trois restants du décompte étaient : Frazer, Gardner et Clark, avant d’arriver à moi. Et justement, voilà ce qui bloquait mon raisonnement, qu’avais-je en commun avec ces types pour qu’une personne déterminée veuille nous éliminer ?

J’avais beau me triturer les méninges, je ne trouvais rien qui aurait pu justifier un tel acte contre moi. Oh bien sûr, Johnny et moi avions essayé en vain de nous faire accepter dans leur bande. Pour nous ils étaient « cool », les petits princes du collège, le centre d’attraction de tous. Mais jamais nous n’avions fait une chose répréhensible au point que quelqu’un veuille ma mort. Mais peut-être que demain pendant l’interrogatoire des trois hommes j’en apprendrai plus, après tout il semblait que mes souvenirs de cette époque étaient plus qu’incomplets et puis cela serait une bonne occasion pour tout dire à Kate, bien que j’appréhendai énormément sa réaction. Mais à ce stade je ne savais rien de vraiment important et qui pourrait aider dans l’enquête.

Je soupirais une nouvelle fois et enviais la femme de ma vie qui dormait profondément. Je posais mon avant-bras devant mes yeux et tentais de faire le vide dans mon esprit. Avais-je fini par m’endormir ou juste m’assoupir ? J’ouvris les yeux brusquement, le souffle court, je me rendis compte que je pleurais. Je n’en pouvais plus, il fallait que je me lève, que j’arrive à me calmer. J’attrapai ma montre et regardai l’heure, 5h30. Kate serait debout dans une petite demi-heure et elle ne devait en aucun cas me voir dans cet état. Doucement je dégageais son bras, toujours posé sur moi et je m’extirpai du lit.

J’arrivai dans le salon, allumai une petite lampe et cherchai mon caleçon, que j’enfilai, ainsi que ma chemise. Je me dirigeai dans la cuisine afin de faire couler de l’eau pour remplir la cafetière mais avant je m’aspergeai le visage pour m’éclaircir les idées. Parler à Kate n’était plus une option, quand nous serions au commissariat et que nous interrogerions les trois hommes, je verrai s’ils mentent et je saurai exactement quelles questions leur poser. Certes, Kate découvrira la vérité, mais je la connais assez pour savoir qu’elle ne fera pas de remarques devant des étrangers, après c’était une autre histoire, je risquai de passer un très mauvais moment.

Tout en regardant passer le café, la vision du visage exsangue de Johnny, les lèvres bleuies par le froid, ses yeux ouverts sans vie me fixant sans me voir au travers d’une fine pellicule de glace me firent trembler de tout mon être. Je connaissais enfin la vérité, l’horrible vérité. »

 

Commissariat, Dimanche 7h30

Castle avait bien réussi à cacher son stress à Beckett avec le copieux petit déjeuner qu’il avait concocté et puis le temps de prendre chacun leur douche et se préparer y avait tout autant contribué.

Ryan et Esposito étaient arrivés une demi-heure plus tard, ils avaient rejoint la jeune femme qui avait mis le tableau à jour avec le peu d’informations qu’ils avaient. Ils étaient là à le fixer dans un silence presque religieux lorsque l’hispanique lança à l’écrivain :

- Alors Castle ? Tu n’as pas une de tes théories totalement délirantes pour nous aider à y voir plus clair ?

- Non, désolé de vous décevoir messieurs mais je sèche.

- Eh Beckett ! Je ne veux pas savoir ce que vous faites de vos nuits mais tu devrais le laisser se reposer un peu, il vieillit, il lui faut plus de temps pour récupérer. Rigola Esposito.

- La ferme Javier ! Et s’il était fatigué je pense que je m’en serai rendu compte.

- Eh ! Je vous signale que je suis là et que je vous entends, coupa l’écrivain.

- Non mais il n’a pas tort, ajouta Ryan…heu pas sur le fait que tu t’épuises vite mais à propos de ces morts. C’est vrai quoi, deux hommes meurent empoisonnés et je tiens à souligner avec deux poisons différents. Et comme par hasard il leur est fatal alors qu’ils se trouvent tous les deux dans nos locaux. C’est comme si leur meurtrier nous les avait empaquetés et fait livrer. On se croirait dans un roman de John Le Carré, avec des espions, des parapluies bulgares ! Expliqua-t-il enthousiaste.

- Oh ce qu’il est mignon Castle junior, se moqua Espo avec un large sourire.

- Eh, mais c’est bon ça ! Lança Rick en se prenant au jeu. Un ancien espion du KGB que ses ennemis croyaient mort refait surface et décide de les éliminer un à un…

- Et qu’est-ce que tu dis de ça : sur eux l’agent de la CIA qui enquête trouve des mots, il comprend qu’ils sont codés.

- Excellent, il finit par découvrir la clé et se rend compte que c’est le nom de la prochaine victime qui y est inscrit.

- Ouais, et dès cet instant c’est une course contre la montre entre les deux agents. Conclut Ryan.

En riant ils firent un « feed the bird » sous les regards amusés de Kate et Javier.

- Allez les garçons, la récréation est finie, nous avons une affaire à résoudre.

-  Je vais continuer à fouiller dans la vie privée de Backer, dit Ryan en partant vers son bureau.

- Et moi je vais aller interroger Ronald Rowson, mais je ne reviendrai qu’après le déjeuner. J’ai invité Lanie, précise le latino avec un large sourire.

Vers 11h00, Duane Frazer fut le premier à arriver, en le voyant Castle fit un repli stratégique vers la machine à café. La confrontation à venir allait être vraiment pénible alors autant essayer de s’isoler pour s’y préparer. L’homme parla à un officier qui lui désigna le bureau de la jeune femme.

- Lieutenant Beckett ? s’informa-t-il en tendant la main. Duane Frazer, votre collègue m’a appelé hier pour me demander de passer.

- Tout à fait, merci d’être venu, répondit Kate en lui serrant la main.

- C’est au sujet de Charles et James si j’ai bien compris ce qu’il m’a dit.

- Oui, venez. Je vais vous demander d’attendre dans cette salle, Benjamin Clark et Harry Gardner ne devraient plus tarder.

- Oui, je comprends, cette histoire est vraiment terrible.

- En effet, désirez-vous boire quelque chose ?

- Non, merci, ça ira.

- Si vous changez d’avis il y a un distributeur à l’entrée.

Moins de vingt minutes plus tard, Gardner et Clark arrivèrent en même temps. Kate alla à leur rencontre et les conduisit auprès de Frazer. Elle s’excusa auprès d’eux leur demandant de patienter quelques instants. Elle sortit de la salle et alla retrouver Castle qui lavait sa tasse.

- Rick ?

- Oui.

- Ils sont là, tu viens.

- Je te suis.

Au même moment sur le toit du commissariat, une personne se déplaçait furtivement, se dirigeant vers le système de ventilation. Une fois devant, elle s’accroupit et posa le petit sac de sport qu’elle tenait sur le sol et l’ouvrit. Elle en sortit une petite bouteille pressurisée et un tuyau de caoutchouc de cinq mètres environ. Ses gestes étaient rapides et précis, elle fixa un bout du tuyau au robinet de la bouteille et cala celle-ci tout contre le (la) grille de protection, puis elle fit descendre le tube souple dans le conduit d’aération.

Si quelqu’un avait pu voir ce mystérieux individu à l’œuvre il aurait remarqué son sourire satisfait et une étincelle d’excitation dans son regard lorsqu’il tourna la petite vanne.

« Voilà, mon plan se déroule comme je l’avais prévu. Cela m’a pris du temps pour tous les retrouver, surtout le pire d’entre eux, Rodgers…enfin Castle. Mais ma vengeance va s’accomplir et rien ni personne ne pourra y faire obstacle. Dans moins de cinq minutes ça va être la panique générale. Toutes mes proies sont à ma portée et bientôt elles n’auront aucune échappatoire. Le plus drôle c’est que personne ne se méfiera de moi, qui irait me soupçonner d’avoir contaminé tout un commissariat. De plus je ne risque rien puisque j’ai déjà contracté cette saloperie et que j’ai survécu. C’est bon, tout à l’air de fonctionner, le moment est venu d’aller à l’intérieur et d’assister au spectacle »

Durant ce temps, Beckett et Castle avaient commencé à questionner les trois hommes. Enfin, plus exactement Kate parlait et Rick écoutait, soulagé qu’aucun d’eux ne l’ait vraiment reconnu, cela lui permettrait de les surprendre avec ses questions.

- Donc d’après vous ni l’un ni l’autre ne connaissait une ou des personnes qui auraient eu une raison de leur en vouloir ?

- Non, lieutenant à part des querelles d’intérêts avec des partenaires ou des concurrents je ne vois pas.

- Monsieur Gardner, vous et vous amis n’avez parlé que de votre vie d’adulte, de probables litiges professionnels, mais qu’en est-il de votre enfance ? De ces années que vous avez passées ensemble dans le même collège ? N’avez-vous jamais fait quelque chose de répréhensible à l’époque ?

Beckett n’en revenait pas, elle observait Castle et voyait son visage fermé, son air dur et déterminé. Il avait même parlé avec froideur et le plus incroyable, c’est que de toute évidence il venait de faire mouche. Les trois hommes étaient déstabilisés, paraissaient subitement nerveux. Clark allait répondre quand une alarme stridente retentit dans tout le bâtiment. La jeune femme se leva précipitamment et sortit de la salle, suivie comme son ombre par l’écrivain. Les autres restèrent dans la pièce se lançant des regards interrogateurs.

- Bon sang Kate, que se passe-t-il ? Il avait dû presque crier pour couvrir le bruit infernal de l’alarme.

- Je ne sais pas, puis levant la tête comme certains de ses collègues. Oh mon Dieu !

Rick l’imita et il vit lui aussi cette espèce de fumée blanchâtre qui sortait des grilles d’aérations et qui se répandait lentement dans tout l’étage. C’est à ce moment que Gates sortit de son bureau.

- Écoutez-moi tous ! Vous savez ce que cela veut dire, inutile de vous l’expliquer. Le bâtiment tout entier est désormais bouclé. Personne n’entre, personne ne sort. Je vous demanderai à tous de faire preuve de sang-froid et de professionnalisme. Je vais avertir les autorités compétentes de notre situation. Je vous tiendrai informés. Merci à tous, puis avant de retourner dans son bureau, et que quelqu’un éteigne cette foutue sirène !

Ryan, rejoignit le couple mais ne dit rien, d’autres petits groupes se formaient çà et là. L’alarme était coupée mais il régnait un silence de mort dans tout le commissariat. Tous, y compris Castle n’avaient que deux mots à l’esprit « Attentat terroriste » et une des plus terribles qu’il soit, une attaque chimique de toute évidence.

Dans son bureau Gates observa les hommes et les femmes sous son commandement et elle était tout aussi effrayée qu’ils pouvaient l’être. Heureusement, c’était dimanche et tous les services fonctionnaient avec un personnel restreint, de plus c’était la pause déjeuner et beaucoup étaient sortis.

Elle prit place derrière son bureau et décrocha son combiné, elle allait passer le coup de fil le plus difficile de sa carrière. Elle composa le numéro personnel du chef de la police. Elle fut très professionnelle et exposa les faits, le plus clairement possible. La conversation ne dura pas plus de cinq minutes.

Il l’avait écoutée, lui avait répondu qu’il allait faire le nécessaire et lui avait souhaité bonne chance. Elle n’avait pas eu besoin d’explications, elle connaissait la procédure. Dans un premier temps il appellerait le CDC pour qu’il envoie une équipe au plus vite, puis la NSA car, ce qui arrivait, devait être traité comme une attaque terroriste. Ensuite il appellerait le Maire pour mettre en place le plan d’alerte prévu et ce dernier préviendrait à son tour le gouverneur.  

Elle appela un à un les autres services et leur demanda un rapport de la situation. Ils donnèrent tous la même réponse : ils étaient effrayés mais restaient calmes jusqu’à présent. Elle se leva et sortit de son bureau.


judy1  (19.04.2013 à 20:16)

Chapitre 7 : Contagion
Auteur : Izabel65

 

Gates s’avança à pas mesurés jusqu’au centre de la pièce. Malgré ses propres peurs, elle devait paraître forte. En la voyant arriver, toutes les personnes présentes convergèrent vers elle, y compris les trois hommes d’affaires. Le capitaine croisa le regard de certains et y vit des larmes, de l’angoisse, de la terreur.

- Voici la situation telle qu’elle se présente actuellement. L’alarme d’attaque biologique s’est déclenchée suite à la dispersion d’un produit inconnu, par le système de ventilation. Nous ne pouvons dire si cette attaque est une menace réelle ou s’il s’agit d’une fausse alerte. J’ai prévenu le chef de la police, ses prières nous accompagnent. Une équipe du CDC va venir, je vous demande à tous de leur apporter votre entière collaboration et de vous conformer à leurs directives.

- Capitaine, est-ce qu’il nous est permis d’appeler nos familles ?

- Pas pour le moment officier Turner, des murmures de protestation se firent attendre. Je sais que cela est difficile, mais nous devons d’abord en savoir plus.

- Il est hors de question que je reste une minute de plus ici ! Hurla un des civils.

- Et vous êtes ?

- Benjamin Clark, je suis venu à la demande du lieutenant Beckett pour son enquête et pas pour voir ma vie mise en péril par une menace qui peut être une simple farce !

- Je crains que vous n’ayez guère le choix Mr Clark et au cas où l’envie vous prendrait de vouloir nous fausser compagnie, sachez que toutes les issues sont barricadées de l’extérieur et que des hommes armés sont postés devant et, si vous nous posez le moindre problème nous avons encore des cellules de disponibles ! Ai-je été assez claire ?

-          Parfaitement claire, il tourna les talons et se dirigea vers la salle de pause, suivi par ses anciens condisciples.

-          Bien ça sera tout pour l’instant.

Ils se dispersèrent en petits groupes, ou seuls pour quelques-uns. Certains s’assirent et restèrent immobiles, le regard perdu, d’autres pleuraient dans les bras d’un ami ou d’un coéquipier. C’était le cas de Lewis qui réconfortait Julia comme il le pouvait. Un petit nombre s’était assis à même le sol formant deux cercles, ils se tenaient par la main et priaient. Frazer et Gardner essayaient de calmer Clark qui ne décolérait pas.

Ryan avait rejoint son bureau comme un automate, il s’était assis, avait sorti une photo de Jenny de son portefeuille et passait son pouce de façon répété sur son visage. Il ne faisait rien pour cacher ses larmes.

« Mon Dieu Jenny, j’ai tellement peur de ne jamais te revoir, je n’arrête pas d’énumérer toutes les saloperies qui ont pu être dispersées dans l’air et ça me fout la trouille. Tu sais, j’en ai vraiment envie de ce bébé, même de plusieurs, fonder une grande et belle famille. Voir nos enfants grandir, jouer, rire, pleurer….souvent. Je t’aime et j’espère que l’on aura le droit de téléphoner, j’ai envie d’entendre ta voix, ton rire surtout me manque beaucoup en cet instant. »

Dans son bureau Gates venait de terminer la liste des personnes présentes. Il y avait 12 officiers (5 femmes et 7 hommes), 2 sergents (des hommes), les lieutenants Beckett, Ryan, Lewis, Reynolds, Adams et Rodriguez, soit un total de 6 (2 femmes, 4 hommes) les trois civils Frazer, Clark et Garner et un consultant Castle. Avec elle, cela faisait un total de 25 personnes. Elle soupira et se saisit d’un des cadres posés sur son bureau, sur cette photo tout sa famille était présente : son mari, ses enfants.

« Mon Arthur, je crois qu’aujourd’hui est la pire journée de ma vie. Je n’aurai jamais imaginé que je sois confrontée un jour à une situation aussi terrible. Que suis-je sensée faire ? Aurai-je la force nécessaire pour maintenir le calme parmi mes hommes alors que je suis tout autant effrayée qu’eux ? Je suis condamnée à attendre que ça se passe et tu me connais, je déteste ça. »

Quant à Castle et Beckett, ils étaient restés plantés là, côte à côte, leurs mains se frôlant. Puis Rick avait murmuré un suis-moi et avait pris la direction d’une des salles d’observation. Maintenant, ils se serraient dans les bras l’un de l’autre, Kate avait enfoui son visage dans le cou de l’écrivain et lui, avait posé sa joue sur sa chevelure qui sentait toujours aussi bon la cerise. Cela devait bien faire plus de cinq minutes qu’ils étaient ainsi et aucun d’eux n’avait prononcé le moindre mot. C’est Castle qui rompit le silence.

-  À quoi penses-tu ?

-  À nous, à mon père….à la mort. Et toi ?

-  À toi, à nous, à ma fille, ma mère…. et pas la peine de te dire ce que mon esprit d’écrivain a imaginé comme scénario catastrophe. Mais pour te dire la vérité, j’ai peur, je suis même terrorisé.

- Moi aussi, elle redressa la tête et plongea ses yeux dans ceux de Rick. Embrasse-moi !

- À vos ordres mon lieutenant.

Il s’exécuta avec le plus grand plaisir, leur baiser était long et passionné mais Rick s’écarta quand un goût de sel vint se mêler au baiser. Kate avait aussitôt baissé la tête, il mit deux doigts sous son menton et l’obligea à lever les yeux. Elle pleurait ou plus exactement essayait de retenir ses larmes, il la serra contre lui, elle blottit sa tête sur son épaule, il lui caressa le dos du plat de la main.

- Vas-y, mon ange, pleure, je suis là.

Quelques minutes plus tard.

- Ça va mieux ?

- Oui, et toi ? Comment tu te sens ?

- Ça peut aller…pour le moment. Viens, allons voir comment va Ryan.

- D’accord. Je sens que l’on va souvent revenir ici.

- C’est quand tu veux.

Ils arrivèrent près de leur ami, il était totalement abattu, Kate s’accroupit face à lui et posa une main sur les siennes.

- Eh, ça va aller Ryan, d’accord ?

- J’ai la trouille, j’aurai préféré prendre une balle.

- Je sais, nous avons tous peur. Mais nous n’avons pas le choix, la seule chose que nous avons à faire pour l’instant c’est attendre.

- C’est bien ça le problème, nous ne savons pas à quoi nous devons faire face ! S’énerva-t-il, si ça se trouve cette merde est déjà en train de nous tuer !

- Kate a raison, l’écrivain pressa sa main sur l’épaule de l’irlandais. Nous ne pouvons qu’attendre, la colère ne nous aidera pas. Allez viens, nous allons prendre un café.

- Je préfèrerai un bon verre de Whisky irlandais, répliqua-t-il avec un timide sourire.

Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle de pause ils y trouvèrent Gates devant la machine à café et elle semblait rencontrer quelques soucis. Un jet de vapeur intempestif s’échappa.

- Bon sang !

- Laissez, je m’en occupe capitaine.

- Merci Mr Castle.

Elle s’écarta pour le laisser faire et alla rejoindre Beckett et Ryan installés à une des tables.

-Vous avez des nouvelles, chef ? Demanda Beckett.

- Le commissaire m’a confirmé l’arrivée d’une équipe du CDC, et il m’a aussi demandé les noms des personnes présentes dans l’immeuble.

- Et… combien sommes-nous ?

- 83…

- Tenez, voilà vos cafés. Dit Rick tout en posant un plateau et prenant place avec eux.

Un silence pesant s’installa, tous buvaient leur café, perdus dans leurs propres pensées. Ce n’est que quelques instants plus tard que le « ding » des portes de l’ascenseur les ramena à la réalité. Ils quittèrent la salle de pause et, comme toutes les personnes présentes regardèrent les trois individus qui venaient d’arriver.

Ils portaient des combinaisons anti-bactériologiques, bleues-ciel. Il y avait deux hommes et une femme, Gates alla à leur rencontre. Dans la salle tous observaient la scène en silence. Le plus grand lui tendit la main.

- Bonjour, vous devez être le capitaine Gates.

- En effet, bonjour.

- Je suis le Dr George Watson, mes collègues le Dr Mary Darwin et le Dr Donald Hammer. D’autres médecins seront affectés aux différents services et des équipes sont en train d’acheminer nos moyens logistiques.

- Que pouvons-nous faire pour vous aider ?

- En premier lieu, y aurait-il un endroit où l’on pourrait réunir les 83 personnes présentes dans ce bâtiment ? Je vais vous expliquer comment notre intervention va se dérouler.

- Il me semble que la salle de sport ferait un très bon endroit, je vais prévenir les autres chefs de services…ça ne sera pas long.

- Je vous remercie capitaine.

Le médecin la suivit du regard alors qu’elle se dirigeait vers son bureau, puis porta son attention sur les femmes et les hommes présents. Il put constater que malgré la peur et l’inquiétude que l’on pouvait lire sur leurs visages, ils étaient relativement calmes. Mais à la façon dont ils les dévisageaient, lui et ses collègues, il était évident que leurs tenues de protection n’avaient rien de bien rassurant et ne faisaient que renforcer leurs craintes.

Gates revint très vite, et s’adressa à tous.

- Nous allons tous nous rendre dans la salle de sport où le Dr Watson, responsable de l’équipe du CDC, va nous expliquer ce qui va être fait. Je vous demanderai à tous de continuer à garder votre calme. Merci. Se tournant vers le médecin. Docteur, si vous et vos collègues et vous, voulez bien me suivre.

Dix minutes plus tard, il prenait la parole devant une assemblée attentive à ses moindres mots.

- Bonjour à tous, je suis le Dr Watson et voici deux des autres médecins qui seront auprès de vous, les docteurs Darwin et Hammer. Je sais que vous vivez actuellement une situation stressante et angoissante, c’est pourquoi je vous demanderai de ne pas hésiter à nous poser toutes les questions qui vous viendront à l’esprit. Mes collègues et moi-même ferons de notre mieux pour y répondre. Maintenant je vais vous exposer le déroulement des opérations. Sur les points techniques tout d’abord : des systèmes d’extraction vont pomper l’air ambiant. Voyant des regards paniqués, ne vous inquiétez pas, des masques à oxygène vous seront distribués mais cela ne prendra pas trop longtemps car aussitôt de l’air pur sera automatiquement envoyé. Ensuite chaque équipe affectée aux services installera notre centre de soin dans une salle disponible. Pour le reste nous allons avoir besoin de votre collaboration, vous devrez nous aider à colmater hermétiquement toutes les fenêtres et aérations, ensuite il faudra déplacer les bureaux pour que l’on puisse installer les lits de camp. Des pièces seront également réquisitionnées pour y recevoir les malades potentiels. Un sas est en ce moment même en train d’être installé devant l’ascenseur du parking souterrain, tout ce dont nous auront besoin, vivres, médicaments sera transféré via ce sas à l’ascenseur, puis aux étages….

Il s’arrêta, lorsque la majorité leva instinctivement la tête pour savoir d’où venait le bruit assourdissant qu’ils entendaient subitement. Et surtout pour savoir ce que c’était. Le Dr Watson les rassura.

- Le bruit que vous entendez, vient des pales de l’hélicoptère qui en ce moment même dépose une de nos unités mobile de recherche et d’analyse sur le toit de l’immeuble. Le calme revint aussitôt, bien continuons. Sur le plan médical : vous allez dans un premier temps prendre une douche décontaminante, vous vous servirez des douches des deux vestiaires de cette salle, nous allons y coupler notre matériel. Des vêtements, sous-vêtements et chaussures vont seront fournis, vous déposerez vos effets personnels dans des boites prévues à cette effet, quant à vos vêtements ils seront emmenés et détruits. Comme vous irez par petit groupes nous en profiterons pour effectuer nos premiers prélèvements sanguins en vue d’analyses.

- Excusez-moi docteur, vous pouvez nous dire ce que l’on risque ? Questionna un des policiers.

- Je ne vous mentirai pas. Pour le moment je ne suis pas en mesure de vous répondre. Seuls les résultats de l’analyse de l’air aspiré et ceux des échantillons de sang pourront peut-être nous donner une réponse.

- Peut-être ? Comment ça ? S’affola un autre.

- Certains virus ont une espérance de vie très courte à l’air libre, il regarde sa montre, l’alerte a été donnée il y a exactement 1h 23 minutes, il est sans doute déjà trop tard. Toutes les maladies ont des périodes d’incubations plus ou moins longues, c’est le délai entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes. Ça peut prendre aussi bien quelques heures que quelques jours. Pour faire simple, certains d’entre vous peuvent déjà être contaminés, mais tant que votre organisme ne produit pas d’anticorps pour combattre le virus, il se peut que nous ne trouvions rien dans les analyses. Les prises de sang se feront toutes les 6h00 et des équipes de 4 médecins se relayeront dans notre unité mobile pour effectuer les tests. Malheureusement….

- Si les analyses ne donnent rien, seuls les symptômes pourront vous informer sur le type de maladie contre laquelle vous devrez vous battre. Compléta Castle d’une voix atone.

- Oui, fut la seule réponse du Dr Watson.

Heureusement l’arrivée de deux personnes, elles aussi en combinaison de protection, et dont l’une poussait un chariot, sur lequel tout le monde pouvait voir de petites bouteilles d’oxygène avec leurs masques, fit diversion. L’homme au chariot, s’immobilisa au fond de la salle alors que l’autre alla parler aux médecins. Le Dr Watson reprit aussitôt la parole.

-  On vient de m’informer que les extracteurs et les recycleurs d’air étaient en place. Nous allons donc procéder à l’évacuation de l’air ambiant. Une fois que l’on vous aura donné votre bouteille, je vous demande à tous de vous asseoir. Dès que votre respiration devient plus difficile, mettez votre masque, n’attendez pas. L’opération ne devrait pas prendre plus de 20 minutes, alors je vous en prie, gardez votre calme.

Tous obtempérèrent en silence, Kate, Rick et Ryan s’assirent côte à côte. Durant l’opération, d’autres hommes en bleu arrivèrent avec du matériel et se dirigèrent vers les vestiaires. Tout se passa bien, personne ne fit de malaise, curieusement beaucoup respirèrent à pleins poumons une fois qu’ils eurent retiré les masques. Au même instant les tenues étaient apportées. Le Dr Watson prit à nouveau la parole.

-  Les douches sont prêtes, Messieurs je suggère que vous preuve de galanterie en laissant ces Dames se changer en premier. Quant à vous, je vous demanderai de regagner vos services respectifs. Nous allons commencer les prélèvements sanguins et l’aménagement des locaux.

Tout se passa dans le calme et une heure et demi plus tard, l’immeuble tout entier avait été transformé en annexe hospitalière. La salle d’examen médical, avait été aménagée dans une des salles de travail. Les deux salles de repos et le bureau du capitaine avaient quant à eux été préparés pour recevoir les malades. Les bureaux avaient été alignés sur deux rangées, face à face au centre de la pièce. Autour, contre les murs étaient disposés des lits de camps ainsi que dans les couloirs.

Des chaises supplémentaires avaient été amenées dans la salle de travail équipée d’un téléviseur, quoi de mieux pour passer le temps que de regarder la télévision. On avait même apporté des jeux de cartes et d’échecs. Mais pour le moment tous étaient occupés à manger le repas qu’on leur avait apporté, puisque l’alerte ne leur avait pas permis de prendre leur pause déjeuner, ce dernier avait été accueilli avec joie.

Une nouvelle fois, Castle, Beckett, Ryan et Gates se retrouvaient ensemble dans la salle de pause. Tout en mangeant Rick ne pouvait s’empêcher de regarder Kate, il la trouvait sexy dans sa tenue qui elle, ne l’était pas. Celle, que tous portaient, un pyjama de médecin bleu sur un tee-shirt à manche longue et des tennis de toile. Machinalement il sourit à la pensée qu’il venait d’avoir.

- Eh Rick ! Pourquoi tu souris ? Demanda aussitôt Ryan.

- Eh bien, si j’avais su qu’une « pyjama party » était prévue au 12 th, j’aurai amené des DVD et de quoi faire du pop-corn. Je…

Il s’arrêta net en se rendant compte de ce qu’il venait de dire. Il n’osait croiser le regard de Gates, se disant qu’il venait de faire encore une bourde monumentale. Mais ce qui suivit l’étonna au plus haut point, au lieu de lui hurler dessus, le capitaine faisait apparemment beaucoup d’effort pour de pas laisser échapper son rire. En vain, elle se met à rire franchement, imitée par Kate et Kevin puis par toutes les personnes présentes dans la pièce. La phrase de Castle fut répétée et bientôt ce sont les 25 présentes qui riaient de bon cœur. C’était un moyen comme un autre d’évacuer la tension nerveuse et le stress qu’ils accumulaient depuis des heures.

Le Dr Darwin se tourna vers son supérieur.

- Je crois qu’il doit y avoir le clown de service.

- Et ils risquent d’en avoir besoin. L’analyse de l’air n’a rien donné et les premiers tests sanguins non plus.

Au même moment Esposito donnait des coups de poing rageurs sur son volant pour protester contre la mauvaise circulation. Il était un peu plus de 14h30 et il était déjà en retard. Il ne comprenait pas pourquoi ça circulait aussi mal, surtout en début d’après-midi et un dimanche. Enfin celle-ci devint un peu plus fluide mais une autre surprise l’attendait à 200 mètres à peine du 12th, il fut stoppé par un barrage. Des barrières jaunes et noires condamnaient la route et des hommes du SWAT étaient postés devant celle-ci.

Il coupa le contact et avant que l’un d’eux n’arrive à sa hauteur pour lui dire de dégager, il montra sa plaque.

- Désolé lieutenant mais vous ne pouvez pas passer.

- Eh ! Je bosse dans ce commissariat ! Alors pousses-toi de mon chemin ! Hurla-t-il d’un ton autoritaire, mu par une angoisse grandissante.

Le policier s’écarta pour le laisser passer. Esposito piqua un sprint jusqu’au commissariat puis, stoppa net. Totalement figé par ce qu’il voyait, le bâtiment entier était condamné, barrière de sécurités, gardes armés. Pourtant une chose le sortit de sa léthargie, le camion noir de commandement garé à quelques mètres de lui. Il n’y avait aucun sigle apparemment mais il s’y dirigea d’un pas décidé. Il ouvrit brusquement la porte latérale et eut le temps de monter avant que quelqu’un ne réagisse.

Mais il n’eut pas le temps de faire un pas que deux hommes se précipitèrent sur lui pour le neutraliser. Tout ce remue-ménage fit relever la tête d’un homme qui regardait un des écrans de contrôle. Il se retourna en criant.

- C’est quoi ce bordel ! Reconnaissant le latino. Lieutenant Esposito, qu’est-ce que vous foutez là ?

- Agent Fallon ? Il était tous aussi surpris que lui.

- C’est bon ! Lâchez-le !

- Que se passe-t-il ? Et si vous êtes là, ça doit être très mauvais.

- Jusqu’à preuve du contraire oui, en effet. Il attrapa Esposito par le bras. Venez, sortons de là, je vais vous expliquer.

Au fur et à mesure qu’il écoutait l’exposé de Fallon, il se sentait de plus en plus mal. Il lui fallut quelques minutes pour digérer l’info. Il sortit son téléphone dans l’intention d’appeler Ryan.

- Inutile, pour l’instant aucun échange téléphonique n’est autorisé.

- Pourquoi ? Pour éviter de propager la nouvelle via les familles ?

- Oui, plus longtemps le public l’ignorera, plus de temps nous aurons pour mettre en place le plan d’urgence.

- Vous croyez encore au Père Noël à votre âge ? Des passants, peut-être même un flic, n’importe qui peut prévenir les médias et d’ici demain vous allez voir fleurir les camions avec leurs antennes satellites. Il se calma et demanda, que puis-je faire pour vous aider ?

-  Rien… rentrez chez vous et je vous appelle si j’ai des infos. Bonnes ou mauvaises.

- D’accord.

Esposito retourna à sa voiture dans un état second, Kevin, Kate et Rick avaient leurs vies menacées à cause d’une attaque biologique ou chimique. Avec 80 autres amis, collègues et inconnus. D’un geste rageur il essuya la larme qui coulait sur sa joue. Il démarra en trombe et prit la direction de la morgue, il y fut en moins de dix minutes.

Il courut jusqu’à la salle d’autopsie de Lanie et entra, le souffle court il l’appela.

- Lanie ! Lanie !

La jeune femme sortit de son bureau, surprise d’entendre la voix de Javier, qu’elle avait quitté il y avait moins d’une heure. Et pourquoi criait-il son nom ? Mais lorsqu’elle vit les larmes, et l’air désemparé de ce dernier, elle comprit aussitôt qu’il devait ou avait dû se passer quelque chose de terrible. Elle s’approcha de lui, il était incapable de parler, elle le serra dans ses bras le temps qu’il retrouve son calme. Après quelques minutes il s’écarta.

- Je… j’ai une mauvaise nouvelle Lanie.

- Kate ? S’inquiéta aussitôt la jeune femme.

-  Pas qu’elle, Kevin, Rick, Gates et d’autres. Ils sont 83 en tout ! Mon Dieu Lanie c’est horrible.

-  Écoutes Javier, si tu ne veux pas finir sur une de mes tables, dis-moi ce qu’il s’est passé ! S’emporta-t-elle sous le coup de l’émotion.

-  L’alarme des attaques biologiques ou chimiques s’est déclenché à 11h28 au 12th !

-  Oh Javier, c’est…elle ne termina pas sa phrase et se blottit dans les bras de son petit ami en larmes elle aussi.

Lorsqu’elle se fut un peu calmée, Esposito lui répéta tout ce que Fallon lui avait dit. Lanie, demanda à un collègue de la remplacer. Ils devaient prévenir les familles de leurs amis et pas questions de le faire par téléphone. Ce furent les trois visites les plus dures de leur vie.

Il était plus de 20h00 lorsqu’ils arrivèrent à l’appartement de Lanie, aucun des deux ne voulant rester seul. Ils n’avaient pas eu besoin d’aller voir Alexis à la fac, car elle était passée au loft voir sa grand-mère.

Au commissariat les médecins s’apprêtaient à faire de nouveaux prélèvements et les  patients  essayaient de s’occuper comme ils pouvaient. Une longue soirée s’annonçait.

Castle s’approcha de Kate et de Kevin en brandissant un jeu de carte.

- Qui est partant pour un poker ?

- Ok pour moi dit Ryan.

- Pour moi aussi dit Kate.

- Je veux bien jouer aussi, il paraît que vous êtes un joueur de poker redoutable Mr Castle…. Nous allons voir ça.

- Un défi capitaine ? Excellente motivation.

- Et on mise quoi ? Demanda Ryan 

- Tenez, j’ai pris ça au distributeur. Il pose des maxi sachets de m&m’s sur une table. Chacun le nôtre.

- Très bien, et si nous allions jouer dans une des salles d’interrogatoire ?

- Pourquoi capitaine ? Auriez-vous peur que vos hommes vous voient perdre ?

- Ne soyez pas trop sûr de vous Monsieur Castle.

- Eh bien, s’ils sont comme ça toute la partie, ça promet murmura Ryan à Kate.

- On peut toujours leur manger leurs bonbons, proposa Kate, ce qui fit sourire l’irlandais.


judy1  (20.04.2013 à 19:57)

Chapitre 8: Situation critique
Auteur : Madur



C'était encore tôt ce matin-là, à peine huit heures, et seuls quelques-uns étaient réveillés. Au fur et à mesure, le personnel médical leur faisait une prise de sang dès qu'ils se levaient. La journée débutait tranquillement quand, tout à coup, une bagarre éclata entre un officier et les trois civils. Le docteur Watson et Gates se précipitèrent vers le lieu du conflit, Beckett et Castle s'approchèrent également.

- Que se passe-t-il ici? Demanda vivement Gates.
-Je les ai surpris en train de comploter pour échapper à la quarantaine. Répliqua l'officier de police en désignant les civils.
-N'importe quoi! S'énerva Clark.

Profitant d'être plus grand et plus costaud que le policier il s'avança vers lui, menaçant. Mais il fut stoppé net par un obstacle imprévu: un mètre quatre-vingt-dix de muscles et une carrure impressionnante venaient de se mettre en travers de sa route. Il releva les yeux vers l'intrus afin de l'intimider avec le regard le plus mauvais qu'il puisse lancer à quelqu'un. Il rencontra le calme et la quiétude du bleu océan. Son vis-à-vis n'était pas le moins du monde impressionné, il chercha donc à le contourner, mais l'homme se déplaça à nouveau et resta en travers de son chemin. Il reconnut le type qui l'avait interrogé avec la fliquette la veille.

-Barre-toi de là tocard!
-Allez-vous en de là, Monsieur. Dit l'écrivain en insistant sur le "Monsieur".
-Quoi? Fit Clark complètement perdu.
-Le fait d'être à cran n'empêche pas la politesse. Donc en le demandant poliment ça donne: "Allez-vous en de là, Monsieur."
-Mais d'où tu sors? Demanda Clark médusé.

C'est à ce moment précis que Castle compris qu'aucun des trois hommes ne l'avait reconnu. Il faut dire que Richard Castle l'écrivain n'avait plus rien de commun avec Ricky Rodgers le petit gringalet timide et maladroit qui jouait les durs.

-Bon ça suffit maintenant. Intervint Beckett. Vous comptiez faire quoi au juste tous les trois.
-Nous voulions simplement parler à nos familles. Répondit Gardner mal à l'aise, baissant les yeux pour ne pas croiser le regard de l'inspectrice.
-C'est vrai quoi! Renchérit Frazer. De quel droit vous nous empêchez de contacter nos proches.
-Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, vous n'êtes pas les seuls dans ce cas. Commença à s'énerver Castle. Nous non plus nous ne pouvons joindre nos familles. Nous sommes tous embarqués sur la même galère, la seule différence c'est qu'à part vous trois tout le monde se comporte de manière civilisée.

Gardner et Frazer baissèrent la tête et regardèrent le bout de leurs souliers, honteux. Clark, lui, était bien trop remonté pour avoir des remords et pour remarquer l'absurdité de ses actes. Gates se chargea de le lui rappeler sans ménagement.

-Vous réalisez à quel point vos agissements sont stupides? Lui demanda-t-elle. Si vous essayez de briser la quarantaine vous serez abattu avant même d'avoir ne serait-ce qu'approché à moins de dix mètres de la sortie.
-Vous n'oseriez pas tuer un civil. Rétorqua-t-il plein de suffisance.
-Oh mais je ne ferais rien. Ce sont les hommes d'une unité d'élite du DHS ("Department of Homeland Security", le Département de la Sécurité Intérieure) qui gardent les issues et ils n'auront pas d'état d'âme. Ils vous tueront sans hésiter pour protéger la population de New-York d'une possible épidémie mortelle.
-Allez arrêtes, calme-toi! Dit Frazer en attrapant Clark par le bras et en l'obligeant à reculer avec l'aide de Gardner. Désolé, ça ne se reproduira plus. Ajouta-t-il avant qu'ils ne s'éloignent vers le distributeur de boissons le plus proche.
-Vous savez, il faudrait vraiment envisager d'ouvrir une ligne vers l'extérieur pour que tout le monde ait un minimum de contact avec les siens, sinon cette situation risque de devenir de plus en plus fréquente au fur et à mesure que ce bazar va se prolonger. Fit Castle en regardant le docteur Watson.
-Je suis malheureusement d'accord avec vous Monsieur. Je vais tâcher d'en parler avec le responsable du DHS. Répondit Watson, avant de s'en aller.

Pendant ce temps devant le commissariat, un attroupement venait de se former devant la nuée de journalistes présents derrière les barrières de protection. C'était plusieurs membres des familles des policiers enfermés dans le bâtiment. Fallon observait tout cela d'un œil agacé, il ne manquait plus que ça. Il étudia attentivement la scène sur son écran et finit par repérer le leader du mouvement.

-Amenez-moi ce type! Ordonna-t-il à un de ces hommes en désignant le gars en question.

Pendant que Fallon passait un accord avec le leader de la contestation, qui n'était autre que David Reynolds le mari de Julia Reynolds, la toute nouvelle recrue du douzième, le calme était revenu à l'étage de la criminelle, le petit-déjeuner servi y ayant fortement contribué. Ensuite, Gates distribua une tâche à chacun afin de maintenir ses hommes tous occupés pour la journée, alors que les prélèvements sanguins et les examens médicaux reprenaient de plus belle. Sur ces entrefaites, Watson vint la voir pour l'informer qu'une ligne fixe était en train de se mettre en place dans le hall du commissariat pour que chacun des mis en quarantaine puisse à tour de rôle parler brièvement avec sa famille. Mais les consignes étaient très strictes et les conversations seraient écoutées par le DHS qui se réservait le droit de les interrompre au moindre manquement. Elle en informa aussitôt les autres étages et son propre personnel. Pour ne pas créer de conflit inutile, l'ordre de passage suivrait l'ordre alphabétique. Près du téléphone dans le hall, les agents du DHS chargés de surveiller, appelleraient la personne dont c'était le tour par les haut-parleurs internes.

Et la routine s'installa, entre les noms sortants des haut-parleurs et les appels des médecins pour les examens. Beckett, Castle et Ryan avaient pu discuter quelques minutes avec leurs proches et ils étaient un peu moins angoissés, surtout Ryan qui avait réussi à rassurer Jenny. Cela avait tout de même été difficile pour eux d'apaiser les craintes de leurs familles alors qu'eux-mêmes étaient très inquiets. Castle notamment s'était bien rendu compte que sa fille n'avait pas vraiment cru en ses paroles rassurantes et c'est avec une boule dans la gorge qu'il avait mis fin à la communication. Il espérait être plus convaincant la prochaine fois. Ils n'étaient autorisés qu'à faire un seul appel par jour et les communications entrantes autres que pour le service étaient interdites, Castle devrait donc attendre le lendemain pour parler à nouveau avec Alexis. De son côté, Beckett prenait sur elle et ne laissait rien paraître en public, fidèle à ses habitudes, néanmoins elle avait tiré beaucoup de réconfort d'une nouvelle séance de câlins avec Rick, bien à l'abri des regards dans la salle d'observation. C'est regonflée à bloc qu'elle entama un nouvel interrogatoire des trois amis des victimes. Cette enquête était un dérivatif parfait pour s'occuper l'esprit et éviter de penser.

Beckett et Ryan se tenaient donc dans la salle d'interrogatoire face à Clark, Gardner et Frazer. Kate regrettait l'absence de Castle, appelé par le docteur Hammer pour des examens. Lors du dernier entretien, Rick avait réussi à les déstabiliser et sans cette alerte ils sauraient sûrement déjà le fin mot de toute cette histoire. Le problème, c'est que les trois hommes devant eux avaient non seulement eu le temps de se reprendre, mais en plus ils en avaient profités pour accorder leurs déclarations, ils lui récitaient tous la même leçon apprise par cœur et ça agaçait prodigieusement la détective. En désespoir de cause, ils avaient décidés de les réunir tous les trois pour une dernière tentative, les interroger séparément ne servant à rien. Beckett et Ryan, tout en leur posant des questions, cherchaient subtilement à semer la zizanie entre les trois hommes à coup d'allusions plus ou moins voilées.

-Mais enfin, pourquoi insistez-vous autant lieutenant? S'énerva Frazer. Nous vous avons dit tout ce que nous savions. Nous ne nous étions pas revus depuis une trentaine d'années, nous ne savons rien sur Daniels et Backer.

Clark commençait à se tortiller sur sa chaise et cela amusa intérieurement Beckett, elle désespérait de voir ce moment arriver. Depuis presque deux heures qu'ils les interrogeaient, ils leur avaient fourni café, soda et autres boissons à volonté et cela sans leur accorder la moindre pause. Clark surtout en avait profité un maximum, et de fait, sa vessie devait sérieusement être remplie. Les policiers comptaient sur l'inconfort de cette situation pour que leurs suspects arrêtent de réciter leur leçon et soient suffisamment perturbés pour cesser de leur mentir.

-Bon ça suffit, il faut que j'aille vidanger. Fit Clark en se levant sans demander la permission.
-Restez assis, nous n'avons pas fini! Lui intima Beckett.
-Mais je m'en fous! Je vais pisser que vous soyez d'accord ou pas.
-Pas question de vous laisser sortir d'ici seul tant que cet interrogatoire n'est pas terminé.
-Oh mais si tu veux venir me la tenir, j'y vois pas d'inconvénient. Je savais bien que t'étais une grosse cochonne! Dit-il avec un rire libidineux.

Beckett se leva pour le regarder bien en face.

-À votre place, je ferais très attention. Fit-elle d'une voix dangereusement basse. Un accident est si vite arrivé et il y a tellement d'objets qui peuvent devenir tranchants dans les toilettes. Termina-t-elle avec un sourire mauvais.

Clark pâlit subitement et s'écarta prudemment d'elle en mettant ses deux mains devant ses bijoux de famille dans un geste réflexe de protection.

-Ryan, accompagne-le et ne le lâche pas d'une semelle. Dit-elle en se rasseyant, sans prêter plus attention à Clark.

Ryan acquiesça et attrapa le coude de Clark pour le faire sortir de la salle. Finalement, le départ de Clark arrangeait Beckett. Sans le meneur de la bande, les deux autres seraient peut-être plus enclins à parler.


Beckett et Ryan étaient à nouveau devant le tableau blanc. En dépit de tous leurs efforts, ils n'avaient rien obtenu des trois hommes.

-Je suis sûre qu'ils nous cachent quelque chose d'important. Ils sont bien trop soudés pour des types qui ne se sont pas revus depuis trente ans.
-Je suis d'accord, mais comment savoir si ça a un rapport avec notre enquête?
-Tu te rappelles de la question que Castle leur a posée hier? Demanda-t-elle avec une lueur étrange dans les yeux.
-Euh, laquelle?
-Quand il leur a demandé s'ils n'avaient rien fait de répréhensible durant leurs années de collège. Ils ont tous les trois réagis, je suis sûre que c'est là que nous devons chercher. Ryan, consulte les archives du Times et vois s'il n'y a pas un fait divers se rapportant à leur collège ou à l'un d'eux, disons entre mille neuf cent quatre-vingts et mille neuf cent quatre-vingt-trois.

Elle fut interrompue par un agent qui lui remit un mot. Esposito avait téléphoné, son entretien avec Rawson n'avait rien donné, il était totalement hors du coup selon lui. Elle décida de consulter la liste des élèves ayant fréquentés les mêmes classes que les cinq hommes durant leur scolarité. Elle savait déjà que leurs routes s'étaient séparées en quatre-vingt-trois, elle décida donc de s'intéresser en priorité à leurs années d'adolescence. En effet, c'est à cette période que les jeunes, en particulier les hommes, étaient le plus susceptibles de faire quelque chose de suffisamment grave pour que quelqu'un cherche encore à les tuer trois décennies plus tard. Castle arriva avec un gobelet de café alors qu'elle entamait ses recherches.

-Eh!
-Eh Castle! Merci.
-Vas-y doucement, il vient du distributeur, la salle de repos est inaccessible.

En effet Beckett faillit le recracher. Après toutes ces années à boire le délicieux café de la machine offerte par l'écrivain, elle trouvait celui du distributeur imbuvable. Elle se força tout de même à l'avaler par petites gorgées, elle avait besoin de sa dose de caféine.

-Tu es sur quoi?
-La liste des camarades de collège de ces trois idiots. Fit-elle, en désignant du menton les trois civils qui étaient en plein conciliabule dans un coin de l'open space.

Castle se crispa en entendant sa muse, elle n'allait pas manquer de tomber sur son nom.

-Mais ça va te prendre une éternité! Il était parvenu à parler presque normalement.
-Pour le moment je me concentre sur ceux qui étaient dans leurs classes entre quatre-vingts et quatre-vingt-trois.

L'écrivain se détendit imperceptiblement, pour l'instant il passait à travers les mailles du filet. Mais cela n'échappa point à Beckett.

-Tout va bien? Lui demanda-t-elle, inquiète.
-Oui, oui. Désolé, je suis un peu nerveux.
-Nous le sommes tous.
-Que fait Ryan?
-Il se concentre sur les faits divers du Times pour la même période que la mienne.

Cette fois-ci, il réussit à se contrôler et à rester impassible.

-Et ça donne quoi?
-Rien pour l'instant, mais nous venons tout juste de commencer.
-Que vous ont révélé nos trois témoins?
-Que dalle! Ils se sont mis d'accord sur leur histoire et n'ont pas arrêté de nous la réciter.
-C'est louche, des innocents n'ont pas besoin d'inventer une histoire.
-C'est aussi ce que je pense.

Rick, ne pouvant aider Beckett et Ryan dans leurs recherches, s'était porté volontaire pour distribuer les sandwichs du déjeuner. Et c'est pourquoi il poussait un petit charriot en compagnie de Reynolds, allant de groupe en groupe pour leur apporter de quoi manger et boire. Alors qu'ils discutaient avec Velasquez et ses coéquipiers, l'un deux: Lebron, s'évanouit en plein milieu d'une phrase. Castle écarta le charriot tandis que Velasquez criait pour appeler les médecins du CDC. Ceux-ci se précipitèrent immédiatement auprès de l'officier inconscient et l'emmenèrent dans une des salles de repos. L'agitation attira l'attention de Gates qui vint aux nouvelles. Quand elle découvrit ce qu'il se passait, elle les informa que les malades se multipliaient dans les étages.

Deux heures plus tard, Gates était avec Watson, et ils faisaient le point de la situation. En ce qui concernait l'étage de la criminelle, il y avait sept malades: six policiers, dont Lewis le coéquipier de Reynolds, et un civil: Gardner. Watson lui fit part de la répartition envisagée pour isoler les malades: cinq d'entre eux iraient dans la salle de repos et les deux derniers dans son bureau. C'est ainsi que Lewis et Gardner furent installés dans le bureau de Gates.

Watson avait rejoint son équipe pour lister l'ensemble des symptômes observés sur toutes les personnes du commissariat atteintes. La liste était non exhaustive, mais elle était terrifiante pour les scientifiques, qui voyaient ainsi leur pire cauchemar prendre vie sous leurs yeux. Cela allait de la toux, en passant par une forte fièvre, des céphalées, des courbatures, pour finir par des saignements de nez, de la conjonctivite et du purpura chez les patients les plus gravement touchés. Un étage fut assigné à chacun des médecins, à charge pour eux d'informer les personnes en quarantaine sur la gravité de la situation, et ce malgré le risque de provoquer une panique. Mais c'était des professionnels aguerris, et ils savaient que s'ils ne leur disaient rien ce serait encore pire. Watson réintégra l'open space de la criminelle et demanda le rassemblement de tout le monde.

-Voilà ce que nous pouvons affirmer à l'heure actuelle: les symptômes que nous avons observés, nous orientent vers une fièvre hémorragique, mais nous n'avons pas encore réussi à déterminer de laquelle il s'agit.
Maintenant que la maladie s'est déclarée, nous avons plus d'éléments d'information et nous devrions parvenir à l'identifier assez rapidement, ce qui nous permettra de mettre en place un protocole de soins.

La nouvelle fut accueillie dans un silence de mort, ils étaient sous le choc.

-Je vous demande de garder votre calme, et de continuer les tâches qui vous ont été assignées. Nous avons tous peur, mais nous sommes des officiers entraînés à faire face à toutes sortes de situations, même les plus
graves. Cette fois encore, nous trouverons la force de surmonter cette épreuve et comme ce fut le cas après le onze septembre, nous en sortirons plus forts et plus déterminés que jamais. Intervint Gates.

La plupart des officiers applaudirent à ces paroles, puis tous reprirent leur poste malgré la peur qui les étreignait. Watson, derrière le casque de sa combinaison, pris le temps d'observer quelques-uns des hommes et des femmes dont les vies dépendaient de lui.
Les premiers à attirer son attention furent trois civils. Ils étaient terrifiés, ce qui était compréhensible puisque l'un deux était atteint, mais même le plus teigneux d'entre eux qui ne cessait de mal se comporter depuis le début ne trouvait plus rien à dire.
Son regard se porta vers un groupe de policiers à sa droite, dans lequel se trouvaient deux femmes. Durant un instant, il crut voir un léger sourire étirer les lèvres de l'une d'elles, il ferma les yeux une seconde. Quand il les ouvrit à nouveau il la regarda attentivement et vit qu'elle était aussi angoissée que les autres. Voilà que maintenant il avait des visions, vivement que toute cette histoire soit finie, qu'il puisse enfin se reposer.
Ses yeux se déplacèrent vers la gauche et tombèrent sur un groupe de trois personnes. Il reconnaissait deux
d'entre-elles. Étant un grand fan des livres de Richard Castle, il l'avait identifié sans mal. Quant à la femme avec lui, il ignorait son nom, mais il était sûr que c'était sa muse, celle qui lui avait inspiré le personnage de Nikki. Tous les deux se tenaient à quelques centimètres l'un de l'autre, les yeux dans les yeux. De là où il se tenait, le médecin avait vraiment l'impression qu'ils étaient en train de discuter, pourtant leurs lèvres ne bougeaient pas, c'était étrange. Watson les observait toujours. Pour lui, aucun doute possible, l'écrivain et sa muse étaient en couple, et ce depuis déjà quelques mois. Il était surpris, rien n'avait filtré dans la presse, une telle discrétion était à mille lieues de l'image que les médias donnaient de l'écrivain. Au bout d'un petit moment, l'écrivain inclina légèrement la tête en avant, comme pour acquiescer aux propos de la jeune femme qui pourtant n'avait toujours pas ouvert la bouche. Ils brisèrent leur connexion, la jeune policière s'assit à son bureau pour reprendre ses recherches tandis que l'écrivain se dirigeait vers le troisième membre de leur groupe qui avait l'air paniqué. Il lui posa la main sur l'épaule et lui parla longuement. Quand il eut fini, le jeune homme hocha vigoureusement la tête, rasséréné. Il retourna rapidement à son poste pour se remettre au travail. L'écrivain se posta devant le tableau blanc et entreprit de le scruter minutieusement. Un mince sourire naquit sur les lèvres du médecin, non seulement il appréciait l'écrivain, mais il était impressionné par l'homme. C'était vraiment quelqu'un de bien, très loin du play-boy immature et égocentrique que les journaux en avaient fait. Il regarda enfin le capitaine Gates, elle essayait de se montrer forte pour ses hommes, mais il voyait clairement son regard angoissé. Il sortit de son observation et regagna le labo mobile pour procéder à d'autres tests.

Plusieurs heures plus tard, la plupart des lumières de l'étage furent éteintes afin de respecter un rythme circadien. Tout le monde avait regagné son lit de camp et petit à petit le sommeil gagna le combat sur l'angoisse et la peur. Castle et Beckett avaient légèrement rapproché leurs lits et ils se tenaient la main, allongés face à face, leurs regards verrouillés ensemble. C'est ainsi qu'ils finirent par s'endormir, épuisés.


judy1  (21.04.2013 à 19:26)

Chapitre 9 : Angoisse
Auteur : judy1


Au petit matin, deux agents furent encore placés en isolement avec eux. Un coup dur pour tout le monde sans parler du fait que le manque de place se faisait sentir. Tous étaient terrifiés. Ils avaient bien conscience de la gravité de la situation et rien n’était vraiment fait pour les rassurer.
C’était tout le remue ménage fait par le déplacement de lits supplémentaires qui éveilla Castle. Encore à moitié endormi, il tâtonna à la recherche de la main de Kate, comme pour trouver un soutien et lui donner la force d’ouvrir les yeux et d’affronter une nouvelle journée.

-« Qu’est ce qui se passe ? » Demanda-t-il avec une voix encore un peu pâteuse.
-« Deux autres agents. Je ne les connais pas personnellement, je sais juste que l’un d’entre eux travaille avec Demming. » Avoua Kate en se forçant à sourire.

Castle s’assit sur son lit de camp et les regarda s’installer et prendre leurs marques en discutant avec le Capitaine. Son regard était triste, chargé de doute, d’angoisses et de peurs.

-« Ça va aller… » Kate mit sa main sur la sienne et se fit la plus rassurante possible. « Ils trouveront le moyen de nous faire sortir d’ici, on rentrera tous chez nous très bientôt et tout ceci ne sera plus qu’un affreux souvenir. On a déjà vécu bien pire, non ? »

Beckett se forçait à sourire et à prononcer des phrases réconfortantes, mais le ton de sa voix n’y était pas, c’était loin d’être aussi convainquant qu’elle ne l’aurait voulu.

-« Lors d’un gala de charité, c’était pour récolter des fond pour la recherche scientifique… » Commença-t-il à expliquer, le regard vide et le visage d’un condamné à mort. « Il y avait des images, des descriptions vraiment atroces au sujet de ces fièvres hémorragiques. Je t’assure que je n’oublierais jamais… »
-« J’espère que tu avais été généreux ! » Laissa échapper Kate en serrant sa main.
-« Ça commence par de simples courbatures, une petite conjonctivite, et en un rien de temps tu te retrouves… »

Il stoppa net, croisa le même regard de Kate, tout aussi angoissé que le sien : un hurlement, un cri strident provenait des toilettes pour hommes.
Gates et Beckett furent les premières à réagir et à se rendre sur place et découvrir un homme allongé sur le sol. Il s’agissait de Benjamin Clark, l’entrepreneur. L’un des civils qui se trouvait dans leurs locaux pour répondre à certaines questions visant à arrêter un criminel pour sa propre sécurité.
Le premier réflexe de Kate fut de chercher son pouls, mais n’en trouvant aucun, elle regarda désespérément sa supérieure qui compris de suite que s’en était fini pour lui. La Capitaine contacta donc le Docteur Watson qui ne mit pas longtemps à arriver.
Le Docteur l’examina avant de se tourner vers Gates et Beckett alors que Ryan et Castle essayaient tant bien que mal d’interdire les lieux aux petits curieux.

-« Est-ce que Monsieur Clark s’est plaint de douleurs ou de nausée ? » Demanda le médecin en s’adressant aux enquêtrices.

Les deux femmes se regardèrent perplexes. Aucune d’elles n’avait remarqué quoi que ce soit d’étrange avec cet homme. Depuis l’annonce de la fièvre hémorragique, même si les choses étaient difficiles, chacun essayait de digérer la nouvelle.

-« Désolée Docteur, il n’avait rien dit en tout cas. » Répondit Gates alors que le Docteur Watson les regardait avec insistance, attendant toujours sa réponse.
-« Non… Il n’y a aucun signe d’hémorragie, sa température est tout à fait normale. A aucun moment je ne l’ai entendu se plaindre de maux de tête ou de vomissements. Je suis désolé Capitaine, mais je crains que cet homme ne soit pas mort de la fièvre hémorragique. » Affirma-t-il en se relevant. « Pour en être certain et déterminer la cause exacte de sa mort, il faudrait pouvoir pratiquer une autopsie. »
-« Sauf qu’il est impossible de le transférer à la morgue, il risque de contaminer le personnel. » Fit remarquer Kate en regardant le Docteur.
-« Elle a raison. Même s’il n’est pas mort de la fièvre hémorragique et qu’il n’avait développé aucun symptôme, rien ne prouve qu’il ne soit pas porteur du virus ! »
-« On peut le transférer dans une cellule ! » Proposa Gates à tout hasard. « Vous pourrez lui faire les examens nécessaires pour déterminer s’il est porteur ou pas ? »
-« Ce n’est pas une si mauvaise idée. Je commencerai par lui faire une prise de sang, mais les résultats peuvent prendre du temps à arriver. » Proposa le Médecin un peu à court d’idée.
-« C’est déjà mieux que rien. »

Gates et le Docteur commencèrent à discuter des problèmes que ça risquait d’occasionner et de solutions à apporter alors que Beckett se penchait sur le corps et commençait à fouiller dans ses poches, redoutant d’y trouver un bristol, ce qui serait le signe qu’un assassin se trouverait parmi eux.
C’est dans la poche arrière de la combinaison qu’elle le trouva : « RR 3-1 avant ton tour ». Elle ferma les yeux et soupira. Voila, maintenant elle en était certaine : non seulement Benjamin Clark n’était pas mort d’un quelconque virus, mais un tueur en série se trouvait bien à l’intérieur de ce poste. Sur le moment, elle se demandait lequel des deux était le plus dangereux : l’attaque chimique, ou lui ?
Beckett sortait des toilettes pour hommes quand elle vit le regard de Rick se poser sur le bristol qu’elle tenait toujours en mains. Elle n’eut pas le temps de poser la moindre question qu’elle vit son visage se décomposer. C’est comme s’il venait de recevoir une terrible nouvelle.
Castle partit s’isoler dans la salle de repos. Encore un mort…Un de plus et il ne savait toujours pas pourquoi. Qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir fait pour mériter ça ? Il n’était même pas sûr de la savoir.

« Allez Rick, un peu de courage ! Trois cadavres déjà. C’est le moment de dire ce que tu sais… Kate va t’en vouloir de ne rien lui avoir dit plus tôt, mais c’est le moment où jamais. » Se parla-t-il à lui-même devant la machine à café. « Oui ? Je vais tout dire à Beckett. Je vais lui dire que je connaissais ces hommes, je lui parlerai aussi de Johnny… Je vais tout lui dire. » S’assura Castle en continuant à se parler à lui-même a voix basse.

Kate s’approcha de la salle de repos et le regarda marmonner tout seul. Elle n’entendait pas ce qu’il disait, mais il était vraiment très inquiet, et pour qu’il soit dans cet état, ça devait être plus qu’une histoire de bouquin. Il était impossible qu’il se fasse autant de soucis uniquement pour son dernier roman, il y avait forcément autre chose et elle comptait bien le découvrir.
Elle s’approcha doucement pour ne pas le faire sursauter. Quand il se rendit compte qu’il n’était plus seul, Castle stoppa son petit monologue pour remettre cette sorte de masque sur son visage, affirmant que tout allait bien. Elle prit une tasse de café, la remplit et la tendit à son petit ami tout en le regardant droit dans les yeux.

-« Arrête de faire semblant. Je vois bien que ça ne va pas, et depuis plusieurs jours déjà ! Qu’est ce qui… »

Elle ne termina pas sa phrase, Rick venait de virer au blanc- transparent avant de s’évanouir sous ses yeux. Elle posa la tasse qu’elle avait toujours en mains et se précipita sur lui. Il respirait encore, mais son front était brûlant.

Les Docteurs Darwin et Watson arrivèrent à peine quelques minutes plus tard. Ils l’examinèrent rapidement mais le verdict était sans appel : Castle était contaminé. Il fut transporté dans le bureau de Gates et allongé sur un lit.

Après le départ des médecins, Kate s’installa aux côtés de Rick en lui tenant la main.

« Oh non Rick. Ce n’est pas possible. Dis-moi que tout ça n’est qu’un cauchemar et que je vais me réveiller dans tes bras. Non, je sais, c’est bien réel… Mais tu ne peux pas me laisser, j’ai besoin de toi. Comment allons nous faire pour résoudre cette enquête si tu ne nous aides pas avec tes histoires qui n’ont ni queue ni tête. Je te promets d’arrêter le responsable de ce chaos, mais tu n’as pas le droit de m’abandonner. »

Gates passait juste prendre des nouvelles, mais en entrant dans son bureau, elle resta un instant à regarder la scène qu’elle avait sous les yeux : Beckett, cette femme si forte, était en larmes. Assise aux côtés de son partenaire, lui passant délicatement un linge humide sur le front pour essayer de faire baisser la fièvre. Un geste inutile, certes, mais d’une telle douceur qu’elle préféra les laisser et faire demi-tour.
« Mon Dieu ! S’il arrive quoi que ce soit à Richard Castle, non seulement on va avoir toute la presse sur le dos, mais Beckett va s’écrouler…Je n’ai plus qu’à aller secouer le reste de l’équipe pour vite trouver le responsable. Avec un peu de chance, on le trouvera à temps et on obtiendra un antidote efficace. »

Ryan était assis à son bureau. De là où il était, il voyait tout ce qui se passait dans le bureau de la capitaine. Il ne pouvait s’empêcher de regarder Kate et d’imaginer la détresse qui devait l’habiter en ce moment même.

« Pauvre Beckett… Castle est fort, il va lutter. Elle n’a jamais pu s’en débarrasser auparavant, ce n’est pas une petite fièvre qui va en venir à bout ! Punaise Kevin, qu’est ce que tu peux être con quand tu essaies d’avoir de l’humour ! Mais bon, sûr qu’il va s’en sortir… C’est CASTLE. Bon allez, concentre toi un peu et continue tes recherches, ça leur sera plus utile que de continuer à les observer sans rien faire. »

Avant de se remettre au travail, il jeta un petit coup d’œil à la photo de Jenny et soupira en se disant qu’il donnerait n’importe quoi en ce moment pour être avec elle à la maison.


nanienoc  (22.04.2013 à 19:59)

Chapitre 10 : Jubilation
Auteur : Milka


Le malaise de Rick avait retourné le commissariat. Les malades affluaient et les inquiétudes grandissaient, même si la plupart essayait de ne rien laisser paraître pour ne pas déclencher un vent de panique. Tous étaient soucieux, ils se jetaient des petits regards furtifs à la fois de compassion et de peur. Mais au grand soulagement de tous, tout le monde se soutenait. Ceux qui tenaient encore le coup, compatissaient à la douleur et au chagrin de ceux dont les proches et amis avaient chuté face aux premiers symptômes de la fièvre hémorragique. Chacun essayait de se serrer les coudes et de ne pas se laisser abattre par la situation qu’ils étaient entrain de vivre.

Pendant l’effervescence autour de Castle pour l’assister et l’installer dans le bureau de Gates, un membre du commissariat s’était installé tranquillement à son bureau, une tasse de café à la main. Contrairement à la plupart des personnes qui l’entouraient, il semblait paisible et vraiment peu inquiet face à la situation et la tournure dramatique des derniers évènements. Assis à son bureau et ayant une vue ouverte sur presque tout le commissariat, cette personne en profita pour observer tout ce qui se déroulait sous ses yeux. Elle semblait jubiler à la situation et esquissa un sourire discret lorsque son regard s’attarda sur Beckett qui sortait du bureau de sa Chef, complètement anéantie et inquiète pour son amant.

« Quel plaisir de les voir tous dans cet état là, avec leurs mines défaites et leurs visages tirés par l’angoisse. Mon plan s’exécute parfaitement jusqu’à maintenant, tout se déroule exactement comme je l’avais prévu… Vingt ans que je prévois cela, vingt ans que j’attends enfin ce moment pour pouvoir assouvir ma vengeance et leur faire payer ma souffrance et sa mort. Qu’ils souffrent autant que j’ai souffert toutes ses années, qu’ils payent pour leur crime et je serais enfin comblé ! J’ai attendu toutes ces années, mais aujourd’hui le plaisir en est multiplié. Eux qui se croient innocents et qui ont fait passer sa mort pour accidentelle en payent enfin le prix aujourd’hui. 
Et c’est si facile de les détruire !

Toute cette planification n’était finalement qu’un jeu pour moi. Il faut dire que le trafic d’êtres humains a été une révélation… Lorsque j’ai eu vent du démantèlement de ce trafic, tout s’est installé dans ma tête et tout s’est combiné à merveille pour savoir comment je pourrais m’y prendre pour accomplir ma vengeance. Et ces pauvres africains, qui étaient pour la plupart malades, ne le savent pas mais ils sont ceux qui m’ont inspiré le traitement que je voulais leur faire subir ici. Quoi de mieux qu’une fièvre hémorragique pour installer la panique à bord et réunir toutes mes proies au même endroit ?

De plus j’ai déjà contracté cette maladie donc aujourd’hui les effets sur moi sont quasiment nuls. Tous les avantages sont là, je ne peux pas à nouveau contracter les symptômes, ce qui me permet d’être au mieux de ma forme pendant qu’eux souffrent de leur fièvre, et pendant que tous paniquent face à cette maladie dont ils ignorent le vrai nom, je peux mettre à exécution mon plan et tuer mes dernières victimes.

Avoir les idées pour exécuter mon plan était déjà un grand pas dans l’avancé de mon accomplissement, mais encore fallait-il trouver les moyens de le mettre en œuvre.
Je me souviens encore des péripéties et de tout ce que j’ai dû faire pour voler ces tubes de prélèvements sanguins contaminés. Et une fois chose faite, du peu de temps et de matériel qu’il m’a fallu pour transformer ce liquide en gaz.

Maintenant le mal est répandu, mon gaz, ma création, a été entièrement dispersé dans tout l’immeuble et cela me permet d’avoir à portée de mains mes prochaines victimes ! Ils sont tellement naïfs, sans le savoir ils m’ont servi sur un plateau d’argent mes quatre dernières victimes. Quand je pense déjà à la facilité que j’ai eu à empoisonner Daniels, Backer et aujourd’hui Clark, je me dis que la suite des réjouissances va être encore plus facile puisque j’ai de l’aide parmi les gens qui protègent ceux que je vise.
Mais même sans cette aide mon plan aurait été effectué à la perfection. Ils sont tellement faibles, et ma vengeance est tellement grande que rien ne pourrait m’arrêter.

Ma première victime Daniels était un coup d’essai, je me suis introduit chez lui avec aisance. De nos jours les serrures ne sont plus aussi sûres, il n’y a pas que dans les films qu’on peut les crocheter. Et je me souviens alors du plaisir que j’ai pris à mélanger un peu de ricine avec chacun de ses aliments, sans en oublier un seul. Puis comment j’ai introduit des antihistaminiques dans toutes ses bouteilles d’alcool pour en accentuer l’effet. Comme ça, il ne me restait plus qu’à le surveiller pendant ma pause déjeuné, le regarder sortir de chez lui, empoisonné sans qu’il ne le sache, et appeler les flics anonymement pour signaler une conduite dangereuse lorsqu’il prendrait sa voiture. Quant au mot, c’était très facile une fois Daniels arrêté et la voiture sans surveillance, je l’ai glissé dans la boîte à gant pour que Beckett ou son équipe le trouve.

Pour empoisonner Backer, un jeu d’enfant aussi. Il m’a suffi de me rendre à l’une de ses soirées branchées dans sa boîte de nuit et de verser la colchicine dans son verre. Ça n’a vraiment pas été difficile, la boîte de nuit était bondée, Backer était occupé par ci, par là avec de nombreuses jeunes filles et il laissait constamment traîner son verre sur le bar pendant qu’il discutait, voire plus, avec l’une d’entre elles. Et pour le mot, je lui ai glissé ici, lorsqu’il est venu au commissariat. Je l’ai bousculé à sa sortie de l’ascenseur et le lui ai introduit ni vu ni connu dans sa poche de manteau. Chose faite, la police de New York avait maintenant deux meurtres sur le dos, et s’ils avaient bien compris mon message il en restait encore quatre. Le jeu ne faisait que de commencer.

Quant à Clark, ça avait été le plus simple. Il m’était tellement facile de l’approcher depuis que nous étions en quarantaine et il ne me restait plus qu’à trouver le moment opportun pour l’empoisonner. J’avais stratégiquement, et sans me faire repérer, mélangé du curare à son café. Et le tour était joué. Il allait boire son café sans rien sentir d’anormal et quelques temps plus tard il s’effondrerait en plein commissariat.

La ricine, les antihistaminiques, la colchicine, et le curare… Je constatais avec plaisir que les idées ne me manquaient pas. Pour dire vrai, le marché noir en était en grande partie responsable. On peut y trouver de tout et du grand n’importe quoi, il suffit d’y mettre le prix et vous voilà servi...

Maintenant avec trois corps sur le dos, les policiers ne faisaient plus les fiers. Je semais la zizanie partout autour de moi et la fièvre hémorragique n’arrangeait pas les choses. Je jubilais en constatant mon œuvre. Tout le travail préparé depuis des mois s’effectuait à la perfection jusqu’à aujourd’hui. Et bientôt je pourrais être fière d’avoir mis un terme à leur liberté. »

Après être restée un certain temps assise à son bureau, cette personne aux pensées machiavéliques et maléfiques sortit de sa transe et se leva en direction de la salle de repos. Une fois arrivée à destination, elle se prépara un nouveau café et profita de ce moment pour, à nouveau et furtivement, jeter un coup d’œil à tout ce qui l’entourait. Tout en buvant son café, ses pensées ne la quittaient pas, elle se dit qu’il ne lui restait plus que deux personnes à éliminer avant de pouvoir enfin s’occuper de Richard Rodgers, toujours mal en point dans le bureau de Gates. 


nanienoc  (23.04.2013 à 19:48)

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