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Série : Castle
Création : 13.08.2013 à 20h18
Auteur : judy1
Statut : Terminée
« Suite de "La prochaine" au niveau du Caskett, mais une toute autre intrigue. » judy1
Cette fanfic compte déjà 23 paragraphes
EMMA
Chapitre 1 :
Kate venait juste de passer le pas de la porte de son appartement. Elle avait beau y habiter depuis plus de 8 mois, elle ne s’y sentait toujours pas chez elle. Elle avait dû laisser une partie de ses meubles chez son père, car l’appartement de fonction qu’on lui attribuait était en grande partie meublé. Mais elle avait horreur de la peinture blanche qui recouvrait presque entièrement chaque pièce. Elle ne supportait plus ce matelas deux fois trop moelleux pour elle, d’ailleurs ça faisait un moment déjà qu’elle dormait dans le canapé. La première chose qu’elle fit après avoir déposé ses valises fut d’en ouvrir une, d’en ressortir le cadre avec la photo de Rick et de la remettre en place. C’est à ce moment-là qu’elle vit le petit mot et qu’elle reconnut immédiatement l’écriture de son auteur préféré.
« Tant qu’à garder un tee-shirt de moi, autant en avoir un qui ai encore un peu mon odeur.
Tu n’es pas encore partie et pourtant tu me manque déjà. Alors si tu avais l’envie de revenir, surtout n’hésite pas.
Je t’aime
Rick. »
« Rick… » pleura Kate en sortant le tee-shirt laissé par Castle.
Elle se laissa tomber sur le divan et fini par s’endormir, bercée par la musique du voisin. C’est à 4 heures du matin qu’elle se réveilla en sursaut en pensant être en retard pour son rendez-vous dans le bureau de son chef. Quand elle réalisa l’heure qu’il était, elle prit une douche, commença à ranger ses valises et bu son café en vitesse avant de partir.
Elle posa son sac à son fauteuil et frappa doucement à la porte du bureau de son supérieur.
-« Beckett ! Oh… Vous avez besoin de repos vous. » commença-t-il d’emblée en voyant sa tête.
-« C’est vous qui m’avez fait revenir. » le remit à sa place Kate en s’asseyant.
-« J’ai besoin de votre rapport sur l’affaire Patterson. »
-« C’est Weston qui s’est chargé de clore le dossier ! »
-« Il l’a juste bluffé en salle d’interrogatoire pour le faire avouer. C’est vous qui avez mené cette enquête, c’est à vous de rédiger les rapports. » sermonna le responsable avec une certaine impatience.
-« Bon… Et bien j’y vais… Demandé aussi gentiment ! » soupira-t-elle en se levant.
-« Quand vous aurez terminé Agent Beckett. »
Kate se retourna et le fusilla du regard.
« Rentrez chez vous… » termina-t-il, amusé par la tête de son inspectrice.
Kate haussa les sourcils et sortit de la pièce. Elle s’assit à son bureau et commença par relire ses notes sur l’affaire en question avant d’écrire n’importe quoi et de devoir passer des heures à tout corriger.
Elle y passa la journée, pas que cette affaire ait été particulièrement difficile, non, en fait elle n’arrêtait pas de penser à ce qui c’était passé pendant sa captivité, à Castle, ainsi qu’à toutes leurs discussions. Elle ne se mettait réellement au travail que lorsqu’un de ses collègue s’approchait et l’interrompait dans ses pensées en lui demandant comment elle allait.
Il était déjà plus de 17 heures quand elle imprima enfin son rapport. Elle en profita pour faire imprimer d’autres documents qu’elle ne mis qu’une grosse demi-heure à remplir et se dirigea d’un pas décidé vers son supérieur.
-« Je suis occupé Beckett, revenez dans une heure ! » l’interrompit l’homme en la voyant s’avancer vers lui.
-« Je n’en ai pas pour longtemps » affirma-t-elle en lui claquant le dossier dans les mains. « Mon rapport ! » expliqua-t-elle. « Et tant que j’y suis… Ma démission. »
-« Quoi ? Mais… » faillit-il s’étouffer devant l’assurance de Kate.
-« J’obéis aux ordres : je rentre chez moi. » expliqua-t-elle avec un grand sourire.
Pour la première fois depuis qu’elle était à Washington, elle rentra le cœur léger, enfin certaine d’avoir pris la bonne décision. Elle avait déjà réservé son billet d’avion pour la semaine suivante et en y réfléchissant un peu, elle ne pouvait pas débarquer à New-York sans avoir un minimum préparé son retour. Elle passa donc deux jours sur internet à visiter virtuellement des appartements. Le lundi matin, à 9 heures pile elle téléphonait à l’agence qui était chargée de louer celui qu’elle avait choisi. Elle insista tellement auprès du responsable que tous les documents lui furent envoyés par mail afin qu’elle puisse les remplir et leurs renvoyer de la même manière. Il était convenu qu’elle passerait à l’agence chercher les clés dès son retour, le vendredi.
Ensuite elle fouilla les offres d’emplois. Logiquement elle pensa à consulter les offres d’emplois de la police, mais il n’y avait pas d’offre pour un travail similaire à celui qu’elle occupait avant et n’avait aucune envie de se retrouver aux stups’ ni comme officier de la circulation. Elle aurait peut-être pu retrouver sa place au 12th mais ne se sentait pas en mesure de supplier Gates pour lui accorder encore cette faveur. A force de chercher, de téléphoner à gauche et à droite, de se faire raccrocher au nez, elle arriva sur une petite annonce un peu plus spéciale : il s’agissait d’un détective privé qui cherchait un coéquipier pour remplir les tâches administratives. Elle n’était pas franchement emballée par la perspective de se retrouver coincée derrière un bureau, mais en discutant avec le détective en question, elle finit par accepter le poste et arriva à négocier pour pouvoir commencer dès le samedi.
Le temps qu’elle arrive à régler toute la paperasse à son travail, tout arranger pour son nouvelle appartement, son nouveau Job et qu’elle trouve des déménageurs qui soient d’accord de faire le trajet avec les quelques affaires qu’elle souhaitait reprendre à New-York, la semaine passa bien plus vite qu’elle ne l’aurait imaginé. On était déjà le jeudi matin. Tout était prêt et elle avait encore toute une journée de libre pour se balader et faire un peu de shopping.
Le soir venu, elle mit du temps à s’endormir et ne s’assoupit que quelques heures tellement elle avait hâte de rentrer enfin chez elle. Elle bondit du divan dès que le réveil sonna et s’impatienta jusqu’à l’arrivée des déménageurs.
L’heure du départ était enfin là : elle savait que tout était prêt. Les déménageurs arriveraient dans 2 heures à New-York alors qu’elle était confortablement assise dans l’avion qui venait de décoller. Elle souriait, heureuse de la décision qu’elle avait prise, heureuse de rentrer. Tout simplement heureuse de pouvoir continuer à vivre.
Vendredi, 13 heures.
Kate était assise dans son appartement. Elle l’avait choisi un peu au pif, juste en quelques clics sur internet. Elle qui aimait tout prévoir et tout contrôler, elle n’aurait jamais pris un tel risque en temps normal mais cette fois, pour rentrer, elle était prête à tout accepter. Et pour l’instant elle n’était pas déçue : l’appartement était bien mieux que ce qu’elle imaginait et les déménageurs avaient été adorables avec elle. En voyant qu’elle était seule pour emménager, ils avaient monté les meubles en un rien de temps. Ils lui avaient déposé les caisses en les mettant directement dans les bonnes pièces, de manière à ce qu’elle n’ait plus qu’à les ouvrir. Ils avaient même accepté deux heures de travail en plus, le temps d’aller jusqu'à chez Jim, d’embarquer meubles et caisses et de les installer cher Kate.
Jim n’était pas prévenu du retour de sa fille. Kate voulait faire une surprise à tout le monde dans son entourage. Son père était sorti de la maison en courant en la voyant donner les instructions aux déménageurs. Il l’avait serrée dans ses bras et avait même pleuré de joie en regardant les trois hommes reprendre les affaires de sa fille.
Il était 15 heures trente quand les hommes repartirent de chez Kate et pas plus de 16 heures quand elle arriva au 12th.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Kate en sortit, regardant partout autour d’elle.
-« Beckett ? » fit Gates surprise de la voir. « Vous cherchez un travail ? » demanda-t-elle déjà au courant de sa démission à Washington.
-« Non… » répondit-elle en souriant, le regard rivé sur Castle, Ryan et Esposito qui discutaient en salle de repos. « Ce que je viens chercher est bien plus important qu’un travail. » répondit-elle en s’avançant déjà.
« Castle ? » annonça-t-elle pour interrompre les garçons qui riaient à la plaisanterie d’Esposito.
Chapitre 2 :
-« Kate… ? Tu es vraiment revenue pour la représentation de Mère ? Wah, j’aurais pensé que tu te serais désistée en prétendant avoir trop de travail. » fit Rick en s’avançant vers elle, ne sachant pas s’il pouvait la prendre dans ses bras ou s’il devait se contenter de petits sourires.
-« Je t’ai déjà dit que j’adore les spectacles de ta mère… Mais ce n’est pas juste pour ça que je suis revenue. » avoua-t-elle en baissant légèrement les yeux.
Rick la regarda avec curiosité, n’osant pas en espérer trop.
« Je te demande pardon. » finit-elle par dire en relevant la tête, les yeux légèrement rougis.
Il leva les sourcils tout en faisant un petit sourire.
-« Serais-tu en train de me dire que tu as trouvé un psy qui ait réussi à t’ouvrir un peu les yeux ? » dit-il avec humour avec tout de même une petite boule au fond de la gorge.
-« Pas vraiment… J’essaye juste de m’en convaincre tous les jours… Burke a accepté de me recevoir. Il m’a fixée deux rendez-vous pour la semaine prochaine, sans même en connaître la raison. »
-« Il te connaît bien. » plaisanta Rick. « Mais je pensais que les kilomètres poseraient problème ? »
Kate prit un feutre qui trainait sur la table de la salle de repos, la main de Castle et commença à y noter quelque chose.
-« Ma nouvelle adresse. » dit-elle en le regardant, un petit sourire aux lèvres.
-« Il y a aussi une avenue Madyson à Washington, où c’est celle près de chez moi ? » taquina-t-il avec espoir.
-« J’ai un nouveau job aussi. » continua-t-elle en lui répondant de manière détournée. « Ce n’est pas un travail super génial, mais je commence demain. »
-« Tu aurais pu revenir au 12th. Je pense qu’il manque un Lieutenant avec un peu d’expérience. » continua-t-il de se moquer tout en regardant l’adresse inscrite sur la paume de sa main.
Ryan et Esposito qui étaient restés discret se tapèrent dans la main et se firent un grand sourire, heureux de savoir que Beckett était de retour. Même s’il n’était pas vraiment question d’un retour au poste pour l’instant.
« Wah… Ce n’est pas juste pour deux jours alors ? » demanda Rick pour confirmation.
-« Ma vie sans toi n’a aucun sens, … C’est juste du grand n’importe quoi ! Je ne suis toujours pas certaine de mériter cette seconde chance, nais je n’en peux plus de faire semblant. »
Castle en était ému au point de la regarder bouche bée, les larmes aux yeux et ne sachant plus quoi lui répondre.
« Alors non, ce n’est pas juste pour deux jours ! » confirma-t-elle en se rapprochant de lui, espérant qu’elle puisse se blottir dans ses bras.
Rick ne comprit pas vraiment le message et se contenta de lui prendre la main tout en restant à quelques pas d’elle.
-« La représentation de Martha n’est qu’à 21 heures… Je sais que ça va faire tôt, mais… Tu pourrais venir dîner chez moi… Un truc tout simple hein, je pensais à… » continua-t-elle pour couper un peu court à la séance d’émotions.
-« Pas de problème, c’est OK… Parfait… Je fini vers 18 heures. » bafouilla-t-il, pire qu’un adolescent.
-« Pas d’heures sup’ ce soir ? » se moqua Kate alors que c’est lui qui, quelques mois en arrière, se plaignait des heures supplémentaires.
-« Pas ce soir, non. » répondit-il avec sérieux alors que Kate se pinçait les lèvres pour ne pas exploser de rire.
Alors qu’elle s’apprêtait à quitter la pièce il la retint en serrant l’étreinte autour de sa main et l’attira vers lui. Kate ne se fit pas prier pour faire les quelques pas qui comblait la distance entre eux et se blottir dans ses bras.
-« Je suis désolée Rick, je suis vraiment désolée… » continua-t-elle de s’excuser.
-« Chut… Je sais. » affirma Castle en déposant ses lèvres sur les siennes.
Kate quitta ses bras à contrecœur, mais s’y sentant obligé en sentant tous les regards des autres officiers se poser sur eux.
-« A ce soir ? » lança-t-elle en quittant la pièce, sans quitter Castle du regard.
-« A ce soir. » confirma-t-il avec le sourire.
Castle resta un long moment à fixer les portes de l’ascenseur qui s’étaient déjà refermées sur Beckett.
-« Tu vas vraiment attendre 18 heures pour partir ? » interrogea Ryan, sous le regard amusé d’Esposito.
-« Bah… On a encore du travail… Il y a ce … »
-« Dehors Monsieur Castle ! » ordonna Gates sans attendre la fin de la phrase.
-« Mais…Et… » contesta-t-il en montrant du doigt le bureau de Ryan.
-« Je pense que Messieurs Ryan et Esposito seront tout à fait capable de mener un interrogatoire sans votre aide. » ironisa-t-elle tout en gardant son air sérieux. « Je ne pense pas que ce soit tous les jours que Mademoiselle Beckett prononce des excuses, et en public de surcroîts… Je serais vous, je ne lui laisserais pas le temps de changer d’avis. Allez… Dehors. Je ne veux plus vous voir. »
Castle ne se fit pas prier d’avantage pour quitter le poste. A peine dehors il envoya un SMS à Alexis pour la prévenir qu’il ne dînerait pas avec elle ce soir et qu’elle ne devait surtout pas s’inquiéter pour lui. Il téléphona ensuite à sa mère pour lui confirmer les réservations des places et insista sur le fait que Kate serait bien présente elle aussi.
Le taxi le conduisit à l’adresse qu’il donna au chauffeur et en descendit en inspectant les alentours.
« Katherine Beckett… Tu as vraiment loué un appartement dans ce genre d’immeuble ? » marmonna-t-il pour lui-même.
-« L’intérieur est moins pire que ça en a l’air… Je t’assure. » répondit Kate en le faisant sursauter. « Il y a un bon petit resto pas loin… J’ai déjà réservé le dîner. Les patrons ne sont pas modernes et ne livrent pas donc j’irais le chercher dans une heure… J’ai pris le vin dans une petite boutique à deux rues d’ici. » continua-t-elle tout en passant devant lui pour lui indiquer le chemin.
-« Wah… Tu avais raison… L’intérieur est bien mieux que ce que j’imaginais… Mais ça ne change rien au fait que tu aurais pu revenir au loft. » soupira-t-il.
-« Pas tout de suite… J’ai envie qu’on prenne notre temps, qu’on recommence tout depuis le début. »
-« Depuis le début ? » reprit-il avec son air de gamin, repensant aux 4 années où elle l’avait laissé galérer avant de lui laisser une chance.
Kate explosa de rire en imaginant ses pensées. Elle approcha doucement ses lèvres des siennes et l’embrassa tendrement avant de se blottir tout contre lui.
-« On va peut-être reprendre là ! » le reprit-elle avec humour.
-« Ça me va. Tu me fais visiter ? » demanda-t-il après qu’elle se soit légèrement écartée de lui.
Le visite de l’appartement ne prit pas plus de 10 minutes : pas qu’il était minuscule, mais à part des cartons entassés dans les pièces, il n’y avait pas grand-chose à voir en fait. Cependant, Castle remarqua tout de suite qu’elle était passée à plusieurs reprises déjà devant une porte close et sans pour autant annoncer de pièce.
-« Et par là ? » demanda-t-il avec curiosité en ouvrant la porte. « Les affaires non résolues ? » continua-t-il en faisant référence à toutes les preuves qu’elle continuait à accumuler conte Braken.
-« Euh… Non ! Pas vraiment. » se contenta-t-elle de répondre en s’empressant de refermer la porte.
Castle n’avait pas vraiment eut le temps d’en admirer la décoration, mais de toutes les pièces celle-là était la seule à être terminée : fraichement remise en couleur, avec de petits stickers pour colorer (même s’il n’en avait pas bien vu les motifs il misait sur ‘Cars’) et des tas de carton de meuble en kit sur lesquels il avait clairement vu un lit à barreaux.
Il resta une petite minutes sans réaction, devant la porte qui s’était refermée, le temps d’assimiler ce qu’il venait d’entrevoir. Quand il reprit ses esprits, il dévisagea Kate qui s’occupait tant bien que mal à faire comme si tout allait bien.
-« Je sais que c’est complètement idiot… » se justifia-t-elle en sentant les bras de Rick l’enlacer. « Mais j’avais besoins de le faire. »
-« Tu n’as pas à te justifier. » lui glissa-t-il à l’oreille tout en l’embrassant dans le cou. « Pour ma part, j’ai piqué l’une des photos du dossier et je l’ai encadrée, avec des tas de photos de nous deux tout autour. » expliqua-t-il en la faisant se retourner pour la regarder dans les yeux. « Il a existé Kate… Ce petit mélange de nous était là, et même s’il n’est resté que quelques minutes, personne ne peux nier son existence. Mais on doit continuer à vivre… »
-« Une photo… C’est quand même bien plus discret qu’une chambre inutile ! » admit-elle en se forçant à sourire.
-« D’après ce que j’en ai vu, elle est plutôt jolie… Je peux t’aider si tu veux, pour les meubles. »
-« C’est gentil Castle… Mais ça ne suffira pas pour échapper à la pièce de ta Mère. Je vais chercher le dîner et pour les meubles… ça peut attendre un jour ou deux ! » affirma-t-elle en reprenant sa veste pour sortir.
Il attendit qu’elle soit partie pour retourner dans la chambre et fut surpris de constater que ce n’était pas Flash McQueen au mur, mais les figurines du jeu Angry Birds.
« Oh Kate ! » soupira-t-il. « C’est une chambre comme celle-là que j’aurais voulu ! »
Lorsque Kate fut de retour avec le dîner, son sourire illumina son visage dès qu’elle franchit le seuil de la porte. Rick avait éteint les lumières et disposé des bougies un peu partout dans la pièce principale. La table était dressée et décoré avec quelques roses, probablement acheté deux minutes avant son retour dans la petite boutique la plus proche.
-« Mmmm… Un Tajine de poisson ! » s’extasia Castle alors que Kate continuait d’admirer les prouesses de l’auteur pour la décoration.
Ils passèrent le repas en savourant le moment présent. Se forçant l’un comme l’autre à mettre le souvenir de Maxime de côté et de ne surtout pas parler travail. Au moment de partir pour rejoindre Alexis, Kate dû traîner Castle qui s’était même proposé pour faire la vaisselle et le rangement des cartons.
-« J’ai fait une promesse à ta mère Castle, et je compte bien la tenir ! »
-« TA promesse, c’était que TOI tu y ailles, pas moi ! » protesta-t-il.
Kate le fusilla du regard tout en lui arrachant les assiettes des mains.
« OK… On va tenir TA promesse ! » capitula-t-il sous la menace.
Après le spectacle vint la petite réception réunissant les acteurs, leurs amis proches ainsi que quelques membres de la presse. Martha se mit à sourire toute seule alors qu’elle entretenait une discussion des plus barbantes avec le critique d’un petit journal sans intérêt. Elle venait de surprendre son fils en serrant Kate par la taille alors que celle-ci discutait avec une journaliste. Rick avait interrompu leur conversation assez grossièrement et monopolisait toute l’attention de Kate.
Martha se pinça les lèvres pour ne pas exploser de rire à la grimace de cette journaliste. L’actrice n’avait aucune idée de si elle devait ce comportement à une tendre complicité entre Katherine et son fils pour éloigner cette pimbêche qui courrait après Richard depuis des mois, ou s’il s’agissait réellement d’un pas de géant dans leur relation, mais rien que le fait que la deuxième possibilité puisse être possible la remplissait de joie.
Chapitre 3 :
Ça faisait 3 semaines déjà que Kate était de retour à New-York, trois longues semaines qu’elle passait ses journées assise derrière un bureau à répondre au téléphone et à classer des dossiers. Elle n’en pouvait plus et était à deux doigts de retourner au 12th pour supplier Gates de lui rendre sa plaque. Seul son orgueil mal placé le lui interdisait. Les deux seules choses qui lui rendaient les journées un peu moins pénibles étaient d’une part la sympathie de son nouveau boss et d’autre part les soirées agréables qu’elle partageait avec Castle. Sauf que ce soir-là, quand elle poussa la porte de son appartement, aucune odeur de petit plat qui mijotait, aucun bruit de touches de clavier que l’on pianotaient, aucun signe de vie.
Pensant que Martha avait fini par ligoter son fils sur une chaise, elle se mit à sourire en imaginant la scène et se prépara son dîner, ou plutôt exactement, appela un livreur.
« Et oui Rick… Si tu avais prévenu ta mère que je suis ta nouvelle petite amie, elle ne te ferait probablement pas une scène à chaque fois que tu passes la soirée ici… Bon en même temps, c’est vrai qu’elle t’accompagnerait souvent et que tu aurais droit en permanence à ses interrogatoires. » réfléchit-elle à voix haute.
-« Et ben voilà… Je rentre après deux heures supplémentaires seulement et je n’ai même pas droit au dîner moi ! » dit-il remarquer en l’enlaçant.
-« Castle ? » sursauta Kate. « Je ne t’ai même pas entendu rentrer. »
-« C’est parce que tu étais trop occupée à te moquer de moi à voix haute ! » continua-t-il à la taquiner.
-« Ce n’est pas ma faute si j’imaginais déjà que ta mère avait fini par te menotter au lit ! »
-« Elle ne serre pas les menottes aussi fort que toi ! » répondit-il du tac au tac en entrant dans son jeu. « J’aurais su me libérer en une fraction de seconde. »
-« Bien Monsieur Houdini… Et mettre la table en une fraction de seconde, c’est possible ? »
Rick s’exécuta alors que la commande arrivait déjà. Comme toujours, même si elle n’avait passé sa commande que pour elle, il y en avait suffisamment pour qu’ils mangent tous les deux à leur faim.
Cette nuit-là, pour la première fois depuis très longtemps, ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre et furent réveillés au petit matin par le portable de Castle.
-« Quoi ? » lui demanda Kate en voyant son air de chien battu alors qu’il venait de regarder l’identité de celui qui essayait de le joindre. « Tu devrais peut-être répondre ! »
-« C’est ma mère ! Tu y crois à ça ? » se plaignait-il.
Kate éclata de rire en lui lançant l’oreiller à la tête.
-« Tu aurais dû lui dire que c’était moi. »
-« C’était plus drôle de la voir, elle et Alexis, te trouver des tas de qualités… Mais là, elle exagère quand même ! » continua-t-il de se plaindre en tendant le portable à Kate pour qu’elle réponde.
-« Débrouille-toi tout seul ! » affirma-t-elle en le refusant et prenant le sien pour lire le message qu’elle venait de recevoir.
Elle bondit du lit, partit s’habiller en quatrième vitesse et repassa par la chambre que pour embrasser Castle qui se demandait toujours qu’elle bête pouvait bien l’avoir piquée.
-« C’est mon Boss ! » expliqua-t-elle en mettant ses chaussures. « Il s’est cassé le pied et m’envoie sur le terrain. J’ai 10 minutes pour arriver au bureau ! » termina-t-elle en quittant la pièce.
-« Bonne journée à toi aussi… » soupira Castle en entendant la porte de l’appartement se refermer.
Après le départ de Kate il commença par rappeler sa mère et, comme il le pensait, se prendre un savon pour avoir passé la nuit avec la première venue alors que cette pauvre Katherine Beckett était toujours désespérément seule à Washington. Il ne répondit rien, et se contenta de répondre par ‘oui’ et ‘non’ tout en imaginant la tête qu’elle ferait en apprenant que ‘la première venue’ a toujours été Kate. Quand il put enfin raccrocher, comme il était réveillé et abandonné par sa belle, il n’eut d’autre choix que de se rendre au 12th.
-« Et ben mon pote ! T’es tombé du lit ? » le charia Esposito.
-« Je me suis dit que vous auriez besoin de mon aide… Alors on en est où ? » s’incrusta-t-il dans l’enquête qu’il savait compliquée.
De son côté, Kate eut un bref résumé de l’affaire qu’elle devait terminer. Son Chef, un petit détective privé avec suffisamment de réputation pour enchaîner les affaires avait été engagé pour retrouver une femme de 40 ans qui apparemment avait quitté son ancien patron en emportant une petite chose qui ne lui appartenait pas. Kate devait donc repérer la femme, ou du moins trouver son adresse et récupérer un classeur bleu, d’une épaisseur assez important, avec le logo de l’entreprise dessus. Logo que le détective remontra à Kate, au cas où elle ne l’aurait pas encore vu ces deux derniers jours.
-« Tous ça pour un classeur ! » fit Beckett en levant les yeux au ciel. « Passionnant ! » se contenta-t-elle de penser pour ne pas froisser son supérieur.
-« Arrêtez de vous plaindre Beckett… J’ai perdu la trace de cette femme à hauteur de la 78ème. Sa photo et celle de la femme avec laquelle elle discutait. J’ai perdu sa trace en essayant de lui courir après. »
« Très subtil comme filature ! » pensa Beckett.
-« Je vous interdit de vous moquer. » menaça le détective, lisant probablement les pensées de Kate. « Il faisait noir et je n’ai pas vu… Mais pourquoi je me justifie ? J’étais à deux doigts de l’avoir ! »
Kate retint son sourire et se contenta de noter l’adresse exacte de l’endroit où la femme avait mystérieusement disparue et emporta les photos des deux femmes, juste au cas où.
Elle avait l’impression de tourner en rond en arpentant la 78ème rue, elle avait beau interroger les quelques passant, personne ne se souvenait de cette femme. En même temps, que pouvait-on espérer des gens dans cette ville. Kate s’arrêta dans une épicerie, plus pour se mettre à l’abri de la pluie qui commençait à tomber que dans l’espoir de se trouver nez à nez avec la femme qu’elle cherchait, mais pourtant, c’est ce qui se passa. Il lui fallut un petit moment avant de se rendre compte que ce n’était qu’une photo, mais elle resta figée suffisamment longtemps pour que le patron ne la remarque.
-« Vous connaissez cette femme ? » demanda-t-il d’une voix sévère.
-« C’est ma sœur. » improvisa Kate. « Vous savez où elle est ? »
-« Elle me doit 85 $ pour les achats d’hier et hors de question que je livre le reste tant qu’elle ne sera pas venu s’excuser. »
Kate fronça les sourcils et sortit sa carte de Banque.
-« Je vous règle la note et vous me dite ce que vous savez ! »
-« Elle est entrée, comme toutes les semaine. Elle a fait ses courses, elle m’a passé la commande de fruits et légumes à livrer, en même temps que l’eau… Et tout d’un coup elle s’est enfuie en courant. »
-« Avec 85 $ de produits ? » insista Kate, sentant l’arnaque arriver.
-« Oui enfin… Hors de question que je livre le reste des produits. »
-« Donnez-moi l’adresse, je vais y aller. » se proposa Kate avec un petit sourire et ne cherchant pas à savoir de combien elle venait de se faire voler pour les quelques renseignements.
Elle prit le papier avec l’adresse en remerciant poliment le magasinier et s’y rendis sans tarder.
Elle se retrouva au 5ème étage d’un immeuble assez chic et n’obtenant pas de réponse après avoir frappé à la porte, elle se dit qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure. Elle sortit son kit du petit cambrioleur et ouvrit la porte sans trop devoir forcer.
L’appartement état désert. Et à en juger au désordre qui régnait, elle ne devait pas être la première à venir fouiner par ici. Elle venait d’ouvrir le placard de la chambre lorsque qu’une voix familière la stoppa net.
-« N.Y.P.D, les mains en l’air. »
Chapitre 4 :
-« Sérieusement les gars ? » demanda Kate en se retournant, les deux mains en l’air.
-« Beckett ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? » demandèrent Espo, Ryan et Castle, en cœur.
-« Je cherche Martina Rodriguez… Et vous ? » répondit-elle en sortant la photo de sa poche.
-« Elle tient compagnie à Lanie. » assura Esposito.
-« Et c’est pour la trouver que tu as foutu tout ce désordre ? »
-« Non… Je voulais juste un classeur ! Quoi ? A la morgue ? Mais qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » demanda-t-elle en comprenant l’allusion à Lanie.
-« Ça, c’est ce qu’on aimerait savoir. » Assura Ryan. « Alors Mademoiselle Beckett ? Qu’est-ce que vous faites là ? »
-« Et comment tu es entrée ? » continua Ryan.
Kate leva les yeux au ciel et regarda les garçons avec agacement.
-« Sérieusement ? Vous pensez vraiment que je l’ai tué ? Vous pensez vraiment que si j’avais fouillé cet appartement la première j’aurais laissé un tel désordre derrière moi ? »
-« Les mauvaises habitudes du F.B.I ? » suggéra Castle qui se fit tout petit suite au regard assassin que lui lança Kate à cette réflexion.
-« Tu crois qu’on lui passe les menottes pour l’emmener au poste ? » demanda Esposito pour taquiner Beckett.
-« Ça ferait trop plaisir à Gates ! » répondit Ryan en prenant Kate par le bras. « Mademoiselle Beckett, si vous voulez bien me suivre… » s’amusa-t-il.
Elle avait consentie à les suivre pour ne pas faire trop de vague, après tout, plus vite elle en terminait avec eux, plus vite elle récupérerait ce qu’elle cherchait, mais à peine avaient-ils passé le pas de la porte qu’ils s’arrêtèrent tous les 4, se dévisageant l’un l’autre.
-« Vous entendez ? » demanda Kate avec surprise. « Ce n’est pas juste dans ma tête ? »
-« Non… Pas cette fois en tout cas ! » répondit Castle qui avait l’habitude de la trouver dans la chambre de leur fils.
-« Je croyais que tu avais fait le tour de l’appart ? » lança Espo à son coéquipier.
-« Je me suis arrêté après avoir vu Beckett. »
-« Moi je l’ai fait ! » les interrompis Kate. « Il n’y avait pas de bébé ! »
Pourtant les cris venaient bien de l’appartement qu’ils s’apprêtaient à quitter. Ils firent donc demi-tour et écoutèrent avec attention pour déterminer d’où les pleurs venaient exactement. Castle pensait avoir trouvé, mais il était contre un mur sans porte.
-« De l’autre côté ! » affirma-t-il.
-« Pas possible, c’est la rue de l’autre côté ! » répliqua Espo.
-« L’armoire. » s’exclama Kate. « Il y a forcément une issue derrière. »
Comme au bon vieux temps, les trois hommes se mirent aux ordres de Beckett et poussèrent suffisamment le meuble pour laisser apparaître une ouverture donnant sur une autre pièce.
-« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » s’étonna Castle en découvrant une pièce avec le stricte minimum pour accueillir un bébé.
-« Félicitation Castle, c’est une petite fille ! » lança Esposito sans trop penser au sens de sa phrase.
Kate s’avança du berceau en faisant mine de ne pas avoir entendu, ce n’est que le regard menaçant de Ryan qui lui fit comprendre la portée de ses mots.
-« Désolé Mec. » murmura-t-il à Castle.
-« Je sais… » se contenta-t-il de répondre.
Il aurait vraiment préféré pouvoir lui donner une bonne claque pour cette réflexion, mais à quoi ça aurait servir, le mal était fait.
Comme par instinct, Kate regarda cette petite boule de nerfs s’agiter, elle lui approcha la peluche la plus proche et la posa contre le ventre de La fillette, pour l’assurer qu’elle n’était pas seule et que quelqu’un l’avait entendu.
La petite leva les yeux et se retrouva face au regard incrédule de Kate. L’espace d’une seconde le temps s’arrêta dans cette pièce, seule la main de l’enfant venait de bouger pour se poser sur le nounours et effleurer au passage les doigts de Kate qui sursauta.
-« Bon… Faut qu’on y aille. » affirma-t-elle en détachant ses yeux de l’enfant.
-« On en peut pas la laisser… Qu’est-ce qu’on fait ? »
-« Tout le monde au poste… » assura Ryan pour résumer.
Dans la voiture, Ryan s’installa au volant. Beckett, en tant que suspecte était forcément à l’arrière. Esposito s’installa à côté de Kate pour respecter la procédure et faire en sorte que Gates ne puisse pas éjecter Castle sous prétexte qu’il était complice. Rick s’installa coté convoyeur. De cette manière, il fut donc logique que ce soit Kate qui prenne le bébé dans ses bras durant tout le voyage.
La petite tenait le pouce de Kate, serré dans sa main et cherchait désespérément le regard de la jeune femme.
Pour Kate, ce moment était une véritable torture. Elle ne voulait pas la regarder, elle ne voulait pas céder. Elle savait que si leurs regards se croisaient à nouveau elle craquerait pour cet enfant qui n’était pas le sien.
Une fois au poste, Gates fut tout de suite avertie de la présence de l’enfant. La capitaine appela tout de suite un médecin pour constater son état de santé et ordonna aux deux inspecteurs de trouver les parents de cette fillette avant qu’elle ne soit obligée de contacter les services sociaux.
Beckett, elle, fut installé dans une salle d’interrogatoire. Face au miroir cette fois, elle attendait patiemment que ses anciens collègues viennent faire leur travail. Mais bien évidemment, c’est Gates qui entra pour mener le jeu.
-« Mais qu’est-ce que vous faisiez là-bas ? » demanda la Capitaine avec incompréhension.
Kate ne s’attendait pas à ce ton. Elle pensait que Gates la testerait, la sermonnerait, ou peut-être même qu’elle essayerait de lui faire avouer le meurtre. Mais non, elle avait l’air plus embêtée qu’autre chose de se retrouver face à son ancien Lieutenant.
-« Mon job. » assura Kate. « Je cherchais Mademoiselle Rodriguez. »
-« Vous auriez dû arriver plus tôt dans ce cas. »
-« J’ai cru comprendre. » Kate préféra ne pas parler de l’objet précis qu’elle voulait récupérer, mais elle ne pouvait pas non plus cacher ce qu’elle savait. Elle prit donc la décision d'en dire le moins possible. « Son ancien patron voulait récupérer un truc. Je devais juste le reprendre. »
-« Et qu’est-ce que c’était, ce ‘truc’ ? » insista Gates.
-« Une farde… Juste quelques notes. » répondit-elle très vaguement.
-« Dans quoi travaillait-elle ? »
-« Je l’ignore. »
-« En quoi consistaient ces notes au juste ? »
-« Je n’en ai pas la moindre idée. »
-« Vous les avez trouvé ? »
-« Fred, Sammy et Scooby-Doo sont arrivé trop tôt ! » répondit-elle avec humour, s’amusant à imaginer la tête de Rick de l’autre côté du miroir sans teint.
-« Pas très flatteurs pour eux ! »
-« C’est une bonne équipe ! »
L’interrogatoire continua de cette manière pendant une dizaine de minutes : Gates posant les questions et Beckett y répondant le plus brièvement possible. Comprenant qu’elle n’obtiendrait rien de plus, Gates finit par se lever et ouvrir la porte.
-« Je vous propose un marché. » affirma-t-elle avant que Kate ne franchise la porte.
Prudente, Kate se retourna et la défia du regard. Préférant attendre la suite avant d’accepter.
« Il est évident que vous me cachez des choses… Mais faites équipe avec Ryan et Esposito et ces notes seront à vous, peu importe ce qu’elles contiennent. »
-« On ne les a pas retrouvées. »
-« Dans ce cas, retourner à l’appartement avec Esposito. » ordonna Gates qui espérait secrètement que cette affaire pouvait redonner le goût du métier au meilleur Lieutenant qu’elle n’ait jamais vu.
Chapitre 5 :
Castle observait Kate et Gates qui continuaient de discuter sur le pas de la porte de la salle d’interrogatoire, bien que celui-ci ait l’air d’être terminé. Il prit une feuille au hasard et fit semblant de la lire pour donner le change lorsque Beckett s’avança vers eux.
Kate retient son sourire en voyant la scène. Elle prit la feuille des mains de Rick et la lui redonna à l’endroit.
-« C’est plus facile pour lire. » affirma-t-elle. « Elle pleure encore ? Ce n’est pas possible ça. » fit-elle, irritée par les cris.
-« Emma… Elle s’appelle Emma. » fit remarquer Castle en se levant. « Tu as le droit de refuser de l’approcher, mais tu pourrais au moins l’appeler par son prénom. »
-« Vous avez trouvé ses parents ? » demanda-t-elle en regardant les deux inspecteurs, toujours au téléphone.
-« Bien sûr ! Je téléphone au père Noël là ! » s’énerva Esposito en tenant le téléphone de manière à ce que son correspondant n’entende pas la remarque. « Non ce n’est pas à vous que je parlais, mais si vous pouviez me faxer cette liste avant décembre, ça m’arrangerais. » continua-t-il.
-« Emma. C’est marqué là, sur son bracelet. » Castle avait pris la petite dans ses bras et montrait à Kate le bras de la petite. Une sorte de bracelet en plastique, ressemblant à ceux fournis dans les hôpitaux, qui avait été dissimulé par les manches du pyjama. « Tu vois, c’est écrit : EMMA. » insista-t-il en divulguant l’écriture fine.
-« Merci Castle, je sais lire. » répliqua-t-elle encore plus agacée, surtout que la fillette s’était arrêté de pleurer et n’arrêtait plus de la fixer avec ses grands yeux marron. « Bon, puisque vous avez fait connaissance vous deux, tu n’as qu’à rester avec elle. » proposa-t-elle à Rick qui venait de se faire déstabiliser en un temps record. « Espo ? On retourne au domicile de Rodriguez. »
-« Mais… Les appels ? »
-« Ryan s’en charge. Ordre du Capitaine. » mentit-elle.
-« Quoi ? » protesta Ryan.
-« Mais et… » bafouilla Castle.
Mais c’était trop tard. Trop heureuse de pouvoir échapper aux yeux suppliants de la petite Emma Kate était déjà devant les portes de l’ascenseur, très vite rejoint par Esposito qui ne demandait pas mieux.
-« Bon…Et bah je vais te faire un petit café ! Qu’est-ce que t’en dis ? Ah ben non. Pour toi, c’est juste le lait. » continua Castle en soupirant, s’adressant à Emma qui venait de se remettre à pleurer.
Ryan râla et jura contre Gates en pensant au travail supplémentaire avec lequel il se retrouvait.
-« Tu ne pourras pas l’éviter très longtemps. » s’exclama Esposito en arrivant à destination. « Et ne fait pas semblant de ne pas comprendre. » la prévint-il tout de suite.
-« Vous allez retrouver ses parents. On va résoudre ce meurtre. Je vais retrouver ce fameux classeur et tout rentrera dans l’ordre ! » répondit Kate en esquivant la question et accélérant le pas pour ne pas avoir à discuter plus longtemps.
Ils passèrent toutes les pièces en revue : emportant les carnets d’adresses et de numéros de téléphone, l’ordinateur portable, tous les classeurs qui étaient empilés dans les étagères du bureau.
-« Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faite ? Où est Martina ? » s’affola une jeune femme en les voyant sortir les bras chargés de cartons.
Kate la reconnue immédiatement, il s’agissait de l’autre femme de la photo, celle à qui la victime discutait peu de temps avant que le détective privé ne perde sa trace.
-« N.Y.P.D. » répondit Esposito en montrant sa plaque. « Inspecteur Esposito, et vous ? »
-« Betty… Je suis la sœur de Martina. Où est-elle ? »
Beckett et Esposito échangèrent un regard de malaise avant de faire entrer la jeune femme et de lui annoncer la mort de sa sœur.
-« Oh mon Dieu… Ce n’est pas possible… Alors c’était vrai ! » marmonnait la femme en accusant le coup de la nouvelle.
-« Quoi donc ? » insista Kate en faisant preuve de compassion.
-« Elle se sentait mal… Très mal. A cause de son job. »
-« Celui qu’elle a quitté ? » continua Kate.
-« Oui. Elle allait mal depuis des mois en fait. Puis il y a quelques jours, elle a tout plaqué… Elle se sentait surveillée ces derniers temps. Elle avait repéré un type qui la suivait. »
-« Vous pourriez nous le décrire ? » coupa Esposito.
-« Je ne sais pas trop. Elle disait qu’il avait la soixantaine, toujours mal rasé, habillé à la mode du siècle dernier… »
-« Lipman… Le privé ! » intervint Kate en reconnaissant illico la description de son patron.
-« Elle était réellement suivie alors ? »
-« Oui… Mais pas par celui qui l’a tué. Est-ce qu’elle vous a confiée avoir peur de quelqu’un en particulier ? »
-« De son chef… Enfin, son ex-patron. Je ne sais pas son nom, mais en partant elle avait pris ceci. » elle sortit de son sac une farde à rabat bleu avec le symbole d’une grande firme de recherche scientifique. « Elle disait que tant que ceci restait en sa possession, elle ne risquait rien. Il voulait trop le récupérer. »
-« Vous savez ce que c’est ? » demanda Kate en prenant la farde et l’ouvrant avec précaution.
-« J’ai ouvert une fois… Et a part des codes et des schémas, il n’y a rien de très compréhensible. » expliqua-t-elle tant bien que mal, retenant ses larmes pour ne pas s’effondrer devant eux.
Ils restèrent encore à discuter de la victime avec sa sœur, mais ils n’apprirent rien de plus.
Au poste Ryan galérait toujours autant. Cette petite fille ne correspondait à aucun enfant porté disparu et aucun service de pédiatrie n’avait pu le renseigner.
Le pédiatre appelé par Gates arriva une heure après le départ de Kate. Il en conclu que d’après son poids, sa taille elle ne devait pas avoir plus de 4 ou 5 mois, mais que la motricité de ses mains et ses prouesse en matière de gazouillis lui aurait fait dire qu’elle en avait au moins 6. Donc en fait mise à part le fait qu’elle ne semblait pas mourir de faim et qu’elle n’avait subi aucun mauvais traitement ayant laissé des ecchymoses, il n’avait rien pu dire de plus. Il repartit donc, aussi simplement qu’il était venu, laissant à Castle le soin de rhabiller ce petit ‘monstre’.
-« Wah… Alors c’est ça le grand spécialiste ! Et ben… Même moi j’aurais pu l’dire… » se moqua-t-il en faisant des tas de mimiques pour imiter le médecin en question.
La scène fit rire Ryan et eut au moins le mérite d’attirer l’attention d’Emma et de la calmer.
-« Puisque vous êtes si doué Monsieur Castle ! Trouvez le moyen de la faire taire. » ironisa Gates pour lui clouer le bec.
Il passa donc le reste du temps à faire le pitre, au grand désespoir de la Capitaine, pour le bonheur de la petite fille. Il alla même jusqu’à lui faire faire l’avion (pas trop vite bien sûr) jusqu’au moment où il se retrouva nez-à-nez avec Kate qui le dévisageait.
-« On dérange peut-être ? » demanda-t-elle d’une voix sévère.
La petite se remit aussitôt à pleurer et, dans un hoquet, recracha un peu de lait sur la chemise de Rick.
-« Oh non… » rouspéta-t-il immédiatement. « Prend là une minute. » fit-il en plaquant la petite dans les bras de Kate qui n’eut pas le temps de protester. « Faut que je change de chemise et que je trouve du détachant… C’est fou ce que le lait de bébé peut laisser comme traces. » expliqua-t-il en quittant le service.
Emma s’arrêta de pleurer au moment même, se blottissant dans les bras de Kate.
-« Et ben… Ce n’est pas trop tôt ! Je commençais à avoir mal aux oreilles. » se plaignit Ryan. « Vous en avez mis de temps, vous avez des choses intéressantes au moins. Parce que je n’ai toujours aucune idée d’où cette petite demoiselle peut venir. »
Chapitre 6 :
Quand Castle réapparu avec une chemise toute propre, il resta un moment à admirer Kate : elle s’était assise à son ancien bureau et passait des coups de fils, sans trop se soucier de cette petite boule qui dormait paisiblement, blottie au creux de son bras.
-« Tu as fait vite ! » dit-elle en le voyant s’asseoir à ses côtés. « Je te la rends, j’ai encore pas mal d’appels à donner… »
Kate posa la petite dans les bras de Castle. Se réveillant, elle se remit aussitôt à pleurer.
Presque deux heures qu’Emma s’était remise à pleurer. Même les pitreries de Castle ne marchaient plus. Les inspecteurs de la criminelle qui le pouvait fuyaient le poste, quand à Gates, elle avait même fourni les boules Quies pour ceux qui n’avaient pas d’autre choix que de rester.
-« Tu comptes la laisser pleurer encore longtemps comme ça ? » demanda sèchement Castle en s’approchant du bureau de Kate qui était la seule à continuer à travailler malgré le bruit.
-« Qu’est-ce que j’en peux ? » répondit-elle, indifférente.
-« Comme si tu ne le savais pas. Le seul moment où elle s’est arrêtée, c’est lorsqu’elle était dans TES bras. C’est TOI qu’elle veut. » commença-t-il à s’énerver devant l’entêtement de Kate.
-« Mauvais choix de sa part ! » répondit-elle en terminant d’envoyer son Mail. « Je ne suis pas sa nounou. »
-« Et moi ? C’est ce que je suis ? Je suis juste le petit chien qui vous suit partout et qui n’est bon qu’à passer derrière toi. »
-« Ce n’est pas ce que je voulais dire Castle. Mais je ne peux pas… Ce n’est pas mon bébé ! »
-« Maxime est mort Kate. » assura Castle fou de rage mais avec une voix étrangement calme. « Personne ne va te le ramener… Personne ne le peut. Mais tu n’es pas obligée d’arrêter de vivre pour autant. Emma n’y est pour rien, elle. Ce n’est pas à elle d’en subir les conséquences. »
Il n’en pouvait plus, il était au bord des larmes lui aussi et toutes la colère assimilée ces derniers temps sortit d’un coup sans qu’il ne puisse plus se retenir.
« Tu n’es pas la seule à avoir perdu un fils. Je n’ai même pas pu le prendre dans mes bras, lui dire que je l’aimais. Toi si. On est une famille Kate et je ne sais pas si tu te rends compte que tu n’es pas la seule à pleurer la nuit ! Alexis attendait ce petit frère depuis plus de 15 ans. Mère aurait donné n’importe quoi pour pouponner à nouveau. Et ton père ! Tu as failli mourir aussi ce jour-là toi aussi, tu le savais ? Il ne sait même plus s’il doit remercier le ciel de t’avoir épargnée ou pleurer pour ce petit fils qu’il n’emmènera jamais au base-ball. »
-« Il ne devrait pas remercier le ciel. J’aurais préféré mourir. » répondit-elle, blessée par les remarques de Castle.
Il en eut le souffle coupé et sur le moment ne trouva rien à lui répondre. Il lui tourna le dos et repartit en direction d’Emma, toujours inconsolable.
-« Tout compte fait Maxime a eu de la chance ! » Le regard de Rick était noir, méchant, le visage plus sévère que jamais. Kate ne l’avait jamais vu aussi furieux. « Tu es bien trop égoïste pour être une bonne mère. »
Cette remarque fit exploser le cœur de Kate qui malgré tout essayait de ne pas s’écrouler.
C’est en larmes que Rick prit la fillette dans ses bras.
-« On se débrouillera sans elle ! » assura-t-il tout en la berçant et s’éloignant le plus qu’il pouvait de Beckett.
Kate reprit ses esprits tant bien que mal. Tous les inspecteurs présents avaient assisté à la scène, malgré les boules Quies. Même Gates, de son bureau, continuait de les fixer, passant son regard de l’un à l’autre. Kate baissa les yeux, prit la seule chose pour laquelle elle avait accepté d’être là : le classeur bleu et partit sans rien dire, sous le regard ébahi des inspecteurs qui n’osèrent pas broncher.
-« Tu crois que toutes leurs disputes ressemblent à ça ? » murmura Ryan en s’adressant à Esposito mais continuant à fixer Castle.
-« Je préfère ne même pas savoir ! Tout compte fait, j’ai encore de la chance avec Lanie. » se contenta-t-il de répondre en se levant pour aller apporter un peu de soutient à son ami.
Chez elle, Kate commença par jeter le dossier à l’autre bout de la pièce. Le classeur heurta le mur et retomba sur le sol avec fracas. Après s’être défoulée sur plusieurs assiettes et avoir bu presqu’entièrement la bouteille de vin que Castle avait apporté la veille, elle réalisa que son travail était fini : elle avait cette fichu farde. Il ne lui restait plus qu’à contacter Lipman et le remettre à son propriétaire. Plus jamais elle n’entendrait parler de cette affaire. Elle prit son portable, et réalisa que son chef avait essayé de l’appeler un grand nombre de fois. Les pleurs d’Emma ayant certainement masqué la sonnerie du portable. Le détective ne répondant pas, elle se contenta de lui laisser un message.
« Mission réussie. Vous aurez le classeur demain dans la matinée. Je vais me coucher. »
Le message était bref, sa voix trahissant encore sa colère. Elle s’approcha du classeur pour le ramasser.
-« Super ! Va falloir tout remettre dans l’ordre maintenant. » s’énerva-t-elle contre elle-même, voyant les feuilles éparpillées sur le sol.
En prenant les feuilles les unes après les autres elle voulut les remettre dans le bon ordre, mais pour ça il aurait encore fallut qu’elle soit capable d’en comprendre le sens. Elle finit par tout remettre dans le classeur, se disant que son propriétaire n’aurait qu’à se débrouiller. Après tout, tout y était ! C’était le principal.
Elle arriva à s’endormir après avoir ingurgité une double dose d’antidépresseurs, ce qui expliqua qu’elle n’émergea qu’à 10 heures, le lendemain matin.
-« Wah… 10 heures ! J’aurais dû forcer le dosage plus souvent ! » marmonna-t-elle en regardant son réveil.
Elle prit une douche, s’interdisant de penser à Castle, à Emma ou à quoi que ce soit. Elle s’habilla et se rendit au bureau où devait pester son supérieur.
-« Désolé pour le retard, j’ai… » dit-elle en ouvrant la porte.
Mais elle arrivait trop tard, Lipman s’était écroulé sur son bureau, nageant dans une flaque de sang. Le premier réflexe de Kate fut d’appeler le 12th, où fort heureusement pour elle, c’est Esposito qui lui répondit.
Les deux enquêteurs ne tardèrent pas à arriver mais avertissant déjà Beckett qu’ils avaient déjà une affaire en cours et qu’une autre équipe prendrait le relais.
-« Beckett ? » demanda Perlmutter. « Je crois que c’est pour vous. C’était sous le corps. » affirma-t-il en lui tendant une enveloppe pleine de sang, au nom de l’employée la plus médiocre qui soit.
Elle se contenta de remercier le légiste et s’éloigna des inspecteurs pour découvrir le contenu de ce dernier message.
« Je suis désolé de vous avoir mêlé à tout ça. Je ne connais pas toute l’histoire, mais je vous en prie, protégez Emma… »
La lettre avait été rédigée à la va-vite, il n’y avait pas de signature et même si le message était très clair, ce n’était le genre de Lipman d’être aussi bref. Ce n’est qu’en voulant remettre la lettre dans l’enveloppe qu’elle remarque une micro carte SD.
Elle mit précautionneusement le tout dans sa poche et s’éclipsa discrètement.
Chapitre 7 :
Quand Kate inséra la carte dans son PC, elle se retrouva bloquée par un mot de passe. 4 petites étoiles la narguaient en lui refusant le passage. Elle aurait été au poste elle aurait appelé Ryan, mais là elle se retrouvait seule.
-« Réfléchit Kate… S’il t’a laissé cette carte c’est que tu en connais forcément le mot de passa. » s’encouragea-t-elle. « Le code de sécurité du bureau ? »
Elle tapa les a chiffres du boitier de sécurité du bureau du détective.
-« Accès refusé ! Plus que deux essais… Super ! » elle réfléchit un peu plus. « Sa date de naissance ? Non, trop simple. Son diminutif ? Elle ne le connaissait même pas. Oh allez Lipman aide moi ! » cria-t-elle.
Elle soupira et repris la lettre en espérant y voir un signe.
-« Emma, encore Emma ! Mais qu’est-ce que ça vient faire ici ? » s’énerva-t-elle en faisant une boule avec la lettre et la lançant à travers la pièce. « Une minute. » reprit-elle en sursautant. « Je t’ai parlé d’un bébé, mais je n’ai jamais dit son nom ! »
Elle se remit à son PC et tapa ‘EMMA’ dans l’espacement du code.
-« Bien joué ! »
Elle avait désormais accès à une partie du contenu, essentiellement le suivit d’une grossesse avec une description poussé du développement du fœtus et de tous les paramètres cardiaques. Il y avait tout un fichier de photos également, elle fut d’ailleurs surprise de se retrouver en face de son patron posant avec le sourire, la petite Emma dans les bras.
-« Visiblement je n’étais pas juste sensé retrouver une farde… Mais pourquoi autant de mystère ? Si tu voulais que je les protège de quelqu’un il suffisait de me le demander. Tu savais que tu pouvais me faire confiance. » s’adressa-t-elle à Lipman comme s’il était dans la même pièce.
Elle venait de prendre son portable et était prête à appeler Ryan et Esposito mais l’un d’eux la pire de court et son téléphone se mit à sonner avant qu’elle n’ait fini de composer le numéro.
-« Beckett. »
-« Je sais que tu ne fais plus partie de la maison, mais si tu travailles toujours pour les victimes, je pense que ça va t’intéresser. » lança Ryan juste avant de raccrocher sans rien ajouter de plus.
La première chose qu’elle remarqua en arrivant fut l’absence de Castle, mais bien trop gênée par la scène de la veille, elle s’abstint de demander de ses nouvelles.
-« Alors ? Il parait que vous avez du nouveau ? » interrompit Kate en s’avançant près des garçons.
-« On a passé tellement de temps à essayer de retrouver les parents de la petite Emma hier qu’on n’a complètement négligé la victime. »
-« Il n’y avait rien sur elle dans les fichiers… » se justifia Beckett.
-« Justement… On a fouillé un peu à propos de ça. Et devine… » laissa mijoter Ryan qui adorait voir Beckett s’impatienter.
-« Prend ton temps surtout… Je n’ai rien d’autre à faire de toute manière. » fit-elle remarquer en s’installant à son ancien bureau.
-« Non, en fait on n’a rien trouvé sur elle. » abrégea Esposito. « C’est Miller qui est venu à notre secours. »
-« Miller ? » se redressa Kate.
-« Il était chargé de l’enquête de Lipman. En essayant de contacter sa famille, il a choisi de joindre sa fille. »
-« Et ?? » s’impatienta Kate.
-« Le portable de Martina Rodriguez c’est mis à sonner. »
-« Wah… Coïncidence ? » suggéra-t-elle.
-« C’est pour ça qu’on a vérifié. On a contacté la femme de Lipman et après lui avoir annoncé la mauvaise nouvelle, on lui a demandé si elle pouvait nous faire parvenir une photo de son mari et de leurs enfants. » expliqua Esposito.
-« Elle nous a assuré qu’ils avaient une fille. » termina Ryan en tendant la photo à Kate.
-« Si Lipman était le père de votre victime, ça explique ces photos. » fit-elle en sortant la micro carte SD de sa poche. « Mais le rapport avec Emma, c’était la fille de Martina Rodriguez ?? Enfin, la victime, peu importe son vrai nom. »
-« Elle s’appelait Marie Lipman le mois dernier encore… et là aussi c’est bizarre. » commença Ryan.
Beckett fronça les sourcils, elle trouvait déjà que cette histoire n’avait pas beaucoup de sens.
« Lanie a affirmé que Maria Rodriguez n’avait jamais mis de bébé au monde. Un truc au sujet du bassin. Par contre, d’après le résultat ADN, c’était bel et bien sa mère. »
-« Césarienne ? » suggéra Kate.
-« Lanie risque d’être furieuse que tu puisse douter de ses capacité. » fit remarquer Esposito.
-« Oui, elle aurait remarqué la cicatrice. Forcément. » admit Kate en soupirant. « Alors voyant voir… » réfléchit Kate. « Il reste le don d’ovule. »
-« On y a pensé. » assura Ryan. « On attend les listes des différents centres de la région. »
-« Bien. » admit Kate par habitude, oubliant sur le moment qu’elle n’avait plus aucun ordre a donner ici. « Au fait… C’est calme ici. Où est Emma ? Avec ses parents ? »
Ryan et Esposito échangèrent un regard incertain, mais c’est Ryan qui prit la parole.
-« Hier soir, un peu après votre dispute, Elle s’est mise à pleurer encore plus fort. »
-« Sérieusement ? C’est possible ça ! » dit-elle avec ironie.
-« A cause de cette crise, sa température est montée en flèche, elle a fini par faire une sorte de malaise : elle a été prise de convulsions. »
Kate ouvrit de grands yeux, n’en croyant pas ses oreilles.
« Ça n’a pas duré longtemps » assura Esposito. « Ensuite, elle ne semblait avoir du mal à respirer. » continua le latino alors que Kate blanchissait a vu d’œil.
-« Vous vous fichez de moi ? » balbutia-t-elle.
-« Les secours l’ont emmené au ‘Children Hospital’, tu n’as qu’à vérifier si tu ne nous crois pas. Elle a été admise au nom d’Emma Lost si je ne me trompe pas. »
Ryan et Esposito la laissèrent là, au milieu du chemin, le regard complètement terrifiée. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et se laissa tomber sur le fauteuil de son ancien bureau. Elle resta un moment encore à fixer la salle de détente, là où elle avait vu la fillette pour la dernière fois, la veille.
A peine deux minutes plus tard elle se leva d’un bond et quitta le service sous le regard soulagé des Bros.
Chapitre 8 :
Kate arriva à la réception de l’hôpital et demanda tout de suite le numéro de chambre de la petite Emma Lost. La standardiste lui donna le renseignement qu’elle voulait et appela immédiatement de service des infirmières pour les avertir qu’une personne avait demandé la petite amenée par la police.
Kate arriva enfin dans le bon service, mais se vu tout de suite la route barrée par l’infirmière en chef qui avait déjà un portable à la main. Elle vit également plusieurs agents de sécurité arriver.
-« Lieutenant Kate Beckett, NYPD. » s’identifia-t-elle par réflexe en levant les yeux au ciel, agacée.
Kate entendit les ricanements de Gates à l’autre bout du téléphone, ce qui l’irrita encore un peu plus. Mais l’infirmière fit signe aux agents de sécurité que tout était OK et laissa Kate passer.
L’infirmière ouvra la porte d’une chambre et fit entrer l’inspectrice dont elle guettait la réaction : Kate déglutit en voyant la petite reliée à un moniteur qui guettait son rythme cardiaque. Des larmes commençaient à envahir ses yeux.
-« Comment va-t-elle ? » demanda Kate d’une faible voix.
-« Beaucoup mieux ! » assura l’infirmière. « Sa respiration est stable, par contre elle refuse toujours de manger. Ça risque de poser problème si elle se laisse mourir de faim. Le médecin passera tout à l’heure pour vous donner plus de détail. »
-« Merci… » balbutia Kate en s’avançant, le regard vague, vers le lit à barreaux dans lequel la petite fille était couchée.
Dans un geste tendre, elle passa sa main sur la joue de la petite qui tourna la tête et ouvrit les yeux pour regarder son visiteur.
Les yeux remplis de larmes d’Emma déchirèrent ce qu’il restait du cœur de Kate.
-« Je suis désolée Emma. Je suis vraiment désolée… Je te jure que tu n’y es pour rien. » assura-t-elle en baissant les barreaux du lit et la prenant dans ses bras tout en faisant attention de ne pas trop tirer sur le fil de la perfusion. « Tu es vraiment une petite fille adorable…Et c’est pour ne pas souffrir que je ne m’occupais pas de toi. C’était égoïste… Je m’excuse. » continuait Kate tout en s’asseyant sur un fauteuil et posant sa main sur le biberon qui était encore posé au bord du lit.
Le lait n’était pas encore froid, mais plus vraiment chaud non plus Kate approcha tout de même la tétine de la bouche d’Emma.
-« Je te promets de rester, mais fait un petit effort… » continua d’une voix douce, versant une larme en essuyant celles d’Emma.
La petite but le lait d’une traite et ne semblait pas encore rassasiée quand une autre infirmière passa dans la chambre pour vérifier les paramètres de la fillette.
-« Tout va bien ? » s’inquiéta Kate devant le silence de l’infirmière.
-« Elle va bien. » se fit-elle rassurante. « Elle a fini par boire ? » demanda-t-elle, étonnée de voir le biberon vide.
-« Oui, et elle semble avoir encore faim. » expliqua Kate en le tendant à l’autre femme.
-« C’est bien si elle retrouve l’appétit. Par contre, comme elle n’a rien prit d’elle-même depuis un petit temps, c’est mieux d’attendre un peu pour qu’elle ait le temps de bien digérer ce qu’elle vient de prendre. » expliqua-t-elle patiemment tout en prenant la température de la petite. « Je repasserais dans une petite demi-heure pour vous en apporter un autre. Enfin, si vous êtes toujours là. »
-« Je serais là… » assura Kate, souriant à Emma tout en caressant son visage.
L’infirmière repartit sur la pointe des pieds, laissant l’enfant profiter d’un moment de tendresse.
Kate ne vit pas le temps passer, elle resta assise dans ce fauteuil et admirait la fillette s’endormir et se réveiller par moment, cherchant absolument à serrer le doigt de Kate dans sa petite main, comme pour s’assurer qu’elle était bien là. Se sentant observée, Kate leva la tête en direction de la porte.
Rick était adossé au mur, admirant la scène.
-« Un biberon tout chaud pour mademoiselle. » finit-il par dire en se sachant découvert. « Je suis désolé pour hier, les mots ont dépassés ma pensée. » continua-t-il en le tendant à Kate.
-« Tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu avais raison. » admit Kate. « Je me suis comportée comme une petite fille gâtée, j’ai vraiment été nulle et s’est à moi de m’excuser. »
Elle proposa de nouveau le biberon à Emma qui le but sans contester alors que Rick s’asseyait sur l’accoudoir du fauteuil.
« Je ne t’ai jamais demandé comment tu allais ; Ce que ça pouvait te faire à toi d’avoir perdu ton fils… Je n’ai pensé qu’à moi, qu’à ma peine! Je regrette, je ne savais même pas qu’Alexis et Martha en souffraient elles aussi. »
Rick posa une main sur son épaule pour lui assurer qu’il ne lui en voulait plus. Mais il ne résista pas longtemps à l’envie de déposer un baiser dans ses cheveux.
-« Je vais bien. » dit-il pour répondre à ses questions. « Ça me fait mal… Certainement autant qu’à toi. J’essaye de garder la tête hors de l’eau en me raccrochant à toi… »
-« Je suis en train de couler, alors je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. » admit-elle, le regard fixé sur Emma.
-« On va y arriver Kate… On va s’en sortir ! » assura-t-il en caressant lui aussi le visage de la petite.
-« Excusez-moi de vous interrompre ! » coupa un homme en blouse blanche en entrant. « Vous faites partie de sa famille ? » interrogea-t-elle.
-« Lieutenant Kate Beckett, N.Y.P.D. » se présenta Kate sous le regard étonné de Castle. « Cette petite fait l’objet d’une enquête en ce moment, nous n’avons pas encore réussit à joindre ses parents. Elle est donc sous notre protection. »
-« Alors je suppose que c’est à vous que je dois faire mon rapport ! » demanda-t-il d’une manière détourné.
-« Oui, vous pouvez… » assura Kate qui s’était déjà redresser pour assurer à son interlocuteur qu’il avait toute son attention.
-« Tout d’abord, rassurez-vous, elle va beaucoup mieux. Sa température est stable depuis plus de 8 heures, et les convulsions n’ont fait aucune séquelle. Sa respiration est stable également. Toujours aussi fragile, mais stable. »
-« Comment ça fragile ? » s’inquiéta aussitôt Kate, devançant Castle dans sa question.
-« Cette petite souffre de problèmes respiratoires… C’est comme si ses poumons n’avaient pas été tout à fait prêt à la naissance. » expliqua-t-il en s’asseyant, se disant que parti comme ça, l’entretient risquait d’être long.
-« Comment pas prêt ? Mais il n’y a rien à faire ? » s’étonna Castle.
-« Le médecin qui l’a mis au monde aurait dû le voir… Et si, il existe des médicaments pour aider les poumons à se développer… Vous savez quel âge elle a ? »
-« Je pensais que vous nous le diriez. » tenta Kate
Le médecin soupira, comprenant que la situation était encore pire que ce qu’il imaginait.
-« Alors je vais vous donner mon bilan complet. » affirma-t-il en ouvrant son dossier. « Mais ce ne sont que mes observations, je ne peux pas vous garantir que ce sera l’exacte reflet des choses. »
-« Dites toujours… Vous pensez à quoi, maltraitances ? » continua Kate en revenant à une position de flic.
-« Non… Je pensais plus à une naissance prématurée. Je dirais qu’elle doit être née avant 30 semaines. Ça expliquerait l’anémie, les problèmes respiratoires, son cœur… »
-« Son cœur ? » firent Kate et Rick en même temps, revenant cette fois à une réaction bien plus maternelle.
-« Une petite malformation caractéristique des prématurés. Il s’agit d’un canal qui aurait dû se refermer, mais qui n’y est pas. Ne vous effrayez pas, c’est tout à fait opérable et elle pourra mener une vie normale. Il faudrait juste qu’elle prenne du poids et des forces pour l’opération. » continua-t-il d’expliquer en pesant ses mots pour ne pas effrayer le couple. « Donc comme je le disais tout ce dont cette petite souffre peut s’expliquer par une naissance prématuré. Mais tout est médicalement traitable, si ces parents s’en donnaient la peine. Je ne peux rien vous dire de plus, mise à part qu’elle à beaucoup de courage… » affirma-t-il en se levant.
-« Et son âge ? » redemanda Kate.
-« Sa motricité et son développement font penser à une enfant d’au moins 6 mois… »
-« Mais elle est si petite ! » s’étonna Kate.
-« Tout le monde ne peut pas mesurer 1M 80 » rétorqua Castle du tac au tac. « Si sa taille la complexe plus tard, elle pourra toujours mettre des hauts talons ! » nargua-t-il en répondant au regard assassin de Kate par un sourire.
-« Très juste Monsieur. Néanmoins, sa taille et son poids son eux aussi liés à la naissance si comme je le pense elle est prématurée. Et là aussi la médecine peut intervenir avec des compléments d’hormones pour motiver un peu son propre système. Quoi qu’il en soit, vu que cette petite merveille va beaucoup mieux et qu’elle a retrouvé de l’appétit, je ne vois aucune raison de vous retenir. On va lui donner deux heures pour digérer ce qu’elle vient de boire et si tout va bien, vous pourrez partir. Je vais signer les papiers et les remettent aux infirmières, vous n’aurez plus qu’à les récupérer en sortant. »
-« Merci. » remercièrent Castle et Beckett en constatant que cette fois le médecin avait terminé.
-« Et ben ça c’est un diagnostic… ! » soupira Castle une fois la porte refermée. « Bien mieux que le pédiatre de Gates. » se moqua-t-il en chatouillant Emma.
-« Tu la prend une minute ? Je vais appeler Espo et Ryan pour qu’ils axent leurs recherches du côté des grands prématurés nés il y a 6 mois. »
-« Tu ne retournes pas au bureau ? » s’étonna-t-il, heureux rien qu’à l’idée qu’elle puisse rester.
-« Non… J’ai promis à Emma de rester. » expliqua-t-elle en embrassant la fillette avant de quitter la pièce.
Rick la regarda sortir en se félicitant de l’avoir secouée un peu, même s’il s’en voulait toujours pour les mots durs qu’il avait employés.
Chapitre 9 :
En fin d’après-midi, lorsque Kate et Rick passèrent les porte du 12th, Emma dans un Maxi-Cosy tout neuf, la scène faisait vraiment penser à un couple de jeunes parents venant faire admirer leur petite merveille à leur collègues, mais la réalité était toute autre.
-« Quoi de neuf ? » demanda Kate tout en sortant Emma du maxi cosy et l’installant sur ses genoux.
-« Pas grand-chose. » répondit Ryan, interloqué par Kate en version maternelle, alors que quelques heures auparavant elle voulait à peine entendre parler de cet enfant.
-« C’est-à dire ?’ insista Kate.
Reprenant ses esprits et n’essayant pas de comprendre ce qui avait pu se passer, il continua :
« Espo continue à encore quelques noms à vérifier… Mais pour l’instant tous les prématurés nés dans les hôpitaux de New-York au cours des 6 derniers mois sont suivis de très près par des équipes spécialisées. Si l’un d’eux avait disparu, même quelques jours, les pédiatres s’en seraient rendu compte ! » affirma-t-il.
-« Elle n’est peut-être pas de New-York ? » fit remarquer à juste titre Castle.
-« Si tu pars de ce principe-là, alors elle peut venir de n’importe où dans le monde ! »
-« Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. » soupira Beckett. « Et Madame Lipman ? »
-« Elle a identifié son mari et confirmée l’identité de la première victime : Marie Lipman… C’était bien leur fille. »
-« Rien d’autre ? » osa demander Kate mais se disant que cette femme devait avoir reçu un choc atroce.
-« Elle est anéantie. Elle a appelé une voisine pour venir la chercher. Je pense qu’on devrait attendre un peu avant de la harceler avec nos questions. »
-« ça ne respecte pas les règles du protocole, mais j’approuve. » Assura Kate en se levant et déposant Emma sur les genoux de Rick.
-« Sois sage ma puce, je reviens dans deux minutes ! » dit-elle en déposant un baiser sur le front de la petite.
-« Tu lui as fait une lobotomie ? » demanda Esposito en la voyant entrer dans le bureau de Gates.
-« Mais qu’est-ce que vous croyez… J’ai de l’influence sur elle ! » assura-t-il.
Les Bros étouffèrent un fou rire.
-« Bon, c’est vrai… C’est Emma qui a tout fait ! » reconnu-t-il en faisant la moue.
Kate ressortit du bureau de Gates en claquant la porte et se rassit en fulminant.
-« Qu’est-ce qu’elle à encore fait ? » demanda Castle alors que les deux inspecteurs préféraient se taire.
-« Elle, rien. Mais les services sociaux font pression pour que la photo d’Emma passe à dans les médias avec un appel à témoins. » expliqua-t-elle en maltraitant le clavier de l’ordinateur.
-« Ce qui est surprenant, c’est qu’aucune assistante sociale ne soit encore venu ! » se permit Esposito.
-« Ne te réjouit pas trop vite. Surcharge de travail. Elle sera là demain … Oh ! Je déteste ça. »
-« Et en quoi est-ce mal ? » se risqua Castle.
-« Deux personne sont mortes Castle. » rappela-t-elle tout bas, comme si elle ne voulait pas qu’Emma puisse comprendre. « Je ne sais pas pourquoi, mais cette petite à un lien avec ça et la savoir dans un foyer, gardée par des personnes qui s’en fiche complètement ne va certainement pas arranger les choses. »
-« Attend une minute… Tu as dit demain ? » intervint Ryan. « Qu’est-ce qu’on fait d’elle jusque demain ? » demanda-t-il terrifié à l’idée de ce qui l’attendait s’il rentrait chez lui avec cette fillette.
-« Rassurez-vous les gars, c’est bon, on s’en occupe. »
-« ON ? » répéta Castle comme s’il avait mal entendu. « Tu veux dire moi aussi ? »
-« Oh… C’est vrai, ta maman ne t’a pas encore accordé la permission de minuit ! » se moqua-t-elle. « Dans ce cas ce sera une soirée entre filles. » assura Kate en reprenant Emma des bras de Castle.
-« D’ailleurs on vous laisse. Emma a besoin de repos. Elle sera certainement mieux au calme chez moi qu’ici. » assura-t-elle sous le regard incrédule des trois hommes.
-« Sérieusement ? » fit Esposito qui ne se remettait toujours pas du changement radical de comportement de son amie.
-« Et l’enquête ? La scientifique examine toujours la carte et… »
-« Et tu me tient au courant quand les résultats seront arrivés. » anticipa-t-elle la fin de la phrase de Ryan.
-« HEY… » protesta Castle alors que Kate s’apprêtait à quitter le poste avec Emma dans le maxi-cosy. « Vous croyez vraiment que vous vous débarrasserez de moi comme ça ? »
-« C’est flippant ! » lança Esposito en les voyant tous les 3 quitter le service.
-« Tu veux vraiment savoir ce qui me fiche la trouille à moi ? C’est l’état dans lequel sera Beckett quand quelqu’un viendra réclamer cette petite. » assura Ryan avec tristesse.
-« Ouais… » soupira le latino. « Castle s’en chargera… Visiblement il sait y faire pour lui remettre les idées en place. »
-« Castle plus raisonnable que Beckett… ça c’est flippant ! » ironisa Ryan en souriant, se remettant au travail.
Chez Beckett, le couple entra et s’installa avec naturel. Kate avait tout ce qu’il fallait pour faire boire la petite, ils avaient juste fait un détour pour acheter du lait pour nourrisson et des couches. Kate venait de mettre Emma au lit (dans celui qu’elle avait préparé pour Maxime) et restait debout, à l’admirer.
-« Ce n’est pas notre enfant Kate ! » lui rappela doucement Castle en la serrant dans ses bras.
-« Je sais. » assura Kate en se laissant aller contre lui. « Je sais qu’elle n’est pas à nous… Mais je n’arrive pas à comprendre que personne ne soit venu la réclamer, qu’elle ne manque à personne ! Elle n’existe dans aucun fichier, c’est comme si elle était tombé du ciel. »
-« Elle vient forcement de quelque part et il y a certainement des gens qui tiennent suffisamment à elle pour venir la rechercher. On ne les a pas encore trouvés, c’est tout. » la raisonna Castle tout en l’entrainant hors de la pièce.
Deux heures après le départ de Kate, au 12th.
Ryan surveillait ses mails car il se doutait bien que la scientifique ne tarderait plus à lui envoyer le contenu de la carte SD laissé par Lipman. Du moins, il espérait que ça ne tarderait plus, car lui et Espo étaient en manque de pistes à creuser.
-« Enfin ! » fit-il en ouvrant le message.
En une fraction de seconde il imprima une page et couru dans le bureau de Gates. Intrigué, Esposito le suivit.
-« Capitaine ? »
Gates leva la tête, surprise par la précipitation de Ryan et l’intonation de sa voix.
« L’appel à témoins… Pour Emma, il a déjà été diffusé ? »
La capitaine regarda sa montre.
-« Dans une demi-heure… Juste après le prochain flash infos. » répondit-elle en gardant son calme.
-« Annulez-le… Beckett avait raison. C’est Emma le lien. » affirma-t-il en lui montrant ce qu’il venait d’imprimer.
Il y avait toute une page de texte, mais rien que le titre suffit à l’inspecteur pour le faire bondir :
« Expérience Manipulation Maternelle Améliorée. »
-« J’avertit la presse… » réagit Gates en décrochant déjà le téléphone. « Avertissez Beckett et étudiez moi ce dossier de fond en comble. Je veux tous les détails demain à la première heure. Je veux savoir quoi répondre à l’assistante sociale pour lui refuser l’enfant ! »
-« Bien chef. » firent les deux inspecteurs en s’éclipsant.
Chapitre 10 :
Tout en préparant la salade, Kate n’arrivait pas à libérer son esprit et à décompresser.
-« Tu devrais arrêter de couper… Je pense que même Emma serait capable de manger des morceaux aussi fins. » lui fit remarquer Castle tout en lui retirant le couteau des mains et la prenant dans ses bras.
-« Pourquoi moi ? »
-« Ça dépend de quoi tu parles ? »
-« D’Emma… Je ne suis pas la seule femme au 12th ! Alors pourquoi c’est à moi qu’elle s’est attachée à ce point-là ? »
-« Je ne sais pas moi… Peut-être que tu lui fais penser à sa mère. C’est peut-être la couleur de tes yeux, la douceur de tes mains… Ou ton shampooing à la cerise. » lui sourit-il.
-« Très drôle. » elle leva les yeux au ciel et se remit à cuisiner.
-« Sérieusement Kate… Je ne sais pas pourquoi toi. Peut-être que c’est juste parce que tu cherchais trop à l’éviter… Peut-être que c’est parce que c’est toi qu’elle a vu en première après être restée seule pendant de longues heures. Ou alors… » il fut interrompu par la sonnerie de la porte. « Tu attends de la visite ? »
-« C’est peut-être ta mère qui a fini par te faire suivre ! » taquina-t-elle, retrouvant son humour pour charrier Castle.
-« Très drôle… Si c’est elle, tu peux te servir de ton arme ? »
Kate leva les yeux au ciel une nouvelle fois et se servit du Juda pour vérifier l’identité de son visiteur. Surprise, elle ouvrit la porte.
-« Qu’est-ce que vous faites là ? » demanda-t-elle d’emblée à Ryan et Esposito. « Du nouveau sur l’enquête ? »
-« Désolé les gars. » fit Castle, comme pour annoncer sa présence. « Pas de poker ce soir ! »
-« Ça tombe bien, on n’est pas là pour jouer. Désolé pour votre soirée, mais il y a urgence. » annonçait Ryan tout en squattant la table de salle à manger pour y déposer les notes qu’il avait pris le temps d’imprimer avant de venir.
-« Où est la petite ? » demanda Esposito en regardant partout.
-« Dans sa chambre, elle dort. » répondit Kate qui ne comprenait pas la panique des gars.
Devant le regard surpris des enquêteurs, elle ouvrit une porte. Esposito passa la tête, admira la décoration au passage et entra pour vérifier que la petite était toujours dans son lit et que la fenêtre soit bien fermée. »
-« Jolie déco… Je n’aurais pas choisi ça pour une fille, mais je n’en reviens pas que vous lui ayez fait une chambre… »
-« Ce n’était pas sensé être pour elle ! » souffla-t-elle alors qu’il passait à ses côtés.
Esposito prit une grand inspiration et ferma les yeux, sentant qu’une fois de plus il avait commis une gaffe.
-« C’est quoi cette urgence ? » demanda Kate en s’avançant de Ryan pour changer de sujet.
-« E.M.M.A. » répondit simplement l’enquêteur.
Devant le regard de Kate et Castle, il leur montra la première page.
-« Expérience Manipulation Maternelle Améliorée ? » répéta Kate. « Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? » demanda-t-elle alors que Castle venait de lui prendre la page des mains pour commencer à lire.
-« Une sorte manipulation génétique…D’après les première lignes. » répondit Castle avant l’un des enquêteurs.
-« Bon résumé Castle. » assura Ryan. « J’ai lu un peu plus que la première page pendant qu’Espo conduisait… En fait, il est question de crée un enfant. »
-« Fécondation In-vitro ? » demanda Beckett.
-« Non, pas juste la conception… Le créer, et A à Z. » tenta-t-il d’expliquer.
Kate continua à le regarder comme s’il venait d’une autre planète.
-« Oui, enfin, pour Emma, ça s’est arrêté à P » commenta Castle. « Bah quoi ? Le docteur Machin-truc à bien dit qu’elle était née en avance ! »
Kate soupira et se focalisa à nouveau sur les garçons.
-« C’est invraisemblable… »
-« Pourtant ça explique le compte rendu de « grossesse hyper détaillée. »
-« Mais… Cette enfant… Je veux dire, l’embryon, il a bien dû se développer quelque part ? » insista Kate, complètement perdue.
-« Dans une sorte de cocon… Crée artificiellement. Ce bébé a été sous haute surveillance avant même de voir le jour. »
-« Et Martina Rodriguez dans tout ça ? C’était sa mère ? Enfin… »
-« Marie Lipman, Martina Rodriguez si tu préfères, travaillait chez LGN depuis 3 ans. Ne me demande pas ce que ces initiales veulent dire… »
-« Laboratoire de Génétique de New-York. » répondit Castle en relevant la tête des notes imprimées par Ryan. « Quoi ? Vous ne lisez jamais ? »
-« Merci Castle. Donc Marie Lipman travaillait dans ce domaine … Avec un certain … Professeur Gleen. Il est possible de penser qu’elle a fait le don d’ovocytes pour l’expérience. Ça pourrait expliquer les résultats ADN malgré le fait qu’elle n’ait jamais mis d’enfant au monde !»
-« Le rapport avec Emma ? » demanda Kate en comprenant soudain ce que toutes ces découvertes sous entendaient.
-« Elle est née le 24 Octobre 2013… à 26 semaines de gestation. Enfin, d’après les rapports d’expérience. »
-« Expérience ? On parle d’un bébé là, pas d’une expérience. »
-« Désolée Kate… Mais si tu dois lire ces notes, autant t’y faire à ce terme ! » soupira Ryan.
-« Je pense que Maria Rodriguez a piqué un peu plus que quelques notes en quittant son ancien job ! » affirma Castle en levant les sourcils, résumant l’histoire en quelques mots.
-« Alors c’est Emma qui était visée ! C’est elle que ce Professeur Gleen veut récupérer… Pas juste un classeur ! » continua Kate en s’asseyant, sous le choc de ce qu’elle venait d’apprendre.
-« Sauf qu’on n’a rien contre lui ! Ce dossier prouve qu’il est coupable d’avoir joué avec la génétique, pas qu’il est impliqué dans deux meurtres. »
-« Et Lipman ? Le détective je veux dire… Il était au courant ? » demanda Castle.
-« On ne sait pas de quoi il était au courant au juste. On épluche ses dossiers pour y retrouver la trace de Gleen ou de LGN, mais rien pour l’instant. » assura Esposito avec une mine de défaite.
-« Et pour le père d’Emma.. Enfin, le second donneur ? » demanda Kate, pensant plus à la fillette qu’à l’expérience.
-« Rien sur lui… En tout cas par pour l’instant. »
-« Alors on va chercher… » soupira Kate en se plongeant dans le dossier.
Ils passèrent 3 heures à travailler chez Kate, jusqu’à ce que la petite Emma se réveille en hurlant, effrayée par une chose qu’aucun d’eux ne put identifier. La petite finie par se calmer, tendrement blottie dans les bras de Kate qui s’allongea sur le canapé. C’est en voyant que Kate s’était assoupie que les Bros décidèrent d'en rester là pour ce soir et de rentrer chez eux.
