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Let her go

Série : Castle
Création : 20.11.2016 à 20h37
Auteur : Minefuji 
Statut : Terminée

« Une nouvelle histoire de mon cru, qui démarrera le 1er décembre pour attendre Noël. Cette fois, j'ai décidé de mettre mon grain de sel à partir de la fi de la saison 4... fin  » Minefuji 

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On se retrouve le 1er décembre pour attendre le bonhomme en costume rouge en compagnie de nos personnages préférés. ;)


Minefuji  (20.11.2016 à 20:39)

Chapitre un

- Journée paperasse, tout ce que je fuyais à grandes enjambées d'ordinaire. Et pourtant, il était onze du matin et j'étais là, rasé de près, sur une des chaises de la salle de repos à jouer à Angry Birds sur mon smartphone, ma troisième tasse de café négligemment posée sur la table à côté de moi. Je repensais à notre dernière enquête. Elle m'avait plutôt secoué et j'aurais volontiers troqué mon café contre un bon vieux whisky. Cela faisait des heures que je m'acharnais à balancer des piafs de toutes les couleurs sur des édifices plus ou moins branlants et je commençais sérieusement à avoir des fourmis dans les jambes. Si seulement un macchabée pouvait nous tomber dessus, ça nous obligerait à sortir prendre l'air...

- Personne n'est mort, Castle, vous devriez vous en réjouir!

Surpris par l'arrivée inattendue de Beckett dans la salle de repos, Castle sursauta et tomba lourdement de sa chaise.

- Ça ne va pas de me faire des peurs pareilles?! J'aurais pu me tuer! Grogna Castle en se relevant difficilement.

- Rohh! N'exagérez pas Castle, rétorqua Beckett en roulant des yeux. Et puis, vous n'aviez qu'à vous tenir correctement au lieu de vous balancer sur votre chaise en débitant des sornettes comme un privé dans un mauvais roman de Raymond Chandler.

- D'abord, sachez qu'il n'y a pas de mauvais roman de Raymond Chandler! Et puis... Il faut bien que je trompe mon ennui, c'est horrible l'ambiance qu'il y a au poste quand on n'a pas d'affaire!

- Eh oui, c'est comme ça, parfois les meurtriers prennent des vacances, sourit Beckett amusée par la réaction d'enfant trop gâté de Castle. Vous n'avez qu'à rentrer chez vous et écrire! Ce n'est pas ça votre vrai métier?

- Je suis tributaire de l'inspiration, inutile d'essayer d'écrire quand elle n'est pas là, je perdrais mon temps, bougonna encore Castle.

- Je croyais que c'était moi, qui vous inspirais.

- Il faut croire que vous êtes devenue moins inspirante, marmonna Castle en reprenant sa partie d'angry birds.

Cette dernière remarque de l'écrivain fit l'effet d'une gifle à Beckett. Qu'avait-elle bien pu faire pour la mériter?

- Beckett! Lança Ryan en arrivant dans l'encadrement de la porte.

- Oui?

- Téléphone pour vous!

- Merci Ryan.

- Une nouvelle affaire? Demanda Castle intéressé.

- Je ne pense pas. C'est plutôt personnel.

- Beckett aurait un petit ami?

- Vous devez commencer à la connaître maintenant, Beckett ne parle jamais de sa vie privée.

- Mhm... Ça, on peut dire qu'elle aime les secrets...

- Ça va?

- Pourquoi ça n'irait pas?

- Je ne sais pas, vous avez l'air contrarié...

- Oh! Euh... Ce n'est rien... Un truc qui me turlupine pour mon prochain roman...

- Je peux peut-être vous aider... Racontez-moi ça!

- Pas question que je révèle l'intrigue de mon prochain roman! Vous devrez attendre sa sortie comme tout le monde!

- Dites plutôt que vous êtes encore en retard dans l'écriture de votre roman!

- Mhm. Touché. Que voulez-vous, ça ne se commande pas le génie!

Esposito arriva à ce moment-là et s’arrêta dans l’encadrement de la porte.

- Hey Ryan ! Je suis prêt, on y va ?

- Vous allez où ? Demanda l’écrivain intrigué.

- On n’a pas d’affaire, on a fini notre paperasse, on s’en va avant que Gates ou Beckett nous trouve autre chose à faire, expliqua l’irlandais.

- Ils retransmettent le match des Knicks chez Kelly’s, si on se dépêche, on devrait pouvoir voir le coup d’envoi, ajouta Esposito. Vous voulez venir avec nous, Castle ?

- Je ne pense pas, rétorqua Ryan avec un petit sourire, il attend Beckett, comme d’habitude.

- Il peut attendre longtemps alors, elle vient de partir, expliqua le latino.

- Oh ! Désolé, vieux, fit Ryan en se tournant vers Castle.

- Ne vous en faites pas pour ça, sourit l’écrivain, je ne l’attendais pas, je tuais le temps. Et si on allait au Old Haunt plutôt ? Ils ont installé un super grand écran. On y sera tranquille, je connais le patron.

- Tu crois qu’il offrira sa tournée ? demanda Ryan intéressé.

- Qui sait, s’il est de bonne humeur, sourit Castle en leur emboîtant le pas pour se diriger vers l’ascenseur.

***********

Tranquillement installé dans son fauteuil, imperturbable, le docteur Burke regardait sa patiente faire les cents pas entre la porte et la fenêtre de son cabinet.

- Et si vous me disiez la raison de ce rendez-vous en urgence, suggéra-t-il lorsqu’il comprit qu’elle était tellement perdue qu’elle ne savait pas par où commencer.

Elle s’arrêta, se passa une main nerveuse dans les cheveux

- … Je ne sais plus où j’en suis, souffla-t-elle.

- Vos cauchemars sont revenus ?

- Non… Enfin oui en quelque sorte…

- Ils sont revenus ou non ?

- Ceux du cimetière non…

- De nouveaux cauchemars alors ? C’est lié à votre dernière affaire ?

- Cette explosion nous a tous chamboulés, dit-elle en haussant les épaules.

- Peut-être, mais vous êtes la seule à m’avoir demandé une consultation à ce sujet.

- … Je… c’était stupide, souffla-t-elle honteuse de cette marque de faiblesse.

- Non ! Kate ! Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Je vous en prie asseyez-vous, dit le thérapeute alors qu’elle faisait mine de s’en aller.

Elle stoppa sa marche et le fixa, cherchant ce qu’elle devait faire.

- Vous avez eu plus que votre part de bouleversements cette année. Vous n’êtes pas faible, mais vous êtes en convalescence. Si vous ne vous libérez pas de vos démons, vous ne pourrez pas guérir et avancer !

- … A quoi bon de toute façon ?

Intrigué par cette réflexion de sa patiente, le docteur Burke tenta d’en savoir un peu plus.

- Il s’est passé quelque chose avec monsieur Castle ?

- … Pourquoi croyez-vous que Castle ait quelque chose à voir là-dedans ? S’énerva Beckett en reprenant ses allers-retours.

- … - Il n’a rien à voir là-dedans ! Et puis c’était juste un cauchemar ! Ça arrive de faire des cauchemars ! Je n’aurais pas dû venir, je me suis inquiétée pour rien.

- Combien ?

- Quoi combien ?

- Combien de fois avez-vous fait ce cauchemar ? Vous avez dû le faire plusieurs fois pour venir ici…

- Je… Je ne sais pas… soupira-t-elle.

- Si vous le savez, mais vous ne voulez pas me le dire !

- Trois ou quatre fois… C’était si réel…C’était…Il était…Je ne pouvais rien faire… Sa voix mourut dans sa gorge, étranglée par l’émotion toujours aussi vive que ce cauchemar lui causait.

Burke resta silencieux tandis qu’elle se laissait tomber sur le canapé, vaincue.


Minefuji  (01.12.2016 à 18:35)

Chapitre deux

Elle se tenait debout au milieu du chaos, pétrifiée. La poussière et le sang se mélangeaient. Les cris, les pleurs, les bousculades tout autour d’elle ne l’atteignaient pas. Elle s’était relevée machinalement, sa magnifique chevelure aux reflets dorés était maintenant terne, couverte de poussière.Du sang coulait de son arcade sourcilière, sa veste était déchirée et maculée de sang. Sonnée, elle regardait devant elle sans voir.

Lorsqu’elle avait aperçu son corps sans vie, le temps s’était figé pour elle. Elle ne pouvait accepter ce qu’il venait de se passer. Il ne pouvait pas être mort. Il plaisantait encore quelques minutes auparavant. Il disait n’importe quoi comme souvent, se félicitant d’avoir une fois encore plumés le maire, le chef de la police et le juge Markway à leur dernière soirée poker et puis plus rien. Une violente explosion et sa vie avait volé en éclat. Ce ne pouvait être possible, il ne pouvait pas être mort !

Ryan et Esposito s’étaient précipités vers lui . Au bout de quelques minutes interminables, ils avaient relevé leurs visages tristes vers elle. C'était fini. Depuis, elle restait figée au milieu du chaos, incapable de réagir, comme si tout à coup, elle était incapable de savoir comment respirer, comment avancer, comment vivre tout simplement.

Doucement, une larme roula sur ses joues et ses jambes ne furent plus capables de la porter. Elle tomba à genoux au milieu des cadavres, du sang et de la poussière. Elle se sentait prise dans un étau, sa poitrine se serrait, elle ouvrit la bouche à la recherche d’une bouffée d’air en vain. Elle n’était plus que douleur, il n’était plus là.

- Kate ! Kate !

Elle ouvrit brusquement les yeux, sa respiration était erratique. Il lui fallut plusieurs minutes pour réaliser où elle se trouvait. Le docteur Burke lui parlait doucement, il dût lui répéter une bonne dizaine de fois que rien de tout cela n’était réel pour qu’elle se calmât enfin.

- Tenez, buvez un peu d’eau, dit-il en lui tendant un verre d’eau.

- … Merci…

Elle était vraiment secouée, il resta près d’elle un instant avant de retourner dans son fauteuil. Replonger dans son cauchemar avait été une épreuve plus difficile qu’elle ne l’aurait cru.

- Cette affaire vous a affectée plus que vous ne le pensiez, énonça Burke au bout de quelques minutes.

- Pourquoi ? Je n’ai pas assisté à l’explosion ! Quand je suis arrivée, c’était une scène de crime, je savais à quoi m’attendre !

- Une telle scène chamboulerait n’importe qui. Même le plus aguerri des policiers.

- Peut-être, mais elle n’avait rien de personnel, je suis capable de prendre de la distance d’habitude !

- En êtes-vous sûre ?

- Quand une affaire me touche de trop près, mon capitaine n’hésite pas à me mettre sur la touche. Gates encore plus sûrement que Montgomery, alors oui, j’en suis sûre !

- Peut-être s’est-il passé quelque chose durant l’enquête… Quelque chose que votre subconscient a remarqué…

Elle fronça les sourcils, peu certaine de comprendre où Burke voulait en venir.

- Non… Tout était normal…

- Et monsieur Castle ?

Elle releva la tête aussitôt. Pourquoi tout tournait-il autour de Castle ?

- Il est au centre de votre cauchemar, expliqua Burke bien décidé à ouvrir les yeux de sa patiente sur ce qu’elle s’obstinait à occulter. Comment a-t-il vécu cette enquête ?

- … Il a été secoué… Mais c’est normal, non ? Pour un civil, ce genre de scène de crime, ce n’est pas facile à voir. Il n’est d’ailleurs pas resté tout le temps au poste, il a eu besoin de rentrer chez lui auprès de ses proches.

- Et depuis, comment est-il ?

- Bah… Agaçant, comme avant…

- En êtes-vous certaine ?

- Qu’est-ce que vous cherchez à me faire dire ? S’énerva-t-elle soudain en se relevant.

- Kate, soupira Burke. Si vous venez encore me voir, plus de dix mois après votre fusillade, ce n’est plus pour votre syndrome de stress post traumatique. Vous avez surmonté vos peurs depuis longtemps déjà. Vous êtes depuis longtemps apte à l’emploi. Non, si vous continuez de venir me voir, c’est pour guérir de vos blessures antérieures. Vous me l’avez dit, vous ne voulez plus vous cacher derrière ce mur que vous avez érigé autour de votre cœur depuis la mort de votre mère. Vous voulez avancer.

- Je sais, souffla Kate.

- Vous voulez guérir pour monsieur Castle.

- …

- C’est pourquoi je pense que ce cauchemar n’est pas anodin, il reflète vos peurs profondes. Inconsciemment, vous avez remarqué un changement chez lui et cela vous effraie plus que vous ne voulez bien l’admettre.

- … Il voulait me dire quelque chose…

- …

- Pendant l’enquête… Tous ces morts, ça l’avait chamboulé… Il disait que toutes ces personnes pensaient avoir du temps pour leurs projets et que tout à coup, tout s’était brusquement arrêté… Il a voulu me dire quelque chose pendant l’enquête, il disait que c’était important…

- De quoi s’agissait-il ?

- Je ne sais pas. On a été interrompu et quand à la fin de l’enquête, je lui ai demandé ce qu’il avait voulu me dire, il a dit que ça n’était rien d’important et il est rentré chez lui… Je pensais qu’il était encore secoué par cette affaire…

- Mais aujourd’hui vous ne le pensez plus, conclut Burke.

- Non, avoua Kate.

- Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?

- … Il est bizarre depuis cette enquête… Plus bizarre qu’avant, je veux dire. Il est distant… Il a même dit que je ne l’inspirais plus ! Vous vous rendez compte ? Cela va faire quatre ans qu’il me suit en clamant partout que je suis sa muse et tout à coup, plus rien !

- Vous savez, l’inspiration…

- Taratata ! Je suis toujours aussi inspirante qu’avant ! Enfin, je veux dire… Il a déjà imaginé une scène rien qu’en me regardant me servir un café, alors… Non, c’est pas ça !

- De quoi s’agit-il alors ? demanda Burke amusé par la réaction de sa patiente d’ordinaire si posée et réfléchie.

- Je ne sais pas…

- Vous pensez qu’il vous cache quelque chose ?

- Il n’est pas vraiment doué pour ça, non, je m’en serais aperçue si c’était ça…

- Alors quoi ?

- Peut-être qu’il s’est lassé… Soupira Kate. Peut-être qu’il a pris conscience de la fragilité de la vie et qu’il ne veut plus attendre… Peut-être que…

- Qu’allez-vous faire alors ?

Elle le fixa un instant en se mordant la lèvre inférieure avant de répondre.

- Je ne sais pas…

**************

A quelques quartiers de là, Alexis venait de rentrer au loft après sa journée de cours. Etonnée de ne pas trouver son père dans son bureau ou derrière les fourneaux, elle se rendit dans la chambre de ce dernier.

- Qu’est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle en découvrant une valise ouverte sur le lit.

- Je m’offre une petite semaine de vacances…

- En pleine période scolaire ! Tu es sérieux ?

- Je suis tout à fait sérieux ! Je suis écrivain, je peux partir en vacances quand j’en ai envie !

- Mais… Et moi ?

- Tu seras très bien avec ta grand-mère ! Je vous laisse une de mes cartes de crédit. Et puis tu es grande maintenant, avec toi pour la surveiller, je suis sûr que ta grand-mère ne fera pas de bêtise.

- Okay, qu’est-ce qu’il se passe ? Tu t’es disputé avec Beckett ?

-Absolument pas ! J’ai juste envie de changer un peu d’air. Ma vie ne tourne pas autour du lieutenant Beckett !

- Première nouvelle ! Alors, qu’est-ce qu’elle a fait ? Soupira Alexis.

Il regarda sa fille. Décidément, elle était bien trop perspicace pour lui. Mais pouvait-il la mêler à ses histoires de cœur ?

- Rien, souffla-t-il finalement. Elle n’a rien fait.

- Tu devrais peut-être passer à autre chose, répondit la jeune fille d'un air désolé. Cela va faire quatre ans que tu la suis dans l’espoir qu’il se passe quelque chose entre vous. S’il ne s’est rien passé, c’est sans doute parce qu’il ne se passera jamais rien. Elle n’est pas celle qu’il te faut.

- … Tu as peut-être raison. C’est pourquoi je dois m’éloigner quelques temps.

Alexis acquiesça d’un hochement de tête et l’embrassa.

- N’oublie pas ta crème solaire ! Je n’ai pas envie de te passer de la crème sur ton dos d’où la peau pèlera à cause d’un affreux coup de soleil.

- Que deviendrais-je sans toi ? Sourit-il.

- Je ne sais pas, mais ça ne serait sans doute pas beau à voir ! Rit-elle en s’éloignant.

Après avoir fermé sa valise, Castle alluma son ordinateur et se connecta sur le site de l’aéroport de JFK.

- Voyons… Où pourrais-je bien partir en vacances ?

Il élimina immédiatement Los Angeles, il n’avait pas envie de voir débarquer la brioche au beurre dans sa suite et le souvenir de son séjour avec Beckett l’année précédente était encore trop frais dans son esprit.

Il opta pour Miami, la Floride lui permettrait de se détendre tranquillement au soleil.

Lorsqu’il fut installé et que l’avion décolla, il jeta un dernier regard à Manhattan et eut une dernière pensée pour Beckett. Il devait s’éloigner d’elle et de la peine que son mensonge lui faisait.


Minefuji  (02.12.2016 à 17:38)

Chapitre trois

Encore une longue journée ennuyeuse qui touchait à sa fin. Assise à son bureau, le lieutenant Beckett tentait terminait consciencieusement sa paperasse. D'un geste énervé, elle ratura une fois de plus sa phrase et une fois de plus, elle roula rageusement sa feuille en boule avant de l'envoyer rejoindre la dizaine de ses congénères qui avaient subi le même sort quelques minutes auparavant. Elle poussa un long soupir et se prit la tête entre les mains. Elle ne comprenait pas pourquoi tout était devenu aussi étrange, ni pourquoi elle se retrouvait seule.
Les gars étaient partis depuis plus d'une heure, comme la plupart de leurs collègues. Même Iron Gates était partie retrouver sa famille pour passer une soirée agréable avec eux. Aussi incroyable que cela puisse paraître à ceux qui travaillaient sous son commandement, le capitaine Gates avait une vie en dehors du boulot. Une vie pleine de petits bonheurs et de rires, de peines aussi sans doute, mais une vie normale d'être humain.

Et elle? Qu'avait-elle? Des peurs, des douleurs et une immense solitude. Elle était bien sûr entièrement responsable de cette situation. Elle et son entêtement à tenir éloigné d'elle toute personne qui voudrait faire partie de sa vie. Le seul à qui elle avait donné sa chance était Sorenson et il l’avait abandonnée pour entrer au FBI. Oh! Bien sûr, elle aurait pu le suivre, mais pour elle, il n’était pas question de quitter Manhattan. C’était là que vivait son père et elle ne pouvait se résoudre à s’éloigner de lui depuis l’assassinat de sa mère. De plus, elle était entrée dans la police pour trouver son meurtrier. Il était hors de question qu’elle quittât New-York avant de l’avoir jeté en prison.

Elle n’avait pas laissé sa chance à Demming et elle s’était complu dans une relation à distance avec Josh jusqu’au jour où il avait réclamé plus. Elle n'avait pas pu lui donner plus. Quelqu’un d’autre avait déjà pris toute la place dans son cœur. Quelqu’un qu’elle s’entêtait à tenir éloigner de peur de le perdre et de ressentir une douleur encore plus grande et dévastatrice que celle qu’elle avait ressentie à la mort de sa mère. Castle… Elle l’aimait, elle en était sûre à présent, mais quelque chose s’était brisé entre eux. Il s’était éloigné d’elle. Où était-il ? Cela faisait des jours qu’il n’était pas venu au poste… Elle aurait pu l’appeler, mais elle n’avait fait que repousser ce moment jour après jour  de peur qu’il ne décrochât pas en voyant son nom s’afficher sur l’écran.


 Elle se prit le visage dans les mains, qu’allait-elle devenir s’il ne revenait pas?  Aurait-elle la force de ne vivre que pour son travail avec le meurtre de sa mère pour seule obsession ? Elle en doutait. Depuis quatre ans, elle s’était habituée à sa présence à ses côtés, à ses pitreries. Il avait éclairé son univers, illuminé son existence. Avec lui à ses côtés, chaque jour était une aventure, tout était plus marrant. Jamais elle ne s’était sentie autant en vie que depuis qu’il était entré de force dans sa vie avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Elle se remémora la fusillade et les trois petits mots qu’il lui avait dits en la suppliant de rester avec lui. Il l’aimait. Il lui avait avoué ses sentiments et elle lui avait brisé le cœur en lui mentant. Elle avait lu l'immense déception dans son regard quand elle lui avait dit ne pas se souvenir.

Elle lui avait parlé de son mur, quand elle était allée le retrouver à cette séance de dédicace, peut-être qu’il n’avait pas compris son message… Quelle gourde ! Elle aurait dû être plus courageuse ! Il l’aiderait à surmonter ses peurs en ce moment. Au lieu de ça, elle était seule au poste à plus de 20 heures à faire de la paperasse.

Soudain, elle se leva et attrapa sa veste.  

**********

Après avoir mis le point final de son dernier rapport d'autopsie de la journée, Lanie Parrish s'étira avec la satisfaction du travail bien fait. Il était tard, mais elle avait enfin réussi à mettre à jour sa paperasse. Elle n'aurait pas à ramener du travail à finir à la maison pour une fois! Peut-être qu’elle pourrait en profiter pour appeler Esposito…

Du bruit dans le couloir attira son attention. La morgue étant déserte à cette heure, elle attrapa un scalpel et s'approcha de la porte peu rassurée.

Sur le qui-vive, elle ne quittait pas la poignée de la porte des yeux, le poing levé, prête à étriper celui qui s'aventurait dans sa morgue à une heure aussi indue sans s'être annoncé avant.

La poignée s'abaissa lentement, son rythme cardiaque s'accéléra. Elle resserra sa prise sur son scalpel et inspira un grand coup pour se donner du courage.

La poignée complètement baissée, la porte s'ouvrit en émettant un léger grincement.

- YAAAAHHHH! S'écria-t-elle en espérant être suffisamment menaçante pour effrayer l'intrus.

- Lanie? Demanda Beckett le plus calmement du monde.

- Kate?! Tu m'as fichu une de ces trouilles! Souffla la légiste soulagée.

- Ah? Excuse-moi, je ne voulais pas t'effrayer... Je pensais même que tu serais déjà rentrée chez toi à cette heure...

- Tu n'as même pas eu un tout petit peu peur de moi? Se désola la légiste.

- Pourquoi j'aurais eu peur? Demanda Kate les sourcils froncés.

- Bah, j'ai quand même hurlé en brandissant un scalpel!

- Tu as crié? Je n'ai pas entendu, répondit Beckett d'un air détaché.

- ... Oh! Toi, tu as l'esprit préoccupé!

- Pourquoi tu dis ça ? s’étonna Beckett.

- Bah quand même, j'ai poussé un super cri de guerrière psychopathe!

- Refais-le pour voir?

-  YAAAAHHHH!!!!

- ... Mhmm…

- C'était pas convaincant?

- Bah faut encore travailler... Répondit Beckett. Ça doit venir du fond des tripes, un vrai cri de barbare prêt à réduire son adversaire en charpie.

- YYYYAAAAHHHHHHH!!! S'écria de nouveau Lanie sans pour autant faire sourciller son amie.

- Mhm! C'était mieux, reconnut Beckett après un petit temps de réflexion. On doit sentir toute ta rage dans ce cri...

- Bon, soupira Lanie lasse, ne me dis pas que tu es passée ce soir pour m'apprendre à crier?

- Je suis passée voir ma meilleure amie, dit simplement Beckett en haussant les épaules.

- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi?

- De quoi tu parles?

- Pourquoi viens-tu à la morgue alors que tu devrais profiter du fait que tu as un bel écrivain sous la main pour en faire ton quatre heures!

La détective lui lança un regard si noir, qu'elle en éclata de rire.

- Allons bon! Qu'est-ce qu'il a fait?

Kate fronça les sourcils et croisa les bras agacée par cette réflexion.

- Sérieusement ? rétorqua Lanie. Il n’y a que Castle et ses âneries pour te donner l’envie subite de me parler à une heure pareille !

- Il n’a rien fait, avoua Beckett. Ça fait des jours qu’il n’est pas venu au poste.

La légiste ouvrit de grands yeux, tandis que sa bouche formait un O parfait.

- Vous vous êtes disputés ?

- Non, même pas. Il ne vient plus, c’est tout.

- … Je vois, on passe s’acheter du vin et de la glace au chocolat et on file chez toi! Réunion de crise ce soir ! Annonça Lanie en attrapant sa veste et son sac à main.

- Pourquoi chez moi ?

-  C’est plus près et puis ta baignoire est plus grande.

- Quel sens des priorités !

- Si je dois passer la nuit avec toi, autant profiter du confort de ton appartement ! Répliqua Lanie en prenant le bras de son amie pour quitter la morgue.  On va transformer ta salle de bain en SPA, rien de tel pour se prélasser et se sentir comme neuves demain matin!

- Merci Lanie, sourit Beckett.

 


Minefuji  (03.12.2016 à 18:37)

Chapitre quatre

Que s'était-il passé? Katherine Beckett avait beau se poser cette question encore et encore, elle n'en trouvait pas pour autant la réponse. Elle se remémora la discussion qu’elle avait eue avec Lanie quelques jours plus tôt.

Après être passées prendre de la glace et une bonne bouteille de vin, elles s’étaient rendues chez Beckett pour une soirée entre filles et là, Beckett avait avoué ce qu’elle avait sur le cœur :

- Je t'assure, il s'est passé quelque chose entre Castle et moi. J'ai l'impression que c'est bizarre entre nous ces temps-ci.

- Ces temps-ci ? Avait souri Lanie.  Kate, ça fait quatre ans que c'est bizarre entre vous !

- Nan, là, je te dis que c'est différent, avait rétorqué Beckett en agitant le verre de vin qu’elle venait de verser. C'est lui qui est différent, il est plus comme avant.

- Tu ne peux pas lui reprocher de prendre un peu de distance, l’avait défendu la légiste, il en a marre d'attendre.

- Marre d'attendre quoi ?

- À ton avis ? Avait soupiré  Lanie devant l’entêtement de son amie à nier l’évidence. Ce type est dingue de toi. Et ce n'est pas parce que tu fais celle qui ne ressent rien que Castle ne te fait pas craquer.

Beckett avait blêmi, était-elle si transparente ?

- Ne me dis pas que tu pensais que personne n'était au courant ? S’était empressée d’ajouter la légiste, histoire de bien enfoncer le clou.

- Euh... Si ! Avait d’abord tenté Kate.

Avant d’ajouter devant le regard insistant de son amie :

- Nan… Tu crois qu'il le sait ?

- Tu ne te rappelles pas comment il était au début, une fille à chaque bras ? s’était expliquée Lanie. Ce séducteur arrogant a complètement disparu. Pourquoi à ton avis ? Il n'est plus comme ça parce qu'il t'attend!

Kate n’avait d’abord rien répondu. Elle digérait ces nouvelles informations et les analysait afin de vérifier leur exactitude.

- Oui mais j'ai...

- Tu as des choses à régler, l’avait coupée Lanie connaissant par cœur les excuses de son amie, je sais mais tu ne peux pas lui demander de patienter toute sa vie! À moins, que ça ne te dérange pas qu'il ne soit plus comme avant...

- Mais si ça ne marchait pas, si ça fait comme pour Javier et toi? Avait demandé Kate dévoilant ainsi ses peurs.

- Au moins on a tenté le coup, s’était défendue Lanie. Ça n'a pas marché, et alors ? Ça nous a permis d'évoluer, et ça n'exclut pas les galipettes de temps en temps. D’ailleurs, si tu n’avais pas débarqué dans ma morgue ce soir…

- Mais je n'ai pas envie d'une partie de jambes en l'air de temps en temps!

- Allons bon! Qu'est ce que tu veux alors?

- ... Tout, avoua Beckett rougissante.

- Youhou! Elle l'a enfin dit! Alors vas-y lance-toi! De quoi as-tu peur?

- Je crois que je n'ai pas envie de perdre ce que nous avons, avait soupiré Kate.

Ce à quoi Lanie avait répondu en roulant des yeux :

- Je t'en prie. Qu'est-ce que Castle et toi vous avez sérieusement ?

- Une amitié ?

- Non. Ce que toi et moi on a c'est une amitié, mais ce que Castle et toi vous avez c'est un cercle vicieux. Tu crois qu'il va accepter de tourner en rond encore longtemps ? Pourquoi crois-tu qu'il ne vienne plus au poste ces jours-ci?

- Bah...

- Parce que ce que tu lui fais subir est insupportable! Mets-toi un peu à sa place! Tu accepterais une telle situation, toi?

- Bah...

- Bah... Bah.... Bah non, ma vieille! Et tu le sais très bien! Il va falloir que tu te remues si tu ne veux pas le perdre tout court!

Un appel du poste avait interrompu cette conversation sans pour autant y mettre fin. Ryan avait réussi à joindre Castle  qui lui avait répondu qu’il les rejoindrait sur la scène de crime. Lanie avait alors sauté sur l’occasion pour persuader Beckett de se jeter à l’eau.

- Ne va surtout pas croire que tu as été sauvée par le gong, insistait-elle encore lorsqu’elles arrivaient aux abords du motel où la victime avait été découverte, je suis ton amie alors je ne laisserais pas tomber. Et puis, tu me dois cette soirée SPA. Ta baignoire est vraiment trop cool!

- Et qu'est-ce que je devrais faire, lui dire ce que je ressens? avait demandé Beckett plus nerveuse qu’une adolescente vivant son premier coup de cœur.

- Oui tu pourchasses des criminels alors ce n'est pas ça qui va te faire peur!

- D'accord, d'accord, enfin il faut que je trouve le bon moment.

- Rien ne vaut le moment présent ! avait rétorqué Lanie avec un grand sourire.

Ce fut alors que la voiture de Castle était arrivée dans un grand crissement de pneus.  Il avait osé arriver sur les lieux d’un crime avec une blondasse au volant de sa Ferrarri ! Lanie avait alors détalé plus vite que si elle avait eu le feu aux fesses et l’avait abandonnée devant Castle et sa nouvelle excentricité. Il avait promis à la blonde de la rappeler et l’avait laissée filer au volant de sa voiture de luxe.

Par la suite, Castle avait été bizarre pendant toute l’enquête, ce qui avait conforté Beckett dans ses convictions: il s’était passé quelque chose. Mais quoi ? Est-ce que Lanie avait raison? Est-ce qu'il s'était lassé d'attendre? Pourtant elle avait senti une pointe de jalousie de sa part quand le détective de Scotland Yard s'était invité dans leur enquête. Peut-être y avait-il encore de l'espoir pour elle? C'était décidé, elle allait prendre le taureau par les cornes et tenter de sauver ce qu'il restait de sa relation avec Castle. Et comme Lanie le lui avait fait remarquer: rien ne valait l'instant présent!

Castle passa à ce moment-là près d’elle, elle l’interpela aussitôt, angoissée à l’idée de ne plus le revoir.

- Castle, vous avez une seconde? On peut parler? 

- Euh non, pas vraiment! Jacinda est garée en double file avec la Ferrari...

- Wow! Quatre rendez-vous en trois jours! Vous semblez  beaucoup l'apprécier! Ne put s’empêcher de dire Kate amère.

- Euh ouais. Pourquoi?

- Oh... Euh... C'est juste... Enfin... Je ne pensais pas qu'elle était votre genre...

- Eh bien... Elle est drôle et pas compliquée. C'est tout ce dont j'ai besoin en ce moment, répondit-il sans remarquer son trouble.

Il quitta alors le poste, laissant derrière lui une Beckett plus que perplexe. Elle se laissa tomber sur son siège tentant de cacher sa déception. Que s'était-il passé? En avait-il eu assez de l'attendre? C'était ce que pensaient Lanie et le docteur Burke. Elle en doutait. Il était en colère contre elle. Mais pourquoi?

Une vague de colère s'empara d'elle. Bon sang! Il aurait pu lui parler! Elle lui aurait dit qu'elle était prête à avancer avec lui désormais! Elle avait voulu le lui dire, mais il n'avait même pas voulu l'écouter.

Il était trop tard, Jacinda était apparue et il semblait bien décider à l'oublier.

Qu'avait-elle bien pu faire? Elle avait abusé de sa patience, sans doute. Cela faisait des mois qu'elle lui parlé de cette histoire de mur, des mois qu'elle lui avait demandé de se montrer patient... Elle aurait dû se réveiller plus tôt. Un homme tel que lui était courtisé, il n'allait pas l'attendre indéfiniment! Mais s'il tenait vraiment à elle, il lui aurait parlé! Il lui aurait dit qu'il ne pouvait plus attendre. Elle aurait compris et lui aurait sans doute ouvert son cœur! Mais au lieu de ça, il avait fait n'importe quoi et avait jeté son dévolu sur cette Jacinda! Elle oscillait entre colère et désespoir. Ce détective anglais ne lui avait pas caché son intérêt pour elle, mais elle avait décliné son offre, parce que seul Castle comptait pour elle. Apparemment, elle ne comptait pas autant aux yeux de l'écrivain.

Prise d'une pulsion soudaine, elle attrapa son téléphone et après une seconde de réflexion composa un numéro. Il allait voir ce qu'il allait voir!

- Salut. Euh... C'est Kate. Votre proposition d'aller prendre un verre avec moi tient toujours? 

- Bien entendu, répondit Colin Hunt! Je suis toujours dans le quartier, je passe vous prendre?

- On se retrouve en bas!


Minefuji  (04.12.2016 à 18:12)

Chapitre cinq

- Alors? Que fait-on? Demanda Castle en bouclant sa ceinture.

- On pourrait aller dans un hôtel, sourit Jacinda d'un air coquin.

- Oh! Euh! Oui. On pourrait... Et si on allait dîner d'abord? Je meurs de faim.

- D'accord, pourquoi pas chez Rémi's? Ce n'est pas très loin et il paraît que leurs hamburgers sont excellents! Suggéra Jacinda ravie.

- Euh... Oui. Va pour Remi's, grimaça Castle en se remémorant son dernier dîner dans ce restaurant.

Beckett l'y avait invité, ils avaient passé une soirée très agréable. Il s'était d'ailleurs promis que la prochaine fois qu'il y retournerait, ce serait avec elle, le jour où elle serait sa petite amie. Mais cela relevait du rêve impossible apparemment. Cette pensée lui fit pousser un long soupir.

- On peut aller ailleurs si ça ne t'emballe pas, proposa Jacinda en remarquant son trouble.

- Non! Chez Remi's ce sera parfait, sourit Castle. Cela fait longtemps que je n'ai pas dégusté un bon cheeseburger!

Jacinda prit donc la direction de chez Remi's tandis que l'écrivain essayait de se persuader qu'il venait de prendre la bonne décision en faisant une croix sur une éventuelle relation intime avec Beckett. Si la jeune femme n'était pas prête à lui ouvrir son cœur, elle ne le serait jamais. 

Il se remémora soudain les paroles de Kate un peu plus tôt au poste. Elle avait voulu lui parler, mais il était trop en colère contre elle pour l'écouter. Et si elle s'était décidée? Il réfléchit un instant à cette hypothèse et se ravisa. Non, elle avait certainement eu envie de lui parler de l'enquête ou encore du fait qu'il n'était pas raisonnable qu'il laissât sa Ferrari à une parfaite inconnue. Il était très peu probable qu'elle se fut enfin décidée! D'ailleurs, il était sûr désormais qu'elle ne se déciderait jamais! Elle aurait toujours une bonne excuse pour se cacher derrière son fichu mur!

- J'en ai assez d'attendre! S'écria-t-il soudain prit de colère.

- Quoi? S'étonna Jacinda de ce brusque coup d'éclat.

- Rien! Je meurs de faim! Se reprit-il aussitôt. Hâtons-nous!

- Je fais ce que je peux, mais je ne peux pas passer par-dessus les autres voitures, rigola Jacinda, il faudra te montrer patient monsieur l'écrivain!

Un peu plus tard, Castle et Jacinda étaient installés à une table et attendaient leur commande en sirotant un whisky pour lui et un kir à la violette pour elle.  Il l'écoutait bavarder inlassablement d'une oreille distraite, alors qu'intérieurement il livrait un combat acharné pour savoir s'il avait pris la bonne décision. Peut-être qu'il aurait dû laisser sa chance à Beckett et écouter ce qu'elle avait à dire. Si ça se trouvait, il avait tout faux et elle s'était décidée à vivre une histoire passionnée avec lui, et lui, il avait tout bousillé à cause de son ego mal placé! 

- Rick! Tu m'écoutes?

- Hm? Euh! Oui... Excuse-moi, j'étais perdu dans mes pensées.

- Tes pensées?

-  Oui, oh... Tu sais, nous les écrivains, nous sommes facilement distraits dès qu'une idée nous traverse l'esprit...

- Une idée pour ton prochain roman? Oh ! Trop chouette! Tu me racontes?

- Désolé, mais il te faudra te montrer patiente, car je ne révèle jamais mon intrigue avant. Il en va de mon intégrité d'écrivain!

- Oh allez... Ritchie chéri!

- Désolé, mais ton regard suppliant aussi mignon soit-il ne me fera pas déroger à cette règle! Te prêter ma Ferrari, pas de problème, mais te révéler l'intrigue de mon prochain roman... Pas question!

- Mhm... Je comprends... J'aurais au moins essayé... répondit-elle dans un haussement d'épaules.

- Mhm... Oh! Excuse-moi, il faut que j'aille au... Enfin... Tu sais…

- Pas de souci, sourit Jacinda.

Rick se leva et se dirigea vers les toilettes, tout en se demandant comment se débarrasser gentiment de Jacinda pour aller retrouver Beckett. Il devait en avoir le coeur net!

Soudain, une voix qu'il aurait pu reconnaître entre mille parvint à ses oreilles. Il se tourna dans la direction d'où elle provenait et une vague de fureur s'empara de lui à nouveau. Elle était là, assise à une table, discutant gaiement avec Scotland Yard. Comment avait-il pu songer une seule seconde à l'idée d'aller la retrouver et écouter ce qu'elle avait à lui dire? Cette femme allait le rendre fou!

"Rends-toi à l'évidence mon vieux, pensa-t-il, elle ne t'aime pas et ne sera jamais à toi." 

Résigné, il fit demi-tour et retourna s'asseoir à sa table où Jacinda l'accueillit avec un grand sourire, qui lui réchauffa un peu le cœur. Il mît de côté ses tourments ainsi que Beckett et se consacra à son invitée. Au moins avec elle, ce n'était pas compliqué.

Un peu plus loin, Colin Hunt se résignait lui aussi. Chaque sujet de conversation qu'il lançait se terminait invariablement de la même façon: Castle avait fait ci ou Castle avait dit cela. Il aurait dû être agacé d'entendre la jeune femme qu'il avait invitée à boire un verre faire les éloges d'un autre homme, mais il ne pouvait s'empêcher de l'admirer quand elle parlait de lui. Elle rayonnait littéralement quand elle décrivait ses réactions ou ses actions. Elle était déjà très belle mais quand elle parlait de lui, elle était merveilleusement belle. Il lui fallait se rendre à l'évidence, elle n'était pas pour lui, son cœur était déjà pris. Mais elle avait accepté son invitation, aussi tenterait-il crânement sa chance.

- Et si vous veniez avec moi à Londres, proposa-t-il si soudainement qu'elle manqua de s'étrangler avec la cacahuète qu'elle grignotait.

- ... QUOI?! Demanda-t-elle une fois que sa quinte de toux se fut calmée.

- Je dois repartir pour Londres demain, je me disais que vous pourriez prendre quelques jours de vacances et venir avec moi, je vous ferai visiter et on apprendrait à mieux se connaître...

- Euh... Hésita-t-elle blême. C'est que je ne peux pas quitter mon travail comme ça...

- Votre enquête est bouclée, d'après vos collègues, vous ne prenez pas beaucoup de vacances, il me semble que c'est le moment idéal pour prendre quelques jours pour visiter Londres en compagnie d'un charmant agent de Scotland Yard, expliqua-t-il avec un  sourire charmeur.

- La proposition est tentante, reconnut-elle avec un sourire gentil.

- Mais...

- ... Mais... Il y a quelqu'un... avoua-t-elle d'un air triste.  J'ai peut-être ruiné toutes mes chances avec lui, mais je...

- Vous ne voulez pas tirer un trait sur lui, termina-t-il à sa place.

- C'est ça... Il s'est montré très patient et s'il faut qu'à mon tour j'attende qu'il soit prêt, j'attendrai... Même si les chances qu'il revienne vers moi sont très minces.

Il y eut quelques instants de silence avant que Colin ne reprenne la parole.

- Ce Castle a bien de la chance, sourit-il.

- Je n'ai pas dit que je parlais de Castle!

- Oh, vous n'en aviez pas besoin! Il est clair que vous avez des sentiments pour votre consultant! Ne faites pas cette tête là, rit-il, vous formez un bien joli couple! 

- Mhm… Peut-être, si on omet le fait qu'il sorte avec une autre, marmonna-t-elle amère.

- S’il n’est pas complètement idiot, ça lui passera, répondit Colin avec compassion.

- Et s’il ne revenait pas ? s'inquiéta-t-elle.

- Dans ce cas, c’est qu’il est complètement idiot et qu’il n’est pas celui qu’il vous faut !

- C’est peut-être moi, qui ne suis pas celle qu’il lui faut, soupira Kate.

- Dans ce cas, vous savez où me joindre, répondit-il avec un grand sourire.

- Vous méritez quelqu'un de beaucoup moins compliqué, croyez-moi, je ne suis pas un cadeau!

- Laissez-moi en juger par moi même. Allons, effacez cette mine triste et profitez de ce délicieux cocktail en ma galante compagnie.

Elle sourit et leva son verre pour trinquer avec lui.


Minefuji  (05.12.2016 à 18:45)

Chapitre six

Un taxi s'arrêta devant l'immeuble de Beckett. La jeune femme paya la course et descendit  du véhicule. Elle le regarda redémarrer et se faufiler dans la file des voitures et poussa un long soupir. Une boule d'angoisse s'était formée au creux de son estomac et ne semblait plus vouloir la quitter. A quoi s'attendait-elle aussi? Espérait-elle réellement oublier Castle en allant boire un verre avec Colin Hunt? Quelle naïveté!

Le tête à tête avec Colin Hunt n'avait pas duré très longtemps. Ils avaient terminé leurs consommations et s'étaient dit au revoir dans le taxi qu'ils avaient partagé pour rentrer. Il aurait pu être celui qu'il lui fallait, si elle l'avait rencontré quelques années auparavant, mais elle devait se rendre à l'évidence, depuis que Castle avait déboulé dans sa vie avec la grâce d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, aucun autre homme n'était suffisamment bien à ses yeux. À chaque fois, elle les comparait à lui et à aucun moment ils ne tenaient la comparaison. Physiquement, ils n'avaient rien à envier à Castle, mais il leur manquait cette petite étincelle, que seul l'écrivain savait allumer en elle. Il l'agaçait, l'énervait, la désespérait, l'exaspérait, la faisait sourire, l'amusait, la fascinait, la faisait rire. Avec lui à ses côtés, elle se sentait vivante.  Tous les autres lui paraîssaient fades en comparaison.

Elle pénétra dans son appartement comme un automate, perdue dans ses pensées. Un sentiment d'immense gâchis lui vrillait l'estomac. Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit aussi idiote? Elle n'avait jamais été aussi hésitante avant. Au grand désespoir de son père, elle n'avait jamais laissé passer une occasion de sortir avec un homme qui lui plaisait, alors que certaines fois, elle aurait dû s'enfuir dès l'instant où elle avait posé son regard sur certains d'entre eux. C'était vrai, quoi, elle avait vécu six mois avec un grunge qui puait le chien mouillé! Et que dire de Rogan O’Leary? Ce bonimenteur était mille fois plus agaçant que Castle et pourtant elle était sortie avec lui! Bon d'accord, elle l'avait plaqué au bout deux semaines, mais il avait eu sa chance! Pourquoi n'avait-elle pas accordé cette chance à Castle?

- Ma vieille, tu es vraiment la plus stupide de toutes les filles! Marmonna-t-elle en se passant une main nerveuse dans les cheveux.

Il fallait qu'elle se reprenne. Elle ne pouvait pas baisser les bras sans s'être battue. Casle méritait qu'elle s'accrochât à son rêve! Elle attrapa son téléphone et composa le numéro de Castle sans savoir ce qu'elle dirait s'il décrochait. Elle n'eut pas à y réfléchir bien longtemps puisqu'elle tomba aussitôt sur la messagerie. Castle avait éteint son téléphone. Il n'avait pas envie d'être dérangé.

"Bonjour, vous êtes bien sûr la messagerie de Castle, je suis soit en train de m'éclater soit en train de filtrer mes appels. En tous les cas, vous pouvez tenter de laisser un message, peut-être vous accorderai-je le privilège de recevoir mon appel en retour. Ciao!"

Qu'est-ce que c'était que ce message? Se demanda Beckett en levant les yeux au ciel. Voilà qu'il reprenait ses airs de frimeur exaspérant!

Bien que refroidie pas ce message, elle décida de lui en laisser un pour éviter d'avoir encore plus de regrets qu'elle n'en avait déjà.

- Hey Castle... C'est Beckett... Murmura-t-elle la voix étranglée par l'émotion. Je... J'aurais... 

Elle prit une grande inspiration et se lança.

- Je voulais vous dire que je regrettais le froid qu'il y avait entre nous depuis quelques temps... Je ne sais pas ce que j'ai fait de mal, mais si je vous ai froissé, sachez que je le regrette et que... J'aimerais vous parler. C'est important.

Elle raccrocha, incapable d'ajouter un mot de plus sans verser de larmes. Elle se dirigea vers sa salle de bain, prit une douche et enfila un pyjama avant d'avaler un somnifère qui lui permettrait de plonger dans un sommeil sans rêve jusqu'au lendemain matin.

Mais cela ne l'empêcha pas de se réveiller à la première heure le lendemain, la boule au ventre et l'esprit tourmenté. En colère contre elle-même de se sentir si mal à cause de Castle, d'avoir  laissé passer sa chance avec lui et contre lui de s'être laissé émoustiller par la première fille écervelée qu'il avait croisée. Elle enfila un jogging et une paire de baskets et fila en direction de Central Parc. 

Il faisait à peine jour, une brume légère, vestige d'une nuit fraîche, persistait encore. Elle s'élança dès qu'elle eut franchi la grille et ne ralentit pas son allure avant d'être terrassée par un affreux point de côté et une horrible sensation de nausée, façon douloureuse pour son corps de lui faire comprendre qu'elle avait franchi ses limites. Résignée, elle rentra chez elle, vérifia qu'aucun appel en absence ne s'affichait sur son portable et fila sous la douche. L'eau brûlante permit à ses muscles endoloris de se relaxer, mais son cerveau tournait toujours à deux cents à l'heure. Exaspérée, elle coupa l'eau chaude, sursauta au contact de l'eau glacée qu'elle ferma aussitôt et sortit de la douche. 

Vingt minutes plus tard, elle était assise sur la table d'autopsie de Lanie et attendait son amie. Celle-ci arriva tranquillement, son sac et ses dossiers sous le bras et sursauta en l'apercevant.

- Il va falloir que tu arrêtes de faire ça! Soupira la légiste sa main libre sur le cœur. 

- ...

- Chérie, qu'est-ce qu'il t'arrive? Demanda Lanie devant l'air perdu de son amie.

- Lanie... J'ai tout gâché! Répondit Kate les yeux pleins de larmes et ses doigts  triturant son mouchoir.

- Gâché quoi?

- J'aurais dû lui parler plus tôt Lanie! J'ai tout fichu par terre! Cela faisait presqu'un an qu'il attendait que je me décide! Je suis une horrible personne!

- Honey, tu n'as rien fait de mal! Répondit la légiste d'une voix douce.

- Si je n'avais rien fait de mal, il ne serait pas dans les bras de cette Jacinda!

- C'est juste une passade... Il en a eu marre d'attendre, il a eu besoin de se rassurer sur son pouvoir de séduction!

- Et si c'en était pas une?

- Oh je t'en prie, tu le dis toi-même: il est gamin et superficiel! Rétorqua Lanie en levant les yeux au ciel. Ce n'est pas maintenant qu'il va s'engager dans une relation sérieuse avec la première venue!

- Justement, il a dit qu'il voulait une relation qui ne serait pas compliquée!

- Pourquoi tu ne vas pas lui dire ce que tu as sur le cœur? Au lieu de venir dans mon repère de cadavres?

- J'ai essayé, mais... Il est si bizarre en ce moment! Se défendit la détective.

- Mmh, c'est pas faux, répondit la légiste les lèvres pincées en repensant à l'arrivée de Castle sur la scène de crime avec son hôtesse de l'air au volant de sa Ferrari. Remue-toi! Appelle-le!

- Je l'ai appelé!

- Et?

- Il n'a pas décroché, soupira Beckett. Il y avait un message bizarre sur son répondeur.

- Peu importe! Tu n'avais qu'à lui laisser un message.

- Je l'ai fait! Je lui ai dit que je regrettais le froid qu'il y avait entre nous et que je voulais lui parler!

- Et?

- Et rien du tout. Il ne m'a pas rappelée.

- Quand as-tu laissé ce message?

- Hier soir, en rentrant...

- Bon! Il n'y a pas de quoi s'affoler! Il devait dormir! Il te rappellera dans la journée!

- Tu crois?

- J'en suis sûre! Il doit être en train de cuver! Il est beaucoup trop tôt pour un lendemain de cuite, mais crois-moi, quand il aura déssoulé, il te rappellera!

- Tu as peut-être raison, souffla Beckett, je m'inquiète trop vite.

- Evidemment que j'ai raison, il ne prendra pas le risque de laisser passer sa chance!

- C'est peut-être moi, qui ai laissé passer ma chance...

- Ne dis pas de bêtise, tu as pris un petit déjeuner ce matin?

- ...

- Bon! On va commencer par-là! Allez viens, c'est ma tournée!

- Merci Lanie, sourit tristement Beckett.

- T'en fais pas, c'est à ça que je sers! A ça et à jouer les demoiselles d'honneur.

- On n'en est pas là, sourit légèrement Beckett.

- Hé! Mais c'est qu'elle ne dirait pas non! Dites-donc, miss Beckett, il vous a complètement rendue acro à lui, l'écrivain!

- Ne vas surtout pas lui répéter! l'avertit Kate.

- Ne t'en fais pas, ton secret est en sécurité avec moi, rit la légiste.

Ce faisant, elle prit le bras de son amie en se promettant de faire sa fête à Castle s'il ne venait pas rapidement rendre son sourire à Beckett.


Minefuji  (06.12.2016 à 20:41)

Chapitre sept

En fin d'après-midi, Kate devait se rendre à l'évidence: l'optimisme de Lanie était exagéré, Castle n'était pas venu en courant après avoir entendu le message suppliant de la détective. Au contraire, il était resté dans les bras de sa blonde et n'avait pas daigné se montrer au poste de la journée. Résignée, Beckett surprit tout le monde en annonçant qu'elle rentrait chez elle à seulement dix-sept heures.

- Déjà? S'étonna Ryan.

- Je ne vois pas ce que ça a de si surprenant, répondit-elle en haussant les épaules. On n'a pas d'affaire, ma paperasse est à jour...

- C'est que d'habitude tu es une droguée du travail, ajouta Esposito. Un nouveau petit copain?

- Ça, ça ne te regarde pas mon cher! Rétorqua Beckett. Et si tu veux rentrer chez toi à une heure aussi décente, arrête de remettre au lendemain et fais ta paperasse.

Elle quitta le poste sous les regards éberlués des gars, qui se tournèrent ensuite vers leurs bureaux où plusieurs dossiers les attendaient encore.

- Pfff... Pas de soirée jeux vidéo ce soir, soupira Esposito.

- Mhm... Quand est-ce qu'elle a eu le temps de tout faire? Demanda Ryan.

- Quand on buvait des bières au bar des sports sans doute...

Dans l'ascenseur, Beckett repensait aux réactions des gars. Était-elle une droguée du boulot? Elle devait bien reconnaître qu'en dehors du temps qu'elle passait au poste, sa vie était plus que calme. Cela faisait presqu'un an qu'elle se remettait de la fusillade et quelques mois maintenant qu'elle se cachait derrière cette excuse pour rester dans le cocon confortable d'une vie sentimentale sans prise de risque. Et voilà où ça l'avait menée: Castle était avec une hôtesse de l'air et l'ignorait totalement. Si ça se trouvait, bientôt, il déciderait de ne plus la suivre dans ses enquêtes et mettrait Nikki Heat au placard! Cette pensée la fit frissonner. Serait-elle capable de reprendre le train train qui était le sien quand Castle ne faisait pas partie de son quotidien? 

Elle ne se souvenait que trop bien de ses journées douloureuses passées à chasser les pires monstres de la ville et à compatir à la douleur des familles, réveillant au passage ses propres meurtrissures. Elle ne souriait pas beaucoup à l'époque. Montgomery l'avait remarqué. C'était pourquoi il avait toléré la présence de Castle dans son poste de police. Grâce à lui, sa protégée était plus souriante, plus heureuse. Elle ne voulait pas redevenir cette Beckett! Elle ne voulait plus de cette vie morne et sans saveur!

De retour chez elle, Kate continuait de ressasser ses pensées. Elle se maudissait d'avoir été aussi stupide et d'avoir peut être laissé passer sa chance de trouver le bonheur. Elle poussa un long soupir puis attrapa son téléphone. Elle n'était pas du genre à se lamenter sur son sort, elle allait se battre jusqu'au bout! Elle composa le numéro de Castle tout en s'encourageant mentalement à ne pas flancher.

" Aloha! Vous êtes bien sur la messagerie de Richard Castle, si vous ne l'avez pas deviné, je suis à Hawaï, où je prends du bon temps avec ma nouvelle petite amie. Laissez-moi un message et je vous rappellerai peut être entre deux mojitos!"

A Hawaï ?! Il était reparti en vacances !? Et il avait parlé d’une petite amie. Cette nouvelle lui fit l’effet d’une gifle. Tout espoir était perdu pour elle. C’était terminé. Au bout de quelques minutes de silence, elle se rendit compte qu’elle était toujours en ligne avec sa messagerie et se résigna à lui laisser un message :

- … Euh… Salut Castle… C’est Beckett… Je suis désolée... J'ai dû faire quelque chose qui vous a vraiment blessé et j'en suis désolée. J'espère que vous serez heureux avec elle et que nous resterons amis tout de même...

Elle ne pût continuer, les trémolos de sa voix la trahissait déjà bien trop. Elle raccrocha et essuya les larmes qu'elle n'avait pas su retenir. Il semblait heureux loin d'elle. Ce soir-là elle ne prit pas de somnifère, lorsque les larmes se tarirent, elle sombra dans le sommeil où elle retrouva les jours bénis pendant lesquels son partenaire préféré l'accompagnait sur les scènes de crimes.

**************

- Qu'est-ce que tu fais? Demanda Jacinda en revenant à l'intérieur de la suite somptueuse que Castle avait louée pour eux.

- Je cherche mon téléphone, répondit l'écrivain le nez dans sa valise.

- Le coucher de soleil est magnifique! Viens en profiter, tu le chercheras après.

- On est parti tellement précipitamment ce matin, j'aimerais appeler ma mère et ma fille pour les prévenir!

- Il ne doit pas être bien loin, répondit Jacinda en l'aidant à chercher. Quand l'as-tu vu pour la dernière fois?

- Ce matin... Quand on a réservé nos billets. J'ai changé la messagerie pour faire comprendre à ceux qui m'appelleraient que je ne serai pas disponible avant longtemps. J'espère que je ne l'ai pas oublié au loft.

- Il y a un téléphone ici, tu n'auras qu'à les appeler d'ici, répondit l'hôtesse.

- Tu as raison, sourit-il. Allez, viens, nos cocktails et le coucher de soleil nous attendent!

**************

 

Durant les jours qui suivirent, la préparation d'un procès pour le bureau du procureur permit  à Beckett de ne pas trop penser à Castle, durant la journée au moins. Elle avait un aperçu de ce qu'aurait pu être  sa vie si sa mère n'avait pas été assassinée. Elle réalisa qu'elle aimait beaucoup ce travail, il y avait énormément à faire, mais l'ampleur de la tâche ne l'effrayait pas le moins du monde. Peut-être devrait-elle reprendre ses études pour revenir à sa vocation première. Sa mère ne lui en voudrait pas, elle le savait et depuis la fusillade au cimetière, elle se demandait si cette enquête justifiait qu'elle risquât sa vie et surtout celle de ses proches. L'idée que cette balle aurait pu atteindre Castle la faisait encore frissonner. Et si l'assassin décidait de s'en prendre à ses proches pour la dissuader de continuer? Elle ne supporterait pas de perdre son père, Lanie ou un des gars... À quoi bon s'entêter? Cette enquête lui avait déjà coûté Castle, c'était déjà plus qu'elle ne pouvait en supporter.

- Ça va Beckett? Demanda Ryan alors qu'elle était perdue dans ses pensées.

- Quoi? ... Oh oui! Ça va! La préparation de ce procès est vraiment intéressante!

- C'est vrai que tu voulais devenir avocate au départ.

- Mhm...

- Et... Sinon, ça va toi?

Elle le fixa, surprise par sa question.

- Euh oui... Je rentre même à une heure décente chaque soir! C'est formidable.

- Je parlais de Castle...

- Il est parti, Ryan. Il n'y a rien à dire de plus.

- Vous vous êtes disputés?

- Non. Il a dû se lasser, c'est tout, soupira-t-elle.

- ...

Devant l'air concerné et inquiet de son petit frère de cœur, elle sourit et décida de changer de sujet de conversation.

- Il y a une nouvelle affaire?

- Oui, mais c'est plutôt calme, un type a tué sa femme adultère, ce sera très vite bouclé. Esposito m'attend pour l'interroger.

- Bien! Ne le fais pas trop attendre. Et si vous avez besoin d'aide, je ne suis pas loin.

- On se débrouillera, ne t'en fais pas. Gates nous a interdit de te déranger, ce procès est vraiment très important apparemment.

- C'est important oui, mais si vous avez besoin d'aide, vous savez que vous pouvez compter sur moi.

- Okay, à plus tard Beckett!

- À plus tard Ryan.

 

Les gars étaient vraiment de formidables amis, ils veillaient sur elle comme des frères, elle avait de la chance de les avoir. Elle n'était pas seule. Même si l'absence de Castle était difficile, elle s'en remettrait avec l'aide de ses amis. Cette pensée lui fit le cœur un peu plus léger.

Vers cinq heures de l'après-midi, elle quitta le poste comme chaque jour depuis qu'elle préparait ce procès et se rendit à la morgue. Depuis que Castle ne venait plus au poste, elle ne passait plus beaucoup de soirées seule dans son appartement, elle voulait éviter les crises de larmes. Elle les passait soit avec Lanie, soit avec son père ou encore avec son amie Madison. Ryan et Jenny l'invitaient aussi de temps en temps. Leurs présences lui faisaient un bien fou, elle se sentait moins seule. Elle faisait contre mauvaise fortune bon coeur et ne laissait  pas ses amis voir à quel point elle se sentait triste.

- Je fini ça et je suis à toi! Lança Lanie alors qu'elle passait la porte de la morgue.

- Prends tout ton temps, sourit Beckett en s'avançant. Je suis sûre que monsieur...Euh

Elle attrapa l’étiquette accrochée au gros orteil du cadavre pour y lire son nom avant de continuer :

- Graddy appréciera de ne pas passer la nuit les tripes à l'air !

- Il est mort, Honey, il se fiche pas mal de ce que je fais subir à son corps...

- Peut-être, mais s'il se réveille à l'état de zombie cette nuit, il sera moins embêté pour se déplacer si ses boyaux ne traînent pas par terre.

Lanie la regarda stupéfaite.

- C'est toi qui me parle de zombie? Qu'est-ce qu'il t'arrive? Où est mon amie?

Beckett éclata de rire.

- Ne t'en fais pas, j'ai besoin d'entendre des âneries parfois, quatre ans, ça vous donne des habitudes qui ont la vie dure.

- Oh! Chérie...

- Ne tire pas cette tête, je vais bien.

- Tu es sûre?

- Mais oui. J'ai repris ma vie en main, je ne suis pas seule, je vais mieux! Bien sûr j'ai des regrets, mais c'est comme ça, il faut que je m'y fasse.

- Wah! Tu as mûri dis donc!

- Ce n'était pas moi la gamine de neuf ans qui touchait à tout!

- Non, toi tu étais celle qui préférait se cacher derrière le boulot et un masque de froideur pour ne pas avoir à affronter tes sentiments ! Ce qui te donnait l’âge mental d’une adolescente complexée.

- Mhm... J'ai fini par me rendre compte qu'en faisant ça, je passais à côté de ma vie.

- Hé ! Ça se fête ça! Et si on allait danser? On pourrait peut-être même draguer du beau mâle!

- D'accord pour danser, mais pas de drague! Je ne suis pas prête pour ça!

- Ça marche, on restera sage ce soir. Mais garde bien dans un coin de ta tête qu'il faudra te remettre en selle un jour ou l'autre!

- Ouais, on verra...


Minefuji  (07.12.2016 à 18:34)

Chapitre huit

Lorsqu'il arriva au loft ce matin-là, tout était encore étrangement calme. Il jeta un œil à la pendule. 6h30. L'animation ne tarderait pas à se mettre en branle. Il profita de ces quelques minutes de répit qui lui restait pour vérifier son courrier et se servir une tasse de café. Cela faisait deux semaines qu'il était parti. Deux semaines de rires, de cocktails et de séances de massage avec Jacinda et il n'était pas parvenu à l'oublier. Que faisait-elle?

Non, il ne devait pas repenser à elle! Elle lui avait menti, elle ne l'aimait pas, il ne devait plus perdre son temps à espérer quelque chose qui n'arriverait pas. Il devait tourner la page! Il avala une gorgée de café et regretta aussitôt  son geste trop rapide. Il sautilla sur place, façon un peu idiote et désespérée pour tenter de soulager ses papilles et sa gorge en feu.

- Papa! Tu es rentré! S'écria Alexis  en se précipitant sur lui pour l'embrasser.

- Hey! Pumpkin! Tu m'as manqué!

- Ça, il ne fallait pas m'abandonner pour aller t'amuser avec ton hôtesse de l'air! Rétorqua la rouquine en lui adressant une tape sur l'épaule. Deux fois en plus !

- Désolé, chérie, il fallait que je me change les idées. Et puis la première fois, je suis parti seul !

- Ça va, je te pardonne. GRAND-MÈRE! PAPA EST RENTRÉ!

- Ouch! Mes oreilles!

- Petite vengeance mesquine, sourit l'adolescente.

- RICHARD! ENFIN TE VOILÀ! S'écria Martha en descendant l'escalier dans un de ses célèbres peignoirs à fleurs. OH! ET TU ES SEUL! DE MIEUX EN MIEUX! J'AVAIS PEUR QUE TU NOUS RAMÈNES TA DERNIÈRE CONQUÊTE!

- Jacinda est très sympa, tu sais? Répondit-il en se massant les oreilles. Tu sais que je ne suis pas sourd ? Enfin pour le moment…

- Elle est peut-être sympa, mais je pensais que tes histoires avec ce genre de femmes faisaient partie du passé... Déplora Martha.

- J'avais besoin de me changer les idées.

- J’espère au moins que tu ne l’épouseras pas celle-là !

- Ce n’est pas au programme, rassure-toi !

- Katherine sait pourquoi tu es parti pendant deux semaines?

- Non, je n'ai pas de comptes à lui rendre. De toute façon, j'ai décidé que ma collaboration avec elle, c'était de l'histoire ancienne.

- Je vois, soupira Martha. J'espère au moins que tu es sûr de toi.

- On n'a qu'une vie, Mère! Je ne vais pas passer la mienne à espérer quelque chose qui n'arrivera pas. Beckett ne se décidera pas, j'en ai la certitude, alors j'arrête les frais! Finies les enquêtes avec elle, je tourne la page!

- C'est ton choix et je le respecte, mais je pense que tu devrais quand même lui expliquer les raisons de ta décision. Après tout ce que vous avez traversé tous les deux, elle a le droit de savoir!

- ... À quoi bon?

- Richard Castle, ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué! Tu en veux à Beckett, c'est une chose, mais elle a le droit de savoir pourquoi tu la punis!

- Je ne la punis pas!

- Sérieusement? Arriver sur une scène de crime avec ta dernière conquête pour ensuite disparaître sans prévenir! Si ça n'est pas une punition, je me demande bien ce que c'est!

- Bon, d’accord, peut-être que j’ai amené Jacinda sur la scène de crime pour la provoquer et sans doute un peu me venger, mais j’ai réalisé depuis que je perdais mon temps !

- Comment ça ?

- Beckett ne sera jamais prête à vivre une relation intime avec moi. Pas parce qu’il lui faut du temps pour guérir ou venir à bout de son mur, non ! Tout simplement parce que je ne suis pas celui qu’elle désire !

- Allons bon ! Qu’est-ce qui te fait croire une chose pareille ?

- Avant mon départ, elle prenait un verre avec ce bellâtre de Scotland Yard !

- Comment le sais-tu ?

- Je l’ai vue ! Je dînais avec Jacinda au même endroit !

- Et Katherine savait que tu dînais là avec elle ?

- Non. Elle savait seulement que j’avais rendez-vous avec Jacinda.

- Et dire que tu vis entouré de femmes ! se désola Martha. Comment fais-tu pour les connaître aussi mal ?

- Que veux-tu dire ?

- Tout simplement que tu ne dois pas t’étonner de voir Beckett se consoler avec le premier homme séduisant venu après que tu lui aies annoncé que tu dînais avec une poule de luxe ! C'est de bonne guerre! Sur ce, moi je file, mes étudiants m’attendent !

Resté muet après cette remarque de sa mère, Castle se tourna vers sa fille et demanda :

- Tu crois que… ?

- Tout ce que je sais, c’est que je n’aimerais pas que le garçon pour qui je craque m’annonce qu’il dîne avec une autre. Dans ce cas, je crois que je serais capable de sortir avec le premier type sympa qui m’offrirait un verre.

- Mais elle m’a menti quand elle a dit ne pas se souvenir de ce que je lui ai dit au cimetière !

- Elle t’a fait souffrir, concéda Alexis. Tu as le droit d’être en colère contre elle et personne ne te le reprocherait si tu décidais d’arrêter de la suivre et de la voir.

- Mais ta grand-mère…

- Grand-mère te demande seulement d’être honnête avec elle et de lui expliquer pourquoi tu passes à autre chose. C’est normal, je trouve. Elle t’a quand même laissé la suivre pendant quatre ans dans son travail, elle n’était pas obligée.

- Elle n’a fait qu’obéir aux ordres de son patron ! Grogna Castle.

- Tu penses sérieusement qu’elle n’avait pas son mot à dire ?

- Bah…

- Papa, tu es peut-être un grand ami du maire et un super écrivain, mais si elle avait dit à son patron que ta présence l’empêchait de faire correctement son travail, crois-moi, tu aurais été viré du poste depuis longtemps. Et encore plus depuis que c’est le capitaine Gates qui dirige son poste de police ! Bon, tu m’excuseras, mais j’ai cours moi ce matin !

Elle embrassa son père sur la joue et fila se préparer pour filer au lycée. Castle resta pensif. La conversation avec sa mère et avec sa fille l’avait perturbé dans ses certitudes. Se pourrait-il que… ?

Il soupira et secoua la tête. Non, il devait passer à autre chose et cesser de se faire du mal en pensant à Beckett, même si l’idée qu’elle ait pu être jalouse de Jacinda lui faisait très plaisir. Il prit sa valise et se rendit dans sa chambre afin de ranger ses affaires. 

- Ah ! Il était là ! S’exclama-t-il en découvrant son téléphone portable sur sa table de chevet. Heureusement que je n’ai pas perdu mon temps à le chercher pendant les vacances !

Il le mit aussitôt à charger et rangea ses affaires. Lorsqu’il eut fini, il reprit l’appareil et l’alluma. Il avait reçu plusieurs appels durant son absence. Il composa le numéro de sa messagerie. A sa grande surprise, le plus ancien message provenait de Beckett et datait du soir où il l’avait surprise en tête à tête avec monsieur Scotland Yard…

 « Hey Castle... C'est Beckett.... Je... J'aurais... Je voulais vous dire que je regrettais le froid qu'il y avait entre nous depuis quelques temps... Je ne sais pas ce que j'ai fait de mal, mais si je vous ai froissé, sachez que je le regrette et que... J'aimerais vous parler. C'est important. »

Elle semblait tellement triste et perdue que son cœur se serra. Quel idiot ! Pourquoi n’avait-il pas consulté sa messagerie ce soir-là ? D’autant qu’il avait pris le temps d’enregistrer un nouveau message d’accueil pour sa messagerie avant de s’envoler pour Hawaï, quel imbécile !

Il écouta ses autres messages. Sa mère et sa fille appelaient pour prendre de ses nouvelles, Gina lui rappelait qu’il devait lui envoyer ses nouveaux chapitres avant la fin du mois, Patterson lui proposait une soirée poker… Et puis il y eut un autre appel de Beckett… Pendant quelques minutes, il n’entendit rien ou presque, juste sa respiration et puis elle se mit à parler d'une voix peu assurée:

« … Je suis désolée Castle. J'ai dû faire quelque chose qui vous a vraiment blessé et j'en suis désolée. J'espère que vous serez heureux avec elle et que nous resterons amis tout de même... »

Plus que le contenu de son message, c’était sa voix qui le troublait. Il lui semblait qu’elle était au bord des larmes. Se pourrait-il que… ? Il vérifia la suite de ses messages. Martha et Alexis qui lui reprochaient de le laisser sans nouvelles, Lanie qui lui hurlait dessus et lui reprochait d’avoir fait souffrir son amie, Gina qui lui réclamait un chapitre de plus pour le punir de ne pas avoir respecté les délais, Esposito qui lui promettait de lui faire la tête au carré parce que Beckett avait perdu le sourire… Aucun autre message de Beckett.

- Oh le con, soupira-t-il en se laissant tomber assis sur le bord de son lit.

Lorsque Martha rentra en début d’après-midi, elle trouva son fils dans la même position, le regard dans le vide.


Minefuji  (08.12.2016 à 20:00)

Chapitre neuf

 

- Chéri ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Demanda Martha inquiète.

- C’est Beckett… Murmura-t-il sans bouger.

- Quoi Beckett ? Tu es allé la voir ? Oh ! Trésor, je suis désolée, je n’aurais pas dû te dire d’aller lui parler… Je ne pensais pas qu’elle te  blesserait davantage…

- Je ne suis pas allé la voir…

- Quel est le problème alors ? Tu as reçu un appel du poste de police ? Oh mon dieu ! Il lui est arrivé quelque chose ?

- Non, non ! Elle va bien, enfin je crois…

- Que se passe-t-il alors ?

- Je n’ai pas emmené mon téléphone en vacances, je l’avais oublié sur la table de nuit… J’ai écouté mes messages… Elle m’en a laissé deux…

- Oh ! Fit l'actrice devinant le souci.

- Le premier date du soir avant mon départ, celui où je l’ai aperçue avec monsieur Scotland Yard.

- Tu ne l’avais pas écouté ?

- Non, avec Jacinda… on était un peu éméché et… plutôt occupé… Enfin… Tu vois…

- Pas de détail ! Merci ! Grimaça Martha.

- Le lendemain matin, on a décidé de partir en vacances, j’ai fait les réservations et j’ai changé le message d’accueil de ma messagerie. J’étais tellement euphorique, que je n’ai pas pensé à écouter mes messages…

- Que disait Katherine ?

- Elle se demandait ce qu’elle avait pu faire pour que je devienne aussi distant avec elle…Elle s’excusait et me demandait de la rappeler, elle avait quelque chose à me dire…

- Qu’est-ce que je t’avais dit ? Vous ne communiquez pas suffisamment tous les deux !

- Elle avait l’air… Enfin… Si tu l’avais entendue, Mère, sa voix était tellement triste…

- Et pour le deuxième message ? S’enquit Martha en posant une main compatissante sur le bras de son fils.

- Quelques jours après… Peut être une semaine…Elle s’excusait encore une fois de m’avoir blessé et me souhaitait d’être heureux avec Jacinda.

- Comme si c’était possible ! Cette femme n’est pas ton genre ! Il te faut quelqu’un qui a de la classe, qui te challenge…

- Mère, s’il te plait…

- Oui, pardon. Dis-moi, que fais-tu encore ici ? Tu devrais être déjà parti la rejoindre pour mettre les choses à plat avec elle !

- Elle pleurait mère ! Enfin presque ! Tu aurais dû l’entendre ! C’était un crève-cœur de l’entendre comme ça !

- Raison de plus pour aller la consoler.

- Et si… Si elle ne voulait plus me voir ? Si je l’avais perdue en partant avec Jacinda ? Elle me souhaitait d’être heureux avec elle.

- C’est bien la preuve qu’elle ne t’en veut pas, elle souhaite ton bonheur ! Elle croit t’avoir perdu, elle s’en veut de t’avoir blessé, alors qu’elle ne sait même pas ce qu’elle a fait de mal.

- …

- Va la rejoindre gros nigaud ! Insista Martha. Si tu la laisses partir sans rien faire, tu t’en voudras toute ta vie ! Des femmes comme Katherine Beckett, ça ne court pas les rues !

- Bah si en fait, elle court dans les rues après les tueurs, fit-il remarquer.

- Ne commence pas à jouer sur les mots ! Vas-y !

- … Tu as raison ! Je vais aller la voir, répondit-il en se levant.

- Et n’oublie pas les fleurs ! Tu en auras besoin !

- Evidemment ! Pour qui me prends-tu ? Tu m’as bien éduqué !

- Peut-être, mais parfois j’en viens à me dire que tu as tout oublié !

- Merci mère !

- Oh ! Richard !

- Mhm ?

- Et pour ton hôtesse de l’air ? Tu n’es plus avec, j’espère ?

- Ne t’en fais pas, c’est de l’histoire ancienne !

- Tu descendais de l’avion bras dessus-bras-dessous avec elle il y a quelques heures à peine !

- Nous sommes restés bons amis, mais cela fait une semaine qu’il n’y a plus rien entre nous ! Je ne pouvais pas continuer à me mentir et lui faire miroiter quelque chose qui n'existait pas.

- Pourquoi es-tu resté là-bas avec elle tout ce temps alors ?

- Pour les cocktails, le soleil, les bikinis… Et puis j’avais déjà payé la totalité du séjour ! On a profité du reste de nos vacances en amis, voilà tout ! C’est tout ce que tu voulais savoir ?

- Oui, file espèce de garnement ! Tu finiras par me rendre folle !

- Le fruit ne tombe jamais très loin de l’arbre, comme on dit…

- Ah ! Ah !

 

Après s’être mis sur son trente et un, avoir fait un détour chez le fleuriste et acheté le meilleur café de la ville, Castle arriva devant le bâtiment de la douzième brigade. Il jeta un œil à sa montre. 17h45, parfait ! Elle devait encore être là, contrairement à beaucoup d’autres. Ils pourraient discuter tranquillement. Il pénétra dans le bâtiment et s’engouffra dans l’ascenseur.

- On devrait rentrer et se faire une partie de jeux vidéo, dit Esposito en s’étirant sur sa chaise.

- Pour que Gates nous traite de fainéants et nous passe un savon demain matin ? Non merci ! répondit Ryan en replongeant le nez dans son dossier.

- Justement non ! Gates a un séminaire demain ! Sourit Esposito.

- Dans ce cas, Beckett s’en chargera, soupira Ryan. Je n’ai pas du tout envie de la contrarier en ce moment…

- Ouais, tu as raison, finissons ça rapidement. Beckett a assez de choses à gérer en ce moment.

Castle, qui venait d’arriver, fronça les sourcils. Les gars semblaient vraiment préoccupés par Beckett. Il culpabilisa un peu plus.

- Hey ! Regardez qui vient d’arriver ! S’exclama Ryan en l’apercevant.

- Mais c’est Juda ! Grogna Esposito le regard noir.

- Les gars… Ricana Castle légèrement crispé.

- Y a pas de « les gars » qui tienne, grommela Ryan. Pas après ce que tu as fait à Beckett!

- Ouais! D'abord tu viens sur une scène de crime avec un hôtesse de l'air, grogna Esposito, et ensuite tu disparait avec elle pendant deux semaines! Beckett a cherché à te joindre et tu as ignoré ses appels!

- Bon sang, Castle! Ajouta Ryan en colère, elle ne sait même pas pourquoi tu es parti comme ça sans prévenir!

- Je sais, j’ai agi comme un imbécile, mais je me suis rendu compte de mon erreur, je suis là pour me faire pardonner. Regardez, j’ai même des fleurs et du café !

Un grognement fut la seule réponse de Javier.

- C’est vrai qu’il a des fleurs et du café, reconnut Ryan en se radoucissant aussitôt.

- Le meilleur de Manhattan, ajouta Castle ravi de voir que les défenses de l’irlandais n’étaient pas insurmontables.

- Mhm…C’est trop facile, marmonna Esposito sans cesser de fusiller Castle de son regard noir.

- Regarde-le, il s’est démené et son café est le meilleur de la ville ! Il mérite qu’on lui laisse une chance…

Esposito ne répondit pas tout de suite, pesant sans doute le pour et le contre. Au bout de quelques minutes, il approcha son visage de celui de Castle et l’avertit :

- D’accord, on vous laisse une chance. Mais je vous préviens, faites une seule boulette… Si vous lui faites de la peine de quelque manière que ce soit, je lâche Lanie et croyez-moi, ça ne sera pas beau à voir. Compris ?

- Cinq sur cent, euh, sur cinq ! Bafouilla Castle en hochant frénétiquement la tête.

- Et moi, je dirais tout à Gates ! Ajouta Ryan en imitant son partenaire.

- Non, pas Gates ?

- Oh que si, mon p’tit Castle, approuva Esposito. Et votre ami le maire ne pourra rien pour vous, croyez-moi !

- De toute façon, Beckett me collera une balle avant ça, murmura Castle en déglutissant difficilement.

- Et elle pourra compter sur nous pour faire disparaître ton corps, dit Ryan menaçant.

- Ouais ! On ne retrouvera même pas le plus petit de vos orteils ! On est bien d’accord ? Grogna Esposito.

- … Oui, oui, affirma l’écrivain d’une toute petite voix.

- Bien ! Dirent les gars avant de retourner vers leurs bureaux, laissant Castle en plant.

Etonné, il les regarda s’éloigner, tourna la tête de droite et de gauche avant de les rappeler.

- Euh… Les gars ?

Ils se tournèrent vers lui.

- Où est Beckett ?

- On n’en sait rien, elle est repartie depuis un moment déjà.

- Comment ça repartie ?

- Elle prépare un procès pour le bureau du procureur, elle ne reste jamais après dix-sept heures en ce moment.

- Quoi ? Et pourquoi ne pas me l’avoir dit tout de suite ?

- On n’allait quand même pas te faciliter la tâche, ricana Esposito en tapant dans la main de Ryan.

- Ouais… Je l’ai sans doute mérité… reconnut Castle. Elle est chez elle ?

- Aucune idée, répondit Ryan. Parfois elle va courir, boire un verre avec Lanie, ou encore voir du baseball avec son père…

- En tous cas ce soir, elle ne nous a rien dit de ses projets, approuva Esposito.

- D’accord, soupira Castle. Merci les gars.

 

Il quitta le poste et appela un taxi. Lorsque le chauffeur lui demanda où il souhaitait aller, il donna l’adresse de Beckett, c’était la meilleure solution. Elle finirait bien par rentrer se coucher chez elle.


Minefuji  (09.12.2016 à 22:01)

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