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Loving can hurt sometimes

Série : Castle
Création : 12.06.2017 à 20h32
Auteur : Minefuji 
Statut : Terminée

« Cette fois, c'est Ed Sheeran et sa chanson Photograph qui m'ont inspirée. J'espère que cette histoire vous plaira. ;) » Minefuji 

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Chapitre un

 

La nuit venait de tomber sur Manhattan. Une nuit qui promettait d'être étouffante. Kate Beckett pénétra dans son appartement avec la satisfaction du devoir accompli: l'assassin de Royce était derrière les barreaux et n'en sortirait pas avant de très nombreuses années. Elle déposa son sac de voyage dans l'entrée, alla à la cuisine afin de sortir une bière de son frigo, puis se dirigea vers la fenêtre, qui donnait sur l'escalier de secours. Peut-être que là, elle trouverait un peu de fraîcheur. Elle s'installa sur une marche et contempla les lumières de la ville tout en repensant à son enquête à Los Angeles. Elle avait été heureuse que Castle l'accompagne. Même si elle lui en avait fait le reproche et lui avait affirmé le contraire. Il avait été d'un grand soutien et d'un grand réconfort également. La perte de Royce avait été difficile à supporter et sans Castle, elle aurait à coup sûr replongé dans ses travers, qui à la mort de sa mère avaient bien failli avoir raison d'elle. Elle sourit à la pensée de son écrivain favori et but une gorgée de sa bière. Elle avait bien failli céder à la tentation l'autre soir. Il fallait dire que les conditions étaient réunies. Être seule avec lui, loin de Manhattan dans la suite luxueuse d'un grand hôtel... Mais il avait renoncé devant ses hésitations, ou plutôt sa fuite. Il ne devait pas se douter qu'elle avait eu un mal fou à résister à la tentation et ne le saurait sans doute jamais. Elle prit son téléphone portable et ouvrit le dossier des photos. Elle avait profité de leur dernière journée dans la cité des Anges pour prendre ou plutôt voler quelques clichés de son auteur favori. S'il le savait, il deviendrait rapidement insuportable, elle n'en doutait pas. Et il y avait sa photo préférée, celle qu'il avait réclamée à la manière d'un gamin trop gâté pour, avait-il précisé, ne jamais oublier cette enquête officieuse, qu'ils avaient menée en toute illégalité pour rendre justice à Royce. Ils se tenaient bras dessus bras dessous devant la piscine de l'hôtel, on aurait pu les prendre pour un véritable couple tant ils rayonnaient. Pourquoi fallait-il qu'elle soit si sérieuse ou plutôt si froussarde!

Une sonnerie de son téléphone portable lui indiqua la réception d'un SMS. Elle le consulta. Il venait de Josh. Avant de prendre son avion à Los Angeles, elle l'avait appelé pour lui annoncer son retour à New-York. Ils avaient convenu de passer la soirée ensemble chez Beckett. Elle soupira, se doutant de ce que disait ce message, elle l'ouvrit tout de même pour le lire.

 

Salut ! Je ne pourrais pas passer ce soir, il y a eu un carambolage sur l’Interstate, tout le monde est réquisitionné, je vais en avoir pour une bonne partie de la nuit. Je me rattraperai demain. J'espère que ton voyage s'est bien passé. Je t'aime. Josh.

 

Bon, ses projets pour la soirée venaient de s’envoler ! Encore une fois, le métier de chirurgien se mettait entre eux. Ce n'était pas comme ça qu'elle allait arrêter de penser à son séjour avec Castle! Mais elle ne s'autorisait pourtant pas à en faire le reproche à Josh. Bien souvent, c'était elle, qui annulait un tête à tête à cause d'une enquête. Les flics et les chirurgiens n'étaient pas très compatibles. Mais ce genre de contretemps commençait à lui peser. Et dire que c’était ce qui l’avait attirée a départ ! Une relation dans laquelle elle n’avait pas à s’impliquer complètement ! Le rêve pour une accro du boulot comme elle ! Mais elle avait changé et elle savait très bien à qui elle devait ce changement d’aspiration chez elle…

Elle tapa une réponse brève et compréhensive. Elle lui raconterait son séjour le lendemain. Et puis de toute façon, elle était tellement fatiguée, qu'elle ne tarderait pas à s'écrouler de sommeil.

 

Elle contempla sa canette de bière vide et envisage un instant la possibilité d'en ouvrir une autre.

 -

- Ce n'est pas raisonnable, se ravisa-t-elle en se rappelant qu'elle n'avait rien mangé depuis midi.

 

Elle retourna examiner le contenu de son frigo et grimaça devant l'état lamentable des rares aliments qu'il contenait. Il allait vraiment falloir qu'elle se décide à faire des courses. Elle fouilla ses placards et y trouva un  paquet de céréales entamé, qu'elle grignoterait en bouquinant dans son canapé. D'ordinaire elle appréciait ces soirées solitaires. Elle aimait se retrouver au calme pour recharger ses batteries en lisant un bon bouquin. Mais ce soir-là, elle ne faisait que soupirer en se rappelant ses quelques soirées passées en compagnie de Castle à L.A.

 - Mais non, Castle ne me manque pas! Dit-elle à voix haute comme pour s'en persuader. Je devais passer la soirée avec Josh, je suis seulement déçue qu'il soit retenu à l'hôpital. Oui! C'est ça! Je me réjouissais de le revoir après ces quelques jours de séparation et je suis déçue qu'il ne puisse pas venir, c'est tout! Josh me manque.

 

Elle reprit son téléphone et fit défiler les photos d'elle et de Josh qu'il contenait. Au bout de deux minutes, elle le posa sur la table basse avec une moue dépitée. Josh ne lui manquait pas. Elle devait même reconnaître qu'elle se sentait un peu soulagée qu'il soit retenu à l'hôpital. Son regard se posa sur le livre qu'elle avait entamé quelques jours plus tôt. Le visage de Castle lui souriait. Elle eut un pincement au cœur. Elle prit le livre et s'enfonça dans le dossier de son canapé.

 - Qu'est-ce que vous m'avez fait Castle? Soupira-t-elle. Je devrais être parfaitement heureuse. Josh est quelqu'un de vraiment bien.

 

Elle repensa à ce moment dans la suite de leur hôtel à L.A. Il lui avait dit qu'elle le fascinait. Il était sérieux, elle avait pu lire dans son regard à quel point il avait eu envie de l'embrasser. Elle avait d'ailleurs bien failli succomber. Le simple souvenir de leur baiser sous couverture la rendait folle de désir. Mais elle avait choisi la fuite. Il faisait naître en elle tellement d’émotions, qu’elle avait peur de se perdre en elles. La plupart des histoires d'amour finissaient mal. Elle ne se remettrait pas d'un échec avec lui, elle le savait. Castle était dangereux pour son équilibre. Avec lui, elle se sentait tellement vivante, qu'elle ne supporterait pas de le perdre, or le passé de tombeur de Castle n'était un secret pour personne. Que se passerait-il s'il se lassait d'elle ou plutôt quand il se lasserait d'elle. Deux divorces et combien d’ex petites amies ? Castle croquait la vie à pleines dents sans se soucier du lendemain. Aujourd’hui elle était sa muse, son inspiration, mais demain ?

 Josh, lui, ne la ferait pas souffrir, elle le savait... Mais il ne la rendait pas pleinement heureuse... Elle se prit la tête entre les mains en maudissant son équipier de lui causer autant de tourments.

 - Cesse donc de te lamenter, se morigéna-t-elle, cela ne te ressemble pas.

 

Elle pourrait appeler Lanie ! Elle savait parfaitement ce qu’elle lui dirait, mais elle avait besoin de l’entendre. Elle avait besoin de son grain de folie. Lanie savait la remuer, lui dire tout haut ce qu’elle n’osait pas s’avouer. Elle avait besoin d’un bon coup de pied au derrière et qui d’autre que Lanie saurait le lui donner ? Elle reprit son téléphone et composa le numéro de son amie, qui décrocha au bout de quelques sonneries.

 

- Salut Lanie, je ne te dérange pas ?

- Kate !  Euh… Non… Non, tu ne me déranges pas, répondit Lanie sur un ton qui ne lui ressemblait pas vraiment.

- ça va ? S’inquiéta la détective.

- Euh… Oui… Pourquoi ça n’irait pas ?

- Tu as une petite voix…

- Oh ! Ça… Ne t’en fais pas…

- Tu t’es disputée avec Espo ?

- Non… Tout va bien, je te dis, soupira Lanie agacée. Alors tu es rentrée de L.A ?

- Oui, oui.

- Et ça va ?

- Euh… Oui, on a eu le meurtrier de Royce.

- Tant mieux. Et Castle ?

- Quoi Castle ?

- Honey, je te connais ! Si tu m’appelles, c’est pour parler de lui ou plutôt de ta non-relation avec lui !

Perspicace, Lanie avait un don pour la percer à jour.

- On pourrait se voir ? Proposa Kate. Tu as des projets pour la soirée ?

- Ah… Euh… J’aurais bien voulu, mais… Je ne suis pas à New-York…

- Tu es en voyage ? S’étonna Kate. Je ne savais pas que tu avais prévu de prendre des vacances…

- Ce n’était pas prévu ! J’ai juste ressenti le besoin de m’éloigner un peu… histoire de faire le point…

- Oh ! Qu’est-ce que Javi a fait de si terrible? Demanda Kate.

- Rien ! Ma vie ne tourne pas autour de lui ! Rétorqua brusquement la légiste.

- D’accord, je n’insiste pas, dit la détective. On en parlera à ton retour. Tu penses rentrer quand ?

- Je ne sais pas… D’ici quelques jours… Répondit la légiste évasive.

- Tu es sûre que tu ne veux pas en parler ?

- Kate…

- Okay, okay ! Je te laisse tranquille ! Capitula Beckett.

- Je t’appelle demain, termina Lanie. Bye, Kate !

- Bye…

 

Tout ceci était vraiment étrange, d’ordinaire, c’était elle, qui se fermait comme une huitre, pas Lanie ! Kate resta un instant à contempler l’écran de son téléphone avant de soupirer. Avec tout ça, elle n’était pas plus avancée. Pire, elle avait une autre source d’inquiétude ! Ça n’allait pas arranger la qualité de son sommeil.

Elle se leva, éteignit les lumières et fila dans sa chambre, une nuit agitée lui porterait peut-être quand même conseil...

 

 


Minefuji  (12.06.2017 à 21:23)

Chapitre deux

 

De son côté, Castle était rentré chez lui et s'était aussitôt installé dans son bureau. Il se sentait fatigué et le voyage n’était pas responsable de cet état. En première classe, il avait voyagé comme un coq en pâte et avait même fait une sieste très reposante.

Non, il était fatigué d'attendre quelque chose qui n'arriverait sans doute jamais. Fatigué d’attendre que Beckett ouvre les yeux et comprenne enfin que celui qu’il lui fallait était là, à ses côtés depuis trois ans !

Durant leur séjour à L.A., il avait cru que quelque chose allait se passer entre eux. Il avait dit à Beckett à quel point elle le fascinait. A quel point il l’admirait… Il avait rarement été aussi sérieux. Jamais il n’avait été aussi sincère… Et elle avait pris la fuite dans sa chambre. Il avait attendu un instant pour voir si elle changeait d'avis puis s'était à son tour retiré dans sa chambre. Et le lendemain, elle avait fait comme si de rien n'était.

- Qu'espérais-tu? Se dit-il. Elle a un petit ami! Tu as laissé passer ta chance quand tu t'es remis avec Gina, maintenant c'est fichu. Un autre a saisi sa chance et ne l'a pas laissée filer.

Il avait tout raté avec Beckett. Il n'avait pas su la séduire. Pourquoi? C'était pour lui un mystère. Il n'avait jamais eu de problèmes avec les femmes avant. Il n'avait pas à rougir de ses conquêtes. Alors pourquoi? Pourquoi n'avait-il pas réussi avec Beckett alors qu'il était amoureux comme jamais? Bon, d’accord, il n’était pas très explicite, il ne lui avait jamais dit clairement qu’il était amoureux. Il tournait souvent ses propos à la dérision de peur de trop s’exposer… Mais bon, quand même ! Elle portait de sacrées œillères pour ne pas comprendre ! Oui, c’était cela, elle portait des œillères et il connaissait parfaitement l’opticien du dimanche qui les lui avait posées !

 - Maudit docteur Mobylette! Maugréa-t-il en se servant un whisky.

 Il sortit son téléphone. Comme elle le lui avait promis, Beckett lui avait envoyée la photo souvenir qu'il avait réclamée à cor et à cris, arguant qu'on ne pouvait pas faire un tel séjour à L.A. sans prendre au moins une photo souvenir. Royce ne leur en aurait pas voulu s'ils avaient pris un peu de bon temps. Quelques jours de plus là-bas aurait également permis à Montgomery de se calmer, car il ne faisait aucun doute qu'ils allaient se prendre un savon au poste le lendemain!

Ils rayonnaient sur la photo. On aurait pu les prendre pour un véritable couple! Il soupira, il n'aurait jamais cru souffrir autant du refus d'une femme, d'abord parce qu'aucune femme ne lui avait rien refusé depuis qu'il était un auteur célèbre. Ensuite, parce qu'il avait tellement d'opportunités dans ce domaine, qu'il ne s'était jamais imaginé être un jour à ce point attiré par une femme, au point de ne plus voir les autres, enfin presque!

Il alluma son ordinateur portable et transféra la photo qu'il imprima aussitôt. À défaut de l'avoir en chair et en os dans ses bras, il la garderait dans la poche de sa veste et pourrait la contempler autant qu'il le désirerait.

 

La porte d'entrée du loft s'ouvrit et se referma bruyamment. Une de ses rouquines venait d'arriver et il avait une idée de qui il s'agissait. La voix théâtrale qui se fit entendre lui prouva qu'il ne s'était pas trompé.

 - Richard! Lança alors Martha depuis l'entrée. Tu es rentré?

- Je suis ici, répondit-il sans bouger de son bureau.

- Tu as fait bon voyage? Demanda sa mère en arrivant dans la pièce dans une de ses tenues hautes en couleur.

- Oui, oui. On a eu le méchant. Affaire classée. Sourit Castle. Mais dis-moi, tu as décidé de changer de branche artistique? Quelle sera ta spécialité? Aériens? Jonglerie? Acrobatie? Par pitié, promets-moi que tu n’ambitionne pas de devenir cracheuse de feu, je tiens à mes nouveaux rideaux !

- Oh!!! Toi! Rit-elle en mimant un combat de boxe. Ces couleurs sont à la mode, cet été sera flashy ou ne sera pas. Katherine va bien?

- Très bien, marmonna-t-il d'un air détaché.

- Oh! Toi, tu n'es pas dans ton assiette, comprit aussitôt l'actrice.

- Ne t'en fais pas, sourit-il. Je vais bien.

- Oh, Trésor... Tu devrais passer à autre chose, conseilla-t-elle. Elle a un petit ami et ça a l'air d'être sérieux... Enfin, pour le moment.

- Comment ça pour le moment?

- Eh bien cela ne sera réellement sérieux que lorsqu'elle aura une bague au doigt ou un Polichinelle dans le tiroir!

- Mère! En voilà des façons de parler! S’écria-t-il choqué à l’idée que sa muse puisse porter l’enfant du docteur Mobylette.

- Ce que je veux dire, c'est que Kate Beckett explore d'autres possibilités et que tu devrais peut être en faire autant! Tu ne vas pas rester là à attendre et passer à côté des bonnes choses de la vie!

- Là, tu parles de mes deux mariages calamiteux ou de ton ex-mari qui est parti avec tes économies? Tiqua-t-il.

- Comme tu y vas, je te parle de voir d'autres personnes, rien ne t'oblige à les épouser! Répondit Martha en se demandant si cet état d’esprit était responsable de ses deux ex-brus.

- J'y songerai, sourit-il en l'embrassant tendrement. Merci, Mère.

- En attendant, que dirais-tu d'un dîner en tête à tête avec ta mère?

- Alexis ne rentre pas?

- Soirée pyjama avec ses amies, répliqua l'actrice avec de grands gestes. C'est beau la jeunesse.

- Tu es toujours aussi jeune, la rassura-t-il.

- Ça je le sais bien, ce sont mes amies qui ont pris un sacré coup de vieux, grimaça-t-elle. Une soirée pyjama avec elles serait d'un ennui! Mortel! Non, je vais devoir me trouver un charmant jeune homme pour une soirée sans pyjama!

- Pitié, Mère! Épargne-moi ce genre de remarques! Supplia Castle en se bouchant les oreilles.

- Quoi? Il faut vivre pleinement et croquer la vie à belles dents sans se préoccuper du qu'en dira-t-on! Tu savais faire cela il n'y a pas si longtemps!

- Et à l'époque je m'ennuyais comme un rat mort, soupira-t-il.

 

La soirée se passa tranquillement, enfin, aussi tranquillement qu'une soirée avec sa mère pouvait l'être. Il eut droit à une avant-première de la pièce qu'elle préparait avec les élèves de sa toute nouvelle école de théâtre.

Le lendemain, il espéra qu'une nouvelle affaire ne tarderait pas à lui donner une excuse pour aller au poste. Bien sûr, il aurait pu s'y rendre et aider à la paperasse ou plutôt regarder Beckett la remplir pendant qu'il plaisanterait avec les gars, mais il redoutait le savon que Montgomery ne manquerait pas de leur passer au sujet de leur escapade à L.A. C'est pourquoi il passa une bonne partie de sa journée dans son bureau à jouer aux jeux vidéos en prétendant écrire un nouveau chapitre de son roman.


Minefuji  (13.06.2017 à 20:20)

Chapitre trois:

 

Au petit matin, Kate fut étonnée de recevoir la visite de Josh. Pour se faire pardonner, il était venu avec le petit déjeuner, histoire de rattraper le temps perdu. Machinalement, elle lui servit une tasse de café fumant, pendant qu'il étalait sur la table du petit déjeuner ce qu'il avait acheté en venant. Elle appréciait son geste, il savait se montrer attentionné quand il le fallait, elle ne pouvait pas lui retirer ça. Et pourtant, elle ne cessait de repenser au soulagement qu'elle avait ressenti la veille lorsqu'il s'était décommandé. Elle aurait dû passer une mauvaise nuit à ruminer encore et encore sa rancœur à l'égard de son petit ami trop pris par son boulot. Au lieu de ça, elle avait pris le dernier roman de Castle pour se glisser dans ses draps et avait dormi comme un bébé, bercée par les folles aventures de son double de papier. Au moins Nikki Heat de s'était pas encombrée de tergiversations et n'avait pas hésité à coucher avec Rook dès le premier tome ! Ça lui avait d'ailleurs bien réussi en fin de compte... Pourquoi n'avait-elle pas autant de courage? Castle n'était pas un si bon observateur que ça finalement. Il n'avait pas su percer la psychologie de sa muse.

-        J'ai pris tout ce que tu aimes, lança la voix de Josh la tirant de ses pensées, des pancakes, des cronuts, des fruits...

-        Tu n'étais pas obligé... dit-elle ennuyée en s’installant près de lui.

-        Ça me fait plaisir, sourit-il. Alors? Ce séjour? C'était bien?

-        Je poursuivais un tueur, ce n'était pas un voyage d'agrément, rectifia-t-elle.

-        C'est vrai... Pardonnes-moi... Et... Tu l'as eu?

-        Oui, on a eu le méchant. Royce obtiendra justice, sourit-elle en croquant dans un cronut.

-        C'est bien... Je sais qu'il comptait beaucoup pour toi malgré ce qu'il a fait.

-        Il se rachetait, tu sais? Expliqua-t-elle. Il a aidé plusieurs personnes à résoudre leurs problèmes. Il était redevenu le Mike que je connaissais et que j'admirais.

-        Mhm...

-        Tu n'as pas l'air ravi, remarqua-t-elle.

-        Ce n’est pas ça... souffla Josh. C'est seulement que... Tu vois où ça l'a mené? Il s'est frotté à des malfrats de la pire espèce et il a été tué! Et Kate... Je ne peux m'empêcher de penser que ça pourrait t'arriver à toi aussi. Chérie... tu prends tellement de risques pour obtenir la justice... Et ça me fait un peu peur... Non, en fait, ça me très peur!

-        Tu t'inquiètes pour rien, sourit-elle. Je suis prudente.

-        Sauf quand il s'agit du meurtre de ta mère... Fit-il remarquer à juste titre. Tu aurais pu être tuée quand tu es allée à ce rendez-vous avec Raglan.

-        Josh, soupira-t-elle, on ne va pas reparler de ça...

-        Mhm... Ouais, tu as raison... De quoi veux-tu parler alors?

Pouvait-elle vraiment mettre sur le tapis le sujet de conversation qui lui trottait dans la tête depuis des jours, quand il venait de se montrer si gentil et serviable en apportant le petit déjeuner avant qu’elle parte travailler ?

À croire qu'il avait un radar ! À chaque fois qu'elle se posait des questions sur leur relation, il se pliait en quatre pour lui faire plaisir et être présent pour elle. Ça avait été le cas lors de l'affaire de la bombe sale, il avait renoncé à son projet humanitaire pour elle lorsqu'elle lui avait reproché de ne pas s'investir dans leur relation, ce qui lui avait permis d’être là à son réveil à sa sortie du container frigorifique.

Elle se sentit un peu mal, serait elle capable d'en faire autant pour lui? Il fallait qu'elle fasse le point sur ses sentiments et sur leur couple. Tant pis pour son ego, il fallait crever l’abcès ! S’ils se retrouvaient seuls loin de Manhattan, ils pourraient faire le point tranquillement, sans être dérangés par leurs boulots. Et peut-être qu’en s’éloignant de la tentation Castle, elle pourrait éclaircir ses sentiments…

-        Eh bien... J'ai encore quelques jours de congé que je n'ai pas utilisés et ce séjour à L.A. m'a donné envie de prendre des vacances, commença-t-elle. Qu'est-ce que tu en dis? On pourrait faire nos valises et décoller en fin de semaine pour une île paradisiaque...

-        Oh... Euh... En fait, mes valises sont déjà prêtes, avoua-t-il gêné.

Elle fronça les sourcils, certaine de ne pas aimer la suite de cette conversation.

-        Je pars en mission humanitaire après-demain...

-        Et tu comptais m'en parler quand? S'étrangla Kate piquée au vif.

-        Ben... là, maintenant.

 

Okay, il n'était pas si attentionné ni aussi lucide sur l'état de leur couple qu'elle le croyait. S'il lui avait sorti le grand jeu avec ce petit déjeuner, c'était uniquement pour lui faire avaler la pilule de son départ prochain. Quoiqu'elle fasse, quoiqu'elle dise, il avait l'humanitaire dans le sang et elle devrait s'en accommoder… ou pas.

 

-        Josh... Soupira-t-elle.

-        C'est seulement pour quelques semaines! On partira en vacances à mon retour!

Elle hocha la tête, se leva et commença à débarrasser la table.

-        Kate... La situation là-bas est critique... Ils ont besoin de toute l'aide possible!

-        Je sais, souffla-t-elle excédée.

- Mais tu m'en veux... Conclut-il durement.

- Josh, je ne t'en veux pas! Dit-elle en se retournant vers lui. Tu sauves des vies et c'est formidable...

- Mais tu voudrais que je reste, termina-t-il un peu sèchement.

- Non! Je ne veux pas que tu restes, parce que je sais que tu veux partir! Ça te tient à cœur, tout comme mon métier me tient à cœur!

- Qu'est-ce qu'il y a alors? Demanda-t-il perdu.

- Il y a que ce n'est pas ce que je recherche, soupira-t-elle.

- Pas ce que tu recherches ? S’étrangla-t-il. Tu as toujours su qui j’étais et ce que je faisais !

- Bien sûr que je l’ai toujours su ! grogna-t-elle.

- Alors quoi ? Je croyais que ça ne te dérangeait pas, souffla-t-il. Tu admirais ce côté hyperactif chez moi, tu me l'as dit quand je suis parti il y a six mois.

- Il y a six mois, oui! On commençait tout juste à sortir ensemble! Rétorqua-t-elle en frottant rageusement la table avec une éponge qu'elle lui aurait bien fait avaler tant elle était en colère contre lui et son nouveau projet humanitaire. Maintenant c'est différent! Je suis différente!

- Kate... soupira-t-il en se passant une main dans les cheveux.               

 

Était-elle vraiment en train de lui reprocher son désir d'aller sauver des vies? Elle ne se reconnaissait plus. Il ne méritait pas ses reproches ni sa colère. Il n'avait rien fait de mal, au contraire. Elle se sentit misérable et lui en voulu encore plus à cause de ça. Elle voulait pouvoir lui reprocher son absence, elle trouvait normal de pouvoir reprocher à son petit ami de ne pas être assez présent. Un petit ami normal s’inquièterait si sa petite amie le laissait partir régulièrement à l’autre bout du monde sans rien dire !

- On se voile la face, Josh! Je me voile la face! Tu es quelqu'un de formidable, j'admire ton dévouement, je t'aime vraiment beaucoup, mais... J'ai bien réfléchi et... Tout ça ne me suffit plus... Notre relation ne me suffit plus...

- Qu'est-ce que tu veux? Demanda Josh qui n'aimait pas du tout la tournure que prenait ce tête à tête matinal. Que je laisse tomber les missions humanitaires? Qu'on s'installe ensemble? Qu'on se marie? Je peux faire tout ça, si c'est ce que tu veux!

 


Minefuji  (14.06.2017 à 17:56)

Chapitre quatre

Wah ! Voilà qu’il lui proposait le mariage ! Sérieusement ? Qui passe du « Hey chérie, j’ai fait mes valises et je pars après demain au bout du monde » à  «Banco ! Marions nous, c’est une super idée ! » ? Elle se frotta le visage cette conversation devenait surréaliste.

- Tu n’es pas sérieux ?

- Euh… Si ! Pourquoi pas ! Si c’est-ce que tu veux, je peux le faire ! Répondit-il sûr de lui.

Les chirurgiens étaient vraiment des êtres à part. Peut-être que le fait de devoir prendre des décisions importantes en une fraction de seconde pendant une opération leur donnait cette capacité à faire pareil dans leur vie privée. Toujours était-il que Kate ne se voyait absolument pas fiancée à Josh comme ça sur un coup de tête en plein milieu d’une dispute !

- On est en train de se disputer et tu me proposes le mariage ?

- On ne se dispute pas, on a une discussion un peu houleuse, rectifia-t-il. Et si c’est ce que tu veux, marions-nous. Je peux tout à fait me marier avec toi.

- Si tu n’avais pas répété trois fois en moins de cinq minutes « si c’est ce que tu veux, je peux le faire », j’aurais pu croire que tu en avais envie, répondit-elle.

- Je t’aime Kate ! Une signature en bas d’un bout de papier n’y changera rien pour moi ! J’arrêterai même l’humanitaire pour être plus souvent auprès de toi !

- Et tu finirais par m'en vouloir, soupira-t-elle espérant le ménager.

- Kate...

- Et tu le sais très bien, continua-t-elle. On ne se suffit plus, Josh.

Adieu le ménagement, c’était sorti tout seul !

- Qu'est-ce qui t'a amené à cette conclusion? Demanda-t-il les dents serrées. C'est Castle, c'est ça?

Ouille, il était fâché, il sortait toujours l’argument Castle quand il était énervé.

- Castle n'a rien à voir là-dedans, Josh...

- Ben voyons! Tu as fait ce voyage à L.A. seule ou ton toutou t'a suivie?

Très fâché, il sortait les armes de destruction massive : l’attaque frontale contre Castle.

- Ne parle pas de lui comme ça! Gronda Kate.

- Il était là, évidemment...Conclut-il amer.

- Josh, soupira Kate, ne complique pas les choses...

- Moi je complique les choses? MOI ? JE COMPLIQUE LES CHOSES ?

Aïe, la question répétée deux tons au-dessus de la première, ça allait devenir violent si aucun des deux ne se calmait.

- Oui! Tu les compliques! Confirma-t-elle peu désireuse d’être celle qui calmerait le jeu. Tu n'es pas celui qui m'apportera ce que je recherche! Tout comme je ne suis pas celle qu'il te faut. Tu rêves de partir sauver le monde! Moi je rêve de trouver quelqu'un qui serait là pour moi et pour qui je serais là! J’aime me la jouer pantouflarde quand j’en ai envie et quand je suis en congés, je n’en profite pas pour partir en mission humanitaire !

- Non, tu pars à l’autre bout du pays enquêter sur le meurtre de ton mentor, siffla Josh.

- Je n’ai pas un mentor qui se fait assassiner tous les six mois, rétorqua-t-elle hors d’elle.

- Kate... Je suis là pour toi! Se radoucit-il en voyant la situation lui échapper.

- Jusqu'à ce que tu partes à l'autre bout du monde... termina-t-elle sèchement.

- Tu n'as qu'à venir avec moi! Proposa-t-il en ignorant son ton sec. Ça te ferait des vacances! Non, pas des vacances... ce n'est pas très touristique en ce moment... Mais tu pourrais aider! Il n'y a pas que les médecins, qui peuvent aider.

- J'aide déjà ici! Mon travail est important! Je ne peux pas le lâcher comme ça.

- Il y a d'autres bons flics dans ton poste! Tu n'es pas irremplaçable!

Au regard noir qu'elle lui lança, il comprit que son argument était loin d'être recevable.

- Qu'est-ce que tu veux? Demanda-t-il désespéré.

- Je veux qu'on arrête...

La sentence qui venait de tomber laissa place à un silence glacial. Il n’avait pas imaginé en apportant le petit déjeuner ce matin, que cela les amènerait à ça !

- Kate, non! Je peux rester! Tenta-t-il. On peut trouver une solution! On peut...

- Non, Josh, soupira-t-elle. J'ai besoin de réfléchir, pars en mission, faisons une pause...

- Une pause... répéta-t-il dans un murmure amer. Ce n’est pas définitif au moins…

- Mhm… On verra, souffla-t-elle.

 - … Tu sais où me trouver si tu changes d'avis, enfin … je veux dire... soupira-t-il vaincu.

Les épaules basses, il se dirigea vers la porte d'entrée et quitta l'appartement sans se retourner.

Les larmes aux yeux, Beckett soupira, dès que le nom de Castle arrivait dans la conversation, celle-ci tournait au vinaigre. Là, elle avait tourné au désastre.

Elle envoya un message à Lanie, elle avait besoin de parler à quelqu'un.

Hey, comment vas-tu?

Tu rentres bientôt? J'aimerais te parler.

Bises Kate.

 

Elle attendit quelques minutes, aucune réponse n'arriva. Apparemment Lanie avait ses propres soucis à régler.

Elle envoya un autre message.

Ne t'enferme pas dans tes soucis, je suis là, si tu as besoin de parler.

Elle attendit quelques minutes encore, puis attrapa ses clés, enfila sa veste et quitta l’appartement.

Lorsqu'elle arriva au poste, un peu plus tard, elle fut accueillie par un Esposito agité et légèrement angoissé.

- Ah ! Beckett ! Te voilà enfin !

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda-t-elle en posant son sac sur son bureau, si c'est pour une nouvelle affaire, tu aurais dû m'appeler comme d'habitude.

- Non, c'est pas ça...

- C'est le chef? Il va me passer un de ces savons! Soupira-t-elle démoralisée à l'idée d'une nouvelle discussion houleuse dans sa journée.

- Il n'est pas encore arrivé, la rassura son collègue. Non, je... Est-ce que je peux te parler en privé?

- ... oui, bien sûr... répondit-elle en le suivant dans la salle de pause.

En chemin, elle interrogea  Ryan du regard, ce dernier lui répondit d'un haussement d'épaules et d’une moue qui montrait son ignorance des tourments de son ami. Que pouvait bien lui vouloir Esposito que Ryan ne saurait pas?

- Qu'est-ce qu'il se passe? Demanda-t-elle en fermant la porte derrière eux.

- Quoi Lanie? Demanda Kate comprenant aussitôt que la disparition de son amie était liée à sa relation avec son collègue.

- Elle t'a appelée? Tu sais où elle est?

- Non, je ne sais pas où elle est. Elle m'a seulement dit qu'elle avait besoin de s'éloigner un peu. Vous vous êtes disputés?

- Bah non... Enfin pas vraiment, répondit-il gêné. Elle t'a dit quelque chose?

- Non, elle m'a dit que tout allait bien.

- ...

- Tu ne devrais pas t'en faire, elle a eu pas mal de travail ces derniers temps, elle a peut-être simplement ressenti le besoin de voir autre chose que des cadavres pendant quelques temps...

- Mouais, tu as peut être raison.

- Bien sûr que j'ai raison. Profite de ces quelques jours pour te faire des soirées jeux vidéo avec Ryan. Bon sur ce, je vais me mettre à ma paperasse, le chef sera peut-être plus indulgent si je suis à jour dans mes dossiers, plaisanta-t-elle en se dirigeant vers la sortie.

- Tu rigoles, il te mange dans la main le vieux!

- Un peu de respect, c'est du chef que tu parles, reprocha-t-elle la main sur la poignée de la porte.

- Euh Beckett, la rappela-t-il, tu me le dirais, si tu savais où elle était.

- Bien sûr, sourit Kate. Enfin sauf si elle m'avait demandé de garder le secret. Code de copines oblige!

- Evidemment, marmonna Esposito.


Minefuji  (15.06.2017 à 19:37)

Chapitre cinq

 

Au milieu de l'après-midi, Castle avait épuisé toutes les activités ludiques à sa disposition et commençait à tourner en rond. Il y avait bien l'écran de son ordinateur, qui lui rappelait dans un message défilant, qu'il devrait être en train de travailler sur son dernier chapitre, mais l'inspiration n'était pas au rendez-vous. Las d'attendre une nouvelle affaire, il décida d'appeler les gars pour se renseigner sur l'attitude de Beckett. Il espérait bien apprendre qu'elle se languissait de lui en remplissant sa paperasse. Après tout, il avait bien le droit de rêver.

Ryan répondit au bout de la première sonnerie, lui aussi devait s'ennuyer ferme.

- Lieutenant Ryan, annonça-t-il machinalement.

- Salut mon vieux, c'est Castle!

- Hey! Salut Castle, comment ça va?

- Pas mal, et vous? Pas de nouvelle enquête?

- Nan, c'est le calme plat, soupira le détective. La seule animation du jour, ça a été la crise d'autorité du chef contre Beckett. Les murs ont tremblé.

- À ce point-là? Comment Beckett l'a pris?

- Elle a fait profil bas et a encaissé sans rien dire en attendant que l’orage passe. De toute façon, elle a obtenu ce qu'elle voulait, alors elle se fiche des conséquences.

- Et là, qu'est-ce qu'elle fait?

- De la paperasse... Vous pouvez venir lui donner un coup de main si ça vous dit.

- ...Euh...

- Elle a presque terminé, ajouta Ryan avec un petit sourire en coin.

- J'arrive!

 

Moins d'une demi-heure plus tard, Castle arrivait au poste avec un panier de muffins et deux grands cafés : un latte sans sucre avec une double dose de vanille pour elle et un américano avec deux sucres pour lui.

 - Castle! Vous lisez dans mes pensées !! S'écria-t-elle en l'apercevant.

 

Le sourire si merveilleux qu'elle lui adressa, celui qu'il espérait à chaque fois qu'il lui apportait sa dose de caféine, lui gonfla le cœur. Elle l'avait ensorcelé, il n'y avait pas de doute. Il avait beau la savoir avec un autre, il n'arrivait pas à se détacher d'elle. Aucune autre femme ne pouvait plus rivaliser avec elle désormais, il en était conscient. Il n'était encore jamais parvenu à le lui avouer.

Pour la première fois de sa vie, il était devenu un couard. Il préférait cette amitié étrange à l'éventualité de lui faire part de ses sentiments de peur de la perdre définitivement. Et s'il n'avait que ce sourire quotidien en retour de son amour silencieux, il s'en accommodait. Il préférait cela à une vie loin d'elle. Il préférait la garder en tant que muse plutôt que d'être loin d'elle.

Le docteur Mobylette avait beau avoir le titre de petit ami, il n'aurait jamais avec elle ce qu’il avait lui. Elle était sa muse, elle le revendiquait désormais. À sa façon bien sûr, Kate Beckett aimait son anonymat. Elle n'allait pas se vanter dans les journaux d'être l'inspiratrice de l'écrivain le plus en vue de Manhattan! Mais elle lui avait confié un jour, quand il s'était montré jaloux d'Alex Conrad, son jeune Padawan de l'écriture, qui s'était un peu trop intéressé à elle, qu'elle ne serait dorénavant la muse que d'un seul écrivain. Elle reconnaissait enfin être sa muse ! Finies les promesses de lui casser les jambes s’il osait la traiter de muse ! Josh pouvait aller se rhabiller! Sa relation avec elle ne durerait pas éternellement, par contre, elle serait toujours sa muse à lui!

 - Ça va Castle? Demanda Kate. Vous avez l'air ailleurs...

- Hein? Euh... oui... J'étais perdu dans mes pensées...

- Nikki Heat?

- Pardon?

- Vous avez une inspiration subite et vous allez repartir chez vous avant qu'elle ne s'envole? Demanda-t-elle en dissimulant sa déception de le voir repartir aussi vite.

 Était-ce un voile de déception qu'il décelait dans son regard? Il n'osait pas y croire.

 - Oh non, ça peut attendre, répondit-il balayant d'un revers de la main l'idée de la quitter pour remplir son devoir d'écrivain. Une idée a besoin de temps pour mûrir, inutile de se précipiter, elle sera encore meilleure ce soir.

 

Le sourire de soulagement qu'elle ne parvint pas à complètement dissimuler le conforta dans l'idée que justement il ne s'en faisait pas: elle avait envie de l'avoir à ses côtés et il n'allait pas bouder son plaisir de passer du temps avec elle.

 - Alors, dit-il en posant son panier de muffins sur son bureau, quel est le programme?

- Oh, pas grand-chose, j'ai presque terminé ma paperasse!

- Parfait, rétorqua-t-il tout sourire, dans ce cas, on peut prendre une pause-café bien méritée!

- Vous faites souvent des pauses au milieu de vos heures de procrastination? L'interrogea-t-elle amusée.

- Il faut savoir se ménager dans la vie, répondit-il sérieusement.

 

Le téléphone de Beckett sonna et la réaction d'Esposito surprit l'écrivain. En effet, alors qu'elle se levait et s'éloignait pour répondre à son interlocuteur en toute intimité, ce dernier se précipita près de Castle pour le questionner.

 

- C'est qui?

- Comment voulez-vous que je le sache? Demanda Castle étonné.

- Vous avez bien dû voir la photo ou le nom s'afficher sur son écran, non?

- Ben non, parce que je respecte sa vie privée, moi monsieur! S'offusqua Castle.

- Mouais, dites plutôt que vous avez peur de voir la photo de Josh s'afficher, marmonna Esposito.

- ... touché. Et si vous me disiez pourquoi la vie privée de Beckett vous intéresse? Demanda Castle fronçant les sourcils.

- ... pour rien... éluda Esposito... On attend un appel important pour le boulot.

 

Qu'est-ce qu'il lui chantait là? Beckett aurait reçu un appel sur sa ligne fixe, s'il s'agissait d'un appel professionnel. Non, cet appel était privé, il en était certain et Esposito le savait aussi. Pourquoi un appel privé intéressait-il Esposito ? Était-il intéressé par elle? Castle savait qu'il était très proche de Kate, mais jusqu'ici, il pensait que leurs liens étaient seulement fraternels. Allait-il falloir qu'il garde un œil sur lui aussi? Cette idée ne lui plaisait pas du tout! Il avait bien assez à faire avec le docteur Mobylette!

Kate revint vers eux en soupirant, qui que soit son mystérieux correspondant, la conversation n'avait pas été agréable.

 - Alors? Demanda Esposito intrigant Castle d'avantage.

- Rien, souffla Beckett visiblement agacée.

 

Esposito ne sembla pas satisfait de sa réponse et s'éloigna en marmonnant quelque chose comme " de toute façon tu ne me le dirais pas".

 - Quelle mouche l'a piqué? Demanda l'écrivain. rien... Il pense un peu trop que le monde tourne autour de lui...

- Et ça n'est pas le cas? S'enquit Rick bien qu'il fut conscient que de toute façon Beckett ne se confierait pas.

- Non, Affirma Kate un peu sèchement. S'il vous plaît parlons d'autre chose.

 

Quelque chose la tracassait, il en était certain, mais il connaissait sa muse et savait qu'il était inutile d'insister. Beckett était pire qu'une huître en ce qui concernait sa vie privée et ses soucis.

Il décida donc de profiter du temps qu'il pouvait passer à ses côtés pour une fois qu'il n'était pas celui qui l'agaçait.


Minefuji  (16.06.2017 à 18:59)

Chapitre six

 

Une semaine plus tard, Lanie n'était toujours pas revenue de sa retraite spirituelle. Elle avait envoyé à peine quelques SMS à Beckett avant de retourner au silence radio. Deux jours plus tôt, elle avait envoyé un SMS à son amie, qui lui disait : " T'inquiète, je suis toujours de ce monde."  après que Beckett lui en ait envoyé un dans lequel elle se demandait si elle était encore en vie. La veille, Kate avait reçu un message dans lequel Lanie promettait de rentrer bientôt.

Ce jour là, Beckett était arrivée tôt au poste afin de travailler tranquillement. Esposito la harcelait chaque jour pour savoir où la légiste  se cachait, elle avait beau lui répéter qu'elle n'en savait rien, il ne la croyait pas. Comme elle le savait pantouflard quand il n'y avait pas d'enquête en cours, elle s'octroyait ainsi quelques précieux instants de paix.

Enfin, encore fallait-il que d'autres ne prennent pas le relais! Car il y avait Josh aussi dans la catégorie des lourdaux insupportables! Il l'avait appelée le jour de leur dispute, ne voulant pas que leur histoire s'arrête ainsi, sans tout essayer pour la sauver. Selon lui, leur histoire n'était pas finie. Et malgré les contre arguments qu'elle lui avait opposés, il lui avait promis d'en finir avec l'humanitaire à son retour. Il serait là et lui offrirait ce qu'elle désirait: il serait là pour elle. Depuis, il lui envoyait des mails enflammés à chaque fois qu'il trouvait un accès à l'Internet dans sa cambrousse humanitaire, ce qui agaçait de plus en plus la jeune femme.

 Heureusement que Castle était là. Il l'amusait et égayait ses journées. Chaque jour les derniers mots que Royce lui avaient adressés dans sa lettre, tournaient dans sa tête. Et chaque jour la présence de Castle lui démontrait si cela était encore nécessaire, que Josh ne tenait pas la comparaison. Être avec Castle était si évident, si naturel, qu'elle se demandait comment elle avait pu rester aussi longtemps avec Josh depuis qu'elle savait que Castle n'était plus avec Gina.

En réalité, elle le savait. Elle avait eu tellement mal au cœur l'été précédent quand elle l'avait vu partir au bras de Gina, qu'elle craignait de souffrir encore davantage si elle lui ouvrait son cœur. Et pourtant tout dans l'attitude de Castle lui prouvait qu'elle pouvait lui faire confiance. Rien ne l'obligeait à revenir auprès d'elle, il aurait pu tourner la page et pourtant il était revenu vers elle et était resté malgré la présence de Josh. Quel homme accepterait cela à part lui?

Elle n'avait pas encore osé lui parler de sa rupture avec Josh, car même si elle avait accepté de prendre le temps d'y réfléchir, dans son coeur la sentence était claire: son histoire avec Josh était de l'histoire ancienne. Après avoir répété en boucle toute la nuit ce qu'elle lui dirait, elle s'était enfin décidée. Aujourd'hui, elle trouverait le courage d'inviter Castle à un dîner et elle se lancerait!

Elle se sentait encore plus nerveuse qu'une ado avant son bal de promo!  

Depuis la salle de pause où elle se préparait un café, elle aperçut les gars qui arrivaient suivis de Castle. Elle demeura cachée. Elle avait très envie de rejoindre Castle, mais la présence d'Esposito l'ennuyait, elle n'avait pas envie de subir encore son interrogatoire.

 - Beckett n'est pas là? Demanda la voix d'Esposito.

- On a résolu notre affaire hier, répondit celle de Ryan. Elle arrivera sans doute un peu plus tard.

- Ses dossiers sont ouverts sur son bureau, remarqua le latino. Elle doit être en train de se faire un café.

 

Beckett maudit sa dépendance au café, qui la rendait si prévisible. Elle chercha du regard un endroit où se cacher, quand la voix de Castle résonna comme celle d'un sauveur.

 - Tu ne peux pas la laisser un peu tranquille? Puisqu'elle dit ne pas savoir où est Lanie.

- Si Lanie lui a demandé de garder le secret, elle ne dira rien, marmonna Esposito.

- Raison de plus pour la laisser tranquille, rétorqua Castle. Elle aussi est inquiète pour son amie.

- Castle a raison, dit Ryan, on ne te reconnaît plus, vieux! Tu t'es pris la tête avec Lanie ou quoi?

- Pas du tout! Tout allait super bien, jusqu'au jour où elle m'a envoyé un texto pour me dire de ne pas m'inquiéter, mais qu'il fallait qu'elle parte quelques jours.

- Et ben alors? Il n'y a pas à s'inquiéter, dit Castle.

- Facile à dire, marmonna Esposito.

 

Dans sa cachette, Beckett reçut un SMS de Lanie, qui lui disait qu'elle était enfin de retour et lui proposait de la retrouver dans leur bar préféré à l'heure du déjeuner. Enfin ce jeu de cache-cache allait prendre fin!

Elle accepta aussitôt avant de retourner à son bureau un verre d'eau à la main, car elle avait vidé sa tasse dans l'évier dès qu'elle avait vu arriver Castle. Le meilleur café était incontestablement le sien.

 - Bonjour Beckett! Lança Castle tout sourire en lui tendant son café.

- Bonjour Castle, répondit-elle en plantant son regard dans le sien.

 

Ils restèrent ainsi, les yeux dans les yeux, plongés dans leur bulle silencieuse pendant plusieurs minutes.

Castle sentit son cœur se gonfler d'espoir tant son regard semblait exprimer autant d'amour qu'il en ressentait pour elle. Il avait bien remarqué qu'elle appréciait le temps qu'ils passaient ensemble, mais il se raisonnait à chaque fois, de peur de se faire des idées, après tout, elle était avec le docteur Mobylette même si elle ne parlait jamais de lui.

Beckett, quant à elle, mourrait d'envie de dire à Castle ce qu'elle ressentait. Enfin débarrassée de Josh, elle n'avait plus envie d'attendre, elle avait enfin réalisé ce qu'elle désirait et il était justement là devant elle.

- Mhmmmm, ils sont mignons, fit Ryan amusé.

 

Brusquement ramenés à la réalité, Castle et Beckett se tournèrent vers les gars.

 - Dites le, si on vous dérange, dit Esposito.

- Et si vous alliez vous mettre au boulot tous les deux? Suggéra Beckett en les fusillant du regard.

 

Ils obtempérèrent en riant et en lançant un " à vos ordres, chef!" Rick soupira bruyamment, horriblement frustré par la brusque interruption de leur moment-bulle.

 - On pourrait dîner ensemble ce soir, suggéra Beckett ce qui le surprit agréablement.

- Pourquoi pas le déjeuner plutôt? Demanda Castle impatient.

- Je suis prise pour le déjeuner grimaça-t-elle.

- Oh! Dans ce cas, va pour le dîner, répondit-il. Je passe vous prendre chez vous à 19h?

- D'accord! Répondit-elle ravie. Maintenant allons travailler avant que les commères de service ne lancent des paris.

- Et ils seraient susceptibles de les gagner cette fois? Demanda Castle le sourire aux lèvres.

- Mhm... Possible... sourit-elle en lui lançant un clin d'oeil aguicheur.

Wah... Quel sourire! allait-il savoir attendre ce soir?

À midi, Kate retrouva son amie en pleine forme à l'endroit prévu. C'était à se demander pourquoi elle s'était inquiétée.

- Alors, où étais-tu passée? Demanda-t-elle en s'installant sur la banquette en face de son amie.

- Officiellement, chez mes parents! Ma grand-mère ayant eu quelques ennuis de santé, j'ai préféré passer du temps en famille.

- Officiellement? Répéta Kate suspicieuse. Et officieusement?

- Officieusement, j'avais besoin de m'éloigner pour réfléchir à mon avenir.

- Ton avenir? Tu as l'intention de changer de boulot?

- Pas du tout, mais avant de t'expliquer, commandons à boire en l'honneur de la fin d'une époque et du début d'une autre! Garçon! Lança Lanie en se tournant.

- Qu'est-ce qui vous ferait plaisir mesdames?

- Deux cocktails sans alcool et un bol d'olives vertes, merci, commanda Lanie sans demander l'avis de son amie.

- Sans alcool? S'étonna Kate.

- Tu es en service, rétorqua la légiste.

- D'habitude c'est moi, qui dois te rappeler ce genre de détails. Tu es certaine que tu vas bi... OH BON SANG TU ES ENCE...

- Shhhhh! La coupa Lanie. Ne va pas crier mon secret sur tous les toits!

- C'est pour ça que tu as disparu pendant une semaine?

- Bah oui, j'avais besoin de réfléchir. C'est assez flippant. Et surtout pas un mot à Esposito!

- Pourquoi? ce n'est pas lui le...?

- Pour qui me prends-tu? s'offusqua la légiste. C'est juste que je commence tout juste à réaliser, je n'ai pas besoin d'un de ses coups de flip en plus!

- Il a quand même le droit de savoir...

- Bien sûr et je lui en parlerais quand je serai prête. Pour le moment, silence complet à ce sujet, d'accord?

- Tu me connais.

- Même pas à Castle! Parce que si toi tu es une tombe, lui, c'est une vraie pipelette!

- D'accord, mais je ne vois pas pourquoi tu ne le lui dis pas. Il a le droit de savoir!

- J'ai besoin de temps. Il faut d'abord que j'accepte la situation avant de lui en parler.

- Lui parler de quoi? Demanda la voix Esposito derrière elles.


Minefuji  (19.06.2017 à 20:33)

Chapitre sept

 

Kate vit Lanie blêmir instantanément tandis qu'Esposito s'installait à leur table sans leur demander leur avis.

- Je ne le crois pas ! Tu m'as suivie! S'indigna Kate. Tu as eu le culot de me suivre !

- Ben… euh... Bafouilla Esposito dans ses petits souliers. C'est que... Le capitaine m'a demandé de te faire parvenir ce document... C'est pour le procès que... Enfin…

- Ne te fous pas de moi! Gronda Kate. Ça pouvait tout à fait attendre la fin de ma pause-déjeuner!

- Je m'inquiétais pour Lanie! Se défendit le latino.

- Et je t'avais dit qu'elle allait bien! Contra Beckett furieuse.

- ... Ouais... Excuse-moi, tu as raison, j'ai abusé... reconnut-il d’un air désolé.

- ... bougonna Kate en lui jetant un regard noir.

Il y eut un instant de silence glacial durant lequel ils s'observèrent en chien de faïence. Le regard de Lanie allait de l’un à l’autre, redoutant de voir son amie arracher les yeux de son petit ami.

Elle posa une main sur le bras de Kate pour tenter de calmer le jeu. Cette dernière la regarda surprise, puis poussa un gros soupir.

 

- Bon, ben... excusez-moi, mais je dois aller aux... enfin..., bredouilla Kate en se levant et en désignant les toilettes.

 

Lanie lui lança un regard suppliant, elle avait dû être un cocker dans une autre vie pour maîtriser aussi bien le regard de chien battu.

 - Je n'en ai que pour quelques minutes, assura Kate exaspérée avant de s'éloigner.

 

Elle avait besoin de se calmer, car elle était à deux doigts d’étriper son collègue.

 

- Tu vas bien? Demanda Esposito quand Beckett eut quitté la table.

- Oh oui, tout va bien! Excuse-moi d'être partie si vite, mais j’ai eu un problème familial...

- Pas de souci, c’est normal, la famille c'est important, répondit-il compréhensif.

- C'est sûr ça? Kate m'a dit que tu l'avais carrément harcelée pour savoir où j'étais.

- J'aurais pu t'aider, si tu m'avais laissé venir avec toi, souffla-t-il.

- On n'en est pas là et tu le sais très bien, contra Lanie. Je suis une grande fille, j'aime m'occuper de moi toute seule!

- Ouais, répondit-il amer. Alors? Tu veux bien me dire ce qui t'a fait quitter New-York si précipitamment?

- Ma grand-mère, mentit Lanie en soupirant. Elle était souffrante et comme elle devient âgée, on a eu peur. Quand ma mère m’a appelée, j’ai sauté dans le premier avion, je n’ai prévenu personne.

- ... Et elle va mieux?

- Oui, il n'y a plus d'inquiétude à avoir.

- Tant mieux, sourit-il.

Il y eut un instant de silence entre eux, jusqu’au moment où Esposito jeta un œil au contenu du verre de sa petite amie.

- Du jus de fruit? S’étonna-t-il. Qu’est devenu ton sacro-saint petit verre de vin blanc quand tu déjeunes avec ta meilleure amie?

- J’essaye justement d'être solidaire avec ma meilleure amie! Mentit Lanie avec aplomb.

- Solidaire? D’habitude vous trinquez volontiers et Beckett ne se prive pas. Pourquoi elle…?

- Shhhh! L’interrompit Lanie en agitant frénétiquement les mains.

- … NON! Beckett est ence…

- Ferme-la je te dis! L’interrompit de nouveau Lanie. C’est un secret!

- Wah… C’est vrai qu’elle a très bonne mine en ce moment, on dit que les femmes enceintes ont très bonne mine!

- On dit ça surtout pour leur faire oublier les kilos qu’elles vont prendre! Marmonna Lanie en maudissant tous les clichés liés à sa nouvelle situation.

- Et Castle est au courant? Demanda soudain Esposito.

- Pourquoi serait-il au courant? Elle est avec Josh, je te rappelle, rétorqua Lanie.

- Mhm… t’as raison, mais… Le pauvre vieux, il croit dur comme fer qu’il a ses chances avec Beckett, soupira-t-il.

- Qui croit avoir ses chances avec moi? Demanda Beckett qui revenait à leur table au même instant.

- Cas… Aïe Euh!!! S’écria le latino à qui la légiste venait de flanquer un violent coup de pied sous la table.

- Ça va, rigola Beckett en s’asseyant, je sais que vous faites des paris sur Castle et moi. Pas la peine de le frapper pour ça.

- Ah, tu vois ? Dit le latino.

- Frappe-le pour m’avoir suivie, ajouta Beckett en le fusillant du regard.

- Aïe ! Cria Esposito lorsqu’il reçut le coup de poing de Lanie dans son épaule. On ne vous a jamais dit que la violence ne résolvait jamais rien ?

- Si, mais ça soulage, rit Kate.

- Il n’empêche que tu as l’air de drôlement bien prendre cette histoire de paris pour une fois, remarqua Lanie. Vais-je bientôt pouvoir récupérer tout le fric que j’ai perdu à cause de vous?

- Mhm, Joker! Dit Beckett en bottant en touche. Bon ! Comme vous avez l’air de discuter tranquillement, je vais vous laisser, j’ai de la paperasse qui m’attend sur mon bureau. Ciao !

 

Elle se leva sans remarquer que son amie broyait littéralement le bras d’Esposito pour l’obliger à se taire.

- Nan, mais ça ne va pas? Râla-t-il lorsqu’elle le lâcha enfin.

- Je n’avais pas envie que tu gaffes! Kate m’arracherait les yeux si elle savait que je t’en ai parlé!

- Il faudra bien qu’elle le dise au poste à un moment ou à un autre! Marmonna-t-il en se massant le bras.

- Oui, eh bien ce n’est pas à toi de décider quand! Le rabroua la légiste.

- En tout cas, je n’en reviens pas, je n’aurais jamais pensé ça d’elle, dit-il d’un air sévère.

- C’est une grande fille, il est révolu le temps où les femmes arrivaient vierges au mariage, rappela Lanie.

- Je ne parlais pas de ça, rétorqua-t-il.

- Bah quoi alors ?

- Elle laisse Castle espérer alors qu’elle n’a aucune intention de finir avec lui un jour ! C’est cruel, je trouve ! Je ne la croyais pas capable de faire ça.

- Et ça ne te regarde pas, fit remarquer la légiste. Castle est un grand garçon, s’il est toujours là, c’est qu’il y trouve son compte !

- …

- Javier Esposito ! Promets-moi de ne surtout pas te mêler de ça !

- … Okay, promit-il de mauvaise grace.


Minefuji  (23.06.2017 à 20:34)

Chapitre huit

 

À seize heures cinquante-huit, Beckett était installée devant son ordinateur et regardait défiler les minutes qui la séparaient de sa fin de journée de travail. Pour la première fois depuis qu’elle était policière, elle avait hâte de quitter son poste et de rentrer chez elle. Ses affaires étaient prêtes, il ne lui restait plus qu’à espérer qu’aucune affaire de meurtre ne surgirait durant les deux prochaines minutes. Jamais deux minutes ne lui avaient parues aussi longues. Elle était partagée entre l’excitation et l’angoisse. Ce dîner avec Castle, elle en rêvait depuis longtemps, mais jusqu’à présent la peur de perdre ce lien précieux qui l’unissait à son écrivain et de souffrir l’avait empêchée de réaliser ce rêve. Castle faisait partie de son univers désormais, à tel point qu’elle n’imaginait plus sa vie sans lui à ses côtés. Elle avait cru l’avoir perdu l’été précédent et avait passé l’un des pires étés de sa vie, après celui qui avait suivi la mort de sa mère.

Toute la journée, ses peurs avaient refait surface et toute la journée, elle les avait combattues. Castle avait patienté trois ans depuis leur rencontre, il n’était plus le play boy de cette époque. Il était certes toujours un gamin inconscient et sans limites, mais il lui avait prouvé qu’il était quelqu’un de confiance, loyal et fidèle. Elle ne reculerait pas, elle avait décidé de se laisser aller et de lui donner sa chance et rien ne pourrait la faire changer d’avis.

Trente… vingt neuf… vingt-huit… Les secondes s'égrenaient lentement, elle retenait son souffle.

Vingt … Dix-neuf… dix-huit… Elle posa la main sur son sac à main.

Dix… neuf… huit… Personne à l’horizon, le téléphone restait silencieux.

Trois… deux… un… Elle cliqua sur le bouton pour éteindre son ordinateur et fila.

 

- Demandons à Beckett, dit Ryan en quittant la salle d’interrogatoire.

- Ce type est coupable, bouclons-le, je te dis, rala Esposito.

- Je préfère lui demander son avis que de risquer de mettre en prison un innocent.

- Tu n’es pas un juge, contra Esposito. Une garde à vue, ce n’est pas vraiment la prison.

- C’est une privation de liberté! … Bah… où est Beckett?

- Partie, répondit Karpowski. Il y a deux minutes. Je prends la relève. Vous avez un truc à demander?

- On voulait l’avis de Beckett à propos d’un suspect, expliqua Ryan.

- On va l’appeler, dit Esposito en sortant son portable, elle va revenir…

- Alors là, répliqua Karpowski, si vous faites ça, elle vous arrache les yeux.

- Pourquoi tu dis ça? Demanda le latino, c’est une accro du boulot, elle rapplique toujours quand on l’appelle…

- Croyez-moi, cette fois, si vous l’appelez, elle ne viendra pas, elle a un rencard super important, expliqua Karpowski.

- Un rencard? Répéta Ryan suspicieux. Elle te l’a dit?

- Non, mais c’est une femme et je sais reconnaître le regard d’une femme qui a un rendez-vous amoureux!

- Josh doit être de retour, dit Ryan. Pauvre Castle, il va encore devoir attendre…

- Mouais, marmonna Esposito. Il ferait peut-être mieux d’aller voir ailleurs. Si tu veux mon avis, il perd son temps!

- Tu dis ça parce que t’as encore perdu ton pari, rigola Ryan.

De retour chez elle, Beckett ne perdit pas une minute et fila sous la douche. Elle avait bien l’intention de se pomponner pour Castle. Cette idée la faisait rire, elle se comportait comme une adolescente qui vivait son premier amour.

Il lui fallut vingt bonnes minutes pour se décider sur le choix de sa tenue pour l’occasion. Finalement, elle opta pour une robe fluide, légère à fleurs. Elle serait parfaitement à l’aise pour faire sa déclaration à Castle, car c’était bien ce qu’elle avait l’intention de faire! Elle avait pris le temps d’y réfléchir en faisant sa paperasse et rien ne la ferait reculer.

Quand Castle arriva devant sa porte, un magnifique bouquet de fleurs à la main, il se sentait nerveux comme un gamin amoureux pour la première fois de sa vie. Il vérifia d’un geste l’état impeccable de sa coiffure avant de sonner. Moins d’une minute plus tard, Kate ouvrait la porte, lui offrant un spectacle à couper le souffle. La robe que Beckett portait dessinait son buste fin et laissait voir ses sublimes jambes. Un pousse-au-crime, pensa-t-il avec un sourire niais en réalisant qu’elle l’avait revêtue pour lui.

- Entre, dit-elle amusée.

- … D’acc… Euh… Tiens…, bafouilla-t-ils en lui tendant son bouquet. C’est pour vous…euh…toi.

 

Un sourire lumineux irradia son visage, tandis qu’elle portait le bouquet à son visage pour humer le doux parfum des fleurs.

 

- Merci… Je vais les mettre dans l’eau, assieds-toi, dit-elle en désignant le canapé. Je t’offre un verre de vin ?

 

- Oui, ce serait parfait, accepta-t-il en s’avançant dans la pièce comme s’il le faisait pour la première fois.

 

- J’ai fait la réservation pour vingt heures, on a un peu de temps devant nous comme ça, annonça-t-elle en revenant vers lui avec deux verres de vin.

 

- Tu as bien fait.

 

- J’espère que je n’ai pas bouleversé tes projets, commença-t-elle en rougissant, mais… je n’avais pas envie d’attendre.

 

Il resta une seconde  sans voix devant son aveu, mais il se reprit rapidement, le sourire jusqu’aux oreilles.

 

- Gina attendra mon dernier chapitre un peu plus longtemps, voilà tout.

 

- Je ne voudrais pas t’attirer des ennuis…

 

- Pfff,  j’en ai vu d’autres, ne t’en fais pas ! répliqua-t-il dans un haussement d’épaules.

 

Ils discutèrent un moment de choses et d’autres avant de se rendre au restaurant. Tout était si simple, si évident entre eux. Ils étaient sur un petit nuage, leur nuage et tandis qu’ils marchaient main dans la main à une heure du matin dans les rues de New-York, retardant au maximum le moment où ils appelleraient un taxi pour rentrer, ils n’avaient de cesse de repenser chacun de leur côté, au baiser qu’ils avaient échangé sous couverture. Comme si leurs esprits étaient connectés, ils s’arrêtèrent et se tournèrent l’un vers l’autre au même moment.

Les yeux dans les yeux, leurs visages se rapprochèrent, leur souffles se mêlèrent et leurs lèvres se rencontrèrent enfin.


Minefuji  (24.06.2017 à 22:22)

Chapitre neuf

 

Leur baiser sous couverture avait été génial sur tous les points. Il l’avait laissée frustrée d’ailleurs. Elle y avait repensé souvent depuis. Mais celui-ci le dépassait mille fois.

Lorsque leurs langues se mêlèrent, un feu d’artifice d’émotions et de désir explosa en eux. Naturellement, elle pressa son corps contre le sien, glissant sa main dans ses cheveux. Il l’attira encore plus contre lui, si cela était possible. Il aurait voulu pouvoir se fondre en elle tant il la désirait. Son parfum l’enivrait, il aurait pu rester là, dans ses bras, sur ce trottoir pour le reste de sa vie. Rien ne comptait plus que cet instant d’éternité.

Lorsqu’ils mirent fin à ce baiser, à bout de souffle, ils restèrent les yeux dans les yeux, le sourire aux lèvres, jusqu’à ce que Kate se blottisse contre lui, savourant la douce mélodie des battements de son cœur contre son oreille.

Un détail le turlupinait, cela tournait en boucle dans sa tête et l’empêchait d’être pleinement satisfait de la tournure des évènements. Il prit son courage à deux mains et posa finalement la question fatidique, celle qui pouvait ruiner tous ses espoirs en une fraction de seconde.

- Dis-moi… Et Josh ?

- Il est parti sauver le monde.

- Ah… Mais ce n’est pas ce que je demandais… répondit-il avec hésitation.

Elle leva son regard vers lui et put lire ses craintes dans son regard.

- On a rompu la semaine dernière, annonça-t-elle. Pendant notre séjour à Los Angeles, quand  tu m’as dit toutes ces merveilleuses choses… J’aurais pu t’embrasser… J’en mourais d’envie.

- Mais il y avait Josh, comprit-il.

Elle hocha la tête.

- Je ne pouvais pas le tromper. Il ne méritait pas ça et de toute façon, j’en aurais été incapable, même si notre histoire battait de l’aile depuis plusieurs mois. On ne passait que très peu de temps ensemble et ça ne me suffisait plus. J’avais changé et pas lui… Lorsque nous sommes rentrés à New-York, je n’arrêtais pas de penser à toi… Castle, celui que je veux, c’est toi. Ça fait longtemps que c’est toi, je me voilais la face avec Josh…

Il souriait maintenant, l’inquiétude avait laissé la place à un sentiment de joie intense. Le docteur mobylette avait perdu, c’était lui qui avait gagné le cœur de Beckett.

- Quand il est rentré, continua-t-elle, il m’a annoncé qu’il repartait en mission humanitaire, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. On s’est disputé et je lui ai dit que c’était terminé.

- Sage décision ! Et il t’a encore fallu une semaine pour te décider à m’inviter à diner ?

- Ce que je ressens pour toi Castle… ça me fait peur, avoua-t-elle en se blottissant à nouveau contre lui.

Touché par son aveu, il la serra plus fort dans ses bras. Il comprenait parfaitement ses craintes. Il avait appris à la connaître et savait qu’elle avait souvent été meurtrie par le passé. Elle se protégeait pour ne plus avoir à souffrir.

- Emmène-moi, Castle, murmura-t-elle finalement.

- Où ça?

- Où tu veux. Je souhaite seulement être avec toi. Oublions New-York, oublions tout le reste… Juste toi et moi, Castle.

- Tu es sûre? Demanda-t-il surpris. Moi, ça ne pose aucun problème, je passe mon temps à éviter de bosser et à remettre au lendemain, mais toi?

- On sera samedi demain et je n’ai pas d’affaire en cours, répondit-elle tout sourire. Techniquement, rien ne m’oblige à me rendre au poste avant lundi. Et je peux même prendre quelques jours de congé, il m’en reste pas mal.

- J’imagine, étant donné le peu de vacances que tu prends !

- Je n'arrête pas de repenser à ces quelques jours passés avec toi à L.A., ajouta-t-elle. Partons Castle.

- Mhmm! Fit-il d’un air appréciateur. Alors dis-moi, est-ce qu’on passe chez nous prendre quelques affaires ou part-on à l’aventure sur le champ?

- Sur le champ!

- Tes désirs sont des ordres, acquiesça-t-il en levant un bras. Taxi!

 

Ils montèrent en riant dans le véhicule qui venait de s'arrêter devant eux.

- Où puis-je vous emmener? Demanda le chauffeur.

- Vers l’infini et au-delà! Ordonna Castle de façon théâtrale.

 

Beckett éclata de rire devant la mine suspicieuse du chauffeur.

 - Emmenez-nous à l’aéroport, précisa Castle plus sérieusement tandis que Kate se calait contre son épaule.

 

Vingt minutes plus tard, ils examinaient l’éventail des destinations disponibles à environ  trois heures de vol de Manhattan. Ils se mirent rapidement d’accord et embarquèrent bientôt main dans la main, euphoriques. Ils atterrirent à Miami trois heures et quinze minutes plus tard, Rick loua un cabriolet grand luxe et ils prirent la direction de l’archipel des Keys et ses îles sablonneuses entourées d’une eau turquoise.

Kate admirait le paysage qui défilait sous ses yeux émerveillés en fredonnant Witchcraft de Sinatra. Il l’écoutait en souriant tandis qu’il conduisait. Il se laissa même entraîner et ils terminèrent la chanson à deux voix.

Ils arrivèrent à la Casa Marina, où Castle réserva la suite grand luxe, pendant que Kate admirait la vue imprenable face à l’océan qu’offrait la terrasse de l’hôtel. Lorsqu’il vint la rejoindre, il admira quelques instants sa silhouette dans ce paysage enchanteur avant de s’approcher.

 

 -L’avantage avec la Floride, commença Castle en posant sa tête sur l’épaule de Kate, c’est que nous n’aurons qu’à nous acheter un maillot de bain!

- Si on trouve le temps de se baigner, répondit Kate coquine en posant ses mains sur celles de Castle autour de sa taille.

Il ne la reconnaissait pas, elle semblait avoir rangé son sérieux au placard, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Elle tourna la tête vers son visage et l’embrassa tendrement jusqu’à ce que les bruits de leurs estomacs les interrompent.

Ils prirent leur petit déjeuner sur la terrasse, face à la mer, les yeux dans les yeux et le sourire aux lèvres. De temps en temps, leurs mains se rejoignaient et leurs doigts s’emmêlaient.

- Pas trop fatiguée? Demanda-t-il.

- Non, j’ai l’habitude des nuits écourtées, répondit-elle, et puis je n’ai vraiment pas envie de commencer nos vacances par une sieste.

- C’est vrai, reconnut- il, mais tu sais… Il y a sieste et sieste…

- C’est vrai ! approuva-t-elle, j’adore le genre de sieste qui se pratique à deux…

- Tu parles de celles qu’on pratique sans vêtements ?

- Oh ! Je vois que tu connais, rit-elle.

- Ce sont mes préférées !

- Alors qu’est-ce que tu dirais de rejoindre notre chambre ?

 

Il sourit, elle lui prit la main et il l’entraina jusqu’à leur chambre. Le chemin fut long et hasardeux, tant ils éprouvaient le besoin de s’embrasser. Rick appuya sur le bouton d’appel de l’ascenseur avant de se tourner vers elle et d'être happé par son regard brillant d’une flamme qu’il ne lui connaissait pas encore, mais dont il ne saurait désormais plus se passer, il en était conscient. Elle s’approcha de lui et posa ses lèvres contre les siennes et ils se laissèrent entraîner par un long baiser langoureux, si bien qu’ils manquèrent l’ascenseur trois fois de suite.

 Arrivés à leur étage, il ne put s'empêcher de la plaquer contre le mur qui leur faisait face. Lorsqu’ils atteignirent enfin la porte de leur chambre, leurs respirations étaient saccadées et leurs sourires jusqu’aux oreilles. Chaque plante verte, chaque recoin, chaque mur qu’ils avaient croisé en chemin pouvaient témoigner de l’ardeur de leur désir. Sans cesser d’embrasser Kate, Rick tentait d’ouvrir la porte à l’aveugle, ce qui s'avérait être extrêmement plus compliqué que ce que laissait à penser l’industrie du cinéma.

- Saleté! Laissa-t-il échapper au comble de la frustration.

- Pardon? Tiqua Kate en lâchant ses lèvres.

- Je n’arrive pas à ouvrir la porte, marmonna-t-il.

- Laisse-moi voir, dit-elle en lui prenant la clé.

- Ils devraient passer à la carte magnétique, bougonna-t-il frustré avant de se calmer aussitôt devant le spectacle de Kate dans sa si jolie petite robe, penchée en avant pour ouvrir la porte.

Avec son efficacité légendaire et infaillible, elle vint à bout de la maudite serrure, ouvrit la porte et se releva.

 

Déçu de ne pouvoir l’admirer plus longuement dans cette position, il laissa échapper un petit soupir de déception.

- Arrête de fantasmer et viens m’enlever cette robe, dit-elle amusée.

 

Il ne se fit pas attendre, l’entraina à l’intérieur et prit les choses en mains, la plaquant contre le mur et refermant la porte d’un geste du pied. Il lui saisit les poignets et les amena fermement au-dessus de sa tête, avant de l’embrasser fougueusement. Cet accès d’autoritarisme si peu commun avec l’homme doux et amuseur qu’elle connaissait, la surprit quelque peu. Cette fougue la faisait fondre littéralement. Comment avait-elle pu passer à côté de cela pendant si longtemps?


Minefuji  (28.06.2017 à 19:03)

Chapitre dix

 

Un rayon de soleil vint chatouiller le nez de Castle, qui lutta quelques instants pour garder les yeux fermés et rester dans ce merveilleux rêve. Soudain, il réalisa qu’il s’agissait peut-être bien de la réalité. Il ouvrit brusquement les yeux et se redressa aussitôt. La chambre d’hôtel! Il n’était pas dans son loft New-Yorkais! Ce n’était pas un rêve. Un léger soupir se fit entendre à côté de lui. Il tourna la tête et découvrit le dos nu et les boucles aux reflets dorés de Kate. Ce n’était définitivement pas un rêve!

Il profita de la vue de son corps magnifique uniquement recouvert au niveau de ses fesses par un morceau du drap. Il se pinça pour être certain d'être bien réveillé. « Aïe ! »

Son esprit était parfaitement réveillé, il s’agissait bel et bien de la réalité. Une merveilleuse réalité. Il sourit en repensant à leur début de séjour en Floride.

Ils n’avaient pas quitté la chambre la veille et avaient enchaînés les siestes crapuleuses. Ils avaient consommé ce qu’ils avaient trouvé dans le mini bar de la suite et avaient commandé le dîner au room service avant d’enchaîner de nouveau les rounds.

 

Kate remua légèrement puis se tourna sur le dos. Le son qu’elle émit en s’étirant indiquait clairement qu’elle se sentait pleinement satisfaite de la nuit qu’elle venait de passer. Il en retira une satisfaction personnelle et se promit d’entendre ce son encore et encore jusqu’à la fin de ses jours… Enfin si elle était d’accord avec ça, bien entendu !

Son sourire laissa place à une moue inquiète. Peut-être que pour elle il ne s’agissait que d’une passade sympa… Peut-être était-elle dans une sorte de crise suite à sa rupture avec son docteur mobylette… Peut-être…

 

Elle ouvrit les yeux et lui sourit. Il répondit aussitôt à son sourire.

- Salut Beauté, chuchota-t-il enjôleur. Bien dormi?

- Parfaitement, répondit-elle en venant l’embrasser. Et toi?

- Tu avais raison, je n’avais pas idée.

- Donc tu as aimé?

- J’ai adoré!

- Même le moment où…?

- Surtout le moment où… Où est-ce que tu as appris un truc pareil?

- Si je te le disais, je devrais te tuer, plaisanta-t-elle en s’installant sur lui. Et je n’ai aucune envie de faire ça.

- Dieu merci ! Apparemment tu as une autre idée en tête, sourit-il en caressant nonchalamment son épaule.

- Mhm et je constate que tu as la même envie que moi, dit-elle en ondulant légèrement du bassin.

- Toujours prêt!

- Je croyais que tu n’avais jamais été Scout, sourit-elle.

- Nan, mais… Pour certaines choses… J’adopte leur… devi…se… Ahhh!… Qu’est-ce que…?

 

Pour toute réponse, elle remua les sourcils et sourit de façon coquine avant de l’embrasser passionnément.

 

Un peu plus tard, lorsque que Kate se réveilla de nouveau, Rick n’était plus dans leur lit. Elle se leva, enfila sa chemise qui traînait au pied du lit et rejoignit le petit salon. Elle le trouva en train de dresser la table du petit déjeuner.

- Mhm! Ça sent drôlement bon, constata-t-elle. Je n’ai pas dormi tant que ça, dis-moi?

- Le room service est super efficace dans cet hôtel. Tu as sommeillé une demi-heure tout au plus. Viens t’asseoir. Tu sais que tu es super sexy dans ma chemise?

- On aurait peut-être dû prendre quelques affaires quand même, dit-elle en buvant une gorgée de café. On ne va pas pouvoir quitter la chambre !

- Et ça te dérange ?

- Non, mais je me dis que pour faire ça, on aurait pu se contenter de louer une chambre d’hôtel à Manhattan, on aurait économisé le prix des billets d’avion.

- Ne t’en fais pas pour ça ! Et si tu veux, on pourra aller nous promener après le petit déjeuner ! répondit-il en désignant une dizaine de sacs en papier derrière lui. J’ai passé commande auprès du room service, tu n’auras que l’embarras du choix.

- Tu leur as demandé de dévaliser les magasins de vêtements?

- Rien n’est trop beau pour ma muse!

- Et pour toi? Tu as passé commande aussi? Parce qu’il n’est pas question que tu fasses du nudisme!

- Jalouse? Lieutenant Beckett? J’aime ça.

- Tu aimeras moins ça quand j’aurais butté une de tes fans hystériques!

- T’inquiète, j’ai des vêtements, répondit-il en soulevant un sac  qu’il avait près de lui.

- Seulement un sac? S’étonna-t-elle. Pourquoi moi j’en ai cinq?

- J’ai remarqué que tu avais une garde-robe plutôt fournie à New-York, je tiens à ce que tu ne manques de rien.

- Tu es là, je ne manque de rien, sourit-elle.

- C’est adorable! Se réjouit-il. Mangeons, tu essaieras tout ça après.

- Je dois tout essayer?

- Évidemment, comme ça nous renverrons ce qui ne te convient pas!

- Tu veux un défilé de mode en somme, déclara-t-elle suspicieuse.

- On ne peut pas se permettre de découvrir que l’un de ces vêtements ne te convient pas à la fin de notre séjour! Allez, hop! Fais tomber la chemise!

- Je vois, tu veux juste que je me déshabille pour te rincer l’œil…

- Que vas-tu chercher là? S’offusqua-t-il outré. Je veux seulement m’assurer que tu seras bien dans tes vêtements!

- Mhm… si tu le dis.

Elle fila dans la chambre avec l’ensemble de ses tenues, tandis qu’il s’installait confortablement dans le canapé afin de profiter agréablement du spectacle. Quand la porte s'entrebâilla quelques instants plus tard, il appuya sur la touche lecture de son smartphone et la chanson du film Pretty Woman envahit la pièce. Elle éclata de rire, mais accepta de jouer le jeu et telle Julia Roberts lui fit un défilé de mode sexy en diable, qui se termina bien évidemment sans aucun vêtement pour elle, comme pour lui.

 

Leurs jambes mêlées au milieu des draps froissés, ils revenaient peu à peu à la réalité. Dans un demi sommeil, étendue sur le ventre, Kate savourait la caresse des doigts de Rick dans son dos.

 - Kate…

- Mhm?

- Comment ça va se passer?

- De quoi tu parles?

- De notre retour à New York, dit-il anxieux que tout prenne fin subitement.

Elle se releva sur les coudes et l’observa sérieusement. Il prit son courage à deux mains et énonça ses craintes.

- C’est sérieux, hein? Ce n’est pas juste une crise du genre «  J’ai plaqué le docteur Mobylette, il fallait que je me change les idées…

- Non… Pas pour moi, répondit-elle légèrement inquiète.

- Cool, sourit-il, pour moi non plus!

- Tu ne traverses pas une crise de rupture avec le docteur Mobylette? Rit-elle. J’en reviens pas que je l’appelle comme ça!

- Cessons de parler du docteur Mobylette, dit-il en la retournant sur le dos pour venir l’embrasser.

Elle éclata de rire.

- Quoi?

- Je suis en train de me dire que le plafond de cette chambre allait être le seul paysage dont je me rappellerais de la Floride.

 

Il leva la tête pour l’observer un instant avant de déclarer:

- C’est un très joli plafond!

- Le plus beau que j’ai eu l’occasion d’admirer, c’est vrai! Rit-elle.

- Tu veux aller faire un tour? Demanda-t-il.

- Plus tard. Pour l’instant, je veux continuer ce qu’on vient de démarrer de manière divine…

- Tes désirs sont des ordres, répondit-il en l’embrassant.

 

Ils finirent par quitter la chambre une heure plus tard pour aller visiter les environs. Elle avait opté pour une petite robe à pois qu’il lui aurait bien aussitôt enlevée, si elle ne s’était pas enfuie en courant de la chambre devant son regard animal de nouveau débordant de désir.

Main dans la main, ils se promenèrent sur la plage, flânèrent dans le quartier commerçant en dégustant une glace puis dînèrent en tête à tête à la terrasse d’un restaurant de fruits de mer, qui valut une nuit difficile à la jolie détective. En parfait garde-malade, Castle fit de son mieux pour soulager son mal être tandis qu’elle se promettait de ne plus jamais manger de palourdes de sa vie !


Minefuji  (02.07.2017 à 19:35)

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