HypnoFanfics

Gardons-le pour nous !

Série : Castle
Création : 25.09.2019 à 11h34
Auteur : ArthurRrr 
Statut : Terminée

Pour vivre heureux, vivons cachés… Comment être sûr qu’on ne s’oubliera pas et qu’on ne se perdra pas en cours de route ? Car tout n’est jamais aussi simple qu’il n’y paraît…

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Chapitre XI

Assise dans le canapé du bureau de Castle, Martha écoutait sagement son fils. Il lui raconta le projet la mission sous couverture qui les divisait, Kate et lui. Il lui confia sa jalousie, ses frustrations et sa déception. Sa mère avait toujours su être de bon conseil, alors il espérait que ce soit encore le cas aujourd’hui.

  • Fais lui confiance.
  • Je lui fais confiance, c’est en ces hommes que je n’ai pas confiance !
  • Est-ce que depuis que vous êtes en couple, Katherine t’a donné une seule bonne raison de douter d’elle ?
  • Non, bien sûr que non ! Assura-t-il en passant nerveusement une main dans ses cheveux.
  • Trésor… Tu passes tes soirées de promotions au milieu de femmes plus dépravées les unes que les autres, et là, tu boudes parce que…
  • Je ne boude pas !
  • Vraiment ? Parce que fuir à 5h du mat’ pour te réfugier chez toi et finalement manger de la chantilly à même la bombe, ça y ressemble beaucoup !
  • Mhm.
  • Tu signes des autographes sur des poitrines Richard, est-ce que tu imagines le ressenti de…
  • Signais ! Je signais des autographes des poitrines, contra-t-il.
  • Cette femme s’est ouverte à toi malgré ton côté tombeur et playboy. Elle s’est investie dans votre relation et toi, tu…
  • Investie ? Laisse-moi rire, claque le jeune homme.
  • Richard ! Le réprimanda sa mère.
  • D’accord, elle s’est ouverte mais c’était il y a deux mois maintenant et regarde nous ! Regarde nous mère et dis-moi franchement ce que tu vois.
  • On se cache comme des collégiens, continua-t-il sans la laisser intervenir. Ne te méprends pas, enchaîna-t-il en la voyant finalement réagir, je trouvais ça palpitant mais cette situation ne peut durer qu’un temps…
  • Tu… Tu abandonnes ? S’enquit Martha stupéfaite. Après tant d’années ? Tant d’années à espérer pour finalement laisser tomber ?
  • Non, mais je…
  • Tu quoi ? Tu te défiles parce qu’elle a décidé de te tenir tête ? Parce qu’elle a décidé de passer outre ta jalousie compulsive ?
  • Je voudrais simplement pouvoir m’endormir plus de deux soirs d’affilés dans ses bras, sauf que je n’ose pas lancer le sujet de peur de la voir fuir.
  • Sur ce point, elle n’est pas différente de toute autre femme Trésor.
  • Je voudrais pouvoir sortir avec Lanie, ou les Bros sans craindre qu’ils nous surprennent lèvres contre lèvres au détour d’une rue. Je l’aime… et je ne veux pas m’en cacher.

Face à cet aveu, Martha lui sourit tendrement.

  • Ce n’est pas à moi que tu devrais dire tout ça… mais je suppose que tu le sais, n’est-ce pas ?
  • C’est plus compliqué qu’il n’y paraît.
  • Je ne vois pas en quoi, avouer à Katherine que tu l’aimes est compliqué. C’est toi, dit-elle en le pointant du doigt, qui rends tout cela compliqué.
  • À tout moment, elle peut décider de prendre ses jambes à son cou et ça… Je n’y survivrais pas…
  • Peut-être qu’elle ne veut pas fuir Richard. Peut-être qu’elle n’attend qu’un geste de ta part. Peut-être qu’elle veut savoir si tu tiens plus à elle qu’elle n’importe quelle femme qui pourrait passer. Peut-être qu’elle souhaite voir ce que toi, tu veux… ce que toi, tu attends d’elle et de cette relation ?
  • Je… Tu crois que…
  • Ne réfléchis pas trop, sourit-elle. Parlez-vous, Trésor.

Cela paraissait si simple dit comme cela, cependant rien n’avait été simple entre eux quand il s’agissait de se parler. Il souffla. Sa mère avait pourtant quitté son bureau depuis plusieurs minutes et pourtant, il fixait toujours sa porte. Devait-il l’appeler ? Pouvait-il l’appeler ? Évidement ! Mais accepterait-elle de répondre après son manque de courage de ce matin ? Si lui était profondément déçu, Beckett devait certainement être furieuse…

Il préféra laisser passer l’orage et écrire un peu avant de se confronter à la jeune femme. Ses notes manuscrites éparpillées sur son bureau, il ouvrit son ordinateur et tomba sur le sourire de Kate apposé en fond d’écran. La photo avait été prise pendant une balade sur une plage des Hamptons quelques semaines plus tôt. Pieds nus, les cheveux au vent, des lunettes de soleil sur le nez dans un pull marinière et un jean clair, elle regardait les vagues s’écraser à ses pieds.

 

…Flashback…

La main droite de Castle sur ses yeux, la gauche fermement placée sur sa hanche, elle se laissait guider jusqu’à la plage. Le jean retroussé jusqu’à mi-mollet, elle savourait la sensation du sable sous ses pieds nus. L’air frais du bord de mer lui caressait les jours et le souffle chaud de Rick frôlant légèrement son oreille l’électrisait. Comment pouvait-il réveiller son envie de lui aussi facilement ?  

  • Prête ? Murmura-t-il enfin. 

L’écrivain ne s’attendait pas à un « wow ! » ou à un « Ouais, enfin ce n’est qu’une plage » mais il ne s’attendait surement pas à ce qui allait suivre. La sentant se tendre à ses côtés, il caressa tendrement sa hanche.

Kate se posait des questions depuis plusieurs jours au sujet de cette relation. Sa relation avec Castle surpassait et de loin, toutes les précédentes. Il y a peu, une telle relation l’aurait effrayée et elle y aurait déjà mis un terme. Aujourd’hui, c’était différent mais les doutes et les questions n’avaient pas disparu pour autant. Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de murmurer.

  • Je ne peux pas m’empêcher de me demander combien d’autres femmes ont eu le droit à cette vue.

Elle adorait être ici, sur cette plage, avec lui. Elle adorait sentir ses doigts sous son pull caresser sa hanche. Elle adorait le voir aussi intimidé qu’un étudiant en première année. Mais Rick n’était pas un étudiant en première année, c’était un écrivain à succès qui se baladait avec une femme à chaque bras alors quel numéro portait-elle ?

  • Je ne peux pas nier le fait que j’ai amené d’autres femmes ici. Mais… Kate, elles n’étaient pas toi.

Cette réponse était loin de lever l’ensemble de ses doutes. Mais elle put lire dans son regard toute sa sincérité. Elle lui sourit et caressa tendrement la joue de son amant où sa barbe reprenait ses droits lui donnant ce petit air si sexy. Elle l’aimait alors peu importe le nombre de femmes qui avaient frôlé cette plage avant elle à partir du moment où elle était la dernière. Elle était loin d’être prête à l’avouer à haute voix mais dans un futur proche, elle trouvera la force d’abattre les dernières pierres de ce mur intérieur et elle se confiera à lui. Elle en était intimement persuadée.

  • On fait quelques pas ?
  • Avec toi toujours, sourit-elle.

Un bras autour de sa taille, Castle savourait pleinement cette balade au bord de l’eau. Elle s’écarta légèrement, fit quelques ourlets supplémentaires à son pantalon et marcha dans les petites vagues. Elle ouvrit son bras espérant retrouver le corps chaud de son amant mais Castle secoua la tête comme un gamin.

  • Hors de question, elle est glacée !
  • Elle est un peu fraiche, reconnut-elle en remuant les orteils. Allez Rick !
  • Je vais attraper la crève et je n’ai aucune envie de passer la journée de demain au lit.
  • Dans ce cas, tu aurais dû prévoir des moufles et un bonnet, lança-t-elle sarcastique. Allez babe !
  •  
  • Castle, tu ne seras même pas mouillé.
  • C’est toujours ce que l’on dit et au final, on se retrouve avec les fesses mouillées parce qu’on n’a pas vu la grosse vague arriver.

Kate ouvrit la bouche puis la referma sans dire un mot. Finalement, elle ne put retenir un éclat de rire tant il semblait sérieux. Sa démonstration sentait tellement le vécu qu’elle n’eut aucun mal pour imaginer le petit Richard Rodgers rentrant chez lui en boudant parce qu’il avait été surpris par une vague.

  • Castle, t’as plus six ans !
  • Peut-être mais les fesses mouillées, six ans ou pas, ce n’est pas agréable !
  • Donc si je comprends bien, on se balade tous les deux sur une plage déserte et tu refuses l’un de mes câlins car tu risques d’avoir les fesses mouillées ? Demanda-t-elle en haussant un sourcil.
  • Exactement ! Euh, enfin… Bafouilla-t-il sous son regard noir.
  • Tant pis, lança-t-elle en feignant l’indifférence. Qui dit fesses mouillées, dit douche brûlante ensuite… mais comme tu ne sembles pas intéressé…
  • T’es une allumeuse ! S’exclama-t-il en replaçant tendrement sa main autour de ses hanches.
  • Je ne sais pas si je dois être ravie que tu ais dompté ta peur pour me rejoindre, ou bien offensée à l’idée que ta source de motivation soit la promesse d’une douche intense, répliqua-t-elle en esquivant son étreinte.
  • Disons juste que tu as toujours su trouver les arguments pour… Pomme, pomme, pomme ! S’écria-t-il tandis qu’elle pinçait son nez entre son pouce et son index.

 Elle relâcha sa prise mais ne s’éloigna pas pour autant, tandis que Castle frottait vigoureusement son nez en gémissant. Les cheveux en bataille dans un gros pull, elle le trouvait terriblement sexy. Elle posa délicatement sa main droite sur son torse, caressa son pectoral puis son épaule. D’un pas, elle combla l’espace entre eux, et ondula lentement des hanches. Son regard ancrait au sien, elle adorait l’intensité qu’ils prenaient dans ces moments-là, comme si son corps lui criait « encore ». Elle remonta ses doigts jusqu’à sa nuque en accentuant son mouvement de hanches. Elle finit par se hisser sur la pointe des pieds et l’embrassa. Elle le voulait doux mais lorsque Castle happa sa lèvre inférieure, elle ne put résister et le baiser devint rapidement nettement plus sensuel.  

  • On rentre ? Demanda l’écrivain, rompant l’instant tout en caressant ses hanches.

…Flashback…

        

Castle passa nerveusement une main dans ses cheveux en pensant que ce jour-là tout semblait plus simple qu’aujourd’hui. Pourquoi leur complicité du boulot disparaissait lorsqu’ils redevenaient simplement Rick et Kate ? Parfois il ne lui suffisait que d’un regard pour la comprendre et pourtant, leur relation n’était une succession d’occasions ratées ou de non-dits. Aujourd’hui, ces non-dits étaient en train de ronger son couple…

Il fut sorti de ses pensées par trois coups frappés à la porte. Ce n’était pas la soirée pour une visite imprévue, il aurait préféré rester seul face à son ordinateur accompagné de quelques verres de whisky pour travailler sur une scène conflictuelle entre Nikki et Rook. Il était tellement inspiré dans ce domaine que les lignes ne devraient tarder à noircir les pages.

Les coups redoublèrent, il s’apprêta à râler mais se ravisa en songeant que Kate pourrait être derrière cette porte. Un sourire étira ses lèvres, se pourrait-il qu’elle ait affronté les bouchons newyorkais du début de journée pour s’expliquer ? Il l’espérait et pourtant, il n’y croyait pas.

Il disciplina ses cheveux et ouvrit la porte d’entrée en retenant son souffle.

  • Gina… Souffla-t-il déçu.
  • Bonjour à toi aussi.
  • Mrm.
  • Tu respires la joie de vivre ! Lança-t-elle en entrant dans l’appartement.
  • Gina, qu’est-ce que tu fais là ? Demanda l’écrivain sans détour.
  • Je passais dans le quartier, et je me suis dit qu’on aurait pu prendre un café.
  • Gina, pourquoi étais-tu là ? Dit-il un brin de lassitude dans la voix.
  • J’espère au moins que cet état morose ne t’empêche pas d’écrire.
  • Wow ! De ma sangsue d’ex-femme à mon éditrice vampiresque, la limite est si fine.
  • Si fine que ton éditrice t’annonce que Black Pawn vient d’avancer ta soirée promotionnelle de LA.
  • Super ! Râla-t-il.

Encore une nouvelle qui allait ravir Kate, et comme leur relation est au beau fixe, ce ne sera pas compliqué. Entre la soirée caritative de Vendredi soir, son départ boudeur et l’avancement de la tournée, elle allait être d’une humeur massacrante.

  • Donc, départ dimanche matin, 8h02 à JFK.
  • Pourquoi avancer la tournée alors que nous avions convenu d’une date samedi soir dernier ?
  • Ton livre sort demain en librairie et les préventes s’envolent déjà. Tes fans t’attendent dans les jours qui viennent et non dans trois semaines, sourit-elle.
  • Pourquoi Los Angeles ?
  • Pourquoi pas ?
  • Gina !
  • Connelly et Patterson donnent une conférence sur les intrigues policières, donc les fans du genre seront déjà à LA.
  • Wow, j’ai hâte ! Lança-t-il sarcastiquement.
  • Ravie de l’entendre. Dimanche, 8h02. Ne sois pas en retard !
  • Pas de café finalement ? Demanda Castle en la voyant refermer les pans de sa veste.
  • Chéri, je déteste le café, répondit-elle en sortant de l’appartement.

~~~~~~~~~

Dans l’ascenseur d’un luxueux d’un immeuble de l’Upper East Side, Beckett réajusta quelques mèches de cheveux puis son échappe simplement posée sur ses épaules.

Arrivée au 22ème étage, elle balaya le couloir du regard à la recherche de l’indique de Crawford. Seulement, exceptés les deux gorilles postaient devant l’une des portes, elle était seule. L’espace d’un instant, elle douta du plan du Lieutenant des mœurs cependant, une jeune femme s’arrêta à sa hauteur.

  • Anna, t’es magnifique ! Alejandro va t’adorer, crois-moi ! Assura une grande blonde, tatouée au poignet dans une robe bleue beaucoup trop courte.
  • Tant mieux, je suis là pour ça, non ? Sourit-elle.
  • Gaby ! S’exclama Carolina en étreignant l’un des gorilles de l’entrée.
  • Tu me présentes ton invitée ? S’enquit-il en scrutant Beckett de la tête aux pieds.
  • Anna, une vieille amie.
  • Salut, sourit-elle en replaçant sensuellement une mèche de cheveux derrière son oreille.

Le type ne la quitta pas du regard. Il se mordilla la lèvre inférieure d’une manière si lubrique que Beckett se sentit mal à l’aise. Il semblait avoir mordu mais Kate devait mettre toutes les chances de son côté.

  • Alors c’est lui le Gaby dont tu m’as tellement parlé ?
  • En bien, j’espère, rit-il.
  • Toujours, je ne lui parle que des plus mignons, sourit Carolina en lui lançant un clin d’œil provocateur.
  • Fouilles leurs sacs, ordonna-t-il au second gorille.

La lèvre inférieure toujours coincée entre ses dents, son regard lubrique passa de l’une à l’autre, ou plutôt d’une poitrine à l’autre.

  • Dis, est-ce qu’il y a un moyen de voir Alejandro ? Demanda Carolina en caressant sensuellement le pectoral du gorille.
  • Dans cette robe, tu ne devrais pas attendre trop longtemps, sourit-il en ouvrant la porte du loft newyorkais.
  • J’t’adore, glissa Carolina à son oreille.

Beckett afficha l’un de ses sourires les plus charmeurs, l’un de ceux face auxquels Castle serait tombé en pâmoison. A cette pensée, un soupir lui échappa. Après tout, il avait quitté son appartement le matin même sans un mot. C’était sans doute puéril mais s’il avait décidé de bouder, ce n’était pas à elle de faire un pas vers lui… Néanmoins, elle était forcée d’admettre que cette journée sans son homme avait été une torture. A son mal être sentimental, s’ajoutaient les lamentations des Bros, suite à la désertion de leur copine. Cette journée avait été un véritable enfer…

Elle suivit Carolina dans le salon démesurément grand d’un loft newyorkais. Perchée sur des talons d’une bonne dizaine de centimètres, elle slaloma entre les canapés dans une robe noire cintrée et indécemment courte. Assise sur l’une des chaises hautes du bar, les cheveux relevés dans un chignon négligé ne cachaient aux regards appréciateurs de la foule masculine ni son décolleté plongeant ni son dos dénudé. 

Que le spectacle commence...

 

 


ArthurRrr  (05.12.2019 à 17:09)

Chapitre XII

 

La vie est faite d’une multitude de premières fois comme son premier plongeon dans le grand bain, sa première bière, son premier cours à l’université, son premier trajet seul en voiture mais pour Kate, ce soir était également une première. Les missions sous couverture n’étaient pas monnaie courante et par conséquent, elles avaient toutes ce petit gout d’inédit.

Ce soir, elle était installée sur l’un des tabourets hauts d’un bar dans un loft new-yorkais qui dépassait tout ce qu’elle avait imaginé au cours de cette journée, même l’appartement de Castle ne faisait pas le poids. Le mur vitré donnant sur l’East River la fascinait, il offrait une vue imprenable sur la ville et toutes ses agitations nocturnes. Depuis son arrivée, elle observait un à un les hommes de la pièce, et le seul point commun était leurs comptes en banque. Jeune ou plus âgé, bedonnant ou athlétique, démocrate ou républicain, marié ou célibataire, finalement tout New York était là. Qu’ils soient affalés dans un canapé, debout près du mur vitré ou accoudés au bar, chacun minaudait auprès d’une jeune femme dans une tenue beaucoup trop courte pour être décente.

 

  • Wow, toi, t’es nouvelle ici ! S’exclama le barman, son shaker à la main.
  • Ça se voit tant que ça ? Rétorqua Kate.
  • Disons que les habituées sont… rarement seules au bar.
  • Elles sont toutes accompagnées d'un verre, sourit la jeune femme pour couper court à la conversation.
  • Qu’est-ce qui ravirait Madame ?
  • Un verre de vin blanc.

 

Loin d’être à son aise au milieu de ce spectacle, elle faisait légèrement rouler le pied du verre entre ses doigts, refusant de temps à autre les avances de la foule. Elle était là pour Prodov et elle espérait qu’il fasse son apparition rapidement, plus vite elle aura quitté cet endroit et mieux ce sera. Quelques canapés plus loin, elle vit Carolina abandonner son amant d’un soir pour la rejoindre au bar.

 

  • Tu devrais te détendre. Ici, tu mènes le jeu. Dehors, ils ont tout ce qu’ils désirent, absolument tout mais ici, c’est toi qui décides. Ils cherchent tous ce frisson qu’ils n’ont plus.
  • Ils sont tous là pour l’interdit, et tu es l’interdit, surenchérit le barman.
  • Regarde Carl, dit-elle en jetant un long regard à son client du soir. Directeur d’une banque, marié, trois enfants, 57 ans et pourtant il est là. Il m’attend sagement dans un canapé sans broncher même si c’est contre sa nature, parce qu’il sait pertinemment qu’il n’a pas les clefs en main. Résiste-leur et tu verras, ils seront encore meilleurs amants, rit-elle.

 

Depuis quelques secondes, Beckett n’écoutait plus vraiment la jeune femme. Au fond de la salle, un homme ne la quittait pas des yeux. Plutôt grand, dans un costume noir satiné, il revêtait un sourire charmeur plein d’assurance. Il s’approcha finalement d’elle, nul doute, Prodov venait de faire son apparition.

 

  • Anna, je suppose ? Alejandro Prodov, enchanté, lança le jeune homme en lui serrant la main.
  • Tout le plaisir est pour moi, sourit Kate.

 

Un silence s’installa, chacun se toisait du regard cherchant à évaluer l’autre.

 

  • Et si tu nous laissais, Carolina. Carl est monté, affirma Prodov d’un mouvement de tête vers l’escalier.

 

~~~~~~~~~~

 

A quelques mètres de l’appartement, au coin d’une rue, Esposito et Ryan patientaient dans une voiture en écoutant les péripéties de Beckett dans le loft. L’Irlandais était vraiment touché par cette histoire. Il savait que Jenny n’en croirait pas un mot et qu’Adams ne ferait pas vaciller son couple mais être visé directement, et avoir indirectement envoyé Kate dans cette situation, le chamboulait. En fin de compte, il se sentait responsable du froid entre Castle et Beckett. Dans l’après-midi, il avait donc pris la décision d’essayer de convaincre l’écrivain de se joindre à eux sans rien dire à sa supérieure. La discussion fut longue mais il accepta.

 

  • Vous ne trouvez pas qu’on s’éloigne du meurtre ? Demanda finalement Ryan.
  • Comment ça ? Fit Esposito.
  • Initialement, il s’agit du meurtre d’une femme dans un ascenseur par arme à feu… Et là, on planque en bas d’un immeuble de luxe, Kate joue une escorte… J’ai l’impression que plus on avance, plus on oublie Victoria Thompson.
  • C’est notre seule piste exploitable, exposa le latino.
  • La seule, vraiment Javier ? Se moqua Ryan.
  • Les bandes de surveillance du Bentley ne nous ont donné qu’un mec dans un manteau noir, soit plus de la moitié des hommes de cette ville. On a trouvé qu’elle avait passé la nuit avec un homme qu’elle avait rencontré par le biais de cette agence. On creuse cette piste, c’est sans doute ce qui nous permettra de nous rapprocher d’Adams. Si Prodov nous livre Adams, on pourra le faire craquer.
  • Le faire craquer sur quoi ? On n’a rien, absolument rien !
  • Adams donne l’impression d’être bien sous tous rapports, vous pensez vraiment qu’il garde un 9mm caché sous son oreiller ? Non. Mais, qui peut lui en fournir un ? Demanda Castle.
  • Prodov, répondit d’une seule et même voix les deux lieutenants.
  • Donc ce soir, coincer Prodov est notre meilleure piste pour rendre justice à cette jeune femme et Kate le sait.

 

Ryan se contenta d’opiner du chef, Castle et Esposito avaient sans doute raison. En fin de compte, cette piste n’était peut-être pas la seule mais elle était solide. Prodov pouvait vraiment les conduire à Adams. A présent, il devait attendre que le piège Beckett se referme sur le proxénète.

 

~~~~~~~~~~

 

Une fois Carolina au pied des marches, il se rapprocha de Beckett et plaça sa main dans le bas de son dos. Loin d’être anodin, ce geste marquait une forme d’appartenance qui déplaisait fortement à la jeune femme. Elle serra les dents, finalement si elle se retrouvait dans cette situation, c’était grandement sa faute.

 

  • Un ami m’a suggéré que l’on fasse affaire ensemble dans un futur proche, déclara Prodov sans s’écarter d’elle.
  • Un ami de bons conseils alors, sourit Beckett, heureuse qu’il morde à l’hameçon.
  • Soyons francs, je veux tout savoir de ton ami flic, alors que veux-tu en échange ? Demanda-t-il en reprenant ses distances au grand soulagement de la jeune femme.
  • Hé bien… Nous sommes tous là pour la même chose, répondit Kate en regardant autour d’elle.
  • Rentabiliser ton déplacement, fit-il en souriant. Observe. Chacune de mes filles s’offre plus de 10 000$ par nuit, les plus riches New-Yorkais montent jusqu’ici. Je te propose la grande vie, une clientèle grand luxe et ce que tu gagnais en un an en l’espace d’une semaine.
  • Une offre plus qu’appréciable.
  • Ça l’est Chérie ! Rit-il. Mais j’dois pouvoir te faire confiance et m’assurer que tu maitrises ton domaine. Cette clef, dit-il en ouvrant le pan gauche de sa veste, ouvre la suite Palladium, la porte rouge à l’étage. Choisis n’importe lequel de ces gars mais je veux 5 000 billets verts avant 4h du mat’.
  • 5 000 dollars cash. Marché conclu.

 

Dans un dernier clin d’œil provocateur, Prodov s’éloigna.

 

  • Les gars, je n’avais clairement pas prévu de passer une audition pour le premier rôle ! Souffla discrètement Kate avant de descendre son verre de vin d’un trait.

 

Dans la voiture, il ne fallut pas beaucoup de temps à Castle pour imaginer la suite et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle ne lui plut guère. Faire monter le premier venu ?! Hors de question.

Ce matin, il était en colère contre Kate et ce soir, elle était plutôt dirigée vers son impuissance à lui faire entendre raison. Peu importe ce qu’il aurait dit ou fait, elle serait quand même montée dans ce loft. Son envie d’aller au-devant des ennuis, indépendamment du prix à payer, prenait toujours le dessus. Au fond, cette détermination et cette volonté de rendre justice aux victimes avec la même force l’attiraient incontestablement chez elle. Ça faisait partie d’elle et il l’aimait. Rick savait qu’il ne pourrait pas la changer et loin de lui cette idée, mais parfois il souhaitait qu’elle prenne un peu plus de recul. Après tout, elle n’était plus seule aujourd’hui, ils étaient désormais une équipe.

 

  • Et puis quoi encore ?! Pour les 5 000 dollars, appelez ma mère ! S’exclama Castle.

 

Le claquement de la portière laissa place au silence dans la voiture.

 

  • C’est… une mauvaise idée, fit Esposito.
  • Très mauvaise idée.

 

~~~~~~~~~~

           

Beckett ferma les yeux et passa une main dans ses cheveux. Dans quelle situation rocambolesque s’était-elle encore fourrée ? Elle descendit de son tabouret, lissa sa robe et commença à slalomer entre les canapés à la recherche de celui qui allait la sortir de cette impasse.

 

  • Show must go on, murmura-t-elle avant d’afficher un sourire.

 

Elle avança, et sur les conseils de Carolina, elle joua la femme sûre d’elle et distante. Après quelques pas, elle allait devoir se décider. Il y avait bien cet homme, assis sur l’un des poufs, plutôt grand et bel homme, une trentaine d’années et le regard dans le vide. Il semblait aussi perdu qu’elle. Un autre faisait tinter ses glaçons dans son verre de whisky, il arborait une cinquantaine bien tassée, légèrement dégarni. Il était loin de ressembler à Clark Gable, mais là n’était pas la question. Il esquissa un geste de la main et de toute évidence fit son plus beau sourire. Ce sera donc lui.

 

Après un léger soupire, Beckett s’avança vers son amant d’une nuit. Il ne lui restait plus que quelques pas à faire lorsqu’un homme s’interposa.

 

  • Que diriez-vous d’un verre ? Lança Castle dans l’un de ses sourires qui la faisait fondre.
  • Vous êtes sûr de pouvoir vous le permettre ? Demanda Kate, soulagée et heureuse de le voir ici avec elle.
  • Oh, ne vous en faites pas, murmura-t-il sans la lâcher du regard. J’ai des billets verts à ne plus savoir quoi en faire, une histoire de romans policiers.
  • Prouvez-le-moi, le défia-t-elle.

 

Bien sûr, elle était ravie qu’il soit là. Elle était heureuse de savoir que malgré leurs différends sur cette affaire, il ne l’avait pas laissée tomber. Mais d’un autre côté, pourquoi était-il là ? Pourquoi avait-il pris ce risque ? Pourquoi fallait-il toujours qu’il se prenne pour un flic ? Toutefois, plongé dans son regard bleuté, elle caressa sa joue. Elle ne pouvait pas lui reprocher d’être venu, pas aujourd’hui, pas après tout ce que cette enquête avait éveillé en eux.

 

  • Merci, souffla-t-elle.
  • On le prend ce verre ?

 

La jeune femme s’assit sur l’un des canapés libres et regarda sa montre. L’heure défilait à grand pas, et elle ignorait encore comment Castle allait réunir la somme demandée par Prodov en plein milieu de la nuit. Dire qu’elle n’était pas inquiète serait mentir mais si Rick était monté jusqu’ici, il devait avoir une idée pour les sortir de là. Il lui arrivait souvent d’être irresponsable mais il changeait ces derniers temps. Parfois, le Castle intrépide du début lui manquait, toutefois elle ne lui avouerait jamais.

 

  • D’un point de vue extérieur, on pourrait croire que mon charme légendaire te laisse indifférente, sourit Castle en s’asseyant à côté d’elle.
  • Vraiment Castle ?! Demanda-t-elle en haussant un sourcil.
  • Je constate, c’est tout.

 

Kate approcha le dos de sa main du visage de son amant, elle caressa sa joue où sa barbe reprenait ses droits sans quitter son regard. Un frisson parcouru l’écrivain. Elle était forte, très forte, trop forte pour lui. Elle se décala et vint s’assoir sur ses genoux, ses lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres des siennes. Il prit une grande inspiration se rappelant que Ryan et Esposito entendaient l’ensemble de la conversation. Les doigts de la jeune femme se perdirent dans les cheveux courts de sa nuque.

 

  • J’ai l’impression que je m’améliore… Souffla-t-elle.
  • C’est… indéniable.

 

Beckett leva les yeux sur la salle, et croisa le regard de Prodov. Elle lui sourit et embrassa sensuellement la joue de Castle.

 

  • Kate ?
  • Mhm 
  • Tu te serais débrouillée comment si je n’étais pas monté ?
  • Tu vois le type assis à droite avec la belle brune ?
  • Le dégarni ? Demanda Castle dans une grimace.
  • On serait montés dans la chambre… dit-elle alors que l’écrivain se crispait à cette idée. Une fois la porte fermée, je sortais ma plaque et l’arrêtais pour sollicitation. Je ne crois pas que j’aurai eu besoin de lui casser une côte pour qu’il se tienne tranquille, sourit-elle.
  • C’est vrai qu’il a l’air sage. Attends, attends ! Tu as ta plaque, et ton arme ? Sous cette robe ? Demanda-t-il en la cherchant du regard.
  • Je ne me sépare jamais de mon arme, Monsieur Castle, murmura Beckett à son oreille.
  • Wow… C’est super sexy ! S’extasia-t-il.
  • On s’éclipse ? Fit-elle en descendant de ses genoux.

 

Castle hocha la tête, et prit la main tendue de la jeune femme. Il la guida jusqu’à la fameuse porte rouge indiquée par Prodov. Lorsqu’elle s’ouvrit, ils tombèrent sur une chambre d’une taille démesurée, à l’image du reste de l’appartement finalement. Elle offrait un espace cosy, ils auraient pu en oublier qu’ils se trouvaient dans une maison close. En face de la porte se trouvait un lit king-size recouvert de draps en satin rouges et sur la droite, une baignoire sabot donnait un charme fou à cette suite. Kate retira un à un ses talons et savoura la sensation du parquet massif sous ses pieds.

Dos à elle, Castle n’en ratait pas une miette. Il ne saurait pas l’expliquer mais il la trouvait terriblement belle lorsqu’elle les quittait. La différence de taille l’obligeait à se dresser sur la pointe des pieds à chaque étreinte, c’était si mignon. Depuis plusieurs minutes, il détaillait chaque courbe de son corps, complétement absorbé par chacune d’elles, bien que celle de ses fesses retienne davantage son attention, il devait bien l’avouer.

 

  • Castle ? Fit Beckett l’interrompant dans son examen.
  •  
  • Est-ce que tu pourrais m’aider ? Demanda-t-elle en désignant sa fermeture éclair au dos de sa robe.
  • Tu… tu veux que… Commença-t-il.
  • Oui, voilà, donc agis ! Dit-elle de peur qu’il n’en dévoile trop.

 

~~~~~~~~~~

 

Devant la porte du loft de l’écrivain, Ryan regarda sa montre, 2h. Il blêmit à l’idée de devoir frapper et demander à Martha les 5 000 dollars dont ils avaient terriblement besoin pour leur enquête. Il se tourna vers Esposito qui n’en menait pas large non plus.

 

  • Shifumi ? S’enquit le latino.
  • On n’est plus des gamins, on est lieutenants de police.
  • Tu veux frapper ?
  • Victoire en trois manches, affirma Ryan en se préparant.
  • Shi-fu-mi ! Firent-ils d’une seule voix.
  • Un point pour moi, lança fièrement Esposito.
  • Shi-fu-mi !
  • Je vois que la police est débordée, ria une voix derrière eux.
  • Alexis ? Tu tombes bien ! Fit l’irlandais. On venait voir ta grand-mère.
  • Du coup, vous jouez devant la porte à 2h du matin ?
  • C’est compliqué et urgent, répondit Esposito.
  • Elle doit être couchée. Entrez, je vais la chercher, fit la jeune femme en ouvrant la porte.

 

Au fur et à mesure des années, et malgré son inquiétude quelques fois, Alexis avait pris l’habitude de ne plus trop poser de questions quand il s’agissait de son père et de la police de New York. Elle se contenta d’aller réveiller Martha. Quelques minutes plus tard, la matriarche descendit les escaliers accompagnée de sa petite fille. Certes, elle ne voulait plus poser de questions mais sa curiosité n’avait pas disparu pour autant.

 

  • On ne vous aurait pas réveillée si ce n’était pas urgent, commença Ryan.
  • Trésor, je rentre à peine d’une représentation. Je me coucherai avec les poules quand je serai vieille, rit-elle.
  • Pour notre enquête en cours, Beckett a infiltré…
  • Un réseau de prostitution, le coupa Martha.
  • Ce devait être simple, sauf que le type lui demande des garanties. Il veut 5 000 dollars avant 4h du matin, continua Esposito.
  • Castle est parti jouer le client d’un soir, et il nous a conseillé de venir vous voir pour les billets. Bien sûr, on vous les rendra ! Exposa l’Irlandais.

 

Martha esquissa un large sourire. Elle avait passé toute la matinée à écouter et rassurer son fils face à ses doutes. Elle était heureuse qu’il ait réussi à les mettre de côté pour aller soutenir la jeune femme dans cette affaire.

 

  • Je dois passer quelques appels, fit Martha sous les regards ébahis de l’assistance.
  • Vous… Vous pouvez trouver cette somme à cette heure ? Demanda étonné Javier.
  • Je vais tout faire pour en tout cas, mais je n’ai pas trop de doute, j’ai quelques contacts, sourit-elle de manière énigmatique.
  • Elle est parfois plus flippante que papa, ria Alexis.
  • Je suis plus sage en tout cas, surenchérit Martha en s’éloignant au téléphone.
  • Comment allez-vous faire passer l’argent dans l’appartement ? S’enquit la jeune femme dubitative.
  • Eh bien, on n’y a pas trop réfléchi. Beckett peut communiquer avec nous mais l’inverse n’est pas possible. Il va donc falloir leur apporter, on y réfléchit encore.
  • Un ravitaillement en alcool ?
  • Hm, ça pourrait marcher. Beckett était au bar tout à l’heure, acquiesça Ryan.
  • Avec des caisses de champagne et un bon discours, ce ne devrait pas être très dur de rentrer, dit-elle.
  • Je ne peux pas monter, Prodov me reconnaitrait à coup sûr et Javier, tu étais avec moi quand on a secoué Adams donc…
  • Moi, je pourrai y aller, lança Alexis.
  • Ton père nous tuerait, fit Esposito en imaginant la scène alors que Martha annonçait l’arrivée des billets.

 


ArthurRrr  (25.09.2023 à 18:13)

Chapitre XIII

 

Désormais pieds nus, Kate troqua sa robe de soirée contre l’un des peignoirs de la suite. Elle lâcha ses cheveux avant de tendre le deuxième peignoir à Castle. Finalement, être coincés dans cette chambre, jusqu’à ce que les billets arrivent, n’était peut-être pas une si mauvaise nouvelle. Sans avoir la possibilité de fuir, ils pouvaient enfin discuter.

Alors que l’écrivain s’allongeait sur les draps en satin, elle fit discrètement le tour de la pièce à la recherche d’une caméra dissimulée. Elle ne fut pas étonnée de n’en trouver aucune. Même si Prodov aurait pu faire chanter des hommes influents avec des images compromettantes, il ne voulait pas mettre à mal son business fructueux. Les rumeurs se répandent excessivement vite et la clientèle aurait déserté son établissement.

Elle déposa donc son oreillette sur la table de nuit et s’étendit aux côtés de son amant.

 

  • Rick ?
  • Mhm, marmonna-t-il en se tournant vers elle.
  • Où est l’argent ?
  • Tout est sous contrôle, on gère, dit-il dans un sourire crispé.
  • On ? Demanda-t-elle en levant un sourcil.
  • Ryan et Esposito sont sur le coup.
  • On est donc coincé dans cette chambre jusqu’à ce qu’ils nous délivrent.
  • Le matelas est confortable, on a connu bien pire, sourit-il.
  • L’enquête avec le tigre ?
  • Le matelas était vraiment horrible, au point que j’ai dû prendre rendez-vous chez un ostéopathe après.
  • Le matelas n’est pas ce qui m’a le plus marqué, ria-t-elle.
  • C’est vrai, reconnut l’écrivain. On était menotté, j’ai soulevé ton pull et retiré tes bottes, je t’ai portée sur mes épaules. J’ai adoré cette enquête !
  • Le tigre, Castle. Le tigre !
  • C’était un gros chat… aïe aïe aïe ! Fit-il en se frottant l’épaule.
  • Merci d’être venu ce soir… souffla-t-elle soudainement en se repositionnant sur le dos.
  • Tu m’as déjà remercié Kate, répondit-il en jouant avec ses cheveux.
  • Je sais mais… tu aurais pu ne pas être là, tu en aurais eu le droit donc…
  • Je t’ai tellement tanné pour te suivre sur tes enquêtes, surtout celles sous couverture, je ne peux pas fuir maintenant. Je n’aurais pas dû partir sans un mot ce matin…
  • J’aimerais tant te dire que je regrette d’avoir accepté la proposition de Crawford…
  • Seulement ce ne serait pas vrai, termina l’écrivain.
  • Je suis comme je suis, je ne peux pas me changer. Ça a guidé toute ma vie, je ne sais faire que ça Castle.
  • Je ne te demande pas de changer, souffla-t-il à son tour.

 

Loin de lui l’idée qu’elle puisse changer, et encore moins pour un homme, lui ou un autre. Cette dualité rythmant sa vie était ce qui à ses yeux la rendait complexe et frustrante mais non moins fascinante. Alors même s’il aurait préféré qu’elle n’endosse pas le rôle d’une escorte girl ce soir-là, il comprenait son désir de rendre justice aux victimes et à leurs proches ou son besoin d’aller au bout des choses dans une enquête. Toutefois, il était apeuré. Cette peur le rongeait depuis quelque temps déjà, bien avant qu’ils ne forment un couple. Sa mère avait raison, il devait apprendre à vivre avec ça mais pour l’instant, c’était plus facile à dire qu’à faire.

 

  • J’ai simplement peur et pour l’instant, je n’arrive pas à la rationaliser, avoua-t-il.
  • Rick, dit-elle tendrement en caressant sa joue.
  • Je ne te demande pas de changer, juste de me comprendre. Je ne pense pas que l’on finit par s’habituer à la crainte qu’un officier frappe à votre porte pour vous annoncer que la vie ne sera plus jamais la même mais on doit sans doute apprendre à vivre avec.
  • Je ressens la même peur quand tu me suis et que tu te mets dans des situations incroyables…
  • On va trouver notre équilibre, on va y arriver, murmura-t-il en l’embrassant sur le front.

 

Pour la première fois, ils arrivaient à mettre des mots sur leurs ressentis sans non-dits et sans quiproquo. De part et d’autre, il y avait cette nuit une forme de soulagement. Ils avaient enfin réussi à en parler et à se comprendre. L’écrivain savait pertinemment que malgré cette discussion, ce sujet restera un point de discorde mais ils avaient enfin pu s’avouer leurs peurs. Après tout, les non-dits, les chamailleries et les occasions ratées étaient leurs spécialités.

 

  • A ton avis, quelle est notre plus grosse occasion ratée ? Lança-t-il en caressant sa hanche.
  • Notre plus grosse occasion ratée ? Demanda-t-elle en haussant un sourcil.
  • Une occasion ratée, un moment où… je ne sais pas, nos regards se captent, il n’y a plus que toi et moi, finalement Ryan rentre dans la pièce et notre bulle explose.
  • Oh, je n’y ai jamais réfléchi.
  • Vraiment, parce que pourtant…
  • Les Hamptons, le coupa-t-elle.
  • Les Hamptons ?
  • A la fin de notre deuxième année de partenariat.
  • L’été où tu es partie avec Demming ?
  • C’était un simple weekend, Castle ! Le corrigea-t-elle. Et je ne suis pas partie avec Tom…
  • Tu n’es pas partie ? Pourtant tu semblais si emballée par ce petit restaurant à côté de la maison du bord de mer.
  • Je ne suis pas partie avec mon ex-femme, moi ! Claqua-t-elle.
  • Wow, ça fait mal.
  • Tu te souviens de la distance que tu avais mise entre nous pendant cette enquête ? Tu imagines, ne serait-ce qu’une seconde, la douleur que j’ai ressentie quand tu m’as annoncé froidement que cette enquête serait la dernière ?
  • J’étais blessé… et puis arrêtes, combien de fois tu l’as toi-même imposée cette distance entre nous ?
  • Ca n’a rien à voir Castle.
  • Vraiment ?! Kate, tu préférais partir avec ce type plutôt qu’avec moi, tu as posé cette distance. Alors toute la nuit je me suis demandé ce qu’il avait de plus que moi, ce que je devais faire ou changer et finalement Gina a appelé pour le roman. On a discuté et je me suis senti apaisé. C’était peut-être puéril mais ce soir-là, elle m’a accordé l’attention dont j’avais besoin.
  • Tu te souviens du moment où l’on s’est retrouvé seul dans le couloir ? Demanda-t-elle d’une petite voix.
  • Mhm.
  • Je voulais t’annoncer que je récupérais mon sac dans mon coffre et que je te suivais dans les Hamptons. Profiter d’un weekend au bord de la mer oui, mais un weekend avec toi, Rick.
  • Je comprends mieux le « on s’voit à la rentrée… », dit-il en l’embrassant.
  • Une rentrée où tu ne t’es même pas pointé d’ailleurs !
  • Ah hum, oui… D’ailleurs, Espo m’a dit que Tom quittait New York.
  • Oui, il me l’a dit, il va à Seattle.
  • Il te l’a dit ? Répéta l’écrivain.
  • On a pris un verre lundi soir, après ma séance de sport.
  • Lundi soir ? Ce lundi soir ? Celui où j’ai attendu sur le pas de ta porte ? Demanda-t-il en s’asseyant sur le lit.
  • Je tapais dans un sac de sable, j’avais besoin de faire le vide.
  • Décidément, vous êtes faits pour vous croiser dans la salle de sport, se moqua l’écrivain.
  • Rick, ce n’était qu’un verre.
  • Avec ton ex, corrigea-t-il.
  • Combien de fois tu vois Gina et Meredith ? Et je ne dis rien !
  • Ne sois pas de mauvaise foi ! L’une est la mère de ma fille et l’autre mon éditrice, je ne peux pas couper les ponts !
  • Demming reste un collègue !

 

Assis l’un en face de l’autre, les éclats de voix cessèrent.

 

  • Je dis simplement qu’on aurait pu le prendre ensemble ce verre, souffla l’écrivain.
  • Castle… Tout ça, dit-elle en faisant un va-et-vient entre eux, c’est nouveau pour moi. Ce nous. Je ne montre pas toujours mes sentiments, mais je… Je… Bafouilla-t-elle.
  • Je suis dingue de toi, sourit-il avant de l’embrasser.

 

« Je t’aime ». Trois mots, juste trois mots et pourtant, elle n’y arrivait pas. Elle n’avait aucun doute sur ses propres sentiments, ni sur ceux de son amant, mais prononcer ces mots à haute voix était encore au-dessus de ses forces. Son dernier « Je t’aime » avait été prononcé le matin du 9 janvier 1999 et il était pour sa mère. Il était l’un des derniers liens qui l’unissait à elle et elle avait peur de l’oublier. Elle ne désespérait pas de pouvoir redire prochainement ces quelques mots, pour Castle bien évidemment mais également pour son père. Même s’il ne disait rien et ne laissait rien paraître, Jim en souffrait aussi. Ce jour-là, il avait perdu sa femme, il avait sombré et avait vu sa fille se renfermer sur elle-même. Beckett en était consciente, toutefois comme lui avec l’alcool, elle était en train de se reconstruire, doucement mais surement.

 

  • Et pour toi alors ? Demanda-t-elle en se rallongeant sur le lit. Si tu oses dire la ruelle après mon « vous n’avez pas idée », j’te colle une balle !

 

Castle esquissa un sourire. Ce ne sont pas simplement ces mots qui l’avaient poussé à rester, son côté enfant avait grandement aidé, mais ils avaient attisé sa curiosité. Il avait été électrisé. Il l’était toujours, rien que d’y repenser, il en avait la chair de poule. Il la revoyait dans cette chemise bleue retroussée jusqu’au coude quitter la ruelle dans un déhanché provocateur.

 

  • Mais Kate ! La ruelle, c’était… Pfou ! Sourit-il.
  • Castle, tu m’uses.
  • Probablement Los Angeles.

 

Beckett se blottit au creux de son épaule. Honnêtement, des occasions ratées ce n’est pas qu’il manquait, il y en avait eu des tas… Elle ne pouvait pas prétendre le contraire. Les Hamptons étaient son plus gros regret, mais Los Angeles n’était pas mal non plus. Cependant, s’ils avaient cédé à ces occasions, est-ce qu’ils se feraient toujours ce petit effet-là ?

 

  • Pourquoi t’es-tu enfuie ? Demanda finalement Castle.
  • Je ne me suis pas enfuie, Rick.
  • Toi quittant froidement le salon, c’est mon imagination ?
  • Ce n’était pas le moment…
  • La soirée s’était bien passée, nous étions coupés du monde l’espace d’un instant et tu as fait éclater cette bulle.
  • Entre la disparition de Royce et Josh à New York, ne l’oublions pas, c’était la meilleure décision et au fond, tu le sais aussi bien que moi.
  • Je sais juste que tu as claqué cette porte alors que je voulais juste te proposer mes bras pour te réconforter.
  • Je n’étais pas prête… Tu n’étais déjà plus ce gamin de 9 ans dans un magasin de jouet mais j’étais effrayée à l’idée de n’être qu’une conquête de plus et que finalement nous perdions ce que nous avions.
  • Tu restes ce mystère que je n’arriverai jamais à résoudre, Miss Beckett et j’adore ça, dit-il en l’embrassant.
  • Je suis revenue dans le salon, Castle… Murmura-t-elle contre ses lèvres.
  • Tu… tu es revenue ? Bafouilla l’écrivain.
  • J’étais appuyée contre ma porte, je ne sais pas trop ce que je voulais ou ce que j’attendais, simplement le réconfort de tes bras je crois, dit-elle en lui souriant, mais tu refermais déjà la porte de ta chambre.
  • Tu aurais dû courir et taper frénétiquement contre ma porte, je t’aurais sûrement laissé entrer, rit-il.
  • Je n’aurais jamais couru, Rick !
  • Ca rajoute encore un peu plus de regrets à cette occasion ratée, souffla Castle.
  • Non, il ne faut pas. Et puis, tu aurais vu que je dormais avec l’un de tes tee-shirts, tu te serais pavané.
  • Tu dormais avec l’un de mes tee-shirts ? Demanda-t-il avec un énorme sourire.
  • Non, j’te fais marcher et tu cours.
  • Mhm, j’en laissais un dans ton casier au cas où nous replongions à l’improviste dans l’Hudson.
  • Il est resté dans ce casier. Ce tee-shirt n’est pas devenu mon pyjama… enfin certainement pas à cette époque, rajouta-t-elle en le voyant commencer à protester.

 

Ils se rallongèrent sur le lit, la chambre retrouvait son calme. En regardant le plafond, la jeune femme commençait à trouver le temps long. Elle avait pleinement confiance en Ryan et Esposito mais il y avait toujours une petite part d’inquiétude.

 

  • Quelle heure est-il ?
  • Pratiquement 3h15. Ils ne vont pas tarder.
  • Et où vont-ils trouver 5 000 dollars à cette heure ?
  • Je suis un grand écrivain, j’ai des connaissances.
  • Des connaissances légales ? Demanda Beckett en haussant un sourcil.
  • Eh bien… Par moment, je pense qu’elle ne devrait pas déambuler en liberté, c’est beaucoup trop dangereux pour New York mais…
  • Castle !
  • Nous savons toi et moi que si nous avons encore des enquêtes, c’est parce qu’il reste des fous dans cette ville et puis, la police a ses indiques, j’ai le droit d’avoir les miens.
  • Castle, ce n’est pas un jeu ! On ne peut pas payer Prodov avec l’argent de dealers ou je ne sais qui d’autres !
  • Tu trouves que ma mère à l’air d’une toxico ? S’enquit l’écrivain en essayant de garder son sérieux.
  • Ta mère ?
  • Oui ma mère, détends-toi, sourit-il.
  • Arrête de me demander de me détendre, comment je pourrais être détendue ?!
  • Pour l’instant, tout se passe bien, la rassura-t-il en passant son bras sous sa tête.
  • Rick ?
  • Hm ?
  • Ils vont faire comment pour nous apporter l’argent ?
  • Aucun problème. Ils m’appellent, je sors discrètement et je remonte avec, aussi simple que ça.
  • Aussi simple que ça ? Il n’y a pas de réseau dans l’appartement, dit-elle alors que l’écrivain regardait son téléphone pour vérifier.
  • Ils vont trouver une solution, ils trouvent toujours une solution.

 

En prenant la décision de monter dans l’appartement pour rejoindre Beckett, l’écrivain n’avait pas mesuré toutes les difficultés. Il avait agi à l’instinct, peut-être un peu trop. Il n’avait aucun regret mais plus les minutes s’égrainaient et plus il doutait de son plan. Peut-être que sa mère n’avait pas réussi à réunir la somme… Peut-être que Ryan et Esposito avaient été coincés à l’entrée… Il y avait finalement beaucoup trop de variables. Le bruit de la serrure de la chambre le sortit de ses pensées.

 

  • Prodov a sûrement une clef, murmura Kate alors qu’ils se regardaient paniqués.

 

Castle recouvra le corps de la jeune femme par le sien et l’embrassa passionnément. Cette enquête ne pouvait pas avoir que des inconvénients, il fallait tenir le rôle pour lequel il était monté. Surprise mais loin de désapprouver cette initiative, Beckett se laissa porter par le baiser. L’une de ses mains se perdaient dans ses cheveux tandis que l’autre caressait sa joue. Des toussotements les sortirent de leur étreinte.

 

  • Alexis ?! Fit le jeune couple.
  • Salut, fit-elle accompagné d’un petit geste de la main.
  • Comment tu es rentrée ?! S’enquit Castle.
  • Ryan et Esposito sont venus chercher les billets et on s’est dit que j’étais parfaite pour vous les apporter, dit-elle en ouvrant la caisse de champagne qu’elle tenait dans ses mains.
  • Je vais les tuer, grinça l’écrivain.
  • Arrête, c’est top ! J’comprends pourquoi tu suis Kate partout sur ses enquêtes, entre le frisson et l’adrénaline, j’en oublierai presque l’heure qu’il est, rigola la jeune femme.
  • Oui oui, n’y prends pas goût ! C’est la première et la dernière.
  • Tu ne sais pas de quoi est fait l’avenir, sourit Alexis.
  • D’ailleurs tu n’étais pas couchée ? Coupa Castle en haussant un sourcil.
  • J’étais chez Paige, je suis rentrée à 2h comme prévu, dit-elle en levant les mains. Et j’ai trouvé Ryan et Esposito sur le pas de la porte en train de jouer à shi-fu-mi pour savoir qui réveillerait Grand-mère.
  • Il va être l’heure de redescendre, déclara Beckett en regardant sa montre.
  • On se retrouve au loft, je vais prendre un taxi avec Alexis, lança Castle en l’embrassant.
  • Je risque d’être suivie, je vais rentrer chez moi ce soir, c’est plus prudent.
  • Mhm, marmonna l’écrivain en admettant qu’elle avait raison.
  • Je descends, j’t’attends dans la voiture de Ryan, fit Alexis en rouvrant la porte de la suite.

 

Le couple quitta les doux peignoirs de la chambre. Ils se rhabillèrent, passèrent leurs mains dans leurs cheveux pour les rediscipliner et s’éclipsèrent de la suite à leur tour. Ils redescendirent au salon, Castle en profita pour caresser sensuellement la courbe de ses reins. Il déposa un léger baiser sous son oreille et disparu. Elle regarda autour d’elle et elle ne mit pas longtemps à trouver Prodov. Visiblement, il la cherchait également. Il s’avança, un grand sourire aux lèvres.

 

  • Tenez, tout y est, lança la jeune femme.
  • Parfait chérie. Je ne suis pas déçu. On sera amené à nous revoir, ce n’est que le début. Je t’appelle très bientôt, dit-il en comptant les billets.
  • Ravie, sourit Beckett en lui serrant la main avant de quitter le loft à son tour.

 

Kate sortit de l’immeuble et regagna la fraicheur de la nuit new-yorkaise. La soirée avait été longue, elle n’avait qu’une envie, se glisser dans un bon bain chaud avant d’aller retrouver les bras de Morphée.

Ce fut éreintée qu’elle passa enfin la porte de son appartement. Elle retira ses talons et laissa sa robe tomber sur le parquet. Elle se fit un café et monta dans la salle de bain. Elle ouvrit l’eau et alluma des bougies avant de rentrer dans la baignoire. Elle attrapa Vague de Chaleur, s’autorisant enfin à lâcher prise. Après de longues minutes et sentant l’eau refroidir, elle sortit de la baignoire. Elle s’enroula dans une serviette, se frictionna et s’écroula sur son lit. Elle se glissa sous les draps et s’endormit.

La sonnerie de son téléphone écourta sa grasse matinée.

 

  • Anna ? Fit une voix rustre de l’autre côté du téléphone.
  • Oui ? Qui est-ce ?
  • J’aurais besoin que tu passes au loft cet après-midi, disons 13h. Ne sois pas en retard.
  • Comment avez-vous trouvé ce numéro ?
  • Quand je cherche, je trouve toujours ! Répondit froidement Prodov avant de raccrocher.

 

Désormais bien réveillée, elle regarda sa montre. Il ne lui restait pas beaucoup de temps avant l’heure du rendez-vous et elle devait trouver un moyen d’avertir discrètement le poste et Castle.


ArthurRrr  (02.10.2023 à 19:10)

Chapitre XIV

 

De retour devant l’immeuble du loft de Prodov, Beckett prit une grande inspiration. Elle alluma son oreillette pour être en relation avec Ryan et Esposito garés un peu plus loin. Elle n’en était sortie que depuis quelques heures et l’idée d’y retourner ne l’enchantait pas vraiment. Ce matin en rentrant, elle avait espéré qu’ils le coinceraient avant qu’il ne la rappelle. Cependant, il n’avait pas perdu son temps. Elle monta jusqu’au 22e étage et passa l’étape du gorille stationné devant la porte. 

Assis sur l’un des canapés du salon, un 9mm posé sur sa cuisse, Prodov la regarda avancer dans la suite. Son sourire ne l’avait pas quitté, il la dévisageait des pieds à la tête.

 

  • Anna, ravi de te revoir.
  • Un problème ? Demanda la jeune femme en s’arrêtant à quelques pas.
  • Je ne sais pas. Est-ce qu’il devrait y avoir un problème ?
  • Vous avez obtenu vos billets. J’ai satisfait vos conditions.
  • Je ne pensais pas être payé par la police de cette ville, Kate, claqua Prodov.
  • Posez votre arme, c’est terminé.
  • Vraiment ? Rit-il en rapprochant sa main de son arme.
  • Un geste et j’vous colle une balle dans le genou, dit-elle froidement.
  • Ne te surestime pas chérie.

 

Il ne put esquisser qu’un petit geste avant de sentir une vive douleur lorsque la balle traversa son genou droit. Alors qu’il tenait son genou à deux mains, Beckett écarta le 9mm et l’allongea à plat ventre.

 

  • La douleur va passer, chéri ! Lança Beckett alors que Javier enfonçait la porte suivi de près par Ryan et Castle.
  • On se retrouve au poste, déclara Esposito en relevant le proxénète.
  • On arrive, répondit Kate. Tu étais inquiet ? Demanda-t-elle à l’écrivain dans un sourire.
  • Pour toi ? Naaaaan, pour lui plutôt, ria-t-il.
  • Tu m’uses, Castle.

 

~~~~~~~~~~

 

Debout devant le percolateur, il ne la quittait pas des yeux. Elle mordillait son crayon en relisant le dossier une dernière fois. Elle avait délaissé la robe d’escorte pour l’un de ses tailleurs habituels, mais elle n’en était pas moins magnifique.

 

  • Merci, dit-elle en attrapant la tasse de café. Salle 02, tu viens ? Demanda-t-elle le dossier Thompson en main.
  • Je te suis.
  • Il va faire tout son possible pour nous sortir de l’interrogatoire, alors sois concentré.
  • Je le suis toujours, tu me connais.
  • C’est justement pour ça que je précise, conclut-elle.

 

Elle prit une profonde inspiration, ferma les yeux puis ouvrit la porte de la salle.

 

  • Monsieur Prodov, je suis le Lieutenant Beckett…
  • Lieutenant ? Rien que ça, la robe vous allait nettement mieux.
  • Et voici, Monsieur Castle.
  • Je savais bien que votre tête me rappelait quelque chose, ma femme est fan de vos bouquins. Alors comme ça, vous deux vous… Lança-t-il en défiant l’écrivain du regard.
  • Hein ? Oh, euh, non, non. On n’est pas… Bafouilla-t-il gêné.
  • Est-ce que vous reconnaissez cette femme ? Intervint Beckett en lui tendant la photographie de Victoria Thompson.
  • Vraiment ? Parce que sur mon canapé, le jeu paraissait si vrai, dit-il sans lâcher Castle des yeux.
  • Reconnaissez-vous cette femme ?! Recommença Beckett.
  • Jamais vu, chérie, répondit finalement le proxénète jouant un peu plus encore avec ses nerfs.
  • Étrange, elle travaillait pour vous, rétorqua-t-elle en lui montrant le profil de Victoria sur son site.
  • Tellement de femmes travaillent pour moi. Je ne les connais pas toutes, elles viennent, elles partent accompagnées et c’est tout ce qui me rapporte euh m'importe, se corrigea-t-il en souriant.
  • Elle risque de vous rapporter nettement moins maintenant, déclara l’écrivain.
  • Victoria Thompson a été assassinée dans la nuit de dimanche à lundi, conclut Beckett.
  • Vicky a été assassinée ? Déglutit le proxénète.
  • Dimanche soir, par le biais de votre agence, elle avait rendez-vous avec un homme et lundi matin, son corps gisait dans l’ascenseur d’un immeuble.
  • Je ne l’ai pas tuée. Je suis sortie avec ma femme dimanche soir, une horrible pièce de théâtre sur Broadway, nous sommes rentrés juste après et je me suis levé vers 10h pour me rendre au loft gérer la paperasse. J’ai passé mon badge pour sortir ma voiture du parking, vous pouvez vérifier.
  • Une horrible pièce sur Broadway ? Répéta Castle.
  • Nous allons vérifier, coupa Beckett. Cet homme vous rappelle quelque chose ? Demanda-t-elle en plaçant une photographie d’Adams devant lui.
  • Non.
  • Vous avez appelé son bureau douze fois cette semaine et vous ne le connaissez pas ? Rétorqua-t-elle en lui montrant son relevé téléphonique.
  • J’adore le son de la voix de sa secrétaire. Depuis quand appeler une femme est un crime ?
  • Trouvez autre chose. Il s’agit du fixe de son bureau.
  • Elle doit adorer ma voix aussi et courir pour répondre dans le bureau de son boss, sourit-il.
  • Nous savons qu’il était là à chacun de ces appels grâce au système de sécurité de l’immeuble. Vous avez donc parlé douze fois à Monsieur Adams cette semaine.
  • Je veux…
  • Précisez-lui que vous venez de menacer un agent de police de New York avec une arme similaire à celle utilisée dans un homicide en début de semaine.
  • Je veux parler à mon avocat.

 

Castle et Beckett quittèrent la salle d’interrogatoire. Elle se doutait qu’il montrerait de la réticence, et qu’il ne livrerait pas Adams en un claquement de doigt. Le premier round s’arrêtait là, mais le combat n’était certainement pas fini.

 

  • Lieutenant Beckett, où en sommes-nous ? S’enquit Gates en arrivant vers son bureau.
  • Il a demandé son avocat, mais entre le dossier des mœurs, les charges retenues pour menace d’un agent avec une arme, violation de la vie privée et harcèlement, il ne devrait pas mettre trop longtemps à négocier un accord.
  • Parfait, en concertation avec les mœurs, nous proposerons un simple allégement.
  • Bien Capitaine.
  • Beau travail Lieutenant, sourit-elle.
  • Son avocat sera là dans 10 minutes, intervient Esposito.
  • On fait quoi en attendant ? Demanda l’écrivain en s’asseyant.
  • Rentrez Monsieur Castle, prenez votre fin d’après-midi pour préparer la soirée, répondit Gates.

 

Avec toute cette affaire, Beckett avait pratiquement oublié cette histoire de bal de la police avec son homme comme gros lot. Elle ne savait pas encore si elle irait et si elle enchérirait. Elle était tiraillée. D’un côté, elle n’imaginait pas le regarder profiter de cette soirée avec la première venue cependant, d’un autre côté, elle voulait garder leur histoire pour elle. Leur relation était encore toute neuve, qui a-t-il de mal à vouloir la protéger et la garder pour soi quelque temps ? Lanie lui dirait sûrement que ce « quelque temps » a assez duré et qu’il est grand temps de marquer son territoire mais était-elle prête pour ça ? Il lui restait encore quelques heures pour peser le pour puis le contre et prendre une décision. La jeune femme regarda Castle quitter le 12th, il lui adressa un long regard alors que les portes de l’ascenseur se refermaient.

 

  • On dirait que l’avocat est déjà là, lança Ryan en donnant un coup de tête vers l’ascenseur.
  • Il attendait sur le trottoir devant le poste ? Demanda sarcastiquement Gates.
  • Il n’était pas étonné que son client ait des problèmes, sourit Kate alors que l’avocat s’avançait.
  • Lieutenant Beckett ? Maître Azarov, j’assiste Monsieur Prodov. Je souhaiterais m’entretenir avec mon client quelques instants avant l’interrogatoire.
  • L’officier Hasting va vous conduire à lui, répondit la jeune femme.
  • Je vous remercie.

 

L’échange entre l’avocat et le proxénète ne dura qu’un bref moment, à croire que la défense serait simple. Ils regagnèrent la salle d’interrogatoire et furent suivis par Esposito et Beckett. 

 

  • Rentrons dans le vif du sujet. En ce qui concerne la criminelle, les charges retenues contre votre client sont doubles. La première est violation de la vie privée et intimidation d’un agent de police et la seconde est menace d’un agent de police avec une arme similaire à celle d’un homicide commis lundi matin, commença Kate.
  • S’il reconnait l’intimidation et la menace avec arme, mon client n’est pas la seule personne de New York à posséder un 9mm, votre accusation d’homicide ne tient pas Lieutenant, contra l’avocat.
  • Votre client n’est pas suspect dans notre affaire. Les caméras de son immeuble attestent qu’il est rentré avec sa femme dans la nuit et qu’il n’en est ressorti qu’aux alentours de 10h le lendemain. Votre client est là pour avoir fourni l’arme du crime, en faveur d’un membre de son agence d’escortes. Une agence qui intéresse tout particulièrement le service des mœurs d’ailleurs, ajouta la jeune femme.

 

L’avocat marqua un temps d’arrêt, il regarda Beckett puis Prodov. Il ne paraissait pas étonné de la tournure de l’interrogatoire, visiblement il l’avait anticipée. Son client était déjà connu des services de police de cette ville et cette fois, entre la criminelle et les mœurs, ce serait plus difficile de passer entre les mailles du filet.

 

  • Mon client ne collabora que sous certaines garanties, Lieutenant.
  • Si la collaboration est fiable et efficace, un allégement de la peine prononcée pourra être envisagé pour votre client.
  • Il souhaiterait revoir la photo de l’homme que vous lui avez exposée tout à l’heure.
  • Vous reconnaissez soudainement cet homme ? Demanda Esposito.
  • Paul Adams, fit Prodov sur l’encouragement silencieux de son avocat.
  • Vous a-t-il contacté récemment ?
  • Dimanche matin, il avait une affaire à régler, il m’a appelé pour un service.
  • Un service ? Répéta Beckett.
  • Un service Monsieur Prodov ? Insista-t-elle.
  • Un 9mm équipé d’un silencieux.
  • Vous l’a-t-il rendu ou l’a-t-il gardé ?
  • En tout cas, il ne me l’a pas rendu.
  • Hier soir, je me suis retrouvée dans votre loft suite à des photos déposées devant la porte du Lieutenant Kevin Ryan. Vous m’avez parlé d’un ami, était-ce Monsieur Adams ? Continua-t-elle.
  • Oui.
  • Une part de ma recette du soir lui aurait-elle été reversée ?
  • 2 000 dollars.
  • Nous avons fini. Les mœurs prendront le relais et pour l’allègement, le Capitaine Gates vous contactera, termina-t-elle en ouvrant la porte de la salle avec un sentiment de soulagement.

 

~~~~~~~~~~

 

Allongée dans sa baignoire, Beckett savourait la sensation de l’eau chaude sur son corps. Elle ferma les yeux, cinq minutes, peut-être plus. Elle repensait à cette enquête et à tous les tumultes qu’elle avait causés. Désormais close, elle pouvait lâcher prise puisque la perquisition chez Adams avait été un franc succès. Dans le coffre-fort situé derrière le splendide Monet dans son bureau, les enquêteurs avaient trouvé un 9mm dont les balles restantes correspondaient à celles de la scène de crime, les photographies de Ryan et Beckett et des billets dont les numéros de série concordaient avec ceux transmis par Martha. La jeune femme n’en espérait pas autant pour boucler son affaire, visiblement Adams ressentait le besoin de garder des trophées de ses œuvres. Ce n’est que lorsque le métal froid des menottes lui encercla les poignets qu’il réalisa que le jeu prenait fin.

Finalement, elle éteignit l’eau et essora ses cheveux avant de sortir de la baignoire. Elle s’enroula dans une serviette et souffla. Si l’enquête avait été éprouvante, la soirée qui s’annonçait le sera tout autant. Elle n’avait pas eu de nouvelle de Castle depuis qu’il avait quitté le poste et elle allait le retrouver sur une scène jouant le 1er prix d’une mise aux enchères. Elle frissonna en y pensant. Pourquoi fallait-il qu’il se mette dans de telles situations ?

Enroulée dans sa serviette, une pile de vêtements sur son lit, elle cherchait la tenue parfaite pour cette soirée lorsque que l’on sonna à sa porte. Elle s’empressa d’aller ouvrir la porte, espérant que ce soit son amant.

 

  • Lanie ? Fit la jeune femme surprise.
  • J’adore ce choix de tenue, dit-elle en désignant la serviette.
  • Je cherche activement, te moques pas !
  • Que dirais-tu de cette beauté ? Demanda Lanie en dévoilant une combinaison pantalon noire et décolletée.
  • Où as-tu trouvé ça ?
  • Ce n’est pas la question, déclara la médecin légiste en entrant dans l’appartement.
  • Lanie !
  • Tu l’essayes ou je m’en vais ?
  • Ok ok. Je vais l’essayer.
  • Parfait ! S’exclama Lanie en s’asseyant dans le canapé.

 

Kate passa la tenue et se regarda dans le miroir. Lanie avait toujours eu un don pour les vêtements et ce soir, cette théorie se confirmait. Elle tourna sur elle-même, et se hissa sur la pointe des pieds pour voir comment cette combinaison mettait ses jambes et ses fesses en valeur. Elle imaginait parfaitement le regard de Castle tout à l’heure.

 

  • Tu comptes te regarder encore longtemps ou je peux… Waouh !
  • Satisfaite ?
  • Très ! Ton écrivain ne pourra pas résister.

 

L’enquête étant désormais close, avec Ryan et Esposito, ils avaient décidé de passer à l’action et de prendre le jeune couple à son propre jeu. Ils comptaient bien profiter de cette soirée d’enchères pour les pousser dans leurs retranchements. Castle était coincé sur scène et finalement, tout était entre les mains de Beckett. Cependant, elle n’imaginait pas son amie enchérir et s’afficher proche de son écrivain aux yeux de tous.

 

  • Ce n’est pas mon écrivain !
  • Il te suit comme ton ombre et ses derniers romans te sont directement destinés, mais si tu le dis.
  • De toute façon, il sera trop concentré sur lui-même pour s’en apercevoir, déclara Kate.
  • Oh, tu approuves finalement qu’il soit ton écrivain ?
  • Non, je ne veux simplement pas un combat avec toi ce soir.
  • Il n’aura d’yeux que pour toi, laisse-toi un peu aller Kate, profite bon sang !
  • Hm, fit la jeune femme s’en voulant de garder ce secret pour elle. En tout cas, elle est magnifique et tu n’es pas mal non plus.
  • Pas mal ?! Cette robe me va à merveille !
  • Javier sera sous ton charme, sourit-elle.
  • Comment ne pas l’être ? Ria la jeune femme.
  • Vous avez enfin pu discuter de cette blonde ? Demanda Beckett en se souvenant de l’état dans lequel elle avait trouvé la légiste en début de semaine.
  • On a abordé le sujet.
  • Et ?
  • Elle était simplement là pour une affaire.
  • Et ?
  • On s’est posés et on a discuté.
  • Et ?
  • Je sais ce que je veux, ce que j’attends.
  • Et ?
  • Qu’est-ce que tu veux savoir ?!
  • C’est pénible hein ? Ria Beckett.
  • Absolument pas. Je n’ai aucun secret pour toi, lança Lanie et au regard de son amie, elle comprit que leur hypothèse était juste.
  • Des escarpins noirs ou rouges ? La couleur ça pourrait être sympa, après tout ce n’est pas un enterrement, dit-elle en courant jusqu’à sa chambre.
  • Kate, Honey ! Parler a été crucial pour trouver notre équilibre, tu devrais essayer.
  • Essayer de parler à Javier ? Demanda-t-elle en passant la tête par l’encadrement de la porte.
  • Ne joue pas à ce petit jeu, claqua Lanie.
  • Je ne joue pas, fit-elle en redescendant.
  • Ca fait cinq ans que vous vous courrez après, un pas en avant et trois en arrière, chacun votre tour. Où est-ce que cela va vous mener ?
  • Et si nous perdions ce que nous avons en tentant d’avoir plus ? C’est un risque, il a tellement changé notre vie au poste…
  • Il a surtout changé ta vie Katherine Beckett, et il peut réchauffer ce petit cœur un peu plus qu’il ne l’est déjà, déclara la légiste en appuyant sur sa poitrine.
  • Je n’ai pas besoin d’être réchauffée.
  • Voyons, on a toutes besoin d’être réchauffées !
  • Lanie ! Pas réchauffée comme ça.
  • La fin des pieds froids, les papouilles dans les cheveux, les massages après une longue journée de boulot… et tout le reste, tu sais très bien qu’il est le seul à pouvoir t’apporter ça.
  • J’dors avec des chaussettes, je n’ai pas besoin de nœud dans les cheveux et quand je suis bloquée, je vais chez l’ostéopathe.
  • Tu m’épuises, j’comprends pourquoi tu supportes aussi bien Castle, vous êtes pareil.
  • N’exagère pas !
  • Que je n’exagère pas ? Kate, tu fuis l’évidence.
  • Je ne fuis absolument rien.
  • Si bien sûr que si.

 

La sonnerie du téléphone de Lanie coupa la conversation et Beckett souffla de soulagement. Demain, elle appellerait Lanie, et elles iraient boire un verre au Old Hunt. Elle lui avouera le changement de relation entre elle et son écrivain. Ce soir, elle en ressentait le besoin. Garder pour soi un tel secret commençait à la ronger de l’intérieur et elle devait tellement à Lanie qu’elle s’en voulait terriblement de lui mentir.

 

  • Jenny et les garçons sont en bas, ils nous attendent.
  • J’me maquille et on descend.

 

~~~~~~~~~~

 

La salle commençait à se remplir, chacun cherchant le petit carton avec son nom sur les différentes tables. Castle avait l’habitude de côtoyer les foules, mais ce soir dans son costume anthracite, il était terriblement nerveux. Toute la semaine, il avait songé à un moyen de fuir cette mise aux enchères. Il avait supplié Bob et le Commissaire de la police de New York mais il n’avait pas pu y échapper. Sur le côté de la scène, il observait les femmes récupérer leurs petites pancartes et désespérait de ne pas voir Kate arriver. Il baissa la tête, souffla en passant ses mains dans ses cheveux et ferma les yeux.

 

  • Et bien ! Tu devrais être heureux d’incarner le rêve inaccessible de ces dames ? Ria Esposito.
  • Pas si inaccessible, l’une d’entre elles touchera le rêve du doigt, dit-il en lissant son costume dans un grand sourire.
  • Elles sont nombreuses, les enchères vont être un succès. Le maire a eu raison, tu es l’homme de la situation.
  • Un vrai policier aurait peut-être été une meilleure idée.
  • Tu n’as aucune raison d’avoir ce syndrome de l’imposteur. Tu fais entièrement parti de l’équipe. Beckett t’a adopté, ça ne fait plus aucun doute.
  • Comment ça adopté ? Tiqua l’écrivain.
  • Elle te laisse la suivre partout. Pourquoi ? Il y a plus entre vous ? Demanda Esposito dans un sourire malicieux.
  • Non, non, rien. Rien de plus, fit l’écrivain en soufflant.
  • Ils auraient pu te donner un képi et des menottes quand même.
  • C’est une vente aux enchères, pas une télénovela, ria Castle.
  • Alors charme les toutes, lança Esposito en lui tapant sur l’épaule avant de retourner dans la salle alors que la maitresse de cérémonie s’emparait du micro.
  • Bonsoir à toutes et à tous. Je suis ravie de vous voir si nombreux. Si vous êtes ici avec nous ce soir, c’est parce que vous avez choisi l’un des plus beaux métiers du monde mais il comporte aussi une grande part d’inconnu. Aucun de vous ne l’ignore, s’engager dans la police revient à prendre un risque. Votre mari passe la porte de chez vous ce matin et il y a cette petite voix en vous « rentrera-t-il ce soir ? ». Votre femme embrasse vos enfants en partant et vous n’imaginez pas leur apprendre que la vie sera différente à présent… Nous connaissons tous quelqu’un pour lequel ces hypothèses sont désormais une réalité. Si vous êtes ici ce soir, c’est pour toutes ces personnes, ces hommes et ces femmes, qui sont parties un matin et qui ont donné leurs vies pour cette ville. Depuis maintenant dix ans, et grâce à vous, nous avons pu aider ces familles. Pour cette année anniversaire, le 12th district nous offre l’un de ses membres et quel membre Mesdames ! Mesdames et Messieurs, j’ai le plaisir de vous présenter : Monsieur Richard Castle !

 

Il lissa une dernière fois son costume et afficha un magnifique sourire. Il avança sur la scène sous les applaudissements des invités appréhendant quelque peu la suite des évènements.


ArthurRrr  (08.10.2023 à 21:54)

Chapitre XV

 

Castle était fait pour ces évènements. A l’aise en public, il n’avait pas le trac, ce n’était qu’une soirée de promotion supplémentaire finalement. Il adorait être l’objet de toutes les attentions, et bien plus encore quand c’était pour la bonne cause. Il était ravi d’aider la police de New York. Cependant, il savait pertinemment qu’à la place de Beckett, il vivrait cette soirée comme un enfer. Ce n’était pas une question de confiance, à peine de la jalousie. Il voudrait être le seul à danser avec elle toute la soirée, il voudrait être le seul à poser ses mains sur ses hanches ou à susurrer à son oreille. Malheureusement, il comprendrait aussi son mutisme ce soir, aurait-il enchéri si les rôles étaient inversés ?

La main de Gates sur son épaule le ramena à la réalité de la soirée. Il chercha des yeux celle qui accaparait ses pensées. Son regard accrocha le sien, elle s’asseyait aux côtés de Lanie dans une combinaison pantalon à damner un saint. Ses cheveux détachés lui donnaient ce petit côté sensuel qu’il aimait tant. Il espérait tellement qu’elle gagnerait ces enchères, il ne voulait passer cette soirée qu’avec elle.

 

  • Mesdames, je vous rappelle que vous pouvez gagner cette soirée en compagnie de Monsieur Castle, un exemplaire dédicacé de son dernier roman et un brunch chez Yellow Rose pour être transportés au Texas. A vos cartons, les enchères commencent à 50 dollars. 100 dollars pour le numéro 3, 250 pour le 18, qui dit mieux, allez Mesdames !

 

Assise à table avec Lanie et le reste de la bande, le manche de son petit panneau entre le pouce et l’index, Kate s’interrogeait sur sa place. Elle écoutait les enchères s’envoler pour celui qui partageait sa vie dans le plus grand secret depuis quelques semaines. Il avait ravi son cœur depuis plusieurs années déjà. Elle était folle de lui, même si elle ne lui avouerait pas comme cela, il fanfaronnerait trop. Alors oui, elle adorerait se lever comme cette femme blonde de la première table et crier un montant exorbitant pour écarter la concurrence et affirmer sa position. L’argent n’était pas un problème, elle se souvenait de cette affaire de vols de bijoux dans la haute société new-yorkaise durant leur première année de partenariat. Lorsque Martha avait mis son fils aux enchères, il l’avait suppliée d’enchérir assurant qu’il la rembourserait après. Ce soir, elle savait que si elle prenait l’initiative de surenchérir chaque offre, Castle refuserait de la laisser payer. Cependant, ce n’était pas elle. Elle n’était pas comme cela, si elle enchérissait, elle le ferait selon ses propres moyens mais elle doutait que ça suffirait face aux grandes fortunes présentes dans la salle.

 

  • Bon sang ! Qu’est-ce que tu attends ? Demanda Lanie dans un regard noir.
  • Pour ?
  • Te bouger les fesses Honey ! Ou alors ne fais pas cette tête-là !
  • Quelle tête ?
  • La tête d’une femme jalouse mais retenue par je ne sais quel étrange précepte !
  • Je ne suis pas jalouse, nia-t-elle.
  • Vraiment ?
  • Il ne me doit rien, je ne lui dois rien. Nous travaillons ensemble, ses soirées ne me regardent pas et ces enchères sont parfaites pour l’association.
  • Tu te mens à toi-même et tu le sais, pourquoi tu te tortures ainsi ?
  • Lanie…
  • Regarde-le, dit-elle en montrant Castle d’un geste de tête, et ne me dis pas qu’il ne t’attend pas. Il ne t’a pas quittée des yeux, il te supplie presque du regard.
  • Ce que je trouve fascinant, c’est qu’il ne semble même pas déçu que tu n’enchérisses pas, ajouta Jenny. Il attend simplement que vos regards se croisent, il n’a d’yeux que pour toi alors que ces femmes seraient prêtes à dépenser des milliers de dollars pour l’avoir rien qu’une soirée.
  • Je ne… Souffla Beckett en baissant la tête.
  • De quoi as-tu si peur ?
  • De perdre ce que nous avons…
  • Mais qu’avez-vous vraiment Kate ? Une relation bancale où vous souffrez chacun de votre côté de votre lâcheté ?
  • Peut-être que ce que nous avons, c’est le maximum. Même si ce n’est pas idéal, je préfère ça que tout perdre…
  • Mais Kate ! Arrête ! Depuis qu’il est entré dans ta vie, tu revis Honey !
  • Lanie, stop !
  • Pas de soucis, on est au moins deux à vouloir te faire entendre raison. Jenny, c’est ton tour, sourit la légiste.
  • Lanie a raison, surenchérit la jeune femme.
  • Jenny, non… supplia Beckett qui réalisait que la soirée allait être longue.
  • Vous vous torturez l’un l’autre. Même si tu penses pouvoir tout gâcher en sautant dans le grand bain, pour moi le risque est nettement plus mesuré. Vous avez appris à vous connaître et d’après ce que me raconte Kevin, à vous apprivoiser aussi. Le jeu en vaut la chandelle, termina Jenny dans un sourire.
  • Ah tu vois ! Claqua Lanie.
  • Lanie…
  • Il n’y a pas de Lanie qui tienne, allez jeune fille, dit-elle en poussant son petit panneau.
  • Vous ne comprenez pas…
  • On ne comprend pas quoi ? Demanda la légiste.
  • Si je gagne ce soir, demain je fais la Une de tous les tabloïds de la ville. Ce ne sera pas juste lui et moi le temps d’une soirée, tu vois. « La partenaire du grand Richard Castle a enfin cédé à son charme », non merci ! Claqua-t-elle.

 

Lanie esquissa un sourire. A demi-mot et peut-être sans s’en rendre compte, elle venait de lui avouer les sentiments qu’elle éprouvait pour son écrivain. Depuis tellement longtemps, elle espérait que sa meilleure amie saute le pas. Elle voulait simplement qu’elle soit heureuse et Castle était l’homme parfait pour ça.

 

  • 5000 dollars pour le numéro 4, une fois, deux fois…
  • 6500 dollars ! S’écria Lanie en levant son petit panneau sous les yeux écarquillés du jeune couple.
  • Wow ! 6500 dollars pour le numéro 20, qui dit mieux ? Ne soyez pas timide. 6500 dollars, une fois, deux fois, adjugé au numéro 20. C’est une très belle somme, un tonnerre d’applaudissements s’il vous plait ! S’exclama la maitresse de cérémonie.
  • Mais qu’est-ce que tu as fait ?! Fit Beckett.
  • Moi, ça ne me dérange pas de me retrouver en première page du Ledger, sourit-elle.
  • Monsieur Castle, je vous laisse rejoindre notre gagnante du soir. Par la suite, je vous invite à me suivre afin que nous réglions les détails.

 

Castle ne réalisait pas vraiment ce qui venait de se passer. Il était persuadé de finir la soirée avec la femme blonde de la première table et en l’espace d’un instant, Lanie lançait une offre démesurée. Il ne bougea pas tout de suite, il regardait la table de ses amis l’air aussi perdu que Beckett. La jeune femme regardait toujours son amie avec effarement. Lanie était sa meilleure amie, elle venait une fois de plus de le démontrer ce soir. Elle lui en était reconnaissante et elle ne pourrait jamais assez la remercier. Elle lui murmura un « merci ».

 

  • Nos prochains sushis sont pour toi, rit-elle alors que Beckett hocha de la tête.
  • Madame Parish, vous voulez bien vous joindre à moi ? Demanda l’écrivain dans un sourire.
  • On dirait que j’ai payé pour, dit-elle en prenant son bras.

 

Le duo de la soirée s’éloigna en direction de la maîtresse de cérémonie.

 

  • Merci beaucoup Lanie.
  • Avec plaisir.
  • Je vous rembourserai jusqu’au dernier penny.
  • Ne dites pas de bêtises Castle.
  • Non non, j’insiste.
  • C’était mon initiative, j’assume totalement mes actes Monsieur l’écrivain.
  • Vous me tirez d’affaire, je vous dois bien ça !
  • Je n’aurais pas supporté Kate toute la soirée si la grande blonde avait gagné, ria la jeune femme.
  • Comme nous y gagnons tous les deux, 50/50 ?
  • Vous êtes vraiment dur en affaire vous !
  • Intraitable, sourit-il.

 

~~~~~~~~~~

 

La soirée caritative touchait à sa fin. La salle se vidait et seule la table du 12th était encore assise. Heureux d’avoir partagé ce moment, ils ne voulaient pas y mettre un terme. Lanie ne regrettait pas un seul instant son initiative, Beckett et Castle ne s’étaient pas quittés du regard. Certes, ils ne s’étaient pas encore confiés à eux à propos de leur relation naissante, mais il n’y avait plus de doutes à présent. Bien qu’elle aurait adoré que Kate se confie à elle, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Elle connaissait le caractère réservé de la jeune femme concernant Castle. Elle était pleinement heureuse pour son amie.

Finalement, les trois couples se levèrent et regagnèrent le tumulte de la nuit new-yorkaise. Sur le trottoir, ils rigolèrent une dernière fois aux frasques de cette soirée avant de se séparer.

 

  • Il se fait tard, nous allons vous quitter, lança Kevin en encerclant Jenny.
  • Pareil pour nous, répondit Esposito.
  • Castle, je n’oublie pas notre brunch.
  • Naturellement ! Je réserve demain, et vous appelle. Vous l’avez bien gagné, sourit-il.
  • A moitié, seulement rectifia-t-elle.
  • Comment ça à moitié ? Répéta Beckett en fixant l’écrivain sous le rire de Ryan et Esposito.
  • Rien, rien du tout, déglutit Rick.
  • Vous aviez tout manigancé ?
  • Mais non, je ne savais pas qu’elle… se défendit l’écrivain.
  • Honey, on se voit demain, lança la légiste en embrassant son amie.
  • Midi avec des sushis ?
  • J’adore ce plan, rit-elle.
  • Kate, on partage le taxi ? Demanda Jenny.
  • Euh… Non, merci. Je rentre avec Rick, avoua-t-elle à la surprise de son amant.
  • Avec Rick ? Ah bon ? S’enquit Lanie dans un sourire qui en attendait plus.
  • On en parle demain, entre deux sushis. Taxi ! S’exclama-t-elle.

 

Le jeune couple monta dans le taxi sous le regard médusé des deux autres encore immobiles sur le trottoir. Kate était plutôt satisfaite de son effet. Elle aimait avoir le contrôle, ce n’était un secret pour personne et elle avait décidé que c’était le bon moment pour révéler à ses amis les plus proches sa relation avec son écrivain. Oui, il s’agissait bien de son écrivain. Cette mise aux enchères lui avait servi de leçon, et demain elle remercierait une énième fois Lanie pour lui avait épargné une soirée bien difficile. Après un long moment de silence dans le taxi, Castle se lança.

 

  • Tu sais qu’on va leur devoir des explications, n’est-ce pas ?
  • Mhm.
  • Que le « garde le pour nous », c’est terminé, n’est-ce pas ?
  • Mhm. 
  • Que Lanie va te cuisiner demain et que Kevin et Javier vont m’appeler sans relâche, n’est-ce pas ?
  • Tu es angoissé… n’est-ce pas ? Se moqua-t-elle.
  • Un peu oui, un peu. Tu ne voulais rien leur dire et d’un seul coup d’un seul, tu lances ça sur un trottoir avant de disparaitre dans un taxi, déglutit Castle.
  • Ce sont des enquêteurs Rick, souffla la jeune femme.
  • Ils ne se doutaient de rien jusque-là, contra l’écrivain.
  • Tu le penses vraiment ? Demanda la jeune femme en descendant du taxi.
  • On a été plutôt discret, dit-il en poussant la porte de l’immeuble.
  • Dès ton rendez-vous dans le bureau de Gates, je suis persuadée qu’Esposito et Lanie se sont doutés de quelque chose.
  • Lanie n’était même pas dans l’open space à ce moment-là.
  • Elle n’a pas besoin d’être là pour savoir, ria la jeune femme.
  • Flippant, très flippant, rit Castle à son tour.
  • Madison ?! Fit surprise Kate en arrivant à son étage.
  • Salut, répondit timidement la jeune femme.
  • Que fais-tu là à cette heure ?
  • J’ai un service à te demander, dit-elle en se décalant dévoilant une petite boule de poils couchée derrière elle.
  • Oh Kate, dis oui ! S’exclama l’écrivain comme un enfant en s’accroupissant devant le chiot.
  • Castle ! Lança la jeune femme en ouvrant la porte de son appartement.
  • Je pars trois jours à Miami. Je sais que tu n’aimes pas trop les animaux mais est-ce que tu pourrais garder Casper ?
  • Casper ? Tiqua l’écrivain en regardant le petit berger allemand.
  • Il est vraiment adorable, tu ne l’entendras pas et il ne touchera pas à tes chaussures, sourit Madison.
  • Trois jours ? Répéta Beckett.
  • Juste trois jours.
  • Dis oui, dis oui, insista Castle.
  • D’accord, on va le garder.
  • J’te remercie. Dans ce sac, tu as assez de croquettes pour les trois jours, ses friandises, son tapis et ses gamelles.

 

Alors que les deux jeunes femmes réglaient les derniers détails, Castle prit le chiot exténué par l’heure tardive dans ses bras. Il s’assit sur le canapé et le grattouilla sous le ventre encouragé par les grognements de satisfaction de Casper. Il adorait les chiens, mais il connaissait la réticence de Kate à ce sujet. Certes, il y avait des contraintes cependant elle devait bien admettre que ça mettait de la vie dans un appartement. Il était tellement mignon, il s’endormait sur les genoux de l’écrivain le faisant fondre un peu plus.

 

  • On ne mène pas une vie pour avoir un chien. Entre mon boulot et tes obligations, on est rarement au loft.
  • J’écris au loft, j’y passe beaucoup de temps et quand je te suis sur tes enquêtes, on pourrait…
  • Non. 
  • Comment ça « non », je n’ai rien dit encore.
  • On ne l’emmène pas, on ne demande pas à Martha ou Alexis de s’en occuper et encore moins à ton portier, continua-t-elle en le voyant commencer à protester.
  • Mais...
  • Il n’y a pas de « mais » Rick, on ne prend pas un chien si on n’est pas capable de s’en occuper nous-mêmes. Il ne sera pas heureux enfermé dans un appartement tout seul.
  • Mhm… tu as sûrement raison.
  • J’ai toujours raison, rit-elle. Allez, au lit, on l’a bien mérité et lui, il reste dans le salon sur son tapis Castle.
  • Oui oui, juste un dernier câlin.

 

~~~~~~~~~~

 

Couchée depuis un peu plus d’une heure dans cette nuit bien commencée, Kate fut réveillée par de petits bruits provenant de la cuisine. Dans un geste plein de tendresse, elle caressa du bout des doigts le torse de Castle. Il émit un doux grognement avant d’ouvrir un œil.

 

  • Mhm, j’adore quand tu me réveilles comme ça, dit-il d’une voix encore endormie.
  • Chut, écoute, sourit-elle en l’embrassant à la commissure des lèvres.
  • Casper ? Marmonna-t-il.
  • Qui d’autre à… 4h17 ? Demanda-t-elle en s’étirant.
  • Tu m’as vraiment réveillé alors que tu ne dormais pas ? Lança-t-il en haussant un sourcil.
  • Euh… c’est toi qui aimes les chiens.
  • « Rick, Rick, y a ton fils qui pleure » mima Castle en poussant la jeune femme.
  • Mais non, arrête ! Rit-elle.
  • Si c’est un peu l’impression que ça donne… Mais qu’est-ce qu’il fabrique ?! Râla l’écrivain en s’extirpant tant bien que mal de sous la couette.

 

Beckett se redressa et tira la couette sur sa poitrine, elle regarda Castle s’éloigner dans la cuisine. Il ne lui fallut que quelques instants pour entendre son écrivain geindre en bas des escaliers.

 

  • Non mais c’est pas possible ! Kaaaaaate !
  • Mhm ? Demanda Beckett dans l’encadrement de la porte enroulée dans le drap.
  • Il avait les pattes avant dans sa gamelle, il y a de l’eau partout !
  • Je crois qu’il attend une caresse, sourit-elle alors que le chiot se roulait sur le dos.
  • Tu sais ce que j’attends, moi ?!
  • Hm…
  • Retourner me coucher ! Au chaud, sous la couette ! Nettoyer la cuisine ce n’était pas dans mes plans.
  • Il est encore jeune Rick et puis ça met un peu de piment, rit-elle.
  • Tu prends sa défense ?!
  • J’ignorais qu’il y avait deux camps, lança-t-elle en haussant un sourcil.
  • Cet appartement est trop étroit pour nous deux mon p’tit gars, murmura Castle alors que le chiot le regardait avec de grands yeux.
  • Il t’aime déjà.
  • Ouais ouais, il essaye de m’amadouer mais j’suis pas un garçon facile, contra l’écrivain en portant Casper dans son panier.
  • On dirait que tu as fait cela toute ta vie, du coup je retourne me coucher, sourit-elle en tournant les talons.

 

La nuit n’avait pas été de tout repos et pourtant Castle ouvrit les yeux avant 7h. Il s’étira longuement et se rapprocha de Beckett pour la prendre dans ses bras mais il fut freiné par un poids au pied du lit. Il redressa la tête et se laissa tomber bruyamment sur son oreiller, réveillant Kate dans le même temps.

 

  • Dors encore un peu, marmonna-t-elle en se collant contre lui.
  • Il dort sur le lit ! S’exclama-t-il en pointant Casper du doigt.
  • Doucement, il dort ! Claqua la jeune femme.
  • C’est ça le problème, il dort !
  • Fais-le descendre, je vais faire des pancakes.
  • Quoi ? Non ! Mon calin ? Bougonna-t-il.
  • Trop tard Castle, sourit Beckett en quittant la chambre.
  • Argh, allez, descends de là boule de poils.

 

~~~~~~~~~~

 

Un brin de parfum et Kate se regarda une dernière fois dans le miroir. La veille, elle avait pris une grande décision et il était temps de se jeter dans le grand bain maintenant. Elle ferma les yeux, passa une main dans ses cheveux et relativisa. Après tout, ce n’était pas si dur. Elle devait juste se laisser aller, se laisser guider sans trop réfléchir. En fin de compte, elle devait prendre exemple sur Castle. A cette pensée, elle rouvrit les yeux et un sourire éclaira son visage.

 

  • Qu’est-ce qui te fais sourire comme ça ? Demanda l’écrivain en l’encerclant par les hanches.
  • Toi, avoua-t-elle.
  • J’adore cette idée, sourit-il à son tour.
  • N’y prends pas trop goût, tu m’exaspères souvent quand même.
  • A n’en pas douter. Par contre, tu devrais te dépêcher sinon c’est toi qui vas exaspérer Lanie, rit-il en la voyant courir vers la porte d’entrée.

 

Kate attrapa son sac à main et disparu dans le couloir.


ArthurRrr  (16.10.2023 à 12:27)

Chapitre XVI

 

Castle était rentré au loft afin de se reposer après cette semaine éprouvante. Il avait surtout grandement envie de débriefer avec Alexis sa première mission avec la police de New York. Il voulait tout savoir, absolument tout. Cette histoire de shifumi dans le couloir entre Ryan et Esposito, l’excitation en bas de l’immeuble, la peur face au gorille de l’entrée, l’exaltation pour trouver la bonne chambre… Il fut triste de ne trouver ni sa mère ni Alexis dans l’appartement en arrivant, mais il avait au moins la compagnie de Casper et il pourrait écrire quelques lignes en attendant.

Cependant, l’attente ne fut pas longue. Alors qu’il se servait un verre d’eau dans la cuisine, il entendit la porte d’entrée et le cri de surprise d’Alexis face au chiot allongé de tout son long sur le sol du salon.

 

  • Papa !!
  • Oui, dit-il en se bouchant les oreilles comme un enfant.
  • Il est trop mignon, fit la jeune femme en s’accroupissant pour caresser Casper.
  • Votre premier achat commun ? Demanda Martha dans un grand sourire.
  • On ira dans Central Park cet après-midi, il faut trop que je le montre à Paige, elle ne va pas y croire.
  • Il n’est pas à nous, il est à Madison. Il est là pour deux ou trois jours.
  • Oh, souffla Martha. Dommage, mais après tout, vous n’avez pas le rythme de vie pour avoir un chien.
  • Merci Mère, on dirait Kate.
  • Quelle femme raisonnable, reconnut la matriarche dans un sourire moqueur.
  • Je ne m’abaisserai pas à répondre à cette attaque.
  • En tout cas, il est vraiment adorable, fit Alexis alors que le chiot lui sautait dessus.
  • Non, il n’est pas mignon. C’est un piège, une ruse, un nuage de fumée, un subterfuge…
  • Castle, râla Martha.
  • Il barbote dans sa gamelle en pleine nuit transformant la pièce en piscine municipale.
  • Tu n’exagères pas un peu là ? Demanda sa fille en levant un sourcil.
  • Il se roulait dedans, il était tout mouillé.
  • Il s’ennuyait, contra la matriarche.
  • Il était 4h du matin !
  • Et alors ? Tu n’as jamais eu d’insomnie ? Contra sa fille.
  • Je… Argh ! Assez parlé de lui. Je veux tout savoir de ta mission sous couverture.
  • C’était GE-NI-AL ! Répondit la jeune femme sous les regards attendris de sa grand-mère et son père.

 

~~~~~~~~~~

 

En milieu d’après-midi, Kate fit à son tour irruption dans le loft new-yorkais de l’écrivain. Elle croisa Martha, Alexis et Casper dans le salon et retrouva Castle dans son bureau. Elle s’appuya contre le chambranle de la porte et le regarda frénétiquement taper sur les touches de son clavier. Tellement captivé par Nikki Hard et Jameson Rook, il ne l’avait pas encore vue. Rarement elle le voyait aussi concentré et passionné par ce qu’il faisait, elle pouvait voir toute la passion qu’il avait pour l’écriture. Elle toussota, et son écrivain leva les yeux sur elle.

 

  • Tu es là depuis longtemps ? Je ne t’ai même pas entendue arriver.
  • Une ou deux minutes seulement.
  • Tu as l’air épuisé, dit-il en se levant pour s’avancer vers elle.
  • L’accumulation de la semaine.
  • Tu as eu le droit à un interrogatoire en bonne et due forme ?
  • Ce n’était qu’un moment entre femmes, Castle. Je n’étais pas dans les bureaux du FBI, répondit la jeune femme en roulant des yeux.
  • Hm, la seule différence, c’était les sushis et la bouteille de vin entre vous deux Honey, rit l’écrivain.
  • Idiot ! Lança Beckett en frappant son pectoral.

 

Il caressa sa joue et l’embrassa tendrement. Il avait encore du mal à réaliser toute l’avancée dans leur relation mais il était sûr d’une chose désormais, il ne voulait plus la laisser partir. Il tenait beaucoup trop à elle.

 

  • Qu’est-ce qu’il y a ? S’enquit l’écrivain face au rire soudain de la jeune femme.
  • Elle est bien plus tenace que le FBI !

 

…Flashback…

 

  • Quoi ? Lança Beckett en haussant les épaules alors que la métisse levait un sourcil dans un regard inquisiteur.
  • Tu nous plantes hier soir sur le trottoir pour t’enfuir avec ton écrivain et tu oses me demander « quoi » ?
  • Ce n’était rien de plus qu’un…
  • Taxi partagé ?
  • Exactement !
  • Non mais tu te moques de moi ?!
  • On partait dans la même direction, donc…
  • Non non non ! Au poste ou sur une scène de crime, Monsieur arrive avec ton café toujours fumant. Jamais, je n’ai vu la couleur d’un gobelet de thé, moi !
  • Lanie !
  • Il est toujours là malgré qu’il pourrait écrire des dizaines de romans !
  • Lanie !
  • Et alors hier soir ! Nan mais si tu avais encore besoin d’une preuve ! Il ne t’a pas quittée des yeux, il ne voyait même plus la salle !
  • Lanie !
  • Mhm ?
  • On va commencer par quelques sushis et un verre de vin, sourit Beckett en sachant que la discussion allait être longue.

 

Assise au pied du canapé, une jambe repliée sous ses fesses, Kate posa, sur la table basse, ses baguettes face aux barquettes désormais vides. Elle prit une gorgée de vin, jeta un regard à Lanie et finit par lui demander :

 

  • Qu’est-ce que tu attends ?
  • Que tu te lances toute seule comme une grande, sourit-elle.
  • Il n’y a rien à dire, tu sais…
  • Tu fricotes avec Writer Boy et il n’y a rien à dire ? Sérieusement Kate !
  • Je ne fricote pas ! Riposta la jeune femme lui lançant un coussin.
  • Aïe ! C’est de la violence policière, ria la métisse.
  • Bah voyons, ce qu’il ne faut pas entendre…
  • Qu’est-ce que tu regrettes, Honey ?
  • Je ne regrette rien.
  • Alors de quoi as-tu peur ?
  • Arrête, on dirait un enfant qui ne veut pas se coucher dans le noir !
  • C’est normal que l’inconnu t’angoisse, sourit Lanie. Le noir sans veilleuse, le grand bain sans brassards ou sa première expérience sex…
  • C’est bon, je crois avoir saisi l’idée, ria la jeune femme.
  • Parfait ! Donc ?
  • Je gère des situations bien plus compliquées… Je suis flic à la criminelle à New York…
  • Être flic à la criminelle n’exclut pas le fait qu’une fois dans l’ascenseur, tu redeviens une femme qui a la trouille Sweety… Tchut ! La coupa-t-elle. Tu as la trouille de t’endormir tous les soirs dans ton lit avec le même homme et d’aimer ça Kate !

 

Kate porta son verre de vin à ses lèvres, sans ajouter un mot. Lanie avait raison alors pourquoi nier ? Elle avait décidé d’avancer dans sa relation avec Rick et ça passait par là même si s’ouvrir sur ce qu’elle ressentait, ses craintes et ses envies, était loin d’être facile.

 

  • Depuis combien de temps ? Lança Lanie souhaitant emmener la conversation sur une pente plus piquante.
  • A ton avis ? Sourit la jeune femme.
  • Oh non, Sweety ! Pas de devinettes, je veux des réponses et des détails !
  • Tu n’auras pas de détails ! Contra Beckett.
  • Donc ? Insista Lanie.
  • Le soir où je me suis retrouvée suspendue dans le vide… Et puis…
  • Si tu oses dire « ce qui devait arriver, arriva », je te découpe au scalpel !
  • J’ai foncé, j’ai mis de côté mes doutes et j’ai frappé à sa porte. J’étais trempée de la tête aux pieds, mais je m’en fichais, j’ai failli mourir et je n’arrivais à penser qu’à lui, reconnut la jeune femme.
  • Et… ?
  • Et rien du tout, tu t’attendais à quoi ?
  • Donc si je résume, tu as frappé à sa porte trempée jusqu’aux os, tu lui as dit que tu espérerais plus entre vous, il t’a répondu « D’accord » en t’embrassant sur le haut de la tête, il t’a donné une serviette parce qu’il est serviable et hop, t’es rentrée.
  • Exactement ! Tu nous connais vraiment bien, c’est impressionnant, répondit ironiquement Beckett.
  • A mon avis, tu lui as plutôt arraché ses vêtements, lança Lanie dans un petit sourire.
  • C’était… Pfffou ! Ria-t-elle.
  • Alors comme ça, il est « pfffou » ? Renchérit Lanie en souriant.
  • Il n’y a pas une rumeur ou un journal qui ne vente pas ses qualités, alors ne fais pas l’étonnée.
  • Je ne suis pas étonnée, j’attends la suite, ria la légiste.
  • Même pas en rêve !
  • T’es pas joueuse !
  • Oh si, crois-moi, je sais être joueuse… lança Kate en se mordillant la lèvre inférieure.
  • Wow ! Finalement, je ne veux pas de détails, ria-t-elle.
  • Il est comme il est au poste, à vrai dire… Il est charmant et enfantin… Il est là quand j’ai besoin de lui. Il est ce qu’il me fallait, sourit-elle.
  • Alexis et Martha sont au courant pour vous deux ?
  • Oui, et comme tout le monde visiblement à part nous, elles n’étaient pas étonnées.
  • Il n’y a que toi qui n’étais pas au courant, Honey.
  • Je savais mais…
  • Vraiment parce qu’on aurait cru l’inverse ?! Se moqua la jeune femme.
  • Je suis têtue, pas complétement aveugle !
  • Têtue ? Kate, pendant plus d’un an, tu as laissé sa déclaration dans le vent !
  • Je n’étais pas prête… Je n’étais pas prête à sauter dans le grand bain sans les brassards, sourit-elle.
  • Je suis contente pour toi, Sweety.
  • Finies les questions ? S’étonna la jeune femme.
  • Oh non ! Reprends un verre de vin, l’après-midi va être longue !
  • Je me disais aussi, fit-elle en portant son verre à ses lèvres.
  • Donc plutôt weekend en amoureux dans les Hamptons ou repas chic dans Manhattan ?
  • Weekend dans les Hamptons.
  • Diner aux chandelles ou plateau repas devant un bon film ?
  • Le plateau repas.
  • Droite ou gauche du lit ?
  • Lit séparé… Souffla la jeune femme.
  • Pardon ?!
  • Ne fais pas cette tête, gauche, ria Beckett.
  • Très drôle, râla la légiste.
  • Douche ou bain ?
  • Les deux.
  • Seule ou accompagnée ?
  • Les deux, sourit-elle.
  • Chantilly ou caramel ?
  • J’aime quand ça glisse, pas quand ça colle, lança-t-elle en lui faisant un clin d’œil.
  • En même temps, c’est la base, ria-t-elle. Plan de travail ou canapé ?
  • Joker !
  • Moi, c’est le plan de travail sans hésiter… Faire l’amour dans une cuisine, c’est si…
  • Pourquoi je ne suis même pas étonnée ? Rit-elle.
  • Il faut savoir…
  • Profiter ?
  • Oh que j’aime quand tu m’écoutes !

 

…Flashback…

 

Castle lui répondit par un sourire, il imaginait très bien l’interrogatoire qu’avait pu mener Lanie cet après-midi. Il connaissait la jeune femme et il se doutait bien que Kate n’avait rien pu lui cacher mais il savait également qu’elle devait être heureuse pour sa meilleure amie. Son geste de la veille en témoignait, elle ferait n’importe quoi pour Beckett.

 

  • Elle devait être heureuse pour toi, souffla Castle contre ses lèvres.
  • Elle l’était, elle était contente pour nous même si j’ai eu le droit à de nombreux reproches quand même hein.
  • L’inverse aurait été étrange, rit-il.
  • J’aurais paniqué, rit-elle.
  • Elle savait bien avant nous, ce que nous ressentions l’un pour l’autre, sourit l’écrivain.

 

Kate fixa le regard de Castle, elle caressa du revers de sa main sa joue. Elle l’aimait, elle en était persuadée et cette discussion avec Lanie lui avait ouvert les yeux sur cette relation atypique qu’elle leur imposait. Elle craignait de s’ouvrir, probablement par peur de souffrir à nouveau. Rick était sans doute le seul capable en un claquement de doigts de la briser à nouveau. Elle était en période de reconstruction, pierre après pierre, il déconstruisait ce mur qu’elle s’était édifié. Il pouvait la briser bien plus qu’elle ne l’était avant qu’il ne rentre dans sa vie.

Seulement, aujourd’hui, elle réalisait enfin qu’avouer ses sentiments était peut-être une étape difficile pour elle mais si elle attendait trop, finalement comme pour plonger dans cette relation, elle risquait de le perdre. Elle ne pouvait pas imaginer de le voir partir parce qu’elle était frileuse.

Un sourire étira ses lèvres. Elle s’était imaginée prononcer ces mots qui la terrifiaient depuis tant d’années davantage durant une soirée romantique ou après une mission où ils auraient pu y laisser la vie. Cependant, elle devait avouer que les souffler au milieu de son bureau, juste elle et lui, était très bien aussi.

Doucement, elle prit une grande inspiration, et se jeta à l’eau.

 

  • Je t’aime, Rick.

 

Elle ne s’attendait pas au silence qui suivit. Elle regarda Castle qui était stoïque. Il semblait ailleurs, ni triste, ni gai, il paraissait juste absent. Puis en l’espace d’une fraction de seconde, son regard s’illumina et elle sut à cet instant qu’elle avait pris la bonne décision. Un soulagement la gagna, un poids quitta ses épaules, elle se sentait apaisée. 

 

  • Je t’aime aussi, souffla-t-il avant de l’embrasser.
  • J’ai eu peur que tu t’écroules, rit-elle.
  • Il y aurait eu de quoi, non ?
  • Peut-être, répondit-elle en passant ses mains dans ses cheveux.
  • Redis-le…
  • Je ne sais pas, tu risques de t’habituer après, sourit-elle.
  • Jamais !
  • Je t’aime, Rick.
  • Wooow, j’en ai des frissons ! Regarde ! S’exclama-t-il en lui montrant la chair de poule qui envahissait ses bras.

 

Leurs regards s’accrochèrent, ils étaient tous deux conscients du virage que venait de prendre leur relation. Entre l’annonce faite à Lanie et cette déclaration, il n’y avait plus de « gardons le pour nous » possible. Il ne voulait plus se cacher, il ne voulait plus revivre une soirée comme celle de la veille. Il l’aimait et il voulait le crier sur tous les toits. Alors certes, il ne le ferait pas parce qu’elle lui dirait qu’il est inutile de rester près du téléphone avant de lui coller une balle entre les deux yeux. Ils continueraient à son rythme cependant il ne pouvait être qu’heureux de cet aveu. Elle s’ouvrait à lui, elle avait suffisamment confiance en lui pour lâcher prise, il en était plus que ravi. A présent, de nouvelles étapes s’offraient à eux, de merveilleuses étapes.

 

Fin.

 

 


ArthurRrr  (24.10.2023 à 10:49)

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