HypnoFanfics

Sara était en sueur. Cela faisait maintenant plus de 24h qu'elle participait à la dernière étape de son entraînement : la survie en milieu hostile ; le désert. Après les montagnes enneigées et les forêts humides, elle devait à nouveau prouver ses aptitudes et survivre au désert pour intégrer, définitivement et sans possibilité de rétraction autre que la mort, la Ligue mais aussi rester en vie.
Il faisait chaud, vraiment très chaud. Le soleil gardait ses rayons de plomb sur elle. La soif lui brûlait la gorge et le vent chaud qui soufflait sur les plaines désertiques bloquaient en partie ses voies respiratoires. Ses vêtements en cuir noir, selon la tradition de la Ligue, lui collaient à la peau et elle pouvait sentir des perles de sueur couler le long de son dos. Mais quand cette torture allait-elle prendre fin?!
Il y avait maintenant quelques mois qu'elle avait rejoint la Ligue des assassins et subissait son entraînement au quotidien dans des conditions climatiques extrêmes qui mettaient à mal son physique et son mental pourtant endurcis par ce qu'elle avait vécu depuis le naufrage du Gambit.
Elle eut soudain l'impression qu'elle ne quitterait jamais cet endroit... Mais où était donc Nyssa ?
Penser à Nyssa lui était agréable et l'avait aidé à tenir depuis son arrivée à Nanda Parbat. Elle s'assit sur un rocher, noua un fichu dans ses cheveux et décida de s'accorder quelques instants de répit.

L'arène était pleine. Les assassins s'étaient tous rassemblés pour assister à la sélection. La Ligue était connue pour accepter en son sein chaque personne perdue mais toutes devaient faire leur preuves. Toutes devaient montrer qu'elles sauraient survivre et sauvegarder l'honneur de la Ligue où que ce soit dans le monde. L'organisation avait beau être secrète, quelques rares élus connaissaient son existence et la sollicitaient parfois pour maintenir l'ordre et l'équilibre à travers la planète.
Sara était morte de peur. Elle s'était entraînée pour ça pendant quatre longues semaines mais elle craignait de ne pas être capable de se montrer à la hauteur. Nyssa, la fille du chef qui s'était prise d'affection pour elle, lui avait pourtant dispensé des cours particuliers pour s'assurer qu'elle serait prête.
Soudain, une voix de stentor emplit l'arène et prononça le nom de Sara. Elle s'avança, le plus courageusement possible, au centre du cirque. Celle qui, quelques semaines plus tôt, avait éclaté de rire quand Ra's al Ghul s'était présenté à elle tremblait à présent de tous ses membres. Un homme, très grand et avec des muscles et abdominaux de culturiste, fit son entrée. Karim, l'invaincu de la Ligue, allait être son adversaire. Sara déglutit. Jamais, ô grand jamais, elle ne gagnerait ce duel à mort! Oh qu'elle regrettait amèrement désormais de ne pas s'être noyée !

"Rendez-le moi, je vous en prie, rendez-le moi! Supplia Sara, la voix emplie de sanglots de rage et de désespoir "

Nyssa se retourna pour faire face à la jeune femme derrière les barreaux. Elle agita sous ses yeux le collier que sa protégée portait toujours autour du cou. Jusqu'à aujourd'hui.

"Je vous en supplie, c'est tout ce qu'il me reste de mon passé. Ma sœur m'a donné ce bijou en gage de réconciliation. C'est tout ce qui m'a permis de tenir jusque-là.

- J'en ai bien conscience Sara et c'est pourquoi je te l'enlève. Tu as besoin d'une motivation suffisamment forte pour survivre. Ce que tu as enduré sur cette île t'a transformé, c'est certain mais tu n'es pas prête à tout pour survivre, asséna-t-elle. Tu dois tuer pour ne pas être tuée.

- Je ne peux pas, je ne veux pas! Se révolta Sara

- Alors tu mourras! Tu as le choix entre la vie et la mort; si tu veux récupérer ce collier, tu dois rester en vie et donc te battre mais aussi vaincre ton ennemi sinon la prochaine fois que ce bijou touchera ta peau, ce sera dans ton cercueil. Je ne pourrais pas toujours sauver ta peau face à mon père. "

"Que la mort sépare nos adversaires!"

Ra's venait de donner le signal du départ. Karim s'élança et, avant même que Sara n'ait pu esquisser un mouvement, il lui donna un coup de poing qui l'envoya à terre. Des grains de sable s'infiltrerent dans sa gorge et se mêlèrent aux gouttelettes de sang qui coulaient de sa lèvre et de son nez. Elle se releva et tenta de lui porter un coup mais ce fut elle qui, une nouvelle fois, toucha terre.
Une seconde fois, elle se releva et se rua sur son adversaire. Cette fois-ci elle parvint à le toucher mais son coup n'était pas assez fort : il ne bougea pas d'un centimètre. Elle, en revanche, se retrouva une fois encore propulsée au sol. Mais cette fois, elle ne se releva pas. Elle avait mal. Karim avait frappé tellement fort qu'il lui avait cassé des côtes. Chaque respiration lui faisait mal.
Le champion de la Ligue s'approcha et, voyant qu'elle ne se relevait pas, il l'invectiva mais Sara restait sourde à ses insultes. Alors il la frappa. Il la frappait de toutes ses forces : Karim était connu pour aimer voir ses ennemis souffrir avant que la mort ne les soulage.
Des larmes de douleurs roulaient sur les joues de Sara. Elle n'avait même plus la force de penser à se défendre, à se relever ou même à hurler.

Soudain, un voile noir descendit devant ses yeux et elle entendit la voix de son père qui insistait pour qu'elle rende les coups face aux harceleuses de sa classe. Elle entendit aussi sa mère qui lui intimait de tenir bon et de ne jamais lâcher prise. La voix d'Oliver fit à son tour son irruption: il lui promettait que jamais elle n'aurait à tuer.
Un coup dans la poitrine la fit se recroqueviller sur elle-même et ses doigts entrèrent en contact avec le collier qui ne la quittait jamais. Le dernier cadeau que lui avait fait sa sœur : un pendentif représentant deux canaris posés sur une branche de rameau. La voix de sa sœur se fraya un chemin dans la brume qui se déposait sur son cerveau. Elle lui disait qu'elle l'aimait et que jamais elle ne serait loin d'elle. Que pouvait-elle bien penser d'elle en cet instant?

Un trait noir passa alors devant elle et la sortit de ses pensées. Une flèche à empenage rouge traversa son champ de vision. Elle la vit s'abattre droit entre les deux yeux de son ennemi. Ce dernier bascula alors en arrière, un air surpris sur le visage. Il était mort.
Sara entendit alors des exclamations où se mêlaient indignation et incompréhension parcourir l'arène.
Tout se passa ensuite très vite. Elle entendit des pas précipités venir vers elle, elle sentit des bras protecteurs la serrer et reconnut la voix inquiète de Nyssa qui lui demandait si elle allait bien. Mais elle était incapable de lui répondre. Elle perdit alors conscience.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle constata qu'elle avait été mise en cellule et que ses blessures avaient été passées. Elle ne sentait presque pas la douleur et soupçonna qu'on lui ait administré des plantes médicinales. Puis elle réalisa qu'elle était encore en vie. Elle se redressa sur sa couchette et constata qu'un gardien se trouvait devant la porte.

"Que s'est-il passé ?

- La fille du maître a sauvé ta peau, voilà ce qui se passe l'occidentale, cracha Gurban"

Nyssa arriva alors et jeta un regard noir à l'homme qui s'était si mal adressé à sa protégée. Celui-ci baissa la tête, en signe d'excuse. Elle s'enquit ensuite de la santé de la prisonnière et demanda à ce qu'on la laisse seule avant d'accepter, enfin, de répondre à ses questions.

"Comment est-il possible que je sois en vie?

- J'ai tué Karim. "

Sara en resta coite. Elle ne comprenait plus rien. Pourquoi Nyssa aurait-elle enfreint toutes les règles de la Ligue et abattu le champion?

"Karim n'est pas ton seul ennemi. Tu vas devoir faire tes preuves si tu veux vivre. Un autre combat à mort aura lieu dans quelques jours. Tu dois t'y préparer.

- Mais... balbutia la jeune femme

- Karim possédait une arme. Un silex taillé. Il a brisé la règle sacrée du combat à mains nues. Tu étais désavantagée. Il achevait ses victimes d'un coup de pointe de silex, de la même manière qu'il perçait un os pour en retirer la moelle. Tu aurais perdu.

- Votre père... commença Sara

- Mon père est furieux, la coupa-t-elle sèchement. Il estime que j'ai brisé le pacte des guerriers et déshonoré son nom, ajouta-t-elle les dents serrées. Cependant il reconnaît que le silex aurait pu servir d'arme et a donc accepté de t'accorder une seconde chance.

- Pourquoi? Pourquoi m'avoir sauvé la vie? "

Nyssa fixa Sara intensément avant de répondre:

" Jamais je ne laisserai quoi que ce soit t'arriver si je peux l'en empêcher."

Sara était perturbée mais sa protectrice ne lui laissa pas le temps de se poser plus de questions. Elle ouvrit la porte de la cage et s'approcha de la jeune femme blonde.

"Tu dois rester en vie. Quoi qu'il t'en coûte. "

Et, sans que Sara n'ait rien vu venir, elle lui arracha son collier et quitta la cellule.

"Rendez-le moi, je vous en prie, rendez-le moi! Supplia Sara, la voix emplie de sanglots de rage et de désespoir "

Nyssa se retourna pour faire face à la jeune femme derrière les barreaux. Elle agita sous ses yeux le collier que sa protégée portait toujours autour du cou. Jusqu'à aujourd'hui.

"Je vous en supplie, c'est tout ce qu'il me reste de mon passé. Ma sœur m'a donné ce bijou en gage de réconciliation. C'est tout ce qui m'a permis de tenir jusque jusque-là.

- J'en ai bien conscience Sara et c'est pourquoi je te l'enlève. Tu as besoin d'une motivation suffisamment forte pour survivre. Ce que tu as enduré sur cette île t'a transformée, c'est certain mais tu n'es pas prête à tout pour survivre, asséna-t-elle. Tu dois verser le sang. Tu dois tuer pour ne pas être tuée.

- Je ne peux pas, je ne veux pas! Se révolta Sara

- Alors tu mourras. Tu as le choix; si tu veux récupérer ce collier, tu dois rester en vie et donc te battre mais aussi vaincre ton ennemi sinon la prochaine fois que ce bijou touchera ta peau, ce sera dans ton cercueil. Je ne pourrais pas toujours sauver ta peau face à mon père. "

Elle quitta la prison en laissant Sara seule avec son désespoir.

Sara avait faim et soif. Nyssa avait donné l'ordre de ne lui donner qu'une ration minimale et Gurban, son geôlier, se faisait un plaisir de suivre cet ordre au pied de la lettre. Cela faisait dix jours qu'elle n'avait rien mangé d'autre que des petits plats de lentilles ou de boulgour, de la salade et des raisins secs. Le tout arrosé d'un pichet d'eau.
En plus de ce régime sec, elle était désormais forcée de se battre avec son colocataire pour garder sa paillasse. Et cela l'agaçait prodigieusement. Farouk estimait qu'étant un homme, Sara devait se plier à sa volonté. Il était d'une très grande mysoginie et ses désirs de mâle ne collaient pas avec le caractère de Sara. Ils avaient donc souvent des échanges musclés dont elle était sortie gagnante, à l'heure actuelle, à quatre reprises.
Dix-sept jours après son enfermement, les portes de sa cage s'ouvrirent pour la laisser sortir. Elle était à bout de forces et pâlit lorsque Gurban lui annonça, en ricanant, que le jour de sa mort était arrivé. Il la conduisit, menottée comme une condamnée à la peine capitale, jusqu'à l'arène.

En plus de la faim, de la soif, de la fatigue et des courbatures, Sara allait devoir affronter la chaleur. La température devait avoisiner les 35 degrés et le combat se déroulait en plein soleil. Elle allait mourir.
Une silhouette musclée se dessina devant elle. Elle ne connaissait pas son adversaire mais il ne lui sembla guère plus aisé que Karim à abattre. Il se rua sur elle et seul un réflexe lui permit d'éviter l'attaque. L'homme chargea à nouveau, tel un taureau, et cette fois il la percuta de plein fouet. Elle mordit la poussière et sentit le sable entrer dans sa gorge. Profitant du fait que sa victime soit à terre, il lui donna un grand coup de pied dans le bas-ventre. Elle se replia sur elle-même mais, loin de susciter la pitié de son adversaire, elle reçut un autre coup. La vie était donc bien un cercle vicieux et sempiternel, pensa l'ex naufragée.
Tout à coup, du coin du l'oeil, elle aperçut un étrange reflet argenté en provenance de la tribune de Ra's. En fronçant les sourcils, elle put distinguer Nyssa, en retrait derrière son père, en train d'agiter son collier. Cette vision fût aussi brève qu'intense et redonna à Sara le courage et la force de se relever. Mue par l'envie de vengeance et son désir ardent de récupérer cette babiole de son passé, elle se jeta sur adversaire. Elle parvint à le prendre au dépourvu et à le faire reculer de quelques pas. Un sentiment de puissance la submergea. Les conditions déplorables, voire inhumaines, dans lesquelles elle avait vécu au cours des jours précédents décuplerent ses forces. Elle laissa sa rage croître et envahir son être. Elle frappait son adversaire et portait ses coups avec précision et détermination. Elle avait le dessus. Il chancela et tomba à terre.

"A son tour de mordre la poussière, pensa Sara"

Elle s'assit sur son ventre et leva ses deux poings au dessus de son visage puis se ravisa. Elle ne pouvait pas lui ôter la vie. L'horreur de son geste la frappa et elle se redressa, saisie d'horreur. La foule était étrangement silencieuse. Elle attendait que son vainqueur soit désigné.