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Série : Veronica Mars
Création : 12.07.2007 à 13h34
Auteur : justme
Statut : Terminée
« C'est ma 1ere fic sur ce quartier. Intrigue,amour et amitié au menu lol. J'espere que vous aimerez :-) » justme
Cette fanfic compte déjà 47 paragraphes
Un peu plus loin Mac et Wallace attendaient Veronica pour déjeuner. Après être passée à la cafétéria cette dernière vint les rejoindre.
-Et moi qui craignais qu’il ne reste plus assez de chou fleur à midi ! dit-elle dégoûtée à la vue de son plat.
Rien que pour ça je regrette de ne plus faire partie de l’élite…
-En parlant d’élite… fit Wallace en désignant quelqu’un du menton.
-Tous aux abris, lança Mac en riant.
-Et c’est parti ! se contenta de répondre V. en mettant une cuillérée de yaourt dans sa bouche déformée par un grand sourire.
La personne en question fusa vers eux en moins de 30 secondes et pointa la jolie blonde du doigt.
-C’est toi qui est derrière tout ça hein ?!
-Madison… rit Veronica, tu te mêles aux petites gens maintenant ?
Tous les regards étaient à présent braqués vers eux.
-Je sais que c’est toi !
-Juste retour des choses, répondit-elle en haussant les épaules.
-Tu imagines ce que tout le monde pense de moi maintenant ?! maugréa-t-elle de plus belle.
C’est la meilleure celle-là !
-Alors là tu vois c’est le dernier de mes soucis… dit V. manquant de s’étrangler.
Et puis vu ce que tu as fait circuler sur mon compte, tu n’es pas la mieux placée pour venir me parler de réputation.
Madison ne répondit rien, jouant l’étonnée.
-Tu ne dis plus rien ? se moqua Veronica.
-Qui te dit que c’est moi?
-Oh s’il te plait ! Tu me vexes là… rétorqua-t-elle en faisant la moue. Tu remets en doute mes talents d’enquêtrice !
Madison la regarda bêtement, ne comprenant pas un traître mot sortant de sa bouche.
-Ton adresse e-mail, expliqua Mac pour la faire réagir.
Veronica montra son amie de la main :
-Elle a raison… tu aurais dû la masquer, ou du moins un peu plus que ça parce que je te signale qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui s’auto qualifient de reine.
Plusieurs élèves autour d’eux laissèrent échapper quelques rires.
-En plus de ça, c’était la même chose que sur ta plaque d’immatriculation alors tu comprends bien que le mystère n’était pas trop grand.
Remarque venant d’elle ça frôle le génie…
-Moi au moins je ne suis pas nue sur la plupart de mes photos ! cracha Madison.
-C’est vrai… rétorqua Veronica blasée, mais tous mes documents à moi sont des vrais, contrairement aux tiens qui sont montés de toutes pièces.
On entendit alors un « ouh! » général.
-Et tu sais ce qu’on dit…, elle regarda Wallace qui compléta :
-…il n’y a que la vérité qui blesse.
-Mais je ne comprends toujours pas pourquoi quelques photos de toi et Mathiew Fines en train de vous embrasser gentiment te mettent autant en rogne. A moins que ça ne soit les lettres d’amour enflammées que tu lui as écrites et cette superbe vidéo où tu danses autour d’un feu habillée en hippie… Ou tout simplement parce qu’avant que tu ne te transformes en une garce au cœur de pierre tu étais amoureuse de lui, aujourd’hui considéré comme le plus gros des ringards à tes yeux.
Après cette révélation, Madison ne sachant plus où se mettre, partit en courant.
Il n’y a rien d’exceptionnel là dedans me direz-vous, je sais bien, mais aux yeux de Madison Sinclair la pire chose qu’il puisse arriver c’est d’être associée à un non-09ers. Alors en plus si c’est elle qui lui courait après… Elle superficielle ? Jamais !
Comment j’ai eu tous ces documents ? A une époque Lilly et Madison étaient voisines. Elle lui avait alors piqué ces dossiers pour notre plaisir personnel. Qu’est-ce qu’on en a rit d’ailleurs ! Mais on ne comptait pas les dévoiler au grand jour, Lilly ne devait pas non plus mourir à quelques mois de ses 18 ans…
-Je me sens beaucoup plus légère, lança Veronica à ses deux acolytes.
-C’est si bon de se venger ! confirma Mac.
Et ils reprirent le cours de leur conversation comme si de rien n’était.
Le soir en rentrant chez elle, Veronica tomba sur son père en train de faire ses valises.
-Toi aussi tu désertes le foyer familial ? lança-t-elle avachie à l’angle de la porte.
-Trop tard tu m’as surpris ! fit Keith en entrant dans son jeu.
-Une urgence ? dit-elle en s’asseyant sur son lit.
-Une piste sur l’affaire du mari infidèle de la cliente n°3, il serait à Las Vegas alors…
-Tu n’as pas besoin de trouver des excuses aussi poussées pour cacher tes vices de jeu tu sais, le taquina-t-elle. Un simple « je vais chercher du lait à l’épicerie d’à côté » irait parfaitement !
-Et qu’est-ce que tu fais du facteur temporel : deux jours pour aller acheter du lait ça n’est pas crédible chérie voyons…
-Mince ! fit-elle en se tapant le front.
Puis elle reprit plus sérieusement:
-Et pour les Kane alors ?
-J’ai passé quelques coups de fil et j’ai vérifié leur compte en banque grâce à mon ami banquier, tu sais Georges le grand brun bedonnant.
Elle le regarda impassible.
-Bref tout ça pour dire qu’il y a des sommes colossales qui leur tombent dans les bras tous les mois.
-C’est-à-dire ? demanda sa fille soudainement plus attentive.
-Les sommes perçues ne sont en aucun cas déclarées et sont externes à Kane Software, ce qui veut dire qu’ils touchent de l’argent sale. Ils ont notamment loué un entrepôt à deux pas de chez eux et c’est là qu’ils se trouvaient à l’heure du meurtre, enfin si on en croit les relevés informatiques… expliqua-t-il.
-Ils auraient donc eu le temps de rejoindre leur jardin par derrière et de tuer Lilly… pensa-t-elle à haute voix.
-C’est une possibilité que j’ai envisagé mais ça ne colle pas, continua Keith. J’ai toujours pensé que si Jake Kane mentait quant à l’endroit où il se trouvait c’était pour cacher quelque chose concernant l’affaire de sa fille mais maintenant qu’on sait que non, pourquoi voudraient-ils la tuer ?
-Peut-être parce qu’elle avait découvert ce qu’ils mijotaient…
Et peut être même que c’est ça dont elle voulait me parler…
-…Ils lui ont couru après et l’ont tuée par accident. Il faut aller voir Lamb ! dit-elle dans un élan de surexcitation.
-On se calme ma puce, je sais que cette histoire te tient à cœur mais rien ne sert de lancer de fausses pistes tout ça parce qu’on a un avis sur la question.
-Mais tu viens de dire que….
-Je sais ce que j’ai dis, mais on n’a rien qui nous prouve quoi que ce soit alors attendons encore un peu d’accord ?
Attendre ? Mais je ne fais que ça depuis que Lamb a pris ta place !
-Entendu, se résigna-t-elle face à l’évidence.
-Merci, dit Keith en l’embrassant sur le front. Puis il prit sa valise et se dirigea vers la sortie.
Je serai de retour après demain alors fais attention à toi et n’o….
-N’oublie pas de manger, je sais, finit-elle en souriant. Tu m’appelles à ton arrivée.
-Comme toujours… Je t’aime.
Elle lui fit un dernier signe et referma la porte derrière lui.
Et encore une piste inexploitable… Je commence à en avoir assez ! Mais comment savoir s’ils se sont rendu chez eux en quatrième vitesse pour tuer Lilly, puis reparti de la même façon ?
A ce stade du jeu je ne vois que deux suspects envisageables : les Kane, mais je suis bloquée pour le moment et… Logan. Cette histoire de mot retrouvé sur son bureau et le fait qu’il l’ait cherchée partout le jour où elle est morte n’annonce rien de bon.
Courage Veronica ! Demain est un autre jour…
Comme convenu, un tout nouveau mercredi arriva.
Il était 10h passé et Veronica semblait chercher quelqu’un du regard. Étant donné qu’au milieu de toute la foule elle ne voyait rien, elle monta sur un petit banc de pierre et scruta l’horizon. Vêtue d’une mini jupe en jean, d’un tee-shirt vert et de sa casquette assortie, elle se dirigea vers sa cible tel un petit soldat en mission.
-Je pourrais te parler en privé deux secondes ? demanda-t-elle à Duncan entouré de Dick et Pam.
-Oui. Et il la suivit sans se poser plus de question.
-Ne vous éloignez pas trop, on sait jamais ! lança le blondinet à Duncan.
-N’aie pas peur Dick ! Je te le ramène avant la sonnerie pour ne pas que tu te sentes perdu dans les couloirs !
Son ex petit ami sourit face à sa répartie.
-Quoi ? fit-elle en retournant ses mains.
-Rien, je remarque juste que tu as changé.
-Et à cause de quoi à ton avis ? contra V. amère. Logan et toi vous avez légèrement redéfini les règles de ma vie après que… Mais elle s’arrêta en cours de route.
-Eh je n’ai jamais dis que c’était en mal ! fit-il en reculant d’un pas.
-Quoi qu’il en soit… Elle sortit la photo de sa mère et Jake et la lui montra. Est-ce que tu étais au courant ?
-Oui, avoua-t-il instantanément.
-Ah bon ? Et depuis quand ? demanda Veronica surprise.
-Pas longtemps, expliqua Duncan dans le vague.
-Alors tu sais peut-être pourquoi ton père garde une photo de ma mère et lui au même endroit que celui de son mariage avec ta mère ?
-Euh non, en fait…
La sonnerie se mit à retentir au même moment.
-…je dois y aller. A plus !
Il partit en ayant évité de répondre à sa question, visiblement embarrassé.
Tiens tiens, comme ça il était au courant… Et depuis pas longtemps en plus. Intéressant.
Mais pourquoi est-il devenu aussi mal à l’aise quand je lui ai demandé de m’expliquer la présence de cette photo pratiquement au chevet de son père ?
Alors que la journée était sur le point de toucher à sa fin, Mac vint à la rencontre de Veronica.
-Je réfléchissais toute à l’heure et je me disais qu’après l’effort il y avait le réconfort.
-Qu’est-ce que tu proposes ? demanda V. amusée.
-T’es pas drôle, tu ne laisses jamais durer le suspense… rouspéta Mac.
Veronica lui fit un petit sourire désolé.
-Bon tant pis pour les mystères ! Je pensais à louer un bon film tout en mangeant des pop corn affalés devant la télé avec Wallace si ça te tente.
-ça m’a tout l’air d’être le programme idéal, dit-elle ravie. Par contre tu peux prévenir Wallace…, là je dois y aller. Elle montra alors Logan qui s’engouffrait dans les toilettes.
-C’est comme si c’était fait.
-Super ! On a qu’à dire ce soir chez moi vers 19h ? Mon père est absent, expliqua-t-elle en marchant à reculons. Wallace te dira où c’est…
-D’accord alors à tout à l’heure, fit Mac accompagnée d’un petit signe de main.
Quelques secondes plus tard, Veronica rejoint Logan dans les toilettes.
En la voyant entrer celui-ci ne put réprimer un sourire :
-Tu es au courant qu’ici c’est les toilettes des garçons n’est-ce pas ?
-Non sans blague ?!
-Si je t’assure, c’est écrit sur la porte… reprit-il en s’essuyant les mains.
Puis il se tourna vers elle :
-Et si j’avais été occupé. Il montra alors les cabinets accrochés au mur.
-Pour ce qu’il y a à voir, rétorqua-t-elle sur la défensive. Bon autant s’épargner un échange verbal douteux et passer directement à mes questions.
-Tes questions ? répéta-t-il en s’asseyant sur le rebord de l’évier.
-Mes questions, confirma-t-elle déterminée. Pour commencer pourquoi cherchais-tu Lilly partout le jour où on l’a retrouvée morte ?
-ça c’est une bonne question, concéda Logan en lui faisant un clin d’œil.
-Très bien je reformule : pourquoi étais-tu si essoufflé alors que tu la cherchais ?
Ensuite pourquoi es-tu passé la voir chez elle seulement quelques minutes avant moi et que signifiait ce mot que tu lui as laissé sur son bureau ? Et enfin pourquoi avoir annulé ton voyage à Tijuana ?
-Et ben ! ça fait beaucoup de pourquoi et de questions en l’espace de 17 secondes, admit-il en regardant sa montre.
-Logan !
-Premièrement si j’étais essoufflé quand je suis venu te voir c’est parce que je venais de courir…
-Sans rire ?
Il l’ignora et continua:
-Deuxièmement si je suis passé chez elle c’est justement pour lui dire que je n’allais pas au Mexique et que donc je ne pourrais pas lui rapporter le sombrero qu’elle m’avait demandé…
-Lilly, un sombrero ? fit Veronica étonnée.
-Juste un souvenir comme ça, fit-il en descendant de son perchoir, enfin dans le mot que je lui ai laissé je lui disais que j’en avais marre de voir notre relation dans cet état et que je voulais que ça s’améliore.
-Et pour le post scriptum ? lança V. concentrée.
Logan sourit et secoua sa tête:
-Rien ne t’échappe hein ?
-En effet.
-Je faisais référence à la couleur du chapeau. J’avais prévu de lui en prendre un rouge.
-Mais puisque tu savais que tu ne partais plus, insista-t-elle.
-C’était pour plus tard…
-Très bien, dans ce cas pour quelle raison tu as annulé ta petite sauterie à l’étranger ?
-C’est personnel, dit-il en baissant les yeux.
-Personnel ?! s’énerva Veronica.
-Oui personnel ! Mais dis-moi je rêve où tu me soupçonnes d’être le meurtrier de Lilly ? commença-t-il en élevant la voix.
-Il faut dire qu’il y a pas mal de points qui t’accusent, répondit-elle en le regardant dans les yeux.
-C’est pas ce que tu disais à Weevil le dernière fois pourtant…
C’est vrai qu’il était aux toilettes quand j’ai percuté Weevil !
-C’était pour le forcer à parler, simple tactique professionnelle.
Il se rapprocha d’elle.
-Alors tu me crois vraiment capable d’avoir tué Lilly ?
-A une époque j’aurais dit non, maintenant je ne sais plus, avoua-t-elle.
-Et pourquoi ce changement ?
-Tu oses me poser la question ?! cria alors Veronica en s’énervant.
Je ne te reconnais plus ! On était amis et quand Duncan a rompu tu as commencé à te foutre de moi à longueur de journée… Mais passe encore ! Lorsque Lilly est morte tu as fait de ma vie un véritable enfer alors que tu savais très bien ce qu’elle représentait pour moi ! Tu t’es même servi des problèmes que j’ai avec ma mère pour faire rire tes imbéciles d’amis… alors excuses-moi si je me pose des questions quant à ton soudain dédoublement de personnalité !
Elle était à bout de nerf, commençait à manquer d’air et l’émotion l’envahissait.
-Je te rappelle que ton père m’a accusée d’être lié à son meurtre ! dit-il en s’énervant à son tour. C’était ma petite amie, je ne l’aurais jamais touchée ! Il aurait mieux fait de s’occuper de cet enfoiré de PCHer !
-Il faisait son boulot je te signale ! Et moi aussi il m’a interrogée, dit-elle à tue tête. Et puis c’est pas une raison !
-Ah non ? s’énerva-t-il de plus belle.
Ils étaient tous les deux au beau milieu des toilettes à se fusiller du regard, prêt à se jeter l’un sur l’autre. Leur conversation était électrique et Veronica commençait à craquer, les larmes au bord des yeux alors que Logan semblait sur le point d’exploser.
Elle reprit ainsi faiblement :
-Elle me manque tellement.
Tout en faisant demi tour, il passa sa main dans ses cheveux, apparemment perdu mais touché par la détresse de Veronica.
Il fit ensuite quelques pas autour d’elle quand, tout à coup, il s’approcha, lui saisit le visage et l’embrassa.
Mais qu’e….
Choquée par ce geste tout son corps se crispa. Elle se détendit alors peu à peu et sans savoir pourquoi elle lui rendit son baiser.
Leur étreinte dura deux bonnes minutes pendant lesquelles ils ne pensèrent plus à rien. Ni au fait qu’ils avaient été amis, ni à celui qu’à présent ils se détestaient.
C’est Logan qui mit fin à cette…chose ...
Il n’y a pas d’autre mot.
…le premier. Il se dégagea ainsi de celle qu’il avait humiliée pendant des mois et sortit sans dire un mot.
Veronica, elle, resta quelques minutes sans bouger encore sous le choc.
C’est un élève qui la tira de son moment d’absence en entrant dans la pièce.
-Oh désolé… euh tu sais que les toilettes des filles c’est en face ?
Sans lui répondre elle récupéra son sac à ses pieds et prit la porte. Comme un robot elle avança dans le couloir qui menait à l’extérieur.
C’était quoi ça ?
Lorsqu’elle arriva devant chez elle, Veronica vit que Wallace et Mac l’attendaient comme prévu.
-Désolée pour le retard, ma conversation avec Logan a duré plus longtemps que prévu, expliqua-t-elle en omettant de parler de leur petit écart.
-De toute façon on vient à peine d’arriver, dit Mac en montrant deux DVD, on est passé au vidéo club avant.
-Un film d’action pour moi, ajouta Wallace en prenant un boîtier, et un autre à suspense où il y a une faille dans le système informatique du gouvernement. De quoi nous combler à tous les trois !
Veronica et Mac rirent à cette remarque et ils s’installèrent dans le salon.
-Je fais chauffer le sachet et je vous rejoins ! Et on ne prend pas ma place, fit-elle à Wallace en lui lançant un coussin sur la tête.
-Oui parce que Mlle Mars a son fauteuil attitré, expliqua-t-il à Mac en montrant le canapé rayé noir et blanc.
-On a tous nos petites habitudes, dit-elle en hochant la tête, moi par exemple j’aime bien craquer deux ou trois mots de passe de sessions Internet avant d’aller me coucher, ça me détend…
Wallace la regarda en faisant les gros yeux puis se tourna vers Veronica :
-J’ai de la chance de vous avoir comme alliées !
Le lendemain matin fut un peu difficile pour nos trois amis. Ils avaient en effet passé la nuit à regarder des films et à discuter de tout et de rien. Résultat : ils avaient les yeux tout secs et ils étaient en retard pour leurs premiers cours.
Rapidement ils passèrent tour à tour dans la salle de bain et une demi heure plus tard, Wallace, Mac et Veronica prirent place dans la célèbre Le Baron de cette dernière.
Une fois arrivés au lycée, ils se mirent à courir vers leurs salles respectives.
-J’y vais parce que sinon Mr Simmons va finir par m’étrangler, lança Wallace en prenant à gauche alors qu’elles filaient tout droit. A plus !
Veronica lui fit un signe de la main alors que Mac poussait la porte qui se trouvait devant elles.
Elles avaient toutes les deux cours de mathématiques et lorsqu’elles firent irruption dans la salle, le professeur les interpella :
-Mlle Mars, puisque vous êtes debout, venez donc résoudre cette équation à deux inconnues…
Quoi de mieux que de commencer la journée par un bon système à résoudre ? Il n’y a plus de doute, je suis maudite !
Puis elle saisit la craie qu’il lui tendait et se mit à l’œuvre.
Quelques heures passèrent et à présent Veronica avait le nez fourré dans son casier à chercher on ne sait quel bouquin… Elle tourna alors la tête, histoire de voir qui se trouvait autour d’elle…
A qui je veux faire croire ça ?
A ce moment elle aperçut Logan et sa bande de lèche-bottes qui faisaient leur entrée dans le hall.
Surprise elle voulut se replonger dans son casier mais dans un élan de rapidité, elle se cogna la tête contre la porte de celui-ci.
-Aouch ! fit-elle en se massant la tête.
Bravo Veronica… La même chose mais en un peu plus discret la prochaine fois.
Lorsque Logan passa à ses côtés il lui adressa un rapide regard. Pas un rempli de haine ou de suffisance comme autrefois, non, celui-ci était plus doux… voire même gêné.
Un comble quand on connaît Logan Echolls !
Puis il continua son chemin en écoutant Dick raconter une énième blague sur les blondes.
Alors comme ça tu veux jouer aux indifférents et faire comme s’il ne s’était rien passé ?
Très bien, mais à ce jeu-là je suis plus forte que toi…
Elle referma donc son casier et se dirigea vers la cour extérieure.
En sortant elle tomba immédiatement sur Duncan.
-Comme on se retrouve, lui lança-t-elle amusée.
-Salut Veronica…
Il savait très bien ce qu‘elle allait lui demander.
-Vu que la dernière fois tu as détalé comme un lapin, je réitère ma question : est-ce que tu sais pourquoi ton père garde une vieille photo de lui et ma mère en souvenir ?
Au pied du mur il ne pouvait plus esquiver …
Il souffla un bon coup et lui balança d’une traite :
-En fait je ne sais pas exactement pourquoi il la garde, ce que je sais par contre c’est pourquoi il a maintenu sa relation avec ta mère secrète…
-Et ? fit Veronica impatiente.
-ça concerne aussi la raison de notre rupture… expliqua-t-il en baisant les yeux.
-Notre rup… commença-t-elle. Mais elle se reprit aussitôt :
Comment ça ça nous concerne aussi ?
-Le week-end où tu es partie à Sacramento avec ton père, ma mère m’a révélé une chose que je n’étais pas censé savoir.
Elle le regardait avec de plus en plus d’insistance, ne comprenant pas le rapport entre la liaison de leurs parents et le couple qu’ils formaient.
-Il se pourrait que tu sois ma sœur… avoua-t-il enfin.
A l’entente de ces quelques mots Veronica eut un mouvement de recul. Elle était choquée et tout se bousculait dans sa tête. Il n’y avait même pas cinq minutes elle voulait savoir ce qui était arrivé à sa mère et maintenant elle ne savait même plus qui elle était.
Pendant quelques instants aucun d’eux n’osa parler ou ne serait-ce que se regarder mais Duncan rompit ce lourd silence le premier.
-A moi aussi ça m’a fait un choc.
-Un choc ? Le mot est faible, dit-elle en riant nerveusement. Il faut que j’y aille ! lâcha-t-elle ensuite avant de courir vers sa voiture.
-Attends ! cria Duncan trop tard.
Il soupira et prit la direction opposée.
Dans sa voiture, Veronica roulait les cheveux au vent. Elle regardait la route mais semblait absente.
Je serais la sœur de Duncan ? La fille de Jake Kane ! Non ce n’est pas possible !
C’est donc pour ça qu’il a rompu sans même me donner une raison… Mon Dieu je suis sortie avec mon frère !
Calme-toi Veronica, respire…
C’est pour ça que ma mère est partie ! Elle ne voulait pas que je sache… Mais pourquoi s’être enfuie ? Pourquoi ne pas avoir continuer à vivre normalement et fait comme si de rien n’était ? Il doit y avoir autre chose !
Alors que les idées fusaient dans son esprit, elle donna un coup de volant sur sa gauche et fit demi tour.
Au bout de 5 minutes elle se gara alors dans un tout petit parking et entra dans un laboratoire spécialisé dans les analyses génétiques.
-Bonjour mademoiselle, lui lança une hôtesse.
-Bonjour, répondit poliment Veronica, est-ce qu’il serait possible de faire un test de paternité ?
-Bien sur ! Elle chercha quelque chose dans une armoire à sa droite puis lui tendit un dossier cartonné. Vous n’avez cas suivre les instructions indiquées sur la boite à l’intérieur, nous ramener les éprouvettes et vous aurez les résultats d’ici 24h.
-Merci, dit-elle en saisissant le paquet, toujours sous le coup de l’émotion.
Ainsi lorsqu’elle rentra chez elle, elle se précipita dans la salle de bain et se mit à fouiller partout.
Mais où est-elle ? Dites-moi qu’il ne l’a pas emportée s’il vous plait…
Ah ah !
Elle sortit une tondeuse à cheveux de l’armoire à pharmacie et chercha s’il ne restait pas un tout petit cheveu de son père.
Elle en trouva un au bout de quelques secondes et munie d’une pince à épiler elle le retira, le mit dans un des deux tubes de la boite et referma le couvercle.
Même s’il est plus proche de la calvitie qu’autre chose, heureusement que mon cher père prend toujours soin de lui. Enfin quand je dis mon père…
Elle alla ensuite dans sa chambre, retira de la même façon un cheveu de sa brosse et le déposa dans le second échantillon.
Ni une, ni deux, elle repartit en direction du laboratoire pour leur apporter tout ce qu’il fallait afin de savoir si oui ou non elle était la fille de Keith Mars.
Dans 24h il n’y aura plus aucun doute…
Dès son réveil le lendemain matin, elle sentit une douce odeur grillée l’enivrer. Toujours endormie mais attirée par l’idée du bacon croustillant sous ses dents, elle s’extirpa de son lit, enfila un peignoir et se dirigea vers la cuisine.
Elle était toujours perturbée par ce qu’elle avait apprit la veille mais avait décidé de laisser à son père le bénéfice du doute.
Bien que je sois quasiment sure qu’il sache déjà tout…
-Bonjour chérie ! tonna son père en la voyant arriver.
-Bonjour… répondit Veronica en plissant des yeux. Alors cette affaire ?
-Oh sans problème, j’ai réussi à obtenir les clichés dont j’avais besoin et j’ai résisté à l’insoutenable attrait de la roulette, dit-il en lui servant son petit-déjeuner.
Elle lui fit un sourire pour le remercier et ajouta :
-Je suis fière de toi. Et pour les prostituées ?
-Ah c’est autre chose… Mais je t’assure que Sylvia était très gentille, elle t’aurait beaucoup plu, rétorqua-t-il en s’asseyant en face d’elle.
-J’imagine…
Voyant que quelque chose la dérangeait, Keith demanda :
-Chérie tu es sure que tout va bien ?
Tout va pour le mieux. Je me pose juste une question : est-ce que c’est toi mon père ?
Non… Trop direct !
-Pas vraiment en fait. J’ai quelque chose à te demander et je voudrais que tu sois sincère, avoua-t-elle sérieuse.
-D’accord, se contenta de répondre l’ancien shérif, l’air assez grave.
Veronica leva alors ses yeux vers lui et demanda sans vraiment être sûre de vouloir la réponse :
-Est-ce que je suis ta fille ?
-Quoi ? fit-il surpris.
-Est-ce que je suis ta fille ou celle de Jake Kane ? précisa-t-elle, les mains tremblantes.
-Évidemment que tu es ma fille !
Elle se laissa aller à un soulagement pendant l’espace de 10 secondes jusqu’à ce qu’il ne reprenne :
-…seulement j’ai toujours eu un doute concernant ton père biologique.
-Quoi ?! s’énerva Veronica. Mais tu viens de me dire que tu étais sûr !
-Oui j’en suis sûr parce que c’est moi qui t’ai élevée, le reste m’est égal… !
-ça t’est égal ?! Mais c’est pas vrai ! Comment peux-tu dire ça ? cria-t-elle en se levant.
-Parce que je t’aime et que ça me suffit !
Elle expulsa une grande bouffée d’air et mit ses mains sur son visage, ne sachant plus quoi penser.
Ca va aller…
Elle était touchée par ce que son père venait de lui dire mais ça n’enlevait rien au fait qu’il lui avait bel et bien menti.
-Même si je t’aime plus que tout, ce que je constate maintenant c’est que tu m’as menti délibérément pendant plus de 17 ans… ajouta-t-elle faiblement.
Keith ne broncha pas, ému par la situation.
Sa fille se rendit alors dans sa chambre afin d’enfiler quelque chose pour aller au lycée.
Quand elle arriva sur le parking de Neptune High elle était encore toute chamboulée. Entre sa peine, sa colère et surtout son incompréhension, elle ne gérait plus rien.
Elle prit donc la direction du bâtiment principal et passa devant un groupe de cheerleaders.
Elle esquissa alors un léger sourire, révélant toute la peine qu’elle ressentait face à certains de ses souvenirs.
Dire qu’à un moment donné c’était moi qui étais tout en haut de cette pyramide !
Au jour d’aujourd’hui je courrais m’inscrire au club d’échecs si on me donnait le choix entre ça et une place dans l ‘équipe. Mais il n’y a pas si longtemps que ça cela m’aurait amusé… à croire que les gens changent vraiment. Ou peut-être que tout simplement certaines choses que l’on aime pas à la base peuvent devenir agréables en compagnie des bonnes personnes… Allez savoir.
Veronica se trouvait à présent dans les couloirs du lycée lorsque Logan fit son apparition. Pour une fois il n’était entouré d’aucun de ses sbires au Q.I sous-développé et semblait la regarder.
Afin de ne pas se faire de fausses idées et lui donner l’avantage, elle se retourna mais ne vit que deux filles de seconde en train de s’échanger des livres. Elle se tourna donc de nouveau vers lui et remarqua qu’il lui souriait tout en faisant faire à ses lèvres une petite grimace malicieuse.
Il se faufila ensuite dans les toilettes.
J’y vais ? Je n’y vais pas ?
Une foulée de question se bouscula dans la tête de Veronica quand elle se décida à avancer vers les W.C. Mais alors qu’elle était sur le point de pousser la porte, Logan ressortit de la même façon qu’il était entré.
Sans lui adresser un regard il passa devant elle et prit le premier couloir sur sa droite.
Stupéfaite, elle ouvrit tout d’abord la bouche sans qu’aucun son n’en sorte puis se ravisa en secouant la tête.
Évidemment !
Elle tourna donc ses talons, empruntant la même direction que Logan quelques secondes plus tôt.
Ressaisie-toi ma vieille ! C’est toujours le même crétin…
C’est alors qu’en passant devant une salle ouverte elle sentit quelque chose l’attraper et fermer la porte derrière elle.
-Mais qu’est-ce que…. Puis en faisant face à son mystérieux kidnappeur elle lança sur un ton de défi : Satisfait ? Tu t’es bien régalé ?
Logan lui sourit amusé par sa réaction et répondit :
-J’adore quand tu t’énerves… Tu deviens tellement sexy !
Elle s’emporta de plus belle.
-Primo rends-moi ma main tu veux ! rouspéta-t-elle en la retirant de celle de Logan, deusio je ne suis pas un jouet que tu agites quand bon te semble et tertio….
Elle se stoppa, perdue dans ses mots, ses émotions mais aussi dans son regard. En effet il se contentait de la regarder gesticuler dans tous les sens, à moitié assis sur une table, légèrement penché en arrière sur le seul appui de ses bras.
Dans un élan de spontanéité elle se jeta sur lui et l’embrassa. Il se redressa alors immédiatement et y répondit sans la moindre hésitation.
A la différence de leur premier baiser qui se voulait gêné et impromptu, celui-ci était fougueux, révélant toute l’électricité qu’il y avait entre eux. Plus qu’un paradoxe, entre attirance et refus, haine et passion ou encore magie et horreur, ils ne savaient pas pourquoi ils se comportaient de la sorte mais ils le faisaient quand même.
Après tout le meilleur moyen de résister à la tentation c’est d’y céder ! D’après Wilde en tout cas…
A bout de souffle Veronica se retira après plusieurs minutes et inspira une bouffée d’air.
Logan s’essuya discrètement la bouche avant de lancer tout content :
-Tu n’as pas pu résister hein ??
-La ferme ! fit-elle en fronçant ses sourcils.
Il leva ses mains vers elle, signe qu’il baissait les armes.
-Et pas besoin de sourire d’un air niais comme tu le fais toujours ! ajouta-t-elle.
-Est-ce que j’ai encore le droit de respirer ?
Elle le regarda et hocha rapidement la tête.
-Tant mieux parce qu’après ça… reprit-il en riant.
Elle revint immédiatement à la charge et lui donna une tape sur l’épaule.
Alors qu’il était toujours dans sa phase d’euphorie, Veronica, elle, semblait réfléchir.
Mais qu’est-ce que je fais ? C’est l’ex petit ami de Lilly, personne qu’à l’heure actuelle je déteste et qui s’avère être l’un des coupables potentiels dans l’affaire de son meurtre !
Voyant qu’elle était perdue il reprit peu à peu son sérieux.
-ça va aller ? demanda-t-il plus doux.
-Non ça ne va pas ! Je ne comprends rien à ce qu’il se passe entre nous et de toute évidence tu t’en fiches alors laisse-moi réfléchir !
Lentement il fit plusieurs pas vers son petit corps surexcité, passa sa main derrière sa nuque et approcha son visage du sien. Comme hypnotisée, elle se laissa faire pendant qu‘il lui dit :
-Calme-toi et respire, on va en parler. Puis il lui fit un bisou sur le front et s’écarta pour lui laisser son espace.
Surprise par cette soudaine preuve d’affection et cet élan de tendresse à son égard, Veronica le remercia d’un sourire sincère. Le premier depuis longtemps…
-Écoute, je ne sais pas ce qu’il se passe entre nous mais en ce moment j’ai pas mal de trucs à gérer sans vouloir en rajouter donc… avoua-t-elle honnête.
Tout en acquiescant de la tête il ajouta :
-Si ça peut t’aider quand je t’ai dit que j’avais des raisons personnelles de vouloir annuler mon voyage à Tijuana j’étais sincère. Je ne peux pas t’en dire plus mais sache que c’est la vérité.
Devant son air si sérieux, chose qu’elle n’avait pas l’habitude de voir, elle hocha la tête.
-Tu vas devoir me faire confiance sur ce coup, rajouta-il en se tenant le cou.
-Faut quand même pas exagérer !
Il rit avec elle à sa remarque.
-Mais je te crois pour le Mexique.
-C’est déjà ça…
-Oui… Bon et bien… Je dois y aller, j’ai des choses…
-…des choses à faire, oui je sais, finit-il en se levant d’un bond.
-Exactement ! Alors à bientôt, lança-t-elle en lui faisant un signe de la main.
A bientôt ?! Non mais n’importe quoi !
Et elle sortit avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit.
Il resta dans cette pièce pendant encore quelques minutes, le regard fixe, comme s’il venait de comprendre quelque chose.
Quand la dernière sonnerie retentit, Veronica se dirigea à pas de loups vers sa voiture. Elle attrapa son téléphone portable et regarda l’heure qu’il était.
18h06 ? Parfait… Les résultats doivent être prêts maintenant.
Elle passa donc les récupérer au laboratoire mais attendit pour ouvrir l’enveloppe.
Une fois chez elle, V. balança ses clefs sur la table, posa la lettre à côté et prit place sur un tabouret.
5 minutes passèrent et toujours rien. Puis 20, ...30, …45 s’en suivirent lorsque la porte d’entrée s’ouvrit de nouveau. A peine eut-il franchit le seuil de la maison qu’il sut. Un seul coup d’œil à sa fille suffit à Keith pour comprendre ce qu’elle faisait devant ce bout de papier kraft.
Il s’avança ainsi doucement pour ne pas la brusquer.
-Tu ne l’as pas encore ouverte ?
Veronica fit non de la tête, ses yeux toujours fixés sur l’enveloppe.
-Tu veux que je le fasse ?
Elle refit de même.
-D’accord, concéda-t-il en haussant les épaules comme si ce n’était rien de plus qu’une nouvelle facture.
Il s’assit donc en face de sa fille et attendit sans un mot.
Veronica céda au bout de 5 minutes et s’emporta dans un fou rire nerveux.
-Et puis de toute façon qu’est-ce que ça change ? Ce ne sont que des gènes après tout, rien à voir avec mon caractère, ma façon de manger ou encore la sale manie de te ronger les ongles que tu m’as transmise !
N’en n’attendant pas moins mais tout de même ému par les paroles de sa fille, Keith la serra dans ses bras.
Décidée, elle essuya ses quelques larmes d’un coup de manche et déchira l’enveloppe.
Elle parcourut alors les lignes les plus importantes de sa vie avant de déclarer :
-Plus de doute, je suis bien une Mars !
-Je n’en ai jamais douté ! lança-t-il en l’embrassant cependant soulagé par une preuve écrite. Et quand bien même, ça aurait été la même chose…
-Je t’aime tellement, se laissa-t-elle aller dans ses bras.
Il resserra son étreinte, emporté par la joie.
-Mais ce serait dommage de m’étouffer après une si belle révélation, plaisanta-t-elle en luttant pour respirer.
-Désolé,…désolé.
Puis il se détacha de sa fille avant d’ajouter :
-Ce soir c’est jour de fête ! Resto Chinois ? Français ? Fast-food ? C’est toi qui choisis…
-Et pourquoi pas toi, moi et un bon bol de glace devant la rediffusion d’un polar horrible ?
-Tant que c’est toi qui fais le service c’est bon pour moi !
Elle s’exécuta alors à la tâche sans parvenir à décoller ce sourire collé sur ses lèvres.
Mais qu’importe, elle n’en avait pas envie de toute façon !
Le week-end se passa pour le mieux au sein de la famille Mars.
Keith et Veronica s’étaient octroyé un petit séjour dans un centre de remise en forme avec au programme massages, soins du corps et relaxation.
Ils l’avaient bien mérité après tout et n’avaient pensé à aucune de leurs enquêtes pendant l’espace de deux jours.
De leur côté Logan et Duncan étaient partis dans une des maisons secondaires des Casablancas.
Située dans une petite ville pas très loin de Neptune, il y avait tout ce dont ils avaient besoin selon Dick : une rue avec plusieurs bars accolés, la plage à seulement quelques mètres de leur palace et surtout des filles !
Duncan avait pourtant passé un bon bout du week-end à réfléchir à ce qu’il avait avoué à Veronica et à se demander si elle ressentait toujours quelque chose pour lui.
-Allez les gars, c’est notre dernier jour de fiesta ! cria Dick dans leur direction une glacière à la main, il faut en profiter !
Il se posa alors sur le sable à côté d’eux, remit sa mèche blonde en place et lança une bière à Logan.
-Vous avez vu tous ces canons ! renchérit-il tel un loup devant une brebis.
Beaver pencha la tête et répondit :
-C’est vrai qu’il y en a des pas mal…
-ça c’est envoyé ! confirma Dick en buvant une gorgée.
-Tiens donc, est-ce que Timide commencerait à ouvrir les yeux sur le monde ? rétorqua Logan ironique.
-Hé je suis un mec aussi je vous rappelle !
-Oui jusque là on s’en serait douté, ajouta Duncan en souriant.
-Bon je suis pas venu ici pour faire causette moi ! Je vais aller voir si ces jeunes demoiselles ne veulent pas un peu de compagnie, fit le grand blondinet en montrant deux filles allongées qui leur jetaient des petits coups d’œil de temps en temps.
Logan fit danser ses sourcils et finit sa bière d’un seul coup.
-Tu m’accompagnes ? lui demanda alors Dick. Je veux bien être bon joueur et partager…
-C’est trop d’honneur mais je vais passer mon tour pour cette fois et rester là avec Duncan pour l’empêcher de dormir. Il prit alors une poignée de sable et la lui jeta dessus
-Hé ! Je ne dors pas je me repose !
-C’est comme tu veux mec, fit Dick en haussant les épaules.
Puis ils se tapèrent dans la main et il partit en direction de ses proies.
Logan le regarda s’éloigner, un air curieux sur le visage.
-Tu te sens bien ? intervint Duncan le tirant de ses pensées.
-Oui pourquoi ?
-Parce que d’habitude tu aurais couru vers ses filles avant même que Dick ne te propose d’aller les voir…
-Je les ai vues en passant toute à l’heure, elles sont pas terrible, dit-il en prenant un air blasé.
-Ah je comprends mieux dans ce cas… fit-il en souriant.
Pour toute réponse Logan lui fit un « super » avec ses deux pouces.
Mais alors qu’ils étaient sur le point de se prendre une autre bière, enfin la première pour Duncan, Dick réapparut devant eux, une fille sous chaque bras.
« Génial » pensa Logan apparemment contrarié.
-Regardez qui je nous amène, lança Dick en faisant un clin d’œil à ses potes. Voilà Cindy et là c’est Jasmine.
-Yasmine, reprit la brune pulpeuse.
-Peu importe, marmonna Dick.
Duncan se tourna immédiatement vers Logan pour l’interroger du regard. Mais celui-ci esquiva.
« Elles sont superbes…» pensa alors Duncan ne comprenant pas pourquoi Logan lui avait dit le contraire.
-Cindy jolie aimerait faire plus ample connaissance avec notre cher Mr Echolls, balança Dick pleins de sous-entendus.
Beaver et Duncan continuaient de fixer Logan pendant que la blonde en maillot deux pièces lui adressait des sourires provocants.
-Peut-être une autre fois, rétorqua celui-ci en se levant d’un coup vif. Puis contre toute attente il prit sa planche de surf et s’élança vers la mer.
Choqué par ce refus Dick fit les gros yeux :
-Il résiste, je persiste ! balança-t-il à ses nouvelles conquêtes en les entraînant un peu plus loin.
Duncan, plus attentif, remarqua que quelque chose n’allait pas chez Logan mais décida de garder ça pour lui.
Le début de la semaine reprit alors son cours, révélant une Veronica d’humeur plus joviale que d’habitude.
J’avoue que le fait de savoir que mon père est vraiment mon père m’enlève une épine du pied. Mais n’exagérons rien… Ce n’est pas pour ça que je vais me transformer en une espèce de groupie qui chante et qui danse dès qu’elle entend sa chanson préférée passer à la radio.
C’est donc en ayant passé deux jours de pure détente qu’elle fit son entrée dans l’antre du Diable.
Et cette fois-ci, c’est Duncan qui alla vers elle :
-Salut toi !
-Bonjour…
-Alors bon week-end ? demanda-t-il naturel.
-Excellent! Et le tien ?
On dirait que la révélation a eu du bon puisque c’est la première fois que nous avons une conversation normale depuis qu’on est séparés.
-Sympa aussi, on a décidé de changer un peu d’air !
-On ? Dois-je en déduire qu’il y a une nouvelle prétendante à ton tableau de chasse ? fit-elle taquine.
-Tu confonds avec Logan là… répondit Duncan en souriant.
Logan hein ? J’aimerais bien arriver à le cerner celui-là.
-…C’est d’ailleurs avec lui que j’étais ce week-end. Enfin il y avait aussi Dick et Beaver.
Et ben tiens ! Ça pour une nouvelle…
-Quatre beaux jeunes étalons célibataires tout seuls sur la plage ? Je vois ça d’ici,fit-elle en se rongeant l'ongle du pouce gauche.
…je suppose que l’expression « sea, sex and sun » prend tout son sens. Enfin surtout la partie « sex » de la chose ! Moi jalouse ? Non mais ça va pas !
-On était bien à quelques pas de la plage mais c’est pas ce que tu crois, rectifia Duncan, j’ai passé mon week-end à lire alors que Beaver était devant sa console. Il n’y a que Dick qui se pavanait sur la plage à la recherche de nouvelles compagnes avec…
-Un duo de choc ! coupa-t-elle tout en s’acharnant sur son ongle.
-J’allais dire avec sa glacière remplie de bière sous le bras. Bizarrement Logan est resté loin de tout ça pour une fois… Il a surfé c’est tout.
Surfé ? Pas de filles siliconées en monokini ?
-Curieux, confirma-t-elle en cachant son soulagement.
Au fait, reprit V. plus sérieuse, je voulais te dire que j’ai fais un test pour savoir si oui ou non j’étais bien la fille de mon père. Enfin sa fille biologique je veux dire…
Il la regarda alors sans rien dire, attendant impatiemment la suite.
-Je ne suis pas ta sœur, révéla finalement Veronica.
Son stress accumulé à présent levé, Duncan ne réfléchit pas et, instinctivement, il l’embrassa.
C’est aussi ce moment-là que Logan choisit pour aller à son casier…
Lorsqu’il passa devant eux il fronça tout d’abord ses sourcils, s’arrêtant l’espace d’une seconde pour bien réaliser, puis tout en reprenant sa route il mâchouilla le capuchon d’un de ses stylos bic et leur adressa un clin d’œil en passant.
Super….!!!
Mais alors que Logan était déjà loin, Veronica repoussa son ex, l’accusant de son regard stupéfait.
-Qu’est-ce que tu fais ?
-Désolé mais je n’ai pas pu m’en empêcher…
-T’en empêcher ? Mais tu te rends compte de ce que tu dis Duncan ?! Tu romps avec moi sans la moindre explication et pratiquement un an après tu me dis que tu n’as pas pu t’en empêcher ! lâcha-t-elle énervée.
-Si je n’ai plus fait attention à toi c’est justement parce que c’était trop dur de te voir et de ne pas pouvoir être avec toi… expliqua-t-il sincère. Je t’aimais mais je ne savais pas si tu étais ma sœur ou non, qu’est-ce que j’étais censé faire ?
Veronica encaissait coup après coup ce qu’il lui révélait mais n’en était pour autant pas moins perdue.
-Moi aussi je t’ai aimé, mais les choses ont changés, j’ai changé… dit-elle à la fois amère et triste. Et on ne peut pas faire comme si rien de tout ça n’était arrivé, même en fonction des circonstances.
Elle lui adressa alors un dernier regard avant de tourner ses talons, le laissant seul, visiblement touché par ses propos.
Pendant son cours de philosophie, Veronica semblait ailleurs. Elle tenta de se concentrer tant bien que mal mais rien n’y fit. Elle laissa alors tomber sa tête sur sa table lorsqu’elle reçut un bout de papier plié en deux.
« Je sais bien que la philo n’est pas une partie de plaisir mais vois le bon côté des choses, Mr Brahams est plutôt sexy dans son pantalon noir… »
Elle se retourna immédiatement vers Mac, deux rangs plus loin, et vit que celle-ci se contenait pour ne pas partir dans un fou rire.
Veronica tourna le petit mot et écrivit :
« Le style grunge friqué ne me séduit pas vraiment mais pour sa défense il faut reconnaître qu’il a de jolies fesses ! ». Puis elle lui fit discrètement passer le message secret, coincé entre deux pages d’un bouquin.
Un classique mais qui marche à tous les coups!
La journée toucha à sa fin et Veronica se dirigea vers sa voiture. Lorsqu’elle arriva sur le parking elle fut obligée de constater que le SUV jaune de Logan se trouvait à côté de sa Le Baron. Elle jeta furtivement des coups d’œil à droite et à gauche mais il n’était pas dans le coin. Elle s’avança donc rapidement et mit la clef dans la serrure.
-Ne jamais oublier les angles morts, lui rappela alors une voix masculine.
Surprise, elle sursauta et fit tomber son trousseau à terre.
-Je m’en souviendrais à l’avenir, dit -elle en se retournant vers lui.
Logan était appuyé contre le coin de sa voiture et toisait Veronica du regard d’un air mesquin.
Il s’approcha d’elle mais alors qu’elle pouvait sentir son souffle dans son cou, il reprit en mettant sa main sur la poignée de sa porte :
-Tu permets ?
Un sourire forcé et un petit coup de tête sur le côté plus tard, elle lui laissa la place d’ouvrir.
Une fois à bord, il descendit sa vitre.
Ils se regardèrent quelques secondes puis Veronica craqua.
-Ce n’est pas ce que tu crois…
Un sourire cynique apparut alors sur ses lèvres.
-Ca semblait pourtant clair lorsque tu avais ta langue enfoncée dans la gorge de Duncan tout à l’heure.
-Déjà je n’avais pas ma langue fourrée dans sa gorge comme tu dis, et puis je te signale que je l’ai repoussé quand il m’a embrassée !
-C’est pas l’impression que j’ai eu entre la première seconde où je suis arrivé et la dernière où je suis parti, c’est-à-dire une minute plus tard. Mais c’est sûrement mon imagination, fit-il en désignant sa tête.
-J’étais surprise !
-Ou alors c’est ton naturel qui revient au galop, rétorqua-t-il amer.
-Développe…
-Si je me souviens bien il y avait un site plutôt explicite qui circulait à ce sujet pendant un moment non ?
Veronica hocha la tête.
-Évidemment ! C’est toi qui accumules conquête sur conquête chaque jour de la semaine et c’est sur moi que ça retombe… C’est logique.
Logan haussa les épaules:
-La vie est injuste…
-Tu peux m’expliquer pourquoi tu accordes autant d’importance à un geste insignifiant alors qu’avec Lilly tu n’as pas bronché ?!
Il ne répondit rien.
-Je vois ! Je ne mérite même pas que tu me répondes c’est ça ?
Alors que ses doigts commençaient à se resserrer autour du volant, il lui lança :
-Et moi qui te pensais un peu plus intelligente… Décidemment tu ne comprends vraiment rien !
A peine eut-il finit sa phrase qu’il recula brusquement faisant crisser les pneus de son engin et attirant tous les regards vers lui.
Veronica suivit le véhicule du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse puis ramassa enfin ses clefs, complètement paumée.
Duncan m’embrasse, je le repousse, je viens m’expliquer alors qu’on n’est même pas ensemble et c’est lui qui me fait des reproches ?! Y a vraiment un truc qui tourne pas rond chez lui ! Il m’a insultée pendant des jours et des jours, à tel point qu’il m’arrivait d’en pleurer et il s’attend… Il s’attend à quoi exactement ?
-Eh Ronnie ! C’est pas parce que Logan t’a encore jetée qu’il faut que tu fasses cette tête, lança Dick mort de rire. Il a juste peur de ne pas être à la hauteur de ta réputation si tu vois ce que je veux dire…
Les nerfs à vifs elle jugea qu’il ne servirait à rien de parler et que l’action serait plus appropriée. Elle prit donc place derrière son volant, s’approcha lentement de Dick et lui balança le reste de son déjeuner à la figure.
L’espèce de purée de carottes, qu’elle avait dans sa boite à gants depuis le matin même dégoulina ainsi sur ses cheveux et ses vêtements alors qu’il se dépatouillait les yeux pour ne pas que la solution visqueuse n’y entre.
Fière de son coup elle donna un coup d’accélérateur pour marquer sa sortie.
Il était maintenant 20h passé et Veronica n’arrivait pas à se concentrer. Son père étant encore sur le terrain de l’une de ses enquêtes, elle se retrouvait seule face à son problème d’algèbre.
Quelques heures plus tôt elle avait également essayé de trouver de nouvelles pistes sur le meurtre de Lilly mais rien n’y faisait. Quand une idée entrait par une oreille et elle en sortait aussitôt par l’autre.
Elle leva alors soudainement la tête, attrapa ses clefs sur son bureau et fila en claquant la porte derrière elle.
Lorsqu’elle arrêta le contact de sa voiture, Veronica soupira. Elle se décida tout de même à en sortir puis avança jusqu’à la porte d’entrée.
-Veronica ? demanda une voix grave.
-Bonsoir monsieur Echolls, fit-elle gênée, est-ce que Logan est là ?
-Euh oui bien sûr… Excuse-moi mais ça fait tellement longtemps que je ne t’ai pas vue ici, expliqua Aaron, entre !
Elle le remercia d’un sourire et franchit le seuil de la porte.
-Tu sais où se trouve sa chambre, je ne t’accompagne pas.
-Ca devrait aller, merci.
Puis elle monta à l’étage et se dirigea vers la chambre en question. Elle vit alors que la porte était entrouverte, révélant un espace à demi éclairé. Elle était sur le point de frapper lorsqu’elle aperçut Logan marcher. Son premier reflex fut de reculer d’un pas puis elle reporta son attention sur lui.
Il était torse nu, uniquement vêtu d’un boxer et semblait sortir de la douche, ses cheveux étant encore mouillés.
Veronica arqua un sourcil.
……!!?
Elle sentit alors quelques frissons lui parcourir le corps et réajusta son sac sur son épaule.
Logan ouvrit ensuite son armoire et lorsqu’il se pencha pour attraper un tee-shirt, elle remarqua une marque sur ses côtes.
Sans annoncer sa présence, elle entra d’un pas décidé :
-C’est pour ça que tu n’es pas allé à Tijuana ? demanda-t-elle en désignant sa blessure.
Logan se tourna, étonné de sa présence, et enfila son vêtement.
-Mon père m’a confondu avec son punching-ball… lança-t-il ironique en frottant ses cheveux pour les faire sécher.
Veronica resta immobile plusieurs secondes, assimilant ce qu’il venait de lui dire.
Son père ? C’est lui qui lui a fait ça ? Et moi qui croyais qu’il s’était encore battu ! Bravo, fine analyse Veronica !
Touchée par sa situation, elle fit demi tour pour s’appuyer contre une commode et lui annonça :
-Je tenais à m’excuser pour tout à l’heure…
-Pourquoi ? On n’est pas ensemble,dit Logan en se jetant sur son lit.
-C’est sûr qu’avec tes cinq petites amies du moment ça deviendrait dur à gérer.
-Trois en fait, les deux autres c’est juste histoire de changer un peu, rétorqua-t-il en haussant les épaules.
-Hum hum, fit Veronica en hochant la tête. Puisque tout est dit…
Elle prit ainsi la direction de la sortie.
-Mais juste par curiosité… Lequel de nous embrasse le mieux ?
-C’est différent, répondit-elle en faisant mine de réfléchir.
-D’un point de vue purement technique, cela va sans dire…
-Dans ce cas je dirais Duncan, conclut-elle pour le provoquer.
-Pourtant j’ai plus d’expérience, fit-il en bougeant ses sourcils.
-Tu sais ce qu’on dit, c’est la qualité qui compte pas la quantité.
-Alors pourquoi c’est chez moi que tu es en ce moment ?
-Juste pour mettre les choses au clair.
-Il y a le téléphone, lui rappela-t-il en s’approchant.
-Si tu veux tout savoir je suis venue pour te faire comprendre que je n’avais aucun compte à rendre concernant ma vie amoureuse et surtout pas à toi !
-C’est pas ce que tu disais toute à l’heure…
-J’ai été distraite.
-Par mon corps de rêve ?
-Plutôt par l’énorme bleu sur ton torse…
-Oh ! Alors la grande Veronica Mars a eu pitié du pauvre petit gosse de riche… commença-t-il en élevant la voix. Désolé de te décevoir mais on a seulement un peu trop chahutés dans la piscine, finit-il hargneux.
Si tu crois que je vais gober ça…
-Maintenant je dois téléphoner à Mindy, ma copine numéro 2, donc si tu veux bien avoir la gentillesse… dit Logan en remuant son téléphone sous ses yeux.
-T’avais raison, je ne te comprends vraiment pas… lança-t-elle amère, et puis de toute façon j’en ai même plus envie !
Elle mit alors sa main sur la porte lorsqu’il l’attrapa et la força à se retourner.
-Tu te crois vraiment plus maligne que tout le monde hein ?
-Lâche-moi le bras, répliqua-t-elle sur la défensive.
Il s’exécuta mais, adoptant un autre comportement, il se lança dans un monologue.
-Pourtant tu n’as jamais rien remarqué ! Toi la super détective… C’était là sous tes yeux depuis des mois mais non ! Toujours bornée et têtue à croire seulement ce que tu voyais ! Il tournait dans sa chambre en faisant de grands pas et semblait s’emporter un peu plus à chaque mot. Pas très professionnel tout ça…
-Mais enfin de quoi tu parles ? demanda-t-elle en fronçant ses sourcils.
-De toi Veronica ! cracha-t-il honnête, mais tu ne jurais que par Duncan n’est-ce pas ?
A ce moment-là il baissa les yeux.
Effrayée par ses mots, elle crut comprendre où il voulait en venir.
Non c’est pas possible, pas après tout ce qu’il m’a fait….
-Tu es en train de me dire que si depuis tout ce temps tu agis comme un con avec moi c’est parce que tu m’apprécies ? demanda-t-elle outrée.
-Disons que tu as le don de me rendre nerveux, avoua-t-il en la regardant cette fois.
-Et je peux savoir depuis quand ?
-S’il te faut une date, je dirais depuis que tu as commencé à avoir des formes là où il faut, dit-il en la reluquant amusé, pas plus tard qu’il y a un an, un an et demi.
-Tu étais avec Lilly à cette époque ! ajouta Veronica qui allait de surprise en surprise.
-Tu penses que je ne me sens pas assez coupable comme ça !
-Désolée mais avec tes sarcasmes, tes attaques et tes humiliations en public je ne m’y attendais pas du tout !
-Je suis un être plein de surprises…
Elle enfouit alors son visage dans ses mains, s’assit sur le lit de Logan et dit visiblement perdue :
-Il faut vraiment que je sache qui a tué Lilly.
-Je t’ai dis tout ce que je savais… reprit-il sérieux.
-C’est plutôt aux Kane que je pensais.
-Les Kane ? demanda-t-il surpris.
Elle lui raconta alors tout ce qu’elle avait appris au cours de l’enquête et lui expliqua ses doutes.
-Weevil ayant un alibi indiscutable, il ne reste plus qu’eux et toi…
Il la regarda sans rien dire.
-Et malgré ton attitude de pourri arrogant et stupide, je ne pense pas que ce soit toi.
Il réprima un sourire.
-La description me touche.
-ça vient du cœur.
Tout à coup Logan se leva, enfila rapidement un jean et prit une veste.
Il est pratiquement onze heures ! Il compte aller où comme ça ?
-Alors tu viens ou quoi ? lui lança-t-il en tapant du pied.
-Une envie pressante ? fit-elle sarcastique.
Il leva les yeux au ciel.
-Jake et Céleste sont en voyage toute la semaine d’après Duncan, expliqua-t-il en lui tendant la main.Tu sais, Duncan, celui qui embrasse si bien…
Elle se retourna aussitôt, attrapa son sac et le dépassa sans répondre à son geste.
Alors qu’elle se trouvait devant lui, un sourire apparut sur son visage.
Quoi ? C’est uniquement dû au fait que je suis sur le point d’entrer par effraction chez les gens les plus riches de la ville qui me fait sourire ! Rien d’autre !
Lorsqu’ils arrivèrent à proximité de la demeure des Kane, Logan jugea préférable de se garer dans la ruelle un peu plus bas.
Il a au moins la décence d’esprit de cacher son petit joujou…
Sans échanger un mot ils descendirent et se dirigèrent vers la maison plongée dans l’obscurité.
Après avoir tourné pendant 10 minutes et cherché une entrée potentielle, Veronica aperçut la chatière au bas de la porte du garage.
Elle s’approcha, tendit son sac à Logan et se faufila par la petite ouverture.
Quelques secondes après, le garage s’ouvrit tel la caverne d’Ali baba.
Ils gagnèrent ensuite l’intérieur de la maison et Veronica voulut retourner dans le bureau de Jake.
Elle tenta d’ouvrir la porte mais celle-ci était verrouillée.
-Et voilà ! murmura-t-elle sous le coup de l’agacement.
-Chut ! fit alors Logan en se retournant brusquement.
-Quoi ?
-J’ai entendu du bruit.
-Je croyais qu’ils étaient absents ! lui rappela-t-elle en chuchotant.
-C’est pas le moment pour des reproches là, dit-il en regardant autour de lui. Viens !
Il la tira par la main et l’entraîna dans la salle de bain voisine de la chambre de Lilly.
Une fois entrés, il ferma doucement la porte derrière eux.
Veronica le regarda l’air accusateur, ses mains posées sur ses hanches.
-Peut-être que je me suis trompé finalement.
-C’est possible en effet, répondit-elle en secouant la tête. Mais puisqu’on est là autant en profiter.
Elle passa alors devant lui et entra dans la chambre de son ancienne meilleure amie.
Là ils eurent la même sensation, celle de la présence d’une boule à l’estomac.
Ni Logan ni Veronica n’était revenu ici depuis la mort de Lilly et ils se sentaient mal.
-On fait un tour rapide et on s’en va, renchérit Veronica.
Plus vite on sera dehors , mieux ce sera...
Il acquiesça de la tête et commença à farfouiller à la recherche d’indices.
Dans le monde de Candide il me suffirait de penser à quelque chose pour le trouver aussitôt…
-Tiens tiens, fit alors Logan en soulevant un petit flacon de verre, ça me rappelle des souvenirs.
…enfin quand je dis trouver, j’entends bien une chose importante.
A l’intérieur, on pouvait apercevoir un liquide transparent et visqueux.
-Je ne préfère pas savoir à quoi ça vous a servit, lança V. en faisant une grimace.
-Et tu dis que c’est moi le nymphomane ?
Elle fit rouler ses yeux.
-Pour ta gouverne c’est à Duncan et non à Lilly, expliqua-t-il. Cet été on a trouvé un vieil hangar abandonné et on a décidé d’y faire une fête… histoire de profiter des vacances.
Et ben voyons! Concentre-toi Veronica il doit forcément y avoir un indice quelque part…
Bien qu’elle ne l’écoutait plus depuis un moment, toujours en train de fouiller autour d’elle, Logan continuait son récit :
-…à un moment Corny s’est pointé. Il avait pas dû comprendre que c’était une fête privée à cause de la came qu’il s’envoyait… Enfin, on s’est amusé à lui barbouiller son tee-shirt de ce produit magique et on l’a fait monter sur l’estrade. Sous les néons l’inscription « J’aime les chattons » ressortait très bien, conclut Logan tout sourire.
-Je suis sure que c’était très drôle mais…
Elle s’arrêta alors brusquement et changea de tête.
-Sous les néons ? répéta-t-elle à Logan.
-C’est tout le principe de l’encre invisible ma chère, se moqua-t-il, tu écris et ça ne se voit qu’à la lumière bleue ou sous celle des néons. Personnellement je trouve que « lumière bleue », ça sonne trop série policière…, fit-il en mimant des guillemets, pas toi ?
-Tu ne te fatigues jamais à force de t’écouter parler ? répliqua-t-elle en lui arrachant le pot des mains.
-A croire que non… répondit-il en caressant sa moustache fictive.
De l’encre invisible, un journal de pages blanches…!!!
-C’est bon on y va, dit-elle en mettant le flacon dans son sac.
-Quoi ? demanda Logan redevenu sérieux. Qu’est-ce que tu as trouvé ?
Elle se tourna vers lui et lui expliqua rapidement :
-Tu viens de me dire que c’était de l’encre invisible pas vrai ?
Il hocha la tête attentif.
-Le jour où j’ai trouvé Lilly, il y avait un carnet à côté d’elle. Une sorte de journal intime qu’elle venait de commencer…
-Je ne savais pas qu’elle tenait un journal.
-Elle n’en tenait pas, confirma la blonde invétérée, enfin pas jusqu’au 22/10, date à laquelle il a dû se produire quelque chose d’important pour qu’elle en vienne à le noter. Quoiqu’il en soit ce cahier était vide, aucune trace écrite mise à part une phrase de présentation. Du coup avec cette encre dans sa chambre je me dis qu’elle a pu cacher ce qu’elle savait de cette façon.
-On pourrait en apprendre plus sur son meurtre, ajouta Logan aux aguets.
Veronica confirma d’un sourire mi-touchée, mi-stressée.
-Le journal ?
-Avec les autres pièces à conviction, répondit-elle du tac au tac.
-Bon…
Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une lumière aveuglante les éblouit.
-Pas un geste ! A genoux et les mains sur la tête, cria Lamb en faisant irruption dans la pièce, accompagné de deux hommes.
Puis réalisant qu’il connaissait les fauteurs de trouble il se reprit, cachant ainsi sa peur de tomber sur de vrais malfrats.
Du Lamb tout craché… Il attaque et ensuite il réfléchit !
-Veronica Mars et Logan Echolls, ça pour une nouvelle !
-Shérif Lamb, l’incarnation du courage et de la bravoure… rétorqua Veronica ironique.
Il perdit immédiatement son sourire alors que Céleste apparut dans l’angle de la porte.
Veronica regarda Logan :
-Absents hein ?
Il lui fit un sourire désolé.
-Allez on se retourne, on va finir cette conversation au poste, rappela le shérif.
Puis il passa les menottes à Veronica et ses deux agents en firent de même avec Logan.
-Pas trop fort les bracelets, j’ai l’habitude d’être à l’aise avec ça, rétorqua-t-il plein de sous-entendus.
Lorsqu’elle passa devant elle, Mrs Kane toisa Veronica d’un air froid et supérieur.
Je dois reconnaître qu’elle me fait froid dans le dos.
-Alors vous vous décidez à me dire ce que vous faisiez chez les Kane ou je vous réserve une cellule ? demanda Lamb avec son café à la main.
Il était minuit passé et Veronica et Logan se trouvaient dans le bureau du shérif depuis maintenant une demi-heure. Ils lui avaient sorti toutes sortes d’excuses expliquant pourquoi ils se trouvaient là-bas mais Lamb n’avait pas mordu.
Remarque même pour lui le coup du devoir de maths en plein milieu de la nuit c’est difficile à avaler, mais on gagne du temps comme on peut…
-Si je plaide l’amnésie partielle suite au choc que m’a provoqué votre entrée fantasque, est-ce que j’ai une chance d‘échapper à la peine capitale ? lança V. cynique.
Logan sourit en voyant la tête de Lamb.
-Voyons shérif, reprit-il blasé, on sait tous les deux comment cette histoire va se terminer.Vous nous accusez, on nie tout, vous nous mettez en cellule et une heure plus tard mon père paie la caution… Alors pourquoi s’embêter avec des questions qui n’auront pas de réponse. Et si vous nous relâchez gratis je peux même convaincre mon père de vous signer un autographe, ajouta-il en faisant mine de lui dire un secret.
Veronica sourit à son tour.
Don le fusilla du regard et reprit, l’air supérieur :
-Je te rappelle, petit malin, qu’il n’y a pas de caution tant que la plainte est maintenue. Qu’est-ce que tu dis de ça ?
Pas bête comme réflexion… Eh bien oui pour une fois !
Logan parut désorienté quelques secondes puis se ravisa dès qu’il vit la tête de son père à travers la vitre, faisant signe au shérif de le rejoindre dans le hall.
-Vous disiez ? fit-il ravi.
Lamb sortit hors de lui.
-Tu crois vraiment que ton père va réussir à convaincre Céleste de te laisser rentrer ? lança Veronica à Logan.
-Moi non… Nous oui, répliqua-t-il en lui envoyant un clin d’œil.
-L’espoir fait vivre.
-Mon père a toujours su convaincre les gens, une de ses rares qualités. Quoiqu’en y réfléchissant je ne suis pas sûr que ça en soit une…. A ton avis ?
Elle haussa les épaules.
A cet instant Lamb revint dans la pièce et, sans un mot, il enleva les menottes de Logan et celles de Veronica.
-Faites de beaux rêves, dit Logan au shérif en faisant une révérence.
Veronica se contenta d’un petit salut militaire de la main gauche et suivit Mr Echolls Jr.
Humilié et une fois de plus rabaissé, Lamb se rassit sur sa chaise et consulta son calendrier pseudo érotique sous prétexte de se calmer.
Typique !
Une fois dans la rue devant le poste de police, Veronica, Logan et Aaron se retrouvèrent face à face.
-Merci beaucoup monsieur Echolls, commença Veronica gênée.
-C’est normal, rétorqua-t-il tout gentil, après tout nous nous connaissons tous depuis un moment et Céleste est une amie.
-Tu es venu avec ma voiture ? coupa alors Logan pas du tout touché par son geste.
-Oui, quand la police m’a appelé je me suis dit que tu en aurais peut-être besoin. Il montra Veronica du menton. Moi je vais me faire raccompagner.
Devinette : comment passer du père attentionné qui sort son fils de prison sans lui faire la moindre remarque à celui qui bat ses enfants… ? En étant acteur évidemment !
Logan lui sourit d’un air faux et Aaron s’éloigna :
-A bientôt Veronica !
-Au revoir, lança-t-elle mal à l’aise.
Elle se tourna ensuite vers Logan mais Céleste poussa les portes de sortie au même instant.
Elle ignora Logan et en passant devant Veronica, elle lui balança :
-Ca ne pouvait être que toi…
-Pourquoi avoir porté plainte ? s’enquit-elle. Vous saviez que vous ne risquiez rien !
-Je te rappelle que tu es entrée chez moi par effraction, fit-elle hautaine.
-J’étais là aussi… ajouta Logan en lui faisant un signe de main enthousiaste.
-C’est différent.
-Et en quoi ? reprit V. qui s’énervait de plus en plus.
-Logan est un ami de mon fils, toi, tu n’es que le pâle reflet de ta mère, cracha-t-elle visiblement rancunière.
Veronica encaissa le coup comme si elle s’était pris un crochet du droit.
-Pardon ? objecta-t-elle ahurie.
-Ne fais pas l’innocente, après tout tu n’as que ce que tu mérites…
-C‘est à dire ? défia-t-elle pourtant perdue.
-Ta réputation est la même que celle de Lianne à l’époque...
Céleste s’emporta dans ses propos et ne réalisa pas ce qu’elle était en train d’avouer à Veronica :
Il te suffit d’un peu d’attention masculine pour te faire tourner la tête ! Une histoire d’amour, une rupture et ensuite quoi ? Un bébé, comme ta mère ? C’est si facile de manipuler un homme riche et puissant !
Elle se stoppa immédiatement réalisant alors qu’elle en avait trop dit.
Une rupture, un bébé, le départ de ma mère…
Mais Veronica n’avait rien laissé passer :
-C’était vous…
-Excuse-moi ?
-C’est vous qui avez fait fuir ma mère il y a plus d’un an, reprit Veronica déterminée. Je ne sais pas comment mais vous saviez qu’elle et votre mari avaient eu une aventure avant de vous rencontrer. Il vous a parlé de moi et de la possibilité que je sois son enfant, du coup pendant des années vous n’avez rien dit. Jusqu’à cette époque… Mais pourquoi ? Il pensait toujours à elle ?
Céleste devenait de plus en plus blême tandis que Logan assistait au spectacle ne pouvant rien faire pour aider Veronica.
-C’est sûrement vous aussi, il y a quelques mois, qui avez révélé à Duncan que j’étais sa sœur, ne pouvant pas supporter l’idée que nous étions amoureux !
Logan baissa la tête à ce même moment.
-Vous craigniez que l’histoire ne se répète ? lança V. plus sure d’elle.
Mrs Kane releva sa tête et reprit sur un ton qui se voulait supérieur.
-Tout est réglé à présent, il a suffi de quelques menaces pour que Lianne parte en courant. Quel courage, vraiment…
Elle boutonna alors son manteau de soie noire et se dirigea vers sa voiture.
Des menaces ?
-Vous avez détruit ma vie de famille ! hurla Veronica à pleins poumons.
Céleste se tourna une dernière fois vers elle et ricana :
-Pour ce qu’elle valait…
Et elle disparut dans la nuit.
Veronica sentit alors une main caresser son épaule et pour une fois elle se laissa aller. Emmitouflée dans les bras de Logan elle laissa échapper quelques larmes puis se ressaisit.
Elle releva ensuite sa tête vers lui et ils se fixèrent pendant plusieurs secondes sans oser parler.
Logan sentit alors quelque chose d’étrange. Une chose qu’il n’avait jamais ressentie auparavant…
Quant à Veronica, bien que sa relation avec lui soit des plus étranges, elle ne pouvait pas l’expliquer mais elle se sentait en sécurité.
-Allez viens je te ramène, dit-il en lui prenant délicatement la main.
