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Série : Veronica Mars
Création : 12.07.2007 à 13h34
Auteur : justme
Statut : Terminée
« C'est ma 1ere fic sur ce quartier. Intrigue,amour et amitié au menu lol. J'espere que vous aimerez :-) » justme
Cette fanfic compte déjà 47 paragraphes
Dans la voiture, ils n’échangèrent aucune parole mais chacun d’eux semblait réfléchir.
Alors qu’il se gara devant chez elle, Veronica dit enfin :
-Merci.
-C’était sur mon chemin alors… répondit-il en faisant semblant de ne pas comprendre.
Elle sourit et secoua la tête.
C’était comme si les mots étaient inutiles entre eux. Un simple sourire ou même une remarque sournoise en révélait beaucoup plus sur l’affection qu’ils avaient l’un envers l’autre.
Elle était sur le point de sortir lorsque d’un seul coup elle referma la porte, se retourna vers lui et le fixa intensément. Logan arqua un sourcil, attendant qu’elle fasse le premier pas, mais il ne put résister.
Elle était là devant lui, ses cheveux blonds légèrement hirsutes suite à leur étreinte et se mordillait la lèvre inférieure. Semblant si forte et fragile à la fois, il avait tout simplement envie de la toucher. Sans plus de question, il passa sa main autour de son cou, écarta délicatement une mèche de son visage et frôla ses lèvres des siennes. Malgré la passion et l’envie qui le possédait il révéla une autre facette de sa personnalité en se faisant plus doux pour ne pas la brusquer un peu plus.
Touchée par cette attention, c’est Veronica qui accentua leur baiser et qui le rendit plus passionné. Logan y répondit sans se faire prier laissant alors leurs émotions, leurs envies et surtout leurs désirs montrer leurs vrais visages.
Se retirant difficilement au bout de 10 minutes d’attrait charnel, Veronica prit la parole.
-Je crois qu’il vaut mieux que j’y aille.
-C’est plus prudent en effet, rétorqua Logan à bout de souffle, son front collé au sien.
Elle sourit amusée de leur comportement.
-Et ma voiture ?
Il recula alors sa tête et la regarda bizarrement.
-Ta voiture ? C’est à ça que tu penses ? Mon ego en prend un sacré coup !
Elle se mit à rire et lui donna une légère tape sur le torse.
-Elle est chez toi imbécile !
-Oh, fit-il rassuré, ne t’inquiète pas pour ça, dans mon quartier c’est pas celle là qu’on viendra voler en premier si tu veux mon avis.
Elle leva les yeux au ciel avant d’ajouter :
-Je crois que je vais m’en passer…
Elle ouvrit ensuite la porte et fit le tour de la voiture pour se poster devant sa vitre qui était descendue.
-Je la récupérerai demain après les cours.
Pour toute réponse il lui sourit et lui fit un bisou sur le front.
Elle recula alors d’un pas pour lui laisser la place de démarrer. Ce qu’il fit aussitôt après un dernier regard.
Veronica sourit bêtement pendant plusieurs secondes puis se dirigea vers la porte de son appartement.
Heureusement pour elle, Keith n’était toujours pas de retour.
Elle alla donc directement dans sa chambre, enfila un pyjama et se faufila sous ses draps.
Veronica frappa trois fois son réveil avant qu’il ne s’éteigne et ne lui fasse réaliser qu’on était le lendemain matin.
Un nouveau jour se lève, une nouvelle page se tourne… Je vous rassure je ne me suis pas mise à la poésie en prose, c’est juste que j’essaie de m’enlever de la tête que ma mère est partie à cause de Céleste Kane !
J’ai au moins résolu mon enquête : Céleste a fait du chantage à ma mère parce que son cher et tendre époux en était visiblement toujours épris. Et c’est moi la jalouse selon Lamb? Hmm…
Et tout ça pour quoi ? Parce que cette vipère a eu peur que je sois l’enfant de Jake Kane et que je revendique ma part d’héritage ! A croire qu’elle n’a rien compris à la vie.
En attendant, même si le voile est levé, je ne sais toujours pas où est ma mère…
En descendant du bus scolaire Veronica soupira. Elle était bien arrivée à destination, en avance qui plus est, mais elle n’aimait pas prendre les transports en commun.
Je n’y peux rien moi s’il y a trop de monde dès le matin.
Elle commença donc à se diriger vers son établissement, un beignet à la main, lorsque Dick et Pam firent leur apparition.
Elle leva les yeux au ciel.
-Hey Ronnie ! Mais où est passée ta carcasse ? lança le surfeur en tapant dans ses mains. A la fourrière ? A la décharge peut-être ?
Si je lui dis qu’elle est chez Logan je parie qu’il fermera son grand clapet…
-J’ai dû la vendre, tu te doutes que l’essence commençait à me revenir cher, répondit-elle finalement en croquant un autre bout de son beignet.
-Tu n’as pas dû en tirer grand-chose, dit Pam hypocrite.
-Assez pour m’acheter à déjeuner ce matin, reprit Veronica en désignant son encas.
Pam fit une grimace, signe de son incompréhension.
Et elle me croit en plus.
-Bon c’est pas que votre compagnie m’ennuie… commença V. en accélérant le pas pour les semer.
-Eh mec ! cria alors Dick en se mettant devant elle.
Elle détourna son regard de l’affreuse chemise hawaïenne qu’il portait et vit Logan arriver.
Celui-ci tapa dans la main que Dick lui tendait.
-Salut Logan, enclencha Pam aguicheuse. Tu as passé une bonne nuit ?
Il regarda alors rapidement Veronica qui sourit discrètement et se tourna vers son interlocutrice.
-Le début a été un peu mouvementé mais la fin était nettement plus agréable, fit-il en soulevant ses sourcils.
Pam laissa alors échapper un petit rire nerveux et remit une mèche de cheveux derrière ses oreilles.
Mais c’est qu’elle joue les timides… Décidément j’aurais tout vu.
-Désolé V. on dirait que tu as perdu toutes tes chances avec notre beau Mr Echolls, rit Dick en le prenant par les épaules.
Elle ne put s’empêcher de rire à son tour et rétorqua en claqua des doigts :
-Et mince, moi qui croyais être la seule à tes yeux Logan !
Celui-ci ne répondit rien malgré un sourire en coin et lui lança une boite d’allumettes.
Elle l’attrapa alors que les trois 09ers se mirent en route.
-Elle est vraiment ridicule ! entendit-elle alors dire Pam d’un air méprisant.
Veronica secoua la tête et ouvrit la boite.
« Dans 5 minutes… comme d‘habitude? » était écrit à l’intérieur.
Et sans plus attendre elle reprit son chemin.
L’indication « out of order » collée sur la porte des toilettes des garçons lui arracha un sourire.
Elle entra donc rapidement et coinça l’entrée avec un bout de papier épais.
Lorsqu’elle se retourna Logan n’était qu’à cinq centimètres d’elle.
-Alors comme ça tu as passé une bonne fin de soirée ? lança-t-elle taquine.
-La meilleure depuis longtemps, confirma-t-il en la prenant par la taille.
-Tu m’en vois flattée…
Mais il lui coupa la parole en l’embrassant et la souleva du sol.
Elle se laissa faire et lui rendit son baiser en souriant.
-Il faudrait….
Un autre baiser.
-…qu’on parle de notre…
Un second.
-…comment on appelle ça au fait ? conclut Logan essoufflé.
Ils firent donc une pause et Veronica s’appuya contre le mur.
-Une relation ? tenta-t-elle en grimaçant.
-Une relation ? Comme un couple tu veux dire ?
Elle le regarda avec une pointe d’appréhension dans les yeux.
-J’achète ! dit-il en l’embrassant furtivement.
-Par contre je préfère garder ça pour nous, enfin du moins pour l’instant, annonça Veronica songeuse.
Tu sais avec Duncan et toute cette histoire…
Logan fit un pas en arrière et lui prit les mains.
-Si ça te convient… ajouta-il en haussant les épaules.
Elle sourit l’air touché alors que la sonnerie se fit entendre.
-Le devoir nous appelle !
-N’oublie pas ta voiture ce soir.
-Essaierais-tu de m’attirer chez toi ?
-C’est possible…
Il l’embrassa une dernière fois mais à ce moment-là quelqu’un débloqua la porte et fit irruption dans la pièce.
Logan et Veronica se retournèrent immédiatement et restèrent figés.
A l’angle de la porte Duncan crut tout d’abord rêver.
« Veronica et Logan ? Impossible » pensa-t-il.
Mais il se ravisa aussitôt quand il comprit qu’il était bien éveillé.
A la fois énervé et déçu, il quitta les toilettes sans qu’ils aient eu le temps de s’expliquer.
Logan regarda alors Veronica qui semblait paniquée.
-On fait quoi maintenant ?
-Pour commencer on va en cours, dit-elle en désignant sa montre, et ensuite on avisera.
-C’est toi le chef ! lança-t-il en hochant la tête.
Il lui fit un bisou sur la joue et sortit en mettant ses mains dans ses poches.
Bien joué Veronica ! Toi qui voulais rester discrète…
Quelques heures plus tard, Logan sortit de son cours de littérature et se dirigea vers son casier. Il chercha Duncan du regard afin de lui parler mais tomba sur Veronica.
Celle-ci regardait ailleurs, perdue au milieu de la populace.
Il s’approcha d’elle et lui murmura à l’oreille :
-Tu me cherchais ?
Surprise, elle sursauta puis reprit en bougeant la tête :
-En fait je cherchais Mac ou Wallace…
-Tu y gagnes au change, dit-il en faisant un clin d’œil.
Elle le regarda désespérée mais il ne lui laissa pas le temps de prendre la parole.
-Je comptais aller voir Duncan pour lui parler mais étant donné qu’il est introuvable je remettrai ça à plus tard… avoua Logan un peu contrarié.
-Oui il va falloir que je lui parle aussi.
-Bon, puisque le problème est réglé…
Il lui tendit alors sa main, l’invitant à révéler leur histoire au grand jour.
Veronica releva un sourcil et esquissa un sourire.
-Tu n’as pas peur que ta réputation en prenne un coup ? demanda-t-elle cinglante.
-Je survivrai…
Sur cette réponse, elle glissa sa main dans la sienne et leurs doigts s’entremêlèrent.
Ils traversèrent alors le hall du lycée, traqués comme s’ils venaient de braquer une banque.
En effet la nouvelle eut l’effet d’une bombe et la majorité des élèves chuchotèrent dès qu’ils les virent passer.
Veronica mal à l’aise commença à accélérer la cadence mais Logan la rassura en resserrant son maintien. Elle se décrispa peu à peu alors que la foule autour d‘eux se fit de plus en plus bruyante.
Et dire qu’il y en a qui regrettent de passer inaperçus au lycée… J’échange ma place tout de suite !
Une fois à l’extérieur ils s’arrêtèrent regardant les tables devant eux.
Sur la gauche, celles des 09ers où V. appartenait autrefois et sur la droite celles des classes sociales moyennes.
Choix Cornélien n‘est-ce pas ?
Veronica leva alors ses yeux vers Logan qui acquiesça sans même qu’elle n’ait eu besoin de parler.
Il se pencha pour l‘embrasser rapidement, conscient que beaucoup de personnes les observaient, et ils se séparèrent.
Du côté de Veronica.
-Tu n’aurais pas oublié de me dire quelque chose par hasard ? lança son meilleur ami amusé.
-Je comptais justement t’en parler avant que « ça » n’arrive, rétorqua-t-elle en s’asseyant.
-« ça » vous deux ou « ça » je sors avec Logan Echolls en cachette ?
-C’est la même chose je te fais remarquer… Mais je parlais de la révélation au grand public, fit-elle en buvant une gorgée d’eau de sa bouteille.
-Ah tout s’éclaire dans ce cas, se moqua-t-il. Et puis-je savoir comment c’est arrivé ?
-Pouf ! Même moi je le sais pas… Mais il m’a aidée sur l’enquête de ma mère et de Lilly et…
-Vous connaissez pas la nouvelle ? les coupa alors Mac qui venait d’arriver.
Veronica grimaça pendant que Wallace sourit et dit non de la tête.
-D’après la rumeur du jour tu sortirais avec Logan Echolls.
Veronica mit ses mains sur son visage et laissa tomber sa tête sur la table.
Mac interrogea Wallace du regard.
-V. était en train de me raconter comment elle et son petit ami s’étaient rapprochés, répondit-il mort de rire.
Mac sourit à son tour, comprenant que Veronica sortait vraiment avec Logan.
-Bon…, commença la blonde. Et elle se lança dans le récit de ses dernières heures, leur révélant ce qu’elle avait appris sur sa mère, le meurtre de Lilly et son rapprochement avec Logan.
A la table des 09ers les plus populaires, Logan était entouré de Dick, Casey, Madison, Pam et Shelly. Duncan étant toujours inconnu au bataillon, il discutait avec Dick pendant que les trois mégères semblaient plongées dans un débat philosophique.
-Je suis sure que c’est un autre de ses plans, dit Madison en regardant les deux garçons.
-C’est clair ! Il veut sûrement lui monter un bobard comme quoi il sort avec elle pour qu’elle tombe amoureuse de lui et après la jeter devant tout le monde… renchérit Pam jalouse. En tout cas c’est impossible que Logan sorte avec Veronica Mars !
Au même moment Dick croqua dans sa trois fromages tout fraîchement livrée de la pizzeria du centre ville et lança :
-Si tu crois que je vais avaler que tu te tapes la blondinette, t’as tout faux vieux.
-T’as raison, je ne me la tape pas, rectifia Logan en mettant ses mains sur sa tête comme s’il était prêt à se faire bronzer.
-Je le savais mec ! cria alors Dick à Casey.
Logan sourit et leva les yeux au ciel.
Après tout pourquoi s’évertuer à convaincre Dick de quelque chose qu’il ne comprendrait pas.
Mais alors que chacun discutait dans son coin, Weevil et sa bande de PCHers passèrent devant eux.
-Mais c‘est les Village People, lâcha Dick provocateur.
-T’as vraiment rien saisi ! rétorqua Logan l’air sérieux.
Casey et Dick le regardèrent étonnés.
-Il cherche seulement à ressembler à son modèle : John Travolta, finit-il en chuchotant.
Weevil fit alors demi-tour et se dirigea vers leur table les nerfs à vif.
-T’as un problème Echolls ?
Logan se leva et se mit face à lui.
-A charge de revanche, lança-t-il en souriant.
Ils se fixèrent pendant plusieurs secondes alors que tout le monde autour s’était aperçu de ce qu’il se passait.
Un bon nombre d’élèves se retournèrent pour assister au spectacle et la foule commença à affluer.
Veronica et Mac restèrent de marbre face à cet attroupement alors que Wallace grimpa sur sa chaise pour mieux voir de là où il se trouvait.
-Wallace combien de fois va-t-il falloir te le répéter, dit Veronica amusée, il n’y a pas de combat de filles à moitié nues qui se traînent dans la boue au lycée.
Mac sourit à sa remarque alors que celui-ci répondit sur le même ton :
-Exact… Mais ton copain contre le chef de gang des motards c’est sympa aussi non ?
-Quoi ? demanda-t-elle en se levant immédiatement pour voir la scène. Il ne manquait plus que ça !
Elle redescendit ainsi de son perchoir et se dirigea vers Logan et Weevil.
-J’ai pas le temps de jouer là, fit Logan en montrant son poignet autour duquel ne se trouvait aucune montre, je suis overbooké en ce moment.
-C’est sûr que se faire livrer de la bouffe et passer une heure dans la salle de bain tous les matins ça occupe, lança Weevil en donnant un coup de pied dans le carton de pizza encore rempli.
-J’allais la manger.
-Oh désolé…
Je sens que ça va mal tourner…
Veronica s’était fait une place aux première loges et ne savait pas quoi faire pour les séparer à temps.
-C’est bon c’est pour moi, reprit Logan en agitant un billet de 50 dollars sous ses yeux, ça c’est pour le resto de ton futur rencard. Enfin à supposer que tu saches ce que c’est.
-Lilly aurait pu te le confirmer, dit Eli en retroussant son col.
Mauvaise réponse.
La mâchoire de Logan se crispa mais il ne fit pourtant pas un pas.
-Mais c’est qu’on a appris à se contrôler, renchérit Weevil ironique. Ta nouvelle conquête y est sûrement pour quelque chose mais dis-moi, tu comptes la traiter différemment cette fois ou tu vas continuer à la rabaisser ?
Mais c’est de moi qu’il parle là !
Logan se laissa alors emporter.
-Tu ne sais pas de quoi tu parles alors tu la fermes ! cracha-t-il.
-Ah non ? On en a tous eu un avant goût pourtant, ricana son adversaire. Attaques, humiliations, rejets…Je continue ?
-Occupe-toi de ton balai à chiottes et mêle-toi de ce qui te regarde !
-Agressivité, harcèlement, mi…
-Je suis amoureux d‘elle alors je te préviens t‘as pas intérêt de t’en approcher ! hurla-t-il sans s’en rendre compte.
On entendit aussitôt des petits chuchotements dans la foule.
Veronica, elle, resta choquée…
…alors que quelques élèves commencèrent à la dévisager. Certains méchants, d’autres curieux mais tous de haut en bas.
Ou plutôt un cauchemar.
-Voyez-vous cela, ricana Weevil, Logan Ech….
Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase que quelqu’un le poussa et mit son poing dans la figure de Logan.
Une fois le coup encaissé il releva sa tête prêt à riposter mais il se retint lorsqu’il vit à qui il avait à faire.
Les personnes autour d’eux se dispersèrent peu à peu craignant l’éclat d’une bagarre générale.
En effet Duncan se tenait devant lui et semblait légèrement contrarié.
C’est un euphémisme quand on voit ça en direct.
Mais qu’est-ce qu’ils leur arrivent à la fin ? Ils se sont drogués c’est pas possible.
Logan essuya donc sa lèvre supérieure et serra ses poings pour se maintenir.
-T’es taré ou quoi ?!
-C’est moi qui suis taré ? Depuis que tu connais Veronica tu ne fais que la critiquer et l’emmerder à longueur de journée et maintenant tu nous sors que tu l’aimes ! s’énerva son meilleur ami.
-C’est compliqué, avoua Logan en baissant les yeux.
Weevil et ses potes regardèrent la scène en même temps que Veronica lorsqu’il s’approcha d’elle :
-Je parie 20 dollars sur Echolls et toi ?
Elle se tourna vers lui, se sentant à la fois triste et coupable, mais secoua finalement la tête et reporta son attention sur ses deux anciens amis.
-Sois prudente V., lui lança-t-il avant de faire demi-tour et de la laisser au milieu de la foule qui avait repris son train-train habituel.
Mac et Wallace arrivèrent alors à ses côtés mais ne dirent rien, se contentant d’être près d’elle au cas où.
Duncan et Logan se tenaient toujours l’un en face de l’autre quand le premier reprit :
-Tu savais très bien ce que je ressentais pour elle.
-Tu n’es pas le seul, avoua alors Logan en levant ses yeux vers lui.
Duncan laissa finalement échapper un rire nerveux, regarda Veronica et partit sans dire un mot de plus.
Ce fut au tour de Logan, quelques secondes après, de la regarder une dernière fois avant de se diriger vers le parking, ses bouquins sous le bras. De la tristesse alliée à de la colère pouvait se lire sur son visage.
La jeune détective mit ainsi une main sur son front et se laissa entraîner par ses deux meilleurs amis.
Un conseil ? Ne sortez jamais avec le meilleur ami de votre ex avant de vous être assurée que celui-ci ne ressent plus rien pour vous. Ça vous évitera un bon nombre de complications.
Ne supportant pas de laisser les choses en suspend quand elles demeuraient incomprises, Veronica décida d’aller parler à Duncan. Elle le trouva dans la salle de journalisme, tout seul devant un ordinateur allumé.
Elle entra d’un pas hésitant.
-On peut parler cinq minutes ?
-Pour quoi faire ? Les choses sont claires il me semble, dit-il en se retournant vers elle.
Elle lui fit une grimace désolée et tira une chaise à côté de lui.
-ça ne devait pas se passer comme ça, expliqua-t-elle honnête.
-Non j’imagine ! Se faire surprendre dans les toilettes c’est pas le meilleur scénario envisageable, rétorqua-t-il dégoûté.
-On comptait t’en parler…
-On ? coupa-t-il énervé. Parce que maintenant il y a un « on » ! C’est la meilleure celle-là…
Elle soupira ne sachant pas quoi dire.
-Dis-moi une chose Veronica… Pourquoi Logan ? Après tout ce qu’il t’a fait subir. Même quand on était ensemble vous ne pouviez pas vous supporter alors explique-moi comment c’est possible !
-J’en sais rien, ça s’est passé sans qu’on s’y attende, répondit-elle tout aussi perdue.
Mais Duncan s’énerva de plus belle.
-Donc pour te changer les idées tu as décidé de sortir avec mon meilleur ami alors que tu savais que je ne t’avais pas oubliée !
- Je savais ? Tu réalises un peu ce que tu dis Duncan, laissa enfin éclater Veronica. Tu m’as laissé tomber sans même un seul mot il y a des mois et maintenant tu m’embrasses et tu me reproches de faire exprès de sortir avec Logan !
-C’est parce que je pensais que tu étais ma sœur ! Je t’aimais et c’était trop dur de te voir tous les jours, il fallait que je trouve un moyen pour t’oublier, cria-t-il attristé.
-Et comment j’étais censée savoir tout ça hein ?
-Tu n’étais pas censé le savoir mais je n’aurais jamais imaginé te trouver dans les bras de Logan, conclut-il visiblement déçu.
Elle se leva alors désarçonnée, repoussa sa chaise contre le bureau et reprit avant de s’en aller :
-Je suis désolée pour tout ça… Vraiment. Mais je t’assure que moi non plus je ne m’attendais pas à ressentir quelque chose pour lui.
Ils se regardèrent une dernière fois avant que V. ne lui tourne le dos et ne fasse demi tour.
A une époque j’aurais tout donné pour que Duncan me dise qu’il m’aime toujours et qu’il revienne vers moi. Mais les choses changent et ça je l’ai vite compris… Je lui ai dit la vérité à propos de Logan : jamais je n’aurais imaginé avoir une relation qui puisse aller au delà de l’amitié avec lui et encore c’est beaucoup dire ! Mais les faits sont là et j’ai décidé d’arrêter de me demander pourquoi ou comment c’est arrivé.
La semaine se termina dans une ambiance plutôt étrange laissant place à des vacances de Février bien méritées.
Logan et Veronica ne se cachaient plus mais malgré les jours qui passaient un bon nombre d’élèves continuait d’en parler et de faire toutes sortes de pronostics sur la durée de leur relation. Center of attention de Jackson Waters illustrait parfaitement leur situation du moment.
De ce fait, Logan et Duncan ne se parlaient plus et ses rapports avec Veronica se limitaient à de simples et distants bonjour/au revoir.
Avec ces derniers évènements, inutile de préciser qu’elle n’eut pas beaucoup de temps à elle pour découvrir où se cachait sa mère et trouver le moyen de mettre la main sur le journal intime de Lilly.
Pour le premier samedi de ces vacances Logan décida d’emmener Veronica dîner dehors.
Il était donc sur le point de se garer lorsqu’il remarqua une silhouette familière devant son lotissement. Il s’approcha alors lentement et laissa échapper un rire surpris en s’arrêtant devant la personne en question.
-Tu étais impatiente… Je comprends, mais je serais quand même venu te chercher devant ta porte, lança Logan amusé.
-C’est justement ça que je voulais éviter, rétorqua Veronica en prenant place à ses côtés.
-Ton père ?
-Mon père, confirma-t-elle en l’embrassant pour lui dire bonjour.
-Mais juste pour savoir, je te fais autant honte que ça ?
-Ne sois pas stupide, tu sais bien qu’il va te faire passer un interrogatoire voire même au détecteur de mensonges s’il te voit alors autant éviter…
Il acquiesça d’un signe de tête déterminé :
-Surtout que ça ne serait pas la première fois.
Ils rigolèrent et Logan enclencha la première.
-On va où au fait ?
Il souleva ses épaules et prit un air étonné.
-J’ai horreur des surprises, grogna Veronica en souriant pendant que celui-ci accélérait.
-Ouahou, fit simplement V. devant ce qu’elle avait sous les yeux. Et moi qui te traite de riche depuis qu’on se connaît!
Logan sourit et leva les yeux au ciel.
-On ne t’a jamais dit de ne pas te fier aux apparences ?
-Je l’ai souvent dit ! corrigea-t-elle amusée.
Logan lui prit la main puis ils entrèrent dans ce lieu incongru. Il s’agissait d’une vieille bâtisse en ruine fissurée de tous les côtés et qui semblait être sur le point de s’effondrer. L’intérieur aussi reflétait l’extérieur. Avec des tables bancales à trois pieds, des miroirs brisés et des toiles d’araignées un peu partout.
Le décor idéal pour un film d’horreur sanguinaire pour être plus précise.
Ils traversèrent donc le reste du salon de cette ancienne villa quand Logan retint Veronica.
Elle se retourna surprise et le regarda dans les yeux attendant qu’il dise quelque chose.
-Voilà on est arrivé, tu m’attends là j’ai oublié quelque chose dans la voiture.
-Ok mais je te préviens, si tu n’es pas revenu d’ici 5 minutes je hurle, dit-elle en faisant la moue.
-Trouillarde, lança-t-il en l’embrassant sur le front juste avant de repartir.
Moi trouillarde ? Dans une autre vie.
Au même moment un coup de vent rapide s’introduit dans la maison et fit claquer les portes fenêtres derrière elle. Veronica sursauta et réprima un cri de frayeur.
J’ai des circonstances atténuantes !
Attirée par une lumière extérieure elle décida de ne pas attendre le retour de Logan et s’avança vers ce qui ressemblait étrangement à un jardin. Elle poussa les portes qui l’avaient surprise quelques secondes plus tôt, enjamba une marche et se retrouva dehors.
Là toutes sortes de branches et de verdures vinrent lui barrer le passage. Elle les poussa les unes après les autres, se débattant pour ne pas se crever un œil.
-Satanées plantes ! baragouina-t-elle agacée.
Mais alors qu’elle retira plusieurs épines de ses cheveux cette même lumière devint plus forte.
Elle releva alors sa tête et une grimace de stupéfaction apparut sur son visage.
En effet après avoir traversée une forêt digne de celle du prince dans la Belle au Bois dormant elle se trouva face à un tout autre décor.
Pour commencer il y avait cette étendue d’eau gigantesque surplombée d’un petit pont. On aurait dit un lac sorti de nulle part. Autour de celui-ci scintillaient quelques guirlandes lumineuses qui faisaient office d’éclairages en cette nuit particulièrement sombre. Ébahie par l’endroit et ne s’étant pas du tout attendue à cela, elle fit quelques pas de plus et découvrit deux gros poufs au bord de l’eau.
Veronica s’arrêta alors un moment le temps de réaliser mais n’y parvint pas car elle sentit deux bras autour de sa taille.
-Surprise, lui murmura Logan à l’oreille.
Elle sourit à la fois ravie et touchée par ce geste pourtant inhabituel de sa part.
-Je suis une exception ou tu as une liste remplie d’endroits comme celui-ci pour toutes tes autres conquêtes ? piqua-t-elle en se retournant vers lui, toujours dans ses bras.
-Tu n’arrêtes jamais.
Elle fit non de la tête, ses yeux plongés dans les siens et il baissa sa tête pour l’embrasser. Un baiser tendre et passionné… Puis il s’écarta d’un coup vif, laissant une Veronica étonnée, se retourna, prit les deux sachets qu’il avait déposé derrière lui et les remua comme s’ils étaient sur une balance.
-Chinois ou Mexicain ?
Hmm j’ai une légère impression de déjà-vu…
En entrant dans son jeu elle ne répondit rien et le regarda en souriant.
-Mexicain bien sûr ! Question stupide…
-Si seulement c’était la seule.
Ils éclatèrent de rire après cette vieille tirade et se dirigèrent vers les fauteuils.
-Comment on en est arrivé là ? demanda Veronica amusée en ouvrant l’un des sachets.
-A toi de me le dire, rétorqua-t-il en mettant une potatoes dans sa bouche, moi je sais où j’en suis.
-Ah oui ? Si on t’avait dit l’an dernier, quand on a eu cette même conversation, qu’on sortirait ensemble ça ne t’aurait pas choqué ?
Logan haussa les épaules et baissa les yeux.
Veronica sembla alors perdre un peu de son assurance et réfléchit quelques instants.
Il ne va pas me dire qu’il m’apprécie vraiment depuis plus d’un an ! Ça n’est pas possible…
Ca l’est ?
Elle le regarda ensuite dans les yeux et osa une question qui lui trottait dans la tête depuis quelques jours.
-Tu pensais vraiment ce que tu as dit à Weevil la dernière fois ?
-Il faut être aveugle pour ne pas voir qu’il idolâtre John Travolta, répondit-il en prenant un air désinvolte.
-Hum hum, fit Veronica en acquiesçant de la tête, sachant pertinemment qu’il avait fait exprès de détourner sa question.
Elle décida alors de laisser tomber et but une gorgée de son soda.
Quelques secondes après Logan commença à s’agiter. Elle le regarda sans rien dire lorsqu’il sentit son regard sur lui. Il leva immédiatement sa tête vers le ciel, prit une grande inspiration et passa sa main dans ses cheveux.
Il semblait nerveux.
-Et si je le pensais ? reprit-t-il toujours en fixant les étoiles.
Veronica pencha sa tête sur le côté, arqua un sourcil et sourit visiblement émue en comprenant le double sens de sa question.
-Dans ce cas on ne pourra plus dire qu’on est d’accord sur rien.
A l’entente de ces mots, il reporta son attention sur elle et laissa échapper un soupir de soulagement.
Ils se sourirent mais alors que Logan était sur le point de prendre la parole, Veronica mit sa main à l’eau et l’éclaboussa.
Il se leva aussitôt, la prit dans ses bras et se jeta à l‘eau.
Une fois remontée à la surface elle secoua ses cheveux et lui lança résignée :
-Tu n’as aucune limite.
-C’est ce qui fait mon charme…
Il se rapprocha alors dangereusement, la souleva et elle enroula ses jambes autour de sa taille.
Ils se retrouvèrent ainsi dans les mêmes conditions qu’autrefois, au beau milieu de l’eau sauf qu’à présent les sentiments n’étaient plus les mêmes. Ils avaient bien changé et s’étaient surtout accentués. Ils venaient de s’avouer être amoureux l’un de l’autre mais sans avoir eu à prononcer les mots fatidiques.
C’était ce en quoi leur relation était si spéciale.
Veronica céda la première et l’embrassa. Sans retenue.
Quelques jours passèrent et Veronica s’était replongée corps et âme dans son enquête.
Cela faisait maintenant des heures qu’elle cherchait le moyen de récupérer le journal de Lilly qui se trouvait au poste de police.
Une diversion, voilà ce qu’il me faut. Admettons que Wallace use de son charme habituel pour distraire l’accueil, je me glisse dans les toilettes et je déclenche l’alarme incendie.
C’était pas si dur finalement…
Elle commença alors à composer le numéro de téléphone de son meilleur ami pour le mettre au courant mais elle raccrocha aussitôt, contrariée.
J’allais oublier le système vidéo ! Ils vont me voir entrer dans la salle des pièces à conviction.
Elle se remit donc à réfléchir quand son téléphone sonna. On croirait presque à un signe du destin.
Elle vit le nom de Mac s’afficher sur l’écran et sourit en décrochant.
-Que me vaut le plaisir de cet appel ?
-J’ai besoin de ton aide ! Et vite… dit-elle presque essoufflée.
-Mac est-ce que tout va bien ? demanda V. tout à coup plus sérieuse.
-ça dépend de quel point de vue on se place. Est-ce que tu connais le nom du petit ami de Paris Hilton ?
Veronica soupira et reprit amusée :
-J’aime le sens que tu donnes au mot « urgence ».
-Argh trop tard ! Temps écoulé. Je faisais un test de rapidité sur le net mais arrivé à la 48ème question ils me sortent du Paris Hilton ! Je ne comprends plus rien à la vie, expliqua Mac désespérée.
-Et ton test portait sur…?
-Des algorithmes et des questions de culture générale. A croire que les potins font partie de… Bref ! Et toi tu fais quoi ?
Elle ne répondit pas.
Un test de rapidité ? Là voilà ma solution.
-Veronica ?
-Euh oui désolé je réfléchissais… Dis-moi tu pourrais me rejoindre sur la plage d’ici une demi-heure ? J’ai peut-être quelque chose pour te remonter le moral.
-Tu sais appâter le poisson toi, lança Mac en riant.
-Personne ne résiste aux mystères !
-J’avoue. A tout à l’heure.
-Merci, conclut Veronica en raccrochant.
Elle rouvrit immédiatement son cellulaire et composa un autre numéro en souriant :
-Wallace ? Qu’est-ce que tu fais de beau ?
Une heure plus tard Mac, Wallace et Veronica se trouvaient donc sur la plage et semblaient plongés dans une conversation passionnante.
-V. tu sais que j’ai l’habitude de te suivre mais là je le sens vraiment pas ce coup, dit Wallace hésitant. On parle de forcer le…
-Ah Wallace…Tu es le seul homme parmi nous et c’est toi qui a la frousse ? Pas très viril tout ça, coupa Veronica piquante.
Mac sourit à cette provocation sachant qu’il finirait par céder.
-Ca va, ça va, pas besoin de remuer le couteau, ronchonna-t-il. Mais expliquez-moi encore une fois la manœuvre.
Elles sourirent, se tapèrent dans la main et reprirent.
Wallace regarda sa montre et vit qu’elle indiquait 19h23. Il jeta ensuite un coup d’œil sur sa gauche et vit la petite blonde hocher la tête, signe du feu vert.
Ayant laissé son hésitation sur la plage, il prit son élan et se dirigea vers le poste de police.
Une fois à l’intérieur il s’accouda à l’accueil d’une manière désinvolte et commença à crier :
-Bien sûr le shérif n’est jamais là quand on a besoin de lui !
Un agent s’approcha aussitôt et vint lui parler.
-Monsieur veuillez baisser d’un ton s’il vous plait et dites-moi ce que je peux faire pour vous.
-Il n’y a pas de Monsieur qui tienne, reprit théâtralement Wallace, je veux voir le shérif et je le veux maintenant !
-Le shérif ne peut…
-Ne me dites pas qu’il est occupé ou, je vous préviens, ça va mal se passer !
Plutôt mal à l’aise, il avait hâte que son interprétation se termine. A ce moment là il aperçut Veronica du coin de l’œil qui se faufilait dans le couloir, personne ne lui prêtant la moindre attention puisque tous les regards étaient tournés vers lui.
Il renchérit donc une dernière fois :
-C’est parce que je suis noir c’est ça ? Pfff… Il a bon dos le XXIème siècle !
Puis il tourna ses talons et déguerpit aussi vite que possible.
Veronica de son côté avait réussi à accéder aux toilettes du personnel et monta sur une cuvette de W.C.
-Joli coup Wallace. Maintenant c’est à toi d’assurer ma grande ! marmonna-t-elle à voix basse.
Elle tendit alors son briquet allumé vers le petit boîtier collé au plafond.
-Allez encore un petit effort…
Mais elle était trop petite et son bras n’atteignit pas la hauteur espérée.
Déterminée, elle descendit de son perchoir et se mit à la recherche de l’objet idéal. Elle fouilla les placards sous l’évier et trouva 3 bottins téléphoniques.
Parfait.
Elle les disposa alors sur la cuvette et renouvela ses efforts. Aussitôt on entendit une alarme retentir dans tout le commissariat et de l’eau commença à sortir de cette minuscule boite.
Elle descendit alors rapidement des toilettes pour ne pas se tremper et passa délicatement la tête à travers la porte pour voir si tout se passait comme prévu.
Une bonne chose de faite. Mac c’est quand tu veux…
-Attention… C’est parti, fit Mac en tapant quelques touches sur son clavier.
Elle se trouvait dans la voiture de Veronica et Wallace était à ses côtés.
-Système de sécurité et de vidéo désactivé !
-C’est pas croyable, dit-il hébété, j’en reviens pas que tu puisses faire ça aussi facilement.
-C’est le résultat de nombreuses nuits d’insomnie… Crois moi, lança-t-elle en souriant. Puis elle envoya un sms à Veronica pour lui dire que tout était en place.
-C’est à elle de jouer maintenant, conclut Wallace plutôt stressé.
-A moi de jouer maintenant ! chuchota V. en lisant son message.
Une fois l’intérieur désert elle se dirigea vers la salle où ils rangeaient les pièces à conviction.
Ca a du bon d’être la fille de l’ancien shérif de Neptune… ça m’évite de chercher le chemin.
Elle ouvrit donc la porte qui avait été déverrouillée par l’intervention de son amie et se mit en quête de son Graal. Elle parcourut ainsi les longues allées d’étagères et scruta les étiquettes.
Agressions, amendes, attaques à main armée,… elle passa plusieurs rangées pour en arriver à la lettre qui l’intéressait.
Manifestations, meurtres, min… Elle revint en arrière et s’arrêta. Elle tira le casier intitulé « meurtres » et commença à fouiller parmi les sacs plastiques.
-Allez dépêche-toi Veronica, ils ne vont pas tarder à se rendre compte que l’alerte était bidon.
Elle ne crut pas si bien dire. La porte s’ouvrit de nouveau et Veronica se tourna en sursautant. Mais elle était bien trop prêt du but pour abandonner et redoubla d’efforts pendant que les bruits de pas se rapprochèrent.
Entre le stress et l’adrénaline elle ne savait plus où donner de la tête.
Elle aperçut alors une ombre s’approcher mais au même moment elle trouva le journal de Lilly. D’un coup vif elle le retira du carton métallique et rampa vers le fond de la salle.
L’agent qui venait d’entrer passa alors dans l’allée où elle se trouvait 30 secondes plus tôt et remarqua le casier posait par terre. Tout d’abord suspect il regarda autour de lui puis se résigna et rebroussa chemin.
Veronica laissa échapper un soupir de soulagement et reprit ses esprits. Ensuite elle se leva et se dirigea vers la sortie. Lentement elle prit bien soin de regarder les alentours mais il n’y avait que deux gardes qui semblaient inspecter les lieux. Elle profita donc de leur inattention pour passer devant l’accueil et sortit à toute vitesse.
Elle rejoignit ses deux acolytes quelques secondes plus tard et entra dans sa Le Baron sans dire un mot.
Ils la regardèrent alors impatients puis elle afficha un sourire de vainqueur.
-Je l’ai ! siffla-t-elle en remuant le sachet sous leurs yeux.
-Ouh… Je me sens mieux tout à coup, reprit Wallace visiblement soulagé.
-Mission accomplie, confirma Mac d’un signe de la tête.
-Je ne sais pas comment j’aurais fait sans vous alors merci. Merci beaucoup, dit V. sincère.
-A ton service, répondirent-ils en même temps.
-Puis-je ajouter que tu as été très convainquant dans ton rôle de discriminé ? lança-t-elle à Wallace.
-Si tu veux vraiment me remercier fais comme si ce moment n’avait jamais existé.
Tous rirent à cette remarque et c’est Mac qui conclut :
-J’aurais été jusqu’à payer pour voir ça !
Veronica était à présent chez elle, le journal toujours sous plastique posé sur son lit.
Avec quoi vais-je bien pouvoir lire ce qu’il y a d’écrit ?
Elle cherchait comment faire pour décoder les supposées révélations de Lilly lorsqu’elle jeta un coup d’œil à son réveil. Celui-ci indiquait 22h45. Elle jugea qu’elle en avait assez fait pour ce soir et se dit qu’elle remettrait cette découverte à demain matin. De toute façon elle n’avait ni l’outil dont elle avait besoin ni le courage d’affronter de tels souvenirs juste avant d’aller se coucher.
J’ai assez donné dans les cauchemars.
Elle cacha donc le journal dans son armoire et se laissa emporter par Morphée.
Lorsqu’elle se leva le lendemain elle trouva son père en train de boire son café devant les infos matinales.
Elle le rejoignit encore dans le brouillard.
-Bonjour chérie, bien dormi ?
-Une nuit agitée.
Puis elle se dirigea vers la cuisine, versa du lait dans un bol et y ajouta des céréales. Elle prit ensuite place à côté de Keith dans le canapé.
-Alors qu’est-ce qu’il y a d’intéressant ce matin ?
-Figure-toi qu’une pièce à conviction dans le meurtre de Lilly a été volée hier soir.
Veronica manqua de s’étrangler. Elle toussa pour reprendre sa respiration normale puis ajouta en feignant la surprise.
-Ah bon ?
Lui dire que je me suis introduite dans son ancien lieu de travail pour dérober une pièce essentielle dans une affaire de meurtre ne me parait pas approprié.
-C’est certainement le coupable qui s’en est chargé, lança Keith en la regardant bizarrement.
-Certainement…
Je sens qu’il cherche à prêcher le faux pour avoir le vrai… Je ne vais pas me laisser embobiner. Mon père est très fort pour en arriver à ce qu’il veut savoir. J’hésite : est-ce qu’il se doute que j’ai quelque chose à voir là dedans ?
-Bon c’est pas tout ça mais il faut que je file au bureau, tu m’appelles si tu as besoin, dit-il en attrapant son attaché-case.
Mais alors qu’il était sur le départ elle ajouta du ton le plus désinvolte qu’elle put.
-Euh, tu n’aurais pas quelque chose qui lise l’encre invisible dans tes gadgets d’ancien shérif par hasard ?
-Un projet de bio ? demanda-t-il en réprimant un sourire.
Elle contra en claquant des doigts.
-Un projet de physique. Toutes ces encres mélangées à des solutions… pfiou !
Keith acquiesça de la tête comme si c’était évident.
-Jette un œil dans mes casiers en bas de mon armoire tu devrais trouver. Ça ne lit pas exactement toutes les couleurs mais ça devrait suffire.
-Merci, fit-elle en grimaçant à moitié.
-Sois prudente Veronica, lâcha enfin Keith plein de sous-entendu. Puis il claqua la porte.
Pourquoi est-ce que j’ai la sensation que le « sois prudente » final n’était pas comme ceux de d’habitude… S’il sait que c’est moi qui ai le journal pourquoi ne m’arrête-t-il pas ?
Elle secoua la tête et alla dans la chambre de son père.
Là elle farfouilla dans ses affaires et en sortit un objet qui ressemblait fortement à un stylo.
Elle le tourna dans tous les sens puis vit qu’il possédait un petit bouton sur le côté. Elle appuya dessus et aussitôt une fine lumière bleue apparut.
Elle sourit, rangea ce qu’elle avait dérangé et se précipita dans la salle de bain.
Elle ouvrit l’armoire à pharmacie, en sortit des gants de latex et les enfila en se dirigeant vers sa chambre.
Elle retira ensuite le précieux journal de son emballage, le posa sur son lit et se mit à parcourir les pages blanches.
Elle tomba alors sur la toute première. La vue des mots rose de Lilly lui donnèrent un coup au cœur puis elle avala difficilement sa salive et tourna la page pour en arriver à la seconde.
Là elle alluma le stylo magique et fit glisser la lumière tout le long.
Elle fronça les sourcils.
Rien ?
Elle tourna alors une autre page.
Rien.
Une autre et puis encore une autre mais toujours rien.
Veronica ne comprenait pas. Elle était pourtant sûre que la clé était sous ses yeux mais elle demeurait invisible, même pour son stylo digne de ceux de James Bond. Elle posa alors le journal ouvert sur son couvre-lit avec le stylo coincé à l’intérieur et se dirigea vers son bureau.
Mais lorsqu’elle se leva le contre poids fit que les éléments tombèrent à terre. Le carnet s’ouvrit à l’envers et le stylo se déclencha à cause du choc sur le sol.
V. se retourna attirée par le bruit et fit demi tour pour remettre les choses à leur place.
Il ne manquerait plus que je détruise une pièce à conviction. Là c’est direct l….
Elle s’arrêta brusquement devant le journal et s’accroupit sans toucher à rien.
Qu’est-ce que…?
Elle hoqueta de surprise et se rapprocha un peu plus.
Sous ses yeux la lumière bleue éclaira la dernière page du journal et révéla une écriture.
Le stress et l’adrénaline s’emparant d’elle, elle prit délicatement le journal et le stylo et se remit sur son lit. Elle commença donc à parcourir la page blanche comme elle l’avait fait quelques secondes auparavant.
Bingo !
« J’imagine déjà sa tête… ‘Lily mais qu’est-ce que tu racontes voyons ! Tu te drogues c’est ça ?’ Elle aurait préféré ça c’est sûr ! Quoi que non, la faire chanter me parait beaucoup plus drôle… Je pourrais aller où je veux sans qu’elle soit constamment là à épier tous mes faits et gestes et avec Veronica on lui piquerait tous ses précieux bijoux et on les offrirait à la bonne !… »
Veronica fronça ses sourcils, étonnée.
Elle parlait de Céleste. Mais qu’est-ce qu’elle cachait?
Elle tourna donc la page pour lire la suite. Cette fois la date n’indiquait plus le 22 mai mais le 24, c’est-à-dire le jour où elle avait été assassinée.
Les derniers mots qu’elle a écrits…
« Je dois admettre que je suis un peu jalouse. Elle est vieille et aigrie alors pourquoi c’est elle qui en profite ? Moi aussi je me serais bien amusée avec ce bon vieux Aaron. Il est sexy quand même ! Quoi qu’un peu ridé mais bon… Remarque ils font la paire tous les deux : aussi riche et malsain l’un que l’autre. La tête qu’elle a fait quand je lui ai dit que je savais tout ! Mémorable. Tiens ! tiens ! quand on parle du loup… »
Veronica tourna une autre page pour voir s’il y avait la suite mais plus rien.
Elle comprit alors ce qui avait dû se passer.
Céleste et Aaron avaient une aventure et Lilly l’avait découvert ! Elle s’est vantée auprès de sa mère qu’elle était au courant et elle ne l’a pas supporté ! C’est ça le secret dont elle me parlait…
Céleste a dû sortir rapidement de l’entrepôt où elle se trouvait avec son mari ce jour là, une dispute a éclaté et dans le feu de l’action elle a poussé Lilly qui est tombée et s’est cognée la tête contre la table en verre. Il faut que j’appelle mon père !
Veronica courut chercher son téléphone mais tomba sur la messagerie.
Dans la précipitation elle raccrocha sans laisser de message et appela Logan.
Allez, allez….
A la troisième sonnerie il décrocha.
-Je sais qui a tué Lilly ! lança-t-elle essoufflée dans le combiné sans lui laisser le temps de dire allo, Céleste et ton père avaient une aventure et elle l’a apprit…Elle l’a noté dans son journal et faisait chanter sa mère. Mon père ne répond pas, il faut qu’on aille voir Lamb ! Je suis chez toi dans 10 minutes.
Elle raccrocha sans qu’un seul mot ne soit sorti de sa bouche et sauta dans sa voiture.
Au même moment Logan sortit de sa douche. Il poussa la porte de sa chambre et y trouva son père.
-Qu’est-ce que tu fais avec mon téléphone à la main ? demanda-t-il surpris.
-Oh… Euh je croyais l’avoir entendu sonner mais en fait c’était le mien, répondit Aaron en le posant rapidement sur la commode. Je te laisse t’habiller.
Logan grimaça et son père descendit les escaliers.
Un sourire froid commença à se former sur son visage alors qu’il se rendait dans le jardin.
Comme prévu Veronica arriva chez les Echolls quelques minutes plus tard. Elle descendit de sa voiture et se dirigea vers la porte d’entrée quand Aaron s’interposa.
Surprise, elle sursauta.
-Monsieur Echolls, vous m’avez fait peur !
-J’imagine, rétorqua-t-il en souriant.
Un sourire plutôt effrayant à dire vrai.
-Je suis venue voir Log…
-Logan oui, je m’en serais douté. Le problème vois-tu Veronica, c’est que je ne tiens pas à ce qu’il apprenne notre petit secret.
Il s’approcha lentement.
J’imagine aussi qu’il est préférable pour lui que son adultère reste secret. Après tout il a une réputation à garder… Une minute, comment sait-il que je suis au courant ?
Veronica eut alors un moment d’absence.
-C’était vous au téléphone toute à l’heure, souffla-t-elle pas vraiment rassurée.
-Alors comme ça tu sais qui a tué Lilly hein ? Ce n’est pas malin de fourrer ton nez dans les affaires des grandes personnes Veronica.
Il chantonna et avança vers elle, son visage déformé par le vice.
Elle tenta de garder le contrôle malgré la tournure que prenaient les évènements.
-Et tu comptais me dénoncer ? J’ai toujours été gentil avec toi Veronica.
Sa façon de conclure toutes ses phrases par son prénom avait le don de la faire encore plus flipper.
Le dénoncer ? Mais où il v….
Elle s’arrêta un instant réalisant ce qu’il venait de lui dire.
-C’est vous qui l’avez tué, pas Céleste, lâcha-t-elle maintenant paniquée.
-Céleste ? Hum… Elle a bien tenue sa langue je le reconnais.
Elle était donc au courant.
Veronica avait les larmes aux yeux, à la fois triste et enragée d’avoir le meurtrier de sa meilleure amie sous les yeux.
-Vous n’étiez pas obligé de la tuer, dit-elle les dents serrées.
-C’est vrai et d’ailleurs ça n’était pas mon intention au départ, reprit Aaron menaçant. Quand Céleste m’a dit qu’elle était au courant pour nous je suis allé la voir pour lui faire peur. Mais quand je suis arrivé elle s’est mise à me menacer, elle voulait me faire chanter… Moi !
Il éclata de rire. Un rire à vous glacer le sang.
Veronica profita de son récit pour sortir discrètement son téléphone.
-Les choses ont mal tourné et j’ai dû la gifler pour la faire taire.
-Comment faites-vous pour vous regarder dans une glace le matin ! cracha-t-elle dégoûtée.
-Ce n’est pas de ma faute Veronica, protesta-t-il comme s’il y croyait. Je n’ai pas contrôlé ma force et elle est tombée. Tu connais la suite puisque c’est toi qui l’as trouvée…
Il sourit d’un air machiavélique.
Mais à ce moment elle fit tomber son téléphone dans l’herbe et il s’en aperçut.
-Non non non Veronica !
Il se jeta sur elle, poussa le portable d’un coup de pied et mit ses bras autour de sa gorge.
Elle tenta de se débattre mais il était trop fort. A chaque seconde, l’oxygène lui manquait un peu plus.
Elle était sur le point de renoncer lorsqu’elle sentit qu’il la lâchait.
Épuisée elle s’écroula sur le sol. Une fois ses esprits retrouvés, elle leva la tête pour voir ce qu’il se passait.
Elle vit alors qu’Aaron et Logan se tenaient debout l’un en face de l’autre, se défiant du regard.
En effet ce dernier était arrivé juste à temps et avait mit son poing dans la figure de son père pour qu’il la relâche.
-Qu’est-ce que tu fous bordel ! hurla-t-il à son père.
Aaron rit devant l’état de son fils et reprit calmement :
-Regarde toi, faible et lâche comme toujours. C’est vraiment pathétique !
-Devine de qui je tire ? cracha Logan à bout.
Il jeta ensuite un coup d’œil à Veronica pour voir si elle allait bien.
Celle-ci acquiesça de la tête avant d‘ajouter :
-C’est lui qui a tué Lilly !
Il se retourna vers son père prêt à lui sauter dessus.
-C’est une traînée… Mentir c’est tout ce qu’elle sait faire.
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. A peine eut-il entendu ces mots que Logan entra dans une rage terrible et se rua sur son adversaire.
Il lui lança une foulée de coup de poings avant que celui-ci ne se révolte.
Ils commencèrent alors à rouler dans l’herbe, frappant aussi fort l’un que l’autre.
Logan avait le visage ensanglanté et ses côtes lui faisaient mal mais il semblait ne plus rien ressentir.
Veronica ne savait pas quoi faire et son portable était cassé. Elle s’approcha alors doucement d’Aaron, sortit son teaser et s’avança pour l’immobiliser mais il fut plus rapide et, malgré Logan sur son dos, il la frappa au visage. Elle atterrit sur un rocher dans un coin du jardin et se fracassa le dos.
Effrayé par le fait qu’il ait pu la blesser, Logan redoubla d’efforts et donna deux coups de pieds dans le ventre de son père.
-Tu as tué Lilly et maintenant tu t’en prends à elle ! cria-t-il.
Il était hors de lui. On pouvait voir dans ses yeux toute la haine qu’il ressentait envers cet être qui était son père. Il laissa alors la colère l’envahir.
Aaron tenta de riposter à nouveau mais c’était trop dur. Il se recroquevilla sur lui-même, laissant son fils le battre comme lui le faisait à l’époque.
-ça change hein ?! s’énerva Logan en continuant. Tu ne préfères pas une ceinture ? Tu les aimes pourtant !
Veronica observa le spectacle et comprit à quel point Logan souffrait. Entre le meurtre de Lilly et le fait que son père le batte depuis des années, il extériorisait enfin. C’est aussi à ce moment-là qu’elle saisit la force de ce qu’il ressentait pour elle. De voir la colère et la peur dans ses yeux quand il s’en était pris à elle… Elle réalisa d’autant plus que la situation était critique.
Voyant qu’Aaron ne pouvait pratiquement plus bouger elle s’avança vers son petit ami et murmura doucement.
-C’est bon Logan calme-toi, c’est fini.
Il continua de lui donner des coups mais lorsqu’il sentit sa main sur son épaule il se stoppa.
Il tourna ensuite ses yeux remplis de haine et de frayeur vers elle et respira un bon coup.
Il lui tendit alors le téléphone qu’il avait dans sa poche et elle composa immédiatement le numéro de la police puis des urgences.
Logan jeta un dernier regard à Aaron qui était toujours allongé par terre à demi-inconscient.
-Il ne mérite pas de vivre.
-Je sais mais ça n’est pas à nous d’en décider.
Elle le prit alors dans ses bras comprenant qu’il se sentait perdu et surtout coupable que ce soit son propre père qui ait tué Lilly. Au même moment et contre toute attente il laissa échapper quelques larmes silencieuses.
Ne sachant pas comment réagir face à cette preuve de vulnérabilité, Veronica se contenta de resserrer son étreinte. Après toutes ces années elle ne l’avait jamais vu comme ça et elle comprit à ce moment-là qui était le véritable Logan Echolls.
Dix minutes plus tard deux voitures de police arrivèrent chez Logan et Lamb en sortit accompagné d’une demi-douzaine d’hommes.
Logan et Veronica n’avaient pas bougé et s’étaient assis à côté du corps comateux d’Aaron.
Ils traversèrent alors la maison et se rendirent dans le jardin.
Veronica s’approcha de Lamb pendant que trois agents s’occupaient de transporter le père de Logan jusqu’à l’ambulance qui les avait suivis.
-Tout est là, dit-elle en lui tendant le journal de Lilly.
-Comme par hasard c’est toi qui le détiens alors qu’il a été volé il y a plus d’une semaine, rétorqua Lamb ses mains sur ses hanches. Tu vas devoir me suivre au commissariat.
-Ah oui ? Et pour quel motif ?
-Le vol de pièces à conviction peut-être.
-Mais je n’ai rien volé, c’est lui qui l’avait. Elle montra le brancard où se trouvait Aaron.
-Bien sur et c’est Aaron Echolls en personne qui a coupé le système de sécurité de mon bureau et qui a décrypté une écriture supposée invisible.
Flash-back:
(Juste avant d’arriver chez les Echolls)
Veronica téléphona d’une cabine .
-Bureau du shérif, dit un agent à l’autre bout du fil.
-J’appelle car j’ai un indice sur le meurtre de Lilly Kane. Dites au shérif que lorsqu’il aura retrouvé le journal il cherche les traces d’une encre invisible.
-Pardon ? Êtes vous au courant…
Elle raccrocha aussitôt et se racla la gorge après avoir prit une autre voix.
Puis elle se remit derrière son volant et fonça chez Logan.
Fin flash-back.
Elle haussa les épaules et lui lança un sourire ironique.
-Vous savez ce qu’on dit, pas de preuve pas de crime.
Puis elle lui fit un clin d’œil amer et partit retrouver Logan.
Il répondait à des questions tout en subissant les soins d’une infirmière qui lui désinfectait ses plaies. Lorsqu’elle arriva à son niveau l’officier s’en alla en leur rappelant à tous deux de passer au poste pour faire leur déposition.
-ça va aller? demanda-t-elle à Logan.
-ça aurait pu être pire, fit-il en haussant les épaules, tu imagines si mon nez avait été cassé ce que ça aurait donné sur notre photo du couple de l’année au bal de promo.
Veronica rit à sa remarque puis reprit :
-Serait-ce une invitation ?
-Qui sait…
Elle lui donna ensuite un petit bisou du bout des lèvres.
-Aouch, marmonna celui-ci en grimaçant de douleur.
-Désolé, s’excusa V. en souriant. Elle lui fit alors un bisou sur le front. C’est mieux comme ça ?
-C’est mieux pour ma lèvre inférieure, pas forcément pour moi…
Cette fois c’est l’infirmière qui rit à sa tirade.
Ils se regardèrent quand on entendit scander le nom de Veronica.
Elle se retourna et aperçut son père qui courrait vers elle.
-Veronica ! Ça va chérie ? J’ai appris pour Aaron, tu n’es pas blessée ?
Elle se dirigea vers lui et le prit dans ses bras.
-Non ça va je vais bien. C’est surtout grâce à Logan en fait...
Keith le regarda de loin et vit qu’il était en mauvaise posture.
-Il n’a pas l’air au mieux de sa forme.
-Si on oublie le fait que son père est un meurtrier, qu’il le bat depuis qu’il est gosse et qu’il vient de se battre avec lui pour me sauver, effectivement on peut dire qu’il n’est pas en pleine forme, ironisa-t-elle.
-Un point pour toi, concéda Keith touché par la situation du fils Echolls. Allez viens on rentre à la maison.
-Je te suis en voiture, confirma-t-elle.
Pendant que son père fit demi-tour elle adressa un dernier regard à Logan et mima un téléphone à son oreille. Celui-ci sourit et lui montra son portable de là où il se trouvait. Un peu plus rassurée, Veronica parti rejoindre son père sur le parking.
Le reste de la semaine passa assez vite en fin de compte. Logan et Veronica furent convoqués au commissariat à peu près tous les jours pour rapporter ce dont ils avaient été témoins.
Après moult discussions, accusations et dépositions le shérif conclut qu’ils en avaient assez pour incarcérer les coupables. Ainsi après être sorti de l’hôpital Aaron fut envoyer en cellule en attendant son procès. Il fut notamment rejoint par Céleste qui, lorsqu’elle fut appréhendée, nia tout en bloc. Heureusement que des analyses plus profondes du journal de Lilly (merci au « coup de fil anonyme ») confirmèrent qu’elle était bel et bien au courant pour le meurtre de sa fille. Elle rejoignit donc son ancien amant derrière les barreaux en attendant d’être jugée pour complicité de meurtre.
A croire que pour préserver un secret, aussi honteux soit-il, les gens sont capables d’aller très loin. C’est vrai, même si tout Neptune avait été au courant de leur liaison, qu’est-ce que ça aurait bien pu faire de si dramatique ? Une mauvaise pub pour Aaron et au pire une engueulade au sein de la famille Kane ? Remarque Céleste est une arriviste de première et le célèbre Mr Echolls est totalement cinglé alors à quoi bon chercher à les comprendre ?
Mais une chose est sûre, je ne me remettrais jamais du fait qu’on m’ait enlevé ma meilleure amie pour une vulgaire affaire de sexe ! Je bénis le juge qui les enverra croupir en prison jusqu’à la fin de leurs jours.
Ce qui est plus délicat en revanche c’est la situation de Logan et Duncan. Autant dire que l’implication de leurs parents dans cette affaire leur laisse quelques séquelles.
Comment est-ce qu’ils gèrent ça ? Je vous laisse vous faire votre propre opinion là dessus mais mal conviendrait plutôt bien comme adjectif.
Quant à moi heureusement que je peux compter sur mes amis, enfin mes deux amis mais mes amis quand même, et mon père. Pour le reste j’essaie d’apporter mon soutien et d’aider comme je le peux…
Il était 12h45 et malgré le beau temps de ces derniers jours, le mois de Mars révéla à nouveau son vrai visage, faisant de ce samedi une journée brumeuse et maussade.
Keith et Veronica étaient tous les deux dans le salon à débarrasser leur repas quand le portable de cette dernière vibra.
Elle l’ouvrit quelques secondes plus tard et lu le message qu’elle venait de recevoir.
« Je vais me promener sur la plage. Ma mère vient de partir en ambulance : trop de mélanges de médocs. Bref…Si tu veux sortir Back Up tu sais où me trouver. »
Quand je vous disais que mal était approprié !
Elle soupira, à la fois contrariée et peinée de la vie que menait son petit ami en ce moment. Le fait qu’il ne laisse rien paraître et semble tout à fait prêt à tourner la page n’était non plus un avantage. Évidemment elle ne pouvait rien lui reprocher vu que dès qu’elle avait un problème elle faisait pareil… mais tout ce qu’elle souhaitait c’était l’aider et elle ne savait pas comment.
-Et si j’allais promener Back Up, lança V. en coup de speed.
-Par ce temps ? demanda Keith en jetant un coup d’œil par la fenêtre.
-Et ben quoi ? Il a besoin de faire ses besoins même quand il ne fait pas beau, rétorqua-t-elle perspicace.
-Oui mais je l’ai déjà sorti en début de matinée.
-Regarde le, il a envie de sortir ça se voit…
Elle montra le chien de la main avant même qu’elle n’ait pu voir la position dans laquelle il se trouvait.
Oups…
En effet le gros toutou était très lourdement allongé au pied du canapé et semblait plongé dans un profond sommeil.
Keith la regarda alors suspicieux.
Elle agita aussitôt la laisse dans les airs, faisant claquer les anneaux métalliques les uns contre les autres et le chien se releva à la seconde.
-Tu vois ! fit-elle fière de son coup.
-Si ça t’amuse de prendre froid, fais-toi plaisir, répondit-il en haussant les épaules.
Elle prit donc sa veste qui était posée sur le canapé et fit un bisou à son père avant de sortir.
-Ne t’inquiète pas, je remonterai ma fermeture-éclair jusqu’en haut.
Ils échangèrent un sourire amusé puis elle prit la porte.
Puisque vous vous posez la question, non mon père ne sait pas que je sors avec Logan.
Et oui je comptais lui en parler. Mais les choses se sont un peu précipitées dernièrement et le fait que ce soit son père le meurtrier de Lilly n’arrange pas forcément les choses. Mais je tiens à le lui dire. Le moment venu…
