HypnoFanfics

Cela faisait plusieurs heures que Veronica roulait, suivant les indications données par son GPS. Elle était maintenant à Tijuana et approchait du but. C’est alors qu’elle aperçut l’hôtel. L’enseigne El Conquistador était affichée au dessus de l’entrée. L’hôtel était encore tout neuf. Ce qui était normal étant donné qu’il venait d’être refait suite à l’incendie. Veronica trouva une place pour se garer et elle entra dans l’hôtel.

-Bonsoir madame, fit l’homme qui se tenait à la réception.

-Bonsoir. Vous allez sûrement vous moquer de moi, mais je recherche la chambre d’un de mes cousins.

-Pourquoi me moquerais-je de vous ? demanda l’homme.

-Eh bien en fait…j’ai oublié son nom. Je sais simplement qu’il a loué un 4x4 noir ici même.

-Oh, vous savez moi non plus je ne connais pas le nom de tous mes cousins, répondit l’homme qui avait plus d’une dizaine de cousins et qui, pour la plupart, avaient des noms différents.

Il regarda son ordinateur.

-Un 4x4 noir, vous dites ?

Veronica acquiesça.

-Eh bien vous avez de la chance : seul un 4x4 a été loué. Au nom de Martinez, reprit l’homme.

-C’est bien lui, fit Veronica en faisant semblant de se rappeler son nom.

-Il a commandé la suite 104. C’est au premier étage.

Veronica le remercia et appela l’ascenseur.

Keith et Leo se trouvaient à mi-chemin de Tijuana. Leo roulait à toute allure, toutes sirènes hurlantes. Devant lui, les véhicules s’écartaient. Juste après leur départ de l’hôpital, Keith avait tenté d’appeler sa fille. Il était tombé sur le répondeur. Après avoir laissé un message, il avait contacté le commissariat pour demander des renforts. En ce moment, il regardait un écran qui montrait la position de sa fille grâce au traceur inséré dans son portable.

-Elle vient de s’arrêter, dit Keith. Elle est à l’hôtel.

A ces mots Leo appuya un peu plus sur l’accélérateur, franchissant ainsi la barre des 170 km/h.

Le docteur Evans entra dans la chambre de Logan. Il vérifia l’état de son patient et dit :

-Vous semblez être en excellente santé mais je préfère vous garder en observation quelques temps avant de vous laisser sortir.

-Merci docteur, répondit Logan.

Le médecin sortit. Logan attendit quelques secondes au cas où le docteur aurait oublié quelque chose. Ne le voyant pas revenir, il débrancha les câbles qui le reliaient aux machines puis il se leva. Au pied de son lit, il trouva un sac avec ses affaires. Il prit son téléphone et pensa appeler Dick puis il se ravisa. Bien que pas vraiment pote avec Weevil, il préféra l’appeler lui, se disant qu’avec une moto il parviendrait plus rapidement à destination qu’avec une voiture. Celui-ci répondit assez vite.

-Allo.

-Weevil, c’est Logan. Ecoute mec, j’ai vraiment besoin de ton aide.

-Ahhhhhh, à peine sortit du coma, le jeune Echolls a besoin de moi.

-Ecoute mec, ça m’enchante pas plus que toi mais Veronica est en danger.

A ces mots l’attitude de Weevil changea très vite.

-Qu’est-ce qu’elle a ?

-Je t’expliquerai plus tard. Viens me chercher à l’hôpital.

-J’arrive.

Logan raccrocha puis il enfila les vêtements qui se trouvaient dans le sac. C’était ceux qu’il portait au moment où il s’était fait renverser. Il se dirigea ensuite vers la porte qu’il entrebâilla, pour regarder si quelqu’un regardait dans sa direction. Satisfait de voir que tout le monde était occupé, il sortit de la chambre et se dirigea vers l’ascenseur sans que personne ne lui prête attention.

La porte de l’ascenseur s’ouvrit sur un couloir décoré à l’aide de reproductions de tableaux célèbres et de somptueux chandeliers. Veronica sortit de l’ascenseur et avança dans le couloir, regardant chaque porte à mesure qu’elle passait devant. Sur chacune de ces portes se trouvait le numéro de la chambre. Elle trouva finalement la 104 au bout du couloir sur sa gauche. Elle hésita quelques secondes puis frappa à la porte. Elle entendit des bruits de pas se rapprochant, puis la porte s’ouvrit. Mr Martinez était un homme d’une cinquantaine d’année et qui paraissait plutôt costaud.

-Vous ! fit-il en ouvrant la porte.

Logan n’attendait Weevil que depuis 5 min, lorsqu’il arriva enfin. Il s’arrêta à hauteur de Logan qui grimpa derrière lui.

-Où est-elle ? demanda Weevil.

-A Tijuana. Emmène-nous là-bas. Je t’expliquerai plus tard le problème.

Weevil démarra à toute vitesse.

La réaction de Martinez étonna Veronica. En effet, bien qu’elle ne connaisse pas cet homme, lui, semblait la connaître.

-Entrez, fit-il en s’écartant sur le côté.

Veronica hésita, surprise par son accueil, puis entra. A peine eut-elle franchit le seuil de la porte, qu’elle reçut un violent coup sur la tête qui la fit sombrer dans le néant.

Lorsqu’elle revint à elle, Veronica était attachée à une chaise, bâillonnée. Elle essaya de tirer sur les cordes, mais en vain. Les nœuds étaient trop serrés.

-Ahhh, vous êtes enfin revenue à vous, dit l’homme qui se trouvait derrière elle.

Il s’approcha d’elle.

-Je vais vous enlever le bâillon pour qu’on puisse discuter. Mais si jamais vous tentez de crier, sachez que c’est la dernière chose que vous ferez, continua-t-il en montrant le pistolet à sa ceinture.

-Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda la jeune détective, une fois qu’elle pu parler.

-Qu’est-ce que moi je veux ? répondit l’homme. N’inversez pas les rôles, miss Mars. C’est vous qui êtes venue me trouver. Pas le contraire.

-Comment connaissez-vous mon nom ?

-J’ai mené ma petite enquête. Vous n’êtes pas la seule à jouer au petit détective.

-Que me voulez-vous ? demanda de nouveau Veronica.

-A vous, je ne voulais aucun mal. Malheureusement, en plus d’être détective, vous êtes la petite amie de Mr Echolls. Je suppose que c’est pour cette raison que vous êtes ici.

-Vous supposez bien, répondit-elle froidement. Si vous n’avez rien contre moi, pourquoi me retenir prisonnière ?

-Etant donné que vous avez réussi à me trouver, je pense que votre père en est également capable. Peut-être est-il déjà sur le chemin. Si c’est le cas, il faut que je le sache.

Martinez fouilla dans le sac de Veronica et en sorti son portable.

-Donnez-moi votre code et vous aurez une chance de sortir d’ici vivante.

-Et si je refuse ?

-Je serais obligé, malgré moi, de me servir de ça, dit-il en prenant son pistolet en main.

Voyant qu’il ne plaisantait pas, Veronica obtempéra.

-Bien, maintenant écoutons vos messages.

Il mit le haut-parleur et appela la messagerie.

-Veronica, c’est papa. Si jamais tu as ce message reste où tu es et appelle-moi. Rappelle-toi la promesse que tu m’as faite. Je t’aime.

Veronica remarqua que son père semblait paniqué.

-Salut V. Ecoute, ton père est en route pour l’hôtel. A l’heure où je te parle il ne doit plus être très loin. Attend-le. Je viens d’appeler Weevil pour vous rejoindre. Soit prudente. Je t’aime.

Logan avait raccroché. Il semblait aussi inquiet que Keith. Martinez applaudit.

-Bravo Veronica. Non seulement vous vous faîtes capturer mais en plus, grâce à vous, Logan se jette dans la gueule du loup. Une chance pour moi, car je vous jure que cette fois je ne le louperai pas.

Veronica voulut lui cracher dessus, mais elle se ravisa pour ne pas montrer l’état d’impuissance dans lequel elle se sentait. Elle repensa à ce que Logan lui avait dit à l’hôpital.

Flash back :

-Tu ferais peut-être mieux de laisser ton père s’occuper de cela.

-Ne t’inquiète pas pour moi.

Fin flash back.

Mais pourquoi ne l’avait-elle pas écouté ? Comment avait-elle pu être assez stupide pour venir seule ici ?

Ses pensées furent balayées par la sonnerie de son téléphone. Martinez regarda l’écran.

-Mais c’est notre cher Keith, fit-il en souriant. Répondez, fit-il en approchant le portable de l’oreille de Veronica. Mais surtout ne dîtes rien de suspect. Essayez de savoir où il se trouve.

-Et si je ne veux pas ? répondit-elle.

-Je pense que vous allez tout de même coopérer, dit-il en posant le canon de son arme sur la tempe de la jeune femme. Il décrocha.

-Allo.

-Veronica ?

-Salut papa j’allais te rappeler mais…

-Où-es tu ?

-Je t’attends dans ma voiture comme tu me l’as demandé dans ton message.

-Ne me mens pas. Ta voiture est sous mes yeux, vide.

Martinez qui avait suivit toute la conversation, porta le portable à son oreille et dit :

-Bonjour shérif Mars. Sachez que votre fille est avec moi. Pour l’instant elle est en bonne santé mais si vous tentez quoi que ce soit, je vous jure que je lui ferais sauter la cervelle.

-Salopard, fit Keith furieux et craignant pour sa fille.

-Voyons, Mr Mars vous me vexez, répondit calmement Martinez. Enfin peu importe. De toute façon si vous coopérez, il ne lui sera fait aucun mal.

-Que voulez-vous ?

-Mr Echolls ne devrait pas tarder à vous rejoindre. Lorsqu’il sera arrivé, envoyez-le à ma chambre et je libérerai votre fille.

Il raccrocha.

Logan et Weevil n’étaient en effet plus très loin. Ils venaient d’arriver à Tijuana.

-Prends à gauche, dit Logan, se rappelant du chemin menant à l’hôtel.

Weevil s’exécuta et après avoir suivi d’autres indications de Logan, ils aperçurent enfin l’hôtel. Garées juste devant, se trouvaient la voiture de Veronica et celle du shérif. Ce dernier raccrocha son téléphone et commença à parler à Leo. Il paraissait furieux. Cela ne pouvait signifier qu’une chose. Veronica était belle et bien en danger. Weevil se gara à côté de Keith.

-Logan, Eli, qu’est-ce que vous faîtes là ? demanda ce dernier.

-Veronica est en danger. Je ne pouvais pas rester allongé à ne rien faire. J’ai appelé Weevil pour qu’il m’emmène.

-Ecoute. Tu es en droit de refuser ce que je vais te demander mais j’ai besoin de toi. Ou plutôt Veronica a besoin de toi.

-Vous allez vraiment me laisser partir ? demanda Veronica.

-Bien sûr. Comme je vous l’ai dit, seul Logan m’intéresse.

-Pourquoi voulez-vous à ce point le tuer ?

Martinez prit soudain un air grave.

-Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il y a maintenant presque un an, cet hôtel a pris feu.

-Je suis au courant, répondit Veronica.

-L’hôtel a commencé à prendre feu dans cette suite,

 puis il s’est propagé très rapidement. Ma fille était également dans cette chambre…mais elle n’a malheureusement pas réussi à en sortir, continua-t-il en sanglotant. Elle est morte  ici-même.

-Je suis désolée, dit Veronica.

-Je vous interdis de l’être, cria l’homme. Je me suis renseigné et ai appris qu’à ce moment là, la suite était réservée au nom de votre petit-ami. C’est à cause de lui que ma fille est morte. Mais faute de preuves suffisantes, la police n’a pu le mettre en prison. J’ai donc décidé de la venger moi-même. Je parie qu’il ne vous a pas parlé de cette histoire, reprit l’homme.

-Et bien, vous vous trompez ! répliqua Veronica. Non seulement il m’en a parlé mais en plus ce n’est pas lui qui a mis le feu.

-Vous mentez.

-Ecoutez ce que j’ai à vous dire et vous en jugerez après.

Elle lui expliqua tout ce que Logan lui avait dit sur cette fameuse nuit.

Keith était, quant à lui, en train d’expliquer à Logan ce que l’homme lui avait dit au téléphone.

-Donc, si je fais ce qu’il demande, il laissera partir Veronica, dit Logan.

-C’est ce qu’il a dit, répondit Keith.

-Ok, je vais y aller.

-Tu es sûr de toi ? Si tu entre là-bas tu risques de mourir.

-Mais si je ne fais rien c’est Veronica qui mourra.

Keith acquiesça.

-Alors oui, je suis sûr de moi.

A ce moment, les renforts que Keith avait demandés arrivèrent. Sacks descendit de voiture et demanda à Keith ce qu’il se passait. Weevil en profita pour attirer Logan à part. Il sortit un pistolet et le tendit à Logan.

-Tiens, tu en auras sûrement besoin.

-Où est-ce que tu as eu ça ?

-Quand tu m’as dit que Veronica était en danger, je ne me suis dit qu’on en aurait peut-être besoin. Apparemment je ne me suis pas trompé.

Logan prit l’arme et la mit à sa ceinture.

-Merci, fit-il. Si je m’en sors, j’aurais une dette envers toi.

Weevil sortit une deuxième arme et la lui tendit également.

-Qu’est-ce…, commença Logan.

-Si jamais cet enfoiré décide de te fouiller et qu’il trouve la première arme, il te restera toujours celle-là, le coupa Eli. Je pense qu’il arrêtera de te fouiller s’il trouve ne serais-ce qu’une seule arme.

Logan prit le deuxième flingue et le mit dans sa chaussure sous son jean.

Veronica venait de terminer son récit, expliquant que c’était Mercer qui avait mis le feu et qu’il était déjà en prison pour viol. Elle attendait maintenant la réaction de Martinez. Ce dernier éclata de rire.

-Vous croyez réellement que je vais gober toutes ces conneries. A votre place, moi aussi je dirais n’importe quoi pour sauver mon petit-ami. Mais je dois avouez que vous avez une grande imagination.

Veronica était soudain abattue. La seule chose qui aurait pu sauver la vie de Logan, à savoir dire la vérité, n’avait pas marché. Logan était maintenant condamné par sa faute.

Logan rentrait à ce moment même dans l’hôtel. Il s’approcha du réceptionniste tout comme Veronica l’avait fait quelques temps auparavant. Avant de rentrer Logan avait pris le temps, sur ordre de Keith, d’accrocher un micro à sa chemise. Logan prit son portefeuille et en sortit une photo. Sur celle-ci on pouvait voir Veronica dans les bras de Logan. Tout deux souriaient, heureux d’être ensemble. A cette vue Logan devint nostalgique de cette époque. En effet, en ce moment-même Veronica et lui étaient séparés par un individu qui la retenait en otage. De plus, Logan n’aurait peut-être plus la chance d’embrasser Veronica. Son entrée dans cet hôtel était peut-être sans retour. Malgré cela, Logan n’était pas inquiet pour lui-même. Il espérait simplement que l’homme tiendrait parole et libérerait Veronica. Ensuite, ce serait un combat entre hommes pour rester en vie.

-Vous reconnaissez cette personne ? fit Logan en montrant la photo au réceptionniste.

-Oui, je l’ai vue il y a quelques minutes. Elle m’a demandé le numéro de la chambre de son cousin. Pourquoi ?

Logan sourit. C’était donc à l’aide d’une question aussi banale que la grande Veronica Mars avait obtenu le numéro de la chambre de son ravisseur. A l’extérieur, Keith qui écoutait la conversation par le biais du micro et d’oreillettes, sourit également en apprenant la méthode utilisée par sa fille.

-Quel est ce numéro ?

-Heu…la 104 pourquoi ?

-Sortez de l’hôtel et on vous expliquera, dit simplement Logan avant de prendre les escaliers.

Arrivé à l’étage, il se dirigea immédiatement vers le fond du couloir, se rappelant que lui-même et Mercer avaient également loué la 104. Il frappa à la porte.

A l’intérieur Martinez sursauta lorsqu’il entendit frapper.

-Qui est là ? demanda-t-il.

-Logan, répondit ce dernier d’un ton glacial.

Martinez s’avança vers Veronica et sortit un canif de sa poche. Un instant, Veronica crut que son ravisseur allait la tuer avant de s’en prendre à Logan. Heureusement, il se contenta de trancher les liens qui la reliaient à la chaise. Il recula et sortit son arme avant de dire :

-Allez ouvrir la porte, mais ne tentez pas de fuir. Mon arme est braquée sur vous.

Veronica se leva en se frottant les poignets pour rétablir la circulation sanguine et elle se dirigea vers la porte. Elle l’ouvrit et regarda Logan. Celui-ci essayait de faire un sourire pour la rassurer mais son sourire ressemblait plutôt à une grimace. Il avait aussi peur qu’elle. Veronica ne l’avait jamais vu comme ça. Même sur le toit du Neptune Grand, le jour où Cassidy les avaient menacés avant de se suicider, Logan semblait plus sûr de lui. Ils restèrent ainsi pendant quelques secondes, les yeux dans les yeux.

-Entrez, dit Martinez en tenant toujours son arme braquée sur Veronica.

Celle-ci obtempéra, suivie de Logan.

-Vous pouvez y aller, fit-il ensuite en s’adressant à Veronica. Son arme était maintenant braquée sur Logan.

 Veronica regarda à nouveau ce dernier. Des larmes commençaient à couler sur ses joues. Logan s’approcha d’elle et essuya ses larmes.

-Vas-y, dit-il simplement.

Veronica s’approcha de nouveau de la porte restée grande ouverte.

-Attendez, dit Martinez.

Veronica se retourna.

-Je tenais à vous remercier pour m’avoir apporté Mr Echolls, continua-t-il.

Veronica éclata en sanglots. En voyant cela, la peur de Logan céda place à de la haine envers Martinez.

-Ne fais pas attention à ce qu’il dit. Ce n’est pas ta faute, dit Logan.

Veronica le regarda une dernière fois puis elle sortit.

-Qu’allez-vous faire de moi ? demanda Logan une fois Veronica sortie. Me tuer ?

-Pas tout de suite, répondit Martinez. Avant j’ai l’intention de vous faire souffrir comme vous avez fait souffrir ma fille.

-Quoi ! fit Logan. Que voulez-vous ?

-Ma fille est morte lors de l’incendie ayant touché cet hôtel. Incendie déclenché à cause de vous, ici même, ajouta-t-il.

-Je suis désol…

-Non. Tout comme je l’ai dit à votre amie, je vous interdis d’être désolé. Vous l’avez tuée.

-Ce n’était pas moi, répondit Logan. C’était l’un de mes amis. Il est d’ailleurs déjà en prison…

Martinez éclata de rire.

-Pour viol, oui je suis au courant. Melle Mars m’a dit exactement la même chose.

-Alors vous me croyez ?

-Bien sûr que non. Soit vous et votre petite amie avez inventé cette histoire de toutes pièces, soit elle croît réellement à votre histoire. Mais malheureusement ce n’est pas mon cas. Relevez votre tee-shirt, demanda-t-il.

-Pourquoi ? fit Logan tout en faisant ce qu’on lui demandait.

-Je suis certain que vous n’êtes pas entré ici  désarmé. Très bien, dit-il en regardant à la ceinture de Logan. Tournez-vous !

Logan obtempéra de nouveau.

-Où l’avez-vous mise ? dit Martinez.

Logan regarda avec surprise à sa ceinture. L’arme n’y était plus. Il l’avait sûrement faite tombée, trop absorbé dans ses pensées pour s’en rendre compte. Martinez chargea son arme et la braqua sur le genou gauche de Logan.

-Donnez-moi votre arme ou je tire.

-Je n’en ai pas, mentit Logan.

Martinez tira.

-Oh mon Dieu ! On y va, fit Keith après avoir entendu le coup de feu.

-Attendez ! dit Sacks.

-Qu’y a-t-il ?

-Ecoutez, répondit Sacks en tendant au shérif les oreillettes qu’il venait à peine d’enlever.

-La prochaine fois je ne tirerais pas à côté, entendit Keith.

C’était Martinez qui parlait.

-D’accord ! C’est bon, répondit Logan.

Sa voix tremblait mais il semblait en bonne santé.

-Jetez-là à terre.

Keith et Sacks entendirent le bruit d’un objet tombant à terre.

-Où s’est-il procuré cette arme ? s’étonna Keith. Et où est Veronica ? s’énerva-t-il. Elle a largement eu le temps de descendre. C’est à quelle chambre ? demanda-t-il au réceptionniste qui était sorti comme Logan le lui avait conseillé.

-La 104. Premier étage au fond du couloir.

-L’homme était-il seul ?

-Oui, il me semble.

-Je vais essayer de la trouver, fit Weevil en entrant dans l’hôtel. Vous inquiétez pas pour moi, je ne m’approcherai pas de la chambre.

-Non ! Attends, fit Keith, c’est à moi …

C’était trop tard : Weevil s’était déjà éloigné.

-Je vais le rejoindre, dit Keith à ses hommes. Si vous entendez des coups de feu, dirigez-vous vers la chambre mais restez prudents.

Les hommes acquiescèrent. Keith entra à son tour dans l’hôtel.

-Qu’allez-vous faire de moi ? répéta Logan.

-Comme je l’ai dit, ma prochaine balle est pour votre jambe.

-Quoi ! Mais je vous ai donné mon arme. Vous n’allez tout de même pas me tuer. Même si j’étais coupable pour votre fille, ce n’est pas en me tuant que vous la feriez revenir.

-Malheureusement ce que vous dîtes est vrai. Mais par contre, je l’aurai vengée et je vivrai mieux en vous sachant mort.

Il commença à presser la gâchette. A cette vue, Logan se jeta en avant vers son agresseur. Un coup de feu partit de nouveau.

Veronica qui était restée près de la porte entra dans la suite. Elle aperçut les deux hommes à terre. Logan était sur Martinez. Il semblait inconscient, probablement mort. Martinez le poussa pour pouvoir se relever. Le corps de Logan roula. Il s’était pris une balle dans le ventre. Du sang coulait abondamment de sa plaie. A cette vue, Veronica se remit à sangloter mais elle reprit vite ses esprits en voyant Martinez ramasser son pistolet. Veronica le braqua avec une arme au moment où Martinez en faisait de même.

-Lâchez-votre arme ! dirent-ils en cœur.

Aucun des deux ne broncha. Ils restèrent ainsi fixés, les yeux dans les yeux, à attendre que l’autre réagisse. Veronica réfléchissait , cherchant le moyen de rendre Martinez inoffensif le plus rapidement possible. Logan avait en effet besoin de soins, à moins qu’il ne soit déjà mort. Mais tant qu’il lui restait une petite chance de survie, Veronica voulait y croire. Elle attendait un petit moment d’inattention de la part de Martinez. Celui-ci arriva au bout de quelques secondes. Le téléphone de Veronica que Martinez avait rangé dans sa poche sonna, produisant un moment de relâchement dans l’attention que Martinez portait à Veronica. C’était le moment ou jamais. Veronica commença à presser la détente puis elle s’arrêta. Ce n’était pas une meurtrière. Elle fut donc surprise lorsqu’elle entendit la détonation produite par une arme. Martinez s’écroula, mort. Elle se retourna et aperçut Weevil une arme à la main, immobile les yeux dirigés vers l’homme qu’il venait de tuer. Il se trouvait sur le seuil de la porte. Keith arriva à son tour, effrayé. Il sembla rassuré de voir sa fille saine et sauve, puis il aperçut Logan. Il prit l’arme des mains de Weevil et s’approcha de Logan. Veronica et Weevil étaient toujours immobiles.

-Il est encore vivant, fit Keith après avoir tâté son poignet. Je sens son pouls. Appelez-vite les urgences.

Veronica et Weevil réagirent enfin. Veronica s’approcha avec dégoût du corps de Martinez et prit son portable. Elle composa le numéro des urgences.

-Envoyez-vite une voiture à l’hôtel El Conquistador, fit-elle précipitamment.

-Calmez-vous ! lui répondit une jeune femme. Quelle est la cause de votre appel ?

-Un homme est blessé. On lui a tiré dessus.

-D’accord, je vous envoie des secours.

Veronica raccrocha et tandis qu’elle commençait à se calmer, regarda Weevil.

-Merci, lui dit-elle.

Keith s’approcha de sa fille et la prit dans ses bras.

-Tu m’as fait une de ces peurs, dit-il.

-Excuse-moi, répondit Veronica.

-Ce n’est pas de ta faute, fit-il en lui caressant les cheveux. Où as-tu eu cette arme ? demanda-t-il à sa fille qui avait toujours l’arme à la main.

Flash Back :

Veronica regardait Logan, les larmes aux yeux. Celui-ci s’approcha et essuya ses larmes. C’est à ce moment que Veronica sentit la présence d’une arme à la ceinture de son petit ami. Elle s’en empara délicatement pour ne pas que Martinez ou Logan s’en aperçoivent.

-Vas-y, dit Logan.

Veronica sortit de la chambre.

Fin Flash Back.

-C’est une longue histoire, répliqua Veronica avant de s’éloigner de son père.

-Encore merci, fit-elle à Weevil en le prenant dans ses bras. Celui-ci fut à peine surpris, encore troublé par le fait qu’il venait de tuer un homme.

Keith s’approcha à son tour de Weevil.

-Oui  merci à toi, lui dit-il en lui serrant la main. Je regrette ce que je vais dire, reprit-il, mais je dois te mettre en garde à vue pour le meurtre de Mr…

-Martinez, dit Veronica. Mais tu ne peux pas faire ça, fit-elle à son père. Weevil vient de me sauver la vie.

-Je suis obligé. N’oublie pas que je suis shérif. Mais ne t’inquiète pas, Weevil sera probablement libéré suite au jugement. La légitime défense sera probablement retenue.

-Cela fait beaucoup de probablement, fit remarquer Veronica. Et vu le casier judiciaire de Weevil je n’en suis pas aussi sûre que toi.

Sacks arriva dans la chambre, suivi de deux hommes. Il inspecta la chambre et aperçut Martinez et Logan à terre.

-Que s’est-il passé ? demanda-t-il.

-J’ai…, commença Weevil.

-J’ai dû le tuer, le coupa Keith. Il allait tirer sur Veronica et je n’ai pas eu le choix.

Veronica et Weevil se regardèrent puis regardèrent Keith. Weevil fit un hochement de tête en direction du père de Veronica pour le remercier.

-Et le fils d’Aaron ? demanda Sacks qui ne s’était aperçu de rien.

-Martinez lui avait déjà tiré dessus. Heureusement, il est encore en vie et les secours ne devraient plus tarder.

En effet, la sirène d’un véhicule des urgences annonça leur arrivée. Une minute après, Logan se trouvait dans le véhicule, sur un brancard, en direction de l’hôpital.

Il fut transporté à l’hôpital le plus proche. Un grand hôpital à Tijuana. Arrivé sur place, on le transféra immédiatement au bloc opératoire. Veronica qui avait suivi l’ambulance avec son père et Leo, avait l’impression de vivre une scène qu’elle avait déjà vécue. Elle se sentait aussi impuissante que la fois où Logan était tombé dans le coma. Puis elle repensa à Martinez. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir voulu venger sa fille et elle aurait préféré que cette histoire se termine mieux pour tout le monde. Au bout de plusieurs minutes, un médecin sortit du bloc et vint à leur rencontre.

-Il semblerait que l’état de votre ami se soit stabilisé mais il s’en est fallu de peu il a perdu beaucoup de sang mais heureusement la balle n’a touché aucun organe vital. Pour le moment, le patient se trouve dans un état léger de coma mais il devrait se réveiller d’ici quelques jours. Quelques semaines au plus tard.

-Merci pour ce que vous avez fait, dit Veronica à la fois heureuse que Logan s’en sorte et déçue qu’une fois encore il soit dans le coma.

Le médecin rentra à nouveau dans la  salle de bloc opératoire. Au même moment, le portable de Veronica sonna. L’appel provenait de Wallace. Veronica décrocha, heureuse de pouvoir parler à son BFF alors qu’à peine quelques heures plus tôt elle pensait ne plus jamais le revoir.

-Allo, fit-elle.

-Veronica ? fit Wallace à voix basse.

-Oui c’est moi. Ecoute je t’entends pas très bien tu pourrais parler plus…

-Veronica écoute-moi, la coupa Wallace avec la même voix basse. Il paraissait tendu.

-Je suis couché dans le coffre d’une voiture, reprit-il. On m’a kidnappé.

-Quoi ! fit Veronica. Mais…où es-tu ?

-Je ne sais pas. La voiture roule depuis maintenant quelques heures.

-Tu sais qui t’a kidnappé ?

-Non ils portaient des cagoules. Je sais seulement qu’ils sont deux et que ce sont des hommes. J’ai essayé de t’appeler tout à l’heure mais tu n’as pas répondu.

Veronica compris à cet instant que sans le savoir Wallace lui avait peut-être sauvé la vie.

-Oui, désolée j’étais pas mal occupée, répondit-elle.

-Tiens, fit Wallace surpris.

-Qu’est-ce qu’il y a ?

-La voiture vient de s’arrêter. Les deux hommes viennent de sortir.

Tout à coup le coffre s’ouvrit. Wallace fut ébloui par le soleil tandis qu’un des deux hommes lui arracha le portable des mains et l’écrasa par terre.

-Je t’avais dit de le fouiller ! s’énerva-t-il.

-C’est ce que j’ai fait, mais il avait dû cacher son portable, répondit l’autre.

Wallace essaya de se lever d’un coup sec pour surprendre ses ravisseurs mais ses jambes étaient toutes engourdies et il s’étala de tout son long. Les deux hommes éclatèrent de rire. Reprenant son sérieux le premier homme lui dit :

-Si jamais tu recommences tu es mort. T’as compris ?

-Oui, répondit Wallace en se relevant lentement.

-Bien alors remonte là-dedans, fit l’homme masqué en désignant le coffre de la voiture.

Wallace se retrouva à nouveau dans le coffre tandis que la voiture reprenait la route.

-Ca va ? demanda Keith en remarquant que sa fille était toute pâle.

-Non. Wallace a été enlevé, répondit Veronica.

-Oh mon Dieu, dit le shérif.

En effet alors que tout semblait être rentré dans l’ordre malgré le coma de Logan, une nouvelle affaire de premier ordre attendait les Mars.

-Tu sais où il se trouve ? demanda Keith à sa fille.

-Non il était dans le coffre d’une voiture. Les hommes se sont arrêtés pour lui arracher le portable et la conversation a été coupée.

-Des hommes ?

-Oui deux, mais Wallace n’a pas pu les identifier.

-Tu connais quelqu’un qui pourrait lui en vouloir ?

-Personne ne me vient à l’esprit, dit Veronica après quelques secondes de réflexion.

-Va te reposer, lui-dit son père. Tu en as bien besoin après ce que tu viens de vivre. Et ne t’inquiète pas pour Wallace je vais faire tout mon possible pour le retrouver.

-D’accord, répondit Veronica avant de partir en compagnie de Leo.

-J’était sûre de te trouver là, fit Mac en entrant à Mars Investigations quelques heures plus tard.

-Salut, fit Veronica.

-Ton père ma appris ce qu’il t’est arrivé. Tu vas bien ?

-Oui, ça va. Mis à part le fait que j’ai failli mourir, que mon petit-ami est dans le coma, que mon meilleur ami s’est fait kidnappé et que Mars Investigations doit fermé suite à la promotion de mon père en tant que shérif, ironisa Miss Mars.

-Oui, je sais la vie n’est pas facile tous les jours, répondit Mac en lui posant une main sur l’épaule.

Malgré la tristesse de la situation les deux filles éclatèrent de rire.

-Alors comme-ça Mars Investigations va vraiment fermer, reprit Mac, le fou rire passé.

-Eh oui.

-Ca me fait de la peine. Il s’est passé tellement de choses ici.

-Oui moi aussi ça me fait de la peine mais il est temps de tourner la page, dit Veronica en rangeant les dernières affaires qui trainaient sur le bureau de l’ex-détective Mars dans un carton. Elle enleva tout puis attrapa la plaque sur laquelle on pouvait lire « Keith Mars » et qui était tournée du côté des clients. Elle l’approcha du carton puis le reposa où elle l’avait pris. Finalement, elle n’était peut-être pas prête à tourner la page.

3 mois plus tard :

Cela faisait maintenant 3 mois que Veronica n’avait plus parlé à Wallace. Sa présence lui manquait énormément. Cela lui rappelait le moment où il était parti avec son père à la seule différence qu’à cette époque il était parti de son plein gré. Veronica appelait régulièrement son père pour avoir des nouvelles sur l’avancement de l’enquête mais celui-ci n’avait toujours pas retrouvé la piste de Wallace. Et malheureusement aucune demande de rançon n’avait été faite ce qui aurait facilité la tâche de Keith et prouvé que son BFF était toujours en vie. Veronica avait du mal à l’admettre mais Wallace était peut-être en effet déjà mort. C’est-ce que son père lui avait dit lors de leur dernière conversation téléphone. A ces mots, Veronica s’était emportée contre son père et maintenant elle le regrettait. Elle ne lui avait plus parlé depuis des jours.

-Hey Veronica, fit Claire une stagiaire dont Veronica s’était prise d’affection, ça te dirait d’aller boire un verre au bar avec les autres ?

-Ouais pourquoi pas, répondit l’intéressée pensant que ça lui permettrait d’oublier le stress que provoquait la disparition de Wallace. Heu…je vous rejoins là-bas, fit-elle après réflexion, j’ai quelque chose à faire avant.

-Ok, répondit Claire avant de rejoindre les autres stagiaires.

Veronica sortit alors son portable et appela son père :

-Allo, fit ce dernier en décrochant.

-Allo papa, dit timidement Veronica.

-Oh salut, est-ce que ça va ?

-Oui pourquoi ?

-Ben je ne m’attendais pas à avoir de tes nouvelles avant ton retour.

-J’ai pas le droit de prendre des nouvelles de mon héros ? demanda Veronica.

L’emploi de « héros » ferait sûrement plaisir à son père, c’est du moins ce qu’elle s’était dit. Entendant son père sourire, elle se dit qu’elle avait bien fait.

-Si bien sûr. Je ne me suis toujours pas remis de ma « décision », dit-il en insistant sur ce dernier mot. En effet, suite au décès de Mr Martinez lors de la première affaire de Keith en tant que nouveau shérif, les habitants de Neptune lui avaient reproché de l’avoir tué pour se venger de ce qu’il avait fait subir à sa fille. Bien entendu cela était idiot surtout qu’en réalité c’était Weevil qui avait tiré sur Martinez. Cependant, les habitants de la ville n’en sachant rien, ils avaient poussé Keith Mars à démissionner.

-Ouais, les habitants ne se rendent pas compte de leur erreur. Vinnie shérif, ça c’est la meilleure. Heureusement que notre cher détective Mars est de retour.

-Bon et toi alors, comment ça se passe ton stage ?

Veronica sourit, contente que son père se soit réconcilié avec elle aussi rapidement.

-Ben toujours pareil. Des cours et des entrainements, rien de passionnant.

-Ouais mais ce n’est qu’un stage, dit Keith rassurant sa fille. Si tu t’engages réellement au FBI ce sera certainement plus intéressant.

-Ouais mais en attendant, j’ai hâte de reprendre du service en tant que détective. Je voulais te demander, tu as des pistes de Wallace ?

-Non, malheureusement je n’ai rien pour l’instant. Bon je vais te laisser.

-Ok, salut.

-Salut, fit Keith avant de raccrocher et de prendre la photo qu’il avait posée sur son bureau quelques minutes plus tôt. Sur celle-ci on pouvait voir une pierre tombale avec l’inscription « Wallace Fennel ».

FANFICTION INACHEVEE