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Série : Veronica Mars
Création : 28.08.2007 à 15h23
Auteur : fan2series
Statut : Terminée
« L'histoire se déroule après le 3.16 et reprend les intrigues et histoires de la fin de la saison 3. Bonne lecture et faites-moi part de votre avis par mp ou dans le topic "épisodes virtuels& » fan2series
Cette fanfic compte déjà 68 paragraphes
Keith était en train de regarder un dossier lorsque Sacks frappa à la porte ouverte de son bureau.
Sacks : Shérif, il y a ici deux personnes qui voudraient vous voir.
Keith (sans lever les yeux) : Qui est-ce ?
Voix : Bonjour papa…
Keith lâcha son stylo en levant les yeux vers sa fille et Logan, qui enlevaient tous les deux leurs lunettes de soleil.
Keith : Veronica !
Il s’approcha d’elle et la serra dans ses bras.
Keith : Mon Dieu, où étais-tu passée ?
Veronica : Je te raconterai tout, promis…
Keith (s’éloignant un peu de sa fille mais l’étreignant encore) : Tu sais que je vais devoir t’arrêter ?
Logan : N’en soyez pas sûr, shérif…
Veronica (devant l’incompréhension de son père) : Logan a trouvé de quoi m’innocenter pour le meurtre de Duncan…
Keith : Comment…
Logan : Grâce au rapport d’autopsie de Duncan.
Keith : Et comment…
Logan : J’ai mes sources shérif…
Keith les invita à s’asseoir, congédia Sacks et alla s’asseoir derrière son bureau.
Keith : Alors ?
Logan et Veronica lui exposèrent tout ce qu’ils avaient découvert, depuis la fausse identité de Duncan jusqu’aux détails du dossier qui innocentaient Veronica.
Logan : Avec de tels indices, ils ne peuvent pas accuser Veronica.
Keith : En effet, tout se tient… Mais je ne suis pas sûr que la partie soit gagnée d’avance quand même… Le fait qu’elle ait pris la fuite…
Veronica : Papa, je suis désolée, mais je n’avais pas d’autres choix à ce moment-là…
Keith : Tu aurais pu venir me voir !
Logan : Excusez-moi, mais ce n’est pas le moment…
Keith : Reste en dehors de ça Logan ! Tu peux être accusé de complicité de meurtre pour m’avoir caché que tu savais où se trouvait Veronica !
Logan : Ce n’est pas le plus important ! Ce qui compte pour l’instant c’est d’innocenter Veronica ! On aura bien assez de temps après pour lui rappeler à quel point sa conduite a été stupide !
Veronica baissa la tête.
Veronica (murmurant à l’adresse de Logan) : Je m’en serais passé mais merci !
Logan : De rien. Bon, Mr Mars, on fait quoi maintenant ? Parce que j’ai vraiment envie de rentrer chez moi et de retrouver ma fille…
Keith : Et bien… Je suis désolé ma chérie mais je vais devoir te mettre en garde à vue, au moins pour aujourd’hui… Je vais aller voir le maire et le procureur, et leur présenter les éléments qui jouent en ta faveur…
Veronica : Merci papa…
Logan : Elle va rester combien de temps en cellule ?
Keith : 24 heures… Peut-être plus…
Logan (à Veronica) : Je viendrai te voir…
Elle lui sourit, un sourire un peu tremblant, puis elle hocha la tête et se leva.
Veronica (à son père, en lui tendant ses mains) : J’ai toujours voulu savoir ce que ça faisait de se faire passer les menottes par son père !
Keith lui lança un regard triste et contourna son bureau, les menottes à la main ; il les lui passa en lui récitant ses droits. Veronica jeta un coup d’œil à Logan, puis elle ferma les yeux, s’empêchant de pleurer…
Clang !
Le bruit de la porte de la cellule se refermant sur elle résonna longtemps dans la tête de Veronica. Elle s’adossa aux barreaux et remercia le Ciel d’être la seule prisonnière enfermée à cette heure ; elle essaya de calmer sa respiration qui s’emballait, la tête entre les mains. Le stress se faisait enfin sentir, la pression accumulée depuis le début de cette histoire commençait à devenir insupportable. Veronica se rendit compte qu’avec tout ce qui avait suivi son « réveil » brutal, elle n’avait même pas eu le temps de faire son deuil… Elle n’avait même pas pleuré Duncan…
Elle se laissa glisser le long des barreaux, genoux relevés, et enfouit sa tête entre ses bras, sanglotant, laissant les larmes s’échapper…
Une vingtaine de minutes plus tard, une porte s’ouvrit. Veronica redressa la tête et s’essuya les joues, effaçant les larmes qui avaient coulé.
Policier : Visite !
Lentement, V se releva et se retourna ; son visiteur, dans l’ombre, s’avança à pas mesurés.
Veronica (sonnée, le souffle court) : Qu’est-ce que vous faites là ?!Voix : Je suis venue assister à ta déchéance… Tu as tué mon fils, espèce de sale petite garce !
Celeste Kane, toute de noir vêtue, enleva ses immenses lunettes de soleil tout en s’avançant davantage vers Veronica.
Veronica : Je n’ai pas tué Duncan !
Celeste (hurlant) : Tu mens, espèce de *** manipulatrice ! Tu avais déjà éloigné mon fils unique de moi, il a fallu que tu le tues en plus ! Je te hais !
Alertés par les cris, Keith et Léo arrivèrent.
Léo : Mrs Kane, arrêtez de hurler s’il vous plaît !
Celeste (ignorant Léo et se rapprochant encore de V, en murmurant) : Je jure devant Dieu que je causerai ta perte…
Léo s’avança et la fit reculer de force ; elle se débattait, et il fut obligé de la faire sortir.
Celeste (en se débattant, hurlant) : Tu paieras pour tout le mal que tu as fait à ma famille, Veronica Mars! Je jure que tu le paieras ! Je te hais !
Le silence revint peu à peu dans la pièce ; Veronica, la respiration rapide et difficile, se détourna de son père pour qu’il ne voie pas les larmes couler.
Keith : Chérie…
Veronica : Laisse-moi s’il te plaît…
Keith ouvrit la bouche, puis il hocha la tête et sortit en fermant doucement la porte derrière lui. Veronica s’avança et posa son front contre le mur de pierre, qu’elle commença à marteler de toutes ses forces avec son poing gauche. De petites gouttes de sang tombaient déjà à terre…
Au même moment, Logan ouvrait la porte de sa suite au NGH. Mac et Weevil, en train de discuter sur le canapé, se relevèrent d’un même mouvement.
Mac : Logan !
Elle courut le serrer dans ses bras.
Logan : Hey ! Quel accueil !
Elle le relâcha.
Mac : Ça va ? Et Veronica ? Où est-elle ?
Logan (refermant la porte et s’avançant dans le salon) : Je vais bien, Veronica va bien, mais son père a été obligé de la mettre en garde à vue…
Mac porta une main à sa bouche.
Logan : Mais ça va aller… Il va aller présenter les preuves qu’on a trouvées grâce au dossier que tu m’as envoyé, et elle devrait être disculpée d’ici 24 heures…
Mac sourit, les larmes aux yeux, et elle hocha la tête.
Mac : C’est bien… C’est très bien…
Un babillement se fit entendre.
Weevil (revenant de la chambre avec Lilly dans les bras) : T’es contente de le voir je parie, hein chica ?
Logan (murmurant) : Mon bébé !
Il s’avança vers Eli et lui prit Lilly ; elle s’accrocha à son cou, et Logan lui déposa un baiser sur le front.
Logan : Ça a été ? Il n'y a pas eu de problèmes ?
Weevil : Non, tout a roulé… Le monde s’arrête pas de tourner parce que t’es parti Echolls !
Logan sourit en secouant la tête. Même ce foutu latino lui avait manqué ! Mais plutôt crever que de l’avouer !
Logan : Tu veux dire que tu as réussi à trouver la chasse d’eau sans que personne t’aide ? Là je dois dire que je suis impressionné !
Weevil ouvrait déjà la bouche pour répliquer lorsque Mac s’avança.
Mac : Vous vous ferez des démonstrations d’affection plus tard ! Veronica est revenue ! Il faut prévenir tout le monde !
Logan : J’ai déjà appelé Wallace, Parker et Dick. Parker m’a dit que Cliff se chargerait d’être l’avocat de Ronnie, Dick m’a dit qu’il venait ici, et Wallace a dit qu’il irait la voir le plus tôt possible…
Mac hocha la tête ; elle avait tiqué au nom de Dick.
Weevil : Et nous, on fait quoi ?
Logan : Toi tu restes là… Je vais devoir ressortir, aller voir V… J’ai peur qu’elle craque maintenant que tout est « fini »… On va attendre Dick et y aller… Enfin, si tu veux venir Mac…
Mac : Tu plaisantes ?! J’ai pas vu ma meilleure amie depuis des semaines et tu crois que je vais rester là à me tourner les pouces ? Alors qu’elle est en prison ?!
Logan : Je prends ça pour un : « Oui, je viens Logan ! » !
Mac secoua la tête en le regardant. Logan s’assit, Lilly sur les genoux.
Logan : Bientôt tu pourras voir maman…
Lilly (avec difficulté et pas très clairement !) : Maman !
Logan : Oui, maman… Et elle sera très contente de te voir…
Dix minutes plus tard, on frappa à la porte. Désignée d’office par une majorité écrasante, Mac fut chargée d’ouvrir la porte. Elle se trouva face à un Dick qui fut bouche bée un instant.
Dick : Qu’est-ce que tu fais là princesse ?
Mac : Je vais aller voir Veronica avec Logan… (Plus bas) Et ne m’appelle pas princesse !
Dick (levant les mains) : Bon, bon…
Elle s’effaça pour le laisser entrer, puis elle le suivit jusqu’au salon.
Dick : Yo mec ! Ça va comment ?
Il tapa dans la main tendue de Logan.
Logan : Mieux depuis que je suis rentré.
Dick : Content d’avoir retrouvé ta princesse ?
Il jeta un coup d’œil à Mac, assise à droite de Logan.
Logan : Ravi.
Dick : Tant mieux.
Il se tourna vers Lilly.
Dick : Et toi la demie portion ? Ça gaze ?
Lilly : Maman !
Dick (fronçant les sourcils) : Ah non je crois pas ! Pas la dernière fois que j’ai vérifié en tous cas !
Logan rit en secouant la tête. Il se leva, confia Lilly à Weevil et se tourna vers son meilleur ami.
Logan : On va voir V… Tu viens avec nous ?
Dick jeta un coup d’œil à Mac, qui le regardait avec un visage fermé, puis regarda Logan.
Dick (avec un sourire) : Bien sûr ! Je suis toujours ravi de voir Celle-qui-piétine-tous-les-cœurs ! On y va ?
Logan : On y va. (A Weevil) On revient dans pas longtemps.
Logan sortit en premier ; Mac se leva et récupéra son manteau avant de passer devant Dick, qui lui tenait la porte.
Dick (murmurant) : Après vous, princesse…
Mac leva les yeux au ciel, mais un sourire apparut furtivement sur son visage tandis qu’elle emboîtait le pas à Logan, suivie de Dick….
Mac : Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
Elle s’approcha de la cellule de Veronica, suivie par Logan et Dick.
Mac (à Logan, d‘un ton plein de reproches) : Tu n’avais pas dit qu’elle était blessée !
Logan ouvrit la bouche mais V s’avança vers eux, passant ses bras entre les barreaux. Elle leva sa main gauche enveloppée dans de la gaze blanche.
Veronica : C’est arrivé ici, il ne le savait pas.
Mac : Ici ? Mais comment…
Veronica (avec un soupir) : J’ai reçu la visite de Celeste Kane tout à l’heure…
Logan : Celeste Kane ? Qu’est-ce qu’elle voulait ?
Veronica : Oh tu sais, comme d’habitude : cracher du feu, rire diaboliquement, me dire à quel point elle me détestait, jurer ma perte… La routine quoi ! Ça m’a juste un peu énervée, et j’ai fait de la boxe avec le mur…
Logan : Veronica…
Veronica : Ça va… Je vais bien, je t’assure ! (A Mac) Ça me fait vraiment plaisir de te voir, tu m’as manqué…
Mac (avec un sourire) : Toi aussi James…
Veronica sourit.
Dick : Et moi ? Je t’ai pas manqué, blondinette ?
Veronica : Dick… Étonnamment… si, tu m’as manqué aussi… J’ai vraiment dû prendre un coup sur la tête à un moment donné !
Dick lui adressa un sourire rayonnant.
Mac : Ton père t’a parlé ?
Veronica : Non… Mais Léo m’a dit qu’il était avec le maire et le procureur depuis un moment… Je sais pas trop ce qui se passe mais ça sent pas très bon, et pas uniquement à cause des toilettes !
Logan : Y a pas de raison Ronnie… On a des preuves, de vraies preuves scientifiques ! Ils peuvent pas le nier !
Veronica : Non, mais ils peuvent faire pression sur mon père pour que ces « preuves » changent soudainement… Les Kane sont encore influents, le Château en est la preuve ! S’ils veulent un coupable rapidement, je suis toute désignée !
Mac : On les laissera pas faire, Veronica ! On fera tout pour te sortir de là !
Veronica lui adressa un sourire tremblant et hocha la tête. Elle jeta un coup d’œil à Logan, qui lui fit un signe de tête et prit Dick par le cou.
Logan : Allez viens, on va les laisser papoter entre filles…
Dick : Je veux savoir tous les potins après ! A plus Blondie !
Veronica secoua la tête d’un air navré tandis que la porte se refermait sur eux, puis elle se tourna vers Mac.
Veronica : Alors, ça va toi ? Logan m’a dit pour Max et toi, et pour la fête un peu trop arrosée…
Mac balaya ses paroles d’un geste de la main.
Mac : Je vais bien… Ça a été un peu dur au début, mais je dois dire que Logan m’a été d’une aide précieuse… Attention, il s’est rien passé, hein ? C’est juste qu’on est devenu amis…
Veronica (avec un sourire) : J’avais compris… Donc tout va bien pour toi ? Il n’y a rien dont tu voudrais me parler ?
Mac (soupçonneuse) : Comme quoi ?
Veronica : Je sais pas… Des trucs nouveaux dans ta vie…
Mac : Que t’a dit Logan ?
Veronica : Mais rien ! Absolument rien, je te le jure ! Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
Mac se prit la tête entre les mains et s’assit sur la chaise qui faisait face à la cellule de sa meilleure amie.
Mac : Il se passe que… je perds complètement la tête ! Tu ne me croiras pas quand je te dirai avec qui je « sors »…
Veronica (plaisantant) : Je suis prête à tout croire du moment que tu ne me dis pas que tu sors avec Dick !
Mac releva la tête, regarda sa meilleure amie d’un air misérable puis se reprit la tête entre les mains. Veronica perdit son sourire et se colla contre les barreaux.
Veronica : Dick ?! Mac, t’es sérieuse ?!
Mac (se relevant et s’approchant de sa meilleure amie) : J’y suis pour rien ! Enfin si, un tout petit peu, mais bon… C’était pas prévu !Veronica : Alors ? Tu me racontes ou bien il faut que je devine ?!
Mac : Bon, bon… C’était pendant cette fameuse fête trop arrosée… Je me souviens pas de grand-chose, sinon que j’avais beaucoup, beaucoup trop bu, et que je me suis retrouvée dans une chambre, et que Dick était là, et que lui aussi avait beaucoup, beaucoup trop bu… Après, c’est le black out ! Et je me réveille sur un pont ! C’est là que j’ai appelé Logan, et tu connais la suite… Je me suis pas souvenue de tout tout de suite… Ça a mis un peu de temps avant de revenir totalement… Je suis allée le voir pour lui dire d’en parler à personne, et ça a dérapé… Tu sais, il est vraiment doué…
Veronica (levant les mains et la coupant) : Stop ! Je ne veux pas faire de cauchemars ! (Pause) Est-ce que tu es heureuse Mac ?
Mac (après un court silence) : Oui… Oui je crois… C’est pas exactement une relation stable, on sort pas vraiment ensemble, mais je pense que c’est ce qu’il me faut… Pour le moment !
Veronica : Bon ! Ça me suffit alors ! Et je suis contente pour toi !
Elle fit un clin d’œil à sa meilleure amie, qui lui sourit gaiement. Mac jeta un coup d’œil vers la porte.
Mac : Je devrais y aller…
Veronica (hochant la tête) : Oui… A très vite Q !
Mac : A bientôt James… Tu sais que je t’adore, pas vrai ?
Veronica : Yep ! Je t’adore aussi petite Mac !
Mac sourit et lui fit un signe de la main avant de sortir. Veronica garda le sourire encore quelques instants, puis son visage reprit une expression rongée d’inquiétude, et elle alla s’asseoir, jetant fréquemment des coups d’œil vers la porte.
Mac retrouva les deux jeunes hommes assis dans la salle d’attente du commissariat. Ils se levèrent quand elle arriva à leur hauteur.
Logan : Ça va ?
Mac sourit, faiblement, en hochant la tête.
Mac : Mais ça ira mieux quand elle sortira d’ici…
Logan la prit par les épaules et ils commencèrent à marcher vers la sortie. Dick se plaça à la gauche de Mac, et ses doigts effleurèrent ceux de la jeune fille quand ils se mirent en marche. Elle lui jeta un coup d’œil et vit qu’il lui souriait gentiment ; elle sourit à son tour et ils sortirent tous trois sous le soleil californien de cette belle après-midi.
Veronica était en train de compter les moutons, ou plutôt les fissures du mur, lorsque la porte s’ouvrit. Elle leva la tête d’un air las, mais elle se redressa lorsqu’elle vit qu’il s’agissait de son père, accompagné par Cliff.
Veronica (anxieuse) : Alors ?
Keith : Ça a été long, pénible, mais j’ai finalement réussi à les convaincre… Ce n’est pas aujourd’hui qu’une Mars se retrouvera derrière les barreaux…
Il ouvrit la porte de la cellule et sa fille se jeta à son cou, folle de joie.
Veronica : Merci papa ! Merci, mille fois merci ! Je t’aime, tu es mon héros !
Keith rendit son étreinte à sa fille, souriant, oubliant momentanément sa rancune. Elle se détacha de lui pour serrer brièvement Cliff dans ses bras.
Veronica : Merci à vous aussi Cliffy, je suis sûre que vous avez été utile à votre manière !
Cliff : Merci de cette marque de confiance !
Veronica : Mais de rien ! C’est gratuit aujourd’hui !
Elle se tourna vers son père, rayonnante ; il lui caressa les cheveux puis lui indiqua la porte ; ils sortirent tous les trois.
Keith : J’espère ne plus jamais te revoir de ce côté-ci des barreaux !Veronica : Crois moi, si je peux éviter, je le ferai ! Parce qu’il faut que je t’avoue quelque chose (sur un ton de conspiratrice) : c’est pas un 5 étoiles chez toi !
Keith sourit tandis qu’ils s’approchaient du bureau où Veronica récupéra ses affaires après avoir signé le registre.
Keith : Je dois retourner travailler mais je passerai sûrement te voir plus tard. Tu seras au Neptune Grand j’imagine ?
Veronica : Tout à fait… Il y a une personne que je dois voir…
Elle embrassa son père et sortit en compagnie de Cliff. Arrivés sur le parking, elle mit ses lunettes de soleil et son sac en bandoulière, avant de se tourner vers son avocat préféré.
Veronica (prenant une voix exagérément séductrice) : Cliffy ? Voudrais-tu être un amour, mon chou ?
Cliff leva les yeux au ciel en soupirant…
Logan, après avoir déposé Mac et Dick sur le campus, était rentré au NGH, où il avait retrouvé Weevil. Il l’avait informé des dernières nouvelles, puis lui avait laissé son après midi de libre. Le jeune mexicain l’avait remercié d’un signe de tête avant de le laisser en tête à tête en compagnie de sa fille. Il avait joué un peu avec elle, et surtout il l’avait fait marcher, son activité favorite depuis quelques temps ! Il la regardait, songeur, jouer sur son tapis avec ses jouets, lorsqu’on frappa à la porte. Logan jeta un dernier regard à Lilly, puis alla ouvrir la porte. Il resta bouche bée lorsque sur le seuil il vit Veronica, ses lunettes de soleil sur la tête et son sac à l’épaule. Ils se regardèrent un instant.
Veronica : Cliff m’a déposée…
D’un même mouvement, ils firent un pas l’un vers l’autre et se retrouvèrent enlacés, s’embrassant passionnément. Veronica enfouit son visage dans le cou de Logan respirant son parfum à pleins poumons.
Logan (murmurant) : Quand ?
Veronica : Il y a une heure à peine… Ils abandonnent toutes les charges, même celles à propos de ma fuite.
Logan eut un petit rire soulagé et prit le visage de V entre ses mains.
Logan : Il y a quelqu’un qui va être content de te voir…
Ils rentrèrent dans la suite, et tandis que Logan refermait la porte, Veronica s’avança dans le salon, où jouait Lilly.
Veronica (murmurant) : Mon Dieu…
Elle regarda Lilly quelques instants avant de se tourner vers Logan.
Veronica : Qu’est-ce qu’elle a grandi !
Logan : Je sais… C’est impressionnant, hein ?
Veronica posa son sac et s’agenouilla près de sa fille.
Veronica : Bonjour mon cœur… Tu m’as tellement manqué, si tu savais…
Elle caressa les cheveux de Lilly, qui se cramponna à son bras pour se relever tant bien que mal, sous le regard ébahi de Veronica. Toujours à genoux, elle serra sa petite fille dans ses bras. Elle ouvrit brusquement les yeux.
Lilly : Maman !
Veronica tourna un regard plein de larmes vers Logan, qui souriait, avant d’embrasser Lilly sur le front.
Veronica : Je suis là, et je ne vais plus nulle part…
Le soir même, Veronica se trouvait dans la suite en compagnie de Logan, Lilly et Keith, qui était venu passé un peu de temps avec sa famille.
Veronica : L’enquête avance ?
Keith (avec un soupir) : Veronica…
Veronica : Quoi ? Tu n’espères quand même pas que je vais gentiment me laisser mettre sur la touche alors que j’ai été accusée de meurtre !
Keith : J’avais le fol espoir que c’est en effet ce que tu ferais… ( Se tournant vers Logan) Stupide, non ?
Logan sourit en secouant la tête.
Veronica : Alors ?
Keith : Non, rien de nouveau pour l’instant… Chérie, je te conseille vraiment de ne pas te mêler de cette histoire, tu risques d’avoir plus d’ennuis que tu n’en as eus jusque-là, ce qui n’est pas peu dire !
Veronica baissa la tête avant de regarder Logan, puis son père.
Veronica : Il s’agit de Duncan, papa. Je ne peux pas reprendre ma vie, aller en cours, prétendre que ce n’était rien alors que son meurtrier est toujours dans la nature ! Je sais que tu es plus compétent que Lamb - paix à son âme -, mais si je peux t’aider d’une manière ou d’une autre, je le ferai !
Keith (avec un soupir, caressant les cheveux de sa fille) : Je reconnais bien là ma fille…
Ils se sourirent ; Keith jeta un coup d’œil à sa montre et se leva.
Keith : Je dois y aller.
Veronica : Un rendez-vous ?
Keith : Si tu veux tout savoir, oui.
Veronica : Salue Mrs Fennel pour moi…
Keith l’embrassa sur le front, fit de même avec Lilly, serra la main de Logan, puis il quitta la suite en promettant de téléphoner le lendemain. Veronica passa ses bras autour du cou de Logan et l’embrassa.
Veronica : Je vais aller prendre une douche, après on fera manger Lilly, et ensuite… (Elle l’embrassa doucement) Le reste de la nuit est à nous…
Logan sourit et lui caressa la joue.
Logan : File sous la douche alors !
Elle lui sourit et s’éclipsa dans la salle de bain après avoir embrassé Lilly. Quand il fut sûr qu’elle ne pouvait l’entendre, il prit son téléphone et sélectionna un numéro en mémoire.
Logan : C’est bon. Quand vous voulez.
Quelques dizaines de minutes plus tard, Veronica sortit de la salle de bains, vêtue d’un vieux t-shirt et d’un jogging.
Veronica : Logan, tu n’aurais pas vu…
Elle s’arrêta net.
Voix : Surprise !
Le visage de V s’illumina progressivement d’un sourire. Mac, Wallace, Parker, Weevil, Dick, Logan… Ils se tenaient au milieu du salon, chacun (ou presque) portant un ridicule petit chapeau pointu ; une banderole s’étirait au dessus de leur tête. Welcome home Veronica Echolls !!! Elle s’approcha d’eux, émue ; elle serra Parker et Wallace dans ses bras, puis Weevil, les seuls qu’elle n’avait pas vus depuis son « retour » à Neptune. Elle s’approcha ensuite de Logan et lui donna un coup de poing à l’épaule.
Logan : Hey !
Veronica : Tu aurais pu me prévenir ! (Se montrant de la tête aux pieds) Je ne suis pas présentable !
Wallace (riant) : Comme si ça te gênait d’habitude !
Elle s’approcha de lui d’un air menaçant, avant de sourire brusquement et de le prendre par le cou.
Veronica : Tu sais que tu m’as manqué toi ? (De plus en plus menaçante) Mais méfie-toi, ces quelques heures passées en cellule ont réveillé mes instincts meurtriers ! Ne me cherche pas trop !Wallace (prenant sa BFF par l‘épaule) : Veronica, tu es un marshmallow ! Tu ne peux pas faire du mal, et surtout pas à moi !Veronica (susurrant) : On parie ?
Wallace s’écarta d’elle brusquement et battit en retraite vers Mac. Celle-ci le regarda, puis regarda V, qui affichait un sourire rayonnant.
Wallace (silencieusement, en pointant du doigt la jeune femme) : Tu es folle !
Elle lui envoya un baiser puis se détourna pour aller voir Parker et Eli, qui discutaient à quelques pas d’elle. Profitant de ce que Parker faisait remarquer quelque chose à Dick, Weevil se rapprocha de V.
Weevil (chuchotant) : Alors ? T’en es où ?
Veronica : Précise un peu s’il te plaît, je ne suis pas encore totalement devin…
Weevil (agacé) : De l’enquête ! T’as trouvé quelque chose ?
Veronica (murmurant) : Pas encore… J’ai quelques pistes que je vais devoir vérifier, mais je n’ai pas l’ombre d’un suspect en vue ! C’est très frustrant je dois dire…
Weevil (avec un sourire) : Si tu n’étais pas mariée je proposerais bien quelque chose pour évacuer toute cette ‘‘frustration’’…
Veronica sourit en secouant la tête, puis elle donna un petit coup de poing dans l’épaule de Eli avant d’aller voir Mac, toute seule sur un tabouret du bar.
Veronica (prenant Mac par le cou) : Alors Q ! On dirait que tu ne t’amuses pas trop à ma petite fête ! (Baissant la voix) Serait-ce à cause de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?
Mac jeta un regard vide à Veronica, qui fit alors un signe de tête en direction de Dick avec la discrétion d’une mascotte sur un terrain de foot.
Mac : Non… Si… Peut-être…
Veronica : Quelle réponse claire de sens ! (Plus sérieusement) Qu’est-ce qui ne va pas ?
Mac : Je sais pas trop… J’ai l’impression qu’il devient gentil avec moi, plus doux, plus… humain !
Veronica : Mon Dieu, piquez-le tout de suite !
Mac : Tu vois ce que je veux dire ! Et je crois que je commence à m’attacher…
Veronica : Et c’est pas bon ?
Mac (à voix basse) : C’est Dick !
Veronica : Et alors ? (Mac la regarda avec des yeux ronds) Ce que je veux dire, c’est que dans le fond, c’est pas un mauvais bougre ! Il n’est pas très malin, ni cultivé, ni débrouillard… Je pourrais continuer la liste toute la nuit, mais ce que je veux dire c’est qu’il est pas si mal quand on y pense, pour quelqu’un de prétentieux, vantard et ayant un cerveau de moineau ! Sans vouloir le rabaisser bien sûr !
Mac sourit.
Mac : Je ne sais pas où cette histoire va me mener…
Veronica : En Enfer ?
Mac : Si seulement c’était aussi simple !
Les deux filles rirent doucement.
Mac : Alors…
Veronica : Alors…
Mac : Tu as besoin de moi pour ton enquête ?
Veronica : Vous vous êtes tous passés le mot ou quoi ?! D’abord Weevil, maintenant toi !
Mac (avec un sourire énigmatique) : Les grands esprits se rencontrent…
Veronica : Si on veut… Je ne sais pas trop par où commencer, j’ai l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin !
Mac : Tu devrais plutôt dire dans un panier de crabes. ( Veronica lui jeta un regard étonné) Ben oui, on est à Neptune, pas au Texas !
Veronica secoua la tête en souriant.
Veronica : Il déteint déjà sur toi… En tous cas, je te ferai savoir si j’ai besoin de ton aide…
Mac : Comme toujours…
Elle se leva et, après un dernier regard à V, s’avança vers le bar, où Logan, Dick et Wallace discutaient en compagnie de Parker et d’Eli, un peu à l’écart. Veronica les regarda avec mélancolie tout en songeant au lycée et au bon vieux temps où tout ce qu’elle avait à faire était de trouver où se cachait sa mère et qui avait tué sa meilleure amie… Du gâteau comparé au fait de chercher un tueur qui n’était peut-être même pas à Neptune, ou aux USA !
Logan : Ouf !
Il venait de refermer la porte sur les derniers partis (Wallace, Dick et Mac), et il alla s’asseoir aux côtés de V sur le canapé.
Logan : Ta petite fête t’a plu quand même ?
Veronica : Très. Merci beaucoup.
Logan : Mais de rien. Quel est ton programme demain ?
Veronica : Aller à Hearst afin de récupérer les cours que j’ai ratés, vérifier que je pourrai bien passer mes examens même avec ce qui s’est passé, et enfin continuer mes recherches…
Logan : Ronnie…
Veronica : Non. Je ne veux pas savoir ce que tu vas dire ! Je dois et je vais retrouver le meurtrier de Duncan, d’accord ? Parce qu’à cause de lui, j’ai failli vous perdre toi et Lilly. Il va payer pour ce qu’il a fait, je le jure !
Logan la regarda un instant, puis il lui déposa un baiser sur le front avant de se lever.
Logan : Je ne m’attendais pas à moins de ta part, mais il faudra qu’on en discute sérieusement quand même.
Veronica hocha la tête et Logan s’éclipsa dans la chambre. La jeune femme soupira et saisit son ordinateur portable. Elle vérifia sa messagerie, et un sourire apparut sur son visage.
Logan (à la porte de la chambre) : Tu viens te coucher ?
Veronica (regardant son ordinateur) : J’arrive tout de suite.
Logan disparut et Veronica éteignit son portable avant de le rejoindre.
Le lendemain matin, après l’arrivée d’Eli, Logan et Veronica partirent ensemble pour Hearst. La jeune femme était tendue dans la voiture, et il s’en rendit compte.
Logan : Qu’est-ce qu’il y a ?
Veronica : Rien… C’est juste que je ne suis pas retournée à la fac depuis…
Logan : La cassette…
Veronica : Oui…
Logan : Je suis sûr que ça va bien se passer… Depuis le temps les gens ont dû passer à autre chose…
Veronica sourit et Logan reporta son attention sur la route, et il ne vit pas la mine sombre de la jeune femme, habituée aux moqueries et quolibets. Elle savait que jamais, personne, n’oubliait… Arrivés sur le campus, ils restèrent un instant dans la voiture.
Logan : Tu veux que je t’accompagne ?
Veronica : Ça ira… (Lui caressant la joue) T’es un amour.
Logan sourit et embrassa sa main.
Logan : Prête ?
Il jeta un regard vers le campus. Veronica hocha la tête avec un sourire brave et ils descendirent de voiture. Ils avancèrent ensemble sur quelques mètres, silencieux, puis Logan indiqua une direction.
Logan : Je vais par là.
Veronica (indiquant la direction opposée) : Et moi par là.
Il se pencha pour l’embrasser.
Logan : Je t’appelle plus tard, d’accord ?
Elle hocha la tête et il s’éloigna avec un sourire encourageant. Veronica le regarda disparaître dans la foule, puis elle soupira et réajusta son sac sur son épaule avant d’avancer vers le bâtiment principal. Elle regardait furtivement autour d’elle ; si certains paraissaient ne pas la voir, d’autres l’avaient clairement reconnue comme ‘‘la fille de la vidéo’’ ou bien comme ‘‘la fille qui avait été recherchée par son père le shérif’’…
Elle détourna le regard quand un garçon mima quelque chose en sa direction et elle accéléra le pas, priant pour qu’on la laisse tranquille jusqu’au bureau de la scolarité. Malheureusement, elle rentra de plein fouet dans quelqu’un.
Veronica (ramassant son sac) : Je suis vraiment désolée…
Voix : Ne le sois pas Veronica.
La jeune fille leva la tête de surprise, la bouche légèrement entrouverte.
Veronica : Mr Casablancas ?
Dick Sr : Bonjour jeune fille.
Veronica : Excusez-moi. Bonjour. Je suis tellement surprise de vous voir ici…
Dick Sr : J’imagine oui… Je venais juste vérifier quelques points avec le doyen. A propos de Dick.
Veronica : Je vois. Je suis désolée, il faut vraiment que j’y aille.
Elle commença à s’en aller, embarrassée par cette discussion avec le père de son violeur, lui-même escroc de haut vol.
Dick Sr : J’ai appris ce qui t’est arrivé.
Veronica s’arrêta et revint un peu vers lui.
Dick Sr : Avec toute cette histoire autour du meurtre de Duncan Kane…
Veronica : Toute cette histoire est compliquée, et j’ai été disculpée…
Dick Sr : Est-ce que ton père a des indices ?
Veronica : Je ne sais pas, je n’ai pas le droit d’en parler avec lui… (Faisant signe vers le couloir derrière elle) Si vous voulez bien m’excuser…
Dick Sr (avec un signe de la main) : Bien sûr… Mes amitiés à ton père. A bientôt Veronica.
Veronica : Au revoir.
Elle s’éloigna d’un pas rapide sans regarder derrière elle bien qu’elle sentit le regard de Dick Casablancas Sr dans son dos.
Voix off : Ça pour une rencontre inattendue ! Le très recherché Mr Casablancas qui se balade tranquillement dans les couloirs de Hearst et qui cherche à en savoir plus sur l’enquête concernant le meurtre de Duncan… Coïncidence ? J’espère juste que Mac ne tombera pas par hasard sur lui… Elle a assez donné avec les Casablancas ! Espérons juste que Dick relèvera un peu le niveau…
Après s’être assurée que son absence ne l’empêcherait pas de passer ses examens comme tout le monde, et après avoir été rendre visite à tous ses professeurs pour obtenir les cours qui lui manquaient, Veronica alla s’installer dans un coin reculé à l’extérieur des bâtiments. Elle appela Logan et tomba sur le répondeur ; elle laissa un message en lui disant qu’elle allait se promener et rentrer au NGH pour dîner. Elle raccrocha et scruta de derrière ses lunettes noires les élèves qui allaient et venaient non loin d’elle. V soupira en laissant le soleil réchauffer son visage puis elle se leva et se dirigea vers le parking, avant de se stopper. Ils avaient pris la voiture de Logan ce matin… Elle n’avait plus de voiture… Elle poussa un autre soupir et sortit son téléphone en s’adossant contre le SUV de son époux. Elle sélectionna un numéro et attendit.
Voix : Shérif Mars.
Veronica : Ici le détective Mars.
Keith : Comment vas-tu ?
Veronica : Je viens juste de réaliser que je n’ai plus de voiture. Je suis vraiment triste…
Keith (soupirant) : On n’a rien trouvé dans ta voiture, tu peux venir la récupérer au commissariat, ainsi que tes papiers d’ailleurs, ça pourrait t’être utile.
Veronica : Bien chef ! J’arrive dans… bientôt.
Keith : La marche, c’est du sport. A tout à l’heure chérie.
Et il raccrocha avant que la jeune femme ait pu répondre. Elle rangea son portable dans son sac et vissa ses écouteurs dans ses oreilles tandis qu’elle prenait la direction du commissariat, maudissant son plan si ingénieux…
Plus tard.
La bouche sèche, Veronica poussa la porte du commissariat, bénissant l’air conditionné.
Veronica (marmonnant) : Mémo : toujours prendre de l’eau avec soi…
Elle arriva à la réception, où Inga lui sourit en l’autorisant d’un signe de tête à s’avancer au-delà, dans le Saint des Saints. Elle lui sourit et slaloma entre les bureaux pour atteindre celui de son père. Elle aperçut Léo et lui fit signe qu’elle lui parlerait après, puis elle frappa et entra directement dans le bureau du Shérif Mars.
Veronica (chantonnant) : Bonjour bonjour…
Elle s’assit sur la chaise devant le bureau et son père leva les yeux vers elle.
Keith : A ce point là ?
Veronica : Tu ne devineras jamais sur qui je suis tombée à Hearst ?
Keith : Dick ?
Veronica : Son père.
Keith fronça les sourcils.
Keith : Dick Casablancas Sr ? A Neptune ?A Hearst ?
Veronica (déstabilisée) : Je… Il est venu se rendre, il a passé un accord avec le procureur…
Keith : Chérie, si un tel accord existait, je serais au courant…
Veronica : Mais… C’est ce qu’il a dit à Dick… Ça fait des semaines qu’il est là… Avant que je disparaisse même !
Keith avait l’air sous le choc.
Keith : Où est-ce qu’il loge ?
Veronica : Je ne sais pas.. Mais Dick…
Keith : Il faut que je lui parle !
Veronica : Papa, écoute. Dick croit que son père est là pour lui… Pour renouer des liens… Si tu lui poses la question de but en blanc…
Keith : Je veux la réponse le plus vite possible Veronica…
Veronica : Je sais. Demain au plus tard, d’accord ?
Keith : D’accord.
Veronica (se levant) : Mais c’est sûr que ça ira plus vite si je disposais d’un moyen de locomotion…
Keith soupira et se leva, et ils se rendirent tous les deux à la réception, où Veronica récupéra ses papiers et signa tous les papiers nécessaires, avant d’aller au garage du commissariat, où elle retrouva avec bonheur sa voiture, en parfait état.
Veronica (ronronnant) : Mon bébé !
Elle caressa le capot.
Veronica : Je suis désolée de t'avoir abandonnée.... Tu sais que je t'aime, tu le sais hein...
Keith eût un petit rire amusé. Sa fille se tourna vers lui.
Veronica : Quoi ?
Keith : On dirait que tu parles à Back Up !
Veronica : Elle est aussi importante que lui ! (Pause) Enfin, presque aussi importante que lui... Ne lui répète pas d'accord ?
Keith : Promis. File maintenant ! Je ne veux plus te voir ici à moins que tu ne m'apportes mon déjeuner !
Veronica : Bien chef !
Elle embrassa son père et s'installa dans sa voiture. Elle démarra et après un signe de main, sortit du garage. Elle roula jusqu'à un parking, où elle s'arrêta pour vérifier quelque chose dans ses papiers. Elle sourit et, ses lunettes toujours sur le nez, elle descendit de voiture, traversa la rue, et pénétra dans la banque n°1 de Neptune, La Trust Bank Company. Elle enleva ses lunettes en s'approchant du guichet le plus proche, où un jeune homme l'accueillit avec un sourire.
Jeune homme : Bonjour, bienvenue à la Trust Bank Company, que puis-je faire pour vous ?
Veronica : Je m'appelle Veronica Mars, je suis détective privé. (Elle sortit sa plaque) Je dois voir un certain Tony March.
Jeune homme : Un instant.
Il appela le dénommé Tony March, et après quelques secondes au téléphone, il se tourna vers Veronica.
Jeune homme : Il vous attend dans son bureau. Prenez l'ascenseur, c'est au troisième étage.
Veronica : Merci.
Avec un sourire, elle se dirigea vers l'ascenseur, qu'elle emprunta jusqu'au troisième. Sortie de l’ascenseur, elle se dirigea vers la porte qui lui faisait face. Elle toqua 3 fois et entra quand on l’y invita.
Tony March : Melle Mars !
Veronica (lui serrant la main): En fait c’est Mrs Echolls maintenant, mais appelez-moi Veronica.
Tony : Très bien. Asseyez-vous je vous en prie.
Ils s’assirent en même temps et Veronica détailla son interlocuteur. Pas plus de 30 ans, beau garçon, un sourire chaleureux… Elle attendit patiemment qu’il lui parle.
Tony : Alors voilà… Je sais que mon e-mail a dû vous paraître peu clair…
Veronica : On peut dire ça comme ça… C’est à propos de Duncan Kane ?
Tony : En effet. Mr Kane était un de nos bons clients… Même après sa fuite, nous avons conservé son compte…
Veronica lui adressa un petit sourire en serrant les dents pour ne pas demander à ce charmant jeune homme de se bouger le c** !
Tony : Bref, toujours est-il qu’il y a quelques temps, j’ai eu la surprise de voir Mr Kane venir en personne ici, à la banque…
Veronica (se redressant) : Duncan est venu ici ? Quand ?
Tony : Exactement 1 jour avant la date de son décès.
Veronica hocha la tête et sortit un calepin de son sac, dans lequel elle nota ces informations.
Veronica (écrivant) : Et qu’est-il venu faire dans votre banque ?
Tony : Il est venu déposer divers objets dans un coffre, et retirer le liquide qu’il y avait placé… Il s’agissait d’une somme peu conséquente, il a pu partir avec l’intégralité de son argent.
Toujours en écrivant, V posa la question qui la turlupinait depuis qu’elle avait reçu ce fameux mail.
Veronica : Pourquoi m’avez-vous contacté ? Je veux dire, quel est le rapport avec moi ?
Tony (croisant les mains sur son bureau) : Bien que ce soit quelque peu contraire à la politique de cet établissement, Mr Kane m’a fait promettre que s’il lui arrivait quelque chose, je devais vous contacter exactement une semaine après la date de son décès… Vu vos démêlés avec la justice récemment, je n’ai pu vous contacter qu’hier…
Veronica Je comprends.
Tony : Quoi qu’il en soit, Mr Kane voulait que l’intégralité de ce qui se trouve dans son coffre actuellement vous revienne…
Veronica (surprise) : Tout ? A moi ?
Tony : Exactement.
Veronica : Et qu’y a-t-il dans ce coffre ?
Tony : Seul Mr Kane le savait.
Veronica hocha la tête et rangea son calepin.
Veronica : Puis-je accéder à la salle des coffres ?
Tony (se levant et se dirigeant vers la porte) : Suivez-moi.
Ils reprirent l’ascenseur et descendirent cette fois au sous-sol. Grâce à son pass électronique et à un code que lui seul connaissait, pas une porte ne résistait à Tony March. Ils arrivèrent bientôt dans une longue pièce rectangulaire, dont les murs étaient recouverts de portes de coffres du sol au plafond, et au milieu de laquelle trônait une longue table en acier gris. March s’avança vers le mur du fond, suivi de Veronica. Il sortit une clé de sa poche et l’introduisit dans la serrure du coffre 48. Il ouvrit la porte et retira une boîte en acier également, qu’il posa sur la table, puis il se tourna vers Veronica.
Tony : Je vous laisse seule. Je serai juste devant, quand vous aurez fini, appelez-moi.
Veronica (souriant) : Merci.
March sortit de la salle et ferma la porte derrière lui. V inspira et se tourna vers la boîte qui semblait la narguer. Elle avait presque peur de l’ouvrir…
Veronica (murmurant) : Allez un peu de courage… La vérité se trouve peut-être là dedans !
Elle ouvrit délicatement le couvercle de la boîte et contempla ce qu’elle voyait. On aurait plutôt dit une boîte à souvenir qu’autre chose ! Des photos, des lettres, des petits objets, un ou deux dossiers coincés au dessous. Elle sourit en sortant un tas de photos datant du lycée, quand ils sortaient ensemble et que Lilly était vivante. Elle sortit également une bague en forme de cœur sertie d’une fausse pierre violette de taille moyenne ; elle la portait tout le temps avant… Elle était certaine de l’avoir perdu chez les Kane mais n’avait jamais osé la demander… Elle la passa à son doigt en souriant, puis se plongea dans le reste de la boîte. Une lettre adressée à Logan… Non ouverte… Veronica la rangea dans son sac, soigneusement, ainsi qu’un paquet d’autres lettres qu’elle-même lui avait envoyé quand ils étaient ensemble.
Elle sortit quelques autres objets de valeur sentimentale, avant d’extraire un dossier, coincé au fond de la boîte. Elle l’ouvrit et passa rapidement en revue les feuilles qui s’y trouvaient, ses yeux s’agrandissant au fur et à mesure qu’elle lisait. Quelques minutes plus tard elle referma soigneusement le dossier et appela Tony March.
Tony : Alors ?
Veronica : Des… babioles. (Elle sourit et montra sa bague) Des souvenirs… C’était un grand sentimental…
Tony sourit.
Veronica : Je peux tout garder, n’est-ce pas ?
Tony : Bien sûr. Il vous a légué le contenu de ce coffre d’une certaine manière…
Veronica : Bien. Merci.
Elle posa son sac sur la table et y fourra les quelques babioles qu’elle avait récupéré, ainsi que le dossier, mais de manière plus soigneuse.
Veronica : Voilà pourquoi les filles ont toujours un grand sac !
Tony eut un petit rire puis il rangea la boîte dans le coffre et sortit en compagnie de Veronica, qu’il raccompagna au rez de chaussée.
Veronica (lui serrant la main) : Merci pour tout.
Tony : Heureux d’avoir pu vous aider.
Veronica : Au revoir.
Avec un dernier sourire, elle sortit de la banque. Mais à peine dehors, alors qu’elle remettait ses lunettes de soleil, son visage devint impassible et son regard froid avant que les verres teintés ne cachent ses yeux. Elle s’installa au volant de sa voiture et composa un numéro.
Veronica : Logan ? C’est moi. Il faut que je te vois.
Quelques minutes plus tard, Veronica se garait sur le parking d’Hearst, à côté de la voiture de Logan, contre laquelle le jeune homme était adossé.
Logan : Qu’est-ce qui se passe ?
La jeune femme le rejoignit et jeta un regard autour d’elle avant d’expliquer.
Veronica : Le père de Dick a menti.
Logan : Comme si c’était nouveau !
Veronica, agacée, secoua la tête.
Veronica : Il n’est pas venu se rendre à la police ! Mon père ne savait même pas qu’il était à Neptune jusqu’à ce que j’en parle avec lui !
Logan : Pourquoi il est là alors ?
Veronica : C’est la question à élucider ! Mon père le veut à tout prix… Je lui ai dit que j’allais me renseigner auprès de Dick…
Logan : Tu ne peux pas aller le voir et lui demander pourquoi son père lui a menti, encore une fois !
Veronica : Non, bien sûr que non ! Je veux me renseigner l’air de rien… Je sais que s’il apprenait la vérité, Dick serait détruit…
Logan : C’est un euphémisme !
Veronica : Mais j’ai promis à mon père de lui dire où logeait Dick Sr, demain au plus tard… Sinon c’est lui qui se chargera de demander à Dick…
Logan (soupirant) : Tu veux que je me renseigne pour toi ?
Veronica : Tu auras l’air moins suspect que moi… Faites vous une soirée entre mecs, amène le sujet sur son père et demande-lui où il loge à Neptune… Simple curiosité…
Logan hocha la tête.
Logan : D’accord. (Avec un sourire) Pour une fois que tu me pousses à sortir !
Veronica (après l’avoir embrassé) : J’ai dit sortir avec ton BF, pas draguer ni te saouler !
Logan : Je sais… Tu seras au NGH ?
Veronica : Normalement.
Logan : Je t’appelle dès que je réussis à avoir l’info.
Veronica : Merci ! Je te revaudrai ça !
Logan (souriant) : J’espère bien !
Veronica secoua la tête en souriant et retourna à sa voiture. Avant de démarrer, elle envoya un baiser à Logan, puis elle s’installa et quitta le campus, direction le Neptune Grand.
Lorsqu’elle ouvrit la porte de la suite, elle vit Weevil assis sur le canapé. Lilly, entourée de jouets, était installée sur le tapis à ses pieds.
Veronica : Salut vous deux !
Elle posa son sac sur la table et se pencha pour embrasser Lilly.
Veronica : Tu m’as manqué toi !
Elle se releva et s’installa à côté d’Eli.
Weevil : Et moi alors ?
Veronica (avec un sourire) : Désolée, ça serait indécent si je te disais ça…
Weevil (secouant la tête en souriant) : C’est vrai que tu te soucies tellement de ce que les gens pensent…
Veronica : Hey ! Je suis une très respectable femme mariée maintenant !
Weevil : C’est vrai. Après tout, depuis que tu es mariée, tu as juste été accusée de meurtre, envoyée en prison, finalement relaxée… Oh ! Et il y a aussi une sex tape de toi sur internet… Trois fois rien quoi !
Veronica (alarmée) : Tu l’as vue ? Elle est encore sur internet ?
Weevil : Je crois qu’elle y est encore… Et si je l’ai vue… Je n’ai qu’une chose à dire : toi et moi, on s’entendrait à merveille chica !
Eli sourit, mais Veronica se mordilla la lèvre inférieure.
Weevil (sérieux) : Ecoute V… Cette histoire n’est pas dramatique, ok ? Dans quelques temps, tout le monde aura oublié cette cassette… Et toi avec !
Veronica : Logan et toi avez le même discours ! (Weevil tiqua) Si seulement c’était aussi simple !
Weevil : Tu n’as pas un moyen d’effacer cette vidéo du Net ? Ou de porter plainte ?
Veronica : Je ne sais pas qui l’a mise sur Internet… Il faudrait que je le retrouve, que je le menace…
Weevil : Comme si c’était la première fois ! Et puis j’te rappelle que t’as un petit génie de l’informatique qui demande qu’à t’aider !
Peu convaincue, Veronica hocha la tête, silencieuse. Weevil l’observa un instant avant de reprendre la parole.
Weevil : Y a autre chose. Qu’est-ce qui va pas ?
Veronica : C’est… à propos de l’affaire Duncan.
Weevil : T’as trouvé autre chose ?
Veronica : Duncan avait un coffre à la Trust Bank Company… Il m’a légué tout ce qu’il y avait dedans…
Weevil : Argent ?
Veronica : Souvenirs. (Elle montra sa bague) Et quelques papiers qui semblent désigner son assassin…
Weevil : Quoi ? Et tu dis ça que maintenant ! QUI ???
Veronica : Richard Casablancas Senior…
Il y eut un silence.
Weevil : Attends… Tu veux dire que le père de l’espèce d’ado attardé qui sert de BF à ton mari… serait le tueur de ton ex ?
Veronica : J’ai trouvé des documents dans le coffre. Apparemment, Duncan était en ‘‘affaires’’ avec le père de Dick… En Australie. Une histoire de magouilles immobilières comme celles qu’il avait organisées à Neptune… Et Duncan était son associé !
Weevil : Attends, on parle bien du même mec ? Celui qui était tellement blanc comme neige qu’il rayonnait et avait une auréole ?
Veronica : Les documents ne mentent pas ! Et je suis sûre que, si je vais en Australie, je découvrirai que toute cette histoire est vraie !
Weevil : J’y crois pas !
Veronica : Je n’suis pas en train de dire qu’il s’est transformé en icône du grand banditisme pour le plaisir ! Il a pu avoir de très bonnes raisons de faire ce qu’il a fait ! Je n’en vois aucune, c’est tout !
Weevil : Il avait un testament ?
Veronica : Quoi ?
Weevil : Ton blanc-bec… Il avait un testament ?
Veronica : Je suppose… Pourquoi ?
Weevil : Parce qu’il a pu faire que deux choses avec le pognon qu’il a gagné avec Dick Sr : il l’a mis soit sur un compte aux Bahamas, soit dans un coffre en attendant sa dernière heure ! Ou alors il a tout claqué, mais connaissant le spécimen…
Veronica : Tu… sais que t’es pas bête ?
Weevil : Ça fait toujours plaisir à entendre…
Veronica se leva et attrapa son téléphone dans son sac. Elle sélectionna un numéro et marcha de long en large pendant qu’elle parlait.
Veronica : Mac ? C’est moi. Tu pourrais me rendre un service ? Non deux en fait ! Voilà, il faudrait que tu me cherches l’avocat d’un certain Mick St John en Australie… C’était le pseudo de Duncan… Non en fait rectification : trouve-moi tout ce que tu peux sur ce Mr St John… Merci… Oui, et je voudrais aussi que tu repères qui a posté la vidéo de moi sur Internet. Je pense lui rendre une petite visite sous peu… Tu me connais enfin!… Oui Chef ! Appelle-moi quand tu auras fini, s’il-te-plaît. À plus tard !
Et elle raccrocha, sous l’œil amusé de Weevil.
Veronica : Quoi ?
Weevil : J’ai l’impression de retrouver la V du lycée…
Veronica : Elle n’est jamais partie… Elle est simplement devenue plus jolie et encore plus intelligente !
Weevil rit. Veronica s’assit à côté de Lilly sur le tapis et la regarda jouer ; Eli se racla la gorge et se leva, montrant la porte du pouce.
Weevil : Je vais vous laisser entre filles, vous avez sûrement des tas de choses à faire…
Veronica : En fait, si ça te dérange pas, j’aimerais que tu restes… Je veux faire quelques recherches tranquillement et ton avis pourrait m’être utile…
Weevil : Comme tu veux.
Il se rassit et croisa les bras. Veronica hocha la tête et alla dans la chambre récupérer son portable, puis elle saisit son sac au vol et s’assit sur le canapé, non loin d’Eli, qui observait tour à tour Lilly et V du coin de l’œil.
Une heure plus tard, V recevait les quelques renseignements que Mac avait trouvés sur Mick St John, et elle s’attaqua au dossier de Mick/Duncan. Nom de l’avocat, de la compagnie d’assurance, de son agent de change… Duncan avait bien changé depuis le lycée… Qu’est-ce qui avait pu se passer pour qu’il se mette en affaires avec Richard Casablancas ? V secoua la tête et prit son téléphone, composant le numéro de Mr Carl Spencer, avocat de son état. Elle fit signe à Weevil qu’elle allait dans la chambre et ferma la porte derrière elle. Elle allait raccrocher, après un nombre incalculable de sonneries, quand une voix essoufflée retentit dans ses oreilles.
Voix : Carl Spencer j’écoute…
Veronica : Bonjour Mr Spencer, je suis l’assistante du Shérif de Neptune, Californie.
Carl : Les Etats-Unis ?
Veronica : Oui Mr.
Carl : Bien, que puis-je faire pour vous ?
Veronica : Voilà, nous avons retrouvé un cadavre dans un motel et nous sommes pratiquement sûrs qu’il s’agit d’un de vos clients, un américain expatrié ayant changé de nom.
Carl : Doux Jésus ! Qui est-ce ?
Veronica : Duncan Kane, mais vous devez le connaître sous le nom de Mick St John.
Carl : Mr St John ? C’est impossible voyons !
Veronica : Depuis combien de temps n’avez-vous pas eu de ses nouvelles ?
Carl : Ça doit faire un peu plus d’un mois, je dirais, 6 semaines peut-être…
Veronica : Auriez-vous une photo de Mr St John afin de confirmer l’identification ?
Carl : Je… Ça doit pouvoir se trouver oui…
Veronica : Bien. Pouvez-vous me l’envoyer par e-mail ?
Carl : Bien sûr…
V lui donna son adresse électronique et raccrocha. Elle retourna au salon.
Veronica : J’ai parlé avec son avocat. Un brave type. Il va m’envoyer une photo pour confirmer qu’il s’agit bien de Duncan et je vais voir ce que je peux tirer de lui…
Weevil : Ça va pas être facile d’enquêter avec un océan entre toi et les informations…
Veronica : J’en ai vu d’autres, c’est pas un peu d’eau qui va me gêner !
Eli sourit et retourna à sa lecture. V fronça les sourcils et se pencha.
Veronica : Qu’est-ce que c’est ?
Eli la regarda sans comprendre.
Veronica : Ton livre.
Weevil fit, pour la première fois, quelque chose d’inattendu : il rougit.
Weevil : Des cours par correspondance.
Veronica : Vraiment ?
Weevil : C’est étonnant ?
La gêne était passée, il était sur la défensive.
Veronica : Non, je suis juste un peu surprise, je ne savais pas que tu voulais reprendre tes études…
Weevil : Tu croyais que je voulais passer ma vie à faire des réparations dans une fac ?
Veronica : Non mais je ne savais pas quelles étaient tes ambitions.
Eli redressa son livre afin que Veronica puisse lire le titre.
Veronica : Le management. Pas mal.
Weevil : Je m’en sors pas mal pour l’instant. J’ai des recommandations.
Veronica : Je suis contente pour toi. J’espère que tu y arriveras.
Weevil : Compte sur moi chica !
V sourit, mais elle fut distraite par un signal sonore annonçant un nouveau message. Elle prit son portable et l’installa sur ses genoux en ouvrant le mail, espérant et redoutant son contenu. Elle fronça les sourcils d’un air triste. Duncan avait l’air heureux, vivant… Tellement loin de l’image qu’il lui avait laissée lors de leur dernière « rencontre ». Elle ferma les yeux et se ressaisit, puis elle reprit son téléphone et rappela l’avocat.
Veronica : Mr Spencer, j’ai bien reçu votre photo. Je suis au regret de vous confirmer qu’il s’agit bien de l’homme retrouvé mort ici.
Il y eût un silence abasourdi sur l’autre ligne.
Carl : Je n’en reviens pas… Pauvre Mr St John !
Veronica : Je suis désolée. J’aurais quelques questions à vous poser…
Carl : Bien sûr, je vous écoute…
Veronica : Pour commencer, votre client a-t-il fait un testament ? Il nous serait utile d’en connaître le contenu afin de faire avancer l’enquête.
Carl : Oui bien sûr qu’il avait fait un testament. Je suppose que je ne viole aucune règle de confidentialité maintenant qu’il est…
Veronica : Non en effet Mr Spencer. Pourriez-vous le faxer à nos bureaux et garder précieusement l’original ?
Carl : Je le ferai dans la journée.
Veronica : Merci. Ensuite, savez-vous s’il avait des ennemis, quelqu’un avec qui il a fait des affaires qui ont mal tourné…
Carl : Grands dieux non !
Veronica : Il ne vous a jamais parlé de menaces téléphoniques, de courriers injurieux ?
Carl : Je suis désolé, non.
Veronica : Très bien Mr Spencer. Vous serait-il possible de me faxer tous les papiers que vous possédez concernant Mr St John ?
Carl : Je pense oui…
Veronica : Parfait. Nous allons étudier ça très attentivement et je promets de vous tenir au courant.
Carl : Merci.
Veronica lui donna le numéro du fax, insistant sur le fait qu’elle devait avoir rapidement les papiers, puis elle raccrocha.
Veronica (revenant au salon) : Le pauvre, aucun de ses clients n’a jamais dû mourir assassiné…
Weevil (stoïque) : Pas de chance.
Veronica : Il va me faxer tout son dossier, et son testament.
Eli hocha la tête, l’air ailleurs.
Veronica : Qu’est-ce qu’il y a ?
Weevil : Si t’as trouvé des papiers désignant Attardé Sr comme le tueur de Blanche Neige, pourquoi tu vas pas voir ton père ?
Veronica : J’ai aucune preuve concrète. J’ai juste trouvé qu’ils faisaient des affaires, je ne sais pas quel genre et si ça a posé des problème à Dick Sr ou à Duncan…
Weevil : Ça a bien dû poser des problèmes à quelqu’un, vu qu’il faudra plus qu’un prince charmant pour réveiller Blanche Neige maintenant !
V pinça les lèvres.
Weevil : Désolé. Tout ce que je dis, c’est que tu devrais aller voir ton père, sinon tu vas encore te retrouver en cavale.
Veronica : Pas cette fois, je ne fais jamais deux fois la même erreur…
Weevil toussa, mais V entendit distinctement le « Echolls » qu’il lâcha. Elle lui fit les gros yeux et il leva les mains en signe de reddition.
Logan de son côté avait emmené Dick dans un bar, pour le plus grand plaisir de ce dernier. Autour d’un billard et avec l’aide de quelques bières, le surfeur blond lâcha très facilement le nom de la résidence de luxe où logeait son père. Echolls profita d’une pause pipi de Dick pour envoyer un rapide texto à Veronica, lui donnant le lieu où vivait Richard Casablancas et lui rappelant qu’elle lui était redevable. Logan se sentait mal de faire ça à son BF, mais il se dit que c’était pour le bien de tous et que, bientôt, Richard ne pourrait plus faire de mal à son fils.
Weevil regarda Veronica lire un SMS puis bondir sur ses pieds et faire les cent pas en appelant son père.
Veronica : Papa c’est moi. J’ai l’adresse… Il loge dans une résidence derrière le Camelot… Oui celle-là… Non c’est Logan qui l’a obtenu… Ne t’inquiète pas ! Il ne dira rien. Toi en revanche, tu me diras tout ce que tu pourras tirer de Richard Casablancas… Promis ? Okay. À plus tard, bye !
Elle raccrocha et se tourna vers Eli.
Weevil : Tu vas bien devoir lui en parler s’il s’intéresse de trop près à Casablancas.
Veronica : Je sais. Mais je ne comprends pas ce qui a poussé Duncan à faire affaire avec cet homme…
Weevil : Il y a peut-être un millier de raisons, tu sauras probablement jamais V…
Elle fronça les sourcils.
Veronica : Y’a un truc qui cloche. Mon flair me dit que c’était trop facile, trop évident.
Weevil (levant les yeux au ciel) : Pourquoi tu veux toujours compliquer les choses ? Kane voulait s’assurer une retraite peinarde et mettre sa gamine à l’abri du besoin, il tombe par hasard sur Casablancas exilé lui aussi en Australie, il lui propose quelques affaires, ça tourne mal et boum ! Fin de l’histoire.
Veronica secoua obstinément la tête et Eli replongea dans sa lecture en silence.
Richard Casablancas, en tenue décontractée, ouvrit la porte de son appartement. Il fut un instant surpris de trouver sur son seuil Keith Mars et Léo D’Amato, mais il afficha rapidement un sourire contrit.
Richard : Keith ! J’ai appris pour votre élection, félicitations.
Keith : Merci. Pouvons-nous entrer ?
Dick Sr s’effaça pour les laisser entrer et il alla s’asseoir dans un des fauteuils, leur indiquant le canapé.
Keith : Vous savez pourquoi nous sommes là, je présume…
Richard : Cette chère Veronica… J’avoue que je pensais qu’elle mettrait plus de temps avant de vous parler de notre rencontre.
Keith : Qu’est-ce que vous faites là Richard ?
Il ouvrit la bouche, mais le shérif le coupa.
Keith : Et ne me dites pas que vous êtes ici pour Dick, nous savons tous les deux que c’est faux.
Richard : Vous me faites passer pour un père indigne Keith.
Keith : Mais vous en êtes un. Vous n’avez pas pu voir les problèmes de Cassidy et l’empêcher de faire sauter un bus entier rempli de ses camarades. Vous n’avez jamais été là pour Dick quand il le fallait. Et ne me parlez pas de crise de conscience, je ne vous croirai pas !
Richard : Très bien. J’avais des affaires à régler ici qui nécessitaient ma présence.
Léo : Quelles affaires ?
Le silence s’installa. Richard se carra dans son fauteuil et croisa les doigts.
Richard : Je ne dirais plus rien sans la présence de mon avocat.
Keith et Léo échangèrent un regard.
Plus tard, laissant Lilly aux bons soins d’un Weevil absorbé par ses cours (j’aurais jamais cru dire ça !), Veronica se rendit au commissariat. Elle salua quelques connaissances avant de frapper au bureau de son père et d’entrer.
Keith : Salut chérie.
Il remplissait des rapports.
Veronica : Je parie que ce côté du job ne te manquait pas, hein ?
Keith : Tout juste. Qu’est-ce que tu fais là ?
Veronica agita une main devant son visage comme pour vérifier s’il était bien réveillé.
Veronica : Toi, interrogatoire, Richard Casablancas !
Keith : Je ne pensais pas que tu voudrais tout savoir dans la journée.
Veronica : Tu me connais, je suis curieuse. Alors ?
Keith : On n’a rien. Rien du tout.
Veronica : Comment ça rien ? Il n’a pas dit pourquoi il était de retour ?
Keith : Il a juste dit qu’il avait des affaires à régler en personne ici. Mais quand on lui a demandé quelles affaires, il a demandé son avocat et a refusé de parler. Son avocat est en route, il devrait arriver dans la soirée. Jusque-là, ça n’a pas été brillant.
Il leva la tête vers sa fille et vit qu’elle regardait le bureau en se mordant les lèvres.
Keith : Veronica…
Elle leva la tête, surprise.
Keith : Qu’est-ce qu’il y a ?
Veronica : Pourquoi il y aurait quelque chose ?
Keith : Tu fais ta tête de « je-sais-quelque-chose-mais-je-sais-pas-si-je-dois-le-dire ».
Veronica : Tu me connais bien…
Keith : Je suis ton père. Alors ?
Elle inspira un bon coup.
Veronica : Bon ! Alors, pour ma défense, je ne le sais que depuis très, très peu de temps. Donc je suis désolée si je ne t’en ai pas parlé plus tôt… Tu sais que j’enquête encore sur le meurtre de Duncan et j’ai, en quelque sorte, trouvé une connexion entre lui et Richard Casablancas…
Keith : Quoi ? Quelle connexion ?
Veronica : Ils faisaient des affaires pas très légales en Australie.
Keith : Et tu avais l’intention de m’en parler quand ?
Veronica : Je voulais juste vérifier quelques points ! Ça me paraît trop évident, j’ai trouvé ces informations trop facilement, comme si on voulait à tout prix que je croie que Richard avait tué Duncan.
Keith : Comment as-tu eu ces informations ?
Veronica : Duncan avait un compte en banque ici, il m’a légué le contenu. Il y avait des souvenirs, des lettres et un dossier qui rendait compte d’arnaques immobilières en Australie. Comme celles que Dick Sr faisait ici. Sauf que, cette fois, Duncan était impliqué dans ces affaires.
Keith : Je vois. J’interrogerai Richard à ce sujet. S’il était vraiment en affaires avec Duncan, ça aurait pu lui fournir un bon mobile pour un meurtre…
Veronica hocha la tête.
Keith : Je vais faire une photocopie de ce dossier dont tu m’as parlé, je l’étudierai avant de confronter Casablancas.
Veronica sortit le dossier de son sac et le tendit à son père qui s’approcha de la photocopieuse. Ils restèrent silencieux un moment.
Keith : Tu crois que Richard a tué Duncan ?
Veronica (secouant la tête) : Honnêtement, je ne pense pas. Il n’a jamais été un meurtrier. Mais on ne sait jamais. Espérons que t’en apprendras plus que moi.
Keith acquiesça et lui rendit le dossier avant de récupérer les photocopies. V se leva et s’approcha de la porte.
Keith : Veronica !
Veronica se retourna.
Keith : Sois prudente surtout. Cette affaire ne me dit rien qui vaille.
Elle sourit, lui fit un clin d’œil puis sortit.
Veronica Voix off : Je ferais bien de mettre l’autre homme de ma vie au courant, avant que mon héros ne s’en charge et que je me fasse taper sur les doigts… Encore !
Quand elle rentra au NGH, Weevil était parti et Logan regardait les informations.
Veronica : Salut !
Elle posa son sac et s’affala à son côté.
Logan : Dure journée ?
Veronica : Oui mais toi d’abord.
Logan (passant un bras autour de ses épaules) : J’ai emmené Dick dans un bar pour lui soutirer des infos sur son père qui, soi-disant, avait changé et était là pour son fils. Ça a suffi à ruiner ma journée…
V eut un pincement au cœur.
Veronica : Je suis désolée. Mais il est temps pour Dick de connaître le vrai visage de son père et qu’il le raye de sa vie une bonne fois pour toutes.
Logan acquiesça.
Ils restèrent silencieux un moment.
Logan : Et toi alors ?
V se redressa et le regarda dans les yeux.
Veronica (soupirant) : Je suis désolée, ce que j’ai trouvé ne va pas arranger ta journée…
Il lui fit signe de continuer.
Veronica : J’ai eu un coup de fil de la banque de Duncan à Neptune. Apparemment, il m’avait légué tout ce que contenait son coffre.
Elle alla chercher son sac et en sortit la lettre adressée à Logan.
Veronica : Des souvenirs pour la plupart, des lettres datant de la période où on était ensemble (elle lui tendit la lettre), ça, et un dossier particulièrement intéressant.
Logan regarda la lettre avant de la poser sur ses genoux et de se concentrer sur V.
Logan : Quel dossier ?
Veronica (choisissant ses mots) : Apparemment, quand il était en Australie, Duncan a retrouvé Dick Sr, lui aussi exilé, et ils ont collaboré.
Logan : Collaboré ?
Veronica : Des arnaques immobilières comme celles qu’il y a eu à Neptune à cause de la compagnie de Richard.
Logan : Donc tu es en train de dire que Richard a peut-être tué Duncan…
Veronica : C’est une possibilité, mon père va l’interroger quand son avocat arrivera…
Le jeune homme garda le silence.
Veronica (doucement) : Ça va ?
Logan : Oui. Pas vraiment. J’ai du mal à croire qu’il y ait autant de personnes pourries à Neptune, on dirait une conspiration !
Veronica : Je sais. Mais ne te laisse pas abattre d’accord ? On va trouver le meurtrier de Duncan et après, on pourra tourner la page…
Logan : Je croyais qu’on tenait déjà le meurtrier.
Veronica : J’ai du mal à croire que Richard ait tué Duncan. Ça colle pas.
Logan : Veronica et son instinct légendaire !
Elle sourit.
Logan : Sérieusement, si je peux t’aider dis-le moi. Je veux coller ce foutu salaud en prison.
Veronica : On va attendre l’interrogatoire de Dick Sr et on avisera, okay ?
Il hocha la tête avant de se lever.
Logan : Je vais dans la salle de bains.
Veronica hocha la tête, mais elle n’était pas dupe, elle l’avait vu prendre la lettre et elle comprenait qu’il voulait la lire seul.
Elle alla se changer et revint s’asseoir, songeuse, des millions de pensées tourbillonnant dans sa tête sans qu’elle arrive cependant à se concentrer. Elle sentait au plus profond d’elle-même que cette histoire était compliquée et dangereuse. Elle lui rappelait son enquête sur le meurtre de Lilly, sa conviction qu’Abel Koontz était innocent… Mais si ce n’était pas Richard… QUI ?
Elle fut distraite dans ses réflexions par la sortie de Logan de la salle de bains, l’enveloppe à la main et les yeux brillants. Il rangea le papier dans le tiroir du bureau et revint s’asseoir à côté de Veronica. Elle était dévorée par la curiosité et elle savait qu’il savait qu’elle l’était, mais elle décida malgré tout de faire comme si de rien n’était et d’attendre que de lui-même soit prêt à la lui montrer. Ils ne parlèrent pas le reste de la soirée et allèrent se coucher d’un air las.
