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Série : Veronica Mars
Création : 26.06.2009 à 23h06
Auteur : marshmalow
Statut : Terminée
« Histoire individuelle. Se situe juste après So what » marshmalow
Cette fanfic compte déjà 48 paragraphes
BUREAU DES ENFANTS DE L’INVISIBLE, KAMPALA
Hello mon humanitaire préféré Je viens puiser un peu de réconfort auprès de toi...
Je savais déjà que je détestais le sport c'est désormais une certitude. Je découvre chaque jour des muscles dont j'ignorais même l'existence il y a encore quelques heures...
Un peu de légèreté c'est ce qu'il cherche à chaque fois qu'il lit leurs courriers. Ce rendez-vous bihebdomadaire avec sa boite mail est des plus important pour lui. Prendre de leur nouvelle, leur en donner. Ancrage dans la réalité.
Sans vouloir éveiller tes soupçons à l'autre bout du monde j'ai appelé mon père hier soir et c'est ta mère qui a répondu... Il était certes une heure raisonnable, mais je pense tout de même qu'il faut que l'on se repenche sur les modèles de lits jumeaux...
La seule constance entre sa vie là-bas et son quotidien ici ce sont eux. En arrivant ici il était vite tombé de son piédestal. Lui qui pensait venir apporter son aide à ce pays, il s'aperçoit chaque jour qu'il leur prend tout autant qu'il offre. Il règne un mélange d'horreur et de bonheur assez déconcertant et la frontière pour ne pas craquer est parfois des plus tenue.
Même si je suppose que tu dois avoir des nouvelles régulières il est de mon devoir de t'informer que ton coordinateur préféré va bien, même si il travaille trop à mon goût (qui aurait cru que je dirais ça un jour !) et notre génie de l'informatique va finir par parler d'elle à la troisième personne...
La façon dont il a fini par s'adapter au rythme, aux gens et même à la nourriture lui fait quelque peu redouter son retour en terre neptunienne. Même si, il sait que sa vie n'est pas ici, il sait qu'il reviendra, parce qu'il a appris que sa vérité d'américain n'était pas LA vérité universelle et qu'il veut aller plus profond dans ses recherches.
Je crains que mes relations avec mes supérieurs ne se soient pas améliorées depuis mon dernier mail. Du moins est-ce ainsi que j'ai interprété le " Vous êtes incontrôlable mademoiselle Mars ! Vous le savez ? " De Monsieur le Grand Chef. Quand à ma camarade de chambrée, j'ai beau faire tous les efforts possibles je crois que ça ne passera pas... mais qui sait il me reste encore un mois pour en faire ma nouvelle BFF.
Ici il a lié de nouvelles amitiés, être dans la même galère rapproche. Mais sa famille c'est eux. C'est pourquoi il a affiché les photos glissées dans son sac par Veronica avant le départ. Il les regarde souvent pour se donner du courage. Mais ouvrir ses horizons fait du bien... et puis... comment expliquer... Il repense à la tendresse qui l'a envahi ce matin en regardant le corps endormi à côté de lui. Moment d'intimité volée...
J’espère que ton petit cœur bat toujours aussi fort et je serais toi je donnerais des détails un peu plus précis sur cette Ally si tu ne veux pas subir un interrogatoire de plusieurs heures !
Je t'embrasse fort, fort, fort... Et n'oublie pas que tu me manques
Il sourit sur la fin du message... appuie sur la touche répondre et entame
Petite agent préférée...
Il fait plus de 35° degrés et il est à peine 10 heures du matin....
QUANTICO
Hey Ronnie... petit mail matinal pour te voler ton premier sourire.
Ma planche encore humide, avant même de sauter sous ma douche et bien que mes yeux réclament à corps et à cris ( cette expression me fait toujours penser à toi va savoir pourquoi !) de dormir, je viens discuter avec toi...
Elle a toujours été accro à son ordinateur mais depuis qu'ils se sont tous quittés à l'aéroport c'est devenu un pendant d'elle-même. Pour certains le premier geste au réveil consiste à allumer une cigarette. Elle c'est ouvrir sa boite mail.
Ca a d'ailleurs une fâcheuse tendance à exaspérer sa partenaire de chambre qui semble avoir laissé l'intégralité de sa vie aux portes de l'Academy et qui n'arrive pas à admettre qu'elle ne s'investisse pas corps et âme dans sa NOUVELLE famille.
VVOFF : Le corporatisme à haute dose ça n'a jamais été moi. J'essaie déjà d'être sociable il faut pas non plus abuser.
Dick dort la tête posée sur son bureau, la bouche grande ouverte et je suis sûr que même toi il t'attendrirait. La surdose de travail a sur lui des effets quelque peu néfastes mais il semble y trouver des compensations des plus agréables... Je ne craindrais pas de choquer ton cynisme je te dirais que je crois qu'il est réellement en train de tomber amoureux...
Par contre en dehors des aléas de la vie de communauté elle apprécie vraiment d’être ici. Elle qui craignait de se retrouver à faire uniquement de l'administratif, elle emmagasine chaque jour des données supplémentaires sur la réalité du terrain et sur la vie des agents. Bien entendu ils ne sont jamais au cœur des affaires et il n'est question pour aucun d'entre eux de courir toutes armes sorties après de dangereux terroristes mais il est quand même bon de sentir les choses de l'intérieur.
Si j'ai bien déchiffré l'ironie de ton dernier mail, tes relations avec miss " FBI à la vie à la mort " sont toujours aussi sereines ! Tu devrais peut être enlever mon portrait que tu as accroché au-dessus de ton lit (laisse-moi te rêver romantique). Forcément ça attise la jalousie...
Cependant ils lui manquent tous. Son père, Wallace, Mac même Dick et surtout Logan. Elle se surprend souvent à attendre ses appels, ses messages... A avoir envie de le sentir près d'elle. Prendre conscience de l'ampleur de ses sentiments à son égard lui a aussi valu de réaliser à quel point elle avait besoin de lui. Et ça la terrifie parfois au point de vouloir fuir. Et puis il lui suffit d'entendre sa voix pour revenir à la raison.
VVOFF : Mais qu'ai-je fait de la jeune fille indépendante rêvant de quitter Neptune ?
Concernant Wallace (puisque je sais que c'est réellement pour ça que tu es revenue dans mes bras pour être au plus près des nouvelles du front !) Rien à signaler sous le soleil africain. Tout se passe toujours au mieux et je crois même que l'on a trouvé de nouveaux bienfaiteurs pour un programme en décembre mais je t'en parlerai plus longuement une autre fois. Envie de laisser tout ça de côté pour l'instant...
Encore trois semaines à patienter avant de rentrer. C'est étrange cette dualité qui s'opère en elle. Ce besoin de les voir... cette envie de rester. Elle devrait les emmener avec elle partout ! Sauf que ça ne serait pas pareil... que cette prise de distance est bonne pour tout le monde. Il faut qu'ils apprennent à exister individuellement pour réussir à vivre ensemble
VVOFF : Trop de philosophie pour ce matin jeune fille... Heureusement que je pars courir pour vider ma tête ! Quoi de mieux que le sport pour perdre des neurones
Je t'embrasse petite toi, au creux de ton cou avant de t'emmener virtuellement avec moi sous la douche. A tout de suite dans mes rêves... Cours bien
J-20
Je t'aime
Elle jette un coup d'œil au réveil... Compte tenu du fait qu'il lui faut quinze minutes pour être prête elle a 2 minutes devant elle pour une réponse...
Monsieur MON surfeur
Je ne sais par où commencer...
Par un " je ne suis pas petite " tellement récurrent,
Par un non Dick ne m'attendrira jamais,
Par un Oups tu avais donc compris que mon unique motivation était Wallace ?
Ou tout simplement..
Par un regarde en pièce jointe la photo de ma chambre histoire de voir que tu es bel et bien au dessus de mon lit Monsieur le sceptique.
Je pars à mon tour prendre ma douche alors pardonne-moi mais je vais devoir te réveiller histoire moi aussi d'abuser de toi virtuellement.
J-20 (-3 heures par rapport à ton mail)
Je t'aime aussi
VVOFF y a-t-il de meilleure façon de commencer une journée !
NEPTUNE
Miss Bond que te dire de Neptune sans toi... A part que j'ai hâte que tu reviennes, hâte que la fac reprenne, hâte de quitter la maison familiale et de retourner sur le campus. Qui aurait cru qu'un jour je saturerais des vacances?
Il faut dire que dans le genre j'ai connu plus reposant.
Elle lève la tête de son écran et jette un coup d'œil dans la glace. Pâle et fatiguée... Voilà les deux adjectifs qui s'appliquent le mieux à son état actuel.
Mac VOFF : A se demander comment j'ai fait pour éviter à ce point le soleil ! Parce que pour la fatigue je sais en identifier l'origine.
Alors que le rouge lui monte aux joues elle se reconcentre sur son écran.
Mon stage touche à sa fin ce soir et si eux risquent de me regretter la réciproque n'est pas vraie !
1) Je n'ai rien appris. La preuve ? Le nombre de mails que je t'ai envoyé alors que j'étais censée travailler !
2) Je gagne beaucoup plus d'argent avec Dick et l'ambiance y est bien plus agréable !
Pas de sarcasme mademoiselle sinon je ne vais jamais réussir à te raconter ma soirée d'hier. Comment expliquer cela sans tomber dans l'overdose de cynisme ou de mièvrerie. Disons que je crois que je viens de faire la plus belle des erreurs... Mais qu'aussi géniale fût-elle (Mon Dieu mais que m'arrive-t-il ! ) j'en redoute les conséquences.
Il ne t'a certes pas échappé que Neptune avait eu une fâcheuse tendance à se vider pendant les vacances, à l'exception de deux surfeurs relativement déjantés, du moins à l'origine.
Compte tenu du fait que l'un des deux partage sa vie entre le surf, le boulot et la nostalgie de sa douce partie faire un stage à Quantico, il fallait bien remonter le moral du deuxième !
Remonter le moral... l'expression la fait rire... de toute façon depuis hier un rien la fait rire alors que franchement il n'y a pas de quoi !!
Même si j'ai tenté de toutes mes forces de résister à l'attraction... je crois que je suis passée du côté obscur de la force !
Une énième nuit à travailler à ses côtés... Le charme qui opère toujours... Le souvenir de ce baiser effleurant ses lèvres quasiment deux mois auparavant et auquel il n'a plus jamais fait allusion... Ses yeux qui se perdent dans les siens... Sa main qui caresse doucement son dos et cette phrase qui la fait basculer dans un éclat de rire puis basculer tout court
" Tu es sure de toi? parce que goûter au Dick c'est l'adopter "...
Le mail est une invention fabuleuse parce que tu ne sauras jamais que l'espace d'un quart d'heure j'ai abandonné mon écran pour m'égarer dans des souvenirs plus que gênants !
Allez je cesse de parler à demi mot parce qu'il va falloir pour que tu intègres la situation que tu le lises et le relises en boucle. Alors ouvre bien tes yeux:
Je crois, qu'il va falloir que tu intègres l'idée de me trouver plus que de raison dans la chambre adjacente à celle de Logan au Neptune Grand Hotel, compte tenu du fait que ma collaboration avec son colocataire n'est plus uniquement professionnelle. Ou alors le monde du travail est bien plus amusant qu'on nous l'avait décrit !!!
Ou pour faire plus explicite : Je suis tombée amoureuse de ce grand blond stupidement génial qui cohabite avec Logan
Ca c'était la partie sympa de l'histoire (si si je t'assure ! arrête de faire cette tête là) parce qu'après ça se complique.
Elle se lève, prend un verre d'eau. Se rassoit et essaie de mettre à plat ce qu'elle ressent. Le côté douloureux de tout ça...
Là où le bat blesse figure-toi c'est que je crois que Max se doute de quelque chose et que mon excuse pour ne pas avoir passé la nuit chez lui n'a pas été crédible...
Alors explique-moi comment je dois présenter la chose ?
Parce qu'un " Pour hier soir ce n'est pas du tout ce que tu crois... " Sonne d'autant plus faux... qu'il a en tout point raison et que je déteste l'image que me renvoie le miroir ce matin...
Rentre vite !!! J'ai besoin d'une fille avec qui papoter de tout ça... autrement que par les voix virtuelles... Je ne sais plus trop où j'en suis, ou peut être que je ne le sais que trop en vrai...
Bonne fin de journée...
Et oui j'embrasse Logan pour toi !
Elle envoie son mail sans le relire de peur d'en effacer les trois-quarts.
Un de ses collègues passe la tête par l'entrebâillement de la porte... Enonce un "Quelqu'un pour toi..."
Elle aperçoit ses yeux, plonge dedans beaucoup trop vite pour douter
Mac VOFF : Perdue moi ? Je crois pas non... et c'est bien là le problème...
150 KMS AU SUD DE KAMPALA
Logan....
Je n'arrive pas à saisir ce qui se passe ici
Il a ressenti des tonnes d'émotions depuis qu'ils ont atterri ici : Etonnement, amour, tristesse, joie, colère mais jamais il n'a eu peur. Du moins jusqu'à il y a une semaine. L'ambiance s'est complètement métamorphosée.
C'est dans les yeux des enfants qu'il en a vu les premiers signes avant-coureurs.
Parfaits miroirs des angoisses adultes.
Il y a comme une atmosphère étrange depuis quelques jours...
Il a d'abord essayé d'occulter et puis les rumeurs se sont amplifiées. Des mots étrangers à son vocabulaire ont commencé à apparaître dans des conversations banales: rébellion, groupuscules armés, saccages...
Des nouvelles parviennent jusqu'à nous et elles ne sont pas des plus rassurantes...
Parfois il se surprend à avoir envie de rentrer chez lui, de retrouver le confort de son quotidien, sa famille, Mac, Veronica. Puis il regarde autour de lui et il les voient eux... ceux qui resteront quoiqu'ils adviennent. Dans quelle mesure ont-ils le droit, eux, les privilégiés, d'anticiper leur départ.
" La stabilité est quelque chose qui n'existe pas ici. On profite parfois de quelques instants d'accalmie mais on sait que cela reste éphémère "
La phrase du cuisinier du campement passe en boucle dans sa tête... le réveille en sursaut la nuit.
Je sais que nous sommes relativement loin de la ville mais....
NEPTUNE, SIEGE DE L’ASSOCIATION
Wallace...
Nous sommes en contact avec le consulat et je vois dans quelle mesure il est possible d'organiser votre rapatriement
A la lecture du premier message il a senti sa tête exploser. Comme si depuis le début il avait attendu justement que cette période sereine de sa vie s'achève. Quelque chose ne tourne pas rond là bas, il le sait et il n'en dort plus.
Nous sommes tous d'accord sur un point, il est hors de question de vous faire courir le moindre risque...
Etre aussi loin l'assassine parce qu'il ne peut rien faire ou presque. Bien sûr il n'est pas le seul à gérer la mission mais quand même. Sa responsabilité dépasse très largement le cadre associatif, humanitaire même humain. Ce, que lui ressent comme un appel "Au Secours " , provient de WALLACE et ce simple détail change tout. Elle ne s'en remettrait pas s’il lui arrivait quelque chose. Alors aussi égoïste que soient les motivations qui l'animent il fera tout pour que ça se passe au mieux.
A la moindre alerte vous rentrez immédiatement...
Il n'a jamais été aussi heureux du nombrilisme américain qui tient le journalisme bien à l'écart de tout ça. Des émeutes en Afrique ! Qui cela peut bien intéresser?
Il sait que tant qu'il sera en mesure de la rassurer elle n'ira pas chercher d'informations ailleurs.
Pourtant lui mentir lui retourne le ventre et lui qui depuis le début de l'été lui écrit des pages et des pages il bloque sur les mots. Il sait qu'elle le connaît par cœur et que forcément elle décèlera la faille alors il raccourcit ses échanges, prétextant d'être débordé. Tout pour qu'elle ne s'alerte pas. Il craint trop ses réactions extrêmes quand on touche aux gens qu'elle aime.
Logan VOFF : Sentiment familier peut être ?
150 KMS AU SUD DE KAMPALA
Il se réveille en sursaut... atmosphère moite... bruit suspect... des éclats de voix à l'extérieur
D'habitude il arrive à se calmer en se blottissant contre Ally mais pas là. Il ne parvient même pas à identifier les personnes qui s'agitent.
Un bruit déchirant la nuit... Une chaleur qui n'a rien de naturelle... Des lumières rouges qui dansent aux travers les fenêtres...
Sortir de son lit et intégrer la situation.
Des soldats partout...
Image arrêtée
NEPTUNE, SIEGE DE L’ASSOCIATION
Une main posée sur son épaule. Il sursaute. Il s'est endormi dans les locaux de l'association. Il regarde le visage au-dessus de lui.
Un visage adulte.
Il s'accroche à ce détail. Malgré tout ce par quoi il a pu passer il a à peine plus de vingt ans. Ils sont à peine majeurs... Quelqu'un s'en rendra-t-il compte un jour.?
Et puis cette lueur inquiète dans le regard qui cherche une réponse auprès de lui.
- Logan ? Je crois que l'on a un grave problème.
Peur sourde qui gronde en lui et qui le ronge...
Logan VOFF : Ca y est c'est maintenant que tout bascule
ENTRE QUANTICO ET NEPTUNE
Elle a fait sa valise, dit au revoir, partagée une fois de plus entre des prémices de nostalgie concernant cet endroit et la joie de rentrer.
Ce qui l'aide à ne pas flancher c'est de savoir qu'elle reviendra, l'été prochain tout d'abord et puis peut être à temps complet plus tard, quand " perspectives de carrières " ne sera plus uniquement une question à laquelle il faut répondre sur un dossier scolaire.
" Vous avez de l'avenir Mademoiselle Mars. Peut être un brin d'impertinence en trop mais ce sont de gens comme vous dont nous avons besoin "
Devant la tête blême de sa compagne de chambrée qui elle n'a eu le droit qu'à un sourire impersonnel elle n'a pas pu s'empêcher de se sentir satisfaite !
En s'asseyant dans l'avion , elle est déçue bien sûr de constater qu'à la place d'un surfeur transi d'amour on lui a assigné une grand-mère désireuse de parler de ses petits enfants... Mais puisqu'il ne s'agit plus que d'une question d'heures elle est même prête à faire des efforts.
Elle voudrait maintenant que l'avion atterrisse au plus vite pour qu'elle puisse retrouver ses marques chez elle... dans ses bras.
Au moment précis où les portes s'ouvrent elle ne peut empêcher son cœur de s'emballer. Cet été s'est déroulé trop sereinement. Alors pourquoi depuis quelques jours a-t-elle cette impression fugace que les choses ne tournent pas si rond que ça? Peut être à cause du " trop " justement. Elle a appris avec le temps à se méfier des choses trop évidentes.
Veronica VOFF : Arrête ta paranoïa... tout va bien se passer cette fois. Forcément à un moment donné la roue tourne. Désormais apprends à vivre dans le calme et la plénitude.
Récupérer ses bagages... Se mettre dans la file au milieu de tous les autres passagers et chercher comme un tout à chacun un sourire familier, heureux de vous retrouver.
En apercevant une adorable brune que surplombe une tête toute blonde, les bras tendrement passés autour de sa taille, elle grimace
Veronica VOFF : Il va falloir t'y faire... de toute évidence c'est une affaire qui marche.
Veronica : Je suis désolée mademoiselle Mackensie mais je vais en référer à votre supérieur. Quand j'exprimais mon désir d'être accueilli par le plus charmant des golden boy neptunien, je ne faisais en aucun cas référence à celui-là !
Ils lui sourient tous les deux... trop même pour que ce soit naturel.
Veronica VOFF : Ca y est ça te reprend... arrête de suspecter la terre entière ! On se détend... Calme et plénitude ! C'est pas si compliqué tout de même !
Dick : Logan a eu un empêchement... on est chargé de te raccompagner chez ton père. Tu as fait bon voyage ?
Elle le dévisage sans se départir d'une lueur malicieuse dans les yeux
Veronica : Alors on en est là toi et moi ? On va faire comme si on était amis et se parler normalement... Je ne suis pas certaine d'être encore prête.
Dick : J'essayais juste d'être aimable..
Veronica : Justement ! Ménage-moi un peu !
Dick : Pas de problème : En route petite peste ! et ne rétorque pas le Dick a raison ce sont deux adjectifs qui te collent à la peau !
D'un geste spontané elle lui tape l'épaule
Veronica : Ca y est je me sens enfin de retour dans cette bonne ville de Neptune !
Elle est contente de les revoir mais malgré tout elle n'arrive pas à se défaire de ce sentiment étrange. Ils lui cachent tous les deux quelque chose. Trop de regards en coin, trop de crispation dans les épaules de Dick... trop de silence
Elle finit par abandonner ses doutes en voyant défiler ce paysage si familier. La plage, les vagues, son quartier... Sa maison.
Elle saute de la voiture, ouvre la porte en grand, et toute à sa joie de retrouver Back Up elle ne remarque pas tout de suite le comité d'accueil.
Quand au bout de quelques secondes elle se rend compte que son père est assis dans le salon, juste à côté d'Alicia elle essaie de se persuader que c'est ça qu'ils tentent tous de lui dissimuler. Leur relation remise au goût du jour.
Mais les battements de son cœur la persuadent qu'il s'agit d'autre chose, de bien plus grave.
Lorsque son père la prend dans ses bras, elle y perçoit autre chose que la joie de la revoir et avant même qu'il prononce la phrase fatidique, elle sait que depuis le début elle a raison. Quelque chose s'est enrayé dans l'engrenage.
Ils sont là tous les quatre attendant que l'un deux ose prendre la parole. Ne les voyant pas se décider c'est elle qui attaque
Veronica : D'accord...alors je crois que je vous ferai un compte rendu des deux mois extraordinaires que je viens de passer plus tard. Dîtes-moi de suite ce qu’il se passe...
Keith : Veronica... je crois qu'il vaut mieux que tu t'assoies.
APPARTEMENT DES MARS
Elle ne bouge pas d'un millimètre. A peine daigne-t-elle poser une main sur une des chaises de la cuisine. Elle attend impassible que son père démarre l'explication.
Au fur et à mesure que le récit avance Dick s'attend à la voir réagir... en vain.
Il perçoit, plus qu'il n'entend quelques mots en vrac : Kampala, rébellion, prise d'otages. Tout ça il l'a déjà entendu, il y a de cela quelques heures.
FLASH BACK
Il somnolait sur le canapé, retardant au maximum le moment où il irait se coucher. Intégrer son lit sans elle ne lui inspirant rien sinon une sensation de vide.
A savoir si être tombé amoureux de la dernière personne sur qui il se serait retourné au lycée le rend inquiet ou heureux il hésitait à se prononcer...
Dick VOFF: en tout cas accro aucun doute la dessus.
La porte s'ouvrant violement l'avait tiré de sa rêverie. Devant le teint livide de Logan il avait ravalé ses réflexions et avait juste tenté un
"ça va" ? qui était resté sans réponse.
Il avait regardé son colocataire arpenter de long en large la suite, passer des coups de téléphone dont il n'avait absolument pas saisi le sens, prendre un sac et y jeter en vrac des affaires, puis finalement s'asseoir et écrire une lettre en vitesse. Une fois terminée, il l'avait mise sous enveloppe et lui avait tendu.
Logan : Tu pourras donner ça à Veronica s'il te plaît.
Et là d'un coup tout lui avait paru limpide.
Dick : C'est parce qu'elle revient tout à l'heure que tu te casses ? Il s'est passé quoi ? Pour une fois vous ne pouvez pas agir normalement sans tomber dans les extrêmes ?
Devant la tête de son ami il s'était mis à douter de sa théorie.
Logan : Accorde-moi deux minutes de ton attention. J'ai pas plus de temps que ça et il faudra que tu puisses répéter ce que je vais te dire.
Du coup il s'était assis s'attendant à quelque chose de lourd et plus Logan parlait et plus il se disait qu'il était encore bien loin du compte.
FIN DU FLASH BACK
Ils n'ont jamais été proches tous les deux. A la mort de Lilly il avait pris fait et cause pour Logan sauf qu'une fois le calme retrouvé ils avaient oublié d'enterrer la hache de guerre.
Il n'empêche que pour la première fois il se rend compte à quel point elle peut être fragile.
Elle se tient toujours aussi droite et son visage n'a subi aucune transformation. Comme si par réflexe elle avait automatiquement dressé des barrières mentales pour que rien de ce qui était en train d'être énoncé ne l'atteigne.
Seules les couleurs ont quitté ses joues comme si quelqu'un l'avait littéralement vidée de l'intérieur.
Elle fixe uniquement son père. Personne d'autre ne semble être présent dans la pièce, ni Mac, ni Alicia Fennel, ni lui.
Elle semble se douter que l'histoire n'est pas finie et elle attend le coup de grâce.
Veronica : Papa ? où est Logan?
Devant le mutisme de son père elle se tourne vers lui et plante ses yeux dans le bleu des siens sans ciller.
Veronica : Dick dis-moi où est Logan.
FLASH BACK :
Logan: Je veux que tu remettes cette lettre à Veronica . Il faut que je parte... explique lui.
FIN DU FLASH BACK
Dick VOFF : Merde mec, comment veux-tu que je fasse un truc pareil ! Regarde-la. Elle est en train de dresser des murailles autour d'elle alors comment veux-tu que moi je parvienne jusqu'à elle ?
Il prend néanmoins une grande respiration
Dick : Il est parti à Kampala, il m'a dit de te remettre ça.
Ma petite toi...
Avant toute chose excuse-moi de ne pas avoir eu le cran de te dire ça de vive voix, d'avoir choisi de passer par l'écrit. Mais pour ma défense je te connais et surtout je me connais. Je savais que tu n'allais pas approuver ma décision et que tu finirais par me faire flancher. Si tu regardes bien, au cours de nos dernières années même en luttant de tout mon être, j'ai toujours cédé au pouvoir de conviction de tes yeux.
La situation à Kampala a pris un tournant auquel on ne s'attendait pas. Avec notre prétention d'occidentaux, on était persuadé d'avoir compris l'Afrique avant même d'y être allé. Alors imagine-toi à quel point on était sûr de nous au bout d'un mois et demi.
Pourtant vois-tu, rien n'est jamais aussi simple...
Il existe là-bas des querelles intestines auxquelles Wallace et les autres se sont trouvés mêlés. J'y ai assisté impuissant à des milliers de kilomètres espérant très égoïstement qu'aucun conflit n'éclate avant leur retour.
Ne te méprends pas... J'ai un intérêt réel pour l'action menée là-bas et je continuerai à me démener jusqu'au bout pour y améliorer les conditions de vie. Cependant oui, j'ai prié de toutes mes forces pour que tout puisse pour une fois ne pas se terminer dans les larmes...
Mais je crois que Dieu est définitivement contre moi. D'un autre côté y a-t-il un des pêchés capitaux auxquel je n'ai pas succombé ? L'avarice ? peut être mais c'est certainement le seul...
Bref l'heure n'est point aux discours théologiques mais je crois que j'essaie de trouver mille et une raisons de ne pas finir cette lettre.
Pardonne-moi de ne pas t'avoir tenu informée de la tournure que prenaient les choses mais je voulais juste que pour une fois tu puisses évoluer dans ton domaine le plus sereinement possible.
Seulement les faits sont là et j'ai failli à ma mission : Wallace et trois autres membres de l'association ont été pris en otage par un groupe dont on ignore tout tant du point de vue de leur idéologie que de leur motivation. Mais je te fais la promesse de le découvrir
Pardonne-moi de ne pas avoir réussi à prendre soin de Wallace. Je vais tout faire pour te le ramener...
Je t'aime bien plus qu'il n'est certainement possible de l'imaginer.
Je t'aime au-delà de tout ce que ces mots ne sauront te le dire
Je t'aime tout simplement
PS Ne t'en prends pas à ceux qui restent ils n'auraient pas pu me convaincre de rester.
Le sol se dérobe sous ses pieds, Son déjeuner menace de quitter son estomac... il lui faut de l'air.
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