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Série : Veronica Mars
Création : 28.10.2009 à 11h23
Auteur : marshmalow
Statut : Terminée
« Petit balayage des 3 saisons et saut dans le temps... Ecrite par mes deux seules mains avec les regards bienveillants de mon trinôme. » marshmalow
Cette fanfic compte déjà 37 paragraphes
- Tout dépend de vos priorités, Monsieur ECHOLLS...
Je regarde cet éminent médecin et malgré moi, je ne peux m'empêcher de sourire.
PRIORITÉS…
Ce mot m'aura poursuivi toute ma vie et, bien souvent, je n'ai pas eu les bonnes. Du moins aux yeux des autres.
Si c'était à refaire ?... Personnellement, je ne changerai rien. Mon existence est telle que je l'ai construite et je ne renie pas mes choix.
Cependant, à l'instant précis, le dilemme n'est pas des plus évidents… Cinq mois maximum, sans traitement. Quelques-uns de plus si j'accepte les aiguilles, les rayons et tout ce qui s’en suit.
Pas vraiment accro aux hôpitaux. Je suis passé par là, il y a trop peu d'années. Mais je ne suis pas pressé de régler mes comptes avec le Tout Puissant. Pas certain qu'il soit possible de payer un bon avocat là-haut !
« Tu présumes de toi Echolls ! Je te verrais plus descendre que grimper ».
Intéressant comme parfois j'arrive à discuter avec elle, même quand elle n'est pas là. À croire qu'elle se balade toujours dans un coin de mon cerveau. Incisive, percutante, déroutante. Mais fragile. Tellement fragile.
Respirer un bon coup et laisser les mots franchir mes lèvres.
- L'annoncer en douceur à mes proches et laisser mon corps gérer le reste.
- Donc… Pas de nouveau traitement ? Vous êtes sûr de vous ?
- Non ! Mais ne le répétez à personne.
Je souris. Lui aussi. Dieu que j'envie sa jeunesse. Il doit avoir quoi ?... Trente ans ?... Un peu plus, peut-être. Quelles étaient mes priorités à moi à cet âge-là ?
Prendre soin d'elle. Prendre soin de Dick.
Comme quoi je ne vieillis pas tant que ça. Quelques décennies plus tard, on prend les mêmes et on recommence… Avec quelques données en plus. Avec le temps, je deviens sentimental et je m'attache plus facilement. Foutu ramollissement !
Attendre quelques instants tout de même avant de démarrer ma voiture. Le temps de remettre un peu mes idées en place. D'encaisser le choc. De préparer les mots que je vais devoir prononcer. Par quoi je commence ?
Rechute ?... Aucun espoir de rémission ?... Je t'aime ?... Je suis désolé ?
Elle va m'en vouloir. Peu de chance que j'en sorte indemne cette fois.
« C'est pas possible ! Tu peux pas éviter les ennuis juste une semaine ? »
Et voilà que je recommence. Puis-je mettre ces dialogues sur le compte de la tumeur qui a élu domicile dans ma tête ?
Si je me mens à moi-même…. Oui !
« Quelles sont vos priorités Monsieur Echolls ? »
La question du cancérologue me trotte encore dans la tête. Puisque je vais mourir… Oh oui ! Ne vous leurrez pas, il n'y aura pas de happy end, c'est irrévocable comme sanction… Il serait peut-être temps que j’y réponde.
Donc puisque je vais mourir, autant se fondre dans les clichés et regarder défiler le film de ma vie. Avec effets spéciaux, s'il vous plait ! On est le fils d'un acteur de Blockbusters ou pas. Si vous voulez assister à la séance… Je vous en prie, prenez place ! Par contre, je ne fournis pas le Pop Corn. C'est bon ?... Bien installés ?
Alors je projette.
"Logan Echoll's Priorities"
J'accélère le début. Rien de bien intéressant. Une naissance toute en douceur dans un cocon ostentatoire. Une petite cuillère dorée dans la bouche à la place de la douceur du sein maternel. Pas de sa faute, trop de travail et puis… On n’abîme pas ce qui fait vendre. Une poitrine, ça s'entretient. Maman Lynn aime la chair de sa chair, mais pas au point de l'endommager pour lui.
Priorité de l'époque ?... Enregistrer ce qui se passe. Apprendre à marcher. À parler aussi sûrement. Premier balbutiement. Pas encore assez de syllabes pour être cynique. Pas assez de discernement non plus. La preuve en est, je ne suis pas assez original pour bannir le mot papa de mon vocabulaire.
Une enfance sous les feux de projecteurs. Maman est de moins en moins célèbre. Papa de plus en plus. Trina espère l'être. Trop de gens tout le temps à la maison. Difficile d'être particulier au milieu de tout ce petit monde qui rivalise d'ego.
Priorité de l'époque… Échapper à tout ça. Me sentir différent. Tenir sur une planche de surf. Les vagues ne trichent pas elles. Elles ne sont pas plus clémentes parce que je m'appelle Echolls. Et que cette différence est appréciable.
Pour une nécessité dont je ne me souviens plus, on déménage et là... Roulement de tambour...
Il était une fois dans la douce ville de NEPTUNE...
Vous sursautez ? Qu'est ce qui vous gêne ? La tournure conte de fée ou l'adjectif qualificatif associé à ma charmante cité d'accueil ? C'est moi qui raconte alors vous permettez que je continue ? (Note pour plus tard : Ma priorité du jour ? Enjoliver ma vie !)
Je reprends...
Une adolescence divisée. Deux périodes bien distinctes, PRE et POST mort de LILLY. L'éblouissement des premiers émois pour la première. L'aveuglement du désespoir pour la seconde. Mais allons-y doucement. Procédons dans l'ordre.
Arrivée à Neptune puisque c'est ici que tout débute vraiment.
Ville de tous les vices. Ville de toutes les possibilités.
12 ans. La tête qui tourne devant tant de défis à relever. Une petite blonde en tenue de foot. Une autre qui me sourit. Qui m'enivre. Ici, personne n'a peur de rien. Je cède aux tentations.
J'intègre un groupe. Les « Fab Four ». On est jeunes, beaux, insouciants. Je suis heureux, je crois. Priorité de l'époque… Vivre vite et fort. Emmagasiner un maximum de sensations. Comme si tout pouvait s'arrêter.
Devin ? Peut-être. Terrorisé surtout.
La violence vient d'intégrer ma vie. Un manque de travail ? Les premières rides qui le tracassent ? Une peur inconsciente de la concurrence ? Un mélange de tout ça ? Quelles qu'en soient les causes, Monsieur Echolls Senior n'apprécie que moyennement le revirement de caractère de son fils. Je grandis. Quel plus grand drame peut-il lui arriver ? Qui sait, avec quelques coups de ceinture bien placés la croissance s'en verra peut-être ralentie.
Maman, elle, ne voit rien.
L'amour rend aveugle. L'alcool mixé aux médicaments, sourd. Mes larmes comme mes cris ne parviennent pas jusqu'à ses yeux et ses oreilles. Alors je serre les dents. J'encaisse.
Et puis il y a LILLY. SI volcanique. SI extravagante. S'il faut revêtir un costume de bad boy pour lui plaire, pourquoi s'en priver ? Elle est sulfureuse, je suis le mouvement. Aux vagues, je rajoute l'alcool, les virées à Tijuana, l'inconséquence et l'audace.
Je rectifie ce que je viens de dire. C'est elle ma vraie priorité. Peu importent les conséquences.
Puis mademoiselle décide de mourir.
Violemment.
La tête écrasée par un cendrier en verre
Tout s'écroule.
Je n'ai plus de repères.
Tout se mélange.
Fin de la belle histoire !
Démarre alors une nouvelle existence. Puisque aimer les gens équivaut à les perdre, alors je ne joue plus.
Ma priorité de l'époque…? Détruire le premier. Peu importe que les victimes soient la meilleure amie de feu l'amour de ma vie ou moi-même. Tout est bien plus simple ainsi. Boire, m'envoyer en l'air, ne plus faire attention aux autres.
Moins douloureux ? Pas vraiment. Mais il faut bien un exutoire. C'est ça où sauter d'un pont. Pas encore assez mature pour ça. Il me manque encore quelques cicatrices pour franchir le pas. Une once de courage aussi. Ou de lâcheté. Je n'ai pas encore réussi à trancher.
Et une nouvelle mort vient assombrir le paysage. Maman, elle, ne craint pas l'eau froide. Ni le saut de l'ange. Le sort s'acharne. Je refuse d'y croire. Tout ne peut pas être si noir.
Quelqu'un peut-il éclairer un peu mon quotidien ?
Ceci est ma nouvelle priorité… Réussir, même du bout des doigts, à toucher un semblant d'espoir.
C'est comme ça que réapparaît dans le paysage la première petite blonde. Celle à la tenue de foot.
Elle a changé.
Moins souple. Plus cassante. Plus une trace de candeur ! Elle s’est endurcie et rend désormais coup pour coup.
Pas étonnant d'ailleurs. Je ne fuis pas mes responsabilités. Elle est celle sur laquelle je viens de passer une année entière à m'acharner.
Parce qu'elle aussi aimait Lilly et que partager ma peine avec elle aurait pu la rendre plus supportable.
Ne rien adoucir.
Descendre au maximum jusqu'à espérer pouvoir donner un coup de pied pour remonter.
Demander de l'aide à mon ennemie.
On est proche du fond là !...
Non ?
Je vais donc frapper à sa porte espérant presque qu'elle me rejette. Je pourrais alors me conforter dans mon idée. Elle n'est qu'une garce. Une de plus.
Mais non. Douceur, attention, écoute.
J'ai merdé. Elle passe l'éponge sans le moindre effort. Je ne sais pas gérer. J'essaie de m'excuser. Je ne trouve pas mes mots.
Une part de moi a peur.
Peur de ce qu'elle essaye désespérément de trouver concernant le meurtre.
Peur de m'attacher aussi, parce que je m'habitue à la sentir proche, disponible, tendre.
Peur surtout parce qu'elle est VERONICA, meilleure amie de LILLY et ex-amour de DUNCAN.
Entre culpabilité et frisson, mon cœur balance. Je voudrais la tenir éloignée. Pourtant ce jour-là, je l'appelle pour la prévenir d'une gaffe volontaire que j'ai faite.
Quand je comprends qu'elle est en danger, mon sang ne fait qu'un tour. Ne pas la perdre. Pas elle. Pas à nouveau.
Alors j'agis. Inconsciemment. Je pense avec mes poings.
Elle pose ses lèvres légèrement sur les miennes et elle devient MA nouvelle priorité. Une de celles qui ne partira pas de sitôt. Je pourrais même dire jamais, mais je vous révélerais la fin de l'histoire à peine entamée.
Parce que je n'ai que 17 ans à l'époque.
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