Entrez dans la grande bibliothèque d'Hypnoweb. De très nombreuses fanfics vous attendent. Bonne lecture ! - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Série : Veronica Mars
Création : 01.03.2010 à 14h02
Auteur : lolia
Statut : Abandonnée
Suite du 3.20 - Boucler la boucle, boucler ma boucle ...
Cette fanfic compte déjà 103 paragraphes
15 juin 2016.
- Allons ne soit pas si influençable Wallace ! Un esprit faible dans un corps sain ça n’a jamais fait bon ménage !
Il sourit. Il faut dire qu’elle sourit.
Tellement rare depuis ce qui est arrivé.
- Quoi ? Pourquoi tu me regardes bêtement ? Tu n’as jamais cru à ces légendes urbaines ! Un lit est un lit. Alors que je lui achète avant qu’elle naisse cela n’est pas vraiment un problème !
- Elle ??? J’ai bien entendu ?
- Oui Cindy, notre Veronica va enfanter d’une mini mars.
Le visage outré de la jolie brune invite une moue sur le visage de l’agent Mars.
- Je te l’avais pas dit Cid ?
- Non ! Comment tu as osé oublier ? Je ne suis qu’à quelques milliers de kilomètres de vous ! Rien qui justifie un tel affront !
- Pardon ma Cid ! Je croyais… J’ai envoyé un e-mail groupé pour faire l’annonce !
- Pfff je ne lis jamais mes e-mails ! Perte de temps ! Ryan – père de substitution – est au courant ?
- Qu’est-ce qu’elle entend par là V ? Ryan n’est pas le père ?
- Si bien sûr que si ! Seulement, madame Mackenzie, artiste névrosée, s’entête à tartiner ses névroses un peu partout.
- Mais bien sûr. Sauf que mademoiselle Mars oublie de préciser que mes névroses sont loin de valoir les siennes.
- Temps mort les filles !
- Plus que mort ! Je dois vous laisser, mon boss file tout droit en direction de mon bureau. Je vous embrasse, Wallace à ce soir chez vous, Cid chérie on s’appelle.
- C’est ça oui, on se voit quand on se voit.
- Et… Merci. »
Elle clique rapidement sur la croix rouge et met fin à la vidéo conférence.
- Agent Mars, j’ai besoin de votre rapport concernant l’affaire Mc Douglas pour demain c’est possible ?
- Tout a fait monsieur Stevenson, il est même déjà bouclé.
12 Mai 2016
Juste un courrier.
Un simple bout de papier, quelques mots grattés à l’encre noire et les démons remontent à la surface.
Ca ne lui a pas suffit de briser sa vie ?
Même mort, il s’évertue à la persécuter.
Les quelques lignes tournent en boucle dans sa tête : « Mademoiselle Mars,
Par la présente vous êtes convoquée le mardi 12 mai à 10H30 à mon cabinet pour la cession des biens de Monsieur Logan Echolls suite à son document testamentaire datant du 24 août 2007 et modifié le 3 avril 2015.
Lettre adressée également à Monsieur Richard Jr. Casablancas, Monsieur Charlie Stone et Mademoiselle Sue Stevenson.
Georges Hamilton
Notaire ».
A peine le seuil de la porte passé qu’elle regrette sa présence.
La tension ambiante sclérose son corps.
Elle est la dernière arrivée.
La tête basse, elle rejoint à la hâte le siège vide.
Le cabinet de Monsieur Hamilton a des allures de Mars Investigation : une odeur de café fraîchement ingurgité et des vitraux qui palpent l’agressivité des rayons de soleil californien. Elle se croirait dix ans en arrière.
Seulement le contraste du présent est trop rude pour laisser lieu à un voyage dans le passé. L’ambiance lourde et pesante la ramène instantanément sur le siège dur et froid.
A ses côtés, Sue Stevenson et Dick Casablancas semblent, tout comme elle, au bord du gouffre.
Ce n’est pas le cas du troisième convié qui paraît plutôt impatient d’entendre ce que le notaire a à leur révéler.
- Bien. Mademoiselle Mars étant arrivée, nous pouvons commencer. Je vais vous lire le document testamentaire, nous passerons ensuite aux diverses démarches administratives. D’avance je peux vous dire de ne pas vous inquiéter, Monsieur Echolls s’étant occupé de tout, vous n’aurez presque rien à faire.
« Chers amis,
Si vous êtes tous rassemblés auprès de Monsieur Hamilton c’est que j’ai dû quitter ce monde plus tôt que prévu. Mais ne dit-on pas qu’une vie courte est bien remplie vaut mieux qu’une longue et sans saveur ? C’est une sorte de sixième sens, j’ai toujours eu la sensation que je ne vivrai pas vieux… Certainement que le nom d’Echolls y est pour quelque chose !
Alors ne pleurez pas et profitez bien de ce que je vous offre.
A mon meilleur ami, Dick Casablancas, je lègue Echoll’s Production et tous les capitaux qui vont avec. Je sais que la tâche est difficile mais la vie c’est aussi de grandir. Alors prends en soin et chéri là comme une femme, y a que ça de vrai.
Je lègue ma maison de bord de mer et ma collection de Renoir à Sue Stevenson. Je suis sûre que tu n’en feras que bon usage. Suis ton instinct, il a toujours su t’amener loin.
A Veronica Mars, je lui lègue le Neptune Grand Hotel et l’ensemble de ma fortune. Je t’interdis de refuser Mars. Tu sais bien que ces stupides maximes d’amour et d’eau fraîche sont totalement fausses. Alors contente-toi de prendre et de signer ce foutu papier. Pour une fois, c’est moi qui décide.
A mon frère, Charlie Stone, y est joint une enveloppe qui lui est destinée. »
Voilà, c’est tout. Ce document est écrit de sa main. Il ne vous reste plus qu’à signer chacun votre tout.
La situation est devenue insupportable.
Maladroite, elle tente une esquisse de sourire vers Sue, qui, médusée, ne daigne même pas lui répondre.
Le silence.
Celui de Dick en dit long.
Trop long.
Le silence.
Le silence pendant que Charlie s’empare de l’enveloppe.
Le silence.
Elle voudrait fuir cet enfer.
Vite, très vite.
Mais elle est clouée, comme paralysée à son siège.
Le bruit du papier arraché.
Des mouvements fébriles.
Un râle.
- Fais chier !
La colère.
Un rire.
Un rire strident qui s’enlise dans l’atmosphère.
- Vous y croyiez vous ? Une photo ! Cette putain de photo !
La voix monte en pression.
- Quoi ? Qu’est-ce que vous avez tous me regarder ? Vous n’avez jamais vu un homme à terre ! Bordel vous êtes tous là, à le pleurer alors qu’il se fichait de vous !
La chaise s’éclate sur les vitraux.
La lumière les éblouit, la porte claque, le silence.
La photo tombe sur le sol.
Cette photo, où deux frères, bras dessus bras dessous, célèbre dans la joie l’inauguration d’Echolls production.
Soif.
A travers, les stores il peut l’observer. Assise à son bureau, téléphone en main.
Pourquoi ?
Une question qui tourne en boucle dans sa tête.
Elle a changé…
La carapace s’est ébréchée.
Le même bourreau de travail, la même nervosité tranchée par de la nonchalance, la même répartie toujours au poil et pourtant…
Ses yeux la trahissent.
Les yeux trahissent toujours.
Ses déboires avec l’alcool et la mort de son ami ont eu un effet bœuf.
Maintenant un bébé…
Elle ne peut pas y arriver seule.
Elle a besoin de lui, c’est évident.
Elle a besoin de lui comme il a besoin d’elle.
Mais le lui faire accepter reste une toute autre affaire.
Comment donner du sens à l’irraisonnable, aller à contre courant de ce qu’elle croit être le mieux.
Lui tendre la main, la relever, la porter et la forcer à suivre.
Il sait que rien n’est facile, que tout s’acquière avec le temps.
Surtout, il n’a pas oublié son regard, le premier regard échangé, ce moment où il a su.
Il l’aime. Et elle l’aime.
Et part cet amour innocent, il prétend être plus fort qu’un amour fou.
Se marier ressemble à la plus irraisonnable décision qu’il ait pris, néanmoins il en est sur, aujourd’hui c’est la meilleure.
6 Mars 2016.
« La perception des gens change inéluctablement dès que vous leur apprenez que vous êtes enceinte.
Tenez, Wallace, il n’a jamais fait preuve d’autant de gagatisme avec moi depuis qu’il sait. Comme si l’enfant qui grandit en moi aliène mon cerveau pour créer cette symbiose dont seules les mères ont le secret.
Cindy, elle, passe son temps à me demander si je suis sûre de mon choix, si je suis bien consciente que, de ne pas connaître le vrai père peut–être un frein, et que si Ryan l’apprend tout risque de mal se finir.
Comme si je n’y avais pas pensé !
Mais comment Ryan pourrait-il l’apprendre ?
De toute façon, c’est peut-être lui le père.
Ryan…
Il s’est complètement métamorphosé. On est passé du surhomme, agent de FBI courtisé de toutes, au futur papa gâteau complètement obsédé à l’idée d’accueillir ce nouveau-né parmi nous. D’ici là qu’il ne construise pas une crèche avant mon accouchement !
Les gens sont contents.
Même papa.
Il a sauté de joie et je l’ai entendu bondir derrière son combiné.
Tout le monde est content.
Enfin presque… Je ne sais pas trop.
C’est un peu le chaos voyez-vous ? Je ne sais ni si c’est une bonne idée, ni si je serai capable d’assumer un enfant et pourtant je fonce tête baissée. Mieux vaut-il ne pas y penser n’est-ce pas ? J’aviserai le moment venu.
Une chose est sûre, demain, j’arrête de boire. »
Effrayée.
Le docteur Stevens avait la voix tellement embarrassée au téléphone qu’elle sait qu’elle n’est pas là pour une simple visite de contrôle.
Tendue.
Elle se doute bien que quelque chose à changé en elle.
Une tension galvanisante qui la contraint à feindre de plus en plus la sérénité.
Emue.
Tellement qu’elle n’ose l’imaginer.
Malade ? Cette question gratte son cerveau et taraude ses lèvres.
Syphilis ? Gonorrhée ? VIH ?
Dehors le tonnerre gronde et le vent s’affole.
Ici tout est calme.
Sous la pression acide des néons, infirmières et médecins s’affèrent autour des malades.
- Mademoiselle Mars. Je suis contente de vous voir.
Les couloirs sont trop longs, l’angoisse a le temps de s’épandre partout en elle.
- Installez-vous je vous en prie.
Ne pas regarder autour, ne pas se confronter encore à ce bureau, oublier, oublier, oublier !
- Mademoiselle Mars ? Tout vas bien ?
- Oui. Enfin non. Enfin oui. Enfin tout va dépendre de vous.
Elle a beau avoir un merveilleux sourire, le Docteur Stevens ne sait pas vraiment mentir.
- Dites moi tout qu’on en finisse.
- Mademoiselle Mars, avez-vous commencé une thérapie comme je vous l’avais conseillé.
- Non.
- Non ?
- Je n’ai pas le temps.
- D’accord. Je comprends. Mais il serait souhaitable que…
- Ecoutez Docteur, je n’irai pas, alors si c’est pour ça que je suis ici, autant vous dire que…
- Vous êtes enceinte.
Le tonnerre gronde de plus belle.
Une légère bruine commence à s’abattre sur les vitres du cabinet.
- Mademoiselle Mars je comprends que vous ne désiriez pas le garder étant donné les faits et…
- Non. Je le garde.
- Vous êtes consciente que le père est peut-être…
- Peu importe je garde cet enfant.
La raison vient d’être détrônée : effilochée puis détruite par l’instinct.
Elle sait sa réaction animale et déraisonnée, aux antipodes de Veronica Mars, mais elle assume.
De grosses gouttes s’écrasent sur le sol.
Bercée par une pluie au rythme de plus en plus dense, elle erre sur le bord de route.
C’est l’appel de la vie qui l’atterre.
Devant elle se tient une nouvelle direction jusqu'ici impensable.
Pas le temps de réfléchir, juste une très forte envie de courir.
Courir.
Courir.
Courir…
22 février 2016
Ses cheveux frappent son visage, le soleil brûle sa joue mais il ne sent rien.
Les chaînes de la vie se déchaussent, et une illusion d’immortalité inonde ses veines.
Le poids de la souffrance s’émiette peu à peu.
Un élan de liberté imprègne son corps.
Debout, sur sa planche, il se laisse glisser.
Glisser comme il laisse glisser les mots.
Glisser comme il laisse glisser les blessures.
Glisser comme il laisse glisser l’amertume.
Amer du temps qui passe, encore plus de ce que lui offre la vie.
Il voudrait oublier.
Mais les souvenirs inhibent ses pensées, noircissent son cœur, et lui souffle sans arrêt le poids de ses erreurs.
Seule la vague lui accorde un peu de répits, une légèreté presque oubliée.
Alors il glisse.
Il glisse.
Dick Casablancas glisse, seul.
10 janvier 2016
Le vent effleure la cime des arbres.
Un soleil chaud s’étire, et embrasse le paysage à perte de vue.
Tout paraît si calme…
Ils sont tous venus.
Une foule d’inconnus qui se mélange aux amis et à la famille.
Rien d’inattendu, que du réchauffé : du simple discours du curé à celui du meilleur ami, tout semble entrer dans le schéma du préfabriqué.
Il s’agit de faire un deuil, de dire au revoir, d’effacer les maux, de combler les manques, d’aller là où on aurait jamais cru pouvoir aller.
Alors pour ce qui est de l’originalité…
Elle regarde les nombreux bouquets qui ornent la tombe…
Une envie de pleurer mais des larmes bloquées.
Son ensemble noir lui colle à la peau et ficelle ses afflictions.
Elle, Sue Stevenson, vient de perdre l’amour de sa vie, et elle n’a que 25 ans.
Elle est restée dans sa voiture.
Elle ne peut pas en descendre, elle ne peut pas s’en approcher.
Rien que l’idée d’y aller lui donne la nausée.
De toute manière il aurait compris.
Et il aurait été le seul.
Ca n’a rien d’une fuite, c’est juste un éternel recommencement.
La suite fatale des prémisses de leur histoire.
Une histoire fantastique, une histoire unique, une histoire sans logique…
Une histoire terminée.
Morte et enterrée tout comme lui.
- Tu pourrais au moins avoir la décence de lui dire au revoir.
Elle sursaute.
Elle ne l’a pas vu arriver.
Il écrase ses deux mains contre sa vitre, et ancre son regard dans le sien.
Elle se surprend à le dévisager et à déceler l'écœurement dont il fait preuve.
Un visage brisé faces aux ruines d’une mort précoce.
Ses cheveux peroxydés sont sales et empestent la fumée, ses yeux sont gonflés et ses traits tirés. Seul son costard noir est irréprochable.
Elle aimerait lui répondre, il y a bien droit.
Lui expliquer le pourquoi du comment, lui donner des réponses, se lever et aller déposer sur sa tombe la gerbe de lys qu’elle a préparé … …mais elle n’y arrive pas.
Au lieu de ça, elle reste là, muette, les yeux humides et la gorge sèche.
Et comme s’il n’était pas là pour rien, comme s’il pour la première fois, ils se comprenaient l’un et l’autre, ensemble, ils laissent apparaître leur chagrin à visage découvert, laissant leurs larmes à la vue de tous.
Il feint la tristesse devant l’épaisse tombe de marbre.
Après tout, il est le frère, la famille, donc le plus touché.
En réalité, il s’agit sans doute du plus beau jour de sa vie.
Tout est parfait, rien qui ne puisse entacher ce moment de bonheur.
Plus que le rendez-vous chez le notaire et tout sera terminé.
Tout en simulant des sanglots, il dépose un bouquet de roses jaunes au pied de la plaque.
3 janvier 2016.
Quand le chef Stevenson impose une réunion commune à l’ensemble du service, on peut généralement s’attendre à un dossier de grande envergure.
A cela s’ajoute habituellement un engouement général et tous les agents affluent à grande vitesse dans la salle de réunion.
D’ordinaire Veronica est la première présente, assise au premier rang, le dossier déjà en main.
D’ordinaire, on lit sur le visage de chacun la compétition, avec le puissant désir d’être choisit par le chef pour être son adjoint….
D’ordinaire…
Mais aujourd’hui, cela n’a rien d’une réunion ordinaire.
C’est dans un silence religieux que les agents prennent place.
Il balaye la salle des yeux mais ne la voit pas.
Le chef arrive et s’installe derrière le pupitre.
Elle apparaît dans la foulée, les yeux rougis et le visage gonflé.
« Bien, vous êtes tous au courant que le PDG d’Echolls production, Logan Echolls a été assassiné hier soir.
Vous êtes aussi au courant qu’il était le petit ami de ma fille, Sue, et un ami d’enfance de l’agent Mars.
Cette dernière était présente sur les lieux et a échappé de très près à son agresseur. Celui-ci ayant fait disparaître toutes preuves derrière lui en mettant le feu à la maison de la victime.
A noter que l’agent Mars a reconnu son agresseur et qu’il s’agit de Mercer Hayes.
Bien connu de nos services puisque emprisonné en 2007 pour viol et libéré pour bonne conduite le 30 mars 2012.
J’exige que vous abandonniez tous vos dossiers en cours et que vous fassiez de cette affaire votre priorité.
Pour faire taire les mauvaises langues, je vous le confirme : j’en fait une affaire personnelle !
Aussi, l’agent Mars, ayant été témoin, pourra être sollicité dans le cadre de l’enquête, néanmoins, elle a pour le moment un repos qui lui est incombé.
Est-ce clair pour tous ? »
Le silence, signe d’acquiescement, traverse la salle.
- Agent Mars est-ce bien clair ? Du repos. Je ne veux pas vous voir ici dans les jours qui suivent !
- …
- Agent Mars ?
- C’est entendu monsieur.
- Fin de la réunion.
Les chaises raclent le sol et chacun y va de son commentaire.
Lui n’a qu’une hâte : la retrouver.
Elle lève les yeux vers lui mais le temps qu’il aille à son encontre elle est déjà partie.
