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Série : Veronica Mars
Création : 08.07.2010 à 21h20
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« L'histoire se déroule quelques mois après la fin de la saison 3. Veronica est de retour à Neptune pour quelques jours avant de retourner au FBI. » Marion
Cette fanfic compte déjà 85 paragraphes
E-mail - «Sagace, tu l’es mais
Incrédule toujours tu resteras
Narcissique tu seras
Caricaturale je te fais mais
Lapalissade bientôt tu trouveras, en attendant
Accours sans te retourner, vite…
Impétueuse je suis
Rage folle tu éprouves pour moi»
Allez sois bonne joueuse, levons nos verres en souvenir du passé!
WALLACE – Mais qu’est-ce que ça veut dire?
DICK – Bah tout simplement qu’il la connaît bien!
Veronica voix off: – Qui me connaît aussi bien et veut intenter à la vie de Mac? Qui est notre dénominateur commun?
MAC – Pourquoi tu dis ça? dit-elle en lançant un regard perplexe à Dick.
DICK – Lis bien les adjectifs qu’il emploie. Ce n’est pas de toi qu’il parle. Incrédule, narcissique… Quoique narcissique serait plus approprié pour moi.
MAC – Mais pourquoi, toi Veronica? Pourquoi te les envoyer à toi?
Keih tournait en rond derrière eux. Il réfléchissait. Doucement, il se rapprocha de sa fille.
KEITH – Dick a raison, Veronica. Mac et toi devez avoir une personne en commun qui ne vous apprécie pas.
VERONICA – Ca, c’est le moins qu’on puisse dire. Le tout est de savoir qui?
MAC – Quelqu’un veut un café? Je crois que la nuit va être longue.
Tous la regardèrent.
MAC – Ne me regardez pas comme ça, on ne va pas rester là les bras croisés, le club des cinq vous connaissez?
Tous sentirent la bonne énergie de Mac.
WALLACE – Décidément, Veronica déteint trop sur toi! Va falloir y remédier! Une nous suffit.
DICK – Oh que oui!!!
Veronica mit un coup de coude dans le ventre de Dick.
DICK – La prochaine fois que j’ouvrirai la bouche, je regarderai où tu te trouves.
Tout en s’éloignant il reprit :
DICK - Faut se méfier des petits bouts!
VERONICA – Bon allez! Assez plaisanté.
Elle ouvrit le dossier et sortit ses notes personnelles.
VERONICA - Bon alors, nous avons différents mails, plusieurs appels, et tout a commencé avant que je parte pour mon stage.
Elle regardait avec acharnement tous ces éléments.
MAC – Sans oublier le mail que tu viens de recevoir. Qu’ont-ils en commun? Il doit sûrement y avoir un rapport. Mais lequel?
Mac, sa tasse de café à la main, fixait l’horizon à travers la baie vitrée. Il était encore très tôt, la nuit allait bientôt s’effacer. Cette nuit agitée laisserait bientôt place à la douceur du jour.
Keith relisait les mails de Veronica et de Mac. Il prit le premier mail que Mac avait reçu. KEITH - «Reste à ta place». Quelle place? Neptune?
Soudain Keith eut une idée.
KEITH – Je passe au bureau, j’ai besoin de vérifier quelque chose. Toi Veronica, essaye d’en savoir plus sur cet entrepôt et rappelle ton supérieur au FBI, vois s’il a trouvé quelque chose concernant les e-mails.
VERONICA – Pour les mails, c’est déjà fait et pour l’entrepôt j’y travaille.
KEITH – Je ne devrais pas être surpris. Tu es ma fille après tout.
VERONICA – Je te rejoins dans une heure. J’ai deux, trois choses à vérifier.
Keith salua tout le monde et partit.
Dick et Wallace s’étaient assoupis. La nuit avait été mouvementée et les effluves du début de soirée assommaient.
Mac n’avait pas bougé. Elle était loin. Elle était perturbée, mais pas du tout abattue. Oui elle avait changé. Oh, elle excellait toujours en informatique, et beaucoup s’intéressaient à ses compétences, mais elle avait changé de caractère. Veronica la regardait, elle songeait à leur rencontre, le passé de Mac, sa vie… Veronica et Mac étaient encore jeunes, mais ce n’était pas leur âge qui faisait d’elles ce qu’elles étaient, mais leur passé qui avait fait d'elles ce qu’elles étaient devenues.
Veronica s’approcha de Mac, lui mit une main sur l’épaule.
VERONICA – Ça va?
MAC – T’inquiète Veronica, tout va bien.
Elle sourit. Et avec de l’humour, elle lui répondit :
MAC - J’ai un beau surfer pour garde du corps, je suis dans un somptueux hôtel où je dispose d’un room service, et accessoirement quelqu’un s’amuse à me faire peur. Ça ne peut pas aller mieux.
Elles rirent toutes les deux.
VERONICA – Je file. Tu ne bouges pas d’ici, sois sage et profite de tout ça.
Elle désigna la suite de sa main. Avant de partir, elle réveilla gentiment Dick et Wallace.
La porte de la chambre se ferma.
Dick se leva du canapé et s’étira.
DICK – Quelle heure est-il?
MAC – Presque 7 heures. Dis-moi Frank Farmer, tu pourrais nous commander le petit-déjeuner?
DICK – Hein comment tu m’as appelé?
WALLACE – Franck Farmer. Body guard? Ça te parle?
DICK – Ah ok!
Il la regarda un instant.
DICK - Allez Rachel, va te détendre dans ton bain, je passe commande, lui fit-il avec un clin d’œil.
Mac lui sourit. Il prit le téléphone, et demanda qu’on lui apporte trois petits-déjeuners.
Commissariat de Neptune
Veronica pénétra dans l’enceinte du bâtiment. Elle n’avait aucune peine à trouver son chemin. Elle le connaissait par cœur. C’était une habituée des lieux. Son père y avait été shérif certes, mais elle le connaissait pour l’avoir fréquenté à diverses occasions. Un petit séjour en prison. Chercher des infos. Aider le shérif Lamb à retrouver un ex petit-ami. Rien n’avait changé. Et encore moins le shérif. Ce n’était plus cet arrogant, prétentieux shérif Lamb, c’était Vinnie Van Lowe, promu au grade de nouveau shérif de Neptune. En y repensant, elle sourit. Longtemps détective privé, il ne choisissait pas bien son camp. Souvent occupé à travailler pour les coupables, il n’en était pas un bon détective pour autant. Mais il était imbu de sa petite personne. Si Keith ne s’était pas retrouvé poursuivi par le procureur, Vinnie n’aurait eu aucune chance. Keith était le seul homme de Neptune à être encore intègre. Et pour Veronica, son père était le meilleur, il était son héros. Elle contempla la pièce de long en large : les bureaux étaient à leur place, rien n’avait vraiment changé ou presque. De dos, elle le reconnut tout de suite. Il avait repris du service, comme quoi, les choses avaient changé. Il se retourna.
LEO – Veronica, quelle surprise! Tu viens rendre une visite à un vieil ami?
VERONICA – Oui. Si le service est gratuit? grimaça-t-elle.
Leo ne fut pas surpris par sa requête.
LEO – Dis-moi tout Veronica.
VERONICA – Voilà, je voudrais connaître le nom du propriétaire de cet établissement, je veux savoir un maximum d’informations.
LEO – Ok, je vais voir ce que je peux faire.
Veronica le remercia et prit la direction de la sortie quand Léo l’appela.
LEO – Tu restes combien de temps à Neptune?
VERONICA – Cela fait deux jours que je suis arrivée, je repars à la fin de la semaine.
LEO – Tu serais libre pour un diner?
VERONICA – Je te remercie pour l’invitation mais je la décline. Je ne suis pas libre tout simplement.
LEO – Toujours le même, grand, les yeux couleur chocolat et qui parle avec ses poings?
VERONICA – Non, fini les bad boys... Maintenant c’est plutôt taille moyenne, un regard bleu lagon, et qui parle avec la musique.
LEO – Franchement, je suis surpris! Echolls et toi c’était tellement évident.
VERONICA – Trop compliqué pour moi.
LEO – Surprenant, tu sais être sage et te contenter d’un métro, boulot, dodo?
Veronica préféra écourter cette conversation.
VERONICA – L’usine Léo, l’usine.
Léo acquiesça avec un grand sourire.
Veronica voix off: Que faut-il sous-entendre? Piz et moi c’est…agréable. Pas la routine.
Une douche!
Elle secoua la tête. Elle n'avait pas dormi et elle commençait à ne plus tenir sur ses deux jambes. Elle monta dans sa voiture et fila jusqu'à chez elle.
Maison des Mars
Veronica laissa l'eau brûlante couler sur son visage et le long de son corps. Elle sentait chaque jet glisser le long de son corps, comme une douce caresse. La nuit avait été très mouvementée. Quelqu'un s'amusait à jouer avec la vie de Mac et par la même occasion avec les nerfs de Veronica. Cela ne lui plaisait pas. Elle passa ses mains sur son visage, comme pour évacuer le stress. Elle posa sa main sur le robinet, pencha la tête en avant et laissa l'eau couler sur sa nuque. Il lui restait quelques courbatures. Le manque de sommeil sûrement. Elle releva la tête. L'eau claqua contre le carrelage de la douche. Elle coupa l'eau. Elle attrapa une serviette, s'enroula dedans et posa les pieds sur le sol. Gardant les yeux fermés, elle profita de la chaleur de la pièce pour se décontracter.
Elle s'observa un instant dans le miroir. Ses traits étaient tirés. La nuit avait été dure. Sans aucun doute.
Elle attrapa une pomme sur le comptoir de la cuisine. Son sac sur l'épaule et son téléphone dans l'autre main, elle s'écria:
VERONICA – A plus tard!
Elle claqua la porte derrière elle. Ses yeux parcouraient son téléphone, inlassablement. Imperturbable, elle avançait pas à pas en direction de sa voiture.
... - Bonjour.
Elle leva les yeux et ne put retenir un léger soupir.
VERONICA – Désolée.
PIZ – Quel accueil.
VERONICA – Piz, j'ai passé une nuit difficile.
PIZ – Je voulais venir te voir pour te parler d’hier soir.
VERONICA – Piz, j'ai pas dormi. J'ai passé la nuit à enquêter pour savoir qui a bien pu enlever Mac et l'enfermer dans un ancien dépôt. Je n'ai pas eu le temps de repenser à notre discussion.
Piz baissa les yeux. Il hésitait entre la colère et la compassion. Il resta silencieux un moment puis leva les yeux vers elle.
PIZ – Tout va bien?
VERONICA – Oui. Merci.
Elle se fit plus douce.
VERONICA – J'ai pas dormi. Et je n'avance plus dans cette affaire.
PIZ – Tu es épuisée. Tu ne veux pas confier cette affaire à ton père et profiter un peu de ton temps libre?
Veronica leva les yeux de son téléphone avec un regard perplexe.
VERONICA – Pardon?
PIZ – Je croyais que tu étais en vacances Veronica? Mais regarde-toi. Regarde ce que tu fais de nouveau.
VERONICA – Mais je suis en vacances Piz. Sauf que j'attire les ennuis, comme toujours depuis trois ans.
PIZ – Oui mais tu pourrais...
VERONICA – Respirer? Oui bien sûr, un jour sûrement. Penser à moi? On verra quand j'en aurai l'occasion, mais promis je te ferai signe. Plus tard Piz. Mac a besoin de moi.
PIZ – Et nous ? osa-t-il demander d'une voix rauque.
Elle ferma les yeux à cette question. Ce n'était pas le moment. Elle était épuisée. Mac avait des soucis. C'était trop. Elle ne pouvait pas tout gérer. Mac et son affaire. Et Piz avec ses envies. C'était trop. Pas maintenant. Elle ne voulait plus en parler ce matin.
VERONICA – Je n'ai pas le temps.
Elle tenta de rester douce. Elle ouvrit la portière de sa voiture et voulut monter dedans, lorsque la main de Piz s'interposa.
PIZ – Quand aura-t-on le temps?
VERONICA – Je ne sais pas.
PIZ – On était censé...
Elle ferma les yeux, c'en était trop cette fois.
VERONICA – Eh bien on n'est plus! Lâcha-t-elle.
VERONICA – Tu voulais parler maintenant? Alors maintenant c'est fini! Si tu n'as pas le temps, pas la patience, je m'arrête tout de suite! Maintenant, on m'attend. Si tu veux bien lâcher cette portière. A plus tard!
Il leva la main de la porte. Quelle claque! Son monde venait de s'effriter en quelques centaines de morceaux.
PIZ – Tu ne peux pas juste...
VERONICA – Piz c'est fini! Je n'ai pas la patience moi non plus de supporter tes moindres discussions, tes moindres réflexions. Attention à ne pas faire comme ça! Pourquoi cela? C'est comme ça!
PIZ – Tu...
VERONICA – Arrête!
Elle figea son regard dans celui du jeune homme. Un regard dur et pénétrant. Il ne répliqua plus.
VERONICA – Je n'en peux plus. Tu ne veux pas... Alors moi non plus je ne fais plus d'effort Piz!
Elle claqua la portière et laissa Piz désemparé sur le trottoir.
Elle crispa ses mains sur le volant, énervée. Quelques larmes perlèrent sur le bord de ses joues. Elle les essuya.
Veronica voix off: La vie est dure V. Mordre et mordre encore, voilà comme il faut faire!
Quelques heures plus tôt
San Francisco – Baker Beach – Long de Lincoln Avenue
Logan posa la planche de surf sur le toit de son SUV et l'attacha solidement. Il attrapa une serviette dans son sac et s'essuya le corps.
Il s'installa derrière le volant de sa voiture et regarda son téléphone.
Pas de message. Aucun appel. Connaissant Dick, il y avait environ 80% de chance qu'il ait annoncé à Veronica qu'il avait besoin d'air et qu'il était parti. Toujours pas de nouvelle. Finalement, il avait pris la bonne décision. Si son départ ne l'incitait même pas à se demander pourquoi... Il regardait pourtant toujours son téléphone. Son doigt glissa sur une touche et hésita.
Logan voix off: Non!
Il lança le téléphone sur le siège passager et laissa tomber sa tête contre l'appuie-tête. Il soupira. Il fallait oublier. Il regarda sa montre, songeur. Eva lui avait proposé une soirée chez une amie plus tôt dans la journée. Il avait décliné l'offre. Il regarda son téléphone et ferma les yeux. Il composa le numéro d'Éva.
LOGAN – C'est moi.
...
LOGAN – Dis-moi, ça tient toujours pour tout à l'heure?
...
LOGAN – D'accord, je rentre et on y va.
Il raccrocha le téléphone, alluma le moteur et s'en alla.
San Francisco – Howard Road
La demeure était immense. A son arrivée, Logan n'avait pas été surpris. La maison lui faisait penser à l'ancienne maison que ses parents avaient achetée dans le quartier chic de Neptune. Retour dans son monde de débauche. Adossé contre un mur, son énième verre de bière dans la main, Logan souriait. Une jolie brune lui faisait la cour depuis plus d'une heure. Eva regardait la scène d'un mauvais œil, mais ne disait rien.
La petit brune se dandinait devant Logan, auquel le spectacle ne semblait pas déplaire. Lorsqu'elle se rapprocha de lui, il ne broncha pas. Elle posa ses lèvres sur celles de Logan et l'embrassa avec volupté. Logan lâcha son verre et la repoussa.
LOGAN – Je suis amoureux.
La jeune femme fronça les sourcils, ne comprenant pas l'allusion.
LOGAN – Elle est beaucoup plus jolie que toi d'ailleurs. Et tu n'as pas un tiers de ses qualités! lança-t-il, un peu saoul, à la jeune femme. Celle-ci lui colla sa main dans la figure et s'en alla.
Eva soupira et s'approcha de Logan.
EVA – Ça va?
LOGAN – Je n'aurais pas dû boire. Elle a essayé de me draguer.
EVA – J'ai vu.
LOGAN – Je n'ai pas encore guéri, admit-il d'une voix plus sombre.
EVA – Tu veux rentrer?
LOGAN – J'aimerais mieux.
Elle l'attrapa par le bras et tout deux s'en allèrent.
Mars Investigations – Neptune
Veronica claqua la porte de l'agence. Sans un mot, elle s'installa derrière son bureau. Elle soupira et frotta ses yeux encore rouges. Elle regarda son téléphone et composa un numéro.
VERONICA – Eli? C'est moi.
...
VERONICA – Tout va bien. Dure nuit, c'est tout!
...
VERONICA – Peut-être. Je t'appelle si j'ai du nouveau. Tu pourrais te renseigner sur le type de personnes qui traînent autour de l'entrepôt de l'ancienne manufacture?
...
VERONICA – Merci Eli.
...
VERONICA – Bien sûr.
Elle hésita un instant, pinça sa lèvre inférieure et reprit :
VERONICA – Eli?
...
VERONICA – Tu as une adresse?
...
VERONICA – Tu sais de qui je veux parler, Eli.
...
VERONICA – Hum... Je suis sûre qu'il t'a dit quelque chose. De toute façon, si tu ne me le dis pas, je fouille tous les hôtels du Mexique.
...
VERONICA – Je sais, c'est grand...
...
VERONICA – Il n'est pas au Mexique?
...
VERONICA – San Francisco?
...
VERONICA – Merci Eli.
Veronica raccrocha et ouvrit son ordinateur. Elle hésita tout d'abord à poser ses doigts sur le clavier pour y chercher les éventuels endroits. Elle jura intérieurement, et referma son pc avec violence. Elle jeta un œil à son portable, lorsqu'une voix retentit.
... - Qui est à San Francisco?
Elle se tourna vers cette voix si familière, les traits tirés, les yeux rouges, un sourire peu convaincant sur les lèvres.
VERONICA – Depuis combien de temps écoutes-tu?
KEITH – Depuis que tu t’es assise en grommelant, avoua t-il en haussant les sourcils.
VERONICA – Et tu n'as rien dit?
Elle le regardait un peu sèchement.
KEITH – Chérie, je travaille ici. Tu es entrée comme une furie, persuadée d'être seule. Je voulais juste m'assurer que tu allais bien! Tu vas bien?
VERONICA – J'ai rompu avec Piz, lâcha-t-elle en détournant les yeux un instant.
KEITH – Je suis désolé. Que s'est-il passé?
Elle leva un regard suspect vers lui, et avec un brin d'ironie lui demanda:
VERONICA – Depuis quand je te raconte ma vie sentimentale?
KEITH – Comme tu préfères.
VERONICA – Je suis simplement fatiguée de devoir me justifier continuellement et je n'ai pas le temps pour des discussions qui ne mènent nulle part.
KEITH – Je peux comprendre. Mais comprends-le...
VERONICA – Tu défends Piz?
KEITH – Non je veux que tu ouvres les yeux sur toi-même. Regarde ta relation avec Logan...
VERONICA – Ah non! On pourrait...
Elle l'avait coupé d'une voix vive et finalement s'interrompit :
VERONICA – Juste le laisser en dehors de ça pour une fois?
KEITH – Qui est à San Francisco?
Veronica baissa les yeux et ne répondit pas.
VERONICA – Tu disais que ma relation avec Logan...
Keith n'y prêta pas attention, il connaissait sa fille. Il touchait une corde sensible.
KEITH – Rappelle-toi combien de fois tu lui as demandé de se justifier pour ses actes...
VERONICA – Logan... Logan c'est comme ça. C'est comme un gamin. Si on ne le surveille pas, il ne sait pas se tenir!
Elle ripostait, sur la défensive. Keith esquissa un sourire.
KEITH – Piz voit en toi quelqu'un qu'on ne contrôle pas...
Veronica plongea son regard dans celui de son père, cherchant une réponse.
KEITH – La confiance Veronica.
VERONICA – Tu veux dire que Logan et moi on est pareils?
Keith ignora la question, il était trop facile de répondre.
KEITH – Que fait-il à San Francisco?
VERONICA – Il est parti. Il avait besoin de changement.
Keith sourit lorsqu'elle avoua. Il eut une petite grimace satisfaite. Veronica ne comprenait pas où son père voulait en venir. Elle fronça les sourcils. Elle rouvrit son ordinateur portable et se tourna vers son père.
VERONICA – Et pour Mac?
San Francisco – Lincoln Avenue
Logan se réveilla, la tête encore un peu dans le brouillard. Il appuya sa main sur son front, frotta ses yeux et se redressa.
Logan voix off: Que s'est-il passé?
Il tenta de raccrocher des bribes de souvenirs les unes aux autres, essayant de reconstituer la soirée de la veille.
Il y avait un peu trop de bière à son goût. Et puis cette fille. Elle dansait devant lui et puis...
Logan voix off: Oh mon dieu!
Il balaya la pièce du regard, à la recherche d'un quelconque élément pouvant signaler une femme. Il se leva et se dirigea vers la chambre d'Eva.
LOGAN – Eva? Tu dors?
La jeune femme ouvrit la porte de sa chambre avec un sourire.
EVA – La tête dans le cirage?
LOGAN – Un peu oui. Mais j'ai une question... La fille...
Il hésita et baissa les yeux un instant.
LOGAN – Tu sais celle qui dansait...
EVA – Tu veux savoir s'il s'est passé quelque chose?
Logan acquiesça. Il admirait sa cousine, elle avait le pouvoir de ne pas le juger, quoiqu'il disait, quoiqu'il faisait. Cela le surprenait mais il se sentait un peu trop libre.
EVA – Rien. Elle a voulu t'embrasser, tu l'as repoussée en lui disant que tu étais amoureux. Elle t'a giflé.
LOGAN – Ce qui explique la marque sur la joue.
EVA – Je t'ai ramené à la maison quand tu m'as dis que tu n'étais pas guéri!
LOGAN – Je ne le suis pas, lui confirma-t-il avant de se diriger vers la salle de bain.
EVA – J'avais remarqué mon petit Logan, chuchota-t-elle avec une moue désolée sur le visage.
(Marion)
Mars Investigations
Léo venait de l’appeler et elle avait toutes les informations concernant l’usine. Les dernières pièces du puzzle commençaient à laisser apercevoir qui se cachait derrière tout ça. Ces derniers éléments l’intriguèrent. Elle savait qu’elle était proche, proche de tout découvrir. Elle n’était pas persuadée de ses suspicions. Ses doutes la guidèrent vers son père. Elle était impatiente. Tout en elle était confus. Tout s’embrouillait. Les mails, les appels, l’usine, Mac, elle! La révélation de Léo l’avait certes fait avancer, mais elle n’arrivait pas à comprendre.
VERONICA - Papa!
KEITH – Oui chérie.
Keith ne releva pas la tête, il était concentré sur ce qu’il lisait.
VERONICA – Papa, je viens d’apprendre quelque chose de très intéressant, l’usine de…
Keith, une main tenant sa tête, n’écoutait pas sa fille, il la coupa.
KEITH – Écoute, je suis passé à l’usine tout à l’heure et j’ai remarqué une ligne téléphonique à l’extérieur, je me suis mis en relation avec la compagnie du téléphone. Je voulais savoir si celle-ci était toujours en service et, à ma grande surprise, oui. J’ai pu avoir les relevés des appels téléphoniques entrant et sortant. Certains appels revenaient régulièrement et, en m’y attardant, j’ai enfin trouvé de qui il s’agissait. C’est…
VERONICA et KEITH – La Société Calypso.
Contents et à la fois intrigués, ils se regardèrent. Keith la fixa d’un air interrogateur et, avec un clin d’œil, elle reprit:
VERONICA – J’ai un bon prof!
KEITH – Explique!
VERONICA – J’ai demandé à Léo de faire quelques petites recherches pour moi et il s’est avéré que l’ancien propriétaire n’était autre que Mr Duxton, qui n’est autre que le PDG de la société Calypso.
KEITH – Que vient faire la société Calypso dans cette affaire? A en croire ce que j’ai pu découvrir, c’est une simple société d’import/export. Rien de surprenant sur les relevés bancaires, tout me semble parfaitement clean.
VERONICA – C’est curieux effectivement!
Veronica, devant son ordinateur cherchait inlassablement. Les minutes devinrent heures. A droite de son clavier, une tasse de café fumait. La journée avait été fatigante. Le regard fixe sur l’écran, la tête dans les mains, Veronica attendait une réponse. Elle avait, grâce à l’intervention de son supérieur, pu avoir accès aux logiciels du FBI. C’était sa dernière chance. Cette société devait certainement cacher quelque chose, pensa-t-elle. Les indices que son père et elle avaient trouvés les conduisaient à cette société sans histoire. Elle aurait pu demander à cette Houdini de l’informatique mais elle était trop impliquée, et elle ne voulait pas la perturber davantage car elle ne savait ce qu’elle allait trouver. Soudain un bip, émis de son pc, la sortit de cette absence.
Le moteur de recherches auquel elle avait fait appel pour tout découvrir contenait plus d’une vingtaine de pages. Ce rapport retraçait tout l’historique de la société, passant de leur activité principale à leurs contrats avec l’étranger et les chiffres clefs de ces dix dernières années. Le temps se figea. Elle eut le souffle coupé, ce qu’elle lut l’estomaqua.
Veronica voix off: Comment est-ce possible?
Sur cette page on pouvait lire: «Cindy Mackenzie, actionnaire à 51%»
Elle n’en revenait toujours pas, sa meilleure amie était actionnaire majoritaire. Il était certain que Mac l’ignorait. Un peu plus bas, sur cette même page, était mentionné le nom d’un notaire. Maître Clayton.
Toujours figée devant son ordinateur, elle n’entendit pas son père arriver.
KEITH – Ça y est chérie, le dîner est servi, dit-il en agitant deux sacs devant ses yeux.
Veronica ne réagissait pas.
KEITH – Tout va bien Veronica?
Veronica tourna doucement la tête, leva les yeux vers son père et sans réfléchir, elle lui lança:
VERONICA - Mac est à la tête d’un empire.
Il fronça les sourcils et vint se placer à ses côtés.
KEITH – Quoi, qu’est-ce que tu racontes?
Veronica pivota l’écran de son ordinateur vers son père et de son index, l’invita à lire.
Keith était abasourdi par cette révélation.
VERONICA – Avant de faire part de cette nouvelle à Mac, il faut que l’on soit sûrs de cela.
KEITH – Et comment comptes-tu t’y prendre?
VERONICA – Comme tu peux le lire un peu plus bas, Maître Clayton s’occupe de cette succession, je vais donc lui rendre une petite visite.
KEITH – Ou réside-t-il?
VERONICA – Son cabinet se trouve sur Glorietta Boulevard à Coronado. C'est à moins d'une demi-heure. J'irai lui rendre visite.
KEITH – Bien joué! Mais avant d’y aller, mange un peu.
Keith se dirigea dans son bureau et reçut un appel.
Veronica se laissa glisser sur son siège. Cette découverte, bien que surprenante pour elle, la plongea dans la perplexité. Une enveloppe clignotait sur son ordinateur. Sans réfléchir, elle cliqua, et elle lut le message. Le regard perdu, tel un automate, elle referma son pc, le déposa dans son sac, prit sa veste et partit sans rien dire à son père.
Comme hypnotisée, elle arriva, sans aucune pensée. Cet endroit, elle le connaissait parfaitement. C’est là qu’elle allait quand son cœur saignait, c’est là qu’elle allait quand elle cherchait des réponses à ses questions. Austère en apparence, pour elle, il était sa bulle. Ici, rien ne l’atteignait, elle pouvait baisser sa garde en toute quiétude. Quand sa vie était perturbée, là, elle lui parlait. Elle ouvrait son cœur. Il y faisait bon sentir cette plénitude. C’était son jardin secret, le lieu de tous les mots qu’elle n’osait prononcer à ceux qu’elle aimait. Quand elle lui parlait, tous les sentiments qu’elle se refusait à avouer s’échappaient de sa bouche. Elle faisait état de sa tendresse sans retenue, c’était viscéral. A travers cela, elle se persuadait qu’elle était capable d’aimer et d’être aimée. D'avoir confiance, de s’avouer qu’elle avait besoin d’eux… De lui, peut-être aussi. Seulement ici, elle se donnait le droit d’être vulnérable. C’est là qu’elle se réfugiait quand tous croyaient qu’elle fuyait.
Elle se faufila dans les allées, légère. Son regard se fixa au loin, comme pour apercevoir quelque chose. Il y avait toutes sortes d’odeurs, le parfum des fleurs se mêlait à celui de la terre fraichement retournée. Ici, se retrouvaient toutes les âmes perdues. Elle s’arrêta. Oubliant ce pourquoi elle était là, elle souriait, inconsciemment… Le temps s’était figé. Elle s’agenouilla.
VERONICA – Me voilà. D’habitude, je sais pourquoi je viens mais aujourd’hui je ne l’explique pas. Je suis perdue.
Elle effleura la pierre grise du bout des doigts.
VERONICA – Aide-moi. Ici ou ailleurs. Je me perds, me cherche. Je ne suis plus celle que j’étais il y a longtemps. Spectatrice de ma vie. Tu n’aimerais pas.
Devant cette tombe, elle eut comme une révélation. Ses larmes s’effacèrent.
(Caroline)
Quelque part dans Neptune
Veronica se retrouva coincée. Elle jura. Ce petit jeu commençait à l'énerver sérieusement. La voilà coincée au milieu de nulle part, et dans le noir.
«Suis ton instinct Veronica. Allez, un peu de nerfs voyons!»
Voilà ce que son interlocuteur lui avait laissé comme dernier message.
Veronica voix off: C'est une leçon de morale? Super marrant!
Elle tapota autour d'elle. Sans issue. Une vraie boîte. Impossible de faire plus que se retourner ou s'accroupir. Merveilleux endroit. L'air commençait doucement à avoir un goût âpre. A force de s'énerver, elle gaspillait l'oxygène qu'il lui restait. La panique s'emparait d'elle petit à petit.
Veronica voix off: Comment sortir de là? Pourquoi Mac et moi?
Elle frappa contre les parois, perdant patience. Elle toussa. Les larmes commençaient à lui nouer la gorge. Son monde se rapetissait dans cette boite. Dans quoi s'était-elle à nouveau embarquée? Doucement elle divaguait. L'oxygène lui manquait.
Flash Back
L'homme s'introduisit dans sa voiture. Elle sursauta et lâcha son téléphone. Il pointa son arme sur elle et ajouta :
- Un petit tour...
Il l'empoigna par le bras pour la faire sortir de la voiture et la traîna dans les escaliers. Elle tenta tant bien que mal de l'en dissuader par des mots, mais il resserra son étreinte encore plus. Elle tentait de se sortir de cette emprise dans le couloir du Camelot mais il tint bon. Un poing s'abattit sur son visage.
Fin Flash Back
