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Série : Veronica Mars
Création : 07.09.2011 à 09h02
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« Mon 3ième opus... Un résumé, un pitch ??? Tout est dans le titre...n'est ce pas Six ? » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 63 paragraphes
Mac quitta son livre des souvenirs, reprit petit à petit contact avec le réel mais la question restait posée.
Que ferait-elle s’il n’était plus là ?
Sans défaire son regard de la côte, elle lui prit la main en repensant à son attitude des derniers jours.
Il avait pris les nouvelles, les unes après les autres, avec courage.
L’avait surprise.
L’avait soutenue.
Avait fait tourner les boutiques le temps que les autres encaissent la chose.
Dick Casablancas avait assuré l’intérim le temps que tous reprennent pied. Il était celui qui avait le moins de souvenirs avec eux. Quoique ces dernières années, ils s’en étaient fabriqué à la pelle, surtout depuis la fuite de Logan. Il avait trouvé d’autres amis pour combler le vide. Maintenant qu’on lui enlevait le placebo, il n’était pas certain de tenir…
Mais pour elle, il tenait et tiendrait la baraque. Carrerait ses larges épaules et porterait leur monde le temps nécessaire.
C’était à elle de faire en sorte que ce temps ne soit pas trop long.
- Cindy, ça va ? S’inquiéta-t-il le regard rivé sur la route.
Elle mit un moment avant de se reconnecter avec l’instant présent.
Essuya ses larmes.
Se tourna vers son mari.
Lui sourit.
Devait faire un effort pour le soulager.
- Ça ira…
Replongea dans son silence pour le reste du trajet.
Elle allait faire en sorte qu’ils tournent la page plus vite.
Chapitre 3 : Prophylactique
Il avait appris la nouvelle par son coordinateur.
Oui, il avait suivi son parcours.
Oui, il avait vu qu’elle avait réussi à échapper aux griffes du Castle.
Oui, il avait pensé à reprendre contact avec elle maintenant qu’il était devenu quelqu’un de respectable.
Quelqu’un qui pouvait la comprendre.
Quelqu’un qui lui ressemblait.
Quelqu’un qui avait lui aussi traversé le feu pour devenir un adulte.
Traverser le feu pour devenir un homme…
Jolie image, Loane. Mais, tu sais que la réalité était moins belle.
Voulut la recontacter. Mais son beau projet tomba à l’eau…
Elle mourut.
Avait assisté aux funérailles discrètement. Allait enterrer ses souvenirs et ses projets de retrouvailles avec son passé quand la seconde annonce tomba.
Fennell venait de mourir à son tour.
A son tour.
La clé était là.
Loane était déterminé à ouvrir cette serrure.
Ce n’est pas parce qu’il a tiré un trait sur son passé qu’il va laisser quelqu’un lui l’effacer.
Il avait retrouvé le monde libre depuis quinze jours, mais il n’avait toujours pas retrouvé son standing. Sa femme avait profité de son absence pour lancer les travaux de rénovation. À présent, il était contraint d’organiser sa vendetta depuis un motel miteux dont le code postal n’était même pas en 999. Curieux retournement de situation. C’était lui à présent qui vivait chez les parias et eux les nantis. Espérait bien que la fin de la série resterait inchangée.
Il avait été mis hors circuit quelques semaines, mais ça ne changeait rien. Il avait le bras long et de bons réflexes. Sinon comment aurait-il pu mettre aussi facilement le bazar dans leurs vies ? Commençait toutefois à douter de son nouveau lieutenant. Il n’avait pas été capable de stopper Fennell. Il avait fallu la faire intervenir. Certes, il avait pris beaucoup de plaisir à la voir à l’œuvre mais avec son ex-collaborateur, jamais ça ne se serait produit.
Où est-il d’ailleurs ? Il devrait déjà avoir posé ces fichus micros.
Tendit le bras vers son cellulaire MacKenzie Hardware.
Quelle ironie, planifier le décès de Cindy Mac Kenzie avec son propre matériel…
Renonça. Un patron n’appelle jamais ses subordonnés. Il laisse les informations lui venir. Alluma le téléviseur. Tomba sur un spot publicitaire pour la nouvelle wax banane de Casablancas Company.
Oui, ça glisse. Vous êtes sur la pente descendante mes amis…
Mit en branle son génie maléfique pour retrouver le fils de la plus grande star du comté qui n’échapperait pas à sa vengeance. Ses réflexions furent stoppées par l’appel de son lieutenant.
Pas trop tôt.
- Oui.
- J’ai placé MacKenzie Company sur écoute. J’ai pris sur moi de mettre quelques mouchards dans ceux du chef de la sécurité.
- Très bonne initiative, Monsieur Smith.
Il comptait bien lui faire payer sa trahison, mais il y avait plus urgent.
- Je m’occupe de Casablancas Company ce soir. Et demain, je réessaye au domicile.
- Réessayer ?
- Oui. Ils n’ont pas décollé de la journée.
- Essayer, voilà un mot que je ne tolère pas. Il va falloir réussir si vous voulez que votre fille continue d’étudier à Berkeley. Ai-je été assez clair ?
- Oui Monsieur.
- Non, Monsieur Fisher, je ne peux pas remettre à plus tard ce congé. J’ai des choses personnelles à régler. Elles ne peuvent pas attendre plus longtemps.
- Dites-moi au moins si vous restez sur New York que je puisse vous contacter au besoin.
- Non, je ne reste pas à New York Monsieur. Et vous devriez savoir que personne n’est irremplaçable. À très bientôt.
Kurts Loane raccrocha.
Valida son billet pour la Californie.
Pour le passé.
Chapitre 4 : Sacrifice
Les restes du chili à la Mars reposaient dans leur tupperware. Dick était sorti régler 2-3 choses avec ses employés. Elle restait seule dans sa belle villa. Le temps invitait à sortir, à profiter de la piscine, mais elle ne pouvait se résoudre à de telles futilités alors qu’elle venait de perdre deux êtres chers.
Elle n’arrivait plus à pleurer.
Elle n’arrivait pas à parler d’eux.
Elle n’arrivait pas à ne pas penser à eux.
Elle n’arrivait pas à oublier les derniers mots de Wallace.
Tu sais qui lui a fait ça ! On doit lui faire payer !
Si elle avait douté au départ, depuis la disparition de Wallace, elle commençait à trouver sa théorie dangereusement séduisante.
Tu télécharges les dossiers de la police. Tu jettes juste un œil. Si tu trouves quelque chose, tu appelles Marshall.
Tournant le dos au ciel ensoleillé, armée d’une bouteille d’eau et de son fidèle I-book, elle descendit s’enfermer dans son antre. S’installa devant son piano personnel.
D’abord récupérer les infos.
Les touches cliquetèrent vite et bien.
Une barre de transfert s’afficha sur son écran.
Dossier #954-VM-032015 : Veronica Mars. 100% Téléchargement terminé.
Dossier #955-WF-032015 : Wallace Fennell. 100% Téléchargement terminé.
S’assura de n’avoir laissé aucune trace de son passage avant de se mettre au travail. Double cliqua sur l’icône Mars.
Tout y était : relevés scientifiques, photos, dépositions des témoins.
Ayant perdu la main, elle cliqua au hasard sur les icônes.
La photo apparut au milieu de son écran.
Une image.
Une violence.
Insoutenable.
Détala vers la salle de bains. Vida ses tripes. Sortit tout ce qu’il y avait en elle à défaut de sortir l’image qui était gravée sur ses rétines.
Un rocher.
Des cheveux blonds.
Du sang.
Un rictus de souffrance.
Veronica dans son dernier instant.
Secoua la tête.
Comme si une image pouvait sortir par les oreilles…
Elle souffla comme une forge. Reprit son rituel anti-peur. Son cerveau rejoua la scène.
La falaise. 1. Son pouls s’affola.
La voiture. 2. Les spasmes revinrent.
La vitesse. 3. Elle ne lutta même plus.
Le virage. 4. Se laissa envahir.
La sortie de route. 5. Dans une ridicule tentative pour dominer son corps, elle attrapa à pleines mains le rebord de la vasque.
La chute. 6. S’efforça à se regarder en face.
Le vide. 7. S’efforça à regarder sa peur en face.
Veronica tentant de se raccrocher à la moindre prise. 8. Se plia sous les spasmes stomacaux.
Les rochers s’approchant. 9. Se vida.
L’impact. 10. Se vida encore.
Cet étrange rictus. 11. Crut en avoir terminé.
Le sang maculant la pierre. 12. Spasmes.
La mort. 13. Spasmes plus intenses.
Sa mort. 14. Vomit. Encore.
Le vide qu’elle a laissé. 15. …
Releva la tête.
Avait eu droit à ses quinze secondes.
Se nettoya et retourna affronter la triste et violente réalité.
Sans sourciller, elle parcourut les photos, lut les dépositions, les relevés scientifiques. Ses yeux lui faisaient un mal de chien quand une information retint son attention.
« Le bocal de liquide de frein était anormalement percé. »
Parcourut les photos dans le sens inverse.
Retrouva le dit bocal.
Zooma.
Ce n’était pas possible.
Ce n’était pas possible.
Le « anormalement percé » prenait tout son sens.
Le trou avait les bords étrangement réguliers et une des extrémités était crénelée.
Comment ont-ils pu passer outre cette information ?
Nota sa découverte sur son bloc. Regarda l’heure. Avait encore 2 heures devant elle. Ouvrit le dossier de Wallace. Elle avait développé certains automatismes suite à la lecture du dossier de Veronica. Elle trouva plus rapidement ce qui clochait.
Une balle en pleine tête sans coup de semonce.
Froideur et préméditation.
Et non pas l’action de drogués cherchant une dose.
Elle se refit la scène comme elle avait dû se passer et non pas comme elle était écrite dans le dossier.
Pas de jeunes à la recherche d’une dose mais…
Flash-Back
Retrouver sa trace a été facile, même pour lui. Il a été à bonne école. Le croiser s’est avéré plus complexe. Il sort peu le monstre. Il reste terré dans son antre. Wallace prend son mal en patience, attend son heure pour avoir le droit de s’approcher du dixième cercle de l’Enfer. Il tient sa vengeance serrée contre son flanc. Une vengeance au goût de 9mm. Caressant le métal froid de sa vengeance, il le regarde sortir. Le laisse s’éloigner. Sa voiture a tourné à l’angle de la rue. Wallace descend, se dirige vers l’accueil du motel Camelot. Il entre en soufflant.
- Bonjour… Ne me dites pas que je viens encore de le manquer ! Fichue bagnole ! peste-t-il devant la gérante.
- Que vous arrive-t-il, Monsieur ?
Il prend son temps avant de la regarder. Joue son rôle à la perfection.
- Il y a que je devais rencontrer l’homme qui loge dans cette chambre pour une affaire importante et que je viens de le manquer…
- Il a pris sa chambre pour plusieurs semaines. Vous le croiserez…
- Je n’en doute pas qu’il apprécie le charme de vos chambres, mais je dois le voir aujourd’hui. Je repars pour mon orphelinat en Afrique dans 18 heures. Je veux être assuré de ses aides financières avant de lancer la rénovation de notre infirmerie.
Il y va au bluff. Se prend pour Veronica Mars. Ne tient qu’une paire de 9. Espère faire croire à un carré. La gérante grimace. Se gratte le brushing. Hésite, cela se sent.
- Je ne suis pas censée le savoir, mais il a demandé à son chauffeur de le conduire sur les docks. Essayez par là…
- Vous êtes géniale… Merci… Merci pour les enfants…
Wallace lève les bras au ciel, loue l’indiscrétion de la gérante, va même jusqu’à lui faire une bise sur chaque joue trop fardée. La scène terminée, l’ex-basketteur remonte dans sa voiture, met le cap sur la zone portuaire.
Ainsi tout se terminerait au bord de l’eau. Il roule vite.
Il est pressé d’en finir.
Il est pressé de la venger.
Il est pressé de le voir s’effondrer comme son monde s’effondre.
Sur les docks, il traverse plusieurs parkings. Il tourne si longtemps que sa vigilance s’amoindrit.
Wallace voff : Où il est passé ?
Il distingue une silhouette qu’il connaît trop bien.
Stoppe sa voiture, sort en claquant la porte.
Soigne son arrivée.
Abandonne son rôle du prudent Wallace Fennell et endosse celui de Logan the jackass.
- Comme on se retrouve… Je cherche…
Trop tard le coup vient de le surprendre. Cueilli en plein estomac, il a juste le temps de se ressaisir pour frapper à son tour.
- Alors comme ça, il a compris le pourquoi de ma visite… crache-t-il un sourire pervers sur le visage.
Il esquive un ou deux coups. En lance quelque uns bien placés à son adversaire.
- Il t’a gardé malgré l’affaire du viol ? Non sérieusement, il vous recrute comment ? Mes gamins d’Ouganda se battent mieux que ça…
Feinte de corps et nouvel uppercut. L’adversaire brille de moins en moins.
- C’est pas toi que je veux… Les seconds, ça ne m’intéresse pas. Il est où ton boss ?
Galvanisé par la haine, Wallace n’assure plus sa garde. Son adversaire en profite. Il faut moins de temps au sbire pour immobiliser Wallace qu’il n’en faut pour l’écrire.
- Tu veux savoir où il est ? Regarde dans la voiture…
Les yeux de Wallace obéissent. Son adversaire en profite pour l’enserrer. Wallace observe une vitre teintée de Land Rover.
- Monsieur Fennell.
Wallace se débat.
Cette ordure se tient là.
Juste là.
Il lui suffit de se saisir de son arme, de l’abattre et ils seraient à égalité.
Suffire.
Il suffit.
Un verbe et tout change.
- Quel dommage ! Vous auriez été un élément précieux de notre organisation...
- Elle était un élément précieux de la mienne.
- Elle était curieuse. Trop curieuse… Ajouta une voix féminine.
- Elle avait arrêté les recherches.
- Je sais. Mais je n’avais pas le choix…
- On a TOUJOURS le choix, ORDURE !
Il se débat pour s’approcher de la voiture dont ces monstres ne sont même pas descendus.
- On a peut-être toujours le choix Monsieur Fennell, mais moi, je préfère les premiers choix. Et Veronica Mars était un second choix.
- Vous ne vous en tirerez pas comme ça !
- Je crois bien que si. Adieu Monsieur Fennell…
La réponse laisse Wallace sans voix et sans vie.
Le coup part sans avertissement. Le cueille entre les yeux.
- Saluez-la pour moi.
La passagère s’adresse à l’homme de main resté à l’extérieur du véhicule.
- Nettoyez-moi ça… Et vous mon ami, calmez-vous… Tout va se passer comme prévu.
Fin flash-back
Elle consigna sur son bloc ces nouvelles informations. Se relut.
Pseudo accident sur la falaise. Fuite provoquée du bocal de liquide de frein.
Pseudo agression sur les docks. Balle en pleine tête. Coups ante mortem. Deux hommes.
Souligna deux fois les « pseudo ». Elle avait bien trouvé quelque chose. Devait appeler Marshall. Le connaissant, il devait être en train de noyer sa peine dans une énième planque. Il n’avait assisté à aucune des cérémonies, mais il était aussi ébranlé qu’eux. Il ne serait pas difficile à trouver, ni à convaincre. Composa le numéro que Veronica lui avait dit de n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence.
- Tyler, c’est Mac. On les a tués.
Wallace avait eu raison. Il s’était sacrifié pour le leur prouver.
- Parking de Neptune High, ce soir, 21 heures. Je serai là avec la Saturne.
À elle de faire en sorte qu’il ne soit pas mort pour rien. Retourna jouer son rôle de femme avant de sortir jouer la wonder-woman. Ils allaient voir ce qu’il en coûte de saborder l’univers de Cindy Casablancas.
Chapitre 5 : Secondant
La lumière de l’arrière-salle était plutôt chiche : ampoules grasses, vitres teintes ou calfeutrées. Aucune lueur dans ce trou à rats. Aucun espoir dans ce bouge. Tyler descendait verre sur verre autant pour oublier que pour se fondre dans le personnage. Oublier la douleur, oublier la peine. Boire jusqu’à oublier la vérité, jusqu’à oublier son existence. Boire pour surmonter le vide qu’elle a laissé, qu’ils ont laissé. Il levait le coude pour la cinquième ou sixième fois de la soirée quand son téléphone sonna.
Qui pouvait le joindre sur ce numéro ?
Il n’y avait qu’elle qui le connaissait. Et les morts n’ont pas droit à un coup de fil…
Tant mieux, il n’était pas certain d’être un très bon avocat…
Décrocha, donc, méfiant. L’alcool ne lui avait pas fait oublier toute sa presque complète formation fédérale.
- Quoi ?
- Tyler, c’est Mac. On les a tués.
- Quoi ?!
- J’ai épluché les dossiers d’enquêtes, et…
- QUOI ??!!
Décidément, il lui plaisait ce pronom. Trop alcoolisé pour prononcer une phrase décente ? Peut-être…
- Laisse-moi parler ! Il y a quelque chose de louche dans leurs… Disparitions. Parking de Neptune High, ce soir, 21 heures. Je serai là avec la Saturne.
- Pourquoi ?
Il y avait du mieux. Il avait ajouté un préfixe à son pronom.
- J’ai besoin de toi pour comprendre qui fait ça. Je ne ferai pas l’erreur de Wall’.
- L’erreur de Wall’ c’était quoi ?
De mieux en mieux, il faisait des phrases autour de son pronom fétiche.
- Faire cavalier seul.
Voulut répliquer.
Trop tard.
Elle avait raccroché. Lui aussi avait espéré raccrocher après cette planque.
Arrêter la chasse à l’homme. Se poser enfin. S’assagir.
Mais, non !
Ils venaient agiter sous ses yeux le foulard rouge.
La venger.
Faire payer le salaud qui avait fait ça.
Pour ça, il était prêt à affronter le pire, à renfiler les gants.
Une seule question persistait.
Serait-il à la hauteur ?
