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Série : Veronica Mars
Création : 07.09.2011 à 09h02
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« Mon 3ième opus... Un résumé, un pitch ??? Tout est dans le titre...n'est ce pas Six ? » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 63 paragraphes
Avait atterri en Californie en début de matinée. N’avait retrouvé ses repères qu’en toute fin de journée. À présent, il arpentait le cimetière de Neptune plusieurs bouquets à la main.
C’est étrange combien la mort me colle à la peau et ce, quelle que soit mon identité. Des morts avant. Des morts après.
Ne s’attarda pas sur les tombes des morts d’avant. Prit son temps sur les tombes des morts d’après. Il avait tant à leur raconter. Il raconta en silence. Osa un baiser au marbre gris de la tombe de celle qui avait si longtemps hanté ses nuits.
- Dans quoi avais-tu mis ton nez cette fois-ci ? Ne me réponds pas… Je trouverai. Rares sont les choses qui m’échappent à présent…
Déposa son bouquet de lys.
Si je me rappelle ce sont tes fleurs préférées.
Quitta le cimetière. Reconnut une immatriculation. Rentra la tête dans ses épaules. Ne voulait pas reprendre contact tout de suite avec le passé.
Si à l’époque du lycée, ils n’avaient pas été proches, après le « tu sors de ma vie pour toujours » asséné à Logan, ils avaient souvent été fourrés ensemble. Mac jouant le rôle de l’élastique liant les deux parties.
Finalement, l’élastique n’était plus si utile.
Ils s’étaient apprivoisés, s’étaient appréciés.
Aujourd’hui, il pleurait - Oui ! Le Dick pleure comme une fille. Et alors ? - son absence.
Aujourd’hui, sans le reconnaître devant sa compagne, il venait fleurir sa tombe.
Lunettes noires sur le nez, il descendit de sa voiture. Manqua de percuter l’homme qui sortait du cimetière. S’ils ne se touchèrent pas, une sensation envahit Dick.
Une sensation de déjà-vu.
Une impression fugace.
Un souvenir qui s’évapora aussi vite qu’il s’était manifesté.
Dick, le cœur en vrac, alla fleurir la tombe de son amie.
Qui aurait cru qu’on deviendrait amis Ronnie ? Et ne me dis pas que tu as les pronostics dans ton balconnet…
Chapitre 6 : Fianchetto (supposé)
Entrer dans le building de Casablancas Company s’était avéré bien plus facile qu’il ne l’espérait. Il n’y avait personne pour l’arrêter. Le patron avait décrété la fermeture exceptionnelle des locaux, le temps de se remettre.
Une aubaine pour lui.
Depuis le début, tout se passait à merveille.
Ils avaient commencé par saper la base de l’édifice : Mars.
Auraient dû poursuivre par Mac Kenzie, mais Fennell avait voulu avancer son tour.
Après cet accroc, le plan reprenait son déroulement initial.
Mac Kenzie, Casablancas puis Echolls, quand le boss l’aurait retrouvé.
Ce diable de Logan avait disparu de la surface de la terre depuis 5 ans.
Le plan était tracé, mais lui, il ne le comprenait pas dans sa globalité.
Il ne saisissait pas l’intérêt de tuer Casablancas et Echolls après avoir liquidé Mac Kenzie.
Et ça avait le don de l’agacer. Il n’aimait pas avancer à l’aveuglette.
En professionnel, il balaya ses doutes et continua sa progression vers le bureau de la direction en prenant bien soin de ne pas être filmé par les caméras. La plaque en laiton était vissée sur la porte du bureau : Richard Casablancas. Crocheta la serrure. Inspecta la pièce.
Deux bureaux jumeaux étaient installés au centre de l’immense salle. La technologie la plus high-tech trônait dessus. Ce ne fut pas cet étalage de matériel qui attira son attention, mais la ribambelle de clichés affichés sur les murs. Des photos de surf, certes, mais en y regardant de plus près… Ce n’étaient pas n’importe quelles photos. Sur les planches, dans les tubes, on pouvait reconnaître le propriétaire des lieux, Wallace, Mac et même dans un tout petit cadre posé sur le bureau, Logan. C’étaient des photos de Veronica. Autant de regards sur leur monde que d’yeux braqués sur le dos de l’intrus. Sur son dos d’assassin. Pris d’un certain mal-être, il s’empressa d’installer ses mouchards. Fut rapide et précis.
- Je n’ai pas peur de toi ! Lança-t-il à l’attention du seul portrait affiché de Veronica.
Une image d’elle en noir et blanc, une image d’elle accoudée à la barrière de la jetée, une image d’elle avec cet air déterminé qu’il détestait au plus haut point. Comme pour lui répondre, le sol se mit à trembler. Il s’empressa de ramasser son matériel et partit, satisfait d’avoir rempli son contrat et heureux de quitter ce musée à la mémoire de Veronica Mars.
Trop confiant, il mit le cap vers le quartier huppé de la ville. Il avait des micros à poser dans une villa. Pressé, il ne remarqua pas l’occupant du SUV noir garé en contrebas de la rue, ni même le clochard qui dormait sur le banc.
Bien que la société soit fermée, Clarence était passé pour vérifier le système d’alarme. Une visite de routine. Il ne s’attendait pas à tomber sur un os. Il appela son boss.
- On a un problème. Quelqu’un s’est introduit dans les bureaux de Casablancas Company. Je fais quoi ?
- Rien, Clarence. Ne faites rien. Ne soyons pas hâtifs…
- Que voulez-vous dire ?
- Rien d’important...
- Quelqu’un s’introduit dans les locaux de votre mari et vous vous moquez de ce danger…
- Il me semble que je vous paie grassement pour pouvoir me moquer du danger comme vous dites.
- …
- Je vois que nous sommes d’accord. Terminez votre ronde et oubliez ça.
Satisfaite, Mac tournoya sur sa chaise de bureau. Wallace avait eu raison. Il était revenu. Il voulait jouer... Elle aussi.
***
Depuis le coucher du soleil, grimé en sdf et allongé sur le banc face à l’entrée du siège de Casablancas Company, il observait les allées et venues autour du bâtiment. Bel édifice. Bien situé en plein cœur du quartier des affaires. Il avait su choisir, le Dick. Il avait su mettre à profit ses longues heures passées à dompter l’océan. Chassant sa vague de nostalgie et écrasant sa cigarette, Kurts vit un homme grand et bien bâti sortir du bâtiment, monter dans un 4x4 stationné non loin de là et quitter les lieux en toute hâte.
- Tiens, en voilà un qui fait des heures sup’…
Il s’apprêtait à entrer dans l’immeuble quand le SUV noir se mit en branle. Ainsi il n’était pas seul à monter la garde ce soir.
- À moins que…
Rapidement, il nota l’immatriculation du 4x4 de l’employé dévoué ou dévoyé. Si l’assassin de Veronica et Wallace continuait à promener son filet, il allait falloir jouer serré s’il voulait le coincer. Renonçant à sa virée dans les bureaux de Casablancas Company, Kurts Loane décrocha son téléphone et interrogea la banque d’identification des immatriculations.
À quoi peut bien servir une baguette magique ? Désolé de détruire le mythe mais, quand on détient un insigne fédéral, on trouve son pouvoir très surfait.
Tyler lisait et relisait les notes de Mac. Il la harcelait de questions sur les détails des accidents. Elle connaissait les réponses sur le bout des doigts. Sans prévenir, il ferma le calepin.
- Alors ?
- Je prends. Je vous suis.
- Tu ME suis.
- Dick et Keith ne savent rien ?
Elle secoua la tête.
- Comment tu as fait pour venir ce soir ?
- Besoin de m’aérer. Il est compréhensif…
- Ok.
C’était tout Tyler ça. Savoir pour savoir. Savoir et ne pas juger. Mac l’aimait pour ça.
- Je vais voir ce que je peux trouver. Des pistes à suggérer ? Des dossiers qu’il ne faudrait pas déranger ?
Elle savait de quels dossiers il parlait. Elle les connaissait aussi bien que lui, voire peut-être mieux puisqu’elle avait aidé Veronica à les créer.
- Tu peux tous les regarder. Je te demande juste de garder pour toi ce que tu liras dedans. Surtout quand tu liras le mien…
Tyler prit l’air vexé.
- Tu sais aussi bien que moi que tu vas le lire. Je te demande de ne pas en divulguer les infos. Dick ne sait pas tout.
- Veronica m’en a parlé… Je serai une tombe…
Ils se sourient devant ce jeu de mots maladroit et se quittèrent là-dessus. Elle avait passé le bébé à un initié. Elle n’avait plus qu’à attendre. Remit le contact et rentra se lover contre son surfeur préféré.
Comme à son habitude quand il travaillait tard et sur place, Tyler enclencha le brouilleur d’ondes, tira le canapé lit, mit la machine à café en route. Il n’avait pas remis les pieds dans le bureau depuis une semaine alors qu’il avait repris l’affaire en solo depuis qu’elle avait réussi là où lui s’était fait éjecter.
C’était son affaire, mais il ne s’était jamais résolu à en changer le nom.À présent, il regrettait un peu de l’avoir tout le temps sur le dos. Même disparue, il l’entendait le sermonner sur ses méthodes…
Comme lors de leur formation à Quantico.
***
Ça fait une semaine qu’ils sont tous arrivés, entassés dans les grands dortoirs du centre.
Une semaine de préparation physique, viendra ensuite la préparation administrative, technique.
Une semaine sans grand souci pour lui.
Il fait partie du groupe de cadors de l’immobilisation de suspects. Il s’est même pris le bec avec un autre agent : Donovan machin… pour l’avoir un peu trop bousculé en situation de combat.
Il n’avait aucun rival jusqu’à l’exercice de ce matin.
L’exercice en situation réelle dans un bar.
On leur a donné un scénario, des éléments. À eux de retrouver le criminel et à eux de procéder à l’arrestation. Il y est allé confiant, presque la fleur au fusil. Crânant devant la serveuse, exhibant sa plaque, ramassant une correction de ladite serveuse. Apprenant à connaître Veronica Mars.
- Te fie jamais aux apparences… J’en ai eu plus d’un comme ça… Lui avait-t-elle soufflé à l’oreille en l’immobilisant.
Depuis, ils sont toujours fourrés ensemble : le grand musclé, la petite teigneuse. Ils sont faits pour s’entendre, peut-être même plus qu’il se dit ce soir en l’attendant devant son dortoir. Elle lui a demandé de l’accompagner en ville. Il s’est brossé deux fois les dents en insistant bien derrière les molaires, a sucé trois pastilles à la menthe durant le trajet.
- Arrête-toi au prochain bar.
Rajuste son sourire. Il a à peine le temps de se garer qu’elle est déjà dehors, qu’elle a déjà couru vers lui. Comment elle l’a appelé ? Stosh ? Peu importe, elle l’a déjà enlacé, embrassé. Comment lui a-t-elle dit déjà ?
« Ne te fie jamais aux apparences, Marshall ! »
Voilà une leçon qu’il n’oubliera pas. Lui adressant un petit signe de la main avant de repartir vers la base. Les regarde dans le rétroviseur.
Trop teigneuse pour toi, Marshall.
***
« Ne te fie jamais aux apparences, Marshall ! »
Faisant sien le conseil de Veronica, il reprit les éléments du dossier de l’accident et ceux de l’agression de Wallace mis en avant par Mac.
Chercha les similitudes.
Rien de concluant. Une voiture. Une falaise. Des freins qui lâchent. Aucune échappatoire possible. Une mort violente. Un assassin minutieux, encore fallait-il être certain qu’elle passerait par la falaise…
Il devait y avoir eu contact.
Tyler se mit à faire le tour des numéros, des e-mails de Veronica. Il mit un certain temps avant de reprendre ses repères. Beaucoup d’e-mails d’amants éconduits, des spams, des factures.
Rien de concluant.
Se pencha sur la liste d’appels de son portable. Se focalisa sur la journée de sa mort.
Un numéro totalement inédit apparut.
Un appel de courte durée. 2 minutes 13. Juste le temps d’établir un rendez-vous.
Tyler releva le numéro et entreprit de chercher son détenteur.
Aucun résultat.
L’appel avait été passé via un standard. Ne renonça pas. Trouva le possesseur du standard.
Une certaine association C & K. 2 lettres pour un suspect. C’était plus qu’il ne l’espérait.
Chapitre 7 : Gambit
En revenant de Neptune High, elle avait voulu voir si quelque chose lui avait échappé dans la villa de Veronica. Elle montait les quelques marches qui reliaient le garage à la maison quand elle entendit un bruit de porte.
Quelqu’un. Il y avait quelqu’un dans la villa.
Regretta d’être venue sans prévenir personne. S’empara d’un pied-de-biche qui traînait par là et entra dans la maison. Elle avança prudemment. Au milieu du séjour, Mac ne percevait plus le bruit. Pourtant, elle savait l’intrus encore dans les lieux. En silence, elle s’avança vers la centrale électrique. Veronica avait fait installer le nec plus ultra dans sa maison. Un unique boîtier commandait tous les luminaires de la villa.
Mac l’actionna.
Cette abondance soudaine de lumière révéla la silhouette arquée de l’intrus. Un homme qui s’échappa en un éclair. Mac voulut le suivre.
Trop tard.
D’une détente féline, il franchissait déjà la haie bloquant le fond du jardin.
Tu l’aurais eu toi, Ronnie.
Mac abandonna son pied-de-biche, mais pas trop loin au cas où… Prit un temps pour se calmer et, timidement, poussa la porte du bureau de Veronica.
Si elle voulait découvrir l’assassin, elle devait en passer par là.
Elle laissa courir sa main sur le buffet. Elle emporta quelques grains de poussière, témoins du temps passé depuis son départ.
Pour eux, c’était hier…
Elle repoussa le fauteuil, s’installa et observa la pièce. Assise là, elle a l’impression d’être Elle.
Peut-être que ça m’aidera à y voir plus clair…
Il n’y a pas grand-chose au mur. Un unique cliché de toute la clique, accompagné de petits formats en noir et blanc de chacun d’eux. Ils sont tous là. Une vingtaine de photos en rang d’oignon, parfaitement alignées…
Parfaitement ?
Non.
L’une des photographies sort de l’harmonie linéaire. La photo de Duncan. Elle s’approcha pour la remettre en place. Le cadre résista. Quelque chose coinça. Elle décrocha la photo. Une enveloppe tomba sur le sol.
Qu’est-ce que c’est ?
Ne pensant pas violer le jardin secret de qui que ce soit, elle l’ouvrit.
Une liste.
Une liste de noms.
Et pas des moindres.
Elle reconnaissait au moins un sénateur, un membre de la cour de justice.
Oh non... Ne me dis pas que...
Elle s’assit au bureau, prit le temps de mieux lire la liste. Elle était annotée.
L’écriture de Veronica.
Toutes les annotations renvoyaient à des affaires criminelles classées ou étouffées.
Tu n’étais pas censée avoir enterré ce dossier ?...
Pourquoi t’es-tu encore crue plus forte que le monde ?
Elle devait contacter Tyler.
Il ouvrit le dossier fédéral de Veronica. Dressa la liste des malfrats qu’elle avait approchés dont les noms comportaient les lettres C ou K. Ça faisait pas mal de monde. Les tria chronologiquement et annota sa liste.
Abel Koontz. Mort.
Kendall Casablancas. Morte.
Jake Kane. Sorti de prison.
Gory Sorokin. Réalisateur qui peine à percer.
Kenneth Bloom. Condamné à 453 ans d’emprisonnement pour avoir violé 13 personnes dans 13 états différents.
The Kaporal. Arrêté pour détention de stupéfiants. En conditionnelle.
Kiara. Prostituée de l’Upper East Side, indic de l’agent Flack.
Cole Smith. Sans nouvelles.
Les frères Rosko. Condamnés à 20 ans de réclusion pour fausse monnaie.
Luka O’Donell. Sorti de prison.
Tyler imprima la liste. Et s’attela au cas Fennell.
Si Mac avait raison, le nom de l’assassin se trouverait aussi sur la liste d’ennemis de Wall’. Reprit les notes de Mac. Un parking. Une arme pour rendre coup pour coup. Des contusions ante mortem. Une balle dans la tête. Une exécution qui a mal tourné : l’exécuteur exécuté. Il fallait savoir pourquoi il viendrait là…
Il savait que tu viendrais le chercher… Si tu pouvais le trouver, ça ne devait pas être trop compliqué… Désolé Wall’, mais tu n’es pas un maître dans le monde de l’enquête…
Reprit sa liste et croisa avec l’histoire personnelle de Wall’.
Quels ennemis avais-tu mon Wallou ?
Timidement, il double cliqua sur le dossier Wallace Fennell. Ces dossiers étaient à l’image de Veronica : organisés et précis. Sans surprise, Tyler ouvrit le fichier sobrement intitulé ennemis. Une liste de noms apparut à l’écran. Très peu de noms, aucun datant de l’époque du lycée ou même de celle de la fac. Les seuls noms qui fleurissaient sur la liste n’étaient que des noms aux consonances africaines. Et Veronica n’avait jamais mis le nez dans les affaires ougandaises de Wallace.
Faisait-il fausse route ?
Non.
Trop d’incohérences dans ces dossiers. Les morts n’étaient pas naturelles. Tout en se massant les tempes, il essaya de trouver un schéma à l’œuvre dans ce plan macabre.
Veronica est contactée par un membre de l’association C & K. Ils conviennent d’un rendez-vous. Elle s’y rend en passant par la falaise. Falaise où elle a son accident.
Wallace pique sa crise à l’enterrement. Wallace est exécuté sur les docks quelques jours plus tard.
Solution 1- Deux affaires bien distinctes.
Solution 2- Wallace découvre qui a tué Veronica, veut faire justice lui-même et le paie au prix fort.
Ne croyant pas aux coïncidences, il opta pour la solution 2.
- Wall’ ! Qu’est-ce que tu avais bien pu trouver que moi je ne vois pas ?
Avala un long café et se mit à étudier l’ensemble des dossiers de V depuis leur création. Il connaissait l’histoire de son ex-collègue, mais lire ce qu’elle en avait écrit était plus que troublant. Elle avait tenu une sorte de journal. Un journal de faits. Des centaines de pages d’événements, de constats. Très peu de sentimentalisme. Beaucoup de rapports, de clichés d’enquêtes, déjà professionnelle à 16 ans. Vers une heure du matin, il ouvrit le fichier : accident du bus. Regarda quelques images. Reconnut la falaise.
Ne te fie pas aux apparences…
Lut rapidement les faits : son nom avait été retrouvé marqué sur la main d’un cadavre… Elle devait son salut à l’insistance de son petit ami de l’époque pour prendre la limousine, enfin surtout à sa manie de jouer des mots avec les méchants garçons.
Cette fois, personne pour t’empêcher de passer par là…
Pressentant qu’il y avait bien une corrélation entre le lieu de leur mort et leur histoire personnelle, il ouvrit le dossier de Wallace.
Pourquoi les docks ?
En grattant un peu, il tomba sur un dossier relatant les événements des épreuves d’initiation à une société secrète. Société secrète qui avait refusé d’accueillir Wallace. Société secrète que Veronica surveillait lors de l’initiation de Wallace.
Ne te fie jamais aux coïncidences.
Avalant les dernières gouttes de son café, il nota ses conclusions.
Ronnie => Falaise (affaire du bus, aurait dû mourir, acte manqué.)
Wall => Docks (affaire initiation non classée, présence de V)
Il avait une piste, il n’allait pas la lâcher.
Comment trouver qui serait le prochain sur la liste ?
Dick, ou Mac ?
Une chance sur deux.
Mais il se refusait à parier. Commença à fouiller l’histoire personnelle des deux survivants pour trouver les lieux susceptibles d’être macabres.
Il fouillait leurs vies intimes sans vergogne et avec l’aval du fantôme de Veronica.
Il ne faisait que respecter la leçon n° 2.
Leçon N°2.
Il apprend plus d’elle que des fédéraux chaque jour.
Comment peut-elle avoir autant de réflexes, de contacts ?
À chaque fois qu’elle passe, il ne retient pas la leçon et se fait prendre.
Ce week-end, il est coincé à la base parce qu’il n’a pas effacé ses traces lors du hackage de l’ordinateur central du centre pour trouver… Il ne sait même plus dire quoi. Il cherche à se souvenir. C’est à cette condition qu’il sortira d’isolement.
Sûrement à cause de quelque chose qu’elle a dit.
Sûrement à cause de ces phrases pleines de sous-entendus qu’elle lance sans donner de sous-titres.
Il faut dire qu’elle est championne à ce jeu-là. Grattant le calcaire de l’évier, Tyler cherche le pourquoi du comment. Ça lui revient sur le joint du quatrième carreau de la colonne douze.
Leur conversation du réfectoire.
- Je vais me faire Durran s’il continue avec ses « On n’a pas tous été pistonnés par son doyen de fac ou son papa… »
- Détends toi, c’est qu’un…
- NON ! Je ne me calme pas. Ils ont accès à nos dossiers, ils en jouent. Je te prie de croire que si mon père savait la moitié de ce que j’ai fait, je ne serais pas là…
- Je me disais aussi que tu avais des choses à cacher…
- Tyler ! Je te garantis qu’il me la ressort une fois celle-là, il va avoir des surprises.
- Du genre ?
- Du genre, je balance devant toute l’équipe que je ne suis pas la seule à bénéficier de relations bien placées. Quand on abuse de son statut pour faire disparaître les arrestations pour trafic de stups de son fils, on ne la ramène pas…
- Ah ouais… Quand même… Tu ne plaisantes pas…
- Faut pas me chercher.
- Et comment tu sais tout ça ?
- Toujours se rencarder sur ceux avec qui tu bosses… Quitte à faire sauter quelques pare-feux...
Elle lui sourit.
- Mais qui es-tu ?
Qui est-elle ?
La seule question à laquelle elle n’a jamais répondu.
Un grand maître garde ses mystères.
Leçon 2 : Toujours se rencarder.
Chapitre 8 : (Ne pas devenir) un pion isolé
Il avait du mal à se tenir droit après tout ce qu’il venait de découvrir sur ceux qui partageaient sa vie à présent. Ils avaient tant traversé, tant enduré, tant risqué. S’il connaissait quelques pans de leurs histoires personnelles, il venait de les découvrir en intégralité.
Mac, échangée à la naissance, haïe par celle qui a pris sa place.
Le passé de Dick non plus n’était pas en reste. Une belle mère vénale, un frère violé, suicidé et meurtrier de surcroit, un père escroc.
Il était soufflé par la dureté de leurs parcours. Tout prenait sens. Tyler ne jugeait pas. Il comprenait enfin ses sourires entendus, ses phrases à peine commencées.
Il avala sa dixième tasse de café et se concentra sur l’essentiel.
Avait dressé une liste d’éléments.
Avait mis de l’ordre dedans.
Il avait hiérarchisé leurs cas comme s’il était l’assassin.
À présent, il savait qui serait le prochain à passer l’arme à gauche.
Mac.
Elle était celle qui avait le plus collaboré avec Veronica.
Elle était celle qui lui avait permis d’accuser les plus grands.
Elle était celle avec laquelle Veronica avait mené sa dernière enquête estudiantine non classée.
Elle allait y passer.
Il devait la prévenir.
Il devait la sauver.
Regarda sa montre.
2 :07 am.
Hésita moins d’une minute.
L’appela.
