Entrez dans la grande bibliothèque d'Hypnoweb. De très nombreuses fanfics vous attendent. Bonne lecture ! - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Série : Veronica Mars
Création : 07.09.2011 à 09h02
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« Mon 3ième opus... Un résumé, un pitch ??? Tout est dans le titre...n'est ce pas Six ? » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 63 paragraphes
Chapitre 11 : Réfutation
Il avait désobéi.
Il s’était rendu sur sa tombe.
Il n’avait pas la permission de venir. Il n’avait pas de raison de venir. Pas de raison… Sa curiosité malsaine mise à part. Il avait enfreint les règles.
Il avait enfreint sa règle.
Il était venu sur sa tombe.
Il s’était promis de ne pas venir tant que tout ne serait pas terminé. Il voulait garder la tête froide, l’esprit focalisé sur l’essentiel. Il voulait. Ne pouvait pas. Ne pouvait pas faire autrement… Elle était la petite voix dans sa tête.
Elle était…
- Morte, voilà un état qui te convient bien, Mars !
Tyler lâcha son bouquet de lis, se rua vers la stèle.
Comment osait-il se pointer ici ? Comment osait-il balancer ces insanités sur sa tombe ?
Il allait payer. Maintenant.
- Dégage !
Ils se percutèrent de plein fouet, roulèrent sur le gravier blanc de l’allée. Les coups pleuvaient sans véritablement faire mal. Les mots, eux, étaient plus percutants.
- Le cimetière est un lieu public que je sache, riposta l’intrus en esquivant un coup de poing.
- Va cracher tes conneries ailleurs !
- Et la liberté d’expression ?
- Ferme-la !
L’homme s’était dégagé de l’emprise de Tyler, il s’amusait à apparaître, disparaître à droite, à gauche de la stèle des Mars et, surtout, à jouer avec les nerfs de Tyler.
- Sinon quoi, Marshall ?
Tyler se rua à droite de la pierre tombale pour étriper ce monstre. Trop tard, il était déjà passé à gauche du marbre, hilare.
- Si tu cours aussi vite après les maris volages, il doit rester pas mal de femmes trompées à Neptune !
Tyler feinta à droite, prit à gauche. Il pensait l’avoir, enfin. Il pensait pouvoir enfin le réduire au silence. C’était sans compter sur la vivacité de ce serpent qui venait de lui échapper. Il s’apprêtait à s’enfuir quand il percuta de plein fouet un troisième homme. Ce dernier l’attrapa par l’épaule, l’obligea à croiser son regard.
- Tu es libre de dire ce que tu penses… Mais respecte au moins le silence dû à ces lieux… Même un homme comme toi peut comprendre ça…
L’intrus voulut répliquer, mais toute sa malveillance resta coincée dans sa gorge quand il reconnut celui qui venait de s’exprimer avec autant de froideur…
Clarence Wiedman.
Il n’avait jamais été aussi pressé de rentrer au motel.
Pourquoi avait-il été aussi curieux ?
Pourquoi avait-il désobéi ?
Pour le plaisir de désobéir ?
Pour contempler son œuvre ?
Tout cela n’avait plus d’importance. Il avait désobéi. Il n’avait pas le droit d’être ici. Il n’avait pas le droit de se montrer… Surtout pas face à Clarence Wiedman. Quand le patron saurait ça, ça chaufferait pour son matricule…
Il n’avait jamais été aussi pressé de ne pas rentrer. Comportement bipolaire, à surveiller, avait dit le psy de la prison. S’il savait à quel point. L’intrus se dégagea de l’emprise de Wiedman, s’enfuit. Tyler voulut le rattraper. Clarence l’en dissuada. Ils avaient plus urgent à faire.
Et puis, tout cela n’était pas si grave…
- Madame Casablancas. On a un problème.
- Un problème plus problématique qu’un assassin à mes trousses ?
- Pardon ?
- Clarence, ne faites pas celui qui ne sait pas. Cela ne vous ressemble pas. Alors quel est ce problème ?
- Le visiteur nocturne de Casablancas Company était au cimetière…
- PARDON ???!!!
- Je viens de le voir partir. Il se battait avec Marshall.
- À quoi il joue ?
- Si je vous dis qu’il bafouait la mémoire de Veronica et que Marshall lui faisait payer ses mots…
- Non, ça j’aurais deviné toute seule, Clarence ! Pourquoi IL était là ?
- Ce n’est pas très discret en effet…
- C’est idiot même ! C’est pire qu’un aveu ! C’est une déclaration de guerre ! Et de guerre ouverte !
- Je n’aime pas ça…
- Si on aimait tous notre job…
Elle raccrocha plus décidée que jamais à en découdre.
- Vous avez fait QUOI ! hurla l’homme en envoyant valser les bibelots de la chambre.
La cible de son courroux fixait le bout de ses chaussures italiennes.
Pourquoi lui avait-il fait part de l’incident ?
Pourquoi ne s’était-il pas simplement tu ?
Peut-être, parce que ses prédécesseurs qui avaient essayé de lui mentir n’avaient pas fait long feu.
Peut-être parce qu’il finissait toujours par tout savoir.
- Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la stupidité de votre geste Monsieur Smith… ajouta-t-il d’une voix dure. Ils savent désormais que nous sommes sur leurs traces. Je ne sais pas ce qui me retient de…
Il s’apprêtait à repartir dans un excès de colère quand le « pop-pop » d’un silencieux suivi du bruit d’un corps touchant la moquette refroidit ses ardeurs. Le tireur ôta le silencieux, rangea son arme dans son sac à main avant d’enfin s’exprimer.
- La couardise.
- Pardon ?
- C’est ta veulerie qui t’empêche d’appuyer sur la détente mon cher…
Elle contourna le corps pour vérifier que personne ne les avait entendus.
- Ne prétends pas le contraire, Jake…
Elle jeta un regard désolé au corps inanimé.
- Appelle Ruberson pour qu’il me nettoie tout ça.
Sans un regard pour lui, elle sortit. Il s’exécuta.
Ils s’étaient réunis tard dans la soirée dans les bureaux de Mars Investigations pour discuter de la suite à donner aux opérations. Café et arguments étaient de mise.
- Je ne crois pas qu’il soit très prudent de continuer sans prévenir un minimum les autorités compétentes, commença Clarence en sirotant un expresso brûlant.
- Autant essayer d’apprendre le javanais à une mule… commenta Tyler sarcastique en grimaçant. Il avait cogné fort le bougre.
- Clarence, ce serait bien la première fois que je vous voie reculer devant le danger. Serait-ce parce qu’un quelconque dossier peut vous relier à lui ? riposta Mac sans relever l’humour douteux de Marshall.
Ils seraient deux à verser dans le sarcasme.
- Marshall, on peut apprendre le javanais à une mule. Et sachez, Madame, qu’aucun dossier ne me relie à lui. Ce que je formule relève de la simple prudence, se défendit Clarence.
- Vous savez ce que je lui dis moi à la prudence ?! s’énerva Mac.
- On se calme ! Diviser pour mieux régner vous connaissez ? Ben, continuez comme ça et on va lui donner satisfaction ! tempéra Dick.
La situation était vraiment extraordinaire pour que ce soit lui qui appelle au sérieux et à la cohésion.
- Excusez-moi !... Je vais passer pour un abruti fini, mais c’est qui ce « lui » ? Pour l’instant, on n’a pas grand-chose sur ce « lui ». Ou alors…
Mac se resservit un café et alla s’installer face à Tyler pour lui raconter toute l’histoire. Tous apportèrent leur contribution à la narration, mais pour l’essentiel, ce fut Mac qui raconta. Elle connaissait l’affaire du bout des doigts vu qu’elle y trempait jusqu’au cou.
- Ok. Maintenant que j’ai cogné sur ce mec au cimetière, on peut être certains qu’il sait qu’on sait.
- À ce stade-là, on doit refiler le bébé, persévéra Clarence.
- ON NE REFILE RIEN DU TOUT ! Il veut ses listings. Il veut garder secrète son organisation véreuse. Dommage pour lui ! Moi, j’ai les listings et je sais tout, cracha-t-elle en se mettant à pianoter sur son clavier.
Dick se glissa derrière sa compagne pour lui signifier son soutien. Il fut surpris par son activité.
- Qu’est-ce que tu fais ?!
Il voulait sa voix posée, neutre ; mais elle trahissait leur angoisse à tous de perdre à nouveau l'un des leurs.
- Rien d’illégal. Je crée une page Facebook dédiée au Castle en lançant des invitations aux bonnes personnes. Je leur demande de donner des précisions sur leur initiation afin de prouver leur appartenance au mouvement.
- À quoi ça va t’avancer ? S’enquit un Tyler à la dérive. Sorti de ses filatures et de ses expériences de terrain, il nageait un peu.
Mac sourit en continuant de créer sa page. Clarence Wiedman éclaira sa bougie.
- Ça va lui permettre de se constituer un réseau de preuves et d’attirer Kane.
- Tout à fait, Clarence. Mon cher ennemi saura que je sais et qu’il ferait mieux de négocier s’il ne veut pas que je change le niveau de confidentialité de la page…
Marshall et Dick échangèrent un regard surpris mais totalement convaincu. C’était une idée astucieuse, osée et pleine de promesses.
- D’où te vient cette idée extra-terrestre ? demandèrent-ils.
- De Mars.
Ils s’observèrent en silence en souriant. Même morte, elle allait clore cette enquête. La machine de destruction du Castle était en marche.
Chapitre 12 : Echec
Castle recense ses membres en vue d’élargissement du réseau.
Il y a 7 heures. Commenter. J’aime.
Castle et Gory Sorokin sont maintenant amis.
Castle et Eliott Rubben sont maintenant amis.
Elle avait lancé la page depuis une douzaine d’heures et elle comptait déjà plus de 300 membres. Elle avait même infiltré la page de Kane pour lui faire savoir qu’elle était là. Si tout se passait comme prévu, le loup devrait sortir du bois. Quand ce serait chose faite, elle passerait la main. Mais pas avant.
Elle voulait prendre des nouvelles de son fils. Avait allumé sa connexion Internet. Se préparait à discuter via Facebook lorsqu’elle tomba sur ça parmi ses amis :
Castle.
Cliqua dessus. Son navigateur afficha le mur dudit Castle. Le mur lui déplut.
Castle recense ses membres en vue d’élargissement du réseau.
Il y a 7 heures. Commenter. J’aime.
Castle et Gory Sorokin sont maintenant amis.
Gory Sorokin publie sur le mur : initiation-GS-2007.avi
Eliott Rubben aime ça.
Castle et Eliott Rubben sont maintenant amis.
Eliott Rubben publie sur le mur : initiation-ER-2007.avi
Castle et Percy Ruberson sont maintenant amis.
Percy Ruberson publie sur le mur : initiation-PR-2006.avi
Castle et Duncan Kane sont maintenant amis.
Duncan Kane publie sur le mur : initiation-DK-2005.avi
Eliott Rubben, Gory Sorokin, Percy Ruberson aiment ça.
Castle et Roy Cobs sont maintenant amis.
Elle ne parcourut pas la page dans son intégralité, mais le peu qu’elle en lut suffit à l’alarmer. Une personne extérieure à l’organisation avait créé une page pour recenser les membres du Castle et risquait de révéler leurs identités au monde.
Ces idiots ont accepté l’invitation sans appeler qui que ce soit. Maudites soient la nouvelle technologie et leur confiance en elle !
Elle ne céda pas à la colère. Il fallait agir. Elle ne savait que trop qui était cette personne. Il fallait donc agir et vite.
- JAKE ! Regarde ce que ton abruti de Smith a causé !
- Oh ! La petite c…
- Calme-toi… On va régler le problème, comme toujours. Laisse-moi réfléchir.
Trop tard, la porte avait claqué.
Il a intérêt à se reprendre sinon il va tout faire capoter.
Il avait quitté le manoir énervé.
Ils avaient tout planifié.
Ils avaient tout prévu.
Et il avait suffi que Fennell décide de précipiter les choses pour que tout leur projet parte à vau-l’eau.
Passablement en colère, il avait roulé sans but. Finalement, il se retrouva devant les locaux de Mac Kenzie Software.
L’inconscient a parfois du bon. Il aide à résoudre les problèmes.
Coupa le moteur et monta reprendre les choses en main. Faillit se faire intercepter par la réceptionniste. Réussit à atteindre seul le bureau du PDG. Il était facile à trouver, tous les immeubles de bureau se ressemblent. Ouvrit la porte sans frapper. Elle était de dos et au téléphone. À grands pas, il vint se camper face à elle. L’obligea à le regarder droit dans le canon du Magnum.
- Oui, on fait comme ça… Écoute, je vais devoir te laisser… J’ai une affaire urgente à régler... C’est ça on se rappelle…
Son sang-froid le fit bouillir.
- Monsieur Kane. Que me vaut l’honneur de votre visite ?
Et ce ton, c’était à vous donner des envies de meurtres.
- Vous savez très bien pourquoi je suis là. Vous jouez à un jeu dont les règles vous dépassent. Alors, je vous les résume : venez demain midi, à la marina avec les listings, les identifiants de cette page Facebook et, en bonus, une lettre expliquant votre démission de vos fonctions de PDG de Mac Kenzie Software.
- Pourquoi vous ferais-je cette lettre ? demanda-t-elle comme si tout le reste n’était que broutilles.
- Peut-être parce que je suis armé et que, si tu ne fais pas ce que je te dis, tu vas t’en prendre une…
Elle sourit.
Tiens, on ne se vouvoie plus ?
Finalement, Jake Kane avait été impressionnant par le passé parce qu’elle n’avait pas les mêmes armes que lui. Maintenant qu’elle était adulte, qu’elle jouissait des mêmes atouts que lui, il n’était plus qu’un adversaire comme un autre. Elle feignit ne pas avoir entendu et prit son blackberry pour noter son rendez-vous.
- Nous disions rendez-vous demain midi à la marina, emplacement 1354, n’est-ce pas ?
Elle avait su donner l’emplacement exact de l’anneau des Kane. Il avala difficilement sa salive. Il perdait le contrôle de la situation.
- C’est ça. Dit-il en déglutissant avec peine.
S’éloigna à grands pas du bureau, rangea son arme et sortit sans un regard.
- À demain. Et venez seule…
- Seule ? Ah ! Bon… J’ai cru que vous me conviiez à une sortie familiale en mer…
Elle attendit qu’il soit hors de ses locaux pour relayer l’information.
- Tyler, il est passé. Il a perdu les pédales. J’ai rendez-vous demain à la marina à midi, emplacement 1354. Seule. Fais le nécessaire avec le FBI. Tu as toujours notre dossier ?… Très bien. Demande l’agent Durran, il connaissait Veronica. S’il te demande un chef d’inculpation pour lui : assassinat devrait suffire. Si les fédéraux en veulent plus, ils liront le dossier avant de venir…
***
Il avait peaufiné le dossier au maximum. Il voulait être certain qu’il ne finirait pas abandonné dans un coin de placard pour vice de procédure ou manque d’information.
Bon ! La découverte des listings était, certes, un peu illégale. Mais après tout, ces listings étaient « peanuts » dans toute l’affaire qui les occupait à présent.
Aujourd’hui, il ne voulait pas arrêter Kane parce qu’il dirigeait une organisation secrète illégale. Il voulait simplement arrêter l’assassin de deux de ses amis. Et pour ça, il avait un dossier béton et tout à fait légal. Il l’avait relu deux fois avant d’expédier le bébé à la boîte de l’agent Durran. Il avait attendu une éventuelle réponse électronique. Au bout d’une heure, il ne tenait plus. Il décrocha son téléphone et composa le numéro du FBI de LA.
- Tyler Marshall. Passez-moi l’agent Durran… Je sais qu’il est là. Non, je ne rappellerai pas plus tard. Dites lui que ça concerne l’agent Mars...
Il eut droit à la musique d’attente fédérale. Puis, il eut le droit d’entendre la voix éraillée de l’agent Seeley Durran.
- Durran. C’est quoi ce délire. L’agent Mars a été enterrée.
- Je sais, et je sais quelque chose que vous ignorez.
Tyler laissa un blanc. Il voulait que les mots fassent leur chemin. Il voulait que Durran se calme et soit prêt à recevoir la bombe à suivre.
- Elle a été assassinée. Et je suis sur le point de coincer l’assassin.
- Une seconde. Vous êtes qui pour vous substituer à la justice ?
Ça n’allait pas. Durran ne se calmait pas. Au contraire, il montait sur ses grands chevaux alors qu’il n’avait encore rien dit de bien bouillant. Veronica avait-elle tissé plus de liens qu’elle ne le lui avait dit avec l’agent Durran ?
- Je ne me substitue à rien du tout. Je suis détective privé. J’ai juste enquêté sur un truc qui me paraissait étrange et j’ai ferré un poisson trop gros pour moi.
- Vous êtes qui ?
Assis dans son fauteuil à Mars Investigations, il roula des yeux. C’était bien le FBI, ça. On vous passe une ligne sans vous annoncer qui est à l’autre bout.
- Tyler Marshall.
- Ah ! Tiens donc.
