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Série : Veronica Mars
Création : 23.02.2015 à 21h27
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« Veronica a 27 ans. Elle a quitté Neptune jeune, après le meurtre de Lilly et que son père ait été démis de ses fonctions. Elle s’est créé une nouvelle vie à San Francisco. » Marion
Cette fanfic compte déjà 69 paragraphes
LAMB – Je peux savoir ce que c’est tout ceci, Agent Scello ? Vous ne pouvez pas débarquer comme ça dans mon commissariat et vous étaler…
LOGAN – Je suis de la criminelle et je travaille avec le F.B.I sur le meurtre d’Aaron Echolls. Je…
LAMB – Cela m’est égal, vous pourriez être la reine d’Angleterre que cela ne changerait rien, vous n’êtes pas agent fédéral vous n’avez aucun droit ici !
VERONICA – Mais moi si Lamb ! S’exclama-t-elle à quelques mètres de lui en montrant son insigne. Et l’Agent Scello travaille pour moi.
Le Shérif se retourna avec un air mortifié sur le visage. Une voix qu’il n’avait pas entendue depuis très longtemps venait de le scotcher au carreau. Lorsque son regard croisa celui de Veronica, celui-ci s’assombrit.
LAMB – Veronica Mars ? Si ce n’est pas une surprise…
VERONICA – Agent Mars. F.B.I. Lamb ! Je vous ai manqué ?
LAMB – Les Mars ont déserté la ville, tu ne savais pas ?
VERONICA – Hum. Elle ne releva pas et aida Scello à ramasser les affaires que Lamb avait mises sur le côté.
LAMB – Tu sais, après avoir ramassé ta mère dans le caniveau plusieurs fois, elle a disparu pour de bon ! Je dois admettre que Neptune se sent bien depuis que la famille Mars a mis les voiles.
VERONICA – Pour sûr, les riches sont encore plus riches et vous, encore plus corrompu…
LAMB – Que veux-tu, les gens m’aiment. Sinon je ne serais pas là !
VERONICA – Magouille et compagnie ! Les Fitzpatrick vous graissent la patte Lamb. Faites attention au retour de manivelle. Je m’installe dans la salle d’interrogatoire n°3, je ne veux pas être dérangée.
LAMB – Mais bien sûr, fais comme chez toi !
VERONICA – Très bien, alors je veux tous les dossiers concernant la mort de Lilly Kane ainsi que tout ce que vous avez sur Aaron Echolls…
Elle tourna les talons avec Scello et entra dans la salle d’interrogatoire. Elle passa la tête par l’embrasure pour jeter un œil à Lamb qui restait ahuri dans le couloir.
LOGAN – Ah et du café serait super ! Merci ! S’écria ce dernier sans prendre la peine de sortir de la pièce.
Veronica et Logan fermèrent la porte et échangèrent un regard amusé.
VERONICA – ça a du bon d’être agent fédéral quand même !
LOGAN – Tu adores donner les ordres, je me trompe ?
Elle lui répondit par une moue boudeuse puis s’installa sur la chaise face à la table et sortit son ordinateur portable. Elle avait des photos à analyser. Logan ressortit les dossiers que Veronica avait rapportés de San Francisco et commença à relire les détails du légiste.
San Francisco – Mars Investigations
Keith s’agenouilla devant le coffre-fort en soupirant. Bientôt dix ans qu’il n’avait pas rouvert ce dossier et voilà que sa fille retrouvait des preuves chez Aaron. Il tourna la roulette sur la gauche, puis la droite et revint sur la gauche jusqu'à ce qu’un déclic se fasse entendre. Il retira la pile de dossiers sur la première étagère, laissant apparaitre un gros carton vieilli. Il l’empoigna fermement, le sortit du coffre, rangea le reste dans le coffre et le referma. Il ne savait pas ce que Veronica avait bien pu trouver depuis qu’elle l’avait appelé, mais Keith savait que cela n’était pas très bon signe. Les pompons de Lilly n’avaient jamais été retrouvés et personne n’aurait pensé les chercher chez Aaron Echolls. Rien ne laissait présumer un quelconque lien. Mais Keith connaissait bien sa fille et avec les années, il savait comment elle fonctionnait. Il avait vu Lilly grandir et changer. Maintenant que Veronica avait mis cela sur le tapis, Keith redoutait le pire. Et si Lilly avait été une des conquêtes d’Aaron ? Alors cela changerait tout.
Il ouvrit la boite en carton et regarda le contenu quelques secondes. Il jeta un coup d’œil à sa montre et attrapa son blouson.
Neptune Grand Hotel – Neptune
Veronica et Logan étaient enroulés dans des draps satinés, allongés sur le grand lit qui trônait au milieu de la chambre. Face à face, ils se dévoraient du regard. La journée n’avait pas été de tout repos. Ils avaient le pressentiment que la mort d’Aaron avait un lien avec la mort de Lilly.
LOGAN – Lilly, elle était comment ? Demanda-t-il doucement en glissant ses doigts dans les cheveux de Veronica.
La jeune femme sourit à l’évocation du nom de sa meilleure amie. C’est avec elle qu’elle avait grandi. Elle était la grande sœur qu’elle n’avait jamais eue. Elles étaient inséparables, indissociables. Et pourtant si différentes l’une de l’autre.
VERONICA – Lilly était… Elle sourit à nouveau. Lilly était insouciante, insolente. Lilly était drôle et franche. Elle était belle et culotée. Elle avait tous les garçons à ses pieds et elle aimait ça. Elle se moquait de tout et ne vivait que pour s’amuser. Elle avait ses propres règles, elle ne connaissait que ses propres limites et encore…
LOGAN – Elle était le grain de folie de ta vie et tu étais la sagesse de la sienne.
Le visage de Veronica s’illumina à la phrase de Logan. Pour la première fois, quelqu’un comprenait ce que Lilly avait été pour elle. Elle déposa un doux baiser sur les lèvres de Logan et plongea son regard dans le sien.
VERONICA – Si tu l’avais connue, tu aurais succombé à son charme ! Je ne t’aurais jamais eu pour moi.
Une étincelle brillait dans ses yeux lorsqu’elle parlait de Lilly, comme un feu à l’intérieur, un feu qui n’avait jamais cessé de brûler pour elle.
LOGAN – Lilly vit en toi. Je ne te connais que depuis peu de temps Mars mais à voir comment tu l’admirais, je suis sûr qu’elle en faisait autant lorsqu’elle parlait de toi.
Inconsciemment Veronica glissa ses doigts sur le petit pendentif niché dans son décolleté.
LOGAN – C’était le sien. Devina-t-il.
VERONICA – On ne peut rien vous cacher Agent Echolls !
LOGAN – Je suis irrésistible. Tu devrais le savoir.
Elle éclata de rire. Logan sourit devant sa beauté. Voilà longtemps qu’il n’avait pas partagé de moment si intense avec quelqu’un. Il n’y avait pas de non-dits, de mensonges. Ils se découvraient l’un l’autre, et se sentaient pourtant déjà si proches. Elle plongea son regard dans le sien et demanda :
VERONICA – Comment as-tu su pour ta mère ?
Logan posa la tête sur l’oreiller et observa la jeune femme.
LOGAN – Elle m’avait laissé un mot. Une lettre dans laquelle elle s’excusait de ne pas avoir su me protéger mieux que cela. Qu’elle m’aimait. Et qu’elle souhaitait qu’un jour je trouve la force de la pardonner.
VERONICA – Et tu l’as fait ?
LOGAN – J’aimais ma mère, je lui aurais tout pardonné. Elle m’a arraché à un père alcoolique et violent. Elle m’a protégé jusqu'à ce que je sois assez grand pour tenir tête à mon père.
VERONICA – Elle a fait ce que toutes les mères devraient faire. Protéger et aimer leurs enfants quoi qu’il advienne.
LOGAN – Je croyais que tu avais perdu ta mère ?
VERONICA – J’en avais une, mais elle a détruit notre vie.
LOGAN – C’est ton père qui t’a protégé et aimé…
VERONICA – Mon héros…
Flash Back
Keith posa la valise sur le canapé et regarda Lianne avec tristesse. Lianne ne lui jeta pas un regard alors qu’il tentait de lui parler une dernière fois. Elle était ivre. Elle le regarda avec dédain et cracha.
LIANNE – Ne fais pas cette tête Keith ! C’est de ta faute tout cela. C’est de ta faute si tu as perdu ton emploi, ta famille…
Elle voulut finir sa phrase lorsque Veronica ouvrit la porte de l’appartement avec un sourire triste.
VERONICA – Tu t’en vas ?
La voix de l’adolescente était faible, tremblante. Les larmes lui montaient aux yeux.
KEITH – Je n’ai pas le choix mon ange. Mais je reviendrai te voir. Chaque jour s’il le faut. Je te le promets. Dit-il d’une voix rauque qui ne masquait rien de sa tristesse.
Il se leva sans un mot pour Lianne et prit sa fille dans ses bras et la serra aussi fort qu’il put. Il respira son parfum comme si c’était la première fois qu’il la voyait, ou peut-être la dernière. Enlacée dans les bras de son père, Veronica étouffa un sanglot et souffla.
VERONICA – Tu es mon père… J’ai fait le test.
Keith desserra son étreinte et la regarda dans les yeux. Les larmes de joie coulaient sur leurs visages. Lianne se tenait derrière le plan de travail de la cuisine, interdite. Veronica jeta un regard amer à sa mère, constatant son état alcoolisé. Elle regarda son père et lui sourit.
VERONICA – Si tu t’en vas, je viens avec toi.
LIANNE – Tu ne peux pas, tu es ma fille, tu n’as pas le droit de décider …
VERONICA – Tu veux qu’on appelle les juges pour savoir qui de vous deux obtiendrait la garde ? Dans ton état tu n’es même plus capable de t’aider toi-même maman.
LIANNE – Mais je suis ta mère Veronica. Et… Et tu…
VERONICA – Soigne-toi maman et après on verra. Pour l’instant je m’en vais avec papa.
LIANNE – C’est à cause de toi tout ça Keith ! Tu vois…
Veronica ne releva pas, elle attrapa son père par la main et sortit de l’appartement.
Fin Flash Back
C’était la dernière fois qu’elle avait vu sa mère. Bien sûr, elle avait fait des recherches mais sa mère avait disparu de la circulation un beau matin. Laissant derrière elle des cadavres de bouteilles, des loyers impayés. L’argent qu’elle avait mis de côté avec son père pour aller à l’université y était passé jusqu’au dernier cent. Elle avait fait une croix sur sa mère il y a bien longtemps.
VERONICA – Après la mort de Lilly, plus rien ne me retenait ici. Et lorsque Papa a voulu partir, je l’ai suivi sans tourner les yeux. Je n’ai jamais revu ma mère.
LOGAN – C’est le passé qui fait de nous ce que nous sommes.
Elle acquiesça silencieusement et se redressa au-dessus de lui. Elle chatouilla son torse de sa chevelure blonde avec un sourire coquin.
VERONICA – J’ai faim…
LOGAN – Tu es insatiable !
Elle éclata de rire et l’embrassa à pleine bouche.
VERONICA – Non j’ai réellement faim idiot !
LOGAN – Les désirs de madame sont des ordres. Dit-il avec un sourire gêné.
Il la fit chavirer sur le côté et inversa la position pour se retrouver sur elle. Il attrapa le téléphone alors qu’elle s’accrochait à son cou.
VERONICA – Mais si tu es sage… je pourrais peut être… elle murmura à son oreille l’air coquin.
Il lâcha le téléphone et la plaqua fortement sur le lit avant de parcourir son corps de ses mains habiles. Entre frémissements et rires, Veronica se laissa faire.
Suite du Neptune Grand Hotel – Neptune
Logan se frotta les yeux alors que quelqu’un tambourinait à la porte. Il fronça les sourcils et regarda sa montre. Elle affichait pas loin de 6h du matin. Avait-il oublié quelque chose ? Ils n’avaient pourtant pas commandé de petit-déjeuner ou de réveil. Il se leva et enfila son short et se dirigea vers la porte. Au passage, il laissa son regard glisser sur le corps de Veronica, allongée sur le lit.
Logan ouvrit la porte rapidement et détailla l’homme qui se tenait devant lui. Petit, chauve, bien portant, l’homme portait un gros carton sous le bras. Il avait l’air aussi surpris que Logan et revérifia le numéro de la chambre sur la porte.
- Je m’excuse, je cherchais ma fille. J’ai dû me tromper de chambre.
Alors qu’il voulait faire demi-tour, Logan le détailla attentivement et se sentit d’un seul coup très mal à l’aise.
LOGAN – Monsieur Mars ? Hésita t-il.
L’homme haussa les sourcils lorsque le jeune homme très dévêtu prononça son nom avec hésitation.
KEITH – Oui ?
LOGAN – Votre fille est bien là. Je suis… Hum… Je suis l’agent Echolls…
Un silence gêné régnait entre les deux hommes. Logan allait ouvrir la bouche lorsqu’il entendit les pas de Veronica derrière lui.
VERONICA – Hum tu es un ange, tu as déjà commandé le petit… PAPA !
Elle resta figée un instant et ferma les yeux de honte. D’accord elle n’avait plus quinze ans et ce n’était pas la première fois qu’elle passait la nuit avec un homme. Mais ça, son père n’était pas censé le savoir. Et surtout il ne devait pas la trouver comme ça un beau matin vêtue simplement d’une chemise masculine.
Veronica voix off : Gênant, gênant… Oh le pauvre Logan, il est entrain de virer au blanc ! Jackpot V ! Tu as réussi à tenir vingt-sept ans sans que ton père te trouve dans une situation embarrassante ! Bien joué !
KEITH – Bonjour ma chérie… J’ai pensé que ce serait plus rapide de te ramener les preuves plutôt que de les envoyer à Lamb.
VERONICA – Hum… um.
Elle sourit gênée, Logan en fit autant, ne sachant pas quoi dire.
KEITH – Je vous attends en bas pour le petit-déjeuner peut-être ? Remarquant leurs airs plus que gênés.
LOGAN – Je vote pour. Dit-il avec gentillesse. Merci.
Keith tourna les talons et disparut dans le couloir alors que Logan fermait la porte derrière lui plutôt choqué.
LOGAN – Je viens de me faire surprendre en caleçon par ton père… C’est embarrassant.
VERONICA – Non… JE viens de me faire surprendre par mon père ne portant que ta chemise ! C’est encore plus embarrassant.
LOGAN – Je suis un homme mort n’est-ce pas ?
VERONICA – Tu cours vite ?
LOGAN – Pourquoi ?
VERONICA – Il vise bien !
Tous les deux finirent par éclater de rire et se ruèrent dans la salle de bain pour se préparer au plus vite. Devant le miroir, Veronica sourit. Avec lui, la vie avait un goût un peu moins amer. Et pour une fois, elle aimait cela.
Salle du petit-déjeuner – Neptune Grand Hotel
Keith était attablé devant son café en attendant sa fille et le mystérieux agent qui semblait partager plus que l’enquête en cours avec elle. Il leva les yeux vers le hall et la vit arriver suivie de près par l’agent Echolls. Il réfléchit un instant et comprit le rapprochement. Echolls, il n’en n’existait pas tant que cela. Veronica s’approcha de lui avec un sourire. Elle paraissait pourtant toujours gênée. Elle se pencha vers lui et lui déposa un baiser sur la joue.
VERONICA – Bonjour Papa. Je te présente l’agent Logan Echolls de la criminelle de San Francisco.
Keith détailla le jeune homme encore une fois. Maintenant qu’il avait enfilé son costard et sa chemise, il paraissait beaucoup plus professionnel qu’il y a une demi-heure.
LOGAN – Monsieur Mars. Enchanté. Déclara-t-il en lui tendant la main.
Keith se redressa avec un sourire et prit la main que Logan lui tendit.
KEITH – Keith Mars. Ravi.
Ils s’installèrent tous autour de la table. Le silence gênant reprit place au sein du petit groupe. Keith décida que cela avait assez duré et prit la parole.
KEITH – La criminelle ?
LOGAN – Oui depuis bientôt quatre ans.
KEITH – Et comment vous retrouvez-vous sur une affaire du F.B.I. ?
Veronica toussa, gênée. Et voilà que son père recommençait ses entretiens.
KEITH – Chérie, un jour il faudra vraiment que tu me fasses une liste de choses que j’ai le droit de demander à tes amis.
Elle grimaça pour seule réponse et laissa Logan répondre.
LOGAN – On s’est rencontrés le soir avant que Veronica ne découvre le corps de mon père à San Francisco.
VERONICA – L’idée de revenir seule à Neptune ne m’enchantait guère et Kyle avait besoin d’un peu de temps avec sa famille. J’ai donc pensé que Logan pourrait m’aider dans cette affaire.
KEITH – Donc Aaron était votre père ?
LOGAN – Oui, mais j’ai quitté la ville à neuf ans. Ma mère a demandé le divorce très tôt.
KEITH – Toutes mes condoléances.
LOGAN – Merci mais je n’étais pas vraiment proche de mon père.
KEITH – Non, je parlais de Lynn. Je l’ai bien connue à l’époque. Je sais ce qu’elle a traversé et j’ai appris ce qu’il s’est passé il y a deux ans. Mes condoléances.
Logan baissa les yeux, visiblement touché.
LOGAN – Merci Monsieur Mars.
Veronica observait la scène avec attention. Son père connaissait Neptune. Il avait été Shérif très longtemps et connaissait tout le monde.
VERONICA – J’ai dû créer une nouvelle identité à Logan pour l’enquête à Neptune. Histoire de ne pas faire trop parler les gens. Mais au fait, pourquoi es-tu venu jusqu’ici sans me prévenir ?
KEITH – Eh bien, j’ai pris la route très tard et je me suis dit que tu devais sûrement être occupée… avec l’enquête. Dit-il avec un sourire pour Logan.
VERONICA – Lamb sera ravi de te revoir. Je ne te dis pas la tête qu’il a faite quand je lui ai collé ma plaque sous le nez.
KEITH – ça ne m’étonne pas. Ce qui m’étonne en revanche, c’est comment il a survécu jusqu'à aujourd’hui.
VERONICA – Tu as pu tout ramener du dossier de Lilly ?
LOGAN - Vous pensez trouver des infos concernant celui qui a descendu mon père ? Ou tu veux juste être sûre qu’il n’y pas de lien entre Lilly et lui ?
Veronica sourit à son père, Keith compris pourquoi Veronica s’était laissé séduire. Logan semblait intelligent et surtout il semblait la comprendre.
VERONICA – Je veux savoir et si mon intuition est bonne, alors l’exécution de ton père a sûrement un lien avec Lilly. Dans ce cas, il va falloir rouvrir les vieux dossiers et farfouiller chez les riches de Neptune.
Accompagnant ses paroles d’un geste, elle se frotta les mains l’air espiègle.
LOGAN – Tu comptes demander un mandat pour fouiller chez les Kane ?
KEITH – Tout ce que je te demande, c’est d’être prudente. Jake est un homme influent et dangereux. Tu le connais.
VERONICA – Celeste m’effraie bien plus que lui. Il n’est qu’une marionnette et cela ne m’étonnerait pas que mon ex-belle-mère soit derrière tout cela. Elle détestait sa fille !
LOGAN – Ton ex-belle-mère ? J’ai raté quelque chose ?
VERONICA – A l’époque où Lilly était en vie, je sortais avec Duncan Kane. Fils du riche héritier Kane, grand directeur de Kane Software, l’homme le plus riche et le plus connu de Neptune. Moi, la fille du shérif, j’avais ce privilège.
LOGAN – Ah je comprends mieux. Dit-il en souriant.
VERONICA – Et ça veut dire quoi ?
LOGAN – Madame ne se refuse rien n’est-ce pas ? La taquina-t-il en oubliant son père un instant.
KEITH – Mais Celeste a toujours été particulièrement froide et tu sais pourquoi ? Elle savait pour ta mère et Jake. Elle l’a su dès le départ. C’est pour cela qu’elle ne t’a jamais aimée Veronica.
VERONICA – Cela n’explique pas la haine qu’elle avait envers Lilly.
KEITH – Veronica, Lilly était…
VERONICA – Extravertie et insolente ! Je sais.
KEITH – Chérie, tu sais que j’appréciais Lilly.
VERONICA – Oui je sais. Tu es bien le seul qui a voulu mener l’enquête Papa. Aujourd’hui on va trouver ce qui liait Lilly et Aaron et avec un peu de chance, on pourra coiffer Lamb au poteau !
KEITH – Hum… Il toussota un peu gêné mais il fallait qu’il donne sa théorie à voix haute. Je crois savoir ce qui a pu lier Aaron et Lilly, Veronica.
Logan comprit à son air que c’était tout sauf bon signe. Il réfléchit un instant et ouvrit grand les yeux en regardant Keith. Celui-ci acquiesça silencieusement.
VERONICA –On peut m’expliquer ce que je n’ai pas saisi ?
LOGAN – Vous croyez que mon père et Lilly auraient…
KEITH – Lilly était une jeune fille très belle et elle en jouait.
VERONICA – Oh non, c’est bien ce que je pensais!
LOGAN – Et mon père était un homme à femmes.
Ils se regardèrent silencieusement et Veronica comprit que la mort d’Aaron n’avait rien d’une coïncidence et que tout ça était lié au meurtre de Lilly. Mais comment ? Qui avait bien pu l’assassiner parce qu’elle avait une liaison avec Aaron ? Il n’avait ni femme, ni famille à l’époque. Une maitresse jalouse de la jeunesse de Lilly ? Jake ? Duncan ? Celeste ? Pour avoir découvert que Lilly couchait avec des hommes plus âgés qu’elle ?
Veronica voix off : Oh mon Dieu ! Celeste ! Celeste et Aaron avaient une liaison ! C’est pour ça que Lilly la suivait ! Dans la famille Kane, je prends la fille et la mère, n’est-ce pas Aaron ?
Veronica avait l’air dégoutée. D’un seul coup, tout le passé de Veronica ressurgit. Elle regarda son père avec tristesse
VERONICA – Abel Koontz a été exécuté et condamné pour rien.
KEITH – Je sais. Et tu le sais aussi Veronica.
LOGAN – Donc on se retrouve avec deux meurtres qui ont un lien et on n’a aucune piste pour trouver un meurtrier.
KEITH – Et avec Lamb dans les pattes, la chose ne va pas être simple.
VERONICA – Il va falloir agir vite et bien. Et ne surtout pas faire une seule erreur.
LOGAN – Vous avez quand même pas mal d’avance avec le dossier de Lilly. C’est vous qui l’avez traité et le temps qu’il comprenne qu’on a fait le lien entre les deux affaires, on aura déjà fouillé chez les Kane et trouvé une piste. Il sera trop tard pour Lamb.
KEITH –Je l’espère pour vous.
VERONICA – Il va nous falloir ton aide papa.
Mac Microsystems – Neptune
Dans une petite zone industrielle, Veronica avait dégoté le spécialiste de l’informatique. D’après internet, c’était la meilleure agence à des kilomètres à la ronde. Seul bémol, l’agence appartenait à Dick Casablancas. Elle n’avait pas réellement gardé un souvenir lumineux du jeune 09er. Bien sûr elle était tolérée étant la petite amie de Duncan, mais depuis la mort de Lilly, elle ne l’avait pas revu et peut-être que la confrontation ne serait pas des plus simples. Mais elle devait faire appel à un professionnel qui n’ait pas de lien avec le Shérif de Neptune et dans cette partie de la ville, impossible de tomber sur quelqu’un qui lui léchait les bottes. Dick n’était peut-être que le propriétaire du local après tout, il fallait bien conserver une certaine richesse et c’était courant à Neptune de racheter les bâtiments pour les louer ensuite. Elle monta les escaliers et poussa la porte vitrée. Un petit canapé sur la droite faisait office de salle d’attente. Dans le fond, devant la vitre, se tenait un vieux bureau en bois surmonté de plusieurs piles de dossiers. Sur la droite, une porte donnait sur un petit bureau. Derrière les quatre écrans d’ordinateur, Veronica pu distinguer une tête brune.
VERONICA – Bonjour !
- Un instant, je suis à vous dans une seconde ! Bienvenue chez Mac Microsystems.
Veronica fronça les sourcils en entendant la voix. Bizarre, elle ne lui était pas inconnue. Lorsque la jeune femme se redressa, un sourire se dessina sur le visage de Veronica. Lorsque leurs regards se croisèrent, la jeune femme brune fut tout d’abord surprise puis émue.
- Veronica Mars ?
VERONICA – Cindy ?
CINDY – On m’appelle Mac maintenant… Dit-elle avec un sourire en s’avançant vers elle.
VERONICA – Mac ! Je savais que tu étais douée mais je n’aurais jamais pensé que la fille des Sinclair finirait en petit génie de l’informatique.
La jeune fille sourit, gênée, elle ne savait pas vraiment comment l’aborder. A l’époque, elles avaient été inséparables avec Lilly. Eh oui Lilly et elle avaient grandi côte à côte. Les Kane et les Sinclair faisaient partie de la haute société de Neptune. Toutes trois faisaient polémique, la fille du Shérif, la fille de l’homme le plus riche de la ville et la fille des Sinclair qui avait failli être échangée à la naissance. Au lycée elles ne passaient pas inaperçues. Mais après la mort de Lilly, tout avait changé. Lorsque Keith avait perdu son emploi et qu’ils avaient quitté la ville, Veronica avait laissé son passé derrière elle.
Elles se regardèrent longtemps, dans un silence pesant. Les souvenirs avec Lilly étaient toujours bien réels. Mac fit un pas vers elle et la prit dans ses bras. Veronica fut surprise puis répondit à cette étreinte, heureuse de retrouver enfin un visage familier après plus de dix ans.
MAC – Qu’est-ce que tu fais là ? Enfin, je veux dire à Neptune ?
VERONICA – Je suis sur une enquête. F.B.I. !
Mac ouvrit grand les yeux, impressionnée.
MAC – Toi, agent du F.B.I. Waouh ! Je suis bluffée.
VERONICA – Tu ne t’en sors pas mal non plus !
MAC – C’est vrai, j’admets. Mais une chose m’intrigue, pourquoi es-tu ici ? Je veux dire chez moi, est-ce que j’ai un lien avec ce que tu cherches dans ton enquête ?
VERONICA – Non, mais je ne fais pas confiance au Shérif ou à ses hommes. Et j’ai besoin de quelqu’un qui s’y connaisse en informatique. Il parait que tu es la meilleure à des kilomètres.
MAC – En Californie oui ! Admit-elle avec un sourire complice. Dans ce cas, que puis-je pour toi ?
VERONICA – En fait… Elle grimaça. Bien qu’elle ne l’ait pas vu depuis longtemps, elle ne pourrait pas mentir à Mac. Et de toute façon, lorsqu’elle verrait le dossier, elle poserait des questions.
MAC – Qu’est-ce qu’il se passe ?
VERONICA – Tu ne voudrais pas qu’on discute d’abord ? Il y a des choses que je dois te dire.
MAC – Veronica, qu’est-ce qu’il se passe ?
VERONICA – Je suis chargée de l’enquête sur la mort d’Aaron Echolls.
MAC – Oh… dit-elle en fronçant les sourcils. Et qu’y-a-t-il de si grave ?
VERONICA – J’ai retrouvé des affaires de Lilly chez lui.
Mac blêmit. Son visage devint blanc, elle ne semblait pas comprendre mais chercha des réponses dans les yeux de Veronica.
