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Série : Veronica Mars
Création : 05.07.2015 à 19h30
Auteur : Sophjan
Statut : Terminée
« Short Story un peu trop longue... écrite à 4 mains : Scenario original d'Elodielodie et Script de Sophjan. » Sophjan
Cette fanfic compte déjà 28 paragraphes
Cette short story est issue d'un double défi :
- défi de Maia lors de l'anniversaire des 10 ans de VM : imaginer les 10 ans d'amitié de Veronica et Lilly
- défi de me faire prendre la plume : Elodie a bien voulu s'y coller ; elle m'a fourni le scenario, j'ai tenté le script. Voilà le résultat...
Bon anniversaire!!
BET IT AGAIN, DICK!
La cafétéria de Hearst commençait tout doucement à se vider avec la reprise des cours de l’après-midi, mais bon nombre d’étudiants restaient à discuter en sirotant leur café :
LILLY : - Allez Veronica, tu pourras rattraper ton cours plus tard! Aujourd’hui c’est la fête! Toute cette semaine c’est la fête! En attendant de rejoindre Duncan et Logan ce soir, il est hors de question qu’on célèbre les dix ans de notre amitié dans un amphi lugubre en écoutant un prof soporifique.
VERONICA : Parle pour toi! Ton prof d’histoire de l’art est peut-être soporifique, mais le Professeur Landry est tout sauf ça!
LILLY : C’est vrai que j’en ferais bien mon 4 heures…
VERONICA : Lilly!
LILLY : Oh! Arrête de prendre ce ton outré! Si je me souviens bien, tes mots exacts en sortant de son cours la première année étaient : celui-ci au moins, si ses cours m’endorment, je pourrais passer le temps en l’imaginant torse nu en train de faire des tractions…
Veronica sourit en frappant gentiment son amie à l’épaule. Puis son regard tomba sur une table un peu plus loin dans le hall :
VERONICA: Regarde un peu là-bas, Dick essaie de se trouver une nouvelle bouillotte pour ce soir… Je ne comprends pas comment il peut arriver à ses fins aussi souvent! C’est pourtant écrit sur son visage : « je suis superficiel et égoïste et je veux juste vous mettre dans mon lit ». Elles ne savent donc pas lire?
LILLY : Voilà qui va te motiver pour rester me tenir compagnie au lieu de retourner en cours… Ne bouge pas, et admire le spectacle…
Lilly se leva avec un sourire espiègle sur les lèvres, se recoiffa, remonta sa poitrine et se dirigea d’un pas énergique vers Dick et sa conquête.
Arrivée à un mètre d’eux, elle s’écria :
LILLY : Dick Casablancas! Comment oses-tu flirter ouvertement avec cette pouffiasse! Hier soir, tu me demandes de t’épouser, et aujourd’hui, tu commences déjà à aller voir ailleurs!
CLAC! La main de Lilly décrivit une courbe majestueuse avant d’aller s’écraser sur la joue d’un Dick complètement abasourdi, y laissant une marque rouge représentant très nettement une paume et cinq doigts.
Avant que Dick n’ait pu reprendre ses esprits et prononcer un mot, la jeune fille qui le regardait encore avec des yeux langoureux deux minutes auparavant se leva, lui assena une gifle sur l’autre joue et partit sans un mot de plus.
DICK : AIE! Non mais ça va pas? Qu’est ce qui te prend? J’étais à deux doigts de la ramener dans ma chambre et au lieu de ça, je me prends deux gifles pour pas un rond.
LILLY : Oh, ça va, Dick, tu t’en remettras! Et puis, je te devais bien ça après le sale coup que tu m’as fait la semaine dernière!
DICK : Ne crois pas que tu vas t’en tirer comme ça, ma belle! Le Dick a encore d’autres tours dans son sac.
Veronica, qui avait profité du spectacle, les rejoignit :
VERONICA : Vous n’allez pas encore recommencer à vous tirer dans les pattes tous les deux jours! C’était amusant au début, mais là ça commence vraiment à être réchauffé.
LILLY : Il est toujours dans nos pattes à trainer avec Duncan et Logan… il faut bien qu’il serve à quelque chose…
DICK : Tu vas bien voir ce que je vais te servir la prochaine fois!
Veronica : Stop ! Plus de prochaine fois! Dick, je te propose un marché : tu acceptes un dernier défi, si tu le gagnes, tu auras le droit de te venger de Lilly et votre petit jeu s’arrêtera là. Si tu perds, tu perds ton droit de vengeance et tu subis un petit gage… Dans tous les cas, ça devra sonner le glas de vos enfantillages!
Dick regarda la petite blonde d’un air à la fois méfiant et intrigué.
DICK : Et qu’est ce que tu prévois comme défi?
VERONICA : Oh, ne t’inquiète pas, rien que tu n’aurais fini par faire de toute façon : je te propose de décrocher le numéro de téléphone d’une étudiante pour remplacer le rencard que Lilli vient de faire foirer, mais il faudra que tu obtiennes ce numéro, accroché au mât du drapeau du campus.
DICK : Lilly, gare à tes fesses, je vais pouvoir déguster ma vengeance d’ici peu…
VERONICA : Attends, il reste un détail : tu devras t’accrocher au mât de notre chère bannière étoilée dans le plus simple appareil…
Le sourire de Dick s’évanouit d’un coup, laissant place à une grande consternation sur le visage du surfeur. Après quelques secondes de réflexion, il retrouva son arrogance :
DICK : Le Dick dans toute sa splendeur, elles tomberont toutes comme des mouches!
LILLY: Ça a beau être Dick, je n’en reviens pas qu’il ait accepté!
Les deux complices gloussaient encore en retournant vers leur dortoir après avoir laissé Dick s’organiser pour ses projets.
VERONICA: Le pire, c’est qu’il pourrait bien y arriver!
LILLY : Allez, on a tout juste le temps d’aller faire un peu de shopping pour être irrésistibles ce soir et on pourra aller admirer Dick sur son mat avant de se préparer pour le dîner.
VERONICA : Est-ce que tu sais où ils nous emmènent?
LILLY : Non, pas moyen de leur tirer les vers du nez… Ils ont juste dit que pour cette occasion spéciale, ils voulaient qu’on se souvienne de cette soirée toute notre vie!
… : Comment peux-tu te laisser faire comme ça? Tu vas finir par t’attirer des ennuis! Je ne suis pas certain que le doyen approuverait ton petit strip tease…
DICK: En fait, Ronnie n’avait peut-être pas tort: j’aurai bien fini par le faire tôt ou tard… Eh! Ne serre pas autant!
Dick se tenait au pied du mat du drapeau américain au centre de l’esplanade du campus, avec pour seul vêtement un petit triangle de tissu aux couleurs de la bannière qui flottait 8 mètres au dessus de sa tête.
Tout en essayant de le dissuader de se prêter au jeu des filles, Logan attachait les avants bras de son acolyte au mat, un sourire amusé au coin des lèvres.
LOGAN : Après tout, qui pourrait résister à cette offre?..
Autour du cou de Dick pendait une petite pancarte sur laquelle on pouvait lire : « This body’s yours for the night. Just leave your number! »
LOGAN : Ça va tu es confortable? Tu veux peut être que je te ramène ton cochon pour éviter de mourir de soif…
DICK: Super idée!… Quoique ça risque de diminuer mon sex appeal…
LOGAN : Dans ce ce cas je file, j’ai encore deux trois trucs à faire avant de rejoindre Duncan et tes tortionnaires.
DICK : Ne transmets pas mes amitiés à ta douce…
…. : Elle est tout de même proche de l’indécence!
Veronica sortit de la salle de bains dans une robe rose poudrée fluide à fines bretelles, s’arrêtant juste au-dessus du genou et dont l’échancrure dorsale laissait apparaitre la courbure de ses reins. Ses cheveux étaient relevés de façon faussement négligée, laissant quelques mèches mettre en valeur la ligne de son cou.
LILLY : Mais non, au contraire, tu es renversante! Tu ne montres rien, tout est dans la suggestion… Tous les mecs vont tomber à la renverse sur ton passage!
Lilly, quant à elle, arborait une robe à paillettes plus près du corps et mettant en avant son généreux décolleté. Elle avait tiré ses cheveux en arrière en une longue queue de cheval lissée.
Chacune dans leur style, les deux jeunes femmes étaient resplendissantes.
LILLY: Allez viens, ne faisons pas attendre les garçons trop longtemps!
VERONICA: C’est incroyable d’entendre ça dans ta bouche! Tu… Oh mon dieu! Mais il est déjà la demie! Le temps d’y aller, on aura plus de trois quarts d’heure de retard!
LILLY : Ça te rassure? Tu vois, pas plus ponctuelle que d’habitude… Je suis juste déçue de ne pas avoir le temps de passer voir Dick accroché à son mat.
VERONICA : Oui…Heureusement que notre espion de choc va pouvoir nous en rapporter quelques clichés!
La nuit commençait à tomber sur le campus, tout comme la confiance de Dick dans sa capacité à remporter son pari. Plus de trois heures qu’il était accroché là, et tout ce qu’il avait récolté était des regards moqueurs ou de franches railleries de la part des étudiants qui passaient devant lui. Il ne s’était pas attendu à se retrouver face à celui qui venait de se planter en face de lui, un fusil de paint-ball à la main.
… : Hé, mais on ne m’a pas menti, c’est bien le grand Dick Casablancas !
DICK: Et toi, tu es… je n’ai absolument aucune idée de comment tu t’appelles, le basketteur…
WALLACE : J’imagine en effet que tu ne t’amuses pas à retenir le nom de tous les étudiants que toi et tes potes des Pi Sig empêchez de dormir en venant leur balancer des seaux d’eau dans leur chambre au milieu de la nuit.
DICK : Ah! Oui! Ça c’était une soirée mémorable! Je ne me souviens plus bien comment elle a fini d’ailleurs…
WALLACE : Eh bien moi je peux te dire comment ma nuit a fini : avec une laryngite et une crève carabinée pour mes essais du lendemain matin!
DICK : Et donc tu es venu te venger en essayant de m’impressionner avec ton fusil en plastique! Tu ne risques pas de faire peur à grand monde avec ça…
WALLACE : Oh, mais le but n’est pas de faire peur ni d’impressionner qui que ce soit, je te rassure. Vois-tu, je me ballade avec cet engin uniquement pour son utilité première. À savoir : ça!
À ces mots, le jeune sportif épaula son arme et tira une salve de projectiles sur la cible parfaite que lui offrait le torse entravé du surfeur. Le bruit sec des tirs fut immédiatement couvert par les beuglements de Dick, qui se trémoussait en essayant vainement de se soustraire à la mitraille de peinture.
Lorsque Wallace rabaissa son fusil, le haut du corps de sa victime était quasiment recouvert d’impacts de peinture bleue, sous lesquels la peau du jeune homme commençait déjà à virer au violet sous l’effet des hématomes.
WALLACE : Je te remercie pour ce moment! Tu t’es révélé un excellent défouloir!
Prostré, Dick n’eut pas la force de répliquer quoi que ce soit et ne put que laisser échapper un gémissement de douleur.
WALLACE : Et oh! J’allais oublier!
Il sortit son appareil photo de sa poche arrière, et prit plusieurs clichés de son oeuvre avant de s’éloigner, tandis que d’autres étudiants s’approchaient afin d’immortaliser la scène.
Bip-bip. Bip-bip.
Tout en descendant les escaliers de la résidence universitaire, Veronica extirpa son portable de son sac.
VERONICA : Ça, c’est les garçons qui s’impa… Oh mon dieu ! Il va nous tuer!
LILLY : Oh ne t’inquiète pas ! Duncan s’enflamme toujours dans ses textos, mais ne donne jamais suite…
VERONICA : Je ne te parle pas de ton frère, mais de Dick! Regarde!
Le regard mi-effaré, mi-amusé, Veronica dirigea son écran vers Lilly, qui faillit s’étrangler de rire.
LILLY : Ben dis donc, Wallace ne l’a pas loupé! Je ne pensais pas qu’il irait aussi fort!
VERONICA : Comment ça? Tu étais au courant?
LILLY : Disons qu’il a vaguement mentionné une petite revanche lorsque je l’ai appelé pour lui demander d’aller immortaliser ce moment…
Les filles arrivèrent sur le parking de l’université où les attendait un pick up jaune. Le conducteur mit le contact à l’instant où il les vit, tandis que le passager avant ouvrait sa fenêtre :
DUNCAN : Je pense que vous avez battu tous les records ce soir les filles!
Elles s’engouffrèrent rapidement par la portière arrière et se glissèrent sur la banquette.
LOGAN : Duncan, depuis le temps, comment se fait-il que tu ne te sois toujours pas fait au timing de ta soeur?
LILLY : Alors, où va-t-on?
LOGAN : Ah! Ça c’est une surprise! Direction notre première étape!
Le pick up quitta le parking et après quelques kilomètres, s’engagea sur la voie rapide.
Dick avait beau essayer de garder la tête haute et le sourire, et balancer quelques vannes de temps en temps pour donner le change, il n’en menait pas large. La seule zone de son torse qui n’avait pas été touchée par les balles était le petit carré derrière la pancarte qu’il avait autour du cou.
Celle-ci était totalement illisible, mais de toute façon, dans son état, elle ne servait plus à grand chose. Pourquoi s’était-il encore laissé embobiner par les filles? Lilly était un vrai démon, et Ronnie savait parfois se montrer particulièrement sadique!
Depuis la prestation de ce basketteur de mes deux, la foule autour de lui n’avait fait que croître, malgré l’heure tardive, et la tombée de la nuit ne le rendait que plus voyant : le mât du drapeau était tout entier dans le faisceau d’un projecteur. Alors qu’il s’apprêtait à perdre toute dignité et à appeler à l’aide, une étudiante fendit la foule et s’approcha de lui, le regard emplit d’un mélange de consternation, de lassitude et de pitié. Elle sortit sa main de sa poche arrière, et à la vue de la lame qu’elle lui dressa devant le nez, le sourire de Dick cilla et il eut un léger mouvement de recul. Imperturbable, elle fit le tour du mât et vint trancher les liens qui retenaient ses mains dans son dos.
En un quart de seconde, Dick re-plaqua son sourire charmeur :
DICK : Tu n’as pas pu résister au Dick… Le bleu de son torse, le bleu de ses yeux… Tu t’es noyée,… Allez, c’est toi qui remportes le prix! Tu n’as qu’à laisser ton numéro, juste là :
Il fit un quart de tour, abaissa légèrement l’élastique du morceau de tissu qui lui tenait lieu de slip et lui présenta le haut de son postérieur.
Sans se décontenancer une seconde, la jeune fille se saisit d’un marqueur indélébile et écrivit dans le bas de son dos.
Incapable de visualiser le texte, Dick se douta néanmoins aux rires de la foule que ce n’était pas un numéro de téléphone qui lui ornait l’arrière-train.
Il ne put que suivre la jeune fille des yeux alors qu’elle s’éloignait déjà vers le parking du campus.
Il mit un certain temps à se rendre compte qu’il se tenait toujours au milieu d’une trentaine d’étudiants, le slip à moitié baissé, couvert de bleus et de peinture.
Après avoir repris ses esprits, il fit une petite danse de la victoire « à la Dick » et tira sa révérence en direction de sa confrérie.
