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Série : Veronica Mars
Création : 18.09.2015 à 23h14
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« fiction qui débute peu après le film.... » alExiaN
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Veronica retourna discuter avec la gérante qu’elle avait croisée avec Eli. Mais celle-ci ne put rien lui apprendre de plus. Elle n’était pas de service ce soir-là. Son hôtesse d’accueil était en congé et les autres membres de l’équipe de ce soir-là étaient des extras. Traduction, Veronica ne pouvait rien espérer trouver par ce biais. Déçue, elle rejoignit Mac qui inspectait la ruelle.
- Pendant que tu faisais chou blanc, j’ai eu une idée…
Mac afficha sur son téléphone la liste des appels de Maria la nuit de sa mort. La hackeuse pointa un numéro précis.
- C’est le numéro de Ramirez. Regarde l’heure… On est très peu de temps après sa mort… L’étau se resserre…
- On doit savoir ce qu’il s’est passé dans cette fichue ruelle !
Veronica tournait en rond en s’énervant quand elle remarqua un clignotement rouge. Elle sourit et en avisa sa collègue.
- Souriez, vous êtes filmés !
Elle pointa du doigt l’objectif de la caméra. Celle-ci couvrait une entrée de garage et une vaste partie de la ruelle. Les dieux de la télésurveillance étaient avec elle. Mac s’avança vers la boite aux lettres attenante au garage. Elle eut un sourire immense en découvrant l’identité du locataire.
- Regarde qui va nous aider à coincer Ramirez…
Veronica s’avança et lut à voix haute.
Veronica voix off : Quoi de plus logique qu’un rat pour chasser la vermine.
- Ratner.
- Ce sera facile de le convaincre de nous laisser accéder à son équipement vu tout ce que Wallace nous a raconté.
Sans plus attendre, Veronica appela son second comparse. Elle aurait peut-être besoin de lui pour finir de persuader Ratner de les aider. Wallace arriva rapidement sur les lieux. Il assura aux filles que son collègue était chez lui. Il n’avait jamais cours à ce moment de la journée. Le trio sonna à la porte.
- Oh mais j’ai droit à l’équipe au grand complet aujourd’hui ! Que me vaut cet honneur ? Si j’avais su, j’aurais fait des gâteaux…
Wallace bouscula son collègue et entra chercher ce pourquoi ils étaient là. Veronica et Mac suivirent.
- Entrez, faites comme chez vous…
Le basketteur ne tarda pas à trouver.
- Mac, par ici !
La hackeuse pénétra dans la chambre du professeur. On pouvait voir un écran qui diffusait en continu les images captées par la caméra. Sans demander la permission, Mac s’installa face au clavier et commença ses recherches.
- Je peux savoir ce que vous voulez ?
Veronica qui jusque-là s’était montrée très calme prit la parole.
- Tu habites à proximité du lieu du meurtre d’une de tes élèves mais tu ne nous communiques pas les bandes vidéos de la nuit de sa mort… Soit tu es un crétin. Soit tu as quelque chose à cacher.
Ratner pâlit face à l’insulte.
- Il peut aussi être les deux, Veronica. Ratner cache quelque chose et c’est un crétin. J’ai trouvé les images de la nuit de la mort de Maria et c’est du lourd, il aurait dû nous en parler. On a perdu du temps à cause de sa crétinerie…affirma l’informaticienne.
Ratner voulut se défendre :
- J’ai mieux à faire que mater mes vidéos surveillances.
- Oui, fabriquer de la méth au lycée. Méth que tu stockes ici ce qui t’a empêché d’avertir les forces de l’ordre, ça aurait gêné ton petit commerce, répondit Wallace sarcastique.
Mac récupéra le disque dur qui contenait les données. Ensuite, elle sortit de sa besace une visseuse-dévisseuse. Sans demander l’autorisation au locataire, elle sortit enlever le dispositif vidéo. Quand elle rangea tout le matériel, elle expliqua à Veronica :
- On a bien dit qu’on faisait le ménage ? Moi, je le fais à fond… D’ailleurs, je crois qu’on ne devrait pas traîner… Notre suspect n’est pas du genre idiot. Il va sentir qu’on approche. Il va vérifier qu’il n’a rien laissé au hasard. Il faut filer.
Sous le regard hagard de Jeff Ratner, les trois comparses retournèrent dans les locaux de Mars Investigations. Trop absorbés par leurs taquineries verbales, ils ne virent pas l’impala de Carlos Ramirez se garer devant le Java Hut. Ils ne l’entendirent pas non plus jurer dans sa voiture.
Dans les bureaux de Mars Investigations, toute l’équipe visionnait à nouveau la bande. Sur l’image, on reconnaissait Maria habillée élégamment. Elle semblait crier à un homme. L’homme tournait le dos à la caméra au début. Puis les secondes avançant, on le voyait face à l’objectif. On reconnaissait Carlos Ramirez. La discussion se faisait houleuse et d’un coup, une gifle partit. Maria tomba au sol. Son crâne heurta de plein fouet le sol bétonné. On vit une mare de sang se former sous sa tête. Carlos ne perdit pas son temps. Il fila à sa voiture, en sortit un sachet de poudre. Il la dispersa sur le corps de Maria. Une fois sa mise en scène achevée, on le voyait quitter calmement la ruelle.
- Avec le son, ça aurait été encore mieux, reconnut Keith.
- L’image devrait suffire à Lamb. Avec ça, il ne pourra pas inventer de théories farfelues, dit Mac en sortant la copie de la vidéo qu’elle venait de graver pour le bureau du shérif.
- Avec ça, un des membres du Castle va tomber et justice sera rendue pour Maria.
- Je vais l’annoncer aux élèves, fit Wallace en partant.
- De mon côté, je vais rejoindre Eli et les Lopez. La nouvelle devrait apaiser les tensions dans le quartier.
- Merci papa. On rassemble le reste des éléments et avec Mac, on va offrir son heure de gloire à Lamb.
C’était bientôt la fin des cours, Alison Drake aurait aimé rentrer chez elle au plus vite. Elle supportait de moins en moins les coups bas de ses condisciples. Elle n’avait qu’une envie : quitter le lycée au plus vite. Par-dessus tout, elle détestait les assemblées générales dans le gymnase. Encourager l’équipe de basket, très peu pour elle… même si elle commençait à trouver un des joueurs intéressant. Alison allait quitter le bâtiment quand elle croisa le coach Fennell. Il avait la mine grave. Ce fut ses mots qui la persuadèrent de rester.
- Tu pars ? Je pensais que tu aurais voulu connaître le fin mot de l’histoire de Maria…
Une étincelle brilla dans le regard de l’adolescente. Elle ne l’avait jamais avoué à personne mais elle admirait Maria Lopez. Elle avait peu de moyens mais elle faisait tout pour réussir. Elle avait presque réussi à s’extirper de sa condition sociale. Par respect pour Maria, Alison accepta de rejoindre le troupeau d’adolescents entassés dans le gymnase. Wallace la suivit. Leurs chemins se séparèrent à l’entrée de la salle. Il monta sur l’estrade. Il n’avait pas besoin de note pour faire son discours. Il n’avait pas eu besoin de longues répétitions avec Veronica. Il savait toujours trouver les mots justes.
Dans les bas quartiers, Keith sonna à la porte de la maison Lopez. Ce fut Valentina, la fille d’Eli qui ouvrit la porte. Le détective ne fut pas surpris. Durant toutes ces années, il avait fini par comprendre pourquoi sa fille appréciait le motard. Il était fidèle à ses amis. Eli avait dû être d’un grand secours pendant l’adolescence de sa fille. Monsieur Mars chassa ses souvenirs pour se concentrer sur le message à donner. Il s’installa sur un petit fauteuil dans le salon. Face à lui, il y avait Valentina assise sur les genoux de son père, et madame Lopez. Le paternel était absent. Malgré les circonstances, il n’avait pas voulu d’arrêt de travail. Avec la mort de sa fille, il ne restait plus que son maigre salaire de chauffeur de bus pour nourrir la famille. A cette heure-ci, il devait être en train de rejoindre le lycée. Le lycée où sa cadette allait apprendre la vérité sur la mort de sa sœur. Keith inspira profondément et commença à expliquer.
***
Elles avaient décidé de porter le dossier sans se montrer sarcastiques. Elles voulaient faire le moins de vagues possibles pour ne pas éloigner le gros poisson. Elles furent accueillies par Inga qui leur annonça que Lamb était en pleine discussion avec l’adjoint au maire Gory Sorokin. Les deux détectives eurent un sourire et d’un pas décidé, elles entrèrent dans le bureau.
- Bonjour ! lancèrent-elles en ouvrant la porte.
- On ne t’a pas appris les bonnes manières, Mars, répondit Lamb.
Veronica se tourna vers Mac.
- J’ai dit « bonjour », non ? J’ai frappé avant d’entrer ?
Mac opina du chef en retenant un sourire.
- Laissez Shérif, Mademoiselle Mars a toujours eu du mal avec les espaces privés, déclara Sorokin.
L’allusion à peine voilée de son intrusion dans l’antre du Castle des années auparavant montrait plusieurs choses : 1, Sorokin n’avait toujours pas pardonné à Logan son portrait pointillisme ; 2, le Castle avait toujours peur de ce qu’elle pourrait dévoiler et 3, ces deux-là étaient en train de clore leur scénario pour l’affaire Lopez, elles arrivaient à point nommé.
- C’est vrai que je ne suis pas pour la privatisation des services…répondit posément Veronica.
Mac, sentant que la situation pouvait dégénérer, prit le relais. Elle tendit à Lamb un dossier.
- Aussi, voilà le nom du coupable dans l’affaire Lopez. Notre agence vous a rassemblé les preuves et on vous a fait un joli montage animé pour votre déclaration à la presse, Shérif.
- Carlos Ramirez a tué Maria Lopez suite à une altercation dans la ruelle, annonça Keith.
Face à lui, madame Lopez accusait le coup.
- Que faisait ma fille avec cet homme ?
- Madame, vous savez que votre fille pourvoyait beaucoup aux besoins de votre famille. Maria avait deux facettes. Elle était l’adolescente brillante et studieuse mais en même temps, elle était une passeuse de drogue…
Madame Lopez se tourna vers Eli. Ce dernier confirma.
- Je l’ai découvert avec leur enquête… Maria avait perdu sa bourse d’études. Elle ne voulait pas renoncer…
- Aussi, quand ce Carlos est venu lui proposer de se faire 500 dollars en passant une soirée avec un riche adolescent, Maria a accepté. Elle devait se croire capable de supporter ça aussi…
- Mais Maria n’a pas été au bout de son contrat. Elle n’a pas voulu se vendre à cet homme, s’empressa de dire Eli.
- Maria a été tuée par Ramirez parce qu’elle n’avait pas rempli ses obligations.
Madame Lopez porta une main à sa bouche pour étouffer un cri qui ne vint pas. Elle fondit en larmes. Sa fille était morte parce qu’elle cherchait de l’argent pour échapper à sa condition sociale. Sa fille était morte parce qu’elle était née du mauvais côté de la ville. Madame Lopez haïssait Neptune et ses riches politiciens.
- L’enquête sur la mort de votre camarade Maria Lopez est achevée. La police devrait rendre public d’ici quelques heures le nom du coupable.
Un brouhaha s’éleva dans la salle. Wallace y mit rapidement fin. Avec sa fonction de coach, il avait appris à faire passer sa voix par-dessus celle des autres.
- Mais plus qu’un nom, je crois qu’il est important de savoir ce qui a ruiné l’avenir de Maria Lopez.
D’un seul coup, les bavardages cessèrent. On avait beau dire que les adolescents étaient des idiots plein d’hormones, ils savaient reconnaître les moments où les adultes leur parlaient comme à des égaux. Et ce moment était un de ceux-là.
- Maria Lopez nous a quitté trop tôt parce qu’elle a accordé sa confiance aux mauvaises personnes. Dans les jours à venir, vous apprendrez qu’elle a été une mule ou qu’on a voulu l’utiliser pour satisfaire les envies d’un riche étudiant. Vous penserez alors que Maria était naïve, vous vous demanderez comment a-t-elle fait pour accepter cela… Je ne prétends pas avoir la réponse mais sachez ceci, Maria n’était ni stupide, ni naïve. Elle était une adolescente prête à tout pour avoir les mêmes chances que les riches. Il serait temps que ce lycée devienne un lieu qui garantisse l’équité. Il serait temps que les enseignants protègent leurs étudiants des dérives communautaristes et sectaires qui planent dans notre enceinte.
Un « A bas les points pirates » fusa de la salle. Wallace eut un sourire. Avec son discours, il voyait beaucoup plus grand mais ce jeune avait vu juste.
Wallace voix off : Commençons par les points pirates, ensuite, on s’attaquera à la distribution des bourses…
Le slogan fut repris par bon nombre de lycéens. Alison Drake en tête s’époumonait. Son regard croisa celui du coach, puis celui d’Evan Rollins. Le jeune 09er était partagé. Il aimait ses petits privilèges et en même temps, il n’avait de cesse de les laisser aux autres. Finalement, il n’était peut-être pas autant royaliste que son père. Il leva haut son poing et hurla : « A bas les points pirates ! » Wallace ému quitta la salle. Cette affaire lui avait fait comprendre que les choses ne bougeaient pas toutes seules. Il allait être la force qui initie le mouvement. Il était resté passif trop longtemps.
Veronica et Mac quittaient le poste quand Sorokin décrocha son téléphone. Il devait s’entretenir au plus vite avec le Roi.
- La fouine vient de nous livrer Ramirez pour le meurtre de Lopez. Elle a un dossier très complet. Nous ne sommes pas ouvertement cités.
Lamb les regardait partir entre les lames du store.
- Elles ont dû faire le lien avec nous. Elles vont vouloir discuter avec Ramirez. Cet abruti peut très bien craquer et tout faire tomber.
- Vous avez raison Monsieur Sorokin… Ramirez est un abruti. Il est là sur le parking. Il va… OH !!!
Veronica et Mac allaient rentrer au bureau quand un homme surgit face à elles. Il était imposant. Veronica le reconnut rapidement et c’est ce qui lui permit de sortir son taser. Mac n’eut pas cette chance. Trop prêt de l’homme, elle se prit une gifle magistrale qui l’envoya au sol. Elle amortit sa chute avec ses avant-bras. Elle s’attendait à recevoir un autre coup mais leur agresseur fonçait sur Veronica. Mac attrapa son smartphone, fit défiler les photos des contacts et appuya sur un visage blond.
Mac voix off : Décroche, décroche…
- Il vient de s’attaquer à la brune. Il se dirige vers Mars.
Lamb décrivait la scène à Sorokin qui ne l’écoutait pas. Il était trop occupé à chercher une sortie à la crise que traversait le Castle. Le Roi en personne donna la solution.
- Sacrifions Ramirez. Il nous a prouvé son incompétence puisque nous n’avons pas recruté Reynolds et Mars a su remonter jusqu’à lui pour le meurtre.
Sorokin communiqua l’information à Lamb qui ne comprenait pas comment il allait pouvoir le sacrifier. Le Roi parla à nouveau. Sorokin mit le haut-parleur.
- Ramirez n’est-il pas en train d’agresser deux jeunes femmes sans défense devant un poste de police ? Sortez mettre fin à cette altercation. Mademoiselle Mars ne pourra pas vous en vouloir de lui mettre une balle dans la tête.
Lamb sourit. Il allait pouvoir être un héros. Il sortit son arme de service du tiroir et courut sur le parking. Il ne devait pas manquer son heure. Mars pouvait être capable de s’en sortir sans lui.
