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Série : Veronica Mars
Création : 08.02.2017 à 18h55
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« La fiction prend en compte les trois saisons et reprend l’histoire environ 8 ans plus tard. Elle ne tient pas compte du film ni des livres de Rob Thomas. » Marion
Cette fanfic compte déjà 65 paragraphes
VERONICA – Qu’est-ce qu’il y avait là-dedans Logan ? Répéta-t-elle.
LOGAN – Ma vie, mes souvenirs, mes points faibles, mes amis, mes blessures, mes notes de psycho… Il s’interrompit un moment puis reprit avec un regard désolé pour la jeune femme : Toi.
VERONICA – Je ne comprends pas. Demanda-t-elle, pas certaine de savoir où il voulait en venir.
LOGAN – J’ai donné mes affaires à Holly il y a un an. Elle voulait savoir qui était son papa. Elle voulait connaitre les gens que j’aime, mes parents. Elle a voulu garder ça pour m’avoir près d’elle quand je n’étais pas là. Il y a tout sur mon passé, sur ma vie dans cette boite V. C’est pas juste un cambriolage. Ils cherchaient des infos sur moi, et Carly et Holly n’étaient que des dommages collatéraux pour m’atteindre.
VERONICA – Donc on cherche quelqu’un qui en a après toi. Quelqu’un que tu as mis derrière les barreaux ou simplement quelqu’un qui a une dent contre toi…
LOGAN – Ouais, et la liste est longue. Annonça-t-il abattu.
VERONICA – Quand tu as parlé de moi…
LOGAN – Holly m’a demandé un jour si j’avais eu une amoureuse avant sa maman et à quoi elle ressemblait.
Veronica baissa les yeux et piqua un fard. Logan continua son explication en regardant par la fenêtre.
LOGAN – Je lui ai montré nos photos à Neptune. Elle a voulu les garder. Alors je lui ai donné la boite, dedans il y avait des infos sur toi, sur Dick, certainement Duncan, Wallace et Mac aussi. Les personnes dont j’étais proche avant tout ça.
VERONICA – Tu crois qu’ils vont s’en prendre à nous ?
Il secoua la tête, ne connaissant pas la réponse à la question qui trottait aussi dans sa tête. Le meurtre de Holly, l’accident de Carly, était-ce arrivé par accident ou alors avait-on décidé de lui faire payer l’addition ? Le tout était de savoir qui et pourquoi.
LOGAN – Je suis désolé Veronica. Si c’est vraiment ça, alors il vaudrait mieux que…
VERONICA – Quoi ? Que je rentre chez moi et que j’attende qu’un gros bras me tombe dessus ? Tu me connais mieux que ça Logan.
Ils se défièrent du regard, comme autrefois. Elle était en colère. En colère et fatiguée d’en revenir toujours au même point. Elle n’avait pas besoin de chevalier servant, elle avait sa plaque et son badge pour ça. Elle n’avait personne qui dormait près d’elle pour une bonne raison. Elle ne voulait pas être la princesse de quelqu’un, elle voulait être elle-même. Et cette femme-là impressionnait beaucoup trop d’hommes pour qu’ils restent à ses côtés. Et malgré tout, même avec tout ça, il ne cherchait qu’une chose : la protéger.
LOGAN – Je ne veux pas que tu sois blessée.
VERONICA – J’aurais troqué mon badge et ma plaque depuis un moment alors.
D’un geste vif, elle souleva son T-shirt pour lui montrer une cicatrice sur le côté gauche de son bas ventre.
VERONICA – Tu ne te fais pas tirer dessus par un calibre vingt-deux lorsque tu es coiffeuse, mais ce n’est pas vraiment mon truc. C’est pour ça que je suis là… C’est pour ça que toi tu es là. Et je pensais que toi, au moins, comparé à tous les autres hommes, tu aurais compris.
Logan la détailla un instant, partagé entre l’envie de la prendre dans ses bras et de l’embrasser ou celle de lui hurler dessus. Il choisit la diplomatie. Il connaissait la jeune femme, il n’aurait pas le dernier mot et il n’avait pas vraiment envie d’ouvrir les hostilités. Pas maintenant, pas ici et pas plus tard non plus.
LOGAN – Je comprends. Sinon je ne t’aurais pas appelé pour trouver qui a fait ça. Mais je ne suis pas sûr de vouloir troquer ta vie contre celle de son assassin.
VERONICA – On a grandi à Neptune Logan…
LOGAN – Et alors ?
VERONICA – Je suis assez grande pour te faire confiance. Je ne suis plus une adolescente apeurée. Je te couvre, tu me couvres. Et si je suis là, c’est pour mettre l’ordure qui a fait ça à ta gamine derrière les barreaux. Alors tu me suis ou tu attends qu’il nous tombe dessus ?
LOGAN – Je te suis !
Maintenant qu’ils étaient sûrs de savoir après qui en avaient les assassins de Holly, ils quittèrent les lieux. Dans la voiture, au détour d’un carrefour, le téléphone de Veronica sonna. Le visage de Mac, distordu par l’une de ses grimaces, s’afficha sur l’écran. Veronica appuya sur l’icône de l’écran et mit l’appel en haut-parleur.
VERONICA – Qu’est-ce qu’on a ?
MAC – Tu parles comme Gibbs ou je rêve ? Juste pour remettre les choses à leur place, je ne suis pas Abby et c’est moi qui généralement donne les ordres ici !
Logan et Veronica se déridèrent un peu en entendant la voix suave de Mac et ses blagues.
VERONICA – On a aussi trouvé quelque chose de notre côté. Dis-moi ce que tu as !
MAC – Un de mes étudiants a hacké le système des profs et du coup il s’est retrouvé dans un de mes pare-feu…
Logan la coupa en plein phrase en jetant un regard ahuri à Veronica.
LOGAN – Attends, ça sonne comme si tu étais prof !
MAC – Je le suis ! Déclara-t-elle avant qu’un silence pesant remplisse l’habitacle.
Veronica se retint de rire et regarda Logan qui semblait complètement perplexe.
LOGAN – Désolé, mais avec des adolescents ? Dans une école ?
MAC – C’est plus une université spécialisée et ce sont plutôt des jeunes adultes mais oui Logan, tu as compris le concept. Pourquoi ?
LOGAN – Non juste comme ça, je t’imaginais plutôt grande entrepreneuse dans le monde du web… Mais je suis sûr que tu dois leur ficher une frousse d’enfer à tes gamins !
Cette fois-ci Veronica ne put retenir son fou rire.
LOGAN – Quoi ?
MAC – Ne relève pas ! Elle a fait le pari que les gens avec qui j’étais au lycée n’en reviendraient pas d’apprendre que je suis prof… Dans tous les cas le souci n’est pas là. Le gamin a réussi à pénétrer mes pare-feu et a fini par découvrir le nom du dossier.
Logan se pinça les lèvres, contrarié. Le nom Echolls avait fait la une pendant bien des années, la presse ne prendrait pas longtemps avant de faire le lien avec Holly Grant.
LOGAN – Merci de m’avoir prévenu. Tu peux l’empêcher de divulguer l’info ?
MAC – Je peux essayer.
LOGAN – Merci Mac.
MAC – Et autre chose. J’ai réussi à trouver des infos sur Stanley Quint, entre deux. J’ai mailé le tout sur la boîte mail de Veronica. Et vous qu’avez-vous trouvé ?
VERONICA – Carly et Holly n’étaient que des dommages collatéraux.
LOGAN – C’est après moi qu’ils en ont.
MAC – Toujours la même chose, hein ?
LOGAN – Ça y ressemble en tout cas.
Il jeta un regard à la petite blonde assise à sa droite et attendit qu’elle veuille bien dévoiler le reste de leur découverte.
VERONICA – Les pseudo cambrioleurs en avaient après les effets personnels de Logan.
MAC – Oui… commença-t-elle en attendant la suite.
VERONICA – Dans les affaires qu’ils ont embarquées, il y avait des infos sur nous.
MAC – Et par nous, tu entends les gens avec qui il a fait ses études, je me trompe. Parce que si c’est le cas, je préfère le savoir de suite et je t’assure que je vais me louer un bon Beretta histoire de pouvoir fermer l’œil cette nuit.
VERONICA – Le souci, c’est qu’on ignore de qui il s’agit.
LOGAN – Et ce qu’ils veulent vraiment. C’est moi ou simplement me faire souffrir.
MAC – Tuer ta fille n’était pas assez pour te blesser. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que le mauvais karma qu’on a ramassé à Neptune nous poursuit à la trace ?
VERONICA – Je crois que c’est un fardeau qu’il faudra qu’on porte à vie.
MAC – Parfait, dans ce cas j’aurais vraiment préféré m’appeler Sinclair, ça aurait aidé si je n’avais pas été échangée à la naissance !
VERONICA – L’argent ne fait pas tout Mac ! Toi tu devrais le savoir !
LOGAN – Est-ce que j’ai raté un épisode ?
VERONICA – Un train pour être précise. Je t’expliquerai. Je te tiens au courant Mac. Dit-elle avant de raccrocher.
Logan entra dans le sous-sol du FBI, gara le coupé sport et se tourna vers Veronica en fronçant les sourcils.
LOGAN – Qu’est-ce que les Sinclair ont à voir là-dedans ?
VERONICA – Disons que c’est une simple affaire de bébé qui est rentré à la maison avec la mauvaise famille !
Elle sortit de la voiture, laissant Logan ahuri sur le siège conducteur.
Salle de conférence – FBI – Département de la criminelle de San Francisco
Lorsque Logan la rejoignit, elle avait réuni la moitié de ses collègues dans le bureau et avait déjà fait un schéma sur le tableau de bord de la salle. Il pénétra dans la salle et s’adossa au mur, la laissant diriger les opérations.
VERONICA – Après analyse, il semblerait que le meurtre de Holly Grant n’ait rien d’un cambriolage courant. Les bijoux ont été retrouvés, mais des dossiers sur le passé de l’agent Echolls manquent à l’appel. J’ai donc décidé de ressortir tous les dossiers sur lesquels il a travaillé depuis son entrée dans vos locaux et aussi dans son passé.
Dans la salle, certains murmures et autres discussions à voix basse commençaient à agacer la petite blonde.
VERONICA – Je ne demande de faveur à aucun d’entre vous, ceux qui veulent aider sont les bienvenus, j’invite tous les autres à nous quitter dans la seconde, ou je les mettrai moi-même dehors à coup de pied si je vois qu’ils sont inefficaces.
Quelques agents ne se firent pas prier et quittèrent les lieux avant même que Veronica ait fini sa phrase, d’autres jetèrent un regard en coin vers le concerné avant de décider de rester.
Veronica et Logan se retrouvèrent face à cinq agents du FBI prêts à collaborer.
VERONICA – Je remercie ceux qui sont restés. Ce que je… Elle s’interrompit et jeta un regard en direction de Logan avant de reprendre. Ce que nous vous demandons, c’est simplement de relever toutes choses qui sortent de l’ordinaire. On va reprendre tous les dossiers, un par un par pour trouver si l’un des suspects aurait un lien avec le receleur Stanley Quint.
Les agents restants hochèrent la tête en signe d’acquiescement et s’installèrent autour de la table, attrapant tour à tour un dossier. Veronica tourna les yeux vers Logan, un faible sourire sur le visage. Au fur à mesure que les heures passaient, le mur de verre se remplissait de photos de suspects potentiels. Logan faisait face à chacun des visages, tentant de se souvenir de l’altercation, de l’interrogatoire pour se remémorer les faits. Il avait lu une vingtaine de rapports qu’il avait écrits lui-même pour resituer chacun des suspects. Sa tête lui faisait mal et ses oreilles bourdonnaient. Il regarda la pendule sur le mur et soupira bruyamment. L’agent face à lui leva les yeux, conscient de la dureté de la chose. Son coquard bleuté rappela à Logan leur différend dans le bar après la mort de sa fille et il ne pouvait pas arrêter de se demander pourquoi Donovan était resté pour l’aider. Il avait débarqué il y a deux ans et était plutôt discret sur sa vie. Pas de famille, pas d’amis connus. Il venait, faisait son boulot et rentrait chez lui. Pas de vague, pas de commentaire, il participait aux évènements importants pour les collègues mais pas de sortie entre agents ou tout autre chose qui demandait de s’impliquer personnellement. Logan n’avait pas lu son dossier quand il avait rejoint l’unité. Ce n’était pas son genre et il préférait juger une personne par ses actes que par son passé. Donovan était un bon élément, un très bon élément même. Discipliné, attentif, réactif et surtout bien entrainé. Il avait entendu quelque part qu’il avait été chef d’équipe à la criminelle de Boston mais n’en savait pas plus. Il se redressa de sa chaise et regarda Donovan avant de demander :
LOGAN – Un café ? Je te dois bien ça pour la marque que je t’ai laissé.
Donovan jeta un œil aux autres et se leva en hochant la tête avant de suivre Logan dans la salle de repos. A cette heure-ci, les couloirs étaient vides. Seuls quelques analystes ou équipes de nuit rodaient dans le coin. Logan s’avança vers la machine, glissa quelques pièces dans l’automate et attendit un instant que le café se prépare. Il le tendit à Donovan avant de répéter l’opération pour lui-même. Lorsqu’il se redressa et fit face à Donovan, il inspira profondément avant de lâcher :
LOGAN – Merci. Pour l’autre soir.
DONOVAN – Parfois l’homme a besoin de lâcher prise.
LOGAN – Il y d’autres moyens d’y arriver.
DONOVAN – Disons que tes intentions étaient bonnes, tu as voulu protéger le jeune.
LOGAN – Oui, c’est sûrement mon unique consolation.
Un silence emplit la pièce pendant quelques secondes puis Logan demanda :
LOGAN – J’ai entendu que tu avais ta propre équipe à Boston.
Il lança le sujet doucement, tentant de comprendre pourquoi le dernier arrivé avait préféré lâcher son poste pour un poste d’agent à l’autre bout de l’Amérique.
DONOVAN – J’avais besoin de changement.
LOGAN – Ça peut se comprendre, il doit faire plutôt moche à Boston comparé à ici ! Plaisanta-t-il.
Ils échangèrent un rapide sourire et Donovan garda le silence. Logan soupira un peu et demanda franchement :
LOGAN – Ecoute Jack. C’est pas mon style de fouiller le dossier d’un agent. Je recrute sur référence et sur le bouche à oreille, et je me trompe rarement. Tu es un super élément, peut-être même l’un des meilleurs de l’équipe actuellement. Je ne sais pas pourquoi tu es parti et je ne te t’en tiendrais pas rigueur, mais j’aime savoir avec qui je bosse. Et ça fait plus d’un an que tu es là, et j’en sais toujours pas plus.
Donovan baissa les yeux et avala une gorgée de café avant de relever les yeux vers Logan.
DONOVAN – Je ne suis pas du genre bavard.
LOGAN – J’avais noté.
DONOVAN – C’est à cause d’une affaire, c’est devenu personnel, et j’ai pensé que ce serait mieux si je changeais d’air. Expliqua-t-il.
LOGAN – D’accord. Il y a quelque chose dont il faut que je me méfie si une situation semblable se produit?
Logan l’observa, pas sûr de savoir où il voulait vraiment en venir. Il savait que certains agents qui se retrouvaient dans des situations traumatisantes pouvaient souvent perdre pied si la situation venait à se reproduire.
DONOVAN – Je te le dirais, mais je ne pense pas que ce soit possible. Annonça-t-il en jetant son gobelet dans la poubelle sur sa droite. Puis se tourna une dernière fois vers Logan et ajouta : Je vais t’aider autant que je le peux pour mettre la main sur ceux qui ont fait ça à ta fille.
LOGAN – Je n’en doute pas. Déclara-t-il en le regardant s’éloigner vers la salle de conférence.
Quelques mètres plus loin, il croisa Veronica qui rejoignait Logan un regard interrogatif sur le visage.
VERONICA – Vous ne vous êtes quand même pas battus à nouveau, rassure-moi !
LOGAN – Je m’excusais en fait.
VERONICA – Il y a quelque chose qui cloche dans ta phrase.
LOGAN – Tu veux dire que je ne suis pas doué pour les excuses ? Sache que j’ai grandi, je lui ai même offert un café. Déclara-t-il un air outré sur le visage.
VERONICA – Hum… Effectivement. Alors qu’est-ce que tu lui voulais ?
LOGAN – Rien, je tentais d’en savoir plus sur ses motivations de changer de département.
VERONICA – Tu n’as qu’à demander son dossier.
LOGAN – J’aime bien l’entendre de la bouche de celui que je souhaite connaître. Je ne fourre pas mon nez partout dès que j’ai besoin d’une info, moi…
VERONICA – Touché. J’ai décortiqué les dossiers de tous les gens avec lesquels je bosse. Admit-elle avec une grimace.
LOGAN – Déformation professionnelle. Je suis sûr qu’ils te le pardonneraient.
Veronica fit une moue qui suggérait le contraire avant de se servir un café à son tour. Une fois fait, elle s’adossa contre le meuble et fit face à Logan.
VERONICA – On en a trouvé seize qui d’une manière ou d’une autre auraient pu être en contact avec le receleur.
LOGAN – Seize ! Ça laisse du choix… Railla-t-il contrarié.
VERONICA – Une partie a simplement fait de la taule en même temps que lui, si ça se trouve ils ne se sont jamais croisés, ça reste encore à définir. Ça en éliminera plus d’un.
LOGAN – La nuit risque d’être longue… Souffla-t-il en se faisant couler un nouveau café.
VERONICA – Logan, tu as besoin de repos. Annonça-t-elle un peu plus fermement qu’elle ne l’aurait voulu.
LOGAN – Essaie d’expliquer ça à mon cerveau et aux images moribondes de ma fille qui se promènent là-dedans. Lâcha-t-il sans relever le ton de la jeune femme.
Il se dirigea vers la porte et avant de l’ouvrir se tourna vers elle avec un sourire.
LOGAN – Je te promets de dormir si on attrape ces gars. Je te laisserai même me border si ça peut te faire plaisir.
Il sortit de la pièce, laissant Veronica plantée là à côté de la machine à café avec une moue sur le visage.
Salle de conférence - Département du FBI – San Francisco
Un silence de plomb régnait dans la pièce lorsque sur le moniteur principal une image se brouilla et le visage d’une jeune femme brune apparut avec un sourire.
X – J’ai quelque chose…
Elle s’interrompit aussitôt lorsqu’elle remarqua que six paires d’yeux la regardaient, interloqués. Logan et Veronica ne purent retenir un sourire. Mac avait tendance à s’incruster dans la conversation alors que personne ne l’attendait.
MAC – Hello tout le monde. Dit-elle pour se rattraper. Veronica ?
VERONICA – Je suis là.
Elle attrapa le portable et le fit pivoter vers elle et Logan et baissa le son de l’appareil.
MAC – Stanley Quint n’existe que depuis 2006.
VERONICA – Quoi ?
LOGAN – On a des incidents qui remontent bien plus loin.
MAC – Falsifié.
VERONICA – Les papiers officiels, acte de naissance, acte d’emprisonnement…
MAC – Faux. Tous créés en 2006.
LOGAN – Stanley Quint est une nouvelle identité.
MAC – Oui et j’ai tenté de savoir pourquoi, mais rien. Pas une trace… Alors si bien sûr, il y a environ soixante Stanley Quint qui correspondent à son profil qui vivent aux Etats Unis et qui ont le même âge, mais pas la même empreinte ou signature.
VERONICA – Pourquoi un receleur aurait besoin de changer d’identité ? Et surtout comment aurait-il les moyens de se la créer de toute pièce ?
LOGAN – Oui et elle est plutôt bien fournie. Ce n’est pas un petit joueur.
DONOVAN – Ou alors…
Les trois paires d’yeux se tournèrent vers lui lorsqu’il ouvrit la bouche. Les autres agents levèrent les yeux à leur tour, s’intéressant à la suite.
DONOVAN – Protection de témoin.
MAC – Techniquement c’est possible, oui. Mais les données sont quand même facilement trouvables, je veux dire, j’ai pu y accéder et retrouver son nom rapidement et il a fait de la prison.
LOGAN – Un infiltré. Un flic.
Logan soupira bruyamment et se frotta le visage de ses mains en posant ses coudes sur la table.
MAC – Ça, en revanche, c’est plus plausible.
VERONICA – Qu’est qu’un flic sous couverture viendrait faire là-dedans ?
DONOVAN – Et si c’est vraiment un flic, pourquoi personne de son service ne nous a contacté quand on a fait la reconnaissance faciale ?
MAC – Ah oui, alors ça…
Veronica et Logan pincèrent leurs lèvres avec un petit sourire en observant Mac tenter de trouver une excuse. La petite blonde la devança finalement pour éviter les problèmes. Elle ne savait pas encore à qui elle pouvait faire confiance ici, hormis Logan.
VERONICA – J’ai utilisé une de mes sources puisque Martinez nous mettait des bâtons dans les roues. L’adresse IP utilisée ne correspond pas à une adresse du FBI donc pas non plus au serveur. Ça a dû passer entre les mailles du filet.
LOGAN – Donovan va dire à Martinez de lancer la reconnaissance dans nos locaux pour voir si quelqu’un nous fait une notification.
Alors que Donovan se levait, l’un des agents demanda :
COLLMAN – Et si ce n’est pas un flic ?
Donovan se stoppa dans sa course, Mac s’immobilisa derrière son écran et Logan et Veronica échangèrent un regard inquiet.
Veronica voix off: Si ce n’est pas un flic, il est vraiment très bon. Tellement bon qu’on risque de pas le trouver si facilement. Qui a dit que ce serait simple ?
Mars Investigations – Neptune
Keith haussa les sourcils de surprise lorsqu’il vit apparaître un email de sa fille au bas de l’écran. N’était-elle pas censée être en mission ? Il cliqua rapidement sur le lien et ouvrit le courrier.
« Salut Papa,
Comment vas-tu ? J’ai un dossier à traiter sur San Francisco avec la criminelle. Tu as sûrement entendu parler de l’affaire Holly Grant, c’était dans les journaux cette semaine. Je devrais être dans les parages pendant deux semaines. Je passerais sûrement te voir avant de rentrer, j’espère que tu n’es pas trop occupé ?
Je dois filer, mais je te promets de t’appeler dès que j’ai un moment.
Je t’aime, prends soin de toi.
Ta fille »
Il fronça les sourcils et avant de répondre à sa fille, souleva quelques papiers sur son bureau pour attraper le journal de la veille. Il tourna rapidement quelques pages et reprit l’article qui avait fait la une des faits divers. La photo de la petite fille et de sa mère en grand et plusieurs petites photos remplissaient l’encadré. Il relut la légende.
« Le nom Echolls n’aura pas fini de noircir les pages. L’agent du FBI Logan Echolls, fils du célèbre acteur et meurtrier Aaron Echolls, serait le père de la victime. Il a dû être maîtrisé sur les lieux du crime. »
Keith jeta un dernier coup d’œil à l’article avant de replier le journal en quatre. Il avait arrêté de lire les pages des faits divers depuis plusieurs années maintenant. Neptune lui donnait son lot de crimes et de débauche, il n’avait pas besoin de lire d’autres atrocités. Même si le fossé qui s’était creusé ces dernières années entre les différents clans de Neptune se réduisaient à vue d’œil depuis que Lyla McLehan avait repris le poste de Shérif. Keith devait admettre qu’elle faisait du bon boulot, les affaires se faisaient de plus en plus rares. Voir Vinnie se faire éjecter de son poste et le frère de l’ancien Shérif se faire battre à plate couture lors de la dernière élection avait été jouissif pour Keith. Il hésita un moment avant de répondre à sa fille.
« Ma chérie,
Fais attention à toi et toutes mes condoléances à Logan. Je n’ose imaginer ce qu’il peut ressentir.
Fais-moi signe si je peux t’aider. Et je serai ravi de partager un dîner avec ma fille lorsque tu passeras, Neptune se fait plus sûr ces derniers temps.
Je t’aime.
Ton vieux père. »
Appartement de Logan – San Francisco
Veronica fronça les sourcils lorsqu’elle lut le mail de son père. Elle attrapa son ordinateur portable et tapota sur son clavier. Elle leva les yeux et tendit l’oreille quelques secondes. Logan était bien dans la douche, pour la seconde fois de la journée. Veronica n’avait pas osé demander pourquoi il passait autant de temps dans la salle de bain. Elle ne l’avait pas connu de la sorte. Elle haussa les épaules et continua ses recherches. Une fois les articles de presses trouvées, elle déglutit. Les médias avaient fait le lien avec Logan. Dans tous les journaux du jour, le nom Echolls était publié sous les photos, expliquant l’incident de l’agent Echolls sur les lieux. Veronica se frotta le visage, désemparée. Il fallait qu’elle le lui dise avant qu’il ne sorte de chez lui. Se retrouver aux prises des médias n’était pas le bon moment. Cela ne ferait qu’amplifier les bruits de couloir et donner un sujet à toutes les mauvaises langues. Bien sûr que le FBI était au courant, mais le reste du monde l’ignorait. Et c’était tant mieux, le nom Echolls ne venait pas encore une fois noircir les pages d’un journal. Mais là, à nouveau, Logan faisait la une des journaux. Au fur et à mesure de ses recherches, elle trouva de nouvelles photos, de Logan, de la scène de crime et de l’altercation de Logan avec un homme dans un bar. Elle secoua la tête. Tout allait très vite, trop vite. Elle attrapa son téléphone et cliqua sur le nom du contact sans regarder son écran. Au bout du fil, l’interlocuteur n’eut pas le temps de respirer que la voix de Veronica débitait déjà.
VERONICA – Mac, j’ai besoin de ton aide. Logan, il est partout. Tu peux faire quelque chose ?
…
VERONICA – Condamner les sites, supprimer les comptes, les photos…
…
VERONICA – Ce que tu pourras, ce sera déjà pas mal. Efface tout ça.
…
VERONICA – Si on arrive déjà à stopper la rumeur sur le net, les journaux n’auront plus de quoi argumenter et lâcheront l’affaire.
…
VERONICA – Je sais. Merci.
Elle raccrocha et se leva en hâte. Il fallait qu’elle lui dise. Elle s’avança vers la salle de bain, et voulut toquer lorsqu’un bruit la fit sursauter. Un silence. Puis des hoquets, un sanglot. Son cœur se brisa. C’était donc ça. Sans toquer, elle ouvrit la porte à la volée pour découvrir Logan recroquevillé contre la baignoire, en larmes, le poing en sang. L’eau de la douche ne coulait que pour faire diversion. Elle le savait blessé, elle le savait meurtri et elle pouvait le comprendre. Mais le voir assis contre la baignoire, en pleurs, la renvoyait à ce qu’elle avait vécu après la trahison de sa mère, après la mort de Lilly et ça son cœur ne pouvait le supporter. Elle s’accroupit près de lui. Doucement et avec tendresse, elle passa ses mains autour de lui, l’attira vers elle. Il s’agrippa aux habits de la jeune femme comme si sa vie en dépendait, comme si la douleur était en train de lui arracher le cœur à vif. Depuis qu’il ne buvait plus, il souffrait. Elle lui manquait comme l’air qu’on respire chaque jour. Sa fille, sa magnifique princesse lui avait été enlevée et il n’avait aucun moyen de faire taire cette douleur.
VERONICA – Je suis là. Je n’irai nulle part. Tu aurais dû me parler Logan. Je suis là. Tenta-t-elle de le rassurer en retenant elle-même ses larmes.
LOGAN – J’ai l’impression d’être mort avec elle, mais que la vie m’a retenu. Souffla-t-il entre deux sanglots.
VERONICA – Je suis tellement désolée, Logan.
Elle le serra fort contre lui, fermant les yeux, attendant que les pleurs cessent. Au bout de quelques minutes, les sanglots s’apaisèrent, le corps de Logan se relâcha un peu. Veronica le regarda dans les yeux, triste.
VERONICA – Il y a quelque chose qu’il faut que tu saches Logan…
Celui-ci eut un rictus comme s’il se préparait à la nouvelle vague. Mais il la coupa dans son élan.
LOGAN – Logan Echolls, père de la victime dans l’affaire Holly Grant. Logan Echolls, à nouveau prêt à jouer des poings. Logan Echolls, arrêté dans un bar pour avoir attaqué un de ses collègues. L’agent Logan Echolls, fils du célèbre meurtrier et acteur Aaron Echolls est encore frappé par le malheur… etc. etc… Lâcha-t-il meurtri.
Veronica grimaça, désolée. Il lui tendit son téléphone.
VERONICA – J’aurais voulu te prévenir avant. Mac tente d’effacer les traces sur internet, ça devrait arrêter de circuler rapidement. Ça contiendra au moins une partie des rumeurs.
Logan acquiesça en silence. Elle attrapa une serviette, l’humidifia et éteignit la douche. Elle attrapa la main de Logan et entreprit de soigner les lacérations dues au coup porté sur le carrelage de la salle de bain. Logan se laissa faire.
Département de la criminelle – FBI San Francisco
VERONICA – Alors qu’est-ce qu’on a ? Je veux plus d’infos…
D’une main agitée, elle tapotait un stylo sur la table en verre, attirant plusieurs regards. Posé près d’elle, l’ordinateur portable lui permettait de communiquer avec Mac dès que celle-ci avait une pause entre deux cours.
DONOVAN – On a une touche. Lança le jeune agent en pénétrant dans la salle de conférence.
Son sourire fut contagieux, il dérida automatiquement Logan et Veronica qui le suivirent sans un geste de plus.
MARS – Parlez-moi Donovan !
DONOVAN – On a refait la reconnaissance faciale, et on a eu un retour.
LOGAN – Où ça ?
DONOVAN – Seattle. Ils ont lâché un agent dans la nature pour infiltrer une société de blanchiment d’argent. Aucun lien avec notre affaire. Mais au moins on sait qui il est.
LOGAN – On va devoir le faire venir.
VERONICA – On foutrait sa couverture en l’air. Va falloir s’y prendre autrement.
Ils pénétrèrent l’un après l’autre dans la salle des analystes et observèrent l’écran devant eux. Veronica parcourut les informations et se tourna vers Donovan avant de reprendre la parole :
VERONICA – Trouvez-moi son supérieur. Je veux lui parler. Je veux savoir ce que c’est cette enquête, pourquoi il est là et je veux savoir ce qu’il mange pour le petit déjeuner. Compris ?
Donovan acquiesça sans un mot et se mit en quête d’information.
LOGAN – On va cueillir Quint ? Ou devrais-je dire l’agent Carter ?
VERONICA – Il nous faut une bonne excuse. Soit on l’arrête de force, soit on joue le jeu.
LOGAN – J’ai toujours rêvé de faire une planque sous couverture avec toi ! Plaisanta-t-il.
VERONICA – Ravie de voir que ça t’amuse. Mais il est hors de question que je porte un accoutrement ridicule.
LOGAN – Tu es pourtant tellement douée pour ça ! Et je ne suis pas amusé, je suis soulagé, c’est le meilleur pas qu’on ait fait, et c’est grâce à toi… Et Mac.
VERONICA – On va réussir à trouver un lien. Les criminels font tous des erreurs. Toujours, un jour ou l’autre. Et tant qu’on n’aura pas mis la main dessus, je ne bougerai pas d’ici.
LOGAN – Tu penseras à demander ta mutation, car si je me souviens bien tu n’as que deux semaines, non ?
VERONICA – Ça j’en fais mon affaire, pour l’instant il nous faut une idée. Dit-elle en se dirigeant vers la salle de conférence pour récupérer ses affaires.
LOGAN – Moi je sais, tu fais la gentille et moi le méchant flic.
Veronica étouffa un rire.
VERONICA – Pas crédible agent Echolls.
LOGAN – Bon d’accord je ferai le gentil flic… Et toi, toi tu t’en tiens à ce que tu sais faire ! Déclara-t-il avec un sourire provocateur.
Elle leva les yeux au ciel et le devança en direction de l’ascenseur.
