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Série : Veronica Mars
Création : 08.02.2017 à 18h55
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« La fiction prend en compte les trois saisons et reprend l’histoire environ 8 ans plus tard. Elle ne tient pas compte du film ni des livres de Rob Thomas. » Marion
Cette fanfic compte déjà 65 paragraphes
Département du FBI – Salle de conférence – San Francisco
Lorsque Logan et Veronica arrivèrent sur les lieux, Donovan était déjà là, le nez plongé dans les dossiers. Lorsqu’il les entendit entrer, il désigna une boîte de bagels et deux cafés encore chauds au bout de la table, sans ouvrir la bouche. Veronica haussa les sourcils, perplexe.
Veronica voix off : Reste calme Veronica, tout le monde n’est pas forcément suspect. Oui, et tu y crois toi ?
LOGAN – Merci Donovan. Lança-t-il en fourrant un beignet dans sa bouche.
L’agent leva les yeux vers lui comme étonné de le voir aussi détendu ce matin. Discrètement, il jeta un œil à la jolie blonde qui savourait son café en allumant son ordinateur portable et détailla sa gestuelle. A nouveau il posa le regard sur Logan et eut un petit rictus. Il se replongea dans le dossier devant lui sans un mot.
LOGAN – Tu as trouvé quelque chose depuis ce matin ?
DONOVAN – Je pensais avoir un filon, une correspondance avec une des ancienne affaires, mais en fait non.
VERONICA – Quelle affaire ?
DONOVAN – Rien d’important, j’ai suivi un dossier il y a un moment à Boston et je me suis dit peut-être que je trouverais un lien. Un simple cambriolage qui a mal tourné. Mais rien en commun. Répéta-t-il.
Alors que l’agent lui parlait, Veronica ouvrit son logiciel et pianota sur le clavier le nom de l’agent Donovan.
Veronica voix off : Parle-moi Donovan, je ne suis pas aussi patiente que Logan.
Elle ouvrit quelques dossiers et se heurta rapidement à un mur et des dossiers scellés ou classés confidentiels. Elle fronça les sourcils et ouvrit ses emails.
« Hello Mac, sois discrète et trouve-moi quelques infos sur Donovan Curt. J’ai quelques doutes sur son passé. Merci, Veronica. »
Elle referma ses recherches et se concentra sur les dossiers devant elle. Logan avait déjà attrapé une nouvelle pile. Tous les deux étaient plus détendus que la veille. D’une parce que le plaisir de la chair emplissait leurs corps d’endorphine et de deux parce que leur contact allait peut-être leur retrouver l’arme du crime. Et si effectivement cela les menait aux deux petits protégés, pas si protégés que ça, d’Hortega, ils auraient enfin une vraie piste et de vrais suspects.
Ils n’eurent pas le temps de s’investir longtemps dans les nouveaux dossiers que le téléphone de Veronica les sortit de leur torpeur. Veronica attrapa l’appareil et décrocha en voyant le sourire de Mac apparaître sur son écran. Elle se leva et sortit de la pièce pour faire quelques pas devant la porte.
VERONICA – Qu’est-ce que tu as trouvé ?
…
VERONICA – Quelle affaire ?
…
VERONICA – Tu peux me l’envoyer que j’y jette un œil.
…
VERONICA – N’en parle pas à Logan pour l’instant, je veux être sûre avant de dire quoi que ce soit !
…
VERONICA – Je sais. Je vérifie tout ça avant de dire quoi que ce soit…
Elle raccrocha et lorsqu’elle se retourna, elle tomba nez à nez avec Donovan. Celui-ci la regardait avec un sourire. Celui de la petite blonde disparut aussitôt.
DONOVAN – Tout va bien ?
Veronica voix off : Trouve quelque chose rapidement V, très rapidement ! Ou alors dis-lui la vérité.
VERONICA – C’est quoi le lien entre toi et l’affaire Jensen ? Tu as dissimulé le dossier alors que les affaires sont semblables.
DONOVAN – Crois-moi, elles ne le sont pas ! Lâcha-t-il un peu contrarié d’avoir été démasqué.
VERONICA – Donc tu ne vois pas d’inconvénient à ce que je fourre mon nez dedans ?
DONOVAN – Si ta réputation est vraie, tu ne vas pas te gêner alors pourquoi je t’arrêterais.
VERONICA – Si tu caches quelque chose, je risque fort de le découvrir. Et Logan a confiance en toi.
DONOVAN – Si je te disais que tu perdais ton temps à chercher là-dedans, ça servirait à quelque chose ? Et je n’ai pas peur de décevoir qui que ce soit, si c’est ça ton moyen de pression.
Veronica le détailla de près, scotchée par sa réponse. Elle ne s’attendait pas à le voir garder son assurance devant elle, devant ses nouvelles accusations. Soit il était vraiment clean et ce dossier lui tenait simplement à cœur et il n’avait effectivement aucun lien avec la mort de la petite Holly ou alors il mentait rudement bien.
DONOVAN – Tu risques de perdre du temps pour avancer dans l’enquête de Logan juste pour être sûre que je sois clean.
VERONICA – Pourquoi je devrais te croire ? Qu’est-ce qui me dit que tu n’es pas sur cette enquête pour des raisons personnelles ?
DONOVAN – C’est le cas. Mais c’est mon droit de ne pas te dire lesquelles.
VERONICA – Alors dans ce cas, je risque de fouiner dans ta vie.
DONOVAN – Si tu es en manque de choses morbides, je t’en prie. Railla-t-il en la laissant en plan et se dirigeant vers la salle de repos.
Elle le regarda s’éloigner avec un regard noir. Qu’avait-il à cacher ? Qu’avait-il à prouver ?
Veronica voix off : Ne fais pas le malin avec moi Donovan. Si tu connais ma réputation, tu devrais savoir que je ne le lâche pas l’affaire aussi rapidement.
Donovan ne tourna pas les yeux vers elle pour vérifier si elle le suivait du regard, pénétra dans la salle de repos, se fit couler un café noir et s’installa face à la baie vitrée en soupirant. Il sortit son portefeuille et en tira une photo abîmée représentant une jeune femme blonde d’une trentaine d’années tenant dans ses bras une fillette de trois ans tout au plus. Il laissa glisser ses doigts sur la photo avec un soupir et avala son café d’une traite. Le liquide chaud lui brûla l’œsophage, mais il ne broncha pas.
Derrière son écran, Veronica ne pipa mot pendant un long moment, entre deux lignes Logan releva les yeux vers elle plusieurs fois pour chercher son regard, en vain. Il avait entr'aperçut leur discussion dans le couloir mais ne savait pas bien ce qu’il se tramait entre la blonde et son meilleur agent. Il était persuadé qu’il s’agissait du coup de téléphone qu’elle avait reçu plus tôt dans la matinée. Il en aurait le cœur net plus tard, pour l’instant il tentait de se concentrer sur les différents dossiers en attendant un appel de l’agent infiltré.
VERONICA – J’ai le dossier sur le passé de Gill Kutter et de Carlo Hortega. Gill Kutter est un grand voyageur. Et d’après nos banques de données, il est fiché dans plusieurs Etats et est toujours recherché par d’autres.
LOGAN – On a trouvé notre mauvais garçon, on dirait. Va falloir relever tous les dossiers dans lesquels il est un possible suspect. Et relier chacun de ses passages dans des villes avec les cambriolages qui ont mal tourné comme celui chez Carly… Sa voix se brisa en prononçant ce mot.
Il ne l’avait pas prononcé depuis quelques jours, il n’avait pas tenté de penser à elle non plus. Il avait voulu faire le vide et y était arrivé. Et maintenant, il se sentait coupable. Coupable de s’être apitoyé sur son sort, de n’avoir eu de chagrin que pour sa fille. De n’avoir pas mis les pieds à l’hôpital une seule fois pour voir dans quel état elle était. La vraie raison ? La voilà la vraie raison, il était trop faible pour affronter l’image de la jeune femme allongée et inerte, végétant dans un coma artificiel tant que ses constantes ne flanchaient pas. Et puis, elle lui rappelait Holly. Les mêmes cheveux ondulés, les yeux verts pétillants, un sourire de petite peste… Et ça, il ne le supporterait pas. Il inspira profondément, remarquant le silence dans la pièce.
VERONICA – Je dresse un plan de chaque ville dans lesquelles il a séjourné ces dernières dix années.
DONOVAN – Tente les quinze dernières années, on ne sait jamais.
Veronica haussa les sourcils suite au conseil de Donovan et se rappela que l’affaire Jensen remontait justement à presque onze ans de cela. Coïncidence ou voulait-il vraiment la mener sur une piste de son passé ?
LOGAN – Une fois fait, on tentera de relier les similitudes entre ce cambriolage et tous les autres. J’essaie de trouver un profil complet sur notre cher Gill Kutter.
Tout les agents acquiescèrent et chacun se remit au travail. Logan observa la scène inquiet en voyant Donovan et Veronica échanger un regard compétiteur. Il s’avança vers la petite blonde, se pencha vers elle et souffla à son oreille :
LOGAN – Est-ce que je dois être jaloux de Donovan, ou tu as une raison particulière de jouer avec lui ?
VERONICA – Je t’en parlerais dès que j’en saurais plus.
LOGAN – Tu as fouillé dans son passé ?
VERONICA – Techniquement non. Mac a trouvé quelque chose de suspect et je suis une piste.
LOGAN – Est-ce que ça a quelque chose à voir avec notre enquête ? S’enquit-il la connaissant.
VERONICA – En fait oui. L’affaire Jensen est en tout point similaire à celle que nous suivons, peut-être que je peux trouver des réponses et y lier Kutter… Répondit-elle diplomatiquement pour ne pas se brouiller avec son ex nouvel amant.
LOGAN – D’accord.
Il s’éloigna, pas certain d’avoir obtenu toutes les réponses qu’il espérait. Aurait-il dû faire une recherche sur le passé de Donovan ? Était-il bon de laisser Veronica fouiner dans le passé de ses agents au lieu de chercher directement un lien avec l’affaire en cours ? Devait-il douter de Donovan ? Devait-il douter de Veronica… Encore ? Les idées s’embrouillaient en lui et lui donnèrent mal au crâne. Il soupira et tenta de faire le vide à nouveau. Il ne fallait pas que son esprit divague, pas maintenant.
Veronica venait de finir ses annotations sur le tableau blanc de la salle, Donovan lui restait silencieux. Logan était concentré et tentait de trouver des liens divers entre les affaires.
VERONICA – Ce n’est pas une coïncidence.
Alors que sa voix résonnait dans la pièce, tous les regards se tournèrent vers elle.
VERONICA – Ce n’est pas son premier coup.
LOGAN – C’est trop gros pour que ce ne soit pas lui.
DONOVAN – Deux affaires c’est une coïncidence, trois ça devient suspect. Mais sept c’est carrément flippant.
L’agent d’une quarantaine d’années avait viré au blanc lorsqu’il avait vu Veronica inscrire chaque ville et chaque affaire au tableau. Il était passé à côté de quelque chose, il avait dû oublier une page, ou rater un évènement. Comment n’avait-il pas vu venir tout ça ? Veronica fronça les sourcils en voyant le changement dans l’attitude de Donovan.
Veronica voix off : C’est quoi ton secret Donovan ?
LOGAN – Trouvez-moi qui est ce Gill Kutter ! S’écria-t-il soudain envahi par une colère incontrôlable.
VERONICA – On va…
LOGAN – Ne me dis pas essayer. Il faut qu’on arrête cet enfant de salaud ou je te jure que je le descends moi-même.
Il était devenu agressif. Veronica fit un pas en arrière, connaissant son amant sur le bout des doigts elle savait qu’il ne fallait pas aller contre cette colère. Cette colère, elle la comprenait, mais il n’empêche que même des années plus tard, et malgré l’amour qu’elle savait qu’il lui portait, il lui faisait peur. Donovan, sans hésiter, s’interposa.
DONOVAN – Tu as besoin d’un break Echolls.
LOGAN – Ce dont j’ai besoin c’est…
DONOVAN – Faire flipper la moitié des agents, péter un câble au beau milieu du FBI pour que le patron te donne une raison de rentrer chez toi ? Effrayer la seule personne qui croit en toi depuis le début ?
En disant ces mots, son regard passa de Logan à Veronica en silence. Logan se reprit et suivit Donovan sans un regard pour les autres agents.
Une fois à l’extérieur, Logan se détacha de l’emprise de Donovan et se tourna vers lui, le regard inquisiteur.
LOGAN – Alors c’est quoi ton histoire Donovan ? Raconte-moi, parce que là tu vois je meurs d’envie de savoir ce qui m’échappe.
Donovan resta silencieux. Détailla le jeune homme avec tristesse, attrapa une cigarette dans son paquet à l’arrière de son jeans, l’alluma, tira une bouffée et sortit son portefeuille. Logan s’impatienta devant son air calme et attrapa la photo que l’agent regardait avec tendresse. Lorsque son regard se posa dessus, il comprit.
Dans la salle, Veronica ouvrit finalement le dossier Jensen et recoupa avec le nom de Donovan. Lorsque les anciens articles de presse apparurent sur son écran, elle blêmit. Donovan n’avait rien à cacher. S’il fouillait lui-même dans tous ces dossiers, années après années c’est simplement parce que lui aussi avait perdu des êtres chers. Lui aussi avait vécu la même chose que Logan. L’affaire Jensen, ce n’était qu’un nom, la jeune femme et sa fille qui avaient trouvé la mort lors du cambriolage étaient la femme et la fille de l’agent Donovan. Veronica déglutit et se sentit coupable d’un seul coup. Il l’avait prévenue, l’avait mise en garde. Si elle fourrait son nez là-dedans, elle ne trouverait rien de bien valable. Sauf peut-être encore un peu plus de noirceur. Elle referma les dossiers, prête à accepter la vision de Logan. Il était hors de question qu’elle fouille dans le passé de Donovan. Il était hors de question de connaître les raisons qui l’avaient poussé à quitter son équipe à Boston. Elle savait que perdre un être cher était dévastateur. Et d’avoir passé la semaine avec Logan, elle savait que Donovan n’avait certainement toujours pas tourné la page sur sa femme et sa fille. Et si ses nuits étaient ne serait-ce qu’un cinquième aussi agitées que celles de Logan, elle le plaignait, et se sentait réellement mal pour lui. Elle ouvrit ses emails, commença à tapoter sur les touches de son ordinateur lorsque Logan et Donovan refirent interruption dans la salle. Logan regarda autour de lui et prit la parole.
LOGAN – Est-ce que vous pouvez tous nous laisser ? J’ai à parler avec les agents Mars et Donovan.
Les agents ne se firent pas prier et quittèrent les lieux. Logan s’installa à la table avec Donovan et reprit la parole une fois que la porte se ferma derrière le dernier agent.
LOGAN – Il est clean.
VERONICA – Je sais.
Les deux se regardèrent avec défi et avec surprise. Donovan ne put s’empêcher de sourire à leurs petites joutes.
LOGAN – Je croyais que…
VERONICA – Tu me connais, je travaille plus vite que tu ne parles.
Ils retinrent un sourire, se jaugèrent un moment en silence. Donovan observa le cinéma encore un moment et rompit le silence qui planait.
DONOVAN – Vous me faites signe quand vous aurez fini de vous lancer des œillades enamourées. On a quelques affaires à clore, il me semble.
Logan et Veronica firent la moue comme deux enfants pris sur le fait.
LOGAN – Tu n’aurais pas…
DONOVAN – C’est bon. Elle a raison de vouloir fouiner chaque piste qu’elle trouve et honnêtement je suis étonné que tu ne connaisses pas mon passé plus que cela Echolls.
VERONICA – Il est trop honnête pour ça…
DONOVAN – N’allumez pas le feu, Mars ! Vous avez de l’instinct. Un sacré instinct, j’aurais aimé avoir une partenaire comme vous. Mais ne lui marchez pas sur les pieds, il risquerait de fuir !
Sur ces mots, Logan et Veronica n’osèrent ouvrir la bouche. Donovan se leva, content de son effet et s’avança vers le tableau. Sans se tourner vers eux, il reprit la parole, d’une voix un peu plus brisée cette fois :
DONOVAN – C’était un vendredi soir, j’étais en mission pour attraper un voleur de diamants. Melinda, ma femme, et Joyce ma fille étaient seules chez nous. J’avais prévu de rentrer tôt ce soir-là. Mais l’affaire s’est prolongée, j’ai eu un appel vers vingt-et-une heures, Melinda était en pleurs au téléphone, je n’ai pas compris ce qu’elle disait mais quand je suis arrivé sur les lieux, c’était trop tard. Ils avaient filé, ma femme et ma fille étaient mortes.
Enfin, il se tourna vers eux. Tentant de retrouver un semblant de force, il continua son histoire.
DONOVAN – Depuis ce jour, je traque chaque dossier similaire, c’est pour ça que j’ai caché le dossier Jensen. Mais il n’y a pas de similitude. Je savais qu’il tomberait dans la liste, mais Kutter a beau avoir été dans chacune des villes, il y a une chose qui diffère de toutes ces affaires. Et vous allez bientôt l’apprendre en ayant les dossiers complets.
Logan et Veronica échangèrent un regard inquiet.
VERONICA – Et vous allez nous faire gagner un temps précieux en nous le disant ?
DONOVAN – Toutes les femmes dans ces cambriolages ont été violées, jusqu’à Carly. Le reste correspond en tout point. Chaque famille ciblée est composée d’une femme et sa fille. A chaque fois, ce sont des femmes et des filles d’agents fédéraux. Les effets personnels des agents aussi avaient été subtilisés.
LOGAN – Vous êtes en train de dire que la seule différence dans cette affaire c’est que mon ex n’a pas été violée ?
Logan et Veronica échangèrent un regard rapide et elle comprit de suite où il voulait en venir.
DONOVAN – Est-ce que vous pourriez me mettre au courant, je ne comprends pas encore le sens de vos regards ?
VERONICA – Si la seule différence c’est le viol, alors il se peut qu’il ait simplement changé de complice. Le mode opératoire est le même, le déroulement est le même et le résultat est le même, sauf pour le viol.
LOGAN – On recherche un duo de cambrioleurs qui aurait été divisé. L’un des deux, le violeur, a pu être arrêté suite à leur dernier coup.
DONOVAN – En plus de retrouver l’arme du crime sur Kutter, vous pourriez le lier à son ancien complice.
Une lueur d’espoir s’alluma dans les yeux de l’agent. Veronica eut un faible sourire pour lui et ouvrit son moteur de recherche pour corroborer ses dires. Logan s’interrompit soudainement.
LOGAN – Ça veut dire qu’il n’en avait pas après moi ? Il en a après les flics en général.
DONOVAN – Oui, mais le souci avec Kutter c’est qu’il n’a pas le profil. D’après son dossier, pas de famille de flic, rien qui pourrait laisser imaginer une haine pour les flics.
VERONICA – On va trouver quelque chose.
Les deux agents acquiescèrent et se remirent au travail.
Chesapick’s diner – Grand avenue – San Francisco
Une jeune femme blonde, veste en cuir cintré et talons aiguilles s’adossa à une vieille mustang en mâchouillant un chewing-gum. Au loin, elle observa un jeune homme brun, la quarantaine, installé sur une des chauffeuses du diner en grande discussion avec un homme plus âgé que lui. Elle sourit lorsque le plus jeune des deux lui adressa un sourire. Lorsque l’homme plus âgé quitta les lieux, la jeune femme pénétra dans le diner, s’avança langoureusement vers l’homme d’une quarantaine d’années, se pencha vers lui et déposa ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser à pleine bouche. Elle se laissa attirer à lui et s’installa sur les genoux de celui-ci.
HOMME – Je t’ai manqué bébé ?
FEMME – Tu n’as pas idée ! J’attendais cette soirée depuis bien longtemps.
Dans une chambre d’un motel plus loin – San Francisco
Logan retira son oreillette, écœuré. Donovan ne put s’empêcher de sourire.
DONOVAN – Tu ne crains rien, tu sais.
LOGAN – Tu parles de quoi ?
DONOVAN – De Veronica. Enfin de Betty !
LOGAN – Je ne vois pas de quoi tu parles.
DONOVAN – Quand elle te regarde, elle pourrait mettre la pièce en feu. Et ça ne date pas de votre nuit sympathique d’hier soir. Déjà le premier jour y’avait cette électricité entre vous.
LOGAN – Pas de détails, merci.
DONOVAN – Une question, je peux ?
Logan fit la moue puis se tourna vers lui en lui faisant signe du menton qu’il pouvait poser sa question.
DONOVAN – Pourquoi ça n’a pas marché à l’époque ?
Logan haussa les sourcils, la question était inattendue et il n’avait pas de réponse à lui fournir. Voyant son regard, Donovan continua dans sa lancée.
DONOVAN – Je veux dire, elle habite à l’autre bout du pays. Ça doit faire plusieurs années que vous ne vous êtes pas vus, vu ce qui plane entre vous, et en plus tu as eu une gamine avec une autre. Alors dis-moi, c’est quoi l’histoire ?
LOGAN – Ta vie amoureuse est trop triste actuellement, tu as besoin de connaître la mienne ?
DONOVAN – Crois-moi, quand la femme de ta vie se fait tuer et violer et que ta fille meurt, tu n’as plus vraiment goût à toucher une autre femme. C’est ce qui me fait dire que Carly, ce n’était pas la femme de ta vie…
LOGAN – C’est compliqué.
DONOVAN – Si c’est la bonne, ça l’est toujours.
Logan sourit à cette allusion. Effectivement, le chemin avait été long jusqu’à leurs retrouvailles.
LOGAN – On se détestait à l’époque.
DONOVAN – La rage et la colère c’est le meilleur combustible pour que l’amour prenne. Elle vient d’où cette rage ?
LOGAN – On a perdu quelqu’un. Quelqu’un qui nous était très cher.
DONOVAN – Combien de femmes tu as perdu au juste?
LOGAN – Trop…. Avoua-t-il sans réfléchir à sa réponse.
DONOVAN – Je croyais être brisé, mais lorsque je t’entends ça me fiche la chair de poule.
LOGAN – Je t’invite à Neptune pour Noël et je t’assure que t’auras ton lot d’horreurs pour l’année.
DONOVAN – Sérieusement, c’est quoi l’histoire ?
Logan réfléchit quelques instants et en regardant Donovan il répondit simplement :
LOGAN – On pensait toujours qu’on n’était pas assez bien pour l’autre. On espérait toujours que l’autre change pour nous. On avait constamment peur de se perdre mutuellement. Ce n’est pas une vie.
DONOVAN – Et qu’est-ce qui a changé ?
LOGAN – Rien. On est toujours les mêmes ados effrayés par la vie. Admit-il un peu honteux. Lorsque je regarde dans ses yeux, tout ce que je vois c’est moi, moi et mon amour pour elle, tout ce que j’ai raté en la laissant partir.
DONOVAN – Et qu’est-ce que tu vas faire pour que ça change ?
LOGAN – Je vais arrêter de rêver ! Annonça-t-il alors que la porte de la chambre s’ouvrait sur un couple en train de s’embrasser langoureusement.
Logan grimaça et soupira avant de dégainer son arme.
LOGAN – Ok, les mains où je peux les voir vous deux !
La jolie blonde se ressaisit, se détacha de l’agent Carter et s’essuya les lèvres un peu mal à l’aise que deux autres hommes la regardent.
CARTER/QUINT – Bonsoir messieurs, je ne pensais pas avoir de la compagnie.
DONOVAN – Désolé de vous décevoir, mais je crois que le cœur de l’agent Mars n’est plus à prendre.
Logan lui lança un regard plein de remerciement et Veronica haussa les sourcils en voyant leurs airs complices.
VERONICA – Echolls, tu aurais pu me prévenir que vous m’attendiez dès l’entrée !
LOGAN – Pourquoi, tu voulais un moment avec Carter, Mars ?
Ses joues se mirent à rosir aussitôt et elle se sentit observée par trois hommes.
LOGAN – Tu as quelque chose Carter ?
VERONICA – Oui, une photo. A défaut de pouvoir subtiliser l’arme, il a réussi à prendre une photo de l’arme de chasse de Gill. Je pense que Jenny va pouvoir l’analyser.
DONOVAN – Avec ça, on pourrait avoir un mandat.
LOGAN – Ça suffit pour faire chanter Hortega. Avec un peu de chance on pourra mettre la main sur l’arme, et interroger les deux suspects.
VERONICA – D’ici là, Mac aura trouvé un nom pour un suspect potentiel des anciens meurtres.
CARTER – Vous avez deux affaires en parallèle.
LOGAN – On ne pense pas que le fils d’Hortega soit impliqué. On a trouvé des affaires plus anciennes qui correspondent, à un détail près. On a supposé que…
CARTER – L’un des deux a dû être arrêté entre temps ou a lâché l’affaire. D’où la modification du mode opératoire.
DONOVAN – Tout à fait. Donc même si le fils d’Hortega est impliqué dans le dernier cambriolage qui a mal tourné, ce n’est que pure coïncidence. Kutter avait sûrement besoin d’un guignol pour l’aider, et il a demandé au premier venu.
VERONICA - Si on trouve le lien avec un quelconque autre suspect mort ou enfermé depuis le dernier coup de Kutter, on pourra peut-être le coincer et finir par résoudre les affaires.
Salle de conférence - Plus tard - FBI - San Francisco
Tout les agents ou presque avaient déserté les lieux. Logan, Veronica et Donovan tentaient de garder leur calme en attendant les résultats de leur analyste. En arrivant, ils avaient donné la photo que Quint leur avait fournie et le moulage de Jenny à la scientifique qui devait pouvoir dire si l’arme concordait. Une fois fait, ils pourraient demander un mandat, fouiller chez Gill, et l’interroger.
De leur côté, avec l’aide de Mac, ils essayaient encore de mettre la main sur l’ancien complice de Gill. S’ils arrivaient à remonter jusqu'à lui, ils avaient toutes les cartes dont ils avaient besoin. Logan leva soudainement les yeux de ses deux dossiers et brisa le silence qui régnait dans la pièce.
LOGAN - Est-ce qu’on a retrouvé des empreintes sur les autres scènes de crime?
Veronica leva les yeux, interloquée. Elle n’avait pas vérifié si des empreintes autres que celles des familles avaient été retrouvées.
LOGAN - Je veux dire, ces femmes ont toutes été frappées et violées. Ces mecs sont entrés dans leurs maisons et ont sûrement laissé quelque chose derrière eux.
DONOVAN - A l’époque, les méthodes n’étaient peut-être pas les mêmes. Si on refait une analyse des empreintes trouvées chez moi. Enfin… Il hésita puis reprit : Enfin, les éléments retrouvés il y a dix ans, on pourrait peut-être voir si on est passé à côté d’autre chose.
VERONICA - C’est possible. Mais il va falloir qu’on rassemble tous les éléments de preuves de chaque dossier dans ce cas, et ça risque de prendre du temps.
LOGAN - Je ne vais nulle part tant qu’on aura pas trouvé plus d’infos.
Elle hocha la tête et attrapa son téléphone. A l’autre bout des USA le soleil ne tarderait pas a se lever et elle pourrait bientôt faire la demande pour certains des dossiers.
