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Série : Veronica Mars
Création : 19.11.2017 à 20h24
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« L'histoire ne prend pas en compte le film. Suivez les aventures de Veronica dans une agence fédérale... » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 87 paragraphes
- Oh, tu ne vas pas la plaindre quand même, dit Mac en rejoignant la pièce.
- Plaindre Celeste ? Jamais. Mais j’espère que notre petit jeu ne mettra pas Logan en porte-à-faux. Il ne faudrait pas gâcher tout ce qu’il a fait pour la ville…
- Ne t’inquiète pas pour lui… De ce que j’ai entendu, Kane remerciait presque Logan pour sa discrétion quant aux infidélités de Celeste…
- En voilà au moins un de réjoui par notre petit stratagème…
- On peut nous aussi se réjouir, affirma Theo en pivotant sur sa chaise. On sait que Celeste n’était pas jalouse de Maggie. Elle n’a pas de mobile pour le meurtre.
Veronica gardait les yeux dans le vague depuis la sortie de Jake. Elle tentait d’organiser les nouveaux éléments. Son silence fut mal interprété.
- Ronnie, ça va ? C’est de revoir Kane qui t’a secouée ? s’enquit Mac.
Elle haussa les épaules.
- Si toi, ça ne t’a rien fait. Lui, ça l’a ému de te voir. Ton discours l’a touché. Il était fier, soulagé de savoir que tu partageais son dégoût de Celeste, analysa Blake.
- N’importe quoi.
- Je pourrais t’apporter autant de preuves que nécessaire mais tu as passé le test de Lightman et Locker. Tu connais les signes. Jake est fier de toi. Ce que j’ai vu tout à l’heure, je te l’ai déjà dit, c’est un père fier de sa fille…
- C’est impossible. Je ne suis pas sa fille.
- Rien n’est moins sûr, glissa Theo Carter en roulant jusqu’à Veronica. Rien ne peut l’en dissuader.
Veronica haussa un sourcil, imité par Mac.
- L’affaire Lilly Kane, on l’a bossé à Quantico. J’ai eu besoin de comprendre pourquoi un shérif s’acharnait sur le riche du comté.
- Et ?
- Ta mère et Kane ont eu une liaison, autrefois. J’ai fait comme ton père, j’ai assemblé les pièces. Et comme en biologie, 1+1 fait souvent 3…
- Ici, ce n’est pas le cas. J’ai fait un choix. Keith a fait le test. Je suis sa fille. Ton raisonnement, ton analyse ne tient pas. Jake ne peut pas me voir comme sa fille.
- Tu en es sûre ? Kane a-t-il eu vent des résultats ?
- Non. ça ne le concernait pas. Je ne lui dois rien.
- Rien n’est moins certain. Je crois qu’on vient de trouver pourquoi il ne t’a pas mise au placard après ton esclandre, et pourquoi il t’a envoyé à l’Est au lieu de détruire ta vie comme celle de Kate...osa Mac qui comprenait mieux que personne ce que les liens familiaux reconnus ou non faisaient faire aux gens.
- N’importe quoi ! Et après vous être tant appliqués à me faire comprendre que Kane n’était pour rien dans la mort de Keith, vous allez finalement m’annoncer qu’il l’a fait tuer pour m’avoir à lui tout seul ?! Tout ça dans le but d’avoir une héritière maintenant que son fils prodigue est en fuite, cria Veronica.
Là-dessus, Veronica quitta la pièce et alla se réfugier sur le parking derrière le poste, à l’abri des regards. Veronica serrait les poings, elle se plantait les ongles dans les paumes. La douleur qu’elle s’infligeait lui permettait d’analyser froidement les faits. Ils avaient raison. Leur théorie expliquait tout mais c’était tellement plus facile avec Kane dans le rôle du grand méchant plutôt que dans celui de l’ange gardien. Lentement, elle desserra les poings et réalisa qu’on l’étreignait. Blake s’était glissé derrière elle, il l’avait entourée de ses bras et l’avait soutenue le temps que l’idée fasse son chemin.
- Kane croit être ton père et cette croyance te protégera toujours.
- Je ne veux pas de sa protection. Je ne veux pas devoir ma carrière à Kane. Je voudrais que mon père, que Keith soit là pour me garder sur ma voie, pour qu’il puisse te rencontrer, avoua-t-elle en lui faisant face.
La sentant fragile, Blake raffermit son étreinte et l’embrassa. Une voix mêlée à un rire les interrompit.
- Oh ben, merde alors…
C’était Granger qui venait les chercher.
- Qu’est-ce tu veux Granger ?
- Declan a décidé d’accélérer : si ce n’est pas les Kane, c’est forcément lié aux Finnegan. Il va réinterroger Maggie. On a mis la main sur l’héritière, on ne va pas la lâcher. Surtout si elle nous permet de faire payer le vieux, expliqua Granger avant de regagner le bâtiment.
- Qu’est-ce que tu as dit ? réagit soudainement Veronica.
- Declan va interroger Maggie.
- Non, pas ça. Au sujet de l’héritière...Tu as dit “mettre la main sur l’héritière” ! C’est ça ! Je sais, je sais pourquoi Celeste payait Troy ! Rappelez-la avec son mari, tout de suite.
Veronica fonça vers le bâtiment. Elle devait parler à Declan et à Mac d’abord.
- Veronica, hêla Blake.
Elle ne se retourna pas.
- Mars ! Tu m’expliques !
Sans succès. Il tira alors son téléphone et rappela les Kane en évoquant un document que Celeste n’avait pas signé.
Theo, Mac et Declan discutaient autour d’un café quand Veronica fit irruption.
- ça va mieux ?
- Oui. Oui. Ne t’inquiète pas, Theo. Mac, tu te rappelles de la disparition de Duncan.
- Evidemment.
- A l’époque, les fédéraux n’avaient pas pu trouver qui avait aidé Duncan à fuir. Tu crois qu’aujourd’hui, ils pourraient le faire ?
- Trouver Duncan ?
- Non, trouver celui qui a aidé Duncan.
- Pourquoi tu veux savoir ça ?
Declan et Theo suivaient l’échange comme on peut suivre une balle de tennis. Toutefois, Declan avait assez de recul pour sentir la crainte qui assaillait son agent. Elle n’osait pas le dire mais Veronica voulait savoir si on pouvait l’inquiéter pour ses actes passés.
- A l’époque, le Bureau avait finalement classé l’affaire sans suite. Il s’était avéré que les grands-parents du bébé kidnappé étaient des personnes maltraitantes. Nos services n’ont pas jugé bon de poursuivre. ça ne va pas changer aujourd’hui.
Veronica soupira d’aise. Mac comprit et murmura un “c’était toi” tout aussi discret que son ventre rebondi, à croire que l’annonce de la grossesse avait réveillé son corps. Rassérénée, la blonde déroula son raisonnement.
- Je pense que les chèques de Celeste n’étaient pas des cadeaux pour Troy...C’était le prix à payer pour un service rendu…
- Celeste se payait un gigolo, et alors ? s’étonna Theo.
- Non. Non. Au départ, Celeste couchait bien pour ses besoins. Mais, je ne sais pas, peut être qu’elle a parlé à Troy de son besoin de retrouver son fils en confidences sur l’oreiller ou qu’elle lui a parlé de Duncan car ils étaient proches à l’époque du lycée. Toujours est -il que je suis persuadée que Troy a senti le bon filon et qu’il lui a fait croire qu’il pouvait trouver des infos moyennant finances…
- Qu’est- ce que son fils aurait à voir dans cette histoire, Mars ? s’étonna Declan
- Céleste a toujours été obsédée par Duncan. C’était son bébé et elle n’a jamais pu supporter son départ. Mon père, puis Weevil m’avaient parlé du fait qu’elle revenait régulièrement à la charge auprès des privés du coin pour essayer de le trouver. Papa soupçonnait qu’elle le faisait dans le dos de Jake, car les finances ne suivaient manifestement pas les moyens qu’il aurait pu mettre s’il l’avait voulu.
- Donc Troy lui fait miroiter des infos qu’il n’a pas, Celeste réalise qu’elle s’est fait mener en bateau et le tue ? poursuivit Mac.
- Avec Celeste, tout est possible… Rappelle-toi. Elle nous a dit que Troy n’avait pas à s’inquiéter tant qu’il lui rendait service.
L’exposé de la théorie de Veronica fut suivi dans un grand silence que Granger rompit en ouvrant la porte.
- Blake a rappelé les Kane, vous avez Maggie. On va clore cette affaire-là, maintenant.
Veronica accueillit Maggie et la conduisit à la salle de briefing où les attendaient son équipe et les Kane. Le nombre de personnes surprit la jeune femme.
- Euh, les auditions de témoins, c’est pas en tête à tête ?
Veronica ne répondit pas et invita du regard Maggie à s’asseoir. Blake observait les moindres réactions et gestes de l’irlandaise. Passée la surprise, elle était d’un calme olympien.
- Disons que vous n’êtes pas là pour ça. Nous vous avons convié pour vous faire part de nos avancées dans le meurtre de Troy Vandergraff, expliqua Declan.
- Il y a des progrès et vous ne m’en informez pas Shérif ? S’offusqua Jake Kane.
- Vous êtes là pour ça, répondit posément Logan qui jouait sur du velours depuis l’interrogatoire caché de Celeste.
- Ce n’est pas ce qu’on m’a dit. Arrêtez de me prendre pour un con, Echolls. Vous nous faites venir, vous ridiculisez ma femme, vous nous faites partir, puis revenir. Je ne suis pas votre chien.
Logan fusilla Blake du regard. A vouloir faire une mise en scène grandiloquente pour la confrontation des derniers suspects, les agents new-yorkais mettaient le shérif en porte à faux. Mais l’agent ne le remarqua pas. Toute son attention était portée sur Maggie. Son comportement paisible avait changé dès que Jake Kane avait passé la porte. Elle se tenait droite sur sa chaise, serrait les dents et affichait un air de dégout qu’elle peinait à cacher. Elle haïssait visiblement tout ce que le Maire représentait.
- Et si nous laissions nos egos de côté pour avancer, proposa Veronica en indiquant les deux chaises vides aux Kane.
Celeste s’installa.
- Maggie, est-ce que vous connaissez ces deux personnes ?
- Je les ai déjà vus à la marina mais sans plus, réussit-elle à répondre posément.
- Celeste et Jake Kane. Ils étaient des amis des parents de votre compagnon, expliqua Veronica.
- Bon, il était un peu plus pour Madame, glissa Granger avec plein de sous-entendus dans la voix.
- En quoi cela concerne l’affaire ? questionna Maggie.
- Cela nous donne un mobile, justifia Theo.
- Troy était un séducteur. Il couchait avec d’autres femmes et alors ? L’union libre, vous connaissez ?
Maggie se montrait mordante depuis l’évocation de la polygamie de Troy. Blake y vit une tentative d’évitement. Lui aussi avait tendance à reporter son attention ailleurs quand quelque chose le dégoûtait. Elle avait ostensiblement écarté Jake Kane de son champ de vision.
- Je connais mais je ne comprends pas.
- Sûrement un problème de génération, rétorqua Maggie.
- Parce que Madame Kane et toi, vous êtes des copines de lycée bien sûr…
Autant Maggie était à l’aise avec l’étalage de sa vie sexuelle, autant Celeste était tendue sur sa chaise. Jake se massait les tempes. L’équipe des fédéraux décida de changer d’angle d’attaque et de leader. Blake s’avança et reprit les rennes. Il en avait assez vu pour savoir quels leviers utilisés.
- Quand on regarde la liste des conquêtes de Troy, on ne peut s’empêcher de remarquer celle qui dénote, dit-il en alignant les photos de Maggie, Madison et Celeste. Maggie, vous semblez être sa régulière. Madison, sa roue de secours. Mais vous, Celeste, pourquoi ? Pourquoi Troy entretenait-il cette liaison ?
Celeste se dandina sur sa chaise.
- Ou plutôt qu’est-ce que cette relation lui apportait ?
- Des milliers de dollars, répondit Mac tout en pianotant sur son clavier. Vous ne payiez tout de même pas Troy pour vos 5 à 7 ? Et vu le statut social de ses parents, il n’était pas dans le besoin, vos petits chèques couvraient tout juste son argent de poche...
- Réfléchissons, qu’est-ce que vous pouviez bien acheter à Troy ? lança Veronica.
- Tu le sais très bien, espèce de bâtarde ! cracha Celeste en la fixant durement.
Subitement Jake se redressa et serra les poings. Veronica le remarqua, encore une preuve de plus pour la thèse de Blake.
- Je payais les infos qu’il avait sur mon fils !
- Ah, et le sexe, c’était en bonus, plaisanta Granger.
La plaisanterie tomba à plat tant il y avait de l’électricité dans l’air.
- Ma pauvre Celeste. Tu es pathétique. Vendre ton corps et tes maigres économies pour des informations que ce crétin de Troy n’avait pas ! cracha le Maire au visage de sa femme.
- Merci, j’avais compris ! Mais moi au moins, j’ai tenté quelque chose pour retrouver notre fils.
- Retrouver notre fils ? Mais je sais parfaitement où il se trouve.
Celeste planta un regard incrédule dans celui de son époux. Les agents les laissèrent souffler quelques instants avant de reprendre. Il fallait battre le fer tant qu’il était chaud.
- Revenons-en au moment où vous avez compris que Troy vous manipulait, Celeste, proposa Blake.
- Troy m’avait donné un numéro de téléphone, soi-disant celui de Duncan mais la ligne était morte. Je lui en ai parlé le jour de sa mort. Il s’est moqué de moi. Il m’a dit que j’avais été bien longue à comprendre. Il a même dit que ma lenteur d’esprit devait être dûe à mon âge….
- Outch, souffla Theo.
Veronica fit les gros yeux à son collègue. Il devait se tenir pour ne pas ruiner leurs avancées.
- Comment avez-vous réagi ? demanda Declan.
- Je l’ai giflé et je suis partie.
- Je n’en crois pas un mot. En colère comme tu devais l’être, tu as pété les plombs et tu l’as tué ! Nom de Dieu, Celeste, quand apprendras-tu à rester à ta place ?! tempêta Jake.
Instinctivement, Celeste se recroquevilla sur sa chaise. Mac, Logan et les autres baissèrent les yeux gênés. Madame Kane avait perdu de sa prestance. Elle ressemblait à un lapin perdu dans les phares. Cette vision secoua tellement Maggie qu’elle se surprit à parler.
- Non. Elle n’a pas tué Troy. Elle s’est contenté de partir en l’insultant. Comment aurait-elle pu faire face à Troy ivre et empli de morgue et d’assurance toute machiste alors qu’elle tremble dès que vous haussez le ton ? rétorqua Maggie.
Jake soutint le regard noir que la jeune femme lui adressait. L’électricité dans l’air amena Maggie à en dire encore plus. Blake avait vu juste, Maggie haïssait l’attitude de mâle dominant que se donnait le Maire et vraisemblablement son père. Elle ne supportait pas qu’un homme impose son jugement à une femme. Elle transpirait de haine pour Kane, pour son père. Blake allait exploiter cela, d’autant qu’elle venait de commettre sa première erreur. Elle venait de reconnaître qu’elle avait vu partir Celeste peu de temps avant la mort de Troy.
- Troy insultait Madame Kane ? Il devait faire ça sacrément fort pour que vous puissiez l’entendre depuis le Mexique, glissa Veronica qui elle aussi venait de noter la bourde de la jeune femme.
Elle s’était placée toute seule sur le lieu du crime au moment du meurtre. Prise en faute, Maggie laissa échapper un soupir de résignation avant de raconter. Comme son plan pour faire accuser son père tombait à l’eau, autant dire la vérité. Elle se tourna face à Jake.
- Votre épouse était tellement blessée qu’elle ne m’a pas vue en partant. Quand j’ai rejoint Troy sur le bateau, il buvait et il ne décolèrait pas. Il m’a balancé qu’il n’était pas d’humeur, que je devrais partir. J’aurais pu partir. J’aurais dû. Mais il a fallu…
flashback
Celeste quitta la marina, le visage envahi par les larmes. Elle s’était faite duper. Au départ, elle avait dîné avec Troy pour se souvenir. Ils avaient couché ensemble pour le plaisir. Puis, elle avait voulu se servir de lui mais c’était l’inverse qui s’était produit. Troy lui faisait payer des services inutiles pour retrouver son fils. Couverte de honte, Celeste s’éloigna sans se soucier de son image, pour une fois.
A peine, eut-elle quitté le pont que Maggie s’y glissa. Elle savait que son compagnon était volage. Elle ne lui en tenait pas rigueur mais découvrir que Troy pouvait s’envoyer des femmes pouvant être sa mère l’écoeura un peu. Elle n’était pas au bout de ses surprises.
Troy buvait beaucoup. Il était en train d’enchainer verre sur verre. Maggie reconnut son état de nervosité, aussi elle voulut le détendre. Elle se glissa derrière lui et l’étreignit. Elle eut tout sauf la réaction escomptée. Troy lâcha son verre qui tomba avec fracas au sol et fit volte-face arme au poing.
- Oh ! Calme-toi…
- Maggie, c’est pas le moment.
- Je vois ça. Je vais prendre un ticket alors, répondit-elle.
Elle avait voulu faire un trait d’humour mais Troy ne l’interprèta pas ainsi. La tension monta d’un cran, encore.
- Arrête tes conneries, je ne suis pas d’humeur. Rentre chez toi. Je suis dans la merde…
- Pourquoi ? Parce que tu n’as pas assuré avec la nana précédente ? T’as peur qu’elle ne revienne pas ? Qu’elle ne te couvre plus de cadeau ? cracha Maggie dont la colère enflait.
- La ferme, Maggie. Tu ne peux pas comprendre… répondit Troy fébrile.
Il posa son arme sur le bar et but à même la bouteille de whisky.
- Toi, tu auras toujours papa pour subvenir à tes besoins...tenta d’expliquer le jeune homme.
- Tu dis n’importe quoi…
- Mais bien sûr… Tu te mens, Maggie. Tu craches sur l’argent de papa mais tu es bien contente de pouvoir faire tous tes petits achats… A cheval donné… Maggie, qu’est-ce que tu fais ? Maggie, pose ça !
fin flashback
- Il a fallu qu’il vous mette face à vos incohérences et vous avez perdu le contrôle, observa Blake.
- Perdu le contrôle, je ne sais pas. Au départ, j’ai tout contrôlé au contraire. J’avais saisi son arme pendant qu’il buvait. Au départ, c’était pour qu’il ne s’en serve pas contre moi. Je ne pensais pas m’en servir… Et puis…
- Et puis, Troy vous a poussé à bout et vous avez tiré, ajouta Logan.
Declan ne put retenir un soupir de désolation quand Maggie confirma.
- Parce que vous auriez pu rester calme face à quelqu’un qui vous met dans le même panier que votre père alors que vous faites tout pour ne pas lui ressembler ? rétorqua Maggie.
Le shérif et Maggie échangèrent un regard. Il comprenait parfaitement ce qu’elle avait pu ressentir.
- L’ironie dans tout ça, en voulant prouver que vous n’êtiez pas comme lui, vous l’êtes devenu…glissa Blake. Troy est mort d’une balle dans la tête. Une froide exécution. Du travail de mafieux.
Une flamme dure s’alluma dans le regard de Maggie. Les fédéraux se sourirent. C’était gagné. D’un geste discret, Declan invita Veronica à clore le dossier.
- A ce stade, Maggie vous avez plusieurs options, commença Veronica.
Logan se tendit. Ils n’avaient pas discuté de cela. Il mettait un point d’honneur à ce que tous les coupables de crime sur son comté soient condamnés. Le retour de Veronica mettait à mal toute son organisation. Il allait l’interrompre quand la main virile de Blake se posa sur son épaule. Il quitta la pièce avec les Kane alors qu’elle énonçait les options.
- option 1: vous plaidez coupable pour le meurtre de Vandergraff et vous prenez 30 ans. Droite dans vos bottes, vous assumez comme un bon mafieux, et on vous laisse aux mains du Shérif.
Maggie serra les mâchoires.
- option 2 : vous plaidez coupable pour le meurtre de Vandergraff mais vous nous aidez à démanteler le réseau de votre père à New York. Cela réduirait votre peine de moitié… Et puis, c’était un peu votre objectif quand vous avez essayé de faire porter le chapeau à votre père… Enfin, réfléchissez. Nos options sont valables jusqu’à ce soir.
Sans plus de discours, les fédéraux quittèrent la salle à l’exception de Granger qui devait assurer la surveillance de la coupable.
Sur le perron, Logan discutait avec Jake Kane tandis que Celeste montait dans la voiture, la mine déconfite. Mac textotait adossée au mur, elle n’entendait pas tout mais elle comprit l’essentiel. Quand Veronica sortit, elle lui fit son compte-rendu.
- Kane a remercié Logan de ne pas avoir ébruité les coucheries de Celeste. Logan a remercié Kane pour avoir rendu justice à Lilly.
- Logan confond le fils et le père... Ce n’est pas lui qu’il devrait remercier… Mais merci de l’info, Q. Toujours là pour rendre service.
- Toujours mais cette fois, tu vas devoir m’aider en retour : ce soir, dîner avec mes 2 mamans et la mère de Wallace. Je n’y survivrai pas sans aide.
En guise de réponse, Veronica nota l’heure du rendez-vous sur sa main.
- Tu crois qu’il sait quelque chose pour Duncan ? demanda Mac.
- Le mieux, c’est de lui demander, dit Veronica en se dirigeant vers Kane.
Mac la suivit un peu tendue. C’était la première fois que Veronica avançait résolue face à Kane depuis son coup d’éclat au manoir.
- Vous savez où il est ? questionna-t-elle sans préambule.
- Oui. Mais je ne vous le dirai pas. Je ne le dirai à personne, répondit Jake en plantant son regard dans celui de Veronica.
- Pas même à votre épouse?, s’étonna Blake.
- Sachez, agent Hunter, que je protège mes enfants, quoiqu’il m’en coûte.
Jake refit face à Veronica.
- Il y a des choses qu’il vaut mieux taire pour garantir la sécurité de tous.
- Je ne vous demande rien, Jake. Saluez seulement Duncan de notre part.
A ces mots, Jake quitta le poste de police, laissant Logan, Mac, Veronica et Blake sur les marches.
- Avec ce qu’il vient de se passer, tu vas encore me dire que je délire ? demanda Blake à Veronica.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai manqué un épisode ? interrogea Logan.
- Je ne peux rien dire. Sujet sensible.
Logan lança un regard incrédule à son amie.
- Oui, sujet sensible mais le pire dans tout ça, c’est qu’elle te plairait sa théorie ! Une histoire de biologie, de parents et d’enfants. Un peu comme ton père, Charlie et toi…
- Non ? Non ?! Non !
- Tu peux développer, Echolls. Je t’ai connu avec plus de vocabulaire, plaisanta Veronica mal à l’aise.
- Attends, attends... Tous les sous-entendus de Hunter, toutes les questions de Kane à ton sujet… Et sa déclaration quasi sur l’honneur qu’il protège toujours ses enfants...Tu es, enfin, tu serais la fille de Kane ? osa-t-il demander.
Blake sourit. Quelqu’un d’autre tirait les mêmes conclusions que lui. Il n’en était pas peu fier.
- Si tu veux être fixée, je connais un excellent labo, proposa Logan.
Veronica posa une main apaisée sur l’épaule de son ami.
- Je n’en ai pas besoin. J’ai fait ce test, il y a longtemps. Je sais qui est mon père.
- Et ? fit le shérif.
- Et il est enterré au cimetière de la ville. Keith Mars était et restera mon père, quoiqu’en pense Kane.
- Pourquoi tu ne l’as pas détrompé ? s’enquit Logan.
- Comme tu l’as dit, Logan, Kane ne peut pas avoir d’avis sur les choses qu’il ignore. Qu'il croit ce qu'il veuille. Je ne lui dois rien, et je ne veux rien lui devoir... mais je ne vais pas non plus tendre le bâton pour me faire battre...
Mac serra la main de Veronica en souvenir de cette période difficile. Logan lui adressa un regard compatissant, lui aussi connaissait ce sentiment d’errance au sein de sa propre vie.
Tout à coup, la porte du poste s’ouvrit à la volée. C’était Theo.
- Qu’est-ce que vous foutez ? Maggie veut passer son accord. On les tient !
Blake et Veronica se tapèrent dans les mains en signe de victoire. Logan proposa à Mac d’en finir avec Ratner qui marinait depuis longtemps dans sa cellule. Tous les quatre rentrèrent au poste finir ce qu’ils avaient commencé.
Contrairement à tous ces films romantiques, Mac ne s’éveilla pas avec la gueule de bois le jour de son mariage, allaitement oblige. Le petit Keith gazouillait contre le sein de sa mère tandis que le soleil se levait à peine sur Portland. Une porte s’ouvrit doucement. Il entra sur la pointe des pieds et vint embrasser les deux trésors de sa vie.
- Bonjour mes anges.
- Tu ne devrais pas être là...gronda faussement Mac. Le marié ne doit pas voir sa femme avant la cérémonie.
- Je te ferais remarquer qu’on se moque un peu des traditions dans la famille, non ?
Mac fit la moue.
- Dois-je te rappeler qu’on a conçu cette merveille hors union ? Dois-je te rappeler qu’il est né toujours hors mariage parce que madame a dû être alitée ?
- Dois-je te rappeler que Veronica dort dans la pièce juste à côté et combien ça lui plaît de respecter toutes ces superstitions idiotes ?
- Ok, tu marques un point. Je vous laisse, mes amours. A tout à l’heure. Et si tu ne sais pas où me trouver, cherche le beau gosse au bout du chemin de roses, déclara Wallace en s’enfuyant à toute jambe, la porte de la chambre d’amis venait de s’ouvrir.
- Qu’est-ce que Wallace faisait là ?
- Il venait s’assurer que tout allait bien. Tu sais, c’est son côté papa
- Ours…
Les deux amies se sourirent.
Après avoir nourri, changé et couché le petit Keith, Mac se déguisa. Elle enfila la belle robe blanche, laissa Veronica la coiffer. A bout de patience, elle se rendit dans la salle de réception pour la cérémonie. Wallace ne lui avait pas menti, il y avait bien un beau gosse au bout de l’allée de roses. Elle sourit en le voyant.
- Tu as pu te libérer. C’est merveilleux.
- Vous voir Veronica et toi habillées commes des filles, je n’aurai manqué ça pour rien au monde, plaisanta Logan.
- J’ai même apporté l’appareil photo, ajouta Dick tout excité.
Mac soupira amusée. Kate, qui était aussi du voyage, lui assura de garder un oeil sur le surfeur. Mac lui en fut grandement reconnaissante. Tout à coup, un brouhaha indescriptible envahit la salle. La famille, les collègues, les amis entrèrent. Mac sortit retrouver Veronica qui l’attendait tendue comme un arc.
- Prête pour le grand saut, demanda la blonde.
- C’est plutôt à toi qu’il faudrait demander ça. On dirait que tu t’apprêtes à sauter en parachute.
- T’es bête. Allez, prends mon bras que je te conduise à bon port.
Mac obtempéra. Oui, elle avait choisi de se faire conduire par sa meilleure amie. Choisir un parent aurait été trop compliqué, lequel de ses papas ? laquelle de ses mamans ? Ne pouvant choisir, Mac avait opté pour celle qui lui avait révélé les circonstances de sa naissance, sa maman Veronica. Avec sérieux et non sans une pointe d’humour, la blonde guida la brune jusqu’au bel homme qui attendait fébrile au bout de l’allée.
- Les issues de secours se situent à gauche et à droite de l’appareil, murmura Veronica.
- Les sacs à vomis, ils sont où ?
- Ah non, tu ne me fais pas ça. Tu serres les dents, tu souris, et tu gardes tout.
- Oui, chef.
Au pied des quelques marches de l’autel, Veronica abandonna son amie et se rangea au côté de Blake. Si l’organisation du mariage de Mac avait été tumultueuse, sa relation avec son collègue avait été d’une évidence rare. Heureuse, Veronica lui prit la main alors que ses deux plus vieux amis allaient échanger leur serment. L'officiant commença son discours, la salle applaudit quand une sonnerie de portable retentit. Tous se dévisagèrent, les agents du gouvernement réagirent vite, mais aucun n’était le gêneur. Dans un bruit de frou-frou, Mac tira son téléphone et raccrocha sans regarder l’écran.
- Reprenons, je vous prie.
- Il est temps d’échanger vos voeux, bafouilla l'officiant un peu désarçonné.
Wallace prit une grande inspiration et fut coupé par une nouvelle sonnerie. Mac tira de nouveau son téléphone et reconnut le logo du boulot. Elle grimaça et coupa son téléphone. Pas décontenancé pour un sou, Wallace connaissait les affres du métier d’agent du gouvernement, il fit un discours émouvant. La salle applaudit. Mac allait commencer le sien quand sa robe se mit à vibrer. Le marié et les convives en rirent. Agacée, Mac tira son téléphone et décrocha.
- Quoi ?! J’essaie de me marier, Donovan ! J’espère que tu as une bonne raison ! hurla-t-elle.
Subitement, son visage se ferma. Elle raccrocha, et inspira profondément. Elle ne pouvait pas lui faire ça, pas une seconde fois, mais elle n’avait pas le choix. Alors elle prit son courage à deux mains.
- Wallace Fennell, je ne manie pas les mots aussi bien que toi. Alors je ne prétendrai pas faire un discours digne de toi, digne de nous… J’arrive à ruiner le romantisme d’un tel moment avec mon seul téléphone…
Rires gênés dans l’assemblée.
- S’il fallait une preuve de l’amour que je te porte, je te dirai un seul mot parce qu’il englobe tout. Keith. Ce bébé qui attend patiemment que les adultes se plient à un rite absurde, ce bébé est la preuve de tout l’amour que je te porte. Tu le sais, je le sais. Nous n’avions pas besoin de cette cérémonie pour nous le prouver. Nous étions prêts à nous épouser nus dans notre salon, il y a déjà un an. Alors, oui, je t’aime et je veux être Madame Fennell.
Les deux tourtereaux s’embrassèrent sous les applaudissements de la foule circonspecte après un discours si peu conventionnel. Là-dessus, la robe blanche se remit à vibrer.
- C’est bon. J’arrive. I’m on my way !
FIN
Note : Merci à toutes celles qui ont lu cette histoire, les lectrices des premières heures (Arween, Soph) , les habituées, les discrètes, les occasionnelles. Merci de vos commentaires et réactions qui font progresser mes textes.
