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Série : Veronica Mars
Création : 18.06.2018 à 15h57
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« l’histoire se déroule plusieurs années après la fin de la série et ne tient ni compte du film, ni des livres » Marion
Cette fanfic compte déjà 96 paragraphes
Flash Back
WALLACE – Tu ne crois pas que t’en as fait assez ? Tes conneries, ça suffit, je ne suis pas comme elle. Je n’ai pas les nerfs pour ça, lâcha-t-il, amer.
LOGAN – Je croyais que tu étais son meilleur ami. Elle est peut-être quelque part, là dehors et tu n’es même pas prêt à aller te mouiller un peu pour la retrouver, s’écria-t-il blessé.
WALLACE – Elle est morte ! Qu’est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? Tout n’est pas mystérieux ou suspect. Elle est tombée de cette falaise et basta, Logan. Ce n’est pas l’alcool qui va la ramener, ni tes heures de plongée. Tu pourras t’en vouloir autant que tu veux, ça ne la ramènera pas. On n’est pas dans un conte de fée, le chevalier servant, c’est fini.
LOGAN – Alors c’est ça, tu laisses tomber, tu lâches l’affaire ?, commença-t-il, dédaigneux. Je n’ai pas besoin de toi, je me débrouillerai seul. Elle sera ravie de voir combien elle com…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Wallace lui balança son crochet du droit dans le menton. Logan accusa le coup, recula de quelques pas, sonné et le regarda perplexe.
WALLACE – Va au diable Logan. Tu ne changeras jamais. Elle est partie, un point c’est tout. Ce que tu penses, je m’en fout pas mal. Prends tes affaires et rentre chez toi.
LOGAN – Je n’ai plus de chez moi… il est au fond de l’océan, mon chez moi., lâcha-t-il. Il était toujours sonné mais se positionna menaçant et droit devant Wallace.
WALLACE – Alors va la rejoindre, si c’est tout ce que tu veux, mais fiche nous la paix. Dégage et surtout ne reviens plus me casser les...
MAC – C’est bon ! Ça suffit vous deux !, s’exclama-t-elle à bout de nerfs.
Fin Flash Back
LOGAN – Tu as vu un fantôme ?
MAC – Pardon ? demanda-t-elle, tirée hors de ses pensées.
LOGAN – Tu as vu un fantôme ? Ça fait deux fois que je te dis bonjour.
MAC – La politesse chez toi, c’est si rare qu’il ne faudrait pas la rater, t’as raison. Par contre ici le seul fantôme qu’il y ait, c’est toi ! Sérieusement, il n’est même pas midi Logan!, railla-t-elle en désignant son verre d’alcool.
LOGAN – ça m’aide à rester frais toute la journée ! répondit-il avec un sourire ironique.
MAC – Tu as perdu tout ton charme., lâcha-t-elle sans ménagement avant de se poser à côté de lui.
LOGAN – J’ai perdu bien plus que cela…, répondit-il sans délicatesse aucune.
Elle accepta la pique et serra les dents.
LOGAN – Alors il est où, blondie ?
Elle ferma les yeux un instant, inspira profondément avant d’ouvrir la bouche pour répondre.
MAC – Dick ne viendra pas…
LOGAN – Tu veux me présenter une de tes copines ? Commença-t-il en tentant de plaisanter. Ce n’est pas vraiment le… Mais lorsque la porte du restaurant s’ouvrit, il s’interrompit en le voyant entrer. Tu m’as invité à la dernière minute parce que tu pensais que je ne viendrais pas c’est ça ?
Mac ferma les yeux et se frotta les paupières, lasse et fatiguée.
LOGAN – Tu aurais pu me le dire, ce n’est pas moi qui ai voulu le tuer la dernière fois qu’on s’est vu., lâcha-t-il froidement à la jeune femme alors que Wallace s’approchait de la table.
Mac voulut ouvrir la bouche mais Wallace la prit de court en lançant la fleur sur la table devant lui. Il ne prit la peine ni de sourire, ni de saluer qui que ce soit et commença :
WALLACE – Juste qu’on soit clair. Elle est morte. Je ne chasserai pas un fantôme, lâcha-t-il en regardant Logan droit dans les yeux. Je ne courrai pas après un méchant qui a décidé de s’amuser avec des Lys blanc, continua-t-il amer. Et dernière chose, je ne veux plus rien savoir de cette histoire. J’ai ma vie. Je ne recommencerai pas tout ça depuis le début. On l’a enterrée, ses enquêtes avec, et que ça reste ainsi. Je ne remuerai plus un seul brin de poussière. Allez voir les flics avec ça si vous voulez, s’il vous faut une déposition, je le ferai, mais rien de plus.
LOGAN – Comment ça un fantôme? Je suis vraiment si blanc que cela ? Je pensais que l’alcool donnait des couleurs…
WALLACE – A chaque fois que tu es dans le coin, les emmerdes se pointent. Prends tes affaires et rentre chez toi. Elle est morte.
LOGAN – Merci pour la nouvelle, je n’étais pas certain d’avoir bien saisis la dernière fois que tu m’as fait la leçon. Mais là, c’est bon, c’est bien passé., dit-il sur un ton sarcastique.
MAC – Ça suffit ! S’écria-t-elle bien plus fort qu’elle ne l’aurait souhaité. Plusieurs paires d’yeux dans le restaurant se retournèrent vers eux, curieux ou choqués. La prochaine fois que vous vous comportez comme des ados abandonnés, je vous en colle une.
Logan se redressa instantanément sur la banquette tandis que Wallace n’osa plus faire un bruit.
MAC – Vous avez pensé cinq minutes à comment je me sens, moi ? Votre guéguerre à deux balles dure depuis belle lurette et peut-être que ça vous permet de faire passer la pilule, mieux accepter la chose ou je ne sais quoi, mais moi, ça me bouffe mon énergie. Alors vous posez vos fesses, vous la fermez et je vais parler. Celui qui veut partir partira après.
Elle fronça les sourcils et pointa les bancs du doigt d’un air autoritaire et sans appel. Les deux hommes ne bronchèrent pas et s’exécutèrent. Une fois le calme revenu, elle se rassit à son tour et trempa ses lèvres dans son capuccino en fermant les yeux. Elle apprécia le silence. Elle inspira profondément et regarda tour à tour Logan et Wallace. Elle ne savait franchement pas quoi leur dire, l’un blâmait la terre entière pour le comportement qu’elle avait eu et l’autre gardait l’espoir fou qu’elle réapparaisse comme par magie.
MAC – ça a commencé avec Logan, expliqua-t-elle en se tournant vers Wallace. Il a été sur la tombe hier matin et il a trouvé le Lys avec la carte. Je suis allée à mon tour sur la tombe et j’ai eu le droit au même cadeau.
WALLACE – Si tu penses qu’on est au centre d’un complot…
LOGAN – Keith aussi a reçu le Lys., lâcha-t-il un peu amer en lui coupant la parole.
Mac lui lança un regard noir auquel il répondit en haussant les épaules. Wallace n’osa plus rien dire. La jolie brune replaça une mèche derrière son oreille et reprit la parole.
MAC – Je ne sais pas si ça a à voir avec elle, avec nous, ou avec Keith mais je doute que ce soit simplement une coïncidence… elle s’interrompit en entendant Logan ricaner. Ce qui est sûr, c’est qu’on a tous reçu la même fleur, accompagnée de cette carte. La même fleur que comme par hasard, Logan jette du haut de la falaise à la date anniversaire de sa mort.
Wallace finit par soupirer, contrarié. Elle savait qu’elle avait piqué sa curiosité mais la dernière année les avaient tous bien plus séparés qu’elle ne l’aurait pensé. Elle n’était pas sûre qu’il l’aide, juste pour ça. Sa mort avait jeté un froid entre tous, les rancœurs et les non-dits avaient refait surface. La distance entre Logan et les autres s’était encore plus creusée lorsque Dick avait pris le parti de Mac un an plus tôt. Wallace avait fini par s’enterrer dans son boulot et pour éviter tout contact, il avait pris un petit boulot dans une association d’enfants défavorisés pour leur apprendre le basket. Ses journées et ses Week end n’en finissaient pas, l’empêchant de participer à toute soirée ou tentative de rapprochement proposée par Mac. Elle avait finalement laissé tomber.
WALLACE – C’est quand même effectivement gros comme coïncidence., osa-t-il admettre ce qui détendit un peu Logan et fit sourire Mac.
LOGAN – Il n’empêche que Sara Civermon ça me parle, je ne saurais dire d’où ça vient mais plus j’y repense plus j’ai l’impression d’avoir déjà entendu parler d’elle.
MAC – Oui mais voilà, elle n’existe pas. Je n’ai absolument rien sur elle, ni compte bancaire, ni adresse, date de naissance ou autre. Elle n’est pas morte non plus, rien. Elle n’existe pas.
Il grogna silencieusement devant l’annonce de Mac. Et si Mac disait qu’elle ne l’avait pas trouvée, personne ne la trouverait. Sara Civermon n’existait donc réellement pas.
Logan voix off : Ou alors ce n’est pas une personne ? Génial et alors c’est quoi une voiture ? Tu t’es cru dans un film avec Nicholas Cage ? Il est peut-être temps de mettre le holà sur le whisky le matin.
WALLACE – Si ce n’est pas une personne c’est quelqu’un qui a décidé de nous le faire croire. Mais qui ?
LOGAN – Et si c’est ça, pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Après tout ce temps ?
MAC – Et tu es sûre que tu as… , osa-t-elle demander.
LOGAN – Tué Caldwell ? Crois-moi j’en suis certain.
WALLACE – Tu as quoi ?, souffla-t-il.
Les deux hommes se défièrent à nouveau du regard.
LOGAN – Pourquoi tu crois que je bosse plus pour le FBI, tu croyais que j’avais remplis le mauvais formulaire pour la machine à café ? ,lâcha-t-il sarcastique.
Mac grinça des dents, elle aurait dû prévenir Wallace. Elle doutait fortement que ce nouveau détail aille en leur faveur. Mais rien ne vint. Wallace garda le silence. Elle reprit donc doucement :
MAC – Si c’est ça, je ne vois pas où cela nous mènerait ni où est l’intérêt. Ca à toujours été elle la meneuse, il n’y a jamais eu d’enquête sans elle. A l’époque du lycée, les représailles étaient dirigées vers elle. Pourquoi nous faire un coup pareil si elle n’est plus là. Surtout si Sara Civermon n’est personne. Au cimetière, il n’y a pas de caméra, je ne peux quand même pas traquer un fantôme.
LOGAN – Le livreur., souffla-t-il doucement en écarquillant les yeux. Mac le livreur.
WALLACE – Pourquoi le livreur ? Ça peut être n’importe qui non ?
LOGAN – Oui mais pour faire tout ça le même jour, il faut bien que tous aient la fleur à peu près au même moment. Toi tu n’étais pas là hier, tu l’as découvert ce matin. Nous et Keith les avons reçues hier.
WALLACE – Un livreur qui livre des fleurs, c’est courant, je ne vois pas comment tu veux…
MAC – Tu veux remonter la piste.
Logan sourit enfin lorsqu’il comprit que Mac venait de suivre le même raisonnement que lui.
LOGAN – Si ce n’est pas elle, si c’est un livreur, c’est que quelqu’un quelque part…
WALLACE – En a donné l’ordre. Et tu veux savoir qui.
MAC – En remontant dans l’entreprise, je peux facilement retrouver l’adresse IP ou le numéro de téléphone ou le moyen de paiement et tenter de trouver qui a fait cette commande.
Elle se leva précipitamment et se dirigea vers la sortie.
MAC – J’ai besoin de mon ordinateur., lâcha-t-elle avant de passer la porte du café.
Un petit sourire était toujours figé sur le visage de Logan lorsque son regard croisa celui de Wallace. Celui-ci n’avait aucunement l’air enjoué.
WALLACE – Alors, tu l’as tué…
Le sourire de Logan disparut aussitôt, l’ancien agent ne sachant pas très bien à quoi il aurait le droit venant du jeune homme. Depuis sa mort, il ne savait plus très bien s’il devait le garder dans la liste des personnes de confiance… En sachant que cette liste déjà très courte à l’origine s’était restreinte au strict minimum : Lui-même, Kate et depuis peu Mac.
WALLACE – Je veux savoir. Lâcha-t-il avant que Logan ait le temps de se lever et de filer en douce.
Logan baissa les yeux comme un enfant pris au piège, tenta un regard dans l’assemblé même s’il savait peu probable une aide venue d’un des clients du café. Il soupira et fit face à Wallace une nouvelle fois.
LOGAN - Tu veux les détails ou tu veux juste le fin mot de l’histoire? Dans mes souvenirs je n’étais pas franchement la personne avec qui tu voulais casser la croûte!
WALLACE - J’ai soudainement une envie de burger au homard, pas toi? Dit-il avec un sourire narquoi avant d’attraper la carte sur la table. Je t’écoutes.
Logan soupira encore une fois, mais plus bruyamment cette fois ci, ce qui finit de déridé Wallace. Il avala le fond de whisky et reprit la parole.
LOGAN - J’étais incapable de dormir. J’ai passé les mois qui ont suivit sa mort à traquer Caldwell. J’ai refusé les autres dossiers, j’ai pris tout ce qui avait de près ou de loin un rapport avec lui. J’ai passé des mois à interroger sa famille, ses amis, les personnes dont il a croisé le chemin. J’ai remonté sa piste grâce à quelques témoignages mis bout à bout.
Wallace fit signe à la serveuse sans détourner les yeux de Logan qui lui ne fixait que son verre vide.
LOGAN - Sauf que j’ai été brouillon, dissipé… j’ai voulu faire vite, j’ai voulu le retrouver coute que coute et j’ai semer des cailloux blancs. Et lui il m’attendait. En fait je pensais le prendre par surprise, mais il m’attendait. Il a mit fin à ma carrière par la même occasion.
Il s’interrompit avant de relever les yeux vers Wallace.
LOGAN - Il a prit tout ce que j’avais. Et j’ai voulu la venger, j’ai voulu faire taire la douleur, et grace a mon indélicatesse j’ai fini par rendre ma plaque.
WALLACE - Tu ne rends pas juste ton arme parce que tu tires sur un suspect lors d’une affaire. Logan…
LOGAN - Il n’avait pas d’arme Wallace. Il n’avait qu’un téléphone. Mais la rage, la douleur m’a empêcher de voir ce qu’il sortait de sa poche, et lorsqu’il a voulu faire le geste je lui ai coller une balle entre les deux yeux. J’ai pas réfléchi, j’ai visé, j’ai tiré. Il est tombé. Fin de l’histoire.
Ils se fixèrent en silence. Logan s’était tassé dans son siège, connaissant les positions de Wallace a ce sujet. Il n’attendait rien de lui. Il n’avait pas besoin d’un sermon ni même d’être compris. Et pourtant Wallace lui tendit la carte du dîner et lorsque la serveuse arriva à leur hauteur il s’adressa d’abord à Logan avant de se tourner vers elle.
WALLACE - Mange. C’est moi qui offre.
La surprise pu se lire sur le visage de son ancien ami, Wallace sourit en coin avant de faire son plus beau sourire a la serveuse.
WALLACE - Un Home-Burger, s’il vous plaît avec un grand Ice Tea.
Katie’s Bar – Plage - Un peu plus tard ce soir là
Installé sur le banc au fond du bar, sa tête reposant sur le bois, ses yeux mi-clos gardaient un œil sur les alcooliques du bar pendant que son esprit vagabondait ailleurs.
Logan voix off : Il doit y avoir un truc. Quelqu’un derrière cette manigance, même si les fleurs ont été livrées par quelqu’un, cette personne ne pouvait pas être assez bête pour laisser son nom. Bien que… Non arrête de rêver Logan, vois les choses en face : il y a quelque chose que t’as raté. Si Mac est capable de remonter jusqu’à cette personne, quelle qu’elle soit, on pourra au moins repérer une adresse IP ou une location, c’est mince mais ça nous permettrait de nous concentrer là-dessus. Mon dieu, tu es entrée dans ma tête. Je n’aurais jamais réfléchi autant avant.
Il vida d’un trait le reste de whisky posé devant lui alors que Kate lui jetait un regard interrogateur.
KATE – Tu as cet air particulier sur le visage.
Il fronça encore plus les sourcils à cette annonce.
LOGAN – Ah oui? Et j’ai l’air de quoi ?
KATE – Tu me rappelles un ami. Il avait tendance à broyer du noir.
LOGAN – Il avait ? Il est heureux maintenant ?
Kate ne répondit pas, mais son regard s’assombrit et elle tourna les yeux un moment. Elle en profita pour resservir un habitué et lorsqu’elle reporta son regard sur logan, il était reparti dans sa rêverie. Elle se mordit la lèvre en soupirant.
Au bout de quelques heures, elle avait fini de nettoyer le bar et mis les derniers clients récalcitrants à la porte. Elle sortit la bouteille de whisky et s’installa face à Logan. D’abord, sans un mot, elle l’observa dans le calme ; ses traits étaient tirés, des ridules s’étaient formées de part et d’autre de ses yeux, ses lèvres tressautaient nerveusement même lorsqu’il était calme. Elle posa un verre sur la table, ce qui eut pour effet de le sortir de sa rêverie.
KATE – Tu n’étais pas supposé être à Neptune aujourd’hui ? Lâcha-t-elle pour commencer.
LOGAN – J’y étais mais l’ambiance n’est pas vraiment au beau fixe. Les retrouvailles avec mon fan club ne s’est pas si bien passé, vois-tu.
KATE – Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne pas plus que cela que tu aies un fan club ?
LOGAN – Ah! Mais celui-ci est particulier, Madame. Il regroupe ses amis proches, ceux qui ne sont pas franchement ravis d’avoir dû me faire une place. Même mon meilleur pote a fini par s’intégrer mieux que moi, c’est dire.
KATE – Oh! ça, ce sont les personnes qui comptent, alors…
LOGAN – Pour elle, oui.
KATE – Ah ah, ceux qui comptent vraiment. Pour toi…
LOGAN – Je n’ai jamais vraiment collé dans le moule… Elle si.
KATE – Tu sais qu’à un certain moment, il te faudra l’accepter.
LOGAN – Que finalement je tiens plus à eux que ce que je laisse pense ?
KATE – Que tu vas devoir dire son nom.
Il se renfrogna en ouvrant la bouteille.
LOGAN – Trop douloureux.
KATE – Tu ne peux pas l’ignorer, Logan.
LOGAN – De toutes les personnes concernées, je ne pensais pas que ce serait toi qui me ferait la morale.
KATE – Parce que j’ai moi-même mes problèmes ? Parce que moi aussi, je suis déficiente à ce niveau là… C’est peut-être pour ça.
LOGAN – Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire et tu le sais. Je ne suis juste…
KATE – Pas près.
Logan acquiesça en silence.
KATE – Et quand le seras tu? Elle est partie Logan. Annonça-t-elle doucement. Qu’est ce qui te retient ?
LOGAN – Nous. Je ne suis pas prêt à accepter qu’il n’y ait jamais plus de nous. Alors, tant que son souvenir sera intact en moi, il est hors de question que je passe à autre chose.
KATE – Tu vas te noyer avec elle…
LOGAN – Si tu savais comme j’aimerais.
Kate plongea son regard dans celui de Logan et frissonna. Le vide s’était emparé de lui et même les paroles les plus réconfortante, les bras d’une amie, les degrés d’alcool ne lui faisait plus aucun effet. Il était parti bien trop loin pour qu’elle puisse l’atteindre. Elle le savait déjà mais espérait tout de même y arriver. Pour d’autres raisons, d’autres démons, elle en était arrivés au même point, mais elle avait toujours eu cette personne qui croyait en elle, cette personne qui malgré tout ne l’avait pas laissée tomber. La personne sans qui elle ne serait plus là aujourd’hui. Et elle espérait de tout cœur être cette personne pour Logan. Elle ne pouvait plus le voir se décomposer au fur et à mesure devant elle. Il restait accroché à cette idée qu’elle puisse être en vie quelques parts, mais le temps passait et rendait la chose de plus en plus improbable. Il s’était d’abord accroché à sa rage, son idée de la venger. Mais maintenant que Caldwel était tombé, il n’y avait plus rien à quoi s’accrocher. Elle ne savait pas combien de temps il tiendrait comme ça. Et en plongeant son regard dans le sien ce soir là, elle sentit ses propres blessures se réveiller en elle.
Maison de Logan
Il était allongé sur le matelas posé à même le sol, sans draps aucun pour le couvrir. Les premiers rayons de soleil filtraient à travers les vitres pleines de sable et de poussière. Ses yeux étaient clos, ses traits détendus, presque paisibles. La sonnerie du téléphone le sortit de sa rêverie. Il l’attrapa d’une main vive et répondit sans regarder l’écran.
LOGAN – Echolls.
MAC – C’est moi, j’ai fait les recherches.
Il se redressa sur le futon lorsque Mac s’interrompit d’elle-même.
LOGAN – Et ?
MAC – Et … rien.
LOGAN – Comment ça rien ? Redemanda-t-il un peu plus fort.
MAC – Rien. La personne n’existe pas. J’ai réussi à traquer une localisation et une adresse IP. Mais elles ne mènent à rien.
LOGAN – Mac je te connais assez pour savoir qu’une adresse IP n’appartient pas à personne et ne mène pas nulle part. Il y a toujours une fin quelque part. C’est toi qui nous a appris ça. S’énerva-t-il doucement.
MAC – L’adresse IP appartient, appartenait à une société écran créée il y a plusieurs années déjà, et qui a fermé. Le bâtiment aujourd’hui n’existe plus. Aujourd’hui il ne reste qu’un vaste parking à cet endroit-là.
LOGAN – Tu es en train de me dire que celui qui a fait ça a utilisé une adresse IP déjà périmée, s’est posté sur un parking quelque part et a fait une commande pour des Lys ? Et vous pensez que c’est moi qui suis fêlé ?
MAC – Logan ça ne mènera nulle part.
LOGAN – C’était quoi la société écran ? Demanda-t-il sans écouter.
MAC – Un site de couverture pour fausses identités.
LOGAN – Un site gouvernemental ou simplement une page créée par une agence fédérale ?
MAC – Une agence, très certainement, vu ce qu’il en reste.
LOGAN – Il y a des liens dessus ? Un partenariat ? Des traces ?
L’agent en lui venait de se réenclencher.
MAC – Logan…
LOGAN – Des liens Mac ? Est-ce qu’il y a des liens ? ou autres choses dans ce style ?
MAC – Non, rien. Lâcha-t-elle froidement face aux exigences de Logan.
LOGAN – Il doit y avoir des restes quelque part, une trace...
MAC – Parce que tu crois que c’est elle qui a laissé des traces. Tu es malade Logan, elle est morte ! S’écria-t-elle.
LOGAN – Il doit y avoir quelque chose, si c’est justement cette adresse qu’on a utilisée. Une adresse d’un site créé par notre ancien employeur, tu rigoles, ce n’est pas une coïncidence.
MAC – L’adresse a été détruite. Elle n’existe plus et du site, il ne reste que des morceaux. C’est peine perdu, je ne trouverai pas de lien quelconque.
LOGAN – On va trouver…
MAC – Alors tu chercheras seul.
LOGAN – Mac, allez, j’ai besoin d’un coup de main, c’est pour… Il ne put continuer sa phrase.
MAC – Logan tu es incapable de dormir, de réfléchir. Tu n’es pas dans ton état normal.
LOGAN – On m’a pris l’amour de ma vie Mac, je ne vais pas faire comme si tout allait bien. S’écria-t-il à son tour.
MAC – Logan, tu es incapable de prononcer son nom, tu n’as pas regardé une seule photo avec son visage depuis qu’elle est morte. Il est temps de tourner la page.
LOGAN – Non. Je refuse. Elle est peut-être…
MAC – Logan! Ouvre les yeux! Elle est morte! C’est fini! Et ce Lys, c’est juste un énième moyen de nous rendre dingue. Wallace avait raison... C’est fini... je suis fatiguée...
LOGAN – Et Keith, qu’est-ce que tu vas lui dire…
Elle ne répondit pas, elle soupira et raccrocha, laissant Logan seul avec sa fureur. Il balança le smartphone contre le mur avec rage et se mit à hurler. Son estomac se noua sous le coup du stress. Les larmes perlèrent à nouveau sur ses joues. Il souffla un coup pour reprendre ses esprits et se leva. Il faisait les cent pas dans le salon lorsqu’un détail sur la première marche de l’escalier attira son attention. La poussière avait été écrasée, laissant une marque de pas bien visible.
Logan voix off : Trop visible. Je ne suis pas monté une seule fois depuis que je suis revenu.
Il avança doucement vers les marches et constata des traces de pas sur chacune des marches. Était-il passé à côté ces derniers jours ? Était-il monté lui-même et ne s’en souvenait-il plus ? Tremblant, il monta les escaliers un à un tel un enfant apeuré. Il regarda vers le haut, pièce maudite où il avait espéré partager tellement de moments elle. Pièce dans laquelle il n’avait plus mis les pieds depuis qu’il l’avait perdue. Il posa ses doigts sur la poigné de métal froid, frissonna avant de l’abaisser. Il ferma les yeux, tentant de se contenir, de retenir les larmes qui montaient. Il ouvrit doucement la porte et déjà il lui sembla que son odorat était envahi par les restes de parfum qui avaient subsisté. C’était stupide, il le savait, les odeurs ne s’incrustaient pas de la sorte mais il la sentait. Il pouvait même l’entendre rire et la voir s’amuser devant lui, dans sa salopette trop grande, un pinceau à la main. Il observa la pièce plongée dans la pénombre. Seuls quelques rayons s’étaient frayé un passage entre les lattes de bois des volets. La chambre avait l’air comme condamnée. Il s’avança à pas feutrés vers le lit et fronça les sourcils en voyant la boite en carton posé au centre. Il s’assit au pied du lit et l’attrapa, hésitant. Il l’observa d’abord et reconnu les boites des affaires classées du FBI. Lorsqu’il retrouva le numéro sur le côté, son visage se crispa encore plus. Il replia les genoux vers lui et posa la boite entre ses deux jambes. Délicatement il souleva le couvercle et son cœur manqua un battement. Il eut comme le souffle coupé. Il regarda au fond de la boite avec tristesse et incompréhension. Il plongea la main dans le carton et attrapa l’anneau brillant du bout des doigts. Il laissa tomber le carton et fit tourner le bijou entre ses doigts sous les rayons du soleil.
Logan voix off : Comment es-tu arrivé là?
Il attrapa le carton à nouveau, jeta un dernier regard au numéro de dossier sur la tranche, quitta la pièce et descendit les marches quatre à quatre. Il tenta de ramasser les morceaux du téléphone sans succès. Il attrapa ses clés et son portefeuille et sortit de la maison au plus vite.
Département du FBI – San Francisco – Bureau de la psychologue
Il avait conduit plusieurs heures, n’avait pas dormit de la nuit et pourtant son charme fonctionnait toujours encore avec les stagiaires. Il avait réussi à arriver jusqu’au bureau de la psy sans aucun souci. Il toqua avant de faire irruption dans la pièce, alors que la jeune femme rousse était en pleine conversation avec un agent.
LOGAN – Et si je vous disais la vérité ?
PSY – Je suis en consultation M. Echolls. Et d’abord comment êtes-vous…
LOGAN – Si j’admets que je lui ai collé une balle en plein tête de plein gré j’aurais votre attention ? Parce que si ce n’est que ça… On peut trouver une solution.
PSY – Agent Carter je vous retrouve plus tard pour votre séance, lâcha-t-elle, complètement déboussolée, en se redressant et invitant son patient à quitter la pièce.
LOGAN – Tu verras, tu auras le droit à ta séance de torture plus tard. Tu peux me dire merci je t’ai donné un peu de temps pour méditer sur tes réponses.
PSY – M. Echolls. Agent Carter je vous rappelle plus tard pour finir cette conversation.
Elle referma la porte derrière l’agent et se tourna vers Logan, un regard désapprobateur sur le visage.
LOGAN – Faites pas cette tête doc, je suis sûr que vous voulez savoir ce que je veux vous dire.
PSY – Des aveux ? Vous venez de me les promettre.
LOGAN – Ah oui ça non, en fait c’était juste un moyen comme un autre pour avoir votre attention.
PSY – Comment êtes-vous entré sans Badge ?
LOGAN – Vous plaisantez? Rien de plus simple. Je vous rappelle qu’il me reste mon charme légendaire.
PSY – Votre sarcasme vous perdra un jour.
LOGAN – Il faut bien mourir de quelque chose, pas vrai?
PSY – M. Echolls, que me vaut le plaisir.
LOGAN – Quel est à votre avis mon niveau de folie ? Je ne parle pas d’une échelle de 1 à 10 je parle de ce que vous savez que je pense. Est-ce qu’après m’avoir écouté l’année passée, je vous parait cohérent ou alors totalement à côté de la plaque ?
PSY - En gros vous me demandez si vous êtes mentalement présent ?
LOGAN – Ou émotionnellement. Bref, est-ce que je suis en état de penser clairement. Est-ce que ma logique reste cohérente ?
PSY – Pourquoi vouloir savoir ? Pourquoi ce revirement, d’un seul coup ?
Elle le sonda un instant, remarquant que sa posture avait changé depuis la dernière fois. Elle l’observa faire les cent pas devant elle avec un sourcil arqué, encore indécise de la réponse qu’elle allait lui donner.
LOGAN – Pourquoi vous répondez à mes questions par des questions ?
PSY – Vous faites la même chose. Pourquoi le faites-vous ?
LOGAN – Pour éviter de répondre et passer à un autre sujet, généralement.
Ils se jaugèrent quelques courtes secondes et Logan émit un petit ricanement.
LOGAN – Vous faites la même chose, c’est votre moyen pour creuser plus loin. N’est-ce pas ?
PSY – Vous n’êtes pas du tout à côté de la plaque. Ce sont juste vos émotions qui vous tiraillent et vous jouent des tours. Vous êtes vulnérable…
LOGAN – Et donc…
PSY – Donc automatiquement vous êtes influençable.
LOGAN – Donc pas apte à analyser une situation ?
PSY – Quelle genre de situation ?
LOGAN – Vous recommencez Doc.
PSY – Vous étiez un agent de terrain performant, efficace et un vous étiez très bon lorsqu’il s’agissait d’analyser les scènes de crime ou de prendre des décisions sur le terrain. Vu votre chantier émotif je doute que vous soyez aussi compétent à ce niveau-là.
LOGAN – Donc tout ce que j’ai à faire, c’est penser comme un agent de terrain et le tour est joué ! Lâcha-t-il ravi.
PSY – On n’agit jamais comme un agent de terrain lorsque c’est personnel, Monsieur Echolls. Lâcha-t-elle dans un soupir le voyant se diriger vers la porte.
Il s’interrompit un instant.
PSY – Vous n’allez pas me dire de quoi il s’agit, n’est-ce pas ?
LOGAN – Ne jouez pas à ça avec moi, Doc. Vous savez très bien de quoi il s’agit. Vous l’avez toujours su. Vous voulez juste que je le dise à voix haute n’est-ce pas ?
PSY – Répondre à une question par une question…
Il attrapa la poignée de la porte sans saluer la jeune femme et s’éclipsa aussi rapidement qu’il avait fait irruption dans le bureau. Elle soupira une nouvelle fois.
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