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Série : Veronica Mars
Création : 18.06.2018 à 15h57
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« l’histoire se déroule plusieurs années après la fin de la série et ne tient ni compte du film, ni des livres » Marion
Cette fanfic compte déjà 96 paragraphes
Bar Irlandais - O’Maleys – San Francisco Old Town
Il était installé au coin du bar, il observait l’effervescence du lieu et les gens se bousculer pour avoir un verre. Sur la scène, une jeune femme au timbre de voix suave reprenait une chanson du groupe Script. Ce bar lui rappelait bien trop de souvenir. Il regarda pour la énième fois vers la porte qui s’ouvrait sur un client de plus. Mais toujours pas de trace de Don. Il avala son verre d’une traite et se concentra sur la chanteuse.
Flash Back
Elle avala le dernier verre cul-sec et se leva de la table sous les hourras de ses deux collègues. Logan et Donovan ne pouvaient se retenir de rire.
VERONICA – Vous allez le regretter. Et toi tu finiras ta nuit sur le canapé, lança-t-elle en direction de Logan.
Elle monta sur scène, attrapa le micro après avoir soufflé le titre à l’oreille de l’animateur de la soirée. La musique démarra et la voix de Veronica se fit entendre dans le micro. Logan se tourna vers la scène et son coeur lâcha dans sa poitrine, il était prêt à tout mais pas prêt à cela. Elle n’était pas de celle qui faisait des effusions en public, elle n’était pas de celle qui disait « Je t’aime » même lorsqu’il le fallait. Ils étaient incapables d’admettre l’importance de l’autre peu importe les circonstances. Et là, elle avait décidé de se mettre à nue devant un bar entier. D’accord le choix de la chanson n’était pas du tout romantique, mais ça lui correspondait tellement que le cœur de Logan battait à tout rompre dans sa poitrine.
“Sometimes I hate every single stupid word you say
Sometimes I wanna slap you in your whole face
There's no one quite like you
You push all my buttons down
I know life would suck without you
At the same time, I wanna hug you
I wanna wrap my hands around your neck
You're an asshole but I love you
And you make me so mad I ask myself
Why I'm still here, or where could I go
You're the only love I've ever known
But I hate you, I really hate you
So much, I think it must be
True love, true love
It must be true love
Nothing else can break my heart like
True love”
Fin Flash Back
Une main sur son épaule le sortit de sa rêverie. Lorsqu’il croisa le regard de Don, ce dernier devina dans la seconde les yeux humides de son ancien collègue. Il avala difficilement, connaissant très bien la douleur qu’il devait affronter. Il s’installa sans un mot sur la chaise en face de Logan et l’observa un moment avant de faire signe au barman de lui servir la même chose qu’à Logan.
DON – Tu penses à la soirée karaoké ?
Logan releva les yeux vers lui en fronçant les sourcils. Il n’avait pas compris comment Don avait pu rester à ses côtés tout ce temps. Comment il ne lui avait pas tourné le dos comme tous les autres. Il avait répondu présent, comme Kate, à tous ses maux, ses crises et ses états d’âme, sans un mot, sans un jugement. Il acquiesça en silence. Don inspira profondément et sortit son portefeuille. Il en tira une photo et la glissa vers lui. Dessus, une enfant d’environ cinq ou six ans riait aux éclats, faisant ressortir ses yeux noisette et ses fossettes rosés. Logan glissa les doigts sur le cliché, nerveux et incertain de ce qui allait suivre.
DON – Madie avait six ans lorsqu’elle a été enlevée.
Logan fronça les sourcils et réfléchit à cent à l’heure, son instinct d’agent reprit immédiatement le dessus, malgré les verres ingurgités auparavant. L’esprit de flic ça ne s’oublie pas en quelques mois, c’est là, un point c’est tout.
DON – Elle n’a jamais porté mon nom, pour plusieurs raisons, mais…
LOGAN – Madie Cohlson.
Don acquiesça à son tour en silence.
LOGAN – C’était il y a presque dix ans, c’était la première affaire qui détrônait la famille Echolls au tableau des horreurs. Il y a eu une dizaine de kidnapping, et le flic sur l’enquête avait fait une déclaration aux média… Il s’interrompit.
DON – Ce flic c’était moi, Logan. Et Madie était ma fille. Ça a été son dernier kidnapping.
LOGAN – Il s’est fait serrer après ça et on n’a jamais retrouvé…
DON – Non, jamais., le coupa-t-il.
Les frissons parcoururent le corps de Logan, comme s’il venait de se réveiller d’un coma douloureux. Il put pour la première fois depuis sa disparition éprouver de l’empathie pour quelqu’un. Il voulut s’excuser mais Don l’en empêcha d’un regard franc.
DON – Il ne s’agit pas de te dire que tout ira bien. Que ça passera. Ça ne passe jamais Logan., lui admit-il en le regardant droit dans les yeux. On vit avec, c’est tout. A un moment, il faudra juste l’accepter. Je sais que ce n’est pas ce que tu veux entendre. Cette petite voix dans ta tête je la connais, elle me réveille encore parfois la nuit. « Et si… » Madie aurait eu 16 ans il y a trois mois.
Ed Sheeran – Supermarket Flowers
Don posa un dossier devant Logan, reprit la photo de la petite fille et avala son verre d’une traite. Il posa sa main sur le bras de Logan avec une légère pression avant de quitter le bar sans un mot. Logan hésita à ouvrir le dossier devant lui après l’aveu de Don. Devait-il passer à autre chose ? Devait-il abandonner cette idée qu’elle soit peut-être en vie ? Devait-il enfin accepter cette douleur et faire face à la réalité ? Il prit la dernière gorgée de whisky, savoura le liquide dans sa bouche avant d’avaler. Il soupira, posa un billet de 50$ sur la table et sortit avec le dossier dans les mains. En sortant il regarda autour de lui et choisit de marcher. La pluie fine s’abattait doucement sur la ville, il glissa le dossier sous son pull et continua sa route.
Maison de Logan – Plage aux alentours de San Francisco
Lorsqu’il s’engagea sur le gravier devant la maison, il aperçut une ombre sous le porche. Il fronça les sourcils et dans la pénombre distingua une petite silhouette large et soupira. Il aurait préféré ne pas devoir l’affronter. Il traîna le pas, même s’il savait bien qu’il n’échapperait pas à l’échange.
LOGAN – Que me vaut le plaisir., lâcha-t-il hésitant.
X – Tu n’es pas curieux de savoir comment j’ai trouvé pour la maison ?
LOGAN – Vous êtes le meilleur détective que je connaisse, je pense que vous saviez pour la maison avant même qu’on ait signé pour l’acheter.
L’homme eut un petit rictus, quelques rides autours de ses yeux se plissèrent. Logan détourna le regard touché par l’émotion qu’il venait de lire dans ce regard prétextant sortir ses clés.
LOGAN – Après vous M. Mars.
Keith entra lentement dans la petite maison alors que Logan, à sa suite, alluma la lumière et referma la porte derrière eux. Le regard de ce père meurtri glissa sur les murs, observant les souvenirs, les photos et les restes de sa fille, étalés comme dans un musée, avant de buter sur les éclats de verres, de plastiques et métaux divers au bas de l’escalier.
LOGAN – Je vous aurais bien proposé un café. Mais comme vous pouvez le voir j’ai eu une altercation avec la machine. Je n’ai que du whisky.
KEITH – Va pour le whisky., déclara-t-il doucement.
Logan se dirigea vers le buffet et attrapa deux verres et la bouteille de bourbon avant de retourner s’installer sur l’îlot de la cuisine.
KEITH – Je ne vais pas te demander comment tu vas ce serait hypocrite.
LOGAN – J’admets que je ne saurais pas vraiment quoi vous répondre.
KEITH – Logan, elle est partie. Il faut…
LOGAN – Si vous êtes venu pour ça, gardez votre énergie., le coupa-t-il sans méchanceté aucune.
KEITH – Tu ne peux pas continuer comme ça.
LOGAN – Vrai. Mais je n’ai pas vraiment le choix.
KEITH – Qu’est-ce que tu attends de tout ça ?
LOGAN – Une réponse.
KEITH – Et si là encore, il n’y en a aucune…
LOGAN – Alors je ne trouverais jamais la paix., admit-il doucement en avalant son verre d’une traite.
Keith ferma les yeux, huma le breuvage ambré dans le verre avant de prendre une gorgée.
KEITH – Il n’y a personne qui souhaite la retrouver plus que moi…
LOGAN – Je sais., osa-t-il d’une voix faible.
KEITH – Mais parfois les choses ne se passent pas véritablement comme on l’aurait voulu.
Il finit son verre, se tourna vers Logan et lui tendit la main.
Logan posa le verre à son tour, tendit la main vers Keith, ne sachant pas vraiment quoi répondre à sa dernière allusion. Alors que Keith attrapa sa main, il sentit de l’hésitation du vieil homme une seconde et se fit surprendre par le geste qui suivit. Keith s’avança et l’attira contre lui pour l’étreindre. Sa main se posa doucement sur son dos. Une main compatissante, presque bienveillante. Une main de patriarche qui tente de soigner une blessure. Une étreinte douce et ferme à la fois, tel un père qui console son fils. Son cœur manqua un battement. Cette étreinte et son odeur lui rappelaient la douceur dont elle était capable. Il ferma ses yeux avec force, savourant le moment, retenant ses larmes. Avant de s’écarter, Keith souffla :
KEITH – Fais attention à toi, Logan.
Il quitta la maison sans un mot, refermant la porte derrière lui, laissant Logan retourner à ses démons. Le dossier posé sur le bar lui parut d’un seul coup beaucoup plus attirant qu’avant. Il attrapa la pochette cartonnée et d’une main tremblante, l’ouvrit.
Maison de Mac et Dick – Neptune
Mac se retournait pour la énième fois dans son lit, ne trouvant pas le sommeil. Elle savait qu’elle avait été dure avec Logan mais en même temps, elle ne pouvait plus supporter les états d’âmes de tout le monde.
Elle s’était peu à peu éloignée de ses semblables pour finir cachée derrière son pc, là où elle excellait. Après quelques essais dans le secteur public, elle avait tenté le concours pour entrer dans une agence fédérale. Défi relevé avec succès, elle était arrivée en tête de liste avec les meilleures notes. Elle s’était vue proposer plusieurs postes aux quatre coins du monde par toutes les agences fédérales du pays. Mais elle avait choisi de rester près de ses racines, contre toute attente. Elle-même en était surprise. Mais finalement le CBI avait du bon. Elle était sur toutes les affaires du comté de Californie sans jamais bouger de derrière son écran. Et après le désastre qu’ils avaient tous vécu quelque années auparavant elle en était plus que ravie.
Elle ragea et sortit du lit pour rejoindre son bureau au bout du couloir. Elle referma la porte pour être sûre de ne pas réveiller le beau blond qui partageait ses nuits. Elle ouvrit le programme, entra son mot de passe. Elle inspira profondément avant de lâcher ses doigts magiques sur le clavier. Elle désactiva un par un les par feux qui se présentaient à elle, entra des mots de passes au fur et à mesure. Elle ouvrit son tiroir de sa main droite, en sortit une boisson énergétique et l’ouvrit sans quitter l’écran des yeux. Elle détourna un logiciel de détection, bloqua le logiciel d’alerte. Elle avala une gorgé du liquide alors que son ordinateur encodait lentement. La page d’accueil du FBI apparut sous ses yeux.
Un sourire satisfait se dessina sur son visage. Elle entra les paramètres qu’elle avait subtilisés et entra les numéros de matricule de Logan. Il avait été démis de ses fonctions, mais il était peut-être encore possible d’accéder au système via son compte. De plus, elle était sûre de pouvoir craquer le mot de passe de l’ancien agent. Elle tenta sa chance et valida. “Matricule refusé” indiquait l’ordinateur. Elle soupira. Cela risquait d’être plus compliqué que prévu. Elle tenta une dernière chose. Elle sortit son téléphone portable, fouilla les photos enregistrées avant de trouver la photo de promo. Elle avait gardé la photo que son amie lui avait envoyée lorsqu’elle avait reçu sa plaque. Elle entra les chiffres dans le système sans grande conviction. Un agent mort ne pouvait certainement pas continuer d’utiliser ses données. Si l’accès de Logan avait été clôturé, celui-ci ne serait surement pas valide non plus. Le système chercha un moment, puis la diode verte s’illumina sur l’écran. Mac se redressa, surprise, et reposa sa boisson.
Mac voix off : Comment se fait-il que ton compte FBI soit toujours actif ? Et la question à cent mille dollars: comment je vais faire pour craquer ton mot de passe ?
Elle se réinstalla correctement dans son siège de bureau, ramena ses genoux en tailleur sur la chaise et fit craquer ses doigts avant de reprendre ses manipulations.
Maison de Logan – Sur la plage
Sur le sol, des dizaines de feuilles s’alignaient les unes à côté des autres. Le mur s’était transformé en tableau blanc, des symboles, des mots et des flèches s’y rencontraient. Sur le bar, une vieille cafetière italienne, un mug et la bouteille de bourbon se tenaient compagnie. Lorsqu’on toqua à sa porte, Logan, accroupi entre les feuilles, la tête entre les mains, sursauta.
Il entreprit de ne marcher sur rien et se fraya un chemin jusqu’à la porte. En l’ouvrant, un parfum fleuri envahit ses sens et un sourire le sortit de sa torpeur. D’une main, la jeune femme tenait une thermos de café et de l’autre, une bouteille de whisky. Logan ne put empêcher un petit rire en découvrant Kate sur le pas de sa porte. Il se décala pour la laisser entrer et lui indiqua le bar. La jeune femme pouffa en découvrant le bourbon et le café.
KATE – On dirais que je te connais bien.
LOGAN – Peut-être même trop bien. Admit-il avec un sourire gêné.
Elle observa la pièce en déposant ses vivres sur le comptoir et avança vers le mur avec prudence. Logan la laissa faire, espérant qu’elle y voit quelque chose que lui ne voyait pas. Deux paires d’yeux valaient mieux qu’une. Elle glissa ses doigts sur les diverses photos qu’elle vit au mur, tenta de déchiffrer les liens que Logan avait marqués au feutre, puis s’accroupit pour suivre le cheminement que Logan avait réussi à mettre en place. Logan resta de marbre, détaillant pour la première fois la jeune femme avec une attention nouvelle. Ses cheveux blonds glissaient délicatement sur sa nuque, elle mordillait nerveusement sa lèvre inférieure en réfléchissant. Un sourire se dessina sur le visage de l’ancien agent lorsqu’en se baissant elle laissa apparaître sa chute de rein.
KATE – Tu viens de découvrir que je suis une femme ? Demanda-t-elle un sourire sur le visage remarquant le regard de Logan sur elle.
Logan piqua un fard, pris sur le fait.
KATE – C’est ok, c’est en fait plutôt bon signe, ça veut dire que tu es un peu plus vivant que ce que je croyais. Déclara-t-elle sans quitter les informations des yeux. Qui est ce Max Gentry ? Reprit-elle.
LOGAN – Ca c’est la question à mille dollars. Répondit-il alors que son téléphone se mit à sonner.
Il scruta la pièce, se souvenant d’avoir fait valdinguer l’appareil contre un mur. Il traversa le salon et souleva un plaid avant de découvrir les restes du smartphone. Il soupira, comprenant qu’il ne réussirait pas à décrocher. Kate lui tendit son téléphone sans un mot en passant près de lui. Il attrapa le petit appareil et composa le numéro de Mac. Il se surprit lui-même en réalisant qu’il connaissait le numéro par cœur, malgré les années.
LOGAN – Mac ?
- Qui est Madie Johnson ?
LOGAN – Quoi ? Pourquoi tu me parles de Madie Johnson ?
- J’ai craqué le firewall du FBI et suis entrée dans le système. Il doit y avoir un lien avec Madie Johnson car elle apparaît dans le dossier…
LOGAN – Comment ça il y a un lien entre Sara Civermon et Madie Johnson. Sara Civermon n’est pas une personne c’était…
Il s’interrompit de lui-même et se crispa en entendant Mac finir sa phrase à l’autre bout du fil.
- Son alias, Corrigea-t-elle en l’entendant se crisper à l’autre pour du téléphone. Et celui-ci confirme que Sara existe. Son dossier est toujours actif.
LOGAN – Comment ça, Sara Civermon existe même après sa mort ? Je croyais que tu ne l’avais pas trouvée ? Qu’elle n’existait pas.
- C’est parce que je n’ai pas cherché au bon endroit. J’ai cherché chez nous aux USA. Mais elle n’est pas en Amérique.
LOGAN – Pas en Amérique ?
- Je te rappelle que la seule agence fédérale habilitée à travailler à l’étranger, c’est la CIA.
LOGAN – Oui, je suis au courant qu’il n’y a que la CIA qui ait les moyens de contrôler les informations hors de nos frontières.
- Voilà. Une fois que j’ai vu que le dossier avait été consulté, j’ai pu remonter sa trace. Il a été consulté depuis une adresse IP au Mexique. J’ai donc continué mes recherches au Mexique. Et là j’ai trouvé sa trace. Et arrête de l’appeler comme ça on ne sait même pas si c’est elle.
LOGAN – Je l’appellerai comme je veux tant que je ne saurai pas si c’est elle. S’agaça-t-il surprenant Kate à côté de lui. Je croyais que tu pensais qu’elle était morte et enterrée ?
- Je n’ai pas changé d’avis. Les gens ne réapparaissent pas comme ça du jour au lendemain. Logan, elle est tombé d’une falaise. Mais il n’empêche qu’en fouillant son dossier je suis tombée sur toutes ces informations. En poussant mes recherches le nom de Max Gentry apparaît aussi, ça te dis quelque chose ?
LOGAN – Max Gentry, oui.
- Je n’ai rien trouvé sous ce nom, sauf un dossier un peu bizarre….
LOGAN – Tu ne trouveras rien de plus, c’est un agent du NCIS qui bosse sous couverture. Ce n’est pas son vrai nom. Je ne peux rien vérifier de plus depuis que je n’ai plus mes accréditations, mes infos viennent uniquement de Donovan.
- Donovan, justement j’ai déterré l’affaire Madie Johnson. Il y a un lien ?
LOGAN – Oui, c’est lui le père de Madie.
- Attends Don est le père de la gamine qui a disparus il y a des années de ça et c’est maintenant que tu m’en parles?
LOGAN - Je viens de l’apprendre, c’est arrivé avant que j’entre au FBI, je ne bossais pas avec lui. Et comme tu peux le voir il ne porte pas le même nom.
- C’est dingue que vous ne l’ayez pas su! … Bon, chaque chose en son temps. Le dossier de Sara Civermon est toujours actif, les accréditations qui vont avec aussi. Quelqu’un utilise les données depuis le Mexiques. Madie Johnson et Gentry apparaissent là-dedans, ça ne peut pas être juste une coïncidence ?
LOGAN – Tu sais ce que je penses des coïncidences Mac. Mais si tu dis que le dossier de Sara a été consulté après sa mort, par Sara elle-même, et que tu as retrouvé sa trace au Mexique?
Kate se tourna enfin vers Logan et tenta de déchiffrer la conversation. Logan soupira et coupa son interlocutrice.
LOGAN – Mac une minute.
Il donna le téléphone à Kate, qui mit le haut-parleur en marche.
KATE – Bonjour Mac.
MAC – Bonjour inconnue. Logan qui est-ce ?
LOGAN – Kate Lockley, ancienne agent du LAPD, je te présente Cindy Mackensie, Agent du CBI.
MAC – C’est Mac. Merci.
KATE – Enchantée.
MAC – Enchantée également mais je n’ai toujours pas bien saisi, qui est Kate dans cette histoire ?
KATE – C’est la barmaid qui a tenté de garder Logan en vie ces derniers mois.
MAC – ça y est je comprends mieux. Elle était au courant ?
LOGAN – C’était la seule personne qui était au courant pour nous. C’était elle notre plan de secours lorsqu’on en avait besoin.
MAC – Je croyais qu’elle était à la retraite ?
KATE – Quand vous commencez à dire à vos patrons que vous avez vu des choses plutôt étrange, voir surnaturelles, c’est terrible comme on passe vite de la case officier à celle de retraité. Alors oui, je suis bien à la retraite mais je n’ai pas perdu mon instinct de flic pour autant.
Un silence emplit la pièce. Logan jeta un œil étrange sur Kate avant de reprendre.
LOGAN – Vas-y Mac, reprends.
MAC – J’ai retrouvé la trace d’une Sara Civermon au Mexique. Et cette Sara là est loin d’être morte ou alors quelqu’un utilise ses accréditations. Son dossier du FBI a été consulté à plusieurs reprise ces dernières années.
LOGAN – J’ai le dossier chez moi Mac, il n’y a rien de ce que tu me dis dans ce dossier et encore moins d’infos au sujet de Madie Johnson.
MAC – Alors tu n’as pas le bon dossier.
LOGAN – C’est Donovan qui m’a fourni ces infos.
MAC – Soit Donovan te cache des choses, soit lui non plus n’a pas accès au bon dossier.
LOGAN – Donovan ne me raconterait pas de craques, surtout s’il savait qu’il y avait un lien avec sa fille.
MAC – Effectivement. Donc lui non plus ne sait pas tout.
LOGAN – Quel est le lien avec l’affaire Madie Johnson ? Osa-t-il finalement demander.
MAC – La dernière fois qu’on a entendu parler de Madie Johnson c’était où ?
Logan hésita un moment avant de répondre :
LOGAN – Près de la frontière Mexicaine quelques semaines avant l’arrestation de son kidnappeur.
MAC – Cette piste a été abandonnée et jamais poursuivie.
LOGAN – Parce qu’on n’a jamais retrouvé la trace de la petite et le suspect n’a jamais pu être placer à proximité de la frontière Mexicaine.
KATE – Madie Johnson serait donc peut-être en vie.
LOGAN – Tout comme…
MAC – Non, je ne pense pas Logan.
LOGAN – Tu viens juste de nous dire que le profil de Sara Civermon au FBI avait été consulté plusieurs fois depuis sa mort.
MAC – Oui, parce qu’il est encore actif. Personne ne te dit que c’est elle qui l’a consulté!
LOGAN – Même mon compte a été désactivé. Alors explique moi comment son dossier est actif!
MAC – Logan, si j’ai réussi à pirater et à entrer dans le système avec son accréditation, quelqu’un de l’intérieur a pu faire ça les doigts dans le nez.
KATE – Elle n’a pas tort. Rien ne prouve que l’une ou l’autre soit en vie. Mais une chose est sûre : quelqu’un au FBI suit la trace de Sara Civermon. Ou utilise son compte pour une quelconque mission.
LOGAN – Mission qui inclut Madie Johnson… Alors pourquoi les fleurs ?
KATE – Quelles fleurs ?
MAC – On a tous reçu un Lys blanc, le jour de l’anniversaire de sa mort.
KATE – C’est sa fleur préférée. C’est la fleur que tu déposes chaque année à l’endroit ou elle a disparue.
MAC – Tu sais des choses que j’ignore Kate, tu me fais peur.
KATE – Il n’y a pas qu’à toi, apparemment. Dit-elle en voyant le regard surpris de Logan.
MAC – Je ne savais pas qu’il était aussi facile de lire en toi Echolls. Mais tu marques un point. Pourquoi envoyer des fleurs si Sara Civermon, ou qui que ce soit qui utilise ce nom, ne nous connaît pas ?
LOGAN – Sauf si c’est elle qui a accès au système et connais donc le dossier de Madie…
Ils se turent un instant, tentant d’y voir plus clair.
LOGAN – Mac, tu reprends ton service quand ?
MAC – Dans deux jours, pourquoi ?
LOGAN – Il faut qu’on parle avec Donovan. RDV au O’Maleys à Frisco ce soir. Je t’envoie l’adresse dès que j’ai un nouveau portable.
KATE – Hey, j’ai un boulot, moi.
LOGAN – Tu vas rater l’enquête de ta vie pour un p’tit bar sur le sable blanc ?
KATE – Et soudainement, c’est devenu l’enquête de ma vie. Echolls qu’est-ce que tu n’irais pas inventer pour me traîner dans tes histoires louches.
LOGAN – Je te rappelle que ce n’est pas moi qui crois avoir vu des choses “bizarres” à LA.
MAC – Vous êtes au courant que vous sonnez comme un vieux couple et que je suis toujours au bout du fil ?
LOGAN – RDV au O’Maleys à 18h.
MAC – Bien, je préviens Dick et je me mets en route. A ce soir.
Logan raccrocha et se tourna vers Kate.
LOGAN – On sonne comme un vieux couple ?
Kate resta muette un instant et observa Logan sous un nouveau jour. Il avait l’œil qui pétillait, la peau qui reprenait de la couleur et sa posture aussi avait changé. Il avait l’air d’un agent en mission et il n’était pas près de lâcher l’affaire.
KATE – Tu n’aurais jamais dû rendre ton insigne. Affirma-t-elle en ignorant sa question.
LOGAN – Tu crois qu’elle est vivante ? Demanda-t-il d’une voix soudain tremblante.
Le contre coup venait de tomber, c’est ce que Kate redoutait depuis le coup de fil. Elle connaissait Logan depuis un certain temps maintenant : il accumulait les indices et les suppositions et le moment venu, il rassemblait les éléments de façon réaliste. Et là, la réalité venait de le ressortir de son enquête à la façon d’une claque magistrale. Kate inspira profondément, ne sachant pas vraiment quoi répondre à cette question.
KATE – Je n’en sais rien Logan. Je ne pense pas.
LOGAN – Je n’arrive pas à passer outre ce sentiment, cette sensation qu’elle n’est pas morte. Quelque chose me retient.
KATE – Tu l’aimes, Logan, voilà tout. La vérité est parfois dure à accepter. Et là-dessus, j’en connais un rayon tu peux me croire.
LOGAN – On va devoir reparler de cette histoire de surnaturel tous les deux.
KATE – On verra. Railla-t-elle.
LOGAN – Je dois aller voir Donovan.
Il voulut tourner les talons mais Kate lui attrapa la main pour le retenir. Surpris, il se tourna vers elle et plongea son regard dans le sien, cherchant à comprendre son geste. Elle sourit doucement avant de souffler doucement :
KATE – Tu devrais prendre une douche.
Logan se mit à sourire en coin.
KATE – Tu empestes !
Il lui déposa un baiser sur la joue et se dirigea vers l’escalier.
KATE – Tu as cru que je flirtais avec toi, n’est-ce pas ?
LOGAN – Est-ce tellement impossible ?
KATE – Tu n’es pas mon genre.. Trop jeune... Et puis je suis plutôt grand brun ténébreux avec le regard profond.
LOGAN – Ah, je vois… Je vais voir si j’ai ça en stock, il serait dommage qu’une femme aussi charmante que toi reste célibataire trop longtemps.
KATE – Je suis bien trop difficile. Allez, file te laver et rejoint moi au bar : je prépare de quoi grignoter.
Sur ces mots, elle laissa Logan seul et claqua la porte d’entrée derrière elle.
Bar Irlandais - O’Maleys – San Francisco Old Town
Donovan réajusta son blouson de cuir et passa une main dans ses cheveux brun avant de rallumer une cigarette. Il regarda sa montre pour la troisième fois. Logan était resté très évasif quant à la raison de leur rendez-vous. Il l’avait même un peu inquiété lorsqu’il lui avait demandé de nepas mentionner leur rencontre à qui que ce soit au FBI. Au bout de la rue, un petit coupé Bordeaux longea les voitures avant de trouver une place pour se garer. Il fronça les sourcils lorsque de loin il reconnut la démarche et la coupe de cheveux de quelqu’un qu’il n’avait pas vu depuis un moment. Elle sourit en voyant son regard se poser sur elle.
DONOVAN – Logan ne m’aurait pas tout dit. Mac à San Francisco ça ne peut pas être une coïncidence.
MAC – Salut Don. Répondit-elle en se postant devant lui.
Elle détailla l’homme d’une bonne dizaine d’année son aîné et sourit.
MAC – Tu as l’air en forme.
DONOVAN – ça n’explique toujours pas ce que tu fais ici.
LOGAN – Je l’ai appelé. Lança son ancien partenaire depuis l’autre côté de la rue.
Il traversa accompagné d’une jolie blonde. Mac et Donovan ne purent s’empêcher de détailler la jeune femme de haut en bas. Ses yeux et sa chevelure clair contrastaient avec sa veste en jeans noir. Une fois près d’eux, Logan enlaça Donovan, puis, avec un peu plus d’hésitation, Mac. Il se sépara d’elle pour leur présenter Kate.
LOGAN – Kate Lockley, Agent Donovan, Mac. Mac, Don, voici Kate.
DONOVAN – Tu nous l’a bien cachée, celle-ci… Déclara-t-il surprit.
Kate ne put s’empêcher de rire franchement au commentaire. Donovan la regarda, surpris.
LOGAN – Je ne suis pas son genre. Elle préfère les grands bruns ténébreux. Et il parait que je suis trop jeune. Lança-t-il à l’attention de son ami.
Mac compris l’allusion et eut un petit sourire en coin.
KATE – De toute façon, son cœur n’est pas à prendre. Enchantée de faire votre connaissance. Finalisa-t-elle en tendant la main à Don et Mac.
DON – Alors, tu vas me dire de quoi il s’agit? Si tu as amené la cavalerie, c’est que ça ne doit pas être très bon.
Logan garda le silence un moment. Il avait eu le droit à des aveux sur la fille de Don la veille. Comment allait-il lui annoncer ce que Mac avait trouvé et que les pistes qu’il avait fouillées avaient un lien direct avec sa fille.
DON – Effectivement à voir ta tête c’est vraiment pas bon. Il va me falloir un verre, c’est ça ?
MAC – Un ne suffira peut-être pas, admit-elle comme pour confirmer l’air grave de Logan avant de pousser la porte du pub Irlandais.
Ils se frayèrent un chemin entre les tables et les clients. Logan avait bien choisi son heure. A cette heure-là, un vendredi soir, le bar était bondé de monde. Personne ne les remarquerait. Réalisant cela, Donovan devint nerveux. Il se tourna un instant vers Logan pour chercher un semblant de réponse mais celui-ci resta silencieux. Il échangea un regard avec le barman, passa devant Mac et les mena à une table dans le fond, coincée entre deux banquettes de bois vieilli. Une fois tous attablés, Donovan n’en put plus et reprit :
DON – Qu’est ce qui se passe Logan !
LOGAN – J’ai fouillé le dossier que tu m’as donné.
MAC – Et j’ai hacké la base de données du FBI.
DON – Tu as quoi ? Répéta-t-il inquiet.
MAC – J’ai hacké votre base de données en utilisant un matricule connu. Ne t’inquiète pas c’est mon métier. L’important n’est pas là.
LOGAN – Mon matricule étant bloqué et archivé par l’agence, elle a utilisé celui de quelqu’un d’autre.
DON – Tu as réussi à trouver mon mot de passe ?
MAC – Je n’ai pas utilisé ton matricule.
Donovan fronça d’abord les sourcils en signe de réflexion puis la surprise put se lire sur son visage. Mac acquiesça lorsqu’il comprit de qui il s’agissait.
MAC – Mais ce n’est pas ça le pire.
LOGAN – Son compte est encore actif et il est régulièrement utilisé. Son dossier et celui de Sara Civermon ont été consultés.
DONOVAN – ça n’a aucun sens, le profil de Sara Civermon a été clôturé avec tout le dossier. Et les accréditations d’un agent mort sont archivées.
LOGAN – Ce n’est pas tout.
MAC – Les dossiers ne sont pas les mêmes.
KATE – Celui de Logan, donc celui que tu lui as remis hier, n’est pas complet. Celui que Mac a trouvé sur le serveur du FBI en revanche...
DONOVAN – Attends, le dossier que je t’ai donné hier, c’est celui auquel j’ai accès sur la base de données avec mon matricule.
KATE – Alors quelqu’un chez vous a quelque chose à cacher ou veut te tenir personnellement à l’écart.
DONOVAN – Pourquoi moi ?
MAC – Soit il suspecte que tu aides Logan dans sa poursuite du fantôme…
Donovan regarda les trois acolytes échanger un regard embarrassé.
DONOVAN – Soit ? S’énerva-t-il.
KATE – Soit c’est parce que le dossier complet a un lien direct avec le Dossier Madie Johnson, lâcha-t-elle sous le regard médusé de Logan et Mac.
Donovan faillit lâcher son verre, il pâlit instantanément. Dans sa tête, des centaines de scénarios s’enchainaient, des explications tentaient de se créer, des images de sa fille se percutaient dans son esprit.
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