HypnoFanfics

Commissariat de Kentfield - Comté de Californie

Don déboula tel un canon dans le commissariat et regarda autour de lui rapidement. Après plusieurs années au FBI il avait appris à se faire une bonne idée des gens d’un simple regard. Il avait deux choix : le vieux policier, qui semblait connaître l’endroit mieux que le Shérif du comté ou l’adorable secrétaire qui en savait plus que tout le monde. Il opta pour le vieux et s'avança vers lui avant qu’il ne disparaisse dans son bureau. 

DON - Excusez-moi. 

Le vieil agent se tourna vers lui et souleva les sourcils en le détaillant de la tête au pied. 

AGENT - Vous n’êtes pas d’ici vous. Pour les informations c’est la p’tite dame à l’accueil qu’il faut aller voir. 

Don soupira, mauvaise pioche. Il dégaina son insigne, n’ayant pas le temps de tergiverser. 

DON - Logan Echolls. Il est où? 

AGENT - Ah bah fallait le dire, je viens de parler avec vos collègues. Ils m’ont dit qu’ils envoyaient quelqu’un dans la journée, vous êtes rapide. 

DON - J’étais dans le coin, mentit-il pour gagner du temps, la cavalerie ne tardera pas à arriver et il fallait qu’il sache ce que Echolls avait fait en détail avant eux. 

AGENT - Le bout du couloir, au fond à gauche, vous trouverez votre collègue.

DON - Merci. Il passa la porte battante rapidement et disparut jusqu’au fond du couloir avant d'apercevoir Logan dans la salle d’interrogatoire. 

Il pénétra dans la pièce en essayant de rester calme. Logan leva les yeux vers lui et eut un petit rictus. 

LOGAN - T’étais où? 

DON - Qu’est-ce que tu as fait Echolls. 

LOGAN - T’étais où Don? Je t’ai appelé. 

DON - J’avais des trucs à faire, des enquêtes. Logan… 

LOGAN - Je l’ai tué, le coupa-t-il sans délicatesse. 

Don resta de marbre. Pour avoir merdé, il avait merdé. Il aurait dû être là, il aurait dû répondre à ce foutu téléphone. Il s’installa en face de Logan, la gorge nouée. Il avait envie de pleurer mais Logan ne comprendrait pas alors il se retint. Il posa ses deux mains sur son visage, comme pour entourer son nez et respira profondément.

DON - Qu’est-ce qui s’est passé? 

LOGAN - Ce qui s’est passé Don? Je l’ai eu. Ça fait des mois que je lui cours après, tu étais censé m’aider sur cette enquête. On était censé coffrer Caldwell Don. C’est à toi que je devrais demander où tu étais! Ça fait des semaines, des mois que tu bosses dans ton coin. On avait dit qu’on choperait Caldwell ensemble. T’étais où? Tu as dit que tu couvrais mes arrières mais t’étais où? 

DON - Qu’est-ce qu’il s’est passé Logan, répéta-t-il sans prendre les remarques pour lui. 

LOGAN - Je lui ai tiré une balle entre les deux yeux, Don. Parce que je pensais qu’il avait un flingue. Sauf qu’il n’en avait pas, Don. Et tu n’étais pas là pour me couvrir, Don. Pour confirmer ma version. 

DON - Personne ne t’a vu? Qui a appelé les flics? 

LOGAN - Quelqu’un a entendu des coups de feu. Et je te rappelle que je suis du FBI. Je suis sur l’enquête, j’ai attendu les autorités. Mais il n’avait aucune arme sur lui, Don. C’est son putain de téléphone qu’il avait dans sa poche. 

Alors que Don voulut répondre, la porte s’ouvrit et laissa apparaître l’agent avec qui Don avait parlé plus tôt. 

AGENT - Vos collègues sont là, et ils ont pas l’air franchement ravis. Ils demandent après vous. 

DON - Moi? 

AGENT - Johnson c’est ça? 

Don eut un rire nerveux, secoua la tête et abandonna Logan dans la salle. Il attrapa son téléphone et consulta sa messagerie. Il pria pour qu’il n’ait pas effacé les messages de Logan de cette semaine, pouvant prétendre qu’il était au courant des filatures. Il fallait qu’il trouve quelque chose. Mais Falkner l’attendait déjà au bout du couloir. 

FALKNER - Johnson, je vous avais prévenu. Vous n’aviez qu’une mission. Une seule, garder Echolls à l’oeil. 

DON - La seule enquête que j’avais, c’était coincer Caldwell. 

FALKNER - Ne vous foutez pas de ma gueule Donovan. 

DON - J’étais au courant. On le filait depuis un moment, sauf que j’ai pas pu être là aujourd’hui. Echolls a tenté de me joindre à plusieurs reprises, il a dû se sentir menacé. 

FALKNER - Il vient de tirer une balle dans la tête du criminel qui a causé la mort de sa partenaire et vous voulez me faire croire que c’était un geste de pure défense? 

DON - Echolls est un bon agent Monsieur, ce n’est pas un meurtrier. 

FALKNER - Et qui va nous le prouver? 

Don baissa les yeux en secouant la tête. 

FALKNER - C’est fini, pour lui en tout cas. Commission de discipline, psy, tout le tintouin et je ne veux plus le voir. Vous savez la paperasse que je vais devoir remplir? Rentrez chez vous maintenant. Je ne veux plus vous voir traîner par là.

Don serra les dents mais obtempéra. Il n’avait pas abordé l’enquête sur Madie. Il ne voulait pas en rajouter de peur de perdre ça aussi. Il pourrait joindre Logan plus tard. Il savait que Falkner ne le mettrait pas en cellule. Il tourna les talons mais Falkner le retint: 

FALKNER - Johnson! Votre affaire en cours. 

Le coeur de Don s’arrêta un moment, il ferma les yeux. 

FALKNER - Considérez-la comme close. On n’en reparlera à mon retour. 

Il eut envie d’exploser, de crier après Falkner, de l’attraper par le col et de lui coller son poing en plein visage. Mais il se retint et pendant que ses colères se dissipaient, une idée émergea doucement. Il accéléra le pas, ignorant Falkner et sa colère et rejoignit sa voiture et regagna le FBI au plus vite. Tant que Falkner était là et qu’il n'avait pas encore donné ses ordres, il avait le temps. Le temps de rassembler tout ce dont il avait besoin pour finir son enquête. Cela prendrait plus de temps sans le soutien du FBI mais il irait jusqu’au bout. Dans son bureau, il rassembla tous les éléments importants, appela Lise et lui demanda de faire des copies de tout. Il prit le tableau blanc en photo, empocha plusieurs affaires se trouvant dans les boîtes cartonnées. Il se logga dans le système, inséra une clé usb et enregistra tous les dossiers relatifs à Logan, Veronica, au NCIS et tout autre dossier ayant un rapport de près ou de loin avec sa fille, lui ou le LAPD. Après quelques heures, Lise apparut sur le pas de la porte annonçant le retour de Falkner alors que le chargement affichait seulement 87%. Il râla. 

LISE - Est-ce que je peux faire quelque chose? Demanda-t-elle avec un sourire désolé. 

DON - Je ne veux pas vous mettre dans une position indélicate Lise. C’est gentil je vais finir de ranger le reste et je vais parler avec Falkner. 

LISE - Je vais aller le saluer alors, dit-elle avec malice. 

Le visage de Don s’éclaira un peu et il la gratifia d’un sourire plein de remerciements. Elle disparut dans le couloir et alpaga Falkner au tournant alors que le chargement affichait 92% sur son écran. 

Partie 5 - Présent - Place du village El Maghito 

Don avait insisté pour qu’ils s’arrêtent sur la place du village avant de commencer leurs recherches. Logan avait à nouveau froncé les sourcils à cette demande particulière. Depuis ce matin, il était resté secret, vague dans toutes ses discussions et surtout, surtout il leur cachait quelque chose. Mais quoi? Il avait gardé un oeil sur lui depuis plus d’une heure maintenant. Il était assis sur le capot de la vieille honda et scrutait les moindres faits et gestes des passants. Adossé au mur de l’épicerie où Kate faisait deux trois emplettes, il tentait en vain de discerner un semblant de réponse dans les agissements de son ancien partenaire. Il était en alerte, prêt à intervenir comme lors d’une mission, les yeux tantôt rivés sur son portable, tantôt sur les gens. Il cherchait quelque chose, Logan en était convaincu. Il semblait en savoir davantage que ce qu’il ne leur avait dit jusqu'à présent. 

KATE - Toujours à scruter les gens? 

LOGAN - Il n’a pas bougé, ses trois papiers en main, le téléphone dans l’autre, il observe tout le monde. 

KATE - Il cherche quelque chose, comprit-elle à son tour.

LOGAN - La question c’est quoi? 

KATE - Et surtout pourquoi il ne nous a rien dit? 

LOGAN - Je crois qu’il en sait plus que ce qu’il nous a raconté.

KATE - Maintenant que j’y pense, lorsqu’on lui a montré la photo, au NCIS, je l’ai retrouvé dehors, en choc… 

LOGAN - Oui justement ça n’a aucun sens. 

KATE - Et en colère aussi. 

Logan se mit à réfléchir de plus en plus vite. Ses neurones s’étaient comme reconnectés, à l'affût de la moindre info, du moindre détail qu’ils auraient manqué.

LOGAN - Tu réussirais à l’occuper?

KATE - Et je fais quoi?

LOGAN - Laisse faire ton charme, il aime les jolies blondes! 

KATE - Très drôle. Tu comptes faire quoi? 

LOGAN - J’ai une idée sur comment avoir un peu plus d’infos. 

Il traversa la route un peu plus loin et fit un signe de la tête à Kate. Elle traversa la route et rejoignit leur véhicule. Elle agita un café glacé sous le nez de Don qui ne bougea pas.

KATE - Un café? lança-t-elle, le sortant de sa contemplation.

DON - Merci.

KATE - Tu m’expliques ce qui t’arrive. Tu cherches quoi au juste? 

Elle tourna les yeux un moment pour observer Logan qui s’approchait par l’arrière.

DON - J’attends un signe. 

KATE - Un signe? demanda-t-elle perplexe? On est au milieu de El Maghito, on a fait plus de trente heures de route, ce que je ne comprends d’ailleurs toujours pas, dans un vieux tas de boue, et toi, tu attends un signe? 

DON - J’ai un pressentiment. lâcha-t-il sans rien ajouter de plus. 

KATE - Don, allez quoi! C’est quoi cette histoire, râla-t-elle un peu impatiemment voyant Logan arriver à la hauteur du coffre. 

DON - Écoute je ne peux rien te dire. J’ai eu des infos. 

KATE - Des infos, sur ta fille? Sur quoi? Sur V… 

Il baissa les yeux un moment, gêné.

DON - Sur ma fille. 

Logan passa le bras dans la fenêtre entrouverte et attrapa le dossier qui trainait sur la banque arrière. Lorsqu’il sortit la main victorieusement, une voiture déboula à toute allure sur la place du marché. Don se tourna, aperçut le dossier dans les mains de Logan alors que la voiture s’arrêtait à leur hauteur.

DON - Logan…

Les yeux de Logan s'écarquillèrent lorsqu’il ouvrit le dossier. Un jeune homme blond sortit de la voiture alors que le moteur tournait encore. Logan reconnut l’agent du LAPD et fronça encore plus les sourcils. 

LOGAN - Don qu’est-ce que c’est que ce dossier?

DON - Laisse-moi t’expliquer, mais pas là…

DEEKS - Elle est morte Echolls.

DON - Alors toi niveau timing… s'énerva-t-il.

LOGAN - De quoi il parle? Le regard de Logan venait de s’assombrir et ses traits tirés démontraient sa colère grandissante.

DEEKS - Il cherche sa fille. Veronica est morte depuis longtemps. Ce n’est pas elle qui t’a envoyé tous ces signes, c'est lui, lâcha-t-il. Il a utilisé ses accès au système, il savait depuis le début pour sa fille. Il est sur l\'enquête depuis des années.

LOGAN - Don?

Kate ferma les yeux et imagina le pire. Elle connaissait Logan et si personne n’agissait rapidement il allait sauter à la gorge de Don.

Don - Logan. Ce n’est pas ce que tu crois, attends…

KENSI - Il n’y a rien à expliquer, l’agent Mars est tombée de la falaise fin 2015 et a été déclarée morte. Vous avez découvert que le dossier de votre fille était encore actuel d’une façon ou d’une autre. 

DEEKS - Tu as même contacté Bates, même au LAPD c’était du chiqué. C’était planifié. Les mots et tous les messages de Sara Civermon, c’était toi Johnson. Il n’y a jamais eu aucune chance, aucune piste que l’agent Mars soit en vie. Il ne s’agissait que de ta fille. 

KATE - Logan… s’écria Kate alors qu’il attrapait Don au col et lui collait son poing dans le visage. 

Don accusa le coup, sans répliquer, bascula en arrière et tomba sous l’assaut de Logan. Celui-ci se posta au-dessus de lui, menaçant. Don se couvrit le visage, mais ne répliqua pas. Il l’avait bien cherché, il tentait de garder l’esprit clair, il fallait qu’il réussisse à parler avec Logan avant que tout parte en vrille. 

LOGAN - Tu as utilisé ma seule faiblesse pour ton enquête.

DON - J’avais besoin de ton aide.

Logan s’accroupit, prêt à frapper à nouveau, sans aucune pitié dans le regard.

LOGAN - Tu aurais simplement pu demander.

- LOGAN NON!

Plusieurs voix retentirent. Logan se crispa, leva les yeux vers les autres et remarqua les armes pointées dans sa direction. Son coeur se mit à battre plus vite, il regarda Don à la recherche d’une réponse.

DON - Je ne savais pas vraiment, il faut que tu me croies. Je…

Mais au même moment, des crissements de pneus retentirent. Tous froncèrent les yeux, attentifs au moindre événement quand de l’autre côté du petit parc, une voiture déboula à pleine vitesse et pila sur le trottoir. Une gamine en sortit en courant, traversant le bosquet aussi vite qu’elle le pouvait. Les cheveux maladroitement attachés virevoltaient dans le vent. Logan relâcha son emprise et aida Don à se redresser. Ce dernier n’était encore qu’à genoux qu’il l’avait déjà reconnue. Ses cheveux étaient plus longs, elle était bien plus grande, le visage rougi par la course, mais ses traits ne le trompaient pas. Il se mit à trembler, peinant à se relever, Logan l’agrippa, oubliant sa colère. Après tout, la fin ne justifiait-elle pas tous les moyens? Il l’aida à se relever au moment même où la gamine arriva devant eux, essoufflée mais un regard inébranlable sur le visage. Mais alors que Don voulut l'approcher, elle eut d’abord un temps d’arrêt. Un silence les parcourut tous, personne ne bougea. Elle plongea son regard dans celui de Don et se jeta vers lui, l’agrippant aussi fort qu’elle put. Il referma ses bras sur la jeune fille, tremblant. Doucement il prononça son nom, les larmes aux yeux. “Madie”. Après tant d’années, il avait réussi. Il l’avait retrouvée. Son coeur semblait s’être apaisé instantanément. Mais dans les rues, l’agitation se ressentait déjà et les locaux commençaient à regarder ce groupe d’étrangers avec un oeil curieux. Trop curieux au goût de Kensi et Logan qui scrutaient les alentours. Le voyant hésiter, Kensi prit la parole. 

KENSI - Qui t’a amené? Qui est après vous?

MADIE- C’est une des femmes de main de Herrera, elle l’a trahi pour que je puisse venir à vous.

DON - C’est mon contact. Elle a été infiltrée il y a des années, il m’a fallu du temps pour rentrer en contact avec elle, admit-il. 

MADIE - Non ce n’est pas elle. Louisa a été tuée par le cartel lorsqu’ils ont découvert le manège et appris que tu étais à ma recherche après tout ce temps, répliqua-t-elle.

Don voulut répliquer mais son coeur s’arrêta. Ses soupçons étaient-il finalement bien fondés? Tous les regards se tournèrent vers la gamine. D’abord intimidée par tant d’attention Don l’incita à continuer.

MADIE  - Il y a cette femme. Elle est arrivée il y a un peu plus d’un an. Elle avait besoin d’un boulot, elle a bossé pour le cartel.  Ils lui ont fait confiance car elle ne posait jamais de question. Et je ne sais pas comment mais elle savait des choses sur moi.

LOGAN - Et qui est cette personne?

MADIE  - Elle m’a dit de l’appeler Sara.

Logan devint blanc, son coeur manqua un battement. Deeks tourna les yeux vers le véhicule mais déjà, les sirènes retentirent au loin. Ici, les cartels étaient monnaie courante et c’est eux qui dirigeaient tout. Ils n’avaient aucune chance de gagner une telle bataille. Mais s’ils la laissaient ici maintenant, elle n’y survivrait pas.

DON - Je n’étais pas sûr. Je n’y ai pas cru, et c’est pour cela que je n’ai rien dit, dit-il rapidement. Je n’ai pas voulu avoir de faux espoirs. Il s’accroupit devant la jeune fille.

MADIE - Elle m’a embarquée ce matin en me disant que ce serait aujourd’hui que je rentrerais chez moi. Et que tout s\\\'arrêterait enfin, elle m’a tiré du lit, on a conduit des heures. 

DON - Logan…

Il regarda autour de lui, mais Logan avait déjà disparu. Sans un mot, il traversait le parc en courant, revint sur les pas de la gamine et cavala comme un pur-sang en direction du véhicule. Ses tempes cognaient fort et sa poitrine le faisait souffrir, l’adrénaline, la course et la colère refaisaient surface. Il atteignit la voiture et s’immobilisa un moment pour reprendre son souffle.

DON - Logan! s’écria-t-il entendant lui aussi les sirènes se rapprocher. 

KENSI - Kate, emmène les, on se retrouve sur l’héliport de Porto Cuerto. Si on est pas là dans deux heures, surtout ne regarde pas derrière toi. 

KATE - Et Logan?

DICK - On gère. Filez.

MADIE - Si vous la retrouvez, dites-lui merci. Lâcha la jeune fille encore blottie dans les bras de son père.

Don ferma les yeux, inquiet, avant d’échanger un regard avec sa fille. Elle tremblait comme une feuille à présent, le retour à la réalité était trop soudain, trop brutal. Sara l’avait tiré de ses draps ce matin, lui avait balancé quelques affaires et l’avait embarquée sans un mot. Seulement après plusieurs kilomètres elle lui avait enfin admis qu’elle allait lui rendre sa vie. Mais elle n’avait aucune idée de ce que cela signifiait à ce même moment. Elle avait vécu presque dix ans au sein d’un cartel. Elle n’était pas sûre de savoir ce qu’était sa vie avant. Pas certaine de savoir comment vivre une vie “normale” à nouveau. Mais une fois que Sara lui avait dit, “là, vas-y cours, ça c’est ta vie qui t’attend” l’adrénaline avait pulsé dans ses veines, son coeur s’était mis à battre plus fort et sans même se retourner, elle était partie en courant. Ce n’était qu’une fois face à cet homme que tout avait changé. Elle ne se souvenait pas de ses traits, de son allure. Mais lorsqu’il s’avança vers elle, le parfum de musc, de sel et de tabac froid vint lui titiller les narines. Cette odeur unique, elle s’en souvenait. Cette odeur là c’était celle de son enfance, celle des bras protecteurs de son père. Son corps tout entier se laissa aller. Et maintenant, elle avait du mal à tenir sur ses jambes, à prononcer le moindre mot. Elle tentait de garder le cap, de ne pas pleurer et elle pensa à Sara alors que Don l'installait dans la voiture.

Lorsque les portes claquèrent et que le moteur se mit en route, Kensi et Deeks jetèrent un dernier regard vers eux, puis Kensi reporta son attention sur Logan au loin. 

KENSI - Prêt mon coeur?

DEEKS - J’ai l’impression que de se retrouver au milieu d’une guerre de cartel devient récurrent. 

KENSI - Pense que chez nous, il y a ta mère et ma mère en train de batailler sur le meilleur menu possible pour notre mariage.

DEEKS - Les Cartels ne me paraissent finalement pas si mal.

Ils échangèrent un sourire et traversèrent à leur tour le petit parc les séparant de la vieille voiture.  Ils arrivèrent à la hauteur de Logan et le retrouvèrent désemparé. Il scrutait les ruelles autour d’eux sans relâche. 

LOGAN - Elle n’a pas pu disparaître comme ça.

KENSI - Elle ne veut peut-être pas qu’on la retrouve.

LOGAN - Je ne partirai pas d’ici sans l’avoir vue.

DEEKS - Tu ne sais même pas si c’est bien elle, des Sara il doit y en avoir des millions.

LOGAN - Même si c’est une chance sur des milliards, je ne rentrerai pas sans elle.

KENSI - Tu vas avoir besoin de ça, déclara-t-elle en lui tendant son arme.

LOGAN - Tu préfères les gros jouets, lança-t-il en désignant le fusil qu'elle tenait. 

KENSI - C’est pas pour les enfants, railla-t-elle. 

DEEKS - Faut que je vous rappelle que les flics et le cartel risquent de débarquer d’un moment à l’autre et que je doute que des agents du NCIS et un ancien agent du FBI soient les bienvenus ici.

LOGAN - Si quelqu’un demande, on est en vacances.

KENSI - Je te donne une heure. J’ai laissé filer Don et Kate avec leur voiture. Je leur ai donné rdv à l’héliport de Porto Cuerto.

LOGAN - Je n’irai nulle part.

DEEKS - Et nous on ne laisse personne sur le terrain.

KENSI - Ce que j’en dis, c’est qu’on commence à être à la vue de tous. Il va falloir bouger, annonça-t-elle en voyant de plus en plus de gens s\'attarder sur la place.

Ils échangèrent un regard et pénétrèrent dans les petites ruelles devant eux.

Plus loin, Kate immobilisa la voiture à la sortie du village. Sans scrupule, elle se tourna vers Don et lança:

KATE - C’est Veronica?

La question claqua dans l’habitacle. Le ton était sans équivoque et Don comprenait bien qu’elle ne ferait pas cent mètres de plus sans avoir la réponse. 

DON - Je ne sais pas Kate, admit-il sans fierté aucune.

La gamine fixait son père, apeurée à nouveau par cet arrêt brutal. Don resserra son étreinte.

KATE - Et tu ne veux pas savoir?

DON - Elle n’a jamais rien dit. J’ai bien senti que la personne avec qui j’échangeais n’était plus Louisa. Mais je n’ai jamais été sûr. Je n’ai jamais eu de confirmation.

KATE - Comment?

DON - Kate, je te jure, je ne sais pas. Oui, j’ai manipulé Logan, j’ai utilisé tout ce que j’ai pu pour le faire venir avec moi car j’avais besoin d’aide, j’avais besoin d’un alibi. Il fallait que je retrouve Madie, répliqua-t-il.

KATE - Non Don, tu n’as pas fait ça…

Don ferma les yeux. Il savait que sa conduite avait été l'opposé de celle qu’elle aurait dû être. Mais il n’était pas sûr que Logan veuille l'aider sans preuve aucune. Lui-même n’était pas sûr de savoir si Madie était en vie jusqu'à ce matin, alors embarquer quelqu’un à la poursuite d’un fantôme qui n’était pas le sien…

DON - Il me fallait une raison pour partir au Mexique. La seule que j’ai trouvée, c’est de dire que je courais après lui.

Kate posa les yeux sur la gamine, elle aurait pu étriper Don à mains nues mais elle se retint et garda le silence. Elle remit le moteur en marche et reprit la route.

KATE - Tu prends l\\\'hélico, tu ramènes ta fille. Je retourne chercher Logan et qui que ce soit qui a sauvé ta fille. Et quand tu arrives là-bas, tu nous envoies la cavalerie.

Don serra sa fille contre lui, sentant son coeur accélérer dans sa poitrine. Il avait conscience de ce qu’il avait fait et avait déjà prévu sa lettre de démission. Il avait laissé la lettre à son départ sur son bureau, à portée de main de son assistante. Il savait que si quoi que ce soit devait se passer, elle n’avait qu’une chose à faire. Logan était une excuse, bien entendu, mais il savait parfaitement qu’il ne s’en sortirait pas comme ça. Echolls n’avait été que le prétexte lui permettant de sortir du territoire. Par contre, pour le reste, il devrait tenir tête à Falkner. Mais qu’avait-il à perdre? S’il n’avait pas retrouvé Madie, il savait qu’il ne serait peut-être même pas rentré. Maintenant que Madie était dans ses bras, tous les efforts et les mensonges en valaient vraiment la peine. Et il savait que si c’était à refaire, il n’hésiterait pas une seconde.

Kate fulminait intérieurement. Elle tentait en vain de garder son calme. La gamine n’y était pour rien et elle n’avait rien demandé à personne, il était donc inutile de faire une scène devant elle. Ça ne rendrait service à personne. Elle avait l’air si fragile pour une adolescente, si perdue. Et même si quelque part, elle comprenait Don, son désespoir, son malheur et sa volonté sans borne de retrouver sa fille, elle savait aussi qu’il lui aurait suffi de demander à Logan pour que celui-ci le suive. Elle ne digérait pas le fait qu’il ait monté un stratagème et entraîné tout le monde avec lui dans sa descente aux enfers. D’accord, sa fille était saine et sauve, autant qu’on peut l’être après tant d’années, mais à quel prix. Et que ce serait-il passé si cela n’avait pas été sa fille.

DON - Je suis désolé Kate. Je n’ai pas voulu vous entraîner là dedans, souffla-t-il doucement. 

Ils échangèrent un regard via le rétroviseur et elle s'aperçut que la jeune fille avait fini par s’endormir dans les bras de son père. Elle se radoucit. Qu’aurait-elle fait s’il s’agissait de sa fille? Elle releva son regard vers lui, avec un peu plus de compassion cette fois, et hocha la tête pour simple réponse.

DON - Je n’ai pas non plus voulu blesser Logan. Il fallait que je sache si tout ce qu’on m’avait caché était la vérité. Et pour être honnête, j’avais plus besoin de lui qu’autre chose. Je ne sais pas si je serais allé aussi loin sans lui, admit-il.

Kate ne répondit pas. Don se résigna au silence, il n\'avait qu’une hâte : ramener sa fille chez lui.  

Dans les ruelles de El Maghito, Logan, Kensi et Deeks s’étaient séparés pour couvrir plus de terrain. Mais les ruelles devenaient de plus en plus étroites, ils allaient arriver directement sur les dunes et la pampa. Ce n’était plus vraiment le meilleur endroit où se cacher. Et Logan le savait. Il contracta ses mâchoires, son arme serrée entre ses poings. Ses tempes cognaient fort, il avait du mal à rester concentré. Il jeta un rapide coup d’oeil à la ruelle de gauche et aperçut Kensi s’avancer discrètement. Il avait perdu Deeks de vue depuis quelques mètres et vérifia derrière lui par sécurité. Il sonda les ruelles devant lui, et voulut reprendre son chemin lorsqu’une brindille craqua derrière lui.

Il n’eut pas le temps de se retourner que déjà il sentit le métal froid dans sa nuque.

Il resta silencieux un moment, évitant de bouger. Il n’avait pas peur de la mort, non, mais se faire avoir si proche du but l'agaça particulièrement. Il mordit sa langue pour réfréner son sarcasme, n’étant pas encore sûr de ce à quoi il serait confronté. Une main se posa sur son épaule. Elle effectua une pression sur son omoplate pour le forcer à reculer dans la ruelle.

LOGAN - Si c’était pour une danse, il fallait simplement demander. Lâcha-t-il finalement.

Personne ne répondit. La pression sur son omoplate se fit plus intense, le forçant à se baisser. Il fronça les sourcils. Étudia rapidement ses possibilités. Il devait être seul, il n\'avait vu personne d’autre et Kensi ou Deeks n’étaient pas loin. Si effectivement quelqu’un se promenait seul, arme au poing, il devait s’agir d’un caïd du coin ou d’un homme de main surentraîné. Il choisit la seconde option, et se décida à passer à l’action lorsque deux types passèrent devant la ruelle avec des armes d’un autre genre. Il retint sa respiration et fronça les sourcils à nouveau. Il inspira doucement, se redressant en même temps que l’inconnu derrière lui mais en profita pour se retourner rapidement, désarmer son agresseur potentiel d’un coup de main. Sauf qu’au même moment, son adversaire  en fit de même, récupéra l’arme de Logan avec la même technique et le braqua à nouveau. Il ragea de s’être fait avoir. Mais lorsqu’il réalisa ce qui venait de se passer, il comprit aussitôt à qui il avait eu affaire. Presque de concert ils levèrent les yeux l’un vers l’autre et lorsque leurs regards se croisèrent, le coeur de Logan manqua un battement.

Son souffle se coupa et il eut du mal à tenir debout. L’oxygène peinait à atteindre ses organes vitaux, le choc était trop intense. Il pensait pourtant y avoir été préparé. Il avait imaginé ce moment bien trop souvent, pourtant, il était incapable de calmer les émotions qui le submergeait. Même après tout ce temps il n’était toujours pas prêt. Son coeur s’accéléra dans sa poitrine à tel point que ça en devint douloureux. Le plus dur était le regard d’incompréhension qui lui figeait le visage. Les questions s’accumulaient les unes après les autres, la douleur à la poitrine lui coupait le souffle. Avec toutes les peines du monde, il tenta en vain de se contenir, de faire face.

Ses cheveux blonds étaient coupés au carré, bien plus courts que la dernière fois qu’il l’avait vue. Quelques mèches rebelles se perdaient devant ses yeux. Les pieds ancrés dans le sol, son arme toujours braquée sur lui, elle ne vacilla pas. Elle scruta son regard et fut soudainement remplie d’incertitude lorsqu’elle le vit défaillir face à elle. Petit à petit, elle vit la douleur le transpercer. Elle sentit sa détresse dans son regard. Cette détresse qu’elle avait elle-même tant de mal à cacher. Voir ce regard posé sur elle réveilla tout son être. Comme la première fois qu’elle avait vue Madie. Seconde après seconde. Elle vit ses mains trembler alors qu’il perdait pied face à elle. Voir ses yeux s’embuer la rendirent plus faible, meurtrie. Elle n’était pas prête à le retrouver. Pas prête à faire face à cela. Telle une enfant, elle aurait aimé fondre en larmes, le serrer dans ses bras mais elle se retint. Après un long silence, elle baissa son arme.

LOGAN - V? Souffla-t-il doucement avec surprise et déchirement. 

Elle inspira profondément et fit un pas vers lui, sortant de l’ombre et effaçant la barrière de défense qu'elle avait mise entre eux.

X - Logan! 

Cette fois ci il n’y avait plus d’erreur possible, le son de sa voix retentit tel un supplice dans sa tête. Des images de la jeune femme s'entrechoquèrent dans son esprit. Sa voix résonna contre chaque parcelle de son être. Ses veines pulsaient sous la peau. Cette voix, ce regard, il les avait cherchés jour après jour. Il tenta un geste vers elle mais elle recula un peu. 

LOGAN - Je pensais que tu étais… commença-t-il, malhabile. 

VERONICA - Je l’étais, confirma-t-elle presque sans émotion. 

Son sang se glaça lorsqu’il sentit la distance dans sa voix. C’était comme une claque brutale après un coma bien trop long. Il fronça les sourcils, déconcerté par son attitude. 

LOGAN - Que… Que s’est-il passé? Pourquoi tu n’as pas... Comment c’est possible bon sang? L’interrogea-t-il soudain plus blessé encore par cette indifférence. 

VERONICA - Je ne me souviens plus de tout, Logan. Déclara-t-elle doucement comprenant qu’il ne savait rien de ce qui lui était arrivé. Personne ne t’a rien dit? 

LOGAN - Attends quoi? Qui est au courant? Qui aurait dû me dire quoi? 

A ce même instant Veronica sentit son coeur s’accélérer dans sa poitrine, sa respiration devint plus saccadée. Elle tenta de contrôler ses émotions, en vain, elle luttait contre elle-même. Logan le voyait et il comprit enfin. Quelqu’un était au courant de ce manège et les avait gardés hors de portée l’un de l’autre pendant tout ce temps. 

LOGAN - Qui? 

VERONICA - Le FBI. Annonça-t-elle avec beaucoup plus de peine dans la voix qu’elle ne l’aurait voulu. 

Logan ferma les yeux, sentant la rage monter en lui comme une fusée au démarrage. 

VERONICA - Logan je me suis noyée. J’ai été récupérée par des garde-côtes mais j’étais amnésique pendant un certain temps. Il me reste d’ailleurs encore pas mal de zones d’ombres.

LOGAN - Laisse-moi deviner : quand ils ont découvert que tu avais perdu la mémoire,  ils t’ont dit que tu t’appelais Sara Civermon, comprit-il. 

VERONICA - Oui. Mais avec le temps, plusieurs choses se sont misent à se bousculer dans ma tête. Et j’ai demandé après toi. Ils ont dit que tu savais que j’étais en mission, que  tu savais pour mon amnésie également, et que c’était mieux pour moi comme ça. 

LOGAN - V, j’ai tué Caldwell et j’ai été mis sur la touche. J’ai dû démissionner pour éviter les poursuites. Je ne travaille plus pour eux depuis un moment. Je… Il ne savait plus par où commencer. Bordel je pensais que tu étais morte. Tout le monde pensait que tu étais morte. 

Elle fit un pas en avant vers lui, ressentant cette détresse qu’elle ne savait pas comment calmer. Sa main toucha son bras et à ce contact son ventre la chatouilla. Elle fut envahie d’une chaleur qu’elle avait longtemps oubliée, c’était comme un shoot d’adrénaline, un million de papillons battant des ailes pour s’envoler. 

VERONICA - Je … Commença-t-elle en cherchant ses mots. 

Lorsqu’il leva les yeux vers elle, il la retrouva enfin. Ses yeux avaient changé, son visage s’était détendu. Elle semblait à nouveau fragile et forte à la fois, mais il ne lut plus aucune hésitation dans ses yeux. Mais reconnut cette peur de l’abandon au fond de son regard. Son coeur se fendit une nouvelle fois. Combien de fois allait-il encore tomber amoureux d’elle? En la voyant perdue de la sorte, son coeur retrouva son rythme normal. 

VERONICA - Je ne savais pas, lâcha-t-elle finalement. 

Il hésita un moment et l’attira à lui, elle ne résista pas. Il l’enserra de ses bras musclés et elle se laissa aller à cette étreinte pleine de douceur, d’amour. Elle respira son parfum comme si c’était la première fois qu’il titillait ses narines. Les étreintes qu'elle avait connues étaient si lointaines. Ses yeux s’embuèrent à leur tour, ce corps, ses bras, le parfum de musc et de sel la ramenèrent à leur passé. Elle referma ses doigts sur le tissu de son polo s'agrippant fermement comme si le mirage risquait de disparaître à tout moment. 

VERONICA - J’étais sûre de ne jamais te revoir. Admit-elle finalement

LOGAN - Et j’étais sûr que je te retrouverais. 

Il ferma les yeux, respirant son parfum, écoutant les battements de son coeur contre sa poitrine, glissant ses doigts dans ses cheveux. C’est comme si on lui avait rendu une partie de lui-même. La douleur qu’il ressentait en ce moment n’était pas comparable aux derniers mois de souffrance qu’il avait enduré en son absence. 

VERONICA - Logan… Demanda-t-elle interrompant ce moment intense. 

Il s’écarta doucement d’elle. 

VERONICA - Pourquoi es-tu ici? 

La réalité reprenait le dessus. Elle rassembla les pièces du puzzle. 

VERONICA - Si tu ne savais pas pour moi, comment as-tu fini ici? 

LOGAN - Ton contact c’était Don. La gamine que tu as sauvée…

VERONICA - Oui Madie. Mais je croyais que mon contact était Falkner?

LOGAN - Attends quoi?

VERONICA - C’est Falkner qui m’a repêché. C’est lui qui m’a d’abord fait croire à Sara… J’ai donc rejoint le cartel sous ce nom-là. Mais j’ai rencontré Louisa, le contact de Falkner et Madie. Louisa m’a avoué ma véritable identité après un temps. Et c’est grâce à Madie que j’ai rassemblé les pièces du puzzle au fur et à mesure.

LOGAN - Don m’a dit que Falkner n’était plus en contact avec personne, et que ton dossier avait été classé.

VERONICA - J’ai toujours mes identifiants. Démenti-t-elle.

LOGAN - Ca je sais, c’est pour ça que Mac les a craqués et en partie pourquoi je suis là.

VERONICA - Mac… Souffla-t-elle. Elle fut ramenée à l’horreur de la réalité encore une fois. Mais alors tous vous avez cru… Elle s’interrompit horrifiée avant de reprendre la voix rauque... Oh mon dieu, papa… 

Cette fois-ci les larmes roulèrent sur ses joues, un sanglot lui échappa des lèvres. 

LOGAN - Je suis désolé… 

Il la reprit dans ses bras, tentant en vain de calmer sa peine et sa colère.

LOGAN - Le contact de Louisa c’est en fait Don. Il m’a fait croire que tu étais encore en vie. Lui souffla-t-il dans l’oreille en lui caressant les cheveux. 

Elle renifla, tentant de reprendre son souffle ne quittant pas cette étreinte rassurante. 

LOGAN - En fait il nous a tous menés en bateau, persuadé qu’on le suivrait pas si c’était uniquement pour sauver sa fille. C’était pour ça que je suis là, mais quand la gamine a parlé d’une Sara j’ai couru à ta suite. Je n’avais plus rien à perdre. Don n’avait finalement pas si tort que cela.

Elle leva ses yeux remplis de larmes vers lui, fatiguée et voulut continuer son histoire. D’un geste tendre il posa sa main sur le visage de la jeune femme, y essuya quelques larmes et dans un faible sourire il chuchota:

LOGAN - Tu me raconteras tout ça mais là tout de suite: Je te ramène à la maison. 

Il se redressa et s’écarta un moment de la jeune femme. Au même moment, elle le rattrapa par le col, se mit sur la pointe des pieds et déposa ses lèvres sur celles de l’ancien agent. A ce contact, le coeur de Logan le lâcha, tout son être sortit de cette torpeur dans laquelle il se complaisait depuis sa mort. Il ferma les yeux et lui rendit son baiser avec ferveur et passion. Mais ce moment de pur bonheur fut de courte durée, il la sentit se raidir d’un coup, elle le repoussa et braqua son arme. 

KENSI - Agent Fédéral baissez votre arme! S’écria-t-elle. 

DEEKS - Kens! Attends. Il plaça sa main devant elle par réflexe avant de poursuivre: C’est elle.

Tous les quatre se regardèrent en silence avant que les deux jeunes femmes finissent par baisser tour à tour leurs armes.

VERONICA - Soyez discret, on est pas seul. Déclara-t-elle avant de leur faire signe d’entrer dans la ruelle. 

KENSI - Alors tu es bien en vie! Laissa-t-elle échapper. 

DEEKS - Il semblerait que Donovan n'ait finalement pas fait tout ça pour rien! 

LOGAN - C’est insensé. Souffla-t-il toujours sous le choc. 

VERONICA - J’ai l’impression qu’on a tous bien été manipulés. Annonça-t-elle. 

DEEKS - D’ailleurs parlant de ça t’as l’air en forme pour une morte! Plaisanta-t-il pour détendre l’atmosphère.

VERONICA - Je te remercie, j’ai eu des jours meilleurs. 

Deeks la regarda un instant, et comprit que ses derniers mois, dernières années n’avaient pas été une partie de plaisir. La dernière fois qu’il avait récupéré Kensi après huit mois dans le désert, il avait dû rassembler les morceaux. Elle était dans une autre vie, un autre monde et avait eu du mal à refaire surface. Il détailla Logan qui semblait encore plus perdu que la jeune femme.  Elle avait toujours été son point faible, mais là, à le regarder il n’était pas sûr s’il allait tenir le coup jusqu'à la maison. Il le sentait fébrile comme si toute la douleur qu’il avait accumulée ces dernières années refaisait surface en une fois. Et pourtant d’après ce qu’il savait il en avait connu des moments difficiles. Il croisa son regard et Logan eut un petit rictus. 

LOGAN - T’inquiète je survivrais. Comme à chaque fois. Lança-t-il un peu nonchalamment. 

KENSI - Mon dieu vous êtes tellement similaires… 

VERONICA - Le côté tête brûlée… 

DEEKS - Je ne sais pas du tout de quoi tu parles, on est mystérieux. Voilà c’est ça, comme un livre ancien, dont personne ne connaît le secret: Mystérieux. 

LOGAN - Avec les craquelures et la poussière? Sérieusement? T’aurais pas pu faire mieux? Il y a plein de choses qui sont mystérieuses… L’océan pour commencer. 

DEEKS - Mince, j’aurais dû penser à ça c’est vrai. 

Kensi et Veronica échangèrent un sourire amusé et levèrent les yeux au ciel de concert. 

KENSI - Les garçons? C’est bon je crois qu’on a compris. 

VERONICA - On peut s’y remettre? 

KENSI - Et si on rentrait? 

VERONICA - Si on passe les gars du cartel et qu’on arrive jusqu'à votre héliport, c’est le but oui.

LOGAN - Du gâteau... railla-t-il ironique. 

DEEKS - Encore une fusillade dans le désert. Rappelle-moi pourquoi on fait ce métier? 

KENSI - Parce qu’on est sacrément bons pour ça. 

Logan et Veronica échangèrent un sourire. 

VERONICA - Je te couvre. Souffla-t-elle. 

LOGAN - Je te couvre, Mars. Confirma-t-il. 

Ils sortirent de la ruelle en file indienne, Kensi ouvrit la marche, Logan la ferma. En alerte, leurs yeux scrutèrent chaque centimètre carré, chaque fenêtre, chaque porte qu’ils passaient. 

VERONICA - Où est l’héliport exactement?

KENSI - Vingt bornes vers le Sud. 

LOGAN - Et on y va comment? 

DEEKS - Notre voiture est toujours sur la place. 

VERONICA - Tu veux dire votre voiture de flic? 

KENSI - Oui pourquoi? 

VERONICA - Si le cartel est là, oublie ta voiture. 

DEEKS - S’il te plait ne me dit pas qu’on va rebrousser chemin et passer par la pampa? 

LOGAN - Pas un fan de la nature? 

KENSI - Il a du mal avec le désert. 

VERONICA - Je suis d’accord avec lui, en plus on sera encore plus à découvert. 

DEEKS - Alors c’est quoi le plan? 

Au même moment, le jeans de Logan se mit à sonner. Trois paires d’yeux le dévisagèrent avec une grimace. 

LOGAN - Pardon. 

Il attrapa le smartphone rapidement et eut un rictus en voyant le visage qui s’afficha sur l’écran. 

LOGAN - La cavalerie! Allo Kate? 

VERONICA - Kate? Kate est au Mexique? S'exclama la petite blonde qui n’en revenait pas. 

KENSI - Il n’a pas fait les choses à moitié. 

DEEKS - Don aurait remué ciel et terre pour sa fille. 

KENSI - Et Logan aurait suivi n’importe quelle piste pour te retrouver. 

LOGAN - Oui, tu nous sauves la vie Kate. En face du square tu prends la route à l’épicerie où j’ai cherché du café et tu fonces au fond, on t’y retrouve. 

… 

LOGAN - Fais attention, le cartel est partout. 

KENSI - Elle revient nous chercher? Et Don? 

VERONICA - Madie? 

LOGAN - Ils sont déjà dans l’hélico, ils ont l’ordre de décoller si on est pas là dans trente minutes. 

Veronica acquiesça. 

Au même instant un tir effleura les cheveux de Kensi les faisant tous sursauter. 

KENSI - Lui je vais lui refaire le portrait. 

DEEKS - J’espère qu’on survivra jusque-là. 

Il visa et tira entraînant Kensi à l’abri. 

VERONICA - Je n’ai pas d’angle de tir. Annonça-t-elle aux autres alors qu’elle avait poussé Logan dans un renfoncement sous le porche d’une maison. 

Logan étudia la situation rapidement, ils n’avaient pas le droit à l’erreur. Contrairement à Kensi et Deeks ils n'avaient pas de gilet par balle, le moindre faux pas leur serait fatal. 

KENSI - Par ici, je vous couvre. Cria-t-elle entre deux tirs. 

Veronica arma, visa, et détala jusqu'à l’autre ruelle rejoignant Kensi, Logan sur les talons. En deux secondes Kensi retira son gilet et le donna à Logan. 

DEEKS - Wow qu’est-ce que tu fais. Si quelqu’un doit donner son gilet c’est bien moi. 

KENSI - Babe, je te fais confiance, tu me garderas hors des tirs. 

Logan attrapa le gilet et le donna à Veronica qui fronça les sourcils. 

LOGAN - Ce n’est même pas la peine qu’on en discute, tu le mets. 

Elle comprit dans son regard que pour une fois elle n’aurait pas le dernier mot, qu’il était évident qu’il ne ferait pas un pas de plus si elle n'enfilait pas ce gilet dans la seconde. Elle ravala sa fierté et passa la protection et posa sa main sur le torse de Logan. 

VERONICA - Je le porte donc c’est toi qui restes derrière. 

Logan acquiesça sans broncher. Il ne fallait pas en demander trop non plus et il le savait. Kensi et lui échangèrent un regard. Se sentir vulnérable n’était pas vraiment dans leurs habitudes mais à choisir la vie de la personne qu’ils aimaient comptait bien plus. Elle posa sa main sur l’épaule de Deeks, colla son dos à celui de Logan, qui attrapa à son tour l’épaule de V de sa main gauche. 

KENSI - On avance. 

DEEKS - Kens, Logan, à vous de tirer nous on sécurise. 

VERONICA - RAS

LOGAN - On est bon, occupez-vous de nous sortir de là nous on vise. 

KENSI - Bon pour moi. 

DEEKS - On bouge. 

Les tirs fusèrent entre les ruelles, Veronica et Deeks firent leur possible pour éviter de tomber sur un groupe du cartel. Ils avancèrent jusqu’au point de rendez-vous donné à Kate. 

DEEKS - Combien de temps faut qu’on tienne?

LOGAN - Moins de cinq minutes si j’ai bien compris.

KENSI - Economisez vos chargeurs. Logan a mon arme de secours. Il ne reste que celle de Deeks.

VERONICA - J’en ai encore une aussi.

DEEKS - Ça c’est une bonne nouvelle.

KENSI - N'arrêtez pas de bouger. Il faut qu’on se trouve un abri.

Une fois le point de rendez-vous atteint, Veronica observa les options devant elle.

VERONICA - J’ai rien pour nous permettre de nous abriter correctement.

LOGAN - La benne. Annonça-t-il. 

DEEKS - Non, pitié pas encore. 

KENSI - C’est pour notre bien. 

VERONICA - Il y a-t-il des choses que tu n’aies pas encore faites? 

DEEKS - Rejoins le NCIS et crois moi quand je te dis que toutes les semaines est une nouvelle aventure.

A quatre ils reculèrent dans l’allée et dans l’angle de la ruelle, se coincèrent à l’abri de la benne à ordure. Logan visa et atteignit sa cible. 

KENSI - Joli. Maintenant il faut espérer que Kate ne tarde pas trop, car là on est à la merci de tous. 

DEEKS - J’en ai plus. Annonça-t-il en balançant le fusil et sortant son arme de service. 

KENSI - Encore quatre et je serais à sec. Elle tourna les yeux vers Veronica et Logan. 

LOGAN - Une. 

VERONICA - Cinq et ma réserve. 

Elle tendit son beretta à Logan. Sans discuter, il vérifia l’arme, enleva la sécurité et se remit en position alors qu’ils essuyaient encore les tirs du cartel. 

LOGAN - Mais ils sont combien au juste? 

VERONICA - Trop pour nous quatre. 

KENSI - Il ne faudrait pas que Kate reste coincée. 

VERONICA - Il me reste une option. 

DEEKS - Si tu veux te rendre pour nous faire gagner du temps, je pense pas que ce soit une option. 

LOGAN - N’y pense même pas. 

KENSI - J’ai pas fait tout ça pour finalement abandonner quelqu’un sur le terrain. 

Elle tira sur l’un des tireurs qui s’effondra dans la foulée. Logan fit de même de l’autre côté. 

VERONICA - J’entends une voiture. 

Au même moment deux corps firent un vol plané et une voiture s’immobilisa devant l’allée. Kate baissa la vitre et leur fit signe. 

KATE - J’ai dégagé le passage pour l’instant. 

Veronica tendit l’oreille, aucun coup de feu pour l’instant, il semblerait qu’ils aient réussi à avoir les six qui leur cavalaient après. Mais elle savait que ça ne durerait pas. 

VERONICA - On bouge avant que le reste du cartel arrive. 

Elle et Deeks passèrent devant par sécurité et ils s’élancèrent vers la voiture et montèrent à bord. Kate écarquilla les yeux lorsqu’elle croisa le regard de V dans le rétroviseur. Elle eut un moment de silence, et ne put se résoudre à repartir. 

KATE - Veronica ? Oh mon dieu mais… 

VERONICA - Je sais. Assura-t-elle d’une voix douce. Je te promets de t’expliquer… Même si moi-même apparemment j’ai raté un morceau de l’histoire. 

LOGAN - Une sale histoire, mais disons que Don n'avait finalement pas tout à fait tort. 

KENSI - On en parlera dans l’hélico. 

DEEKS - Méchants en vue! S’écria-t-il lorsque deux hispaniques débarquèrent devant eux. 

S’en fut assez pour Kate pour leur foncer dessus sans réfléchir plus. Elle bifurqua à la prochaine et sortit rapidement des petites ruelles pour reprendre la nationale qui menait à l’héliport. Au bout de quelques centaines de mètres elle avait réussi à semer la majorité d’entre eux. Seul un pick up beige avec deux hommes à bord les suivait encore. Veronica et Logan savaient que s’ils les rattrapaient, ils auraient des problèmes. S’ils arrivaient à l’hélico en même temps qu’eux ils pourraient les clouer au sol. Ils échangèrent un regard, sortirent leurs armes à nouveau mais Kensi sortit son fusil. 

KENSI - Deeks? 

DEEKS - Messieurs-dames, veuillez-vous baisser. La demoiselle a besoin d’un angle de tir. 

Kensi posa le fusil sur son bras et sur le bord du dossier. Veronica et Logan se baissèrent assez pour ne pas être dans le champ de vision. Deeks se colla contre la vitre et laissa faire Kensi. 

KENSI - Kate, roule droit et ralentit un tout petit peu. Et dès que le coup part tu fonces. 

KATE - Noté. 

Elle visa quelques instants. 

KENSI - Encore. Souffla-t-elle le doigt sur la gâchette. 

Et la vitre de derrière partit en éclats alors que la roue du pick up explosa. Celui-ci sortit de la route et partit dans le décor. 

LOGAN - Joli tir! Admira l’ancien agent. 

VERONICA - Merci Kensi. Maintenant, arrivons au plus vite à cet hélico avant que d’autres nous rattrapent. 

DEEKS - Pourquoi ils sont après nous exactement? 

LOGAN - Je suis presque sûr qu’ils n’aiment pas trop que l’un des leurs les trahissent. 

KENSI - Tu as récupéré Madie où? 

VERONICA - Au cartel. Lorsqu’elle s’est enfuie après avoir été enlevée par l’autre malade, elle a passé la frontière et elle a fini dans un camion qui partait pour le sud. Le cartel a mis la main sur le camion pour je ne sais quelle raison, et Herrera a adopté la petite. Elle n’avait que six ans, elle n’avait pas le coeur à la tuer. C’est elle qui l’a élevée donc… 

DEEKS - Ok je vois, la maman du cartel est à nos trousses en gros? 

KENSI - Un jour comme tant d’autres. 

LOGAN - On a plutôt intérêt à décoller rapidement. 

Kate appuya sur l'accélérateur pour toute réponse avant de bifurquer au croisement sur un petit chemin de terre. Les quatre passagers s’agrippèrent alors que Veronica se figea, les yeux rivés sur la route qui disparaissait peu à peu derrière eux. Son rythme cardiaque se ralentit peu à peu et l’espoir se mit à grandir en elle, lorsqu’au loin elle devinait les pales de l’hélicoptère entre les arbres. Tout se passa très vite, Logan attrapa sa main, l'entraîna vers l’appareil, installa tout le monde tour à tour. Don et Logan échangèrent un regard lorsque ce dernier reconnut son ancienne partenaire. Logan frappa un coup sur la carlingue de l’engin pour annoncer le signal de départ, se hissa à bord, s’attacha. Lorsque les pales de l’appareil se mirent à tourner, que doucement il s’éleva dans les airs, tous se regardèrent dans le plus grand silence. 

Don passa son bras autour des épaules de sa fille, lui déposa un baiser sur les cheveux et ferma les yeux. Kensi et Deeks échangèrent un sourire satisfait, tandis que Veronica glissa sa main dans celle de Logan avec douceur. Alors que leurs doigts s’entrelacèrent tous les deux appuyèrent leur tête contre la paroi derrière eux, soulagés. Kate observa ses amis en silence en s’installant au bout du banc, elle s’accrocha alors que l’appareil se soulevait dans les airs. 

San Francisco - Antenne du FBI - Le lendemain matin

Elle posa le pied sur le tarmac en sortant de l’avion et sentit la tension de la veille la quitter peu à peu. Ils avaient réussi. Ils étaient rentrés sains et saufs. Elle n’avait pas échangé un seul mot avec Logan depuis qu’il l’avait retrouvée au Mexique. Elle l’avait vu tenter plusieurs approches, qu’elle avait court-circuité sans efforts sachant qu’elle n’était pas prête à avoir cette conversation. 

Le fait d’avoir été entourée jusque-là lui avait bien servi. Elle regarda autour d’elle, et bien que le béton s’étendait à perte de vue, elle ne put s’empêcher d’aimer ce qu’elle voyait. Logan la talonnait de près, toujours en silence. Il avait bien compris que cela ne le mènerait nulle part de la pousser à parler. Avec le temps, il avait appris à être patient. Même s’il bouillonnait intérieurement il savait qu’elle était encore en mission. Il n’avait pas eu besoin de lui demander la suite des évènements ils savaient tous où ils voulaient aller maintenant qu’ils avaient fait un débriefing au NCIS. 

Elle traversa le tarmac, Logan, Don, Kate et Madie la suivirent vers la sortie. Elle héla un taxi et attendit que tous soient bien installés. 

VERONICA - Antenne du FBI s’il vous plaît. 

Madie tourna les yeux vers son père, inquiète, mais il la rassura aussitôt. Logan observa Veronica, son calme étonnant et la facilité avec laquelle elle se repérait dans la ville. Il rongeait son frein, attendant patiemment qu’elle daigne bien lui adresser la parole à nouveau. Il avait attendu plus de deux ans, alors quelques heures n’y changeraient plus grand-chose tenta-t-il pour lui-même. Son regard glissa sur sa nuque et les contours de son visage, il sentit son bas ventre se réveiller, son coeur s'accélérer, il détourna les yeux. Combien de fois encore tombera-t-il sous le charme de cette femme. Il regarda les voitures filer en sens inverse, les gens se bousculer dans la rue, le stress gagner chaque passant lorsque l’ampoule changeait au vert et eut un petit rictus. La nervosité le gagnait doucement, en plus de sa frustration cela ne ferait surement pas bon ménage. Il connaissait Veronica, plus qu’elle ne voudrait jamais l’admettre. Il savait qu’elle allait foncer chez Falkner, en passant toutes les portes fermées, tous les agents qui se mettraient sur sa route. Le chauffeur se gara, Logan lui tendit un billet avant de descendre. Il la vit hésiter une seconde devant l’immeuble de verre et de béton. Juste assez pour se donner du courage. Il se posta à ses côtés, elle leva les yeux vers lui avec un faible sourire. Il inspira profondément, comprenant qu’elle voulait mettre un terme à ce cirque avant d’aborder une discussion quelconque avec lui. Don vint se poster à leur hauteur alors que Kate restait en retrait avec Madie. 

KATE - Vous allez leur botter le cul rassurez moi? 

Veronica ne put s’empêcher de pouffer, rapidement suivie par Logan et Don. 

VERONICA - Regarde-moi bien. Lâcha-t-elle avec un grand sourire. 

Et avant que l’un d’entre eux puisse réagir elle se dirigea vers la porte d’entrée d’un pas sûr et calme. Logan et Don suivirent tranquillement. Un sourire se mit à grandir sur leurs visages lorsque les regards, les agents se retournèrent sur leur chemin. L’assistante de la réception dut jeter un regard trois fois avant d’être sûre d’avoir bien vu le visage de Veronica la regarder avec un sourire franc. 

VERONICA - Non vous ne rêvez pas. Je voudrais voir le directeur je vous prie. Et ne vous embêtez pas à l’appeler, je connais le chemin. Déclara-t-elle sur un ton sans équivoque en se tournant déjà vers le point de sécurité. 

Les deux gardes la regardèrent de haut en bas mais avant même qu’ils aient pu commencer leur phrase elle les remit à leur place: 

VERONICA - Ces messieurs sont avec moi, ne me faites pas répéter je vous prie. 

Lorsque les trois ex agents passèrent le portique, l’alarme se déclencha directement. 

LOGAN - J’avais oublié comment c’est sympa d’être de retour au bercail. Déclara-t-il en faisant un tour sur lui-même et jetant un regard plein de sarcasme aux deux gardes qui levèrent les yeux au ciel. 

DON - Pas la peine de rameuter tout le monde, on va voir le directeur, vous aurez tout le loisir de nous voir repartir sous peu. Annonça-t-il alors que deux trois agents ne purent s’empêcher de les fixer sans relâche. 

Ils se dirigèrent vers l'ascenseur, une fois à l'intérieur le trajet sembla interminable. Et ils savaient déjà qu’ils seraient cueillis dès la sortie. Dans cette boîte d’acier Logan sentit l’adrénaline monter en flèche. Le moment tant attendu arrivait enfin, les portes s’ouvrirent sur deux agents et le directeur Falkner. Sur le visage de Veronica un léger sourire se dessina, mais elle tenta de garder son sarcasme pour plus tard. Elle fit un pas en avant pour sortir de l'ascenseur, mais lorsque Falkner lui tendit la main elle ne put retenir ses mots plus longtemps. 

VERONICA - Votre main? Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire avec ça. Lâcha-t-elle avec un minimum de retenue. Son speech n’était prévu que pour lui, elle le savait, elle n’avait pas envie de se donner en spectacle devant le reste des agents. 

Falkner baissa sa main. Il voulut reprendre la parole mais elle le coupa net. 

VERONICA - Si je me souviens bien vous avez un joli bureau avec une porte. Il est grand temps d’en faire bon usage. Nous avons une conversation très intéressante qui nous attend. Et je doute que vous vouliez que tout l’étage y prenne part. 

Plusieurs paires d’yeux les fixèrent dans le couloir sans un mot. Veronica leva les yeux et retint un soupir:

VERONICA - Oui c’est bien moi. Veronica Mars n’est pas morte. Maintenant que les présentations sont faites, vous avez un boulot à faire me semble-t-il! 

Le quinquagénaire ne broncha pas, tourna les talons et prit la direction de son bureau. Suivi des trois anciens agents. Aucune des personnes dans le couloir n’osa dire un mot jusqu'à ce qu’une jeune femme déboule dans le couloir en trottinant sur ses talons aiguilles. Un sourire se dessina sur les lèvres de Don. Lise. Intègre et fidèle à elle même, écarta les agents et vint saluer son ancien chef sans remord aucun sous le regard ahuris de Falkner. Après ce bref intermède, ils reprirent tous le chemin du bureau. Une fois que la porte en bois claqua derrière eux, Veronica se tourna vers Falkner le regard noir. 

VERONICA - A partir de quel moment vous comptiez m’informer que pour le reste du monde, y compris ma famille, j’étais morte?  

FALKNER - Agent Mars je… 

VERONICA - Ce statut là je pense l’avoir perdu le jour où j’ai fini noyée dans l’océan et repêchée par l’un de vos garde-côtes. A ce moment-là vous avez bien évité de me rappeler que j’étais un agent fédéral. J’ai pourtant eu un doute lorsque vous m’appeliez Sarah Civermon pendant plus de vingt-deux mois. Est-ce que vous savez ce que c’est de perdre la mémoire? 

FALKNER - Vous savez qu’il s’agissait d’une mission… 

DON - Stop Falkner, vos combines prennent fin. Madie, l’agent Mars, même Echolls, n’ont été que des pions dans cette histoire.  Vous avez juste posé des pièces sur l'échiquier comme bon vous semblait. 

FALKNER - Ce n’était pas planifié de la sorte… 

VERONICA - Ah bon, et vous aviez planifié quoi? Un dîner avec le président pendant que je passais les tests d’entrée dans l’un des pires cartels mexicains? Un séminaire avec le secrétaire d'État alors qu’Echolls poursuivait Caldwell? Un golf alors que Don apprenait que sa fille était toujours en vie? A quel moment vous pensé à mon père lorsque vous avez annoncé à tout le monde la mort de sa fille unique? Pour quoi faire? Vous faire de la pub? Prouver que vous êtes mieux que le directeur de la CIA? 

FALKNER - Mademoiselle Mars, je pensais au bien de l’enquête. J’étais entièrement dévoué à ramener cette petite fille mais… 

VERONICA - Arrêtez vous allez me faire vomir. Louisa a perdu la vie par votre faute, vous l'avez poussé à bout, c’est pour ça qu’elle a fini ensevelie dans le désert une balle entre les yeux. Elle avait vingt quatre-ans bon sang Falkner. Et Madie n’était pas juste une enquête. Madie est une jeune adolescente qui n’avait plus aucun repère, il aurait fallu s'exfiltrer sans même risquer d’infiltrer qui que ce soit dans ce clan. Votre mission était vouée à l’échec. 

Logan et Don voulurent s'inclure dans la conversation mais Veronica en avait décidé autrement. 

VERONICA - Vous avez joué avec la vie de vos agents. Que ce soit la mienne, celle de Don et celle de l’agent Echolls. Vous n’aviez aucun droit de les pousser à brûler leurs carrières pour votre portrait dans un magazine. Et aussi sûr que je suis en vie aujourd’hui, je mettrais tout ce qui est en oeuvre pour faire couler votre carrière. Croyez-moi quand je vous dis tout. 

Elle avait posé ses mains sur le bureau de Falkner et le fixait dans les yeux sans relâche. Le vieil homme bien que déstabilisé ne laissa rien paraître. Il tenta le tout pour le tout. 

FALKNER - Nous allons pouvoir redorer votre image si vous me laissez faire. Le fait que vous ayez retrouvé Madie et que vous soyez tous encore en vie prouve bien que votre collaboration a été fructueuse et que vous êtes de bons agents. Cela permettra de blanchir le dossier de l’agent Echolls pour qu’il retrouve ses fonctions, de donner un nouveau rôle à l’agent Donovan et de vous réhabiliter immédiatement au sein du FBI tous les trois. 

Veronica eut un petit sourire qui se dessinait sur son visage. Elle tourna ses yeux victorieux vers Logan et Don dont le sourire était déjà bien franc. 

DON - Il me semble que vous avez une télé dans votre bureau Monsieur. Vous devriez peut-être l'allumer, je pense que certaines infos vous ont échappé. 

Falkner se figea un moment avant de prendre la télécommande avec une main tremblante. Lorsque l’écran s’alluma CNN tournait déjà affichant Veronica, Logan, Don et sa fille encadrés par l’équipe du NCIS. La banderole qui filait sur l’écran lui donna le coup de grâce “Le NCIS a sauvé trois anciens agents du FBI lors d’une mission au Mexique. L’un de ces trois agents était présumé mort depuis un long moment. Aussi ils ont réussi à ramener la petite Madie, qui avait disparue depuis plus de dix ans.”

FALKNER - Vous ne pouvez pas, vous avez un serment avec le FBI. 

VERONICA - Falkner, j’étais morte. Logan ne travaille plus pour vous. Et vous aviez mis Donovan sur la touche au moment des faits. Considérez l’enquête close. Ni moi, ni Donovan, ni Echolls vous devons quoi que ce soit. 

LOGAN - Et comme Mademoiselle Mars vous l’a si bien annoncé plus tôt, notez que nous ferons tout, mais vraiment tout, pour que vous tombiez plus bas que terre Falkner. Et comme vous pouvez voir, on est plutôt coriaces. 

Sur ces derniers mots les trois ex agents quittèrent les lieux bien encadrés comme prévu. 

Maison de Logan et Veronica - San Francisco

Lorsqu’il referma la porte derrière elle, il la sentit se raidir. Il inspira profondément, il allait devoir lui laisser du temps, il en était conscient. Seulement voilà, lui avait déjà patienté sagement et il lui fallait des réponses. Il savait que la pousser ne servirait à rien, il décida d’ignorer le sujet pour ce soir, lui laisser le temps de reprendre ses marques. Demain il l'affronterait. Il devait faire face à ses démons. Il l‘avait enfin retrouvée et n’était pas prêt à faire une croix sur elle maintenant. Et il savait que si ses démons restaient enfouis dans ce placard il y avait de forte chance pour qu’ils leur sautent à la gorge dans plusieurs mois. Et il n’était pas sûr qu’elle aurait l’envie de les surmonter encore une fois. 

Son regard se posa sur elle avec douceur, tel une caresse. Elle ferma les yeux, appréciant le moment. Un frisson se propagea dans son dos. Elle eut un petit sourire en sentant cette chaleur grandir en elle. Il était le seul à lui faire cet effet là. Même après tant d'années, même après toutes ces horreurs là, sentir cette chaleur, sa chaleur humaine lui faisait du bien. Elle scruta la pièce des yeux puis se tourna vers lui. 

VERONICA - Je vois que tu as décidé de redécorer? 

Logan retint un rire. 

LOGAN - Mes amis Jack et Daniels m’ont pas beaucoup aidé à rester calme ces derniers temps. Admit-il. 

Elle observa les bouteilles vides sur le comptoir. Son coeur se brisa  un peu à nouveau. Logan vit son regard s’assombrir à nouveau. 

LOGAN - Tu dois avoir envie d’une douche, de dormir un peu. De te sentir chez toi. Commença-t-il. 

Logan voix off: Changer de sujet, calmer les tensions… 

Elle réfléchit un moment en plongeant son regard dans celui qu’elle pensait avoir perdu et reprit doucement: 

VERONICA - Ce dont j’ai besoin… 

Logan voix off: Faire tomber Falkner, parler à mon père… 

VERONICA - De toi. Annonça-t-elle clairement avant de s’avancer vers lui. 

Elle attrapa Logan par le col de son t-shirt et l’attira à elle avec fermeté. Elle déposa ses lèvres sur les siennes et l’embrassa avec passion. Dans son être tout se réveilla, elle se sentait revivre. Elle glissa ses bras autour de son cou et se hissa sur la pointe des pieds, collant son corps contre celui de Logan. Lorsque ses lèvres le touchèrent il eut d’abord un sursaut de surprise puis lorsqu’il la sentit se rapprocher, se coller à lui, il lui rendit son baiser avec ferveur. Son bas ventre s’échauffa, son rythme cardiaque s’accéléra brutalement. Il passa ses mains sous le t-shirt de la jeune femme, l’attira encore un peu plus vers lui et l'enlaça avec douceur. Elle se fit plus pressante, son souffle se saccada, elle l’attira vers l’îlot de la cuisine avec autorité. Elle avait besoin d’oublier ces derniers mois, elle avait envie de se sentir aimée, elle avait envie de lui. De cet amour qui lui avait tant manqué, qu’elle ne pensait jamais retrouver. Elle s’accrocha à son cou, enroula ses jambes autour de son bassin alors qu’il l’aida en descendant ses mains sur ses cuisses. Il la déposa sur le comptoir et lui enleva son t-shirt fébrile. Il redécouvrit sa peau centimètre par centimètre, laissant filer ses doigts sur son corps. Ils se déshabillèrent mutuellement et se retrouvèrent comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. 

Alors que les rayons du soleil filtraient déjà entre les planches des volets, ils étaient assis l’un près de l’autre contre le bois de la cuisine un verre de whisky à la main. La tête de Logan était posée sur celle de la jeune femme, les yeux mi-clos il lui caressait tantôt le cou, tantôt les cheveux. Elle brisa le silence la première. 

VERONICA - Quand ils m’ont repêché, je ne me souvenais de rien. J’avais mal partout, ça m'a pris des semaines pour marcher correctement.

Il retint sa respiration un moment, surpris par le fait qu’elle fasse le premier pas vers lui. Il ne l’interrompit pas, et l’écouta doucement. 

VERONICA - Je savais pas du tout où j’avais atterri. J’avais perdu connaissance pendant plusieurs jours, ils ont dû en profiter à ce moment-là pour m’amener là où ils voulaient. J’étais déjà au Mexique quand je me suis réveillée. C’est à l'hôpital qu’on m’a dit que je m’appelais Sara. Ça a pris des semaines jusqu'à ce que je réussisse à me souvenir de tout. Un fois que j’ai été en état, on m’a assigné cette mission. Ils m’ont envoyé rejoindre le cartel Herrera. 

Sa voix se mit à trembler. Elle se tut quelques instants. Joua avec le liquide ambré avant de l’avaler d’une traite. 

VERONICA - J’ai dû faire les tests d’entrée. 

Logan se raidit, elle le sentit. Oui elle avait dû devenir quelqu’un qu’elle n’était pas. Quelqu’un de bien différent de ce qu’était la Veronica qu’il avait connu. 

VERONICA - J’ai dû faire un choix, mais ma vie en dépendait. S’ils s’apercevaient de quoi que ce soit, j’étais morte. Je n’avais pas le droit à l’erreur. J’ai donc fait ce que je devais faire. Et une fois infiltrée j’ai rencontré Louisa. C’est là que ma mémoire a déraillé à nouveau. C’est grâce à ça que le cartel m’a gardé. J’avais perdu la mémoire et je n’arrivais pas à le cacher, pour eux c’était le jackpot. Mais Louisa a fait une erreur. 

Elle se servit une nouvelle fois et prit une rasade d’alcool comme pour cacher sa gêne, tenter de se donner du courage. Elle sentit un baiser de Logan sur ses cheveux et son bras la resserra encore un peu plus contre lui. Elle eut un faible sourire, il tenterait toujours de la protéger, quoi qu’il arrive. 

VERONICA - Elle savait qui j’étais et lors d’une sortie je me suis blessée et son premier réflexe a été de m’appeler Mars. C’est là que tout s’est emboîté. Je pense que sans cela j’aurais peut-être encore cherché un moment. Mais ça a été tel un déclic. Le même jour j’ai eu plusieurs flashs, des souvenirs se sont doucement remis en place. Et j’ai tenté de lui en demander plus. Mais Herrera avait bien remarqué que Louisa se comportait différemment… 

Sa gorge se serra sous l’émotion, Logan resta silencieux. 

VERONICA - Je n’ai rien pu faire, lorsque j’ai compris ce qui s’est passé, ils l’avaient déjà amené dans le désert. Et sans ça je ne serais pas là. Elle avait laissé un calepin à Madie. La même nuit, lorsque tout le monde était couché, Madie est venue me voir et m’a remis le calepin sans un mot. C’était la première fois que je voyais la gamine de si près. 

LOGAN - Tu savais qui elle était. Osa-t-il demander. 

VERONICA - A ce moment-là pas encore. Il m’a fallu plusieurs jours pour tout remettre à sa place. Et c’est grâce aux notes de Louisa. Sans cela, Madie et moi on y serait passé et je ne serais jamais rentrée si Herrera avait trouvé ses notes. 

Elle se blottit contre le torse chaud de Logan, ferma les yeux un moment. Essayant en vain d’effacer de sa mémoire ces moments horribles, ces images qui la hantaient depuis des mois. 

LOGAN - Tu es à la maison, je suis là. Rien ne t'arrivera. 

VERONICA - Chez moi ce n’est pas une maison Logan. Annonça-t-elle. Ici ce n’est pas vraiment chez moi. 

Logan fronça les sourcils, inquiet. 

VERONICA - Chez moi c’est lorsque je suis avec les gens que j’aime. Chez moi c’est avec toi, et ça peu importe où l'on se trouve. Dans les favelas au Mexique, dans cette maison, sur une plage au bout du monde, tout ça c’est matériel. 

Le coeur de Logan reprit une course normale, il s’était affolé pour rien. Elle reposa sa tête sur son torse et doucement, bercée par les battements de son coeur elle finit par sombrer dans un sommeil paisible. 


Maison de Keith Mars - Neptune 

Logan gara la voiture dans l’allée de garage devant chez Keith, éteignit le moteur et se tourna vers elle. Elle semblait perdue et triste à la fois. C’était la première fois qu’il la voyait douter de la sorte. Il sourit: 

LOGAN - Allez Mars, tu vas pas flancher juste devant la porte. 

Quelques larmes roulèrent sur ses joues et elle se mit à sourire. Logan glissa ses doigts sur son visage effaçant les larmes. 

LOGAN - Il n’attend que toi Mars. Et il est urgent que tu reprennes ta place, on est devenu bien trop proches pendant ton absence. 

Elle sourit de plus belle et acquiesça en silence. Elle sortit de la voiture, Logan ne bougea pas. 

VERONICA - Tu vas vraiment me regarder faire sans rien dire. 

LOGAN - Il risque de me prendre pour un héros, j’aimerais pas entacher ma réputation de mauvais garçon. 

Elle se mit à rire franchement. Le pari était réussi, il lui rendit un sourire radieux et la regarda monter les marches qui menaient à la porte d’entrée. Elle hésita un moment avant d’appuyer sur la sonnette et finalement préféra toquer à la porte. Elle attendit quelques secondes, des secondes interminables, où seul le son des battements de son coeur retentissant en elle accompagnait sa peur. Lorsque la porte s’ouvrit Keith était déjà en train de parler: 

KEITH - Mac je t’ai déjà dit de ne pas… Mais lorsqu’il aperçut le visage de la jeune femme derrière la porte il se tut un moment. 

Veronica resta silencieuse, sachant qu’il lui faudrait un moment, elle vit le visage de son père se décomposer, et ses yeux s'embuer. Son coeur se brisa lorsqu’elle vit son vieux père prit par de telles émotions, ses yeux devinrent humides à leur tour. Tremblant il posa sa main sur son visage: 

KEITH - Veronica… Mon coeur… 

Lorsque la main de Keith toucha sa joue, la jeune femme perdit pied à son tour, elle se jeta dans ses bras et se confondit en excuses. Il la serra fort contre lui, tellement heureux de pouvoir à nouveau sentir son parfum, la sentir près de lui. Son regard croisa celui de Logan, appuyé sur la portière de sa voiture, Logan lui sourit simplement, sincèrement. Il sentit le soulagement, la gratitude dans les yeux de Keith et baissa les yeux, gêné. 

FIN