HypnoFanfics

C'est aussi bien qu'un poney, non ?

Elle court sur la route, sa queue de cheval bat la cadence. Il fait nuit. Elle a un peu plus de 12 ans, et .... même pas peur. Pourtant les grands arbres sombres qui bordent la chaussée pourraient l'inquiéter. Mais elle sait que ses amis sont là, fiables, à ses côtés. Non, peur de rien à 12 ans et presque 2 mois quand on court la nuit, que des vies en dépendent, peur de rien, mais juste une mission et un leitmotiv : "peur de rien".

Trouver une voiture, vite, retrouver papa, mémoriser le chemin, regarder tous les repères, courir, marcher un peu pour reprendre le souffle, replacer la bretelle de son sac qui bat le flanc gauche, regarder les repères, courir, marcher un peu, retrouver papa ... et surtout ... ne pas avoir peur ...

Une voiture en face ??? Oui !

Se jeter au milieu de la route, faire de grands signes, prête à se jeter dans le fossé si la voiture fonce sur elle, espérer. Un sanglot sec et douloureux lui déchire la gorge.

La voiture ralentit, s'arrête, un homme au visage rond l'interpelle depuis la voiture, fenêtre ouverte

- Jeune fille, ce n'est pas sérieux,  sortir de nuit, ainsi !

- Monsieur Goodman, c'est vous ??? Oh merci  ! Vous me connaissez, en tout cas vous connaissez mon père, il faut lui téléphoner, vite, c'est le shérif de Neptune, je suis sa fille ...

La voix lui manque, cela fait 2 heures que le cauchemar a commencé. Jusqu'à présent, elle a tenu le choc, est restée lucide, mais là, d'un seul coup, les mots se bousculent, les idées s'embrouillent, il reste juste l'urgence ...

Vite, il faut faire vite , VIIIITE !!!

- On se reprend, jeune fille. Que se passe-t-il ?

- Je peux monter dans la voiture, on va à Neptune, hein ? S'il vous plaît, je vous raconterai tout en cours de route.

- C'est à dire que là, j'allais au chalet de mon ami, amener le fils Casablancas à son stage d'entraînement ...

Une tête ensommeillée se montre d'un seul coup, rejetant sa mèche blonde en arrière.

- Oh ça me dérange pas vous savez, moi je m'en fiche du base-ball, je préfère le surf, alors le stage, si je peux l'éviter ...

Il se tourne vers elle,

- Je m'appelle Dick, monte, on va rentrer en ville, retourner dans un pays civilisé avec des vagues et du sable, ces arbres ça file le bourdon !

Il lui ouvre la portière arrière, la fait asseoir sur la banquette à côté de lui et reprend  :

- Moi c'est Dick et toi ?

- Nick,

euh Nicky, mais c'est mon surnom, mais je ...

Il la coupe :

- C'est quoi ce sang sur ton T Shirt ? T'es blessée ?

- Pas à moi. Dites Monsieur Goodman, on redémarre ? On va en ville, vite. Faut sauver les autres !

- Appelle-moi Woody et explique moi  : qui, quels autres? Où ?

- Là où j'étais, ils sont 3 au moins, prisonniers, on leur fait des choses ...

Un autre sanglot sec dans la gorge.

- Prisonnière mais ?

- Je mens pas, je vous jure ... il y a d'autres prisonniers là bas ..

- Et toi tu es là . Seule ?

- J'ai pas pu trouver les clefs pour les libérer, il n'y a pas de téléphone pour appeler au secours, pas de réseau, rien ...

Il semble soucieux :

- Mais il doit y avoir un gardien, non ? Il va voir que tu t'es sauvée et il va  partir en emmenant les petits ...

Nick fronce les sourcils, une drôle d'idée lui traverse la tête.

- Non, il n'y en a qu'un seul et ... je ... je l'ai tué ! C'est son sang sur moi !

Dick la regarde, les yeux écarquillés :

- Il en faut pour étonner un Casablancas, mais là, tu me laisses sur le c**l !

Nicky pousse un drôle de soupir.

- Et bien le Casablancas il faut qu'il réagisse et qu'il dise à Monsieur Goodman de démarrer, qu'on aille prévenir le shérif et qu'on délivre les autres.

La voiture démarre brutalement, Dick secoue la tête

- Faudrait faire demi tour là, pour aller vers Neptune ...

- Nicky l'a dit : il faut aller délivrer les 3 autres ...

Elle, d'une voix blanche :

- Oui mais comment vous saurez où c'est ?

Lui :

- Ça doit forcément être dans un des chalets proches, tu n'as pas dû courir bien loin, tu n'avais pas l'air trop essoufflée ... Pas la peine d'avoir peur, si il est vraiment mort comme tu dis, on ne risque rien, on va faire le tour des chalets du coin. Maintenant si tu racontais ?

Elle a l'air soulagée :

- On va frapper à toutes les portes ?

- Pas la peine, tu sauras sans doute le reconnaître, et on sortira les gamins de là ...

Dick hurle,

- Qu'est-ce tu fiches ? Nicky pose cette arme !

- Non !

Elle appuie l'arme sur le cou du conducteur, surpris, il pile, le revolver tombe entre le siège avant et la banquette arrière, là où elle et Dick se trouvent, lui se précipite, malgré son air ahuri de sportif béat, il est rapide.

Il braque Nicky, elle ne bouge pas, sa main gauche dans son sac.

Leurs voix se croisent :

- Dick tu fais une bêtise ..

- Nicky pourquoi tu fais ça ?

Il se tait, la regarde, Woody intervient

- Dick donne moi cette arme, cette gamine est folle !

Elle crie, alors qu'elle voudrait tant être calme et persuasive :

- Non garde l'arme, écoute-moi et tu décideras après.

- Parle !

- Non donne moi cet arme, tout de suite !

La voix de Monsieur Goodman est autoritaire, méchante, son visage rond n'est plus aussi jovial.

Dick le regarde bizarrement, puis scrute Nicky, son air décidé et ses grands yeux dans lesquels il ne voit que de la détermination, pas de folie, il re regarde Woody puis éclate de rire en voyant Nicky sortir un taser de son sac :

- Avec ça, tu ne fais pas le poids face à un Casablancas armé ! Mais ... tout compte fait je n'aime pas du tout le base-ball et encore moins monsieur Goodman, alors je t'écoute.

- Dick, donne moi cette arme, ou tu vas le regretter sale petit morveux !

Les voix de Nicky et Dick se croisent encore :

- Ne l'écoute pas Dick, mais écoute-moi,  je vais tout te dire

- Alors ça, coach, vous n'auriez jamais dû me traiter de sale morveux, on n'insulte pas un Casablancas ! Parle gamine.

Elle essaye d'avaler sa salive, d'un coup, sa gorge est sèche et sa voix éraillée quand elle reprend la parole :

- Je ... enfin  euh ... excuse moi, je suis encore ... bon voilà

- Vas-y, je te promets que je ne tirerai pas sur toi avant de t'avoir écoutée, et que je ne ferai rien si tu restes calme.

Elle s'éclaircit la gorge et plonge dans son récit, comme on plonge dans un brasier ardent :

- Je sortais de mon cours de judo et j'étais à l'arrêt de bus, seule, il était tard et il faisait déjà presque nuit,  quand un homme avec un visage triste s'est approché de moi , il disait avoir perdu sa chienne qui allait mettre bas. Au début je l'ai pas cru, mon père me dit toujours dit qu'il faut se méfier de ce genre d'histoire.

- Il a raison le shérif ...

- Dick me coupe pas sinon on va pas s'en sortir, et surveille ton arme, tu es en train de laisser descendre le canon, si j'avais voulu j'aurais pu te désarmer, et Lui (en désignant Woody) n'hésitera pas.

- Ah, OK, vas-y continue.

- Bon j'ai entendu un gémissement derrière la haie d'une des maisons, et je lui ai dit : "par là-bas". Comme il n'a pas essayé de m'appeler, j'ai eu plus confiance et je l'ai suivi en restant à distance. Il a écarté les buissons et a crié "oh ! non! ça va commencer il faut l'amener chez le vétérinaire !" Je suis venue voir, juste le temps d'apercevoir une chienne genre Pitbull en train de mettre bas, puis plus rien, le trou noir !

- Tu vois il a raison ton père ! lance Dick.

- Et c'est le choc sur la tête qui l'a rendue folle, assène Woody

Nicky le regarde avec un sourire en coin.

- Tu as bien entendu Dick ?

- Oui mais je ...

- Chut je continue. Mais je vais te donner plein de détails pour te convaincre, parce que si je dis juste : j'ai été enlevée, je me suis libérée en tuant mon ravisseur et j'ai couru sur la route, tu vas avoir du mal à me croire.

- Ouais et pas qu'un peu blondinette.

Woodman ricane :

- Comme si c'était plausible !

- Donc voilà : Changement de décor je me suis réveillée dans une cave, fermée de partout, pas de lucarne, pas de meubles hormis une sorte de bat-flanc, tu sais une de ces planches qui se relèvent et s'abaissent, retenue au mur par des chaînes, et une ampoule jaunâtre qui n' éclairait pas beaucoup. Alors j'ai réfléchi, vite ! Si je me mettais à crier, à taper du poing on allait venir me faire je ne sais pas quoi, avant que j'ai pu trouver une idée. J'ai encore regardé autour de moi, et j'ai vu que le bat-flanc était accroché aux chaînes par des crochets et qu'on pouvait les détacher, mais que l'autre bout des chaînes était scellé dans le mur. J'ai tiré sur une chaîne, sur l'autre, la seconde a bougé un peu et j'ai tiré, secoué, tordu, à force je l'ai descellée.

Elle fait une pause, un peu blême, et la voix eraillée, puis reprend :

- De temps en temps j'entendais pleurer de l'autre côté du mur, mais j'essayais de ne pas faire de bruit, comme si j'étais encore assommée. Tu comprends je ne savais pas si celui ou celle qui pleurait était seule ou seul, ou si il y avait mon kidnappeur avec lui, ou encore si il n’allait pas me dénoncer ... Puis quand j'ai eu la chaîne bien en main, je me suis assise contre le bat-flanc, du côté où il y aurait dû y  avoir la chaîne, puis j'ai commencé à gémir doucement, puis de plus en plus fort, puis j'ai crié. De l'autre côté du mur quelqu'un a dit "Chuuut, fais pas de bruit, sinon IL va venir et IL te fera des choses ... T'es nouveau ?" je lui ai dit oui, et que j'étais une fille, alors la voix a dit "Chuuuut, tais toi, si tu es une fille ça sera encore pire" il a ajouté qu'ils étaient 3 prisonniers, au moins, peut-être plus et que ce n'était pas la peine de crier, qu'on était sous terre.

Dick avale sa salive, la regarde encore, essaye de voir si elle a des traces ou des marques, il voit juste un filet de sang séché sur sa tempe quand elle tourne la tête pour regarder Goodman. Il commence à vraiment croire à cette histoire. Il ne sait pas encore pourquoi elle se méfie de Woody, mais quelque chose le pousse à garder l'arme braquée sur lui ... puis il faut dire que ce drôle de sentiment de puissance qu'il a avec l'arme à la main, menaçant cet homme qu'il n'a jamais vraiment apprécié le grise un peu.

Elle reprend :

- Au bout d'un moment j'ai entendu un verrou grincer, un peu comme dans les films d'horreur, bon, ils pourraient huiler les verrous quand même, hein, du coup on ne serait pas prévenus quand quelqu'un arrive, et ça ferait encore plus peur, non ?

Elle rit un peu, nerveusement, et recommence son récit

- Un homme est arrivé, le visage long, l'air mauvais : il a dit "appelle-moi seigneur Manning"

- Manning ! crie Dick

- Vouais, pourquoi, tu le connais ?

- Oh oui, et pas qu'un peu, c'est chez lui qu'on allait, ou en tout cas chez quelqu'un qui s'appelle comme ça et qui habite dans le coin. Ça en fait des coïncidences hein Woody !

Et il lui donne un léger coup de crosse sur l'épaule, puis reprend sa position en braquant tout à fait l'arme vers le conducteur, Nicky totalement hors du champ de l'arme.

- Petit crétin, tu le regretteras, crois-moi,

Siffle Woody plus du tout souriant.

- Continue Blondie, l'écoute pas.

- Faudrait vraiment aller les délivrer, alors j'accélère le récit si tu veux bien. Il s'est approché de moi, il avait mon sac à la main, il a sorti mon taser en riant, "un joli joujou, hein. Offert par Papa pour que sa chérie se sente en sécurité ?" Il l’ laissé tomber par terre, l’a  écarté du pied et a sorti un revolver de sa poche. "C'est plus sérieux", il a dit, puis il a voulu que je me lève, comme je refusais pour ne pas qu'il voit qu'il manquait une chaîne, il s'est encore approché, m'a giflée de la main gauche puis m'a attrapée par le bras, là je lui ai envoyé un coup de pied dans une cheville de toutes mes forces et j'ai fouetté sa main armée avec ma chaîne, le revolver est tombé, je l'ai ramassé pendant qu'il criait et récupérait le taser, il m'a envoyé une décharge, et par réflexe, j'ai tiré, en pleine poitrine. Il ne bougeait plus.

Elle avale sa salive, dans le rétro elle voit les yeux furieux de Goodman.

- Il était mort, complètement !

Un silence dans la voiture. Puis Dick demande :

- Je me demande  comment on peut être mort, mais pas complètement ...

Il rigole.

- Et après ?

- Je suis sortie dans le couloir, c'était un long couloir en bloc de ciments peints en noir, presque pas de lumière, des portes, 5 ou peut-être 6, des cadenas aux verrous des portes. je suis retournée fouiller le ... mort. Pas de clefs. Puis je  suis revenue dans le couloir, il y avait des judas aux portes, j'ai regardé et essayé de parler à mon voisin de cellule, il m'a crié d'aller chercher du secours, vite. Je lui ai demandé si il savait où étaient les clefs, il ne savait pas. Puis j'ai vu un escalier, je suis montée, suis arrivée dans une sorte d'entrée de chalet, avec une porte donnant sur le dehors, une autre sur la cave dont je venais, puis une sur la cuisine /salon. J'ai cherché : pas de téléphone, dans les tiroirs pas de clefs, sur la table les clefs de la voiture, mais quand j'ai voulu essayer de la conduire, j'étais trop petite,  je n'arrivais pas aux pédales et en plus c'était une boîte manuelle. J'y connais rien à ces trucs ! Je suis retournée dans le chalet chercher des papiers pour voir l'adresse de ce fichu chalet, rien ! Suis redescendue chercher les papiers d'identité de ... mon mort : rien, dans les cellules ils criaient tous : "Pars, vas chercher de l'aide, dépêche !"

Je suis partie, j'ai couru, la suite tu la connais.

Goodman plonge  à toute vitesse vers la boîte à gants, à peine le temps de l'ouvrir que Nicky lui balance une décharge contre la joue pendant que Dick lui assène un coup de crosse sur le sommet du crâne. Profitant de son inconscience, il s'étire, ouvre la boîte et trouve un automatique ainsi qu'un téléphone.

Pas de réseau !

- Hey Blondie, qu'est-ce qu'on fait ?

- Tu saurais conduire la voiture ?

- Bien sûr un Casablancas sait tout faire, et celui que tu as devant toi, fait tout encore mieux !

- Alors le Casa, il s'assied à la place du conducteur, lui on va le traîner sur la banquette arrière, à côté de moi, je vais le tenir en joue jusqu'à Neptune et là on donne le colis à mon père.

- Tu n'as pas peur qu'il s'échappe ? Qu'il te saute dessus ?

- T'inquiète, avec mes amis il ne fera pas trop de bêtises .

- Tes amis ?

Elle lui montre le taser et le revolver en souriant froidement.

"Bon sang elle fout la trouille Blondie" pense Dick en se marrant.

Et ils poussent tirent le conducteur, Dick a beau être costaud, ce n’est pas facile, Goodman se réveille en grognant et devant les armes braquées sur lui, se décide à coopérer et passe à l’arrière avec Nicky, chacun à un bout de la banquette arrière, le plus loin possible, l’un de l’autre.

On ne peut pas dire que Dick conduise bien, mais ... il conduit et c'est le principal. Et en route les derniers détails se mettent en place. Nicky réfléchissant à voix haute :

- Je pense qu'ils étaient 2 complices Manning et Goodman, peut-être que l'un préférait les garçons et l'autre les filles ?  Manning devait préférer les filles. Les prisonniers ne devaient jamais voir qu'un seul de leurs bourreaux, c'est pour cela qu'ils ne m'ont pas dit qu'il y avait un complice.  Ils devaient sans doute se retrouver ce soir. Woody t'avait amené "pour lui" sans doute tandis que moi ... et ils ont dû se téléphoner entre temps ... elle frissonne et reprend

- Je me demande où est la chienne ...

Goodman se réveillant ricane :

- Sans doute morte, Manning a des a priori sur les femelles de tout genre ... il a dû vouloir s'amuser un peu avec elle, avant de passer à toi, cet imbécile, il aurait dû se méfier ! Une fille de Shérif, qui sort d'un cours de judo et porte un taser dans son sac ! Et oui, miss fouine,  tu as raison ou presque, on était 2 à organiser tout ça ... lui les filles, moi les garçons, les petits gamins bien sages si mignons à regarder sous les douches des vestiaires, ceux qu’on ne peut toucher puisque je suis leur prof, comme le petit Cassidy, et ceux que je pouvais prendre pour moi, quant à l'autre crétin, il ramassait des filles et s'amusait avec, autant moi je les fais durer, autant lui se lasse au bout d'une ou 2 heures de jeu.

- Ça veut dire quoi ce" presque" ? Quand vous dites que j'ai presque raison ...

Il tord sa bouche en rictus sans rien dire. Puis au bout d'un moment :

- Comment tu as su ? pourquoi tu as douté de moi ?

Elle réfléchit un moment, prête à le laisser dans l'ignorance, mais Dick lui, veut savoir

- OK, trop de choses, d'abord sur cette route déserte de nuit, cette voiture qui se rend dans la direction d'où je viens avec un homme de votre âge et un garçon qui n'est pas son fils ... bizarre, et l'excuse d'un stage : la nuit, et ses parents vous l’auraient laissé ??? Vous avez dû lui mentir sans doute pour le faire monter en voiture, non ? bizarre aussi : vous n'avez pas fait demi tour pour prévenir le shérif, même pas proposé de téléphoner ... puis, voyons ... mais surtout, dès le début, vous avez dit  "les petits" quand j'ai parlé des 3 autres prisonniers alors que je n'avais rien précisé, et vous avez répété les gamins aussi ... et puis, quand on vous menaçait avec le revolver vous avez parlé d'un choc sur la tête pour moi, alors que je n'avais pas dit si j'avais été assommée, ou droguée ... Bref ... vous êtes vraiment pas futé.

Silence

- Mais toi Dick, pourquoi tu m'as fait confiance, pourquoi tu as changé d'avis ? Pourquoi tu m'as aidée ?

- Ben ...

il se gratte la tête tout en continuant à faire des zigzags sur la route

- Il m'a traité de morveux, puis bizarrement je l'ai jamais aimé ... qu'est-ce que tu veux, un gars qui essaye de me faire abandonner le surf pour le base-ball ... c'est pas cool ça !

Elle rigole nerveusement, Goodman en profite pour essayer de saisir son arme, mais elle lui balance une décharge de taser et puis une autre décharge, et puis une autre et en même temps elle lui crie "monstre",  décharge " salaud, j'espère que ce sera la prison à vie", décharge ''je sais ce qu'on fait aux violeurs d'enfants en prison'', décharge et qu'elle ''racontera tout à toute la prison où il ira'', décharge"et que même si "on le change de prison elle le poursuivra toute sa vie et qu'il n'aura jamais de répit" décharge   et que ... le taser est épuisé et Goodman est une loque en pleurs.

Dick la regarde un brin affolé

- Calme toi Blondie

- Que je me calme ... dis, tu as réfléchi à ce qui t'attendait là bas dans le chalet ?

Dick blêmit  ..

- Euh tu es sure qu'il est à sec ton taser ? sinon, balance lui un coup pour moi.

- Non c'est mort. Mais je peux regarder si il a une batte de baseball dans le coffre si tu t'arrêtes ....

- Me tente pas ... si j'étais pas si pressé d'arriver à Neptune, je pourrais me laisser aller …

- Combien de temps encore ?

- Plus que  20 miles et on y est. Le Dick va te poser chez papa comme une fleur, puis on ira délivrer les autres.

Deux voix qui se croisent

Elle : - Le Dick ?

Goodman : - Vous savez pas où c'est !

Dick se marre

- Hey Goodman, je suis sûr que Blondie a pris ses repères quand elle courait, elle a la tête sur les épaules la petite. Et toi Blondie, Ouaips : Le Dick, t'arrêtes pas de dire le Casablancas, mais non ! Je suis Dick, alors j'ai fait un mix, et ça sonne bien, non : le Dick ?

Et il rigole à nouveau

- Par contre Nick, Nicky, ça le fait pas .. Dick et Nick ... on dirait un duo de comiques ... comment tu t'appelles vraiment ?

- Veronica ...

- Mmmmh Veronica ... ouiiii, ça peut donner  V ou Ronny ou ... nan, Ronny ça me va pas, je t'appellerai Blondie ou V ... Miss V : future agent secret ou super flic !

Les lumières de la ville ! Veronica se redresse, guide Le Dick vers le bureau du Shérif. Le Dick ...  bon si ça lui plaît ... En attendant il traverse la ville en klaxonnant comme un fou, faisant des appels de phare à  tout va.

Devant le bureau c'est l'effervescence : Le Shérif cherche sa fille disparue depuis 3 heures bientôt. Les lumières sont allumées, la plupart des voitures de police sont garées sur le parking, prêtes à partir au moindre signal.

Le bureau bourdonne, un standard spécial d'appel à témoins a été ouvert pour glaner la moindre information concernant les disparitions de Dick Casablancas et Veronica Mars. C'est un ballet incessant des amis de classe des 2 ados qui viennent témoigner à la demande du shérif, mais non, ils ne savent rien ! Non, les 2 ados n'ont pu fuguer ensemble, ils ne se connaissent pas. Oui, on a vu une jeune fille blonde parler avec un homme. Cet homme a été vu portant un chien dans un pick-up, puis un colis dans une couverture. Plus tard dans la soirée on a aperçu Dick Casablancas monter dans une berline bleue sombre, mais on n'a pas vu le conducteur.

Tout d'un coup : des coups de téléphone venant de l'est de la ville : une berline bleue marine zigzague dans les rues de la ville, tous phares allumés en klaxonnant à réveiller les morts, et se dirige vers ... ? vers le bureau du shérif. D'ailleurs la voilà !

Elle freine devant les voitures de patrouille, les adjoints du shérif se mettent en position l'arme à la main.

Un ado, ébloui par les projecteurs que l'on vient de braquer sur lui descend, les bras en l'air,

- Hey le Dick ramène la belle échappée, on se calme !

Flottement, Keith Mars, le shérif, reconnaît sa fille à l'arrière, mais elle ne bouge pas. Il ouvre la portière et voit sa gamine adorée, l'air farouche, une arme à la main menaçant un notable de la ville !

Explications, incompréhensions, dénégations, vérifications !

Veronica fait la route, en voiture de police, guidant son père pendant que Dick fait sa déposition en ville.

- Là Papa, tu vois, c'est là que Goodman m'a prise en voiture, et puis il est parti vers là ! J'avais couru sur la route environ 200 m je crois, jusqu'à une boîte à lettre en forme de tonneau : là, tu la vois ?

Elle saisit le bras de son père, la voiture fait une embardée. Veronica est excitée comme une puce .

- Là il faut remonter l'allée, elle est vachement longue tu sais, puis il y a un petit pont avec un ruisseau à sec, une grande pelouse et le chalet : lààààààà !

Les  shérifs descendent, encerclent le chalet, Keith rentre le premier, Veronica sur les talons, personne ne peut la retenir, elle fonce vers la porte de la cave, s'arrête, pousse un étrange soupir : descend les marches, non, les dévale. Derrière elle, les hommes grands, gros et lourds peinent à la suivre. Elle est déjà devant la porte d'une cellule et tambourine.

- Je suis là, je suis revenue avec les secours.

On entend des cris, des pleurs,

les cadenas sautent, les portes s'ouvrent,

trois gosses pâles, apeurés, maigres, avec une couverture pour seuls vêtements, sortent dans le couloir.

Les shérifs se regardent atterrés.  Le plus jeune d'entre eux a les larmes aux yeux.

On entend un gémissement d'un autre genre, Veronica se précipite vers le fond du couloir, guidée par les gémissements : la chienne a fini de mettre bas dans une autre cellule, elle se porte bien et couve ses 4 chiots.

Retour à Neptune, les enfant sont à l'hôpital en observation, plus tard on les entendra, on recherchera leurs familles, il faudra chercher, fouiller, trouver des corps de femmes et de jeunes filles, d'animaux, découvrir des vidéos, comprendre que certaines scènes filmées mettent en scène d'autres intervenants, tous visage couvert d'un masque de cuir noir, façon catcheurs sinistres...

Pour l'instant, Veronica a tenu à téléphoner aux propriétaires de la chienne,  leur dire que tout va bien, qu'il y a 4 magnifiques chiots qui les attendent.

Moment de simple bonheur au milieu de la noirceur de la nuit.

2 mois plus tard, le 25 décembre au matin, elle trouvera devant le sapin une petite corbeille d'osier avec un joli toutou pitbull et une enveloppe :

"Je m'appelle Back up, parce que tu m'as sauvé et désormais c'est moi qui te garderai."

Son père sourira en lui disant :

''C'est aussi bien qu'un Poney, non ?"

FIN