Entrez dans la grande bibliothèque d'Hypnoweb. De très nombreuses fanfics vous attendent. Bonne lecture ! - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Série : Veronica Mars
Création : 02.11.2019 à 14h25
Auteur : Cilly
Statut : Terminée
« 10 ans après son départ de Neptune Véronica revient. Cette nouvelle ne tient pas compte du film. » Cilly
Cette fanfic compte déjà 31 paragraphes
Jour 2 * 21 heures
Sur le parking, Veronica, jean et T Shirt, humeur du soir : I kill killers, attend les autres mousquetaires. Elle n'a guère longtemps à patienter. Mac et elle encadrent Wallace et ils font à eux trois une entrée désinvolte et remarquée dans la salle, la soirée est à thème années 70. Et c'est "all by myself" qui accueille le trio. Madison joue les maîtresses de maison, boudinée dans une robe du soir à plusieurs centaines de $, un verre à la main, très Desperate Housewives, 20 kilos en plus. Il faut dire qu'avoir des triplés, ça se ressent sur la silhouette. Et être la femme du doyen d'une fac de province, ça vous mine le moral lorsqu'on est ambitieuse comme l'était Madison. Quand elle voit arriver les amis, elle vide d'un seul coup son verre avant de le poser brutalement sur le buffet. Elle se compose un visage de parfaite hôtesse, mais l’œil est aussi mauvais que le sourire est large.
Mac va retrouver Lauren, entamant avec elle une conversation à bâtons rompus, comme seules deux sœurs trop souvent séparées peuvent en avoir. Mac tente de la recruter pour sa boîte et n'a pas trop à insister. Être la fille des Sinclair ne suffit pas, mais partager les développements technologiques du futur avec sa sœur est un défi qui l'excite. Trop occupées à construire l’avenir elles ne se rendent pas tout de suite compte que le silence s'est fait. Veronica a été la première à repérer l'arrivant, et maintenant elle est face à lui. Le premier mot qui lui vient est tout à fait banal.
- Bonjour
- Et bien p'tit Lynx, au bout de trois ans, c'est tout ce que tu trouves à dire ?
- Qu'est-ce qui serait plus adapté à ton avis ?
- Je ne sais pas, peut-être bonsoir ?
- Soit. Bonsoir, que fais-tu ici ?
- Toujours aussi directe, mais un brin plus agressive, non ? Invité par Madison. Et toi ?
- Ma foi, je crois que Madison a perdu mon adresse, elle a oublié de m'inviter, elle a aussi perdu les adresses de Wallace et de Mac sans doute, mais Lauren est futée et a pensé à nous prévenir.
- Oh Madison a dû apprécier non ?
Logan fait son sourire en coin, celui qui a toujours fait fondre Veronica.
- Je ne pensais pas qu'elle songerait à toi, vous vous êtes quittés en froid non ?
- Un froid polaire, mais elle tente de recruter Dick pour la fac. Son entreprise de coaching fabrique des champions, et elle voudrait bien que l'équipe de foot de la fac profite de son expertise.
Veronica s'étrangle :
- Dick, expert ?
- Voyons, tu as bien dû entendre parler de la C&D consulting ?
- Bien sûr, la plus grosse boîte de recrutement et de coaching de sportifs de la côte Ouest.
- Tout juste, et bien c'est Dick ! C pour Cassidy et D pour Dick, il a changé tu sais … enfin peut-être pas tant que ça, si je vois bien ce qu'il est en train de faire …
Veronica se retourne et éclate de rire : Dick debout sur une table engage une danse suggestive face à Madison, juste gâchée par le fait qu'il enlace un balai trouvé on ne sait où.
- Je crois que Madison a sa réponse.
Conclut Logan. Et il entraîne Veronica sur la piste tandis que les premières notes d'un slow des années 80 envahissent les hauts parleurs. Elle se laisse faire, mi amusée, mi troublée pendant qu'il égrène des souvenirs tantôt tendres, tantôt plus intimes. Puis il la conduit vers le buffet, quand d'un seul coup son regard se fait lointain et il plante Veronica, seule, une coupe de champagne à la main tandis qu'il se dirige vers une grande brune qui fait une entrée remarquée sous les flashes de photographes apparus par magie.
Jour 2 * 21 heures 30
Veronica pâlit, et se retient de lui courir après pour lui flanquer une gifle retentissante, mais sa main la démange, et elle éprouve le besoin viscéral de se venger sur quelqu'un, n'importe qui !
Par malchance pour elle, Madison est juste de l'autre côté de la table, lui tournant le dos, elle n'a rien vu de la scène, et elle tend la main en arrière, prête à échanger sa coupe de champagne vide contre une pleine, attendant qu'une serveuse satisfasse à son ordre muet. Veronica tout sourire lui tend sa propre coupe, toujours sans se retourner Madison prend la coupe et la porte à ses lèvres.
- Il y a longtemps que tu as été chez le dentiste ? Tu devrais faire attention à qui te tend le rince bouche …
Claironne Veronica à Madison pendant que celle ci boit son champagne. Madison s'étrangle recrache le champagne, rouge de colère, visage congestionné, une grosse veine palpitant sur sa tempe. Mac qui a tout vu, elle, s'étouffe de rire, tandis que Dick hilare lève le pouce vers le plafond. Puis il voit Logan empressé auprès de la brune et il passe du rire à la consternation en une seconde.
- Hey Blondie, tu danses ?
- Pas trop envie.
- Fais pas attention, c'est Logan qui fait son Logan pour les photographes …
- Tu m'as l'air bien sympa avec moi, et presque intelligent dis donc … Dick fait une drôle de moue, lève les yeux au ciel.
- Qu'est-ce que tu crois, qu'un chef d'entreprise comme moi est un crétin ? Et tu ne crois pas que pour être coach, il faut avoir un minimum d'empathie ?
Veronica le regarde attentivement et se dit qu'après tout, les chenilles deviennent des papillons un jour, et elle se laisse entraîner dans un rock endiablé sans s'apercevoir que Logan regarde le couple d'un sale œil.
Pendant ce temps, Mac a réédité le gag de Veronica et fait croire à une Madison de plus en plus éméchée qu'elle a encore eu droit au coup du dentiste. Il en faut peu pour faire rire certaines trentenaires qui resteront gamines toute leur vie, quoique le destin leur fasse.
Finalement ils sont quatre à finir la soirée sur la plage en regardant les étoiles et en refaisant le monde en se partageant une bouteille de champagne empruntée au buffet de Madison.
Wallace se révèle philosophe et détaché des biens matériels, Dick plutôt drôle, et Mac, munie d’une bouteille de jus de fruits, lance des piques tantôt à l'un tantôt à l'autre, tandis que Veronica se laisse bercer par leur conversation, les yeux dans le vague et un sourire aux lèvres.
"Si on excepte Logan et la mort de Bill, ça pourrait être une journée agréable ... pour Neptune." Pensera Veronica en s'endormant.
Jour 3 * 6 h 30
Levée tôt Veronica établit son emploi du temps, ou plutôt son plan de bataille :
S'habiller avec le Tee shirt du jour : I hunt hunters. Passer chez son père, récupérer Copy pour lui faire faire sa promenade matinale sur la plage, et de là faire un saut chez Weevil. Elle se ficherait des baffes pour n'avoir pas songé à aller le saluer plus tôt, et débarquer chez lui, comme ça, dans son bureau de détective pour lui demander un service, c'est un peu gonflé. Même si elle a toujours eu tendance à se conduire ainsi, l'âge lui apporte un minimum de considération pour les autres et … elle se sent gênée. Ce qui ne l'empêche pas de débouler chez Weevil et de lui demander au bout de 5 minutes s’il aurait un kit de parfait détective espion à lui prêter. Et une voiture ... tant qu’à faire ….
Weevil reste Weevil, peu enclin aux démonstrations et toujours prêt à aider la famille Mars. Il a juste pris un peu d'embonpoint et s'est fait enlever les tatouages qui le rendaient trop repérable dans son métier de détective. Ses affaires marchent bien, il a épousé sa secrétaire, et il possède une super Harley garée devant le bureau. Comme il dit avec un sourire satisfait : Tout roule !
Veronica se sent émue aux larmes en voyant accrochées au mur 2 photos : l'une représente son père et elle, Back up couché à leurs pieds sur la plage, un matin d'été, et l'autre : son père en super uniforme de shérif avec une étoile brillante sur la poitrine. Veronica est persuadée que Weevil a intercepté son regard et remarqué son trouble, mais a fait semblant de ne rien voir. Et oui … Weevil reste Weevil.
jour 3 * 7 heures
Une fois arrivée à la fac,cela ne lui prend qu'un quart d'heure pour se faufiler discrètement au secrétariat, obtenir la liste des occupants du bâtiment où logeait Bill, découvrir que la chambre au dessus est occupée par Josh Ners, étudiant aussi en criminologie, de là, foncer jusque chez Bill. Le coloc loge toujours au même endroit, la porte est grande ouverte et le garçon ronfle comme un bienheureux au milieu d'un désordre qui a gagné toute la chambre.
Veronica rentre, s'assoit sur le rebord du lit, attend trente secondes, puis lassée, prend un verre, le remplit d'un liquide indéterminé qui traîne, depuis dieu seul sait quand, dans une carafe douteuse et lui renverse sur le visage. Elle part du principe que c'est au réveil, en sursaut que les gens sont le moins capable d'aligner deux pensées et encore moins de mentir intelligemment. Ça ne loupe pas, l'endormi se réveille ébahi et vaseux, puis finit par dire que … bon … oui, il était bien là le matin où Bill a sauté, mais qu'il dormait, vautré dans la salle de bain, que sa consommation d'herbe et d'alcool de la veille l'avait assommé … mais que non, il n'avait rien remarqué. Et qu'il était juste sorti pour aller voir en bas ce qu'il en était avant que Veronica n'arrive ce jour-là.
Sa franchise embrouillée ne fait aucun doute dans l'esprit de Veronica. Et qu'il reconnaisse sa présence, alors que rien ne l'y oblige et qu'aucune preuve ne le situait à ce moment-là, à cet endroit là parle plutôt en faveur de son innocence, à défaut de son intelligence.
Elle le laisse, ensommeillé et perplexe pour foncer à l'étage au dessus. Chez Ners. C'est l'heure où les étudiants sont à la cafétéria, elle estime avoir une bonne heure devant elle.
Jour 3 * 8 heures 1/4
Un jeu d'enfant pour elle de crocheter la serrure et de rentrer dans le logement. Un seul locataire ici. Une pièce rangée, ordonnée, impersonnelle, pas une photo, pas un effet personnel … même dans les placards où l'on trouve une dizaine de chemises grises, toutes semblables, 5 jeans identiques et des sous vêtements achetés en lots. Sur le bureau un PC, un sous main, et dépassant du sous main une coupure de journal relatant l'arrestation des membres du Castle. Ouverture du PC, demande d'un MDP. Saisie d'une inspiration soudaine Veronica rentre « Castle » … et ça marche.
« Profiler un jour, profiler toujours » pense-t-elle. Il faut dire qu'elle est hantée par cette histoire depuis son retour à Neptune, et qu'il s'agit plus d'un hasard ou d'un rapprochement avec la coupure de journal, que d'une vraie déduction. Elle insère une clef USB et lance une copie de C:. Sur le bureau un smartphone... merci Weevil : il a fourni un téléphone qui va lui permettre d'effectuer un appairage, pratique pour espionner les communications de Josh. C'est un peu une pêche à l’aveugle, mais certaines choses lui disent que ce Josh pourrait bien lui réserver certaines découvertes.
Voyons si elle récapitule, Bill a dit qu'il avait entendu une discussion, de nuit, tard, et quel meilleur endroit que dans sa chambre, un soir de printemps pour entendre ce qui se dit à l'étage au dessus. Bill avait l'air d'un gentil garçon, peu fêtard, bloqué entre sa chambre et les cours.… bon c'est une supposition que la discussion venait du dessus, mais la mimique que Bill avait faite, comme regardant au plafond, lorsqu'il avait raconté son histoire ... , mais … pourquoi pas …. Et puis cet autre hameçon lancé au hasard : MDP = Castle, cela juste parce que ce Josh vit comme un psychopathe dans une chambre impersonnelle et que le seul élément étranger est cette coupure de presse. Et Bill avait fait allusion à une tradition : tradition = bizutage dans les facs, non ? Et ce garçon qui se retrouvait comme un légume le 11 mars ? suite d'un bizutage ? Donc si le bizutage est la cause du coma de l'autre gamin et pourquoi pas du passage à tabac de Bill qui lui a valu ce coquard, comment ne pas supposer que des étudiants sont responsables aussi du décès de Bill ? Tout cela est brouillon, confus, mais Veronica le sent dans ses tripes avec son instinct de détective, de profiler : tout est lié.
La copie du disque dur est faite, l'appairage effectué, il ne lui reste plus qu'à s'en aller le plus vite possible.
Elle sort dans le couloir, referme la porte à clef, du coin de l’œil elle aperçoit Josh qui approche au fond du couloir, sans se démonter elle se tourne vers sa porte et toque en demandant :
- Heo, vous êtes là ?
- Non je suis là !
Elle se retourne, comme surprise.
- Ho, contente de vous voir, je viens de chez le coloc de Bill, il est complètement dans les vapes, et je sais que vous êtes dans mon cours, comme l'était Bill je me demande si vous pourriez faire en sorte d'organiser une soirée hommage pour Bill, avec bougies et quelques mots, devant le gymnase ?
Le tout débité à toute allure avec un charmant sourire et sans savoir à l'avance ce qu'elle allait dire. Elle est la première étonnée, d'ailleurs, par ce speech.
Josh a l'air surpris aussi, mais il acquiesce avec un regard froid et un sourire sans chaleur.
Jour 3 * 9 heures
Elle le regarde rentrer dans sa chambre et passe à la salle des profs, organiser son petit matériel de détective. Une partie dans sa sacoche, le reste dans les poches de son jean. Quelle idée de porter des vêtements aussi serrés ! Puis elle démarre l'enregistrement des appels reçus/envoyés sur le téléphone cloné. La journée est à peine entamée et Veronica a un cours à donner. Elle rage et piétine. Arrivée en cours, les étudiants sont déjà tous installés, mais sur ses talons, (en retard donc, puisque la tradition veut que tous les étudiants soient arrivés et assis quand le prof « daigne » enfin faire acte de présence), arrivent Josh et 3 ou 4 autres dont elle ne connaît pas les noms. Elle est sûre que Josh les a contactés ce qui explique qu'ils n'arrivent qu'après elle . Dire que la conversation est sans doute enregistrée et qu'il lui faut attendre la fin des cours …
« Que tu es gourde ma fille, et les écouteurs alors ! »
Elle se colle un écouteur dans une oreille et lance l'écoute. Pas très pratique de faire deux choses à la fois. Du coup son cours n'est pas un modèle du genre. Les élèves interviennent un peu en dépit du bon sens, et Veronica, distraite, laisse faire. Enfin jusqu'à un certain point. Elle interrompt brutalement le long discours d'un blondinet, un peu trop sûr de lui.
- Bien, maintenant que nous connaissons votre point de vue personnel, nous allons complètement changer l'orientation de ce cours.
Silence. L'auditoire surpris, la regarde, interloqué. Elle, ravie de l'idée qui vient de germer dans son petit cerveau, se lance :
- Je vais vous demander, à tous, de faire un effort de mémoire, faites appel à tous vos sens, vue, ouïe, odorat, goût, si vous avez grignoté pendant le cours, toucher même, pourquoi pas, et faites moi un résumé le plus détaillé possible de ce que vous avez pu observer depuis que vous êtes entrés dans cette salle, ce que faisaient vos voisins, qui ils étaient, comment ils étaient vêtus, et essayez d'éviter de les regarder dès à présent. Jouez le jeu ! Dans l'avenir, certains d'entre vous s'orienteront vers une carrière d'avocat, d'autres deviendront journalistes, enquêteurs, ou bien profilers, ou … peu importe, votre métier fera sans doute appel à l'observation, la mémoire, la déduction, et peut-être l'interprétation, et vous allez devoir essayer de me convaincre par vos comptes rendus que vous méritez bien votre place dans ce cours. Je ne vous interdis pas de faire appel à vos enregistrements, mais ils ne suffisent pas, vous devrez relater ce qui s'est passé, même ce que moi je faisais, bref : TOUS les détails. Au travail ! Vous commencez maintenant, tapez vos rapports sur vos tablettes, vous avez jusqu'à la fin du cours, soit 45 minutes, après quoi vous les envoyez sur ma boîte. Ceci ne comptera pas dans vos évaluations, mais me permettra de voir ce que vous valez, ne vous contentez pas des paroles entendues, en fait c'est même le moins important puisque vous avez et aurez toujours à votre disposition des enregistreurs. Je veux de l'observation, encore de l'observation et toujours de l'observation. Et nous verrons si vous avez un esprit de synthèse suffisant pour résumer un maximum d'informations en un minimum de temps .
Et elle s'assoit tranquillement à son bureau, laissant ses élèves plancher sur leurs tablettes. Coup double : non seulement elle pourra réécouter tranquillement ce que l'enregistreur a saisi, mais en outre, elle saura le nom des élèves arrivés après elle … tout un amphi d'observateurs qui vont lui servir d'assistants détectives … Contente d'elle, elle lance l'enregistreur et écoute :
- Voix de Josh au calme, sans doute dans sa chambre : Cette fichue Mars qui se croit si forte, tu sais ce qu'elle vient de me demander ?
- Voix inconnue : Nooon, dis toujours ?
- Elle m'a demandé d'organiser une soirée de veille pour ce mouchard de Bill !
Ricanements des 2 interlocuteurs.
- L'inconnu : On va lui organiser ça, vite fait mal fait, il ne mérite rien de mieux ...
- Non !
La voix est sèche, mécontente, on comprend de suite lequel des deux est le chef, et la voix reprend :
- Elle m'a demandé une soirée souvenir, on va en faire une, belle, avec tout ce qu'il faut, après tout nous sommes des Gamma Delta, comme lui, et devons lui rendre hommage, non ?
La voix est de plus en plus sarcastique.
- Compris, je fais passer le message aux autres.
- Réunis-les à l'écart, pas dans les couloirs, inutile de se faire remarquer. A tout à l'heure, Carpe diem.
- Carpe Diem
Fin de l'enregistrement. Elle rit intérieurement, «à trop comploter on se fait repérer mon gars, il te suffisait de parler ouvertement de la réunion de ce soir, puisqu'il n'y a rien de suspect à cela, cela vous a réunis et retardés, 1 point pour moi ».
Elle envoie un SMS à Mac :
« Et si on remettait nos vieilles habitudes en route : toi tu auscultes un ordi, et moi j'enquête », elle rajoute un smiley hilare et attend une réponse, qui ne se fait pas attendre : « Quand ? » Réponse « Midi, cafétéria, OK ? » « OK, mais au Café français sur la plage, on mange mieux » « OK »
Jour 3 * 12 heures
En effet on mange bien au café, qui n'a de français que le nom : le patron est italien, le serveur russe et la carte est écrite en américain. Les plats « français » sont revisités à la sauce ketchup/mayo … mais bon, c'est quand même mieux que la cafète, et plus intime aussi.
Mac est déjà là, attablée devant une énorme salade tomates, cœurs de palmiers, crevettes, un sourire béat sur les lèvres. Wallace, qui s'est invité, sentant souffler le vent de l'aventure, la regarde avec effarement dévorer allègrement sa montagne de victuailles. Prise d'un soupçon Veronica observe Mac, ses joues bien rondes, le corsage un peu trop rempli, ces quelques taches de rousseur qui pointent sur les joues.
Veronica - Félicitations Mac !
Mac - Merci Miss Fouine, tu as l’œil !
Wallace surpris les regarde les yeux ronds …
Wallace - Je pourrais savoir de quoi on parle, là ?
Les filles éclatent de rire.
Mac - Wallou, Wallou … ça te dirait d'être le parrain ?
Wallace - Toi … je … depuis quand ? Qui ???
Mac - Moi, oui ! Depuis 4 mois, et qui ??? La clinique RMA – FL. Donc le père … fiche n° 368-A, donneur : brun, 1m90, prof de physique, marié, père de 2 enfants en bonne santé. Pour le reste, je pourrais hacker les serveurs de la clinique, mais je préfère rester dans le flou ….
Wallace - Mais pourquoi, pourquoi ? Tu aurais pu trouver un vrai père, n'importe quel homme aurait été ravi de te « rendre ce service » même sans interaction personnelle. Dis lui toi, Veronica …
- Interaction personnelle … pouffe Veronica
Mac - Qu’en terme galant …
et V de reprendre :
- Non Wallou, c'est son choix et je crois qu'au vu de la vie de Mac, elle n'aurait guère envie de s'encombrer d'un géniteur.
Moment de silence, Wallace roule des yeux, de gauche à droite, de l'une à l'autre :
- Je serai heureux d'être le parrain, et ... tu pourras toujours compter sur moi.
Wallou est si cérémonieux lors de cette déclaration que les filles éclatent de rire et lui plantent une bise sur les joues.
Quelques plats plus tard, la discussion devient sérieuse et Veronica fait un résumé complet de ces derniers jours. L'hypothèse d'un suicide n'est pas écartée, mais il faudrait savoir pourquoi et comment, l’hypothèse d'un meurtre paraît tout aussi plausible, l'accident paraît plus problématique vu la hauteur sous la fenêtre. Immédiatement, Wallace se propose pour étudier les devoirs des élèves envoyés sur l’ordi de Veronica, et découvrir qui est entré après Veronica. Tandis que Mac sort son ordi et se jette sur la clef USB/copie des fichiers de Josh, enfin, Veronica relance l'enregistrement afin de savoir si il y a eu d'autres conversations.
Jour 3 * 13 heures
Wallace est le premier à trouver des indications intéressantes :
- En plus de Josh Ners, que tu connais déjà, il y a Peter Williams, Stephen Markiewicz et Angelo Bianchi qui sont rentrés après toi et ensemble.
- Très international !
- Attends il y a plus intéressant, d'après le voisin d'Angelo, celui-ci a passé la moitié du cours à envoyer des SMS, il faudrait demander à notre petit génie si elle peut tracer les appels ?
- Mac ?
- On peut, on peut, juste laissez-moi le temps d'en finir avec ce truc.
- Et attendez … j'ai un scoop ! Notre chère Veronica a été taclée par les étudiants qui ont trouvé que son Tee Shirt est moyen/moyen, et que la première partie du cours a été du grand n'importe quoi. Mais ils la repêchent pour la seconde partie, car ils sont persuadés que c'était volontaire de sa part, pour amener cet exercice. Du coup, certains ont pondu une étude du caractère de leur prof . C'est …. intéressant. D'après l'un d'entre eux, tu serais une manipulatrice de haut vol, jouant le personnage d'une ado attardée afin de mieux , je cite, « entourlouper » ses interlocuteurs.
- Oooops, Insulte ou compliment ?
- Hey, moi aussi j'ai quelque chose ! Y a pas que Wallou qui en déniche des trucs. J'ai lancé mon renifleur sur les traces des SMS …
- Ton renifleur ?
- V, cherche pas ! Notre Mac est un génie semblable à un iceberg : on n’en voit que la partie émergée, en dessous ça turbine dur, et elle n'a publié qu'une partie de ses découvertes. Je crois que si elle voulait elle pourrait prendre le contrôle du monde.
Wallace rit en disant cela, mais il est visible qu'il voue une admiration infinie et un brin apeurée à Mac.
- Allez Mac, dis nous tout ?
- Bien il y a eu un échange de SMS concernant ce soir, la cérémonie aura lieu à 19h, mais à 21h tout le monde doit se retrouver chez un certain Zak Mc Cormick …
- Tu as son adresse ?
- Nooon, juste celle de ses parents, mais j'ai découvert que des contacts de Josh avaient loué une villa, et devine ???
- Dis toujours
font le choeur Veronica et Wallace.
- C'est la maison des Kane ! Désormais elle est en location, Duncan a décidé qu’il y avait là trop de souvenirs, et il vit en Europe les ¾ du temps. Il ne vient que pour les bilans de notre boîte et les réunions d’actionnaires. Mais c’est pas le problème. Certains fils à papa ont loué la villa pour avoir tout le confort comme à la maison. Ce qui est amusant c'est qu'ils ont aussi des chambres sur le campus. Peut-être qu'ils iront ce soir ...
- Mmm, je sens que ça devrait valoir le coup d'explorer la maison, elle doit servir à des tas d'activités des plus réjouissantes. De toute façon, je me débrouillerai pour tracer Josh et je pourrai envoyer papa promener ses chiens dans le quartier pour vérifier que c'est bien là ... et Weevil pourrait filer le traceur ... .
- Ses chiens ?
- Et voilà, papa Ours part trop souvent de Neptune et ne sait même pas que le «papa de notre Veronica» s'est lancé dans l'élevage de chiens de gardiennage et de défense.
- Oh ... On se retrouve ce soir à la cérémonie ?
demande Wallace.
- Pas question, toi et Mac n'avez aucune raison logique de vous trouver là bas. Donc, Rendez-vous demain ici à la même heure, sauf si on a des nouvelles avant, là, on se téléphone. Et toi Mac, tu vas venir avec moi on va faire les boutiques pour te trouver des vêtements qui te boudinent moins, d'ici peu tu vas faire sauter tous les boutons de ton chemisier !
Du coup, Wallace ne peut s'empêcher de jeter un coup d’œil audit chemisier avant de rougir comme un gamin.
Jour 3 * 14 heures
L'après midi se déroule entre les bouderies de Mac quand on lui propose d'immondes robes de grossesses et les fou rires de Veronica quand elle découvre les choix de Mac : Tee shirt XXL de Mickey en position compromettante avec Minnie, ou pantalons de Jogging avec écrit sur le postérieur : Suis moi si tu peux !
Le tout entrecoupé de coups de téléphone à Weevil et à Keith pour fignoler les dispositions à prendre pour la soirée. Finalement les 2 filles se retrouvent dans l'appartement de Veronica, chargées de sacs de courses et de nourriture pour se faire un repas entre copines avant la soirée.
Jour 3 * 17 heures
Mac est en train de rincer 2 assiettes dans la salle de bain, l'évier de la mini cuisine étant occupé par Veronica qui égoutte une salade, quand on frappe à la porte.
La porte s'ouvre avant même que l'une ou l'autre ne réponde ou ne se déplace et c'est un Logan fringant et souriant qui lance :
- Bonsoir Ronnie.
Sourire craquant.
- Ah non, ici, c'est Veronica ...
Bafouille-t-elle prise de court et prête à fondre stupidement, mais Copy arrive et … instinct de chien ou jalousie, ou ? .... se met à grogner sur l'intrus.
- Ça alors, c'est bien la première fois … ICI Copy, AU PIED !
Le chien obéit en grondant.
- Et bien … moi qui venais t'inviter au resto …
- Trop tard, comme tu vois je me prépare mon repas,
Elle se retourne vers la kitchenette, d'où elle est, elle aperçoit Mac dans l'encadrement de la salle de bain, deux assiettes dans les mains, figée. Logan lui ne la voit pas, s'avance tout sourire vers Veronica, mais Copy s'interpose du haut de ses 6 mois de pitbull. Mac fronce les sourcils, Veronica semble soulagée d'avoir un chevalier servant qui la garde sur la voie de la raison, elle sourit :
- Comme tu vois, j'ai déjà un homme pour ce soir …
- Et moi qui avais invité Léo, le juge d'Amato je devrais dire … je lui avais promis de t'amener, … je crois bien qu'il a encore des vues sur toi.
Lui, tout sourire, elle glaciale, avec comme un froid dans le cœur et un poids en moins sur l'estomac. Peu disposée à l'auto analyse, elle sourit de plus belle :
- Ce sera pour une autre fois, là, Copy réclame sa gamelle, alors à moins que tu ne veuilles partager avec lui ? …
Sourcil levé, moue de fillette, et elle referme la porte sur un Logan abasourdi.
- Non, mais le culot de ce mec …
Crache Mac, qui ne sait si elle est plus outrée par le fait que Logan joue les entremetteurs, ou qu'il se permette de venir à n'importe quelle heure pour faire ce qu'il veut de l'emploi du temps de Veronica. Elle, par contre, se demande pourquoi Copy a agi ainsi … Un vague soupçon l'effleure, qu'elle chasse le plus vite possible.
Et une heure de "cassage de gars entre filles, sauf Wallou qu'est trop gentil" plus tard, V se prépare à partir pour la soirée souvenir, donnant à Mac la mission de sortir Copy sur la plage. Qu'il coure un peu après les vagues tant que le soleil n'est pas couché.
Jour 3 * 19 heures
Ils sont une bonne centaine filles et garçons, réunis devant le gymnase.
« Voilà qui ne va pas me faciliter la tâche pour tout surveiller »
Elle prend la parole, regrettant d'avoir trop peu connu Bill et lisant les mots que Mrs Goat lui a envoyés par SMS depuis la clinique. Apparemment Mrs Goat appréciait infiniment Bill et ses mots de regrets semblent bien plus sincères que ceux de Veronica, tirant des larmes à certaines filles.
Plusieurs étudiants prononcent quelques paroles à tour de rôle, le soir tombe, les bougies sont allumées, déposées devant une photo fleurie de Bill. Veronica se tient à côté de la photo et profite que Josh vient déposer une bougie, pour le saisir par le bras en le remerciant chaleureusement d'avoir organisé la soirée, et glisser discrètement un micro puce dans la poche de poitrine d'une de ses moches chemises grises qu'il semble affectionner.
« Reste plus que le Dieu des détectives veuille bien faire en sorte que Josh ne se rende compte de rien ».
La cérémonie se poursuit et plusieurs étudiants se défilent, Josh en tête. Un peu plus tard Keith envoie un SMS
« Suis devant la villa Kane avec 2 chiens, Weevil est en poste dans sa camionnette. Certains de tes suspects arrivent. Je rentre à la maison. Je t'embrasse ».
Elle répond par un Smiley biz.
Les derniers étudiants se dispersent.
